Poèmes
Hoshang Ossé
Perdrix
Nooooooon…
Je ne veux pas périr seul
Je vous chante en criant :
Qu’on nous tue ensemble
* * * * *
قصائد
هوشنك أوسي
الحجل
لا…
لا أحب الموت وحيداً
أغنيكم منادياً…
لتقتلوا معي.
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La grue
Cette bataille, pendant laquelle j’ai perdu ma patte
N’était pas la mienne
Et ces ruines qui vous habitent sont mes débris
Je vous recommande la piété du silence
Ma mémoire, le secret de votre lendemain
L’inconnu deviendra lucide
Et il va vous dévoiler tout ce qu’il avait dissimulé
Si vous maîtrisez la méditation sur une seule patte comme moi
* * * * *
الكركي
هاتيك الحرب التي فقدت فيها ساقي
لم تكن حربي.
وتلك الخرائب التي تسكنكم، خرائبي.
أوصيكم بتقوى الصمت.
سيرتي مفتاح غدكم.
سيشف لكم المجهول عن مكنوناته
لو أتقنتم التأمل على ساق واحدة
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La chouette
La sagesse, affection de l’âme
Le cri a une autre résonance du mauvais augure dans vos fonds
Alors prêtez l’oreille aux plaintes de vos déceptions
Sollicitez la protection du mal de vos gloires déshonorantes
Et demandez moi pardon
* * * * *
البوم
الحكمة آفة الروح
للنعيب رنين آخر للشؤم في أعماقكم
أنصتوا لأنين خيباتكم
استعيذوا من شر أمجادكم الساقطة واستغفروني
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Le corbeau
Vos voix brisées sont spectres de mon silence réfléchi
Mon croassement est la certitude de désastre, et le parrain de votre mort
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الغراب
أصواتكم المهشمة، أخيلة صمتي الرصين
وصوتي يقين الكارثة وعراب موتكم
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Le faux bourdon
Je suis le roi, et nul autre ne l’est
Saoul de ma mort
C’est cette échelle de lumière qui monte vers l’allégresse de ma femelle
Qui m’a tué et qui a fait que mon désir soit éternel
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اليعسوب
أنا الملك لا غيري…
النشوان بموته.
هو المعراج إلى غبطة الأنثى
ما قتلني وجعل لذتي آبدة
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Le cacatoès
La plupart de vous connaissent la séduction de l’eau
Moi…
De ses seins, Balkis, reine de Saba, m’a appelé
Pour que nous mourrions ensemble dans le lac d’Ourmia
Et pour que dans mes fonds se dégage la magie de Salomon
Et ainsi je deviens un prince kurde de ses golfs sacrés
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الهدهد
أكثركم من يعرف إغواء الماء، أنا
نادتني بلقيس من نهديها
للموت معها في بحيرة أورميا
لينفك عني سحر سليمان
فأعود أميراً كردياً على خلجانها المقدسة
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Le coq
Le vent m’a prêté son sifflement, la frayeur de l’inconnu
Et son tatouage invisible
Après que je me suis ennuyé de vos insultes
Pour mes chants frissonnants des lamentations
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الديك
أعارتني الريح صفيرها، نفيرُ المجهول ووشمه اللامرئي.
بعد أن مللت شتمكم بصدحي المختلج بالنوح.
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L’alouette
Suivez moi…
Je vais vous orienter au terrier de la vipère
Qui niche dans vos fonds
Ça ne me satisfera jamais la chasse aux étoiles des isthmes de l’imagination
Pour pénétrer dans les cavernes de la poésie kirmàne ma visée éternelle
* * * * *
القبرة
اتبعوني…
أدلكم على جحر الأفعوان المعشش فيكم.
لن يفني اصطياد النجوم من برازخ الخيال، للدخول في كهوف الشعر الكرمانجي، ضالتي الأزلية.
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Le solitaire
Dans ses mains, se présente son instant duquel la mort en a assez
Le chagrin l’expulse une mer d’ennui tendu jusqu’à ses confins
Unique, le maître de l’impatience est son ombre
Closes sont ses paroles poussiéreuses
Il lance nos interprétations avec ses verres de café débordés d’énigmes
Et de la distraction de la prédiction avec nos rêves
Voilà que nous chutons question suite à plusieurs autres
Du carquois de la déesse qui s’est isolée dans ses fonds
* * * * *
المنزوي
تحضره لحظته التي ضاق بها الموت
لتلفظه الكآبة بحراً على مدى القلق المشدود إلى أقصاه.
