Israël : pour la fin de la détention administrative


Appel à l’action : joignez-vous à la campagne mondiale d’Addameer pour la fin de la détention administrative

jeudi 31 janvier 2013 – 09h:41

Addameer


Addameer appelle les militants et les personnes de conscience à manifester leur solidarité avec tous les prisonniers politiques et à participer à la prochaine campagne mondiale de l’organisation de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme Addameer contre la détention administrative.

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Plus de 4793 Palestiniens sont actuellement détenus par Israël ; 10 sont des femmes, 193 sont des enfants, et 178 le sont en détention administrative, une politique décrépite dont se sert Israël pour garder en détention indéfiniment des Palestiniens sur la base d’une information tenue secrète, sans les inculper ni leur permettre de passer en jugement.

Non seulement ces prisonniers sont détenus arbitrairement, mais l’usage par Israël de la détention administrative viole plusieurs règles internationales, notamment en expulsant des Palestiniens du territoire occupé vers Israël, en refusant les visites régulières des familles et en refusant de tenir compte de l’intérêt supérieur des enfants détenus comme l’exige le droit international.

Nous avons besoin de votre soutien pour briser leurs chaînes et le silence sur la détention administrative

Aujourd’hui, Israël a externalisé la sécurité dans les prisons où sont détenus les Palestiniens vers une entreprise danoise/britannique, la société G4S. En plus du service pénitentiaire israélien, G4S est responsable des conditions extrêmes qu’ont subi les prisonniers durant les grèves de la faim historiques de 2012 et auxquelles ont participé des milliers de Palestiniens, et notamment ces deux grévistes de la faim qui ont frôlé la mort pour protester contre leur détention arbitraire, Khader Adnan et Hana Al-Shalabi. G4S est aussi complice dans la détention par Israël de près d’un tiers du Conseil législatif palestinien depuis 2006 et de dizaines de défenseurs des droits de l’homme arrêtés chaque année pour leur participation à la résistance populaire.

Le gouvernement d’Israël doit libérer tous les détenus administratifs et, dans l’attente, tous les détenus administratifs doivent être assurés de leurs droits en conformité avec le droit international.

Addameer soutient la Campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre G4S pour que cette société cesse sa complicité contre les détenus en détention administrative et pour mettre la pression sur le gouvernement israélien pour qu’il libère les prisonniers. Addameer appelle toutes les organisations et personnes de la solidarité et toutes les organisations des droits de l’homme à travers le monde à se joindre à notre Campagne pour la fin de la détention administrative, qui sera lancée le 17 avril 2013.

Agissez !

Vous pouvez faire pression sur le gouvernement israélien pour la libération des prisonniers :

  • en participant à une journée de mobilisation de masse dans votre ville, le 17 avril, Journée annuelle des Prisonniers palestiniens ;
  • en organisant une semaine « Fin à la détention administrative », du 17 au 24 avril 2013, dans votre ville ou université, en vous servant du matériel de la prochaine campagne d’Addameer ;
  • en vous joignant à la campagne BDS contre G4S dans votre ville ;
  • en sensibilisant sur la détention administrative dans votre communauté, en utilisant l’ensemble du matériel à venir pour les militants.

Pour vous engager dans la Campagne « Fin à la détention administrative », contactez Addameer sur :

Association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme

P. O. Box : 17338, Jerusalem
Tel : +972 (0)2 296 0446 / 297 0136
Fax : +972 (0)2 296 0447
Email : info@addameer.ps
Website : http://www.addameer.org ; Facebook ; Twitter ; YouTube

Addameer – traduction : Info-Palestine

« Syrie : soutenons les opérations humanitaires transfrontalière »


Le Monde.fr | 29.01.2013 à 14h05 • Mis à jour le 29.01.2013 à 15h05 Par Marie-Pierre Allié, présidente de MSF ; Fabrice Weissman, directeur du Centre de réflexion sur l’action et le savoir humanitaires à MSF

A la mi-août, MSF a accueilli plus de 300 patients et pratiqué 150 interventions chirurgicales dans un hôpital situé dans le nord de la Syrie.

L’aide internationale apportée en Syrie souffre d’un grave déséquilibre. Les zones sous contrôle gouvernemental reçoivent la quasi-totalité des secours internationaux tandis que les zones insurgées en reçoivent une part infime. Et le dispositif d’assistance actuel ne permet pas de faire face à l’aggravation des conditions de vie des populations vivant à l’intérieur de la Syrie. En l’absence d’opérations humanitaires transfrontalières à destination des zones rebelles, des millions de Syriens resteront privés d’assistance.

Les bailleurs de fonds doivent se rencontrer le 30 janvier à Koweït City pour réunir 1,5 milliard de dollars au titre de l’aide humanitaire pour les victimes du conflit syrien. Jusqu’à présent, l’essentiel de l’aide internationale est distribuée depuis Damas par le Comité international de la Croix-Rouge, les agences des Nations unies et huit ONG internationales. Tous ces acteurs interviennent en partenariat avec le Croissant-Rouge syrien, seul organisme habilité par le gouvernement à distribuer in fine l’assistance. Eprouvant déjà de grandes difficultés à se déployer en zones gouvernementales, ces secouristes parviennent très rarement à obtenir les cessez-le-feu nécessaires pour traverser les lignes de front et approvisionner les populations vivant en zone rebelle.

