Palestine : samedi 09/08/2014 De 14H à 16H


Pour maintenir notre pression en faveur de Gaza
Pour exiger la fin de l’agression militaire israélienne
Pour l’arrête immédiat du Blocus
Pour finir avec l’occupation de PALESTINE

L’Union Générale des Communautés Palestiniennes en Europe
vous invitons à un rassemblement devant le Parlement européen

Le Samedi 09/08/2014
De 14H à 16H
Place de Luxembourg

Bruxelles

Soyons nombreux
Venez avec vos drapeaux palestiniens
Merci de participer et de diffuser cet appel
La Communauté Palestinienne en Belgique et au Luxembourg
Hamdan AL Damiri ( Coordinateur )

Pierre Galand : Justice pour la Palestine




La coordination européenne des comités et associations de soutien à la Palestine (ECCP) basée à Bruxelles,
lance un appel à la solidarité avec le peuple palestinien.

Pierre Galand
Jeudi 24 Juillet 2014

Dans le cadre actuel des négociations engagées pour un cessez-le-feu à Gaza, les revendications de la partie palestinienne, présentées par le Hamas et l’Autorité palestinienne, ne sont rien d’autres que les résolutions adoptées par le Conseil et l’Assemblée générale des Nations Unies. Un peuple occupé, placé par l’occupant sous blocus, est en droit de résister et a, selon les normes des conventions internationales et de la Charte des Nations Unies, le choix des moyens pour obtenir la fin de cette occupation et la levée du blocus qui le privent de sa liberté et de ses échanges sociaux, économiques, culturels avec l’extérieur. C’est en ces termes qu’il y a lieu d’aborder la question de Gaza et de sa population de plus de 1,8 million d’habitants emprisonnés sur quelque 360 km2.

Refusant toute négociation avec les représentants élus de Gaza, Israël se place en situation d’occupant et d’oppresseur colonial. Il oblige ainsi la population à user de sa légitime défense. Mais Israël, se présentant comme l’agressé, inverse tout simplement les réalités du terrain. Son usage totalement disproportionné de la force, non pour se défendre mais pour punir toute une population est un crime de guerre, ainsi que l’a précisé la Fédération Internationale des Droits de l’Homme. En s’attaquant à des civils – femmes, enfants et vieillards, en détruisant les infrastructures et équipements publics – hôpitaux, écoles, centrales électriques, circuits d’eau potable, en détruisant les approvisionnements médicamenteux et alimentaires, en détruisant les maisons et des quartiers entiers, Israël commet une fois de plus des crimes contre l’humanité déjà dénoncés en 2009 par le rapport Goldstone et en mars 2013 par le Tribunal Russell sur la Palestine.

Les Etats et les entreprises qui, directement ou indirectement, apportent un soutien à l’Etat agresseur, se rendent complices de ces crimes.
En décrétant le Hamas « organisation terroriste », les pays occidentaux se placent de facto du côté de l’agresseur qui refuse officiellement toute négociation avec une instance politique élue démocratiquement. L’ancien président US Carter, de nombreux élus occidentaux comme moi-même avons pu observer en 2006 la régularité des élections législatives qui amenèrent au pouvoir les représentants du Hamas. Rappelons-nous qu’en son temps, ce sont les mêmes pays qui, pour soutenir le gouvernement sud-africain de l’apartheid, avaient qualifié l’ANC et son chef Nelson Mandela de terroristes. Qu’on apprécie ou non le Hamas, il est le représentant des populations de Gaza et sa résistance est légitime et soutenue aujourd’hui par le peuple palestinien tout entier.
Le gouvernement israélien, en se lançant une nouvelle fois dans une guerre contre Gaza, a cru pouvoir – une fois encore – abuser de l’impunité dont il bénéficie de la part de responsables politiques occidentaux. Toutefois, il n’a pas prévu que cette guerre coaliserait et rendrait sa volonté de résister à tout un peuple. La suprématie militaire israélienne impose un coût humain inacceptable pour les Palestiniens mais la résistance de ceux-ci a – cette fois aussi – un prix inattendu pour le gouvernement et l’armée. Cette guerre provoque au sein de la population israélienne de fortes réactions d’opposition d’une part grandissante de l’opinion publique et de la presse.

