« La France n’est pas à l’abri des émeutes de la faim »


D’ici à 2025, 1,2 milliards d’êtres humains pourraient avoir chroniquement faim.
Les émeutes de la faim dues à la hausse des prix des denrées alimentaires se multiplient dans le monde. Le Secours Populaire estime que la France n’est pas à l’abri et lance un appel.
Alors que les émeutes de la faim se durcissent et se répandent, la Banque Mondiale appelle les gouvernements des pays membres à intervenir d’urgence pour éviter que la crise alimentaire n’appauvrisse encore davantage quelque 100 millions de personnes dans le monde.
En Egypte, au Cameroun, au Sénégal, au Bangladesh, en Bolivie, au Mexique, à Haiti (au moins 5 morts, 200 blessés), en Indonésie… Plus d’une trentaine de pays sont touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires, et les autorités craignent aujourd’hui une contagion aux pays asiatiques.
En cause, une demande supérieure à l’offre, des récoltes insuffisantes, le tout aggravé par la baisse du dollar (monnaie d’échange sur les marchés céréaliers).
De plus, les cours du blé et du riz ont doublé en une année. Exemple avec le prix du riz, sur le marché mondial, qui a grimpé de 54% depuis janvier.
« Pas à l’abri en France »
Selon le secours populaire, ces six derniers mois en France, les prix ont augmenté de 10% (carburant, denrées alimentaires). Julien Lauprètre, le président du Secours Populaire, lance aujourd’hui un appel.
Selon lui, « Nous ne sommes pas à l’abri en France de tels événements. Des gens qui ne mangent pas à leur faim, qui voient leurs gosses dépérir parce qu’ils n’ont pas de quoi leur donner à manger, c’est extrêmement préoccupant. Je suis très inquiet. Je connaissais bien l’Abbé Pierre, je me rappelle l’appel qu’il a lancé en 1954, et c’est un appel de même nature, de même profondeur, que je lance aujourd’hui. »
Selon les prévisions du FIDA (agence de l’ONU chargée du développement agricole), d’ici à 2025, 1,2 milliard d’êtres humains pourraient avoir chroniquement faim. De leur côté, les ministres de l’Agriculture se réunissent aujourd’hui à Luxembourg.
La France va demander à ses partenaires une « initiative européenne pour la sécurité alimentaire » face à la flambée des prix agricoles et aux émeutes.