Amin Maalouf : « L’année 2011 est d’ampleur homérique »


dimanche 31 juillet 2011, par La Rédaction

Élu à l’Académie française au fauteuil de Claude Lévi-Strauss, l’écrivain libanais Amin Maalouf, Prix Goncourt 1993 pour « Le rocher de Tanios », revient sur l’effervescence du « printemps arabe ».

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Que représente l’Académie française pour un écrivain libanais qui a découvert la littérature à travers la langue arabe et qui, dit-on, aime bien converser en anglais avec ses intimes ?
Amin Maalouf : Comme beaucoup de Libanais, j’ai eu, depuis l’enfance, trois langues dans ma vie : l’arabe, le français et l’anglais. L’arabe est la langue que je parlais dans la maison de mes parents ; j’ai continué à la parler avec mes enfants pour qu’ils ne l’oublient pas. L’anglais était la langue de ma famille paternelle. Quand ma grand-mère est « descendue » de son village pour s’installer à Beyrouth, dans les années 30, son premier but était de permettre à ses six enfants d’étudier à l’Université américaine. Elle-même avait fait ses études chez des missionnaires protestants anglo-saxons.
Dans la bibliothèque de mon père, la plupart des livres étaient en anglais, et c’est dans cette langue que j’ai lu Don Quichotte ou Les frères Karamazov. Le français est arrivé dans ma vie par ma mère. Ses frères avaient fait leurs études chez les pères jésuites, en Égypte, et elle tenait à me faire suivre la même voie – sans doute pour me soustraire à l’influence protestante qui s’attachait à l’école anglaise. Au fil des années scolaires, le français est devenu ma principale langue de culture, sans toutefois éclipser les deux autres.

Comment le Liban a-t-il accueilli votre élection ? Quel sens lui a-t-il donné ? Et pour vous, au regard de son histoire et de son long martyre ?
La réaction y a été émue et enthousiaste. Je m’y attendais un peu, mais pas à ce point. Cela s’explique par des raisons qui vont bien au-delà de ma personne. Il est vrai que les Libanais sont sensibles à ce qui arrive à leurs compatriotes de la diaspora ; il est vrai aussi que l’Académie française y jouit d’un grand prestige, qui ne s’est jamais démenti. Mais vous avez raison de suggérer qu’il y a autre chose, qui va plus loin. Dans les innombrables messages que j’ai reçus, une idée revenait constamment : nous traversons une période extrêmement sombre, et cette nouvelle est venue comme un rayon de lumière. Si je devais expliquer en quelques mots l’inquiétude des Libanais en cet été de 2011, je dirais ceci : la Syrie est secouée par une crise majeure, qui va probablement s’amplifier dans les mois à venir, et qui pourrait avoir des retombées chez tous ses voisins ; au Liban, la population est divisée sur la question, les uns souhaitant la chute du régime du président Assad, d’autres redoutant les conséquences d’un tel bouleversement.

Vous occuperez le fauteuil de Claude Lévi-Strauss. Êtes-vous un familier de son oeuvre ?
Lévi-Strauss me fascine et m’intimide. J’ai commencé à le lire à l’université ; je faisais des études de sociologie ; l’anthropologie était une matière importante, et plusieurs de ses livres étaient au programme. Ce qui ne fait évidemment pas de moi « un familier de son oeuvre ». On ne lit pas de la même manière pour préparer un examen à la fac et pour écrire un éloge à l’Académie. Je passerai donc les mois qui viennent à le lire et à le relire.
Cela dit, je me suis toujours reconnu dans sa vision du monde, qui rejette tout ethnocentrisme et qui proclame l’égale dignité de toutes les sociétés humaines.

D’une manière générale, quel avenir prêtez-vous à la francophonie ? Serait-ce « l’avenir d’une illusion » ?
Je crois en l’avenir de la langue française, mais pas comme on pouvait l’imaginer il y a quelques décennies. Je traduirai ma vision par une expression imagée : le français doit être non pas le plus faible des loups, mais le plus fort des agneaux. Je m’explique : si l’on envisage le français comme un rival de l’anglais pour la suprématie globale, la bataille ne peut plus être gagnée ; si l’on voit dans le français le chef de file d’un combat universel pour la diversité linguistique, alors la bataille peut être gagnée, et il faut la mener énergiquement.