Depuis juin 2012, l’opposition armée syrienne a étendu et consolidé son emprise sur de larges parties du territoire. S’il est impossible de connaître la proportion exacte de Syriens vivant dans des régions échappant au contrôle du gouvernement, la forte implantation de l’opposition dans les villes ainsi que dans les campagnes densément peuplées de Damas, d’Alep et d’Idlib laisse à penser qu’au minimum un Syrien sur trois (soit 7 millions de personnes) vit sous l’autorité de l’opposition armée. Pour autant, ce sont les zones sous contrôle gouvernemental qui reçoivent la quasi-totalité des secours internationaux, ceux-ci n’irriguant que de façon marginale les territoires rebelles.

Dans ces zones, l’assistance aux civils est mise en œuvre par les Syriens eux mêmes avec le soutien de la diaspora, de pays amis et de réseaux de solidarité politico-religieux. Difficilement quantifiable, cette aide est manifestement insuffisante, notamment en matière d’abris, de couvertures et d’énergie pour les centaines de milliers de personnes déplacées et celles qui les hébergent. Les réseaux syriens sont dépassés par l’ampleur des pénuries alimentaires, notamment la farine de blé et le lait maternisé. Ciblés par l’armée loyaliste, les services de santé parallèles peinent à répondre aux besoins des nombreux blessés et des malades souffrant d’affections chroniques (diabète, maladies cardio-vasculaires, insuffisances rénales, cancers, etc.), principales causes de mortalité avant guerre.

Seules quelques ONG internationales, dont Médecins sans frontières, assistent les civils en zone rebelle à partir des pays voisins. Depuis 2011, MSF approvisionne en médicaments et matériel médical des groupes de médecins syriens soignant des blessés clandestinement, dans des hôpitaux improvisés. Son action s’est renforcée au cours des six derniers mois, avec l’ouverture de trois hôpitaux dans le nord-ouest du pays dans lesquels ont été réalisées à ce jour 900 interventions chirurgicales. Mais cette assistance reste très limitée au regard des besoins, tout comme l’action des autres ONG internationales.

Le premier obstacle à l’accroissement des secours internationaux en zone rebelle est l’insécurité entretenue par l’armée loyaliste. Particulièrement intenses à proximité des lignes de front, les bombardements des infrastructures civiles (hôpitaux, marchés, boulangeries, stations-service…) par les forces gouvernementales sont néanmoins plus sporadiques à l’arrière et presque inexistants dans un certain nombre de régions frontalières. L’expérience des ONG déjà présentes prouve qu’il est possible d’accroître l’aide internationale en dépit d’un risque résiduel élevé, mais acceptable au regard des besoins.

Le deuxième obstacle tient aux difficultés de collaboration entre les acteurs humanitaires internationaux et les réseaux d’assistance syriens. Comme souvent dans les situations de conflit, il n’est pas rare que plusieurs autorités de fait revendiquent le statut de coordinateur des secours pour une région donnée. Incapable d’évaluer a priori leur influence et leurs performances opérationnelles, les acteurs humanitaires se montrent méfiants à l’égard de ces coordinateurs locaux, généralement associés à des réseaux militaires, politiques, religieux, familiaux, claniques, économiques concurrents. Craignant d’être impliqués dans des luttes internes qui pourraient menacer leur sécurité et l’impartialité de leurs opérations, les ONG tendent ainsi à contourner les autorités et les associations d’entraide syriennes. Ce faisant, elles se posent en concurrents des principaux prestataires de secours syriens, peu enclins de ce fait à leur faciliter la tâche.

Enfin, la semi-clandestinité dans laquelle se déploient les opérations humanitaires transfrontalières est un frein à leur développement. Si les pays frontaliers, comme la Turquie, tolèrent la présence des ONG engagées en Syrie, ils ne sont pas prêts à leur accorder les facilités logistiques et administratives associées à une reconnaissance officielle. Ralentissant l’action, cette semi-clandestinité contrevient de plus aux règles de financement des bailleurs de fonds, qui rechignent à soutenir les ONG engagées dans des opérations transfrontalières. Cette situation est d’autant plus paradoxale que l’Union européenne, les Etats-Unis, la Turquie et près de 130 pays reconnaissent l’opposition armée comme représentant légitime du peuple syrien et lui accordent à ce titre.

L’aide humanitaire en temps de guerre exige souplesse et réactivité de la part de ses acteurs comme de ses donateurs institutionnels, faute de quoi elle est condamnée à un rôle de témoin passif des souffrances qu’elle vise à alléger. Les participants à la conférence de Koweït City doivent reconnaître la légitimité d’opérations humanitaires transfrontalières vers la Syrie et leur accorder le soutien financier, administratif et logistique qu’elles requièrent.