سيد الضجر الأوحد، ظله.
موصدٌ كلامه المغبر.
يرشق تأويلاتنا بفناجين قهوته الممتلئة بالأحاجي ، وبعبث الغيب بنا
فنتساقط سؤالاً إثر سؤال من جعبة الآلهة المنزوية فيه.
* * * * *
La porte
Un vide complice et les genèses se dénudent de tout ce qu’y est dissimulé
L’extérieur
Pénétrant vivement dans le vacarme pour ressurgir de ses fonds
Et l’intérieur
Sortant résolument du silence défloré du désastre
Gare à vous des serrures
Gare à vous
* * * * *
الباب
فراغٌ متواطئٌ, والتكوينات تتعرَّى من مكنوناتها.
الخارجُ …
داخلٌ في أُهبةِ الضجيج للاندلاعِ من قاعه.
والداخلُ …
خارجٌ على مهلِ الصمتِ الثيِّب, من الفجيعة.
فإياكم والأقفال،
إياكم.
* * * * *
La mer
Un dieu dont le son est familier
Tu t’approches en t’éloignant
Et tu t’éloignes en t’approchant
Un ciel d’eau d’anges, ton corps lisse
Doucement ta vénération pure nous envahit
Et nous nous réfugions dans la rayonnante plage
Qui est la femme.
* * * * *
البحر
إلهٌ أليفٌ صوتُكَ.
تقتربُ مبتعداً
تبتعدُ مُقترِباً.
سماءٌ من ماءِ الملائكةِ, جسدُكَ البضّ.
رويداً …
يجتاحنا خُشوعُكَ العُذري.
فنلوذُ بالأنثى شاطئاً.
* * * * *
La guitare
Chaque fois que mes catguts frissonnent
Je me trouve en train de vous pleurer
Chaque fois que la mélodie fond en pleurs
Le chagrin fuyant de l’entrave de la note frémit
Dans vos fonds en dansant
Pour que les plaies vous escaladent
Rivière après rivière
Et épousailles après épousailles
Jusqu’aux écumes
Et pour que vous et que vous inhumez les fleurs et les rossignols
Eh ! Les ongles des fées qui me chantent
C’est le moment de la guérison de vos entités
Hé ! Maîtres des lamentations
* * * * *
الطنبور
كلما ارتعشتْ أوتاري..
أجدني أبكيكم.
كلما أجهش اللحن …
يقشعرُّ الحزنُ الرقص, المنفلتُ من عقال النغمة, فيكم.
لتصعدكم الجراحُ
نهراً .. نهراً
عرساً .. عرساً
حتى الثمالة.
ولِتُواروا الوردَ وريشَ العنادل،
يا أنامل الجان, التي تعزفني.
آن أن تندملَ ذواتكم يا أباطرة النواح.
* * * * *
Le mur
La dépouille du silence
Le miroir creux des voix et les ombres infectés qui nous emplissent
La frayeur le façonne sous forme de paix
Et peut être c’est le moi
Qui l’a élevé
Pour qu’il nous sépare de la nature
Nous qui sommes captifs de nos intentions effilochées (usées)
* * * * *
الجدار
جثةُ الصمتِ …
و مرآةُ الأصواتِ المقعرة, والظلالِ الموبوءةِ فينا.
يصوغهُ الخوفُ على هيئةِ الطمأنينة.
أو ربما الأنا…
هي من أعلته،
ليفصلنا عن الطبيعة, نحن أسرى أنياتنا الرثة.
* * * * *
La pluie
Larmes des déesses, et semences du ciel
Ce qui se répand de poèmes des étoiles
Chaque fois que l’éclair se glisse dans la poitrine du nuage
Comme des cornes d’un cerf
* * * * *
المطر
بكاء الآلهة، ونطفُ السماء،
ما يندلق من قصائدِ النجوم،
كلما اندسّ البرقُ بين نهود الغيم
كقرني أَيل.
* * * * *
La glaise
Il disparaît, et il ne se dissipe pas
Il se dissocie de soi même
Puis il retourne repentant
Il est le résident et la demeure
Il est le modelé et le modeleur
Et il est la fin qui est commencement
* * * * *
الطين
يفنى, و لا يفنَى
ينشقُّ على نفسهِ
ثم يؤوب إليها تائباً.
هو السَكنُ الساكِنُ المسكونُ.
المُشكِّلُ المُشَكَّلُ
الآخرُ الأولُ.