Votre élection coïncide avec le « printemps arabe ». Quelle est votre analyse des bouleversements en cours ?
Je vis ces événements, depuis le premier jour, dans une sorte de griserie incrédule. C’est comme si mon frère jumeau était depuis longtemps dans le coma, que tous les médecins prédisaient qu’il ne se réveillerait jamais et que, soudain il s’était levé et avait recommencé à parler. Je suis heureux d’avoir vécu assez longtemps pour voir cela. On a souvent cité, depuis le début de l’année, cette superbe parole de Hölderlin qui dit, en substance, que de là où se trouve le pire mal émergera le remède qui sauve. Elle me paraît juste, pas seulement dans sa vérité poétique, mais également quant à l’analyse politique. Privés de liberté, privés de dignité, privés d’avenir, les Arabes avaient le sentiment de n’avoir plus rien à perdre. Au point de devenir littéralement suicidaires. Au cours de la première décennie de ce siècle, cela s’est traduit par des attentats meurtriers, se référant à une idéologie rétrograde. Mais très vite cette voie s’est révélée sans issue. Est apparue alors une autre manière de s’immoler, infiniment plus noble et infiniment plus efficace. La manière des bonzes. On s’immole par le feu, ou on offre sa poitrine aux balles. Soudain le sacrifice devient une voie de rédemption pour une civilisation qui se trouvait dans l’impasse depuis des siècles. C’est un événement majeur, dont on n’a pas encore mesuré toutes les implications, tant pour les Arabes que pour l’humanité dans son ensemble.

Doutez-vous de la compatibilité de l’islam et de la démocratie ?
Sur cette question essentielle, permettez que je partage ma réponse en deux. Est-ce que je crois l’islam compatible avec la démocratie ? Ma réponse est « oui » ; je pourrais développer toute une batterie d’arguments, puis les remettre moi-même en question en soulevant diverses objections ; mais je me suis contenté de vous livrer ici ma conviction intime. Oui, je le crois compatible avec la démocratie, et même avec la laïcité. L’autre question qui se pose d’elle-même aujourd’hui, c’est celle de savoir si les peuples arabes sauront, à l’issue des bouleversements actuels, définir pour la religion une place adéquate au sein de leurs sociétés, afin qu’elle n’empiète pas trop sur la vie politique, sur la définition du citoyen, sur l’élaboration des lois, etc. Et là, je suis bien obligé de dire que, à l’instant où je vous réponds, je n’en sais rien encore. Il est certain que la religion a joué un rôle significatif dans les soulèvements ; il suffit, pour s’en persuader, de se rappeler ces foules qui se prosternaient sur les places publiques ; ou tout simplement le fait que les principaux événements se produisaient le vendredi après la prière… Un grand débat commence autour de ces questions essentielles. J’espère qu’il sera mené sans violence et qu’il conduira à une modernisation politique et sociale. Mais aujourd’hui je me sens incapable d’en prédire l’issue.

Vous devez, je pense, être particulièrement sensible au « non-printemps » syrien…
Je suis fasciné par le courage des manifestants. Dans tous les pays arabes, et en Syrie un peu plus qu’ailleurs. Ce que l’Histoire vient de nous offrir en cette année 2011 est une épopée d’ampleur homérique, mais il nous faudra quelques années de recul pour en prendre pleinement conscience.

Quelle conséquence, selon vous, sur l’avenir du Liban ?
Cette question me préoccupe. Le Liban a longtemps été le pays arabe le plus démocratique, et il aurait dû se trouver à l’avant-garde de la modernisation politique et sociale ; mais son système de gouvernement est archaïque, le poids du communautarisme étouffant, et je crains que mon pays natal ne sache pas s’adapter aux réalités nouvelles. Vous avouerai-je que je le surveille de loin avec une immense appréhension ?

Ne craignez-vous pas que, passé ce beau printemps, on assiste au retour des « identités meurtrières » ? En d’autres termes, que le nationalisme prenne la relève des dictatures ?
On ne peut rien exclure. Ce qui s’est passé en 2011, c’est une affirmation forte, de la part des peuples arabes, de leur désir de liberté et de dignité. Sur ce plan, on ne reviendra pas en arrière. Mais une ère nouvelle vient de s’ouvrir, où il faudra mettre en place des institutions démocratiques, relancer l’économie, assurer le bien-être des citoyens, répondre à leurs attentes, qui sont immenses… Cela s’étalera forcément sur plusieurs décennies, au cours desquelles tout peut arriver, le meilleur et le pire.