Marie-Pierre Allié, présidente de MSF ; Fabrice Weissman, directeur du Centre de réflexion sur l’action et le savoir humanitaires à MSF

Nouvelle tuerie en Syrie: découverte de près de 80 corps de jeunes exécutés


Créé le 29-01-2013 à 12h47 – Mis à jour à 22h02

 Au moins 65 jeunes hommes, exécutés d'une balle dans la tête, ont été retrouvés dans un quartier rebelle d'Alep, a indiqué mardi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).<br /><br />
(c) Afp
Au moins 65 jeunes hommes, exécutés d’une balle dans la tête, ont été retrouvés dans un quartier rebelle d’Alep, a indiqué mardi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). (c) Afp

ALEP (Syrie) (AFP) – Près de 80 corps de jeunes gens exécutés ont été découverts mardi dans la cité syrienne d’Alep, dernier carnage en date dans le pays en guerre, à quelques heures d’une intervention du médiateur international Lakhdar Brahimi à l’ONU.

L’émissaire des Nations-Unies et de la Ligue arabe en Syrie devait rendre compte vers 20H00 GMT au Conseil de sécurité de ses efforts, en vain jusque-là, à mettre fin à une révolte devenue guerre civile qui a fait plus de 60.000 morts en près de deux ans selon l’ONU.

Sur le terrain, les violences n’ont connu aucun répit, avec la découverte notamment de dizaines de corps à Alep, la métropole du Nord en proie aux combats entre soldats et insurgés.

A l’école Yarmouk, où s’entassent les cadavres, un rebelle de l’Armée syrienne libre (ASL) Abou Seif a affirmé que 78 corps avaient été récupérés dans la rivière Qouweiq et qu’il en restait encore une trentaine que l’ASL ne peut pas récupérer en raison des tireurs embusqués du régime.

« Nous ne savons pas qui ils sont car ils n’ont pas de pièces d’identité », a déclaré un volontaire en aidant à mettre un corps dans un camion. Dans le véhicule, un correspondant de l’AFP a pu compter quinze cadavres.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui s’appuie sur des militants et des médecins, a fait état de « 65 cadavres non identifiés retrouvés à Boustane al-Kasr », quartier tenu par les rebelles.

« Agés d’une vingtaine d’années, ils ont été exécutés d’une balle dans la tête. Vêtus en civil, la majorité ont les mains liées derrière le dos », a-t-il ajouté. Ils ont été sortis de la rivière qui sépare Boustane al-Kasr et Ansari, quartier également aux mains des rebelles.

Le régime les a « jetés dans la rivière pour qu’ils arrivent dans la zone sous notre contrôle et que les gens croient que nous les avons tués », a affirmé de son côté Abou Seif.

Mais un responsable au sein des services de sécurité a affirmé à l’AFP qu’il s’agissait de « citoyens de Boustane al-Kasr qui ont été enlevés par des groupes terroristes après avoir été accusés d’être en faveur du régime ». Le régime assimile les rebelles à des « terroristes ».

Corps jetés dans la rivière

« Leurs familles ont essayé de négocier (leur libération) sans succès à plusieurs reprises avec les groupes terroristes », a-t-il dit, ajoutant: « ils ont été exécutés dans la nuit de lundi à mardi et leurs corps ont été jetés dans la rivière ».

Rebelles et régime s’accusent mutuellement de massacres, mais il n’est pas possible de confirmer les informations de source indépendante.

Ailleurs dans le pays, les insurgés ont réussi une percée majeure à Deir Ezzor (est) en prenant un poste des renseignements politiques et deux ponts enjambant l’Euphrate, sur la route utilisée par l’armée pour approvisionner la cité de Hassaké, plus au nord, a précisé l’OSDH.

« Si les rebelles continuent leur avancée, ils remporteront une victoire stratégique car la ville est la clé de toute la province (éponyme) qui recèle les principaux champs pétroliers et gaziers du pays », a affirmé à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Les rebelles contrôlaient par ailleurs quasi-totalement la prison centrale d’Idleb (nord-ouest), selon l’ONG. Une source au sein des services de sécurité a confirmé que les soldats avaient évacué lundi soir la prison et les détenus ont été transférés dans des sièges des services de sécurité dans la ville.

A Damas, un député a été grièvement blessé par l’explosion d’une bombe fixée à sa voiture, selon l’OSDH.

Selon un bilan provisoire de l’OSDH, les violences ont fait mardi 91 morts: 38 civils, dont six enfants, 30 soldats et 23 rebelles.

Alors qu’une conférence de donateurs est prévue mercredi au Koweït pour débloquer des fonds en faveur des civils syriens, des organismes de charité ont promis 182 millions de dollars d’aide et les Etats-Unis ont annoncé une aide supplémentaire de 155 millions de dollars.