Le renouveau de la résistance dans l’ensemble de la Palestine pourrait être, pour Israël, ce que le Vietnam fut pour les Etats-Unis.

Ceux et celles qui se présentent comme la Communauté internationale vont-ils enfin condamner cette inacceptable agression israélienne qui se poursuit en violation de l’ensemble du droit humanitaire et des conventions internationales notamment la Quatrième Convention de Genève ? Entretemps, une droite sioniste et pro-sioniste s’obstine à vouloir justifier les positions bellicistes et coloniales d’Israël. La plus radicale soutient les faucons de l’extrême-droite du gouvernement au nom de leur indéfectible et aveugle soutien à Israël. Parmi eux, une frange d’extrémistes n’hésite pas à proclamer – pour des motifs idéologiques et religieux – qu’Israël doit rejeter les Palestiniens en Jordanie afin que la Palestine historique du mandat britannique revienne entièrement à Israël. Ils soutiennent qu’Israël est l’Etat des Juifs et d’eux-seuls. Ils nient tout à la fois le droit des Palestiniens à un Etat et aux Palestiniens vivant en Israël d’y bénéficier d’une citoyenneté égale à celle des juifs. La première conséquence étant la création d’un Etat d’apartheid. Une autre droite tout aussi sioniste, si elle ne développe pas ces thèses des ultras, déploie cependant des efforts importants pour détourner l’attention des décideurs et de l’opinion publique sur un terrain particulièrement dangereux : Israël, « la seule démocratie du Proche-Orient », est le seul réel allié des Occidentaux dans la région. Ces derniers perdraient une position stratégique en ne défendant pas ce petit Etat né de la Shoah et vaillant défenseur des « valeurs occidentales » face à un monde arabe « fourbe et incertain ». Ils agitent avec des moyens non négligeables une série d’angoisses latentes parmi nos populations, qui reposent tantôt sur les mythes de l’envahisseur, tantôt sur les risques d’une immigration incontrôlable et inassimilable. Pour eux, n’importe qu’elle manifestation ou revendication exprimée par les Européens originaires de l’autre rive de la Méditerranée est l’expression d’un antisémitisme redoutable. Ont-ils oublié ceux qui, en Europe, durant la guerre du Vietnam, brûlèrent des drapeaux américains sans jamais remettre en cause les Etats-Unis ni leur contribution inestimable à la chute du nazisme en 1945. Tout en se disant prêts à l’existence de deux Etats, leur obsession ou stratégie est de faire campagne contre le retour de l’antisémitisme, campagne qui s’apparente à une manière de détourner l’attention du public des raisons mêmes du courroux des manifestants à savoir la guerre d’occupation, de colonisation et de spoliation menée par Israël contre les Palestiniens. Cela étant dit, tout acte d’antisémitisme est et doit rester condamnable.

Aujourd’hui, avec les Israéliens qui dénoncent la guerre et l’occupation de la Palestine, avec les Palestiniens qui luttent pour leur droit à un Etat libéré de l’occupant israélien, le mouvement de solidarité internationale s’élargit et se renforce en Amérique, en Europe et dans le monde. Il pèsera de plus en plus pour forcer l’ONU, son Conseil de sécurité et les gouvernements à prendre des mesures pour la mise en œuvre des résolutions multiples qui fixent les droits et obligations permettant à la Palestine d’exister et de coexister avec ses voisins et parmi eux, un Etat d’Israël guéri de ses projets annexionnistes.
Face à l’incurie actuelle des responsables politiques mondiaux, le mouvement de solidarité doit amplifier une action solidaire et énergique de la société civile et des opinions publiques. La réponse la plus appropriée est celle du BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) lancée par plus de 174 associations palestiniennes. De son ampleur dépendra aussi le changement d’attitude des responsables publics aux Etats-Unis et en Europe comme ce fut le cas durant la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.