Quand vous assisterez aux fameuses « séances du Dictionnaire », quel mot aimeriez-vous avoir à définir ?
Je suis passionné par l’étymologie, notamment celle des mots que j’appelle « voyageurs », c’est-à-dire ceux qui ont fait des allers-retours entre diverses aires linguistiques. S’il fallait en choisir un, je prendrais « rose ». En apparence, l’origine du mot paraît évidente, puisqu’il vient, comme chacun sait, du latin rosa,rosæ. Mais d’où vient rosa ? Du grec tardif rhodon, qui a également donné « rhododendron », et qui viendrait lui-même du grec archaïque wrodon, un vocable dont l’origine semble remonter à l’indo-européen wrdho, qui signifie « épine ». En arabe, la rose se dit warda et en hébreu vered. Toutes ces langues d’Orient et d’Occident ont manifestement bu aux mêmes sources… J’aime à croire que des parentés culturelles se tissent au gré des migrations.

( Propos recueillis par le service Culture du « Point », juillet 2011 )

Repères

1949 : Naissance à Beyrouth (Liban).
1973 : S’exile en France.
1983 :  » Les croisades vues par les Arabes  » (JC Lattès).
1986 :  » Léon l’Africain  » (JC Lattès).
1993 : Prix Goncourt pour  » Le rocher de Tanios  » (Grasset).
2010 : Reçoit le prix Prince-des-Asturies.
2011 : Élu à l’Académie française.

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Les « Amis du Théâtre de la Liberté » dénoncent vigoureusement l’attaque israélienne très grave contre le « Freedom Theatre ».


samedi 30 juillet 2011, par La Rédaction

Le matin du 27 juillet à 3.30 une force spéciale de l’armée israélienne a attaqué le Freedom Theatre à Jenine. Le régisseur général des lieux, Adnan Naghnaghiye, a été arrêté et emmené vers une destination inconnue, ainsi que Bilal Saadi, un des membres du Conseil d’administration. Aujourd’hui, le 28 juillet, nous ignorons où ils sont détenus, nous n’avons plus des nouvelles d’eux.

Le directeur par intérim du théâtre, le Britannique Jacob Gough, et le co-fondateur du FT, le Suédois Jonatan Stanczak, ont été menacés à leur arrivée sur les lieux en expliquant aux cinquante soldats cagoulés, qu’ils attaquent un lieu culturel et qu’ils ont arrêté les animateurs du Théâtre.

Il y a dix jours encore, une troupe de huit jeunes acteurs du Freedom Theatre achevait une tournée en France, lors de laquelle elle a joué « Sho Kman – Et quoi encore ? », une pièce qui met en scène de façon tragique et artistique les dangers et la violence auxquels sont confrontés les jeunes. Le public, ému et impressionné, a pu apprécier le travail de qualité de la troupe. Le public et la troupe ont retrouvé l’espoir d’un avenir pour le Freedom Theatre.

Nabeel Al Raee, le metteur en scène, témoignait alors : « Les rencontres de Grenoble ont été très importantes notamment grâce aux échanges avec les autres compagnies. Celles-ci ont exprimé leur volonté de participer à des échanges culturels avec le Freedom Theatre en animant des ateliers à Jénine. Le CREARC (Centre de Création de Recherche et des Cultures) de Grenoble nous a invité à nouveau pour les prochaines rencontres internationales. Notre spectacle a été très applaudi, nous avons même vu des larmes chez certains de nos spectateurs. »

Rappelons les principaux objectifs du Freedom Theatre qui dérangent le gouvernement israélien et qu’il tente de détruire par cette intervention armée.

Il offre :

· aux enfants et aux jeunes du Camp de réfugiés de Jénine et des environs, l’aptitude à se connaître soi-même et à avoir confiance en soi, ce qui les dote du pouvoir de défier la réalité actuelle en prenant en mains leur propre avenir.

· un espace où des enfants, adolescents, jeunes adultes et adultes de la région de Jénine peuvent jouer comme acteur et créer du théâtre, s’exprimer librement et imaginer de nouvelles réalités en défiant les barrières sociales et culturelles qui leur entourent.

· la possibilité de sortir de l’isolement culturel qui sépare Jénine d’autres régions de la Palestine et du monde.