Médecins sans frontières (MSF) a regretté de son côté que l’aide internationale souffre d’un « grave déséquilibre » au détriment des « zones insurgées ».

source

Appel aux artistes AWSA pour son exposition d’artistes femmes originaires du monde arabe


  • A l’occasion de la journée mondiale des femmes, Arab Women’s Solidarity Association-Belgium (AWSA-Be) organise un festival artistique pour l’égalité et la diversité.Le festival sera lancé le 8 mars à 18h au Curo Hall, Rue Ropsy Chaudron n°7 -1070 Anderlecht (métro Clémenceau) avec une exposition d’artistes femmes originaires du monde arabe !Les femmes sont à l’honneur et avec elles, leur engagement ! C’est dans ce cadre que nous faisons appel à vous ! Si vous êtes une femme artiste débutante ou confirmée et que vous abordez à travers vos œuvres les révolutions du monde arabe ou la question des droits et de l’émancipation des femmes du monde arabe, nous serions ravies de promouvoir vos talents lors de notre festival. AWSA-Be vous demande alors de bien vouloir envoyer les photos de vos œuvres (cinq au maximum) au plus tard pour le 18/02/2013.Pour connaître les conditions de participation à notre exposition, nous vous invitons à consulter notre règlement en cliquant sur le lien suivant:

    http://www.awsa.be/reglement_festival_artistes.pdf

    Merci de diffuser le message autour de vous et au plaisir de s’engager ensemble pour la journée mondiale des femmes !

    Plus d’infos : awsabe@gmail.com ou 02.229.38.10

    AWSA-Be est une association laïque qui milite pour promouvoir les droits des femmes originaires de tous les pays du monde arabe et pour créer, à travers ces femmes, des ponts entre les différentes cultures. AWSA-Be organise régulièrement un évènement artistique dont l’objectif est de promouvoir des talents féminins originaires du monde arabe et l’égalité entre les hommes et les femmes dans l’accès à l’art. En créant un espace de rencontre, AWSA-Be vise à promouvoir et à affirmer le rôle des femmes originaires du monde arabe dans le dialogue interculturel, afin de changer les clichés existants mais aussi afin de susciter chez d’autres femmes, le désir et la volonté de s’exprimer à travers leur art, comme moyen d’émancipation et d’expression. Au programme aussi du festival artistique d’AWSA-Be : représentation théâtrale « Le Berceau » par la troupe COMEDRAMA d’Oujda sur la condition des femmes au Maroc, rencontres/ateliers avec les comédiens, concert de musique Gnawa lors de notre visite « Femmes au café », atelier découverte du chant arabe, animations autour de la journée mondiale des femmes, un défilé de mode engagé pour les femmes, notre exposition de photos « Femmes du monde arabe ici ou ailleurs…un regard alternatif », etc. Plus d’infos : www.awsa.be

En attendant le printemps … il pleut toujours


22 janvier 2013 Par ASML
Combattants de l'armée syrienne libre prenant une pause autour d'un poêle à boisCombattants de l’armée syrienne libre prenant une pause autour d’un poêle à bois© Thaer Al Khaldiyeh, Shaam News Network

Ghassan Yasin, 36 ans et résidant à Alep, est un activiste syrien ayant participé à la coordination et la préparation des manifestations pacifiques et a œuvré dans les médias de la révolution. A travers ce texte, inspiré de faits réels, Ghassan Yasin souhaite montrer que le courant djihadiste n’a pas de base sociale en Syrie. Houssam, l’un des personnages dont il parle dans son texte, est décédé à Alep il y a cinq mois.

 

 

 En attendant le printemps … il pleut toujours

Texte original traduit de l’arabe par l’équipe ASML

Il pleuvait lorsqu’Amjad est arrivé chez ses amis, une bouteille de vin à la main. Ils étaient tous assis autour de la cheminé jouissant de la chaleur et de l’odeur des marrons grillés. Amjad a pris son verre en marmottant quelques mots exprimant ainsi sa colère contre la réponse du régime aux manifestations pacifiques et l’utilisation de balles réelles contre des civils désarmés. Un des présents est alors intervenu: « Nous devons les protéger des crimes commis par les forces du régime. Nous devons porter les armes ! »

Amjad avec quelques-uns de ses amis ont formé un petit groupe et se sont engagés à protéger les manifestants de l’oppression du régime. Au dépit de leurs orientations culturelles et religieuses divergentes, ils se sont entendus sur l’objectif qui les a unis comme les doigts de la main se ressaisissant en vue de porter un seul coup à la tête du régime. Leur groupe s’élargissant, ils se sont heurtés à de nombreux problèmes, en particulier le manque de moyens financiers pour acheter armes et munitions afin d’affronter les forces du régime qui elles, en possèdent une grande quantité.

Un jour, Houssam un jeune homme d’à peine vingt trois ans, provenant apparemment  d’un milieu aisé s’est joint à eux. Il poursuivait des études de médecine en Allemagne et est rentré à Alep au début de la révolution syrienne pour contribuer à la mobilisation pacifique, puis avec l’émergence de ce qu’on a appelé plus tard « l’Armée libre ». Houssam avait alors décidé de s’engager à porter les armes et à combattre l’oppression du régime au sein d’un bataillon de cette armée.

