par Jeff Halper
Je suis maintenant un Palestinien dans tous les sens du mot : le lundi, je reçois ma citoyenneté palestinienne, et le mardi je suis déjà dans une prison israélienne…
Aujourd’hui, quelques jours après ma libération de prison à la suite de mon voyage à Gaza, voici quelques notes pour récapituler.
Tout d’abord, la mission du mouvement Free Gaza pour briser le siège israélien s’est avérée un succès au-delà de toute attente. Notre arrivée à Gaza et notre départ ont tracé une voie normale entre Gaza et le monde extérieur. Ce fut le cas parce qu’elle a contraint le gouvernement israélien à prendre une position politique claire : qu’il ne s’agissait pas d’une occupation de Gaza et que par conséquent, on ne saurait empêcher une libre circulation des Palestiniens pour entrer et sortir de Gaza (au moins par mer). (Le souci de sécurité d’Israël peut aisément s’accommoder de l’institution d’un système technique de contrôles semblables à ceux existant dans les autres ports.)
Toute tentative de la part d’Israël à revenir sur ce point – en empêchant les bateaux à l’avenir d’entrer ou sortir de Gaza avec de la marchandise et des passagers, y compris des Palestiniens – pourrait immédiatement s’interpréter comme l’affirmation d’un contrôle, et donc d’une occupation, et engager ainsi la responsabilité d’Israël qui devra rendre compte de ses crimes de guerre devant les tribunaux internationaux, quelque chose qu’Israël tente d’éviter à tout prix.