· un moyen de résistance non violente à l’occupation, permettant aux jeunes d’exister en tant qu’individus, en tant que peuple et en tant qu’entité culturelle.

Cette attaque est une honte et un crime de la part de l’ÉTAT ISRAÉLIEN qui brise tout espoir de liberté, à travers le théâtre, des jeunes palestiniens de Jénine.

Le Freedom Theatre doit continuer à être un lieu de résistance culturelle contre l’occupation israélienne.

L’armée israélienne doit cesser de semer la terreur et « dégager » du Freedom Théâtre, de Jénine et de toute la Cisjordanie.

« Il n’y a pas de liberté sans savoir.
Il n’y a pas de Paix sans liberté.
La paix et la liberté sont inséparables »
(Arna Mer Khamis)

Les Amis du Théâtre de la Liberté de Jénine
Le 28 juillet 2011

L’armée syrienne libre


[youtube http://youtu.be/SZcCbIPM37w?]

Ces officiers disent que leur patriotisme les incite à demander la fin des massacres perpétrés par le régime syrien. Ils annoncent la formation d’une armée syrienne libre qui travaillera la main dans la main avec le peuple pour obtenir la liberté et la dignité, pour renverser le régime, protéger le soulèvement et la richesse du pays et résister à une armée irresponsable qui protège le régime ”

“Nous demandons à tous les officiers et les soldats honnêtes de faire immédiatement défection et de rejoindre l’armée syrienne libre dont l’objectif est de former une armée nationale capable de protéger le soulèvement et tous les éléments de la société civile syrienne quelle que soit leur secte » disent aussi les officiers dans la vidéo .

“Dorénavant nous ferons face aux forces de sécurité qui tuent les civils et encerclent  les villes. Nous les viserons dans tous les territoires syriens sans exception. ”

« Nous demandons à les militaires honnêtes de soutenir le peuple et le soulèvement et de quitter une armée qui ne représente plus le peuple syrien ».

Carte postale de Kouneitra


samedi 30 juillet 2011, par Al Faraby

Les forces israéliennes d’occupation ont entamé, ce jeudi 28 juillet, la construction d’une barrière le long de la ville de Kouneitra dans le Golan syrien. (Photo AP – jeudi, 28 juillet 2011)
***
« Viens voir grand-père »
« qu’y a-t-il ma petite princesse? »
« ils installent une barrière »
« évidemment… c’est leur projet qui avance »
« quel projet? »
« le Grand Israël »
« à quoi va ressembler la Syrie de demain? »
« à la Palestine d’aujourd’hui »
« j’ai peur grand-père »
« de quoi? »
« ça veut dire qu’on va devenir des réfugiés »
« nous le sommes déjà »
« …!? »
Al Faraby
Samedi, 30 juillet 2011

« Théâtre de la Liberté » de Jénine


Rassemblement sur les Marches de la Bourse ce Vendredi 29 Juillet de 16h à 18h!

Israël massacre les gens du « Théâtre de la Liberté » de Jénine qui nous avait invités cet été en Palestine! Ils se vengent sur eux !

C’est inacceptable !
Ne restez pas indifférent : INDIGNEZ VOUS

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mercredi 27 juillet 2011

Un appel au secours vient d’être lancé ce mercredi matin par les animateurs du Théâtre de la Liberté à Jénine qui sont attaqués par l’armée israélienne venue les arrêter et détruire ce symbole de la résistance palestinienne. Après s’être débarrassé de son directeur Juliano Meir Khami, lâchement assassiné, il y a quelques mois, le gouvernement israélien veut faire table rase de ces militants qui soutiennent le moral des jeunes de Jénine par leurs activités théâtrales. Quand Israël entend le mot culture, il sort son révolver.

Appel au secours du Théâtre de la Liberté :

04.46 (gmt+2), July 27, 2011

« Les forces spéciales de l’armée israéliennes ont attaqué le Théâtre de la Liberté, situé dans le camp de réfugiés de Jénine, ce mercredi matin à 3 H 30.

Ahmed Nasser Matahen, étudiant technicien qui garde le théâtre la nuit, a été réveillé par d’énormes blocs de pierre lancés contre la porte du théâtre. En ouvrant cette porte, il s’est trouvé face à une soldatesque lourdement armée et masquée, entourant le théâtre.