Il leur dit qu’il avait un proche dans un pays du golfe prêt à assurer leur financement pour acheter des armes et des munitions grâce à des donateurs originaires de ces pays. Ils en étaient tous contents. Amjad a demandé de rédiger une liste de leurs besoins pour qu’on leur envoie des sommes suffisantes. Lorsque Houssam a signalé que les donateurs n’allaient financer que les bataillons islamiques, tout le monde s’est tu. Immédiatement, Amjad a dit : « Soit ! Je suis prêt à me laisser pousser la barbe et à faire n’importe quoi pour obtenir des armes et affronter le criminel ». Depuis, les aides ont afflué ainsi que les achats des armes. Plus tard, des combattants arabes de différentes nationalités se sont rejoints à leur groupe. Ils étaient à peu près cinquante au sein d’un groupe de sept cents combattants. Amjad, accueillait chaleureusement les journalistes étrangers qui entraient en Syrie par les frontières turques et les conduisait aux premières lignes afin qu’ils couvrent les combats et qu’ils témoignent de la souffrance du peuple syrien causée par les bombardements sauvages des forces d’Al Assad.

Pendant la pause déjeuner, alors qu’il pleuvait et que tout le monde était assis autour de la table. Amjad s’est tourné vers une journaliste étrangère lui reprochant la multitude des entretiens qu’elle faisait passer aux combattants arabes se focalisant sur eux malgré leur nombre minime par rapport à celui des Syriens. Retirant sa main qui s’approchait d’un bon repas bien garni et préparé par les révolutionnaires, la journaliste a regardé Amjad de manière confuse sans lui répondre. Tout le monde s’est tu alors qu’il pleuvait des cordes.

Un  journaliste arabe a interrogé Zaïdan, un jeune libyen d’un courage inouï sur les raisons de son engagement dans les combats en Syrie. Sa réponse immédiate était qu’il voulait aider les Syriens à se débarrasser d’Al Assad après que les Libyens se soient débarrassés de Kadhafi. On a transporté son cadavre ensanglanté suite aux violents combats entre les combattants et les forces du régime et on l’a enterré aussi vite pour retourner au combat.

Le soir, ils se sont tous réunis pour discuter du plan à suivre le lendemain. Amjad a regardé Houssam en lui disant : « Issu d’une famille riche et faisant des études dans une des meilleures universités allemandes ; qu’est ce qui t’a fait revenir et porter des armes ? » Houssam a souri et répondu : « A aucun moment je ne songeais à porter des armes. Je suis retourné pour participer aux manifestations et à la mobilisation pacifique ». Il s’est mis à raconter à ses copains réunis autour de la cheminée et sirotaient du thé chaud les anecdotes du début de sa participation, organisant des manifestations et comment ils passaient, chaque semaine, la nuit du jeudi à préparer les pancartes. Ses yeux brillaient en évoquant les bons souvenirs du début de la révolution. Amjad est intervenu en affirmant que lui aussi était nostalgique de cette époque. Houssam repris la parole en disant : « Je n’ai pas pu supporter de voir mes amis se faire tirer dessus et mourir juste parce qu’ils sont sortis crier leurs slogans contre le régime ». Ses larmes coulaient en parlant de son ami qui était ressorti hémiplégique suite aux tortures subies dans les geôles des services de renseignements. Il regarda Amjad lui disant : « As-tu compris pourquoi je suis là et porte des armes ? » Avec un regard acquiesçant Amjad a murmuré : « C’est bien la même raison pour laquelle j’ai laissé pousser ma barbe et formé un groupe de combattants me soumettant à la volonté des donateurs qui voulaient que ce bataillon soit islamique ! Ce n’est que pour pouvoir affronter ce régime criminel et protéger ma famille des machettes des Shabbihas (ndlr : milice pro-régime)».

Pendant la mise à exécution de leur plan d’attaque au matin, le bataillon a subi de lourdes pertes humaines. Ils ont à peine pu retirer les cadavres de leurs compagnons de lutte dont celui de Houssam. Après avoir fini de l’enterrement, Amjad s’est tenu debout devant la tombe de Houssam. Il lui a juré de poursuivre le chemin de la lutte jusqu’au bout, alors que la pluie ne cessait de tomber.

Ghassan Yasin, Alep

source

La clef


14 janvier 2013 Par ASML

Ecrivain et journaliste syrienne, Hanadi Zahlout, 30 ans, a travaillé sur les droits de l’homme et le sort des femmes et des enfants en Syrie. Elle a couvert des procès contre la liberté d’expression et a oeuvré en tant qu’activiste média durant la révolution syrienne initiée en mars 2011. Le texte présenté ici est un extrait de ses mémoires, en cours d’écriture.

L’extrait relate sa rencontre avec le détenu Lou’ay au début de septembre 2011, lorsqu’elle était détenue dans les geôles des services de sécurité politique, en raison de son travail journalistique et de sa participation à l’organisation de manifestations anti-régime.