* * * * *
La cloche
Complainte avertisseuse et chant prédicateur de l’approche
De l’arrivée de l’inconnu visiteur de gens des montagnes du connu
Les maîtres de la mer exilés de l’influence de l’eau
Elles sont attendrissantes ces lamentations muettes
Il est inévitable qu’on sonne à l’âme
Pour qu’elle éveille l’esprit
* * * * *
الجرَس
عويلٌ منذِرٌ, و شدوٌ مبشِّرٌ بدنوِّ حلول المجهول ضيفاً على أهلِ جبالِ المعلومِ،
أسيادُ البحرِ المنفيين من سطوة الماء.
شجيٌّ هذا النواح الأبكم.
لا بُدَّ أنها الروح, من يُقرَعُ لها
لتوقِظَ العقلَ.
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Funérailles
On célèbre les épousailles de qui à qui ?
Nul n’est au courant, seul le silence sait tout
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مأتم
من يُزفُّ لمن ؟
لا أحد يعلم, إلا الصمت.
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Il y a celui qui danse pour oublier
Il y a celui qui danse pour se rappeler
Peut être que vous me considérez comme un instant
Où se réfugient vos visages fêlés
Peut être que vous me considérez comme un instant
Auquel vos cœurs disposés au chagrin se rendent
Pour fuir vos blessures sanglantes
Mais…
N’oubliez pas que je souffre en méditant votre arrivée et votre départ
* * * * *
عيد
ثمةَ من يرقص لينسى
وثمة من يرقص ليتذكر.
قد تعتبرونني لحظة, تلوذُ إليها وجوهكم المتصدعة
أو يوماً تأوي إليه قلوبكم الفارة من جراحكم, المفطورة على الحزن
لكن…
لا تنسوا بأنني أتألم متأملاً مجيئكم وذهابكم.
* * * * *
Une chanson de lumière
Pour la nuit uniquement, sont offerts mes hymnes que la pluie a embellis
Pour la terre uniquement, les icônes de me anciennes paroles qui ne vieillissent jamais
Pour les nuances, mon âme et mes visions
Et pour moi vos yeux aberrants et vos voix vénérables
Hé ! Les petits-fils des montagnes et des rivières kirmânes
* * * * *
أغنية الضوء
لليلِ وحدهُ ترانيمي الموشاة بالمطر.
للتراب وحده أيقونات كلامي المعتَّق.
للألوان روحي وخيالي
و لي أعينكم الضَّالة وأصواتكم الوقورة
يا أحفاد الجبال والأنهار الكرمانجية.
* * * * *
Voyage
A dos de l’égarement
Sous le couvert du feu chantant
Vous retournez l’essence de l’eau jaillissante de vous même
Tout en abîmant vos fonds, vous cherchez les vérités de la glaise
Qui vous a rejetés
* * * * *
رحلة
على متن التيه،
تحتَ جنحِ النارِ الشاعرة
تؤوبون ذات الماء المنبجسة منكم،
مُتلِفينَ ذواتكم، بحثاً عن ذوات الطين الذي لفظكم
* * * * *
Résurrection
La bas ou l’eau se brûle
Le feu devient la guitare fluide du lendemain
La cendre monte sa senteur verdoyant
Tout en rendant la forme à son ombre, et l’ombre à sa forme
* * * * *
انبعاث
حيث يحترقُ الماء
تمسي النار قيثارة الغد المائية.
فيصعد الرمادُ شذاه الأخضر
معيداً الشكلَ إلى ظلهِ, والظِلَّ إلى شكلهِ
* * * * *
La demeure de l’étoile
La pluie l’a construite sous forme d’une marguerite
De fragments de nuages du poème
Et la griffe de l’éclair sans qu’elle n’ait l’intention de le faire
L’a détruite
Le vin, pour lui, il l’a restituée
Et pour les muses et les anges de la plume et de l’encre
* * * * *
بيت النجمة
بناه المطر على هيئة أقحوانة
من نُتَف غيوم الشِعر.
فأودى بها مِخلب البرق دون قصد.
رممه الخمرُ لنفسه
ولجنَّياتِ وملائكةِ الحبر
* * * * *
Berceau
Une région pour le doute
Une moitié pour la conviction
Deux régions pour le fantasme
Une troisième pour le sang
Un quart d’une région pour la question
Et trois d’entre elles pour la couleur
Dans mon âme, il y a une région mystérieuse très lointaine
Qui s’éloigne avec ses chants sans bercer ma blessure
Dans ce récipient glaiseux
Pour un blessé saignant, vacillant entre le A et le r
* * * * *
مهد
جهةٌ للشكّ
و نصف جهةٍ لليقين.