« Ils m’ont dit de lever les bras et m’ont obligé à baisser mon pantalon. J’ai pensé que mon heure était venue et qu’ils allaient me tuer. Mon frère se trouvait à côté de moi, menotté. »

Pendant ce temps, le directeur en charge de la location des lieux, Adnan Naghnaghiye, était arrêté et emmené vers une destination inconnue, ainsi que Bilal Saadi, un des membres du Conseil d’administration du Théâtre.

« Quand le directeur général du théâtre, le Britannique, Jacob Gough, et son co-fondateur, le Suédois Jonatan Stanczak, sont arrivés sur les lieux, ils ont été obligés de rester sans bouger aux côtés d’une famille palestinienne avec ses 4 enfants, entourés d’une cinquantaine de soldats israéliens armées de pied en cape.

Jonatan indique : « Quand nous avons essayé de leur dire qu’ils étaient en train d’attaquer un lieu culturel et d’arrêter les animateurs du Théâtre, ils nous ont menacés de nous rouer de coups. J’ai essayé de joindre l’administration civile de l’armée mais on m’a raccroché au nez ».

Pour plus d’infos, contacter :

Jacob Gough at +972 (0)59 534 83 91

Jonatan Stanczak at +972 (0)54 391 57 08

Email : Jonatan Stanczack : jonatan.stanczak@gmail.com

Jacob Gough : jacobllyr@hotmail.co.uk

http://poeticinjustice.net/news/fre…

Merci appeler l’ambassadeur d’israël aux USA pour lui demander de faire cesser cette attaque et de libérer immédiatement le personnel du théâtre : Michael Oren 202.364.5500. »

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

Juliano mer khamis 31f0c0

Cette attaque signe l’assassinat de Juliano Meir Khamis. Présenté par Israël comme l’oeuvre d’extrémistes palestiniens, ses véritables commanditaires viennent de se d

Ciné Résistant : Keny Arkana




ÉGALITÉ...

 

Un autre monde est possiblede Keny Arkana

Vendredi 29 Juillet 2011 
De 19h00 à 22h00
                                              

La projection du film est suivie d’une table ronde entre les participants.

La capacité est de 25 personnes Max, 

Les places sont limitées donc il faut réserver d’avance au 0476/84.19.69 et/ou info.egalite@gmail.com )

Prix : 2 Euro

Ce documentaire de KENY ARKANA relate les méfaits de la mondialisation néolibérale au travers de plusieurs témoignages récoltés aux quatre coins du monde. « Un autre Monde est possible », le Chiapas, les luttes, l’alternative au modèle capitaliste, le tournage de son docu, les diffusions et la diffusion virale, Marcos, le zappatisme, les causes universelles, ses vagabondages estivaux, les conférences internationales, l’Argentine, la crise économique, le FMI, ses combats sociétaux, les causes de nos maux, Bamako, les forums mondiaux, les alters, sa bio, le néolibéralisme, notre modèle de société, la mondialisation, l’OMC, les souverainetés nationales, les poches de résistances, les localités autogérées, les réseaux, l’émancipation et la construction, les coopératives paysanes, la consommation locale, les consomacteurs, les expérimentations locales, le pouvoir de l’acte de consomation citoyen, la construction alternative, le poid (nul selon Keny) du/des politique(s), les privatisations, le monde de demain, la qualité du travail, la rentabilité, les services publiques, l’humain et le vivant au coeur de la politique, le capitalisme financier « ils jouent au monopoly sur nos têtes », le rois profit, la « révolution interieure et la révolution radicale », les mécanismes du système, changer le monde, « avoir versus être », l’éducation, « on est tous des lumières et on ne demande qu’à briller (…) soyons nous-même, nous serons moins névrosés », la réhumanisation, inertie et immobilisme, la haine inerte et la rage constructive, l’embourgeoisement, les convictions vicérales, la religion et la spititualité (on y revient ensuite également), le rôle des médias et les placébos de la libre expresion, son clip sur MTV, les censures malignes, les organismes qui gangrainent les dynamiques citoyennes, les leures des espaces « soupapes de sécurité du système » et autres récupérations et mensonges sous forme de « cautions rebelion » éphémères, son refus du culte (et de la société) de l’image, de la starification, la conjoncture modiale et les enjeux de la présidentielle : « éviter la dictature », Keny électrice, Alternative Unitaire, les partis et idéologies, retour sur les alters et « un autre modèle », le communisme impossible en Europe, les utopies des idéologies politiques, Le Pen, le vote Front National, les traités européens, Le Pen-Sarko, les stratégie du danger, le clash de la démocratie, le « meilleur » révélé dans les crises…
  • Keny Arkana, née le 20 décembre 1982 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), est une rappeuse française. Elle milite pour des causes proches de la philosophie altermondialiste et de la désobéissance civile, avec « La Rage Du Peuple », collectif créé en 2004 à Noailles, quartier du centre-ville de Marseille.