 

 

La clef

Texte original, traduit de l’arabe par l’équipe d’ASML

 

Il faisait nuit. Je ne me rappelais plus de l’heure exacte. Je prenais mon diner, c’était le troisième jour de la fête de la fin du mois de jeûne et je me préparais à aller me coucher. C’était la fin de la fête, les enfants dormaient. Il était temps que je dorme moi aussi, car mon rêve s’était perdu sur les balançoires de cette fête !

J’ai entendu le bruit d’un corps que l’on tirait dans le couloir, d’un corps qui prenait des coups de pieds. Je me suis penchée, et je me suis allongée à terre pour découvrir à travers les trous de la serrure de ma porte de cellule trois gardes en train de tirer un homme bien charpenté qui saignait encore des mains et de la tête. Ils ont ouvert la porte de la cellule numéro 12, en face de la mienne, l’y ont poussé dedans et ils sont partis. Son corps semblait épuisé d’avoir résisté à son arrestation. Je surveille sa cellule, mais il n’apparaît pas à travers les trous. Je n’entendais ni gémissements ni cris. Il était inconscient.

L’ont-ils ramené d’une manifestation ? Ou bien d’un autre service de renseignement ? A-t-il des enfants ? Que va-t-il se passer si sa famille l’apprend ? Les manifestants sont ils toujours ainsi tabassés ? Va-t-il mourir ici ?

Un millier de questions élémentaires tourmentaient mon esprit  naïf. Des questions qui ne veulent rien dire pour ces gens-là, de même que son sang qui avait maculé son trajet ne voulait rien dire pour eux non plus !

Le matin a annoncé le début du mois du nouvel Hégire, un nouveau jour de détention. J’ai regardé la cellule 12, toujours calme. Un nouveau matin, le troisième, des plats ont été posés pour le détenu. Des détenus partaient, d’autres arrivaient, ici, dans ce petit enfer, sans que je n’entende sa voix ou que je ne perçoive ses mouvements. Je m’étais presque faite à l’idée qu’il était mort.

Je parlais avec le prisonnier de la cellule 13, mon camarade du procès Ghofar ; j’élevais un peu la voix pour lui raconter comment s’était passé mon interrogatoire. J’ai vu une ombre s’approcher du trou de la serrure de la porte de la cellule n°12. Je l’ai observée et j’ai souri, pour lui d’être resté en vie et pour moi d’en avoir gardé l’espoir!

Je lui fais signe, il m’aperçoit et il voit mon visage à travers la lucarne  de la cellule. Il s’étonne d’y voir une femme.

Je dessine des lettres avec mon doigt pour qu’il les lise, lettre après lettre, à travers les trous de la lucarne :

– Q.u.e.l … (j’essuie vite de ma main pour lui dire que j’ai terminé le mot) … e.s.t … t.o.n… n.o.m ?

– L.u.’.a.y

– M.o.i… c.’.e.s.t… H.i.a.m

– D.’.o.ù ?

– D.e… L.a.t.t.a.q.u.i.é

– A.l.a.o.u.i.t.e ?

– O.u.i

– A.l.o.u.i.t.e ?!

Je souris. Il a raison de ne pas y croire. Quarante ans d’incompréhension et de non écoute de l’autre. Quarante ans durant lesquels on a semé des pièges sur les chemins de nos maisons dans le même quartier. Oh, que ne sommes-nous devenus des étrangers entre nous dans ce pays !

Nous conversons ainsi pendant des heures. Il me dit qu’il est père d’une petite fille qu’il avait emmenée jouer sur les balançoires, le dernier jour de la fête, quelques heures avant son arrestation. Les trous sombres absorbent son sourire lorsqu’il dessine  de l’index de sa main droite les cheveux ondulés de sa fille.

Le lendemain, la lucarne de sa cellule était ouverte !

Le garde qui distribue la nourriture lui demande :

– Qui t’a ouvert la lucarne, connard ?

– Celui qui distribue les médicaments…

Il s’en va, gêné.

Le garde qui distribue les médicaments lui demande :

– Enfin ! Qui t’a ouvert la lucarne ?

– Celui qui distribue la nourriture…

Il s’en va, énervé.

Je jette un coup d’œil par la lucarne. Désormais, nous allons pouvoir nous parler en lisant sur nos lèvres. Il sourit et je luis dis :

– Comment l’as-tu ouverte ?

Il sort un bout de fer plié et dit fièrement :

– Je l’ai fait avec mes dents. Je l’ai insérée et j’ai poussé le verrou vers le haut… petit à petit, il s’est ouvert.

Qui pourra te barrer la route de la liberté, cher compagnon de prison ? Tu détiens la clef de ta cellule !

Un soir, je parlais avec Lu’ay, alors qu’il revenait d’une séance d’interrogatoire, son corps marqué des traces des coups de poings et de pieds reçus. La distribution du dîner a interrompu notre discussion. Ce n’était  pas plus mal, car nous avions faim  après notre longue conversation.