Bruxelles, le 24 /07/2014
Pierre Galand, ancien Sénateur belge, président de E.C.C.P (coordination européenne des ONG et des comités de soutien à la Palestine


Palestine : Rassemblement samedi 19 juillet à 14h00 devant le Porte-voix de l’Avenue de Stalingrad à Bruxelles


Nous lançons un appel à manifester contre cette nouvelle vague de crimes de guerre d’Israël
contre le peuple palestinien.

Avec autorisation :

Rassemblement samedi 19 juillet à 14h00 devant le Porte-voix de l’Avenue de Stalingrad à Bruxelles ( gare du midi ).

Vous entendez les appels au secours de nos amis Palestiniens pourchassés, blessés, tués, suppliciés par Israël, son armée et ses colons.

C’est la terreur israélienne qui se poursuit et s’amplifie. Des bombardements sur la bande de Gaza font de nombreuses victimes.

Israël annonce une offensive « Protective Edge » sur Gaza, et on sait ce que recouvrent ces soi-disant actions de « protection » .

C’est l’été, les vacances, le Ramadan. Mais rien de tout cela n’empêche, bien au contraire, Israël de lancer ses attaques meurtrières contre la population palestinienne. Et cela ne doit pas nous empêcher de répondre aux appels au secours.

Dans toutes les capitales s’organisent des rassemblements de protestation.

Nous vous appelons à venir manifester TRÈS NOMBREUX

* Arrêt immédiat des crimes de guerre israéliens !

* Pas de soutien du gouvernement belge aux criminels de guerre israéliens !

* Boycottez le régime d’apartheid d’Israël !

* Liberté immédiate pour tous les prisonniers politiques !

Rassemblement le mercredi 9 juillet à 18h00




Le Mouvement Citoyen Palestine se joint au rassemblement pour la Palestine ce mercredi 9 juillet à 18h00 à la Place du Luxembourg – 1050 Bruxelles.

Rendez-vous à 16h pour préparer ensemble la manifestation chez intal, Chaussée de Haecht 53 – 1210 Bruxelles.

Soyez nombreux et partagez l’annonc
e: 

https://www.facebook.com/events/286002164913346

Le Mouvement Citoyen Palestine neemt deel aan de manifestatie voor Palestina deze woensdag 9 juli om 18u op het Luxemburgplein – 1050 Brussel.

Afspraak om 16u bij intal om de manifestatie voor te bereiden: Haachtsesteenweg 53 – 1210 Brussel.

Verspreid de aankondiging: 

https://www.facebook.com/events/286002164913346

Le Mouvement Citoyen Palestine  joins the solidarity rally with Palestine next Wednesday 9/07 – 18h – Place du Luxembourg  – 1050 Brussels.

Help us prepare the rally and meet us at 16h @intal, Chaussée De Haecht 53, 1210 Bxl

Please share! https://www.facebook.com/events/286002164913346

ARTICLE
http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2014/07/07/30208674.html#utm_medium=email&utm_source=notification&utm_campaign=mcpalestine

 

Yalla Palestina !


Plus que 3 fois dormir avant Yalla Palestina !

Soyons nombreux au parc du Cinquantenaire ce samedi après-midi pour marquer en masse notre solidarité avec le peuple palestinien !

Merci de diffuser le plus largement possible !

 palYalla Palestina,

 

que vive la solidarité avec la Palestine

 

 

Le 24 mai de 14h à 20h au Cinquantenaire, l’Association Belgo-Palestinienne vous invite à l’événement Yalla Palestina qui mettra à l’honneur la solidarité, ou plutôt les solidarités, avec la Palestine.

 

Le 26 novembre dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies décidait de faire de 2014 l’Annéeinternationale de la solidarité avec le peuple palestinien. La décision, symbolique, est destinée à soutenir la lutte du peuple palestinien pour un État souverain ainsi que les campagnes internationales pour une paix juste et durable en Palestine.