Quand nous disions que l’occupation touche aussi la Belgique…


Le droit d’appeler au boycott d’Israël remis en question à Molenbeek aussi ?

La Coordination Boycott Israël a reçu une lettre de refus, sans apporter la moindre explication en réponse à une demande datée du 25 mai 2011 concernant une action de distribution de tracts  « BOYCOTT ISRAEL » et tout particulièrement de ses dattes à la sortie du métro Compte de Flandre, ce jeudi 28 juillet à 11h00. « Or, tout acte administratif doit être formellement motivé comme le prévoit la loi du 29 juillet 1991 », nous dit notre avocat.

En effet, les dattes commercialisées par les sociétés israéliennes proviennent de palmiers qui poussent sur des terres volées aux palestiniens, des colonies sauvagement construites notamment dans les Vallée du Jourdain.

 

Israël compte vendre ces dattes comme si de rien était alors que l’argent récolté (des dizaines de millions de dollars et d’euros) enrichit un État qui dépense énormément d’argent pour une politique militaire visant la poursuite de la colonisation des terres palestiniennes et de l’épuration ethnique.

 

La lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud a montré une solidarité internationale efficace et cohérente avec un peuple opprimé. C’est ce genre d’action que le peuple palestinien opprimé demande.  Depuis 2005, la société civile palestinienne, y compris les fédérations syndicales et tous les regroupements politiques syndicaux, a été unanime en demandant aux personnes de conscience et institutions du  monde entier, notamment les syndicats, d’approuver le BDS contre Israël et de mettre en œuvre ce boycott des diverses manières les mieux adaptées à leur contexte respectif. Le BDS reste le meilleur espoir de mettre fin à l’occupation par Israël, à l’apartheid et pour l’obtention des droits reconnus par l’ONU, en particulier le droit à l’autodétermination.

La liberté de manifestation comme la liberté d’expression sont des droits fondamentaux. Ils sont inscrits dans les traités internationaux, comme la Convention européenne des droits de l’homme, ainsi que dans la Constitution belge.

Nous insistons sur le fait qu’en aucun cas la critique d’un État coupable de tant d’infractions au droit international ne peut être ainsi assimilée à un quelconque racisme.
Par son vote de la nuit du 11 juillet 2011, la Knesset (Parlement israélien) a adopté, une loi qui érige en infraction le fait d’appeler à un boycott contre l’État d’Israël ou ses colonies de Cisjordanie.
Cette loi controversée érige en infraction civile le fait d’appeler au boycott économique, culturel ou intellectuel de personnes ou d’institutions en Israël ou dans les territoires palestiniens occupés pour des motifs politiques. Toute personne appelant à un tel boycott peut faire l’objet de poursuites et être frappé d’une amende.
« Bien que ses partisans allèguent le contraire, cette loi est une tentative flagrante de museler la dissidence et le travail de campagne pacifiques en attaquant le droit à la liberté d’expression, que tous les gouvernements se doivent de respecter, a indiqué Philip Luther, directeur adjoint du Programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
La commune de Molembeek suivrait-elle le mauvais élève Israël en ce qui concerne la question du boycott ?
En tous cas, nous serons nombreux ce  jeudi 28 juillet à 11h00 à la sortie du métro Comte de Flandre pour soutenir la campagne Boycott Désinvestissement Sanction.
Chacune de nos actions se veut pacifique. Nous portons nos tee-shirts verts (sur lesquels figure l’inscription “Boycott Israël/Palestine Vivra”), nous distribuons nos tracts en parlant aux gens, tout se fait dans le calme, nous ne constituons certainement pas une menace pour la sécurité.
Ces actions vont perdurer jusqu’à ce qu’Israël se conforme aux résolutions des Nations Unies et respecte les droits internationaux et humanitaires.