Le diner : des pommes de terre pourries. Nous n’avons pas mangé. Nous avons refusé de manger mais nous avions faim.  Je lui dis alors, prise de colère :

– Rentre à l’intérieur. Il n’y a que les femmes qui savent y faire !

J’ai frappé de ma main faible à la porte de fer de ma cellule. Un garde élégant  arrive avec le sourire :

– Que veux-tu ?

– Je veux juste te demander, si tu me le permets, le diner de ce soir, c’était seulement des pommes de terre, n’est-ce pas ?

– Pourquoi tu me le demandes ?

– Pour savoir ce que je vais manger. Parce que je les mange cuites, grillées ou alors je ne sais comment… sauf que les pommes de terre sont pourries et que nous avons faim.

– Mais pourquoi, ils ne vous ont pas distribué du fromage ?

– Non, ils ne l’ont distribué à personne dans les mitards.

– Attend quelques secondes, s’il te plaît.

Il s’absente pendant  près d’un quart d’heure. Je parle à Lu’ay du fromage et nous nous réjouissons du fromage promis en tapotant sur nos ventres qui crient famine pour qu’ils se calment.

Le gardien arrive, me jette trois portions de fromage « Abou Al-walad » et s’en va.

Que dire à Lu’ay ? « Ils n’ont ramené du fromage que pour moi ?! »

Lu’ay ne veut  pas que je lui lance une part de fromage. Il me dit : « Tu es une femme, mange-les. Moi, je suis un homme, je peux supporter… »

Il ne tient pas longtemps et me dit en colère :

– Rentre à l’intérieur. Maintenant, c’est à mon tour !

Il frappe la porte de sa cellule de son poing

– Qui est-ce ?

– C’est moi !

– Qui es-tu ?

– Je suis un citoyen.

– Et que veux-tu, citoyen ?

– J’ai faim !

Le gardien souriant s’absente et revient au bout de quelques minutes :

– Tiens, citoyen. Pour que tu vois combien nous sommes généreux. Voici du pain et  même du halva.

Lu’ay me regarde victorieux et dit :

– Tu as vu ! Tu as entendu ! Je suis un citoyen !

Puis, Il mange tout le halva et moi, je peux manger mes parts de fromage sans le moindre sentiment de culpabilité !

On a changé les détenus dans la cellule 11, en face de moi, beaucoup de détenus. Un soir, j’y ai vu le visage d’un nouveau détenu. On a ouvert la lucarne de sa cellule parce qu’il était malade. Comme d’habitude, Lu’ay m’a demandé de me renseigner sur son nom, peut-être que nous pourrions récupérer quelques informations sur ce qui se passait à l’extérieur.

Il était sidéré lorsque je l’ai informé du nom de l’identité du nouvel occupant de la cellule 11, son ami, de son quartier : Mazen !

Mazen me dit qu’il y a eu quatre martyrs… à S…

– Sayyideh Zaynab ?

– Non, en S…

– Salhiyyeh ?

– Non, en S…

Je passe une heure entière à l’interroger pour enfin comprendre qu’il y a eu quatre martyrs ce vendredi-là, avant son arrestation, sur toute la Syrie !

Je prends une pause avant de continuer ma discussion laborieuse avec lui. Je remue mon assiette comme un éventail pour agiter l’air et avoir un peu de fraîcheur, puis je reprends ma discussion. Lu’ay rit s’amusant de mes difficultés à communiquer avec Mazen.

– Dis à Lu’ay que Fida’ est mort en martyr. Ils lui ont tiré dessus !

Je transmets naïvement l’information à Lu’ay :

– Mazen te dit  que que Fida’ est mort.

Il pose sa main droite sur sa bouche, il est sur le point de crier, des larmes coulent de ses yeux comme un enfant.

– Fida’ est mort ?  Mon ami Fida’ ? Il est mort !

Je ne savais plus quoi lui dire ! Je t’en supplie, ne pleure pas. Je déteste ces portes de fer, je déteste ces menottes. Si toi tu pleures, qui va me faire rire après ?

Il rentre au fond de sa cellule en pleurant et moi, je vais me coucher.

Les voies du monde des rêves restent closes devant nous, comme devant tous les Syriens, même si j’ai la certitude que nous en possédons les clefs.

 

Hanadi Zahlout

Paris

source

A Laeken le samedi 2 février 2013


JOURNEE 2F | SAMEDI 2 FEVRIER

DES 9.00 | GRATUIT!
Une initiative de la Coordination Sociale de Laeken

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La Coordination Sociale de Laeken réunit un grand nombre d’associations et de services publics actifs au cœur de notre quartier. Depuis quelques années, elle met en place des groupes de paroles, des ateliers créatifs, des réunions de réflexion qui réunissent les habitants et permettent de formuler des propositions pour améliorer le cadre de vie du quartier. C’est le résultat de ce long et précieux travail, « Le Plan Global de Revitalisation », qui sera présenté au Collège des Bourgmestre et Échevins de la Ville de Bruxelles le 2 février à la Maison de la création, au cours d’une journée aussi engagée que festive.
L’occasion pour tous de découvrir l’importance de la participation citoyenne, de la possibilité de jouer un véritable rôle dans la vie de son quartier, tout en prenant du plaisir !