جهتان للخيال.
وثالثة للدم.
ربعُ جهةٍ للسؤال
وثلاثة للَّون.
ثمة جهةٌ مجهولة نائية في روحي
تنأى بغنائها عن هدهدة جرحي في ذلك الإناء الصلصالي
الكليم المترنح بين الحاء والباء.
* * * * *
La carte du trésor
Dés que tu finis d’aller loin dans son décryptage
Tu deviens un talisman marginalisé sur surface
Et tu découvres trop tard que le trésor caché
Dans ses ondulations d’ivoire
* * * * *
خريطة الكنز
ما إن تنتهي من الإيغال لفكِّها
حتى تغدو طلسماً هامشيَّاً على متنها
فتكتشف متأخِّراً بأنك الكنز المخبأ بين تضاريسها العاجيَّة
* * * * *
Tatouage de la lumière
S’il était au dessus de l’eau ?
La terre l’envierait
S’il était de la langue des kurdes ?
Le feu se suiciderait
S’il avait indiqué l’apparition des Dieux ?
La glaise aurait profané le royaume des fées
Si les fleurs l’avaient transcrit avec l’érotisme des oiseaux
Sur les seins des belles femmes du vin
Alors ils auraient perçu que même
Les pierres kurdes sont poétesses
* * * * *
وشم الضوء
لو كانَ على الماء؟
لغار التراب.
لو كانَ بلغةِ الكرد؟
لانتحرتِ النار.
لو دلَّ على خيالِ الآلهة؟
لاستباح الطينُ ممالكَ الجان.
لو خطَّهُ أئمَّةُ الوردِ بشبق الطير على نهود إناثِ الخمر..
لأدركوا بأنه, حتى حجارة الكرد شعراء.
* * * * *
La fascination de l’encre
Il n’était pas de l’interrogation de l’instant éternité
Il n’était pas pour l’évocation des âmes de la couleur
Et de sa mémoire pour lire l’invisible
Il n’était pas pour le survol dans l’ennuie des dieux
Et dans leur insomnie lorsqu’ils seraient atteints
Par la souillure de l’amour glaiseux
Il n’était pas pour l’exploration des fonds secrets d’Adam
Ça n’a pas été pour ce qui est dit au-dessus
Mais pour quelque chose que lui même ignorait
* * * * *
وله الحبر
لم يكن باستنطاق اللحظة أزلاً.
لم يكن باستحضار أرواحِ اللَّون و ذاكرتهُ, لقراءة الغيب.
لم يكن للتحليقِ في قلقِ الآلهة وأرقها، عندما تصاب بلوثة الحب الطيني.
لم يكن لسبر أغوار دفاتر آدم السريَّة.
لم يكن لكل ما سبق وحسب.
بل لشيء يجهله، حتى هوَ.
* * * * *
Drapeau
Mon ami le vent
Le maître de l’averse verticale
Les directions marbrées
M’appelle soudainement pour que je frissonne
Lors le saignement des nuages des fleurs
Et la descente des roses des cieux de roucoulement
Il y a celui qui me tend la main pour me saluer
Et celui qui me tend son sang
Il y a celui qui me désigne pour monter ses ruines
Celui qui m’implante dans son égarement
Est lui-même qui m’a vendu à ses cendres
Avec deux défaites et la moitié d’une victoire
* * * * *
راية
صاحبتي الريح،
سيدة الهطول الأفقي.
الجهات المرمريَّة
تناديني بغتةً لأقشعِرَّ، آناء انهمارِ الدم من سحبِ الورد.
وهطول الورد من سماوات الهديل.
هنالك من يحييَّني بيده, و آخر بدمه.
هنالك من ينصبني لصعوده خرائبه.
من يغرسني في تيهه, هو ذاته من باعني لرماده
بهزيمتين ونصف انتصار.
* * * * *
Bataille
Des armées d bois
Des châteaux de sable
Des années de pus
Et l’horizon anxieux me replie sur mon ombre
Ni la fin me saisit
Ni le début a déclaré l’approche de ma vision du suicide
* * * * *
Hoshang Ossé
Poète et écrivain kurde de la Syrie
معركة
جيوشٌ خشبٌ
قلاعٌ رملٌ
سنونٌ قيحٌ, والأفقُ القلقةُ تطويني على ظلّي.
لا النهاية أدركتني
و لا البداية أنبأت بدنوِّ بصيرتي من الانتحار.
هوشنك أوسي
شاعر وأديب كردي من سوريا
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