Contact presse : 0486/703.215

En Belgique aussi, un danger réel existe


Paul Piret

Mis en ligne le 25/07/2011

Même si l’extrême droite ne prône plus la violence, des discours font mouche.

Est-ce possible en Belgique ? Oui. La démonstration en a été (re)faite à Anvers en mai 2006. L’appelé Hans Van Themsche, au profil a priori assez proche du tueur norvégien, décida d’abattre tous les allochtones qu’il croiserait sur son chemin. L’extrémiste de droite blessa d’abord grièvement une jeune femme voilée, tua ensuite une nounou qui n’avait d’autre tort que d’être noire ainsi que la fillette qu’elle promenait dans les bras. Ce bilan est certes sans mesure avec l’hécatombe de vendredi, mais jusqu’où le jeune homme aurait-il assouvi sa quête si ses pas n’avaient croisé ceux d’un policier ?

En fait, les violences inspirées par des idéologies dévoyées ne sont pas rares, même si elles ne laissent des traces que quand elles connaissent une issue fatale. Ainsi en décembre 1980, dans un café de Laeken, un militant du Front de la jeunesse abattait pour cette seule raison un Français d’origine maghrébine.

Belgique oblige, n’oublions pas les dangers liés à des identités linguistiques exacerbées. S’ils ne furent mortels qu’exceptionnellement (le militant FDF Jacques Georgin fut abattu en septembre 1970 par des sbires du VMO), la violence extrémiste s’exprime plus régulièrement que ce que veut bien consentir la conscience collective. Des expéditions à répétition dans les Fourons, les années 70-80, à l’agression, le 26 juin dernier, de la bourgmestre de Rhode-Saint-Genèse par des excités du Tak…

Du reste, le 15 février, devant l’Académie royale militaire, le patron de la Sûreté belge évoqua “un nombre relatif” de militants d’extrême droite, mais dont certains sont prêts à agir. “La fascination pour la violence et le militarisme constitue un danger réel” , poursuivait l’administrateur général Alain Winants.

On pourrait pourtant croire que l’extrême droite, chez nous comme dans les pays voisins, a viré sa cuti terroriste, organisée, structurée, qui alla jusqu’à provoquer des Etats pour forcer au changement de régime. Le spécialiste Manuel Abramowicz préfère parler de changement de génération : “Il est évident que nous vivons en Europe l’émergence de partis nationalistes, populistes, d’ultra droite, d’extrême droite, qui n’ont plus de lien structurel ou humain avec l’histoire du fascisme ou du nazisme. Ainsi, les jeunes cadres du Vlaams Belang, pour la plupart, ne sont plus issus d’associations très radicales comme le furent leurs aînés De Winter ou Van Hecke.” Pourtant, ajoute le coordinateur du site resistances.be, le terrorisme identitaire et ses germes criminogènes restent d’actualité : “En marge des partis ou mouvements qui ne prônent plus officiellement la violence, on trouve des individus isolés ou coalisés en fractions qui, eux, sont radicaux. Des jeunes singulièrement. Les personnalit és publiques font tout pour ne pas tomber sous le coup de diverses législations : elles surfent sur la vague, sans plonger dedans. Mais leurs discours qui notamment ciblent radicalement l’islamisme, en généralisant ou en poussant à la généralisation, font mouche. Un Van Themsche entend ça. Et d’autres qui réfléchissent de manière primale et simpliste, éventuellement un verre dans le nez. Ils peuvent passer à l’acte. Tous ceux qui sont passés à l’acte “à l’aveugle” sont des militants d’extrême droite.”

Se prémunir de leurs exactions est d’autant plus difficile sinon impossible. Un attentat, calculent les spécialistes, ce sont 95 % de préparation. Quand la préparation est longue et le fait d’un groupe, on finit souvent par en entendre parler. C’est moins vrai pour un individu qui, de plus, peut désormais fabriquer n’importe quoi grâce à Internet.

En tout cas, l’Ocam (l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace) n’a pas jugé nécessaire, ce week-end, d’inciter à prendre des mesures de sécurité supplémentaire en Belgique. “C’est une situation interne à la Norvège, il n’y a pas d’impact en Belgique” , explique Benoît Ramacker, porte-parole du Centre de crise du SPF Intérieur. Le degré de vigilance générale reste donc à 2 sur une échelle de 4. Mais c’est là une considération très ponctuelle, toujours susceptible d’évoluer au gré des événements…

 

© La Libre Belgique 2011