Rendez-vous dès 9:00 :
Avec les ateliers artistiques du centre Medori, les dessins d’enfants de l’asbl Le Colombier et de l’antenne CPAS Stéphanie, les fresques du GESL (Groupe d’entraide scolaire de Laeken), les photos du quartier par les femmes de la Maison Mosaïque, les calligraphies de l’exposition « L’accent sur les mots » par le Centre de Jeunes Averroès (Cité Modèle), « Ensemble pour notre quartier » par l’asbl Lire et Ecrire avec les adultes apprenants, les portraits des seniors du quartier, souvenirs de la Fête de la soupe, réalisation du projet Passerelles, films sur Laeken par l’IAD, le GESL, la Chom’Hier, Picol asbl, Oasis, les haltes accueil Papouillons et Aquarelle.

11:00 Présentation publique du Plan global de revitalisation de Laeken au Collège du Bourgmestre et des échevins et aux habitants du quartier. Ateliers pour les enfants : danse, conte, jeux, écriture…

13:00 Drink

14:30 Théâtre forum avec la compagnie Libertalia

15:30 Spectacle musical avec les enfants de l’école Tivoli

16:30 Flashmob sur la Place Emile Bockstael

17:00 Grand feu de joie et fanfare Les Fanfoireux sur la place Emile Bockstael

Et aussi : bar, buffet et crêpes !

Les expositions se déroulent jusqu’au vendredi 8/02.

En partenariat avec Picol asbl, le Centre Médori, le Colombier, l’antenne CPAS Stéphanie, le GesL, Maison Mosaique, le Centre de Jeunes Averroès, l’asbl Lire et Ecrire.

Syrie : Assad a commis « une grave erreur », selon Medvedev


 

Le Monde.fr avec AFP | 27.01.2013 à 16h21

L'ancien président russe Dmitri Medvedev et le président syrien Bachar Al-Assad à Damas, le 11 mai 2010.

Le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a déclaré, dimanche 27 janvier, que le président syrien Bachar Al-Assad avait commis une « erreur peut-être fatale » en tardant trop à mettre en œuvre des réformes politiques. « Il aurait dû agir beaucoup plus vite et inviter l’opposition pacifique qui était prête à s’asseoir à la table des négociations avec lui », a déclaré M. Medvedev, cité par les agences russes. « Il me semble que ses chances de maintien (au pouvoir) s’amenuisent de jour en jour », a ajouté M. Medvedev au sujet de Bachar Al-Assad.

Le premier ministre russe s’exprimait dans une interview à la chaîne de télévision CNN réalisée en marge du Forum de Davos, en Suisse, dont l’intégralité a été publiée sur le site du gouvernement russe. M. Medvedev a souligné avoir essayé à plusieurs reprises de convaincre en personne M. Assad de dialoguer avec l’opposition, en vain. « A mon avis, les dirigeants syriens ne sont pas prêts à cela. Mais d’un autre côté, il ne faut en aucun cas permettre que l’élite politique soit emportée par un conflit armé », a estimé le chef du gouvernement russe.

« C’EST AU PEUPLE SYRIEN DE DÉCIDER »

Dans cette interview, M. Medvedev a réaffirmé la position de la Russie selon laquelle seul le peuple syrien est habilité à décider du sort du président Assad, dont les Occidentaux réclament le départ. « Je le répète une nouvelle fois : c’est au peuple syrien de décider. Pas à la Russie, pas aux Etats-Unis et ni à n’importe quel autre pays », a ajouté M. Medvedev.

La Russie, un des derniers soutiens du régime syrien auquel elle livre des armes, s’oppose à toute ingérence dans le conflit qui a fait selon l’ONU plus de 60 000 morts depuis le début de la révolution il y a près de deux ans. M. Medvedev a également réaffirmé que Moscou n’œuvrait pas au maintien au pouvoir de M. Assad. « Nous n’avons jamais dit que notre objectif était le maintien du régime politique actuel ou le maintien du président Assad. C’est au peuple syrien de décider », a-t-il insisté.

« NOUS AVONS EU DE BONNES RELATIONS »

La Russie n’a jamais été un allié exclusif de la Syrie ou de Bachar Al-Assad, a observé le premier ministre. « Nous avons eu de bonnes relations avec son père et avec lui, mais il a eu des alliés plus privilégiés parmi les pays européens », a-t-il observé. La semaine dernière, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait déclaré que l’éviction du président Assad ne figurait pas dans les accords internationaux et qu’elle était « impossible à mettre en œuvre ».

La Russie, seule grande puissance à entretenir encore des relations étroites avec Damas, a bloqué jusqu’ici avec la Chine tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant le président Assad. Samedi, le vice-premier ministre syrien Qadri Jamil avait déclaré à la radio Echo de Moscou que la Russie continuait de livrer des armes à Damas dans le cadre de contrats conclus de longue date.

Lire : Damas reçoit toujours des armes de Moscou