 

Aux côtés de l’Association Belgo-Palestinienne, l’UNRWA et de nombreuses autres organisations* liées de près ou de loin à la Palestine collaborent à cet événement. Toutes tiendront des stands pour présenter une aspect particulier de la question palestinienne : réfugiés, Gaza, femmes, embargo militaire, campagne Made in Illegality, Mur, résistance populaire, G4S et les prisonniers, travailleurs et syndicat, Bédouins, Nakba, volontariat en Palestine, Israéliens pour la paix etc. L’objectif visé par cet événement est de mettre en lumière les différentes formes de solidarités avec la Palestine qui existe ici en Belgique.

 

Outre la solidarité en Belgique, Yalla Palestina sera également l’occasion de donner la voix à des partenaires palestiniens et israéliens, à la base de la lutte du peuple palestinien pour son autodétermination. Rafeef Ziadah, militante et poétesse palestinienne de la diaspora connue pour son fameux Spoken word « We teach life, Sir » fera un passage sur scène pour nous parler des campagnes internationales en cours et nous délivrer un poème engagé. Mahmoud Abu Rahmah et Aïssa Younes, représentants de l’association de défense des droits de l’homme sise à Gaza, Al Mezan, seront présents pour témoigner de la situation dans la « prison à ciel ouvert » qu’est devenue la bande côtière. Le militant des droits de l’homme israélien Ronnie Barkan, fondateur du groupe Boycott from within, pourra quant à lui parler de la militance pour la Palestine à l’intérieur même d’Israël.

 

L’après-midi sera ponctuée les concerts de la fanfare des Fanfoireux (15h), du groupe belge « alterlatino »  Chicos Y Mendez (16h15) et du groupe français HK et les Déserteurs (18h). Des animations sont également prévues tout au long de l’après-midi pour les petits et les grands, avec en point d’orgue un vol de cerfs-volants bricolés par les enfants (17h30).

 


*Organisations participantes 
: Association belgo-palestinienne WB, Amis du Monde Diplomatique Be, Agir pour la Paix, Artistes contre le Mur, AWSA- Be, CADTM, CNAPD, CNCD-11.11.11, CPJPO Lux, Communauté palestinienne de Belgique et du Luxembourg, FGTB-ABVV, FOS, Javva, Intal, MOC, Mouvement Chrétien pour la Paix, PAC, Palestina Solidariteit, PJPO coordination BW, Service Civil International, Solidarité Socialiste, Solidarity With Bedouins, UNRWA, UPJB, ViaVelo Palestina, Vredesactie, Vrede vzw …

 

 

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Association belgo-palestinienne – Wallonie/Bruxelles asbl
Quai du commerce, 9 – 1000 Bruxelles
tél: +32 (0)2 223 07 56 – fax: +32 (0)2 250 12 63

@ : abp.eccp@skynet.be

www.association-belgo-palestinienne..be

 

 

L’engagement est un devoir


Nadia Boumazoughe a réalisé une vidéo pour participer à un concours.
Titre de la vidéo: L’engagement est un devoir
Elle demande que nous la regardions…  Et si nous l’avons aimée, que nous votions.

Procédure à suivre:

Pour voir la vidéo: allez sur le site
https://www.facebook.com/photo.php?v=10151960191122416&set=vb.243238792465311&type=2&theater <https://www.facebook.com/photo.php?v=10151960191122416&set=vb.243238792465311&type=2&theater>

Pour voter: allez sur le site
http://mokhtarawards.com <http://mokhtarawards.com/>

  • à gauche de l’écran (à côté de “Achetez vos billets”), un sigle VOTEZ POUR LES MEILLEURES VIDEOS ICI
  • cherchez la vidéo “l’engagement est un devoir” – drapeau belge (!! Deux vidéos belges à ce jour). Aujourd’hui, elle se trouve à la page 2 mais peut changer de place.
  • clic sur la vidéo
  • votez (carré rouge); votre adresse email
  • vous recevrez un lien dans votre boîte e-mail; confirmez.

Avec ces Israéliens qui défendent les Palestiniens


loos

En territoire occupé, surtout en « zone C » sous contrôle israélien exclusif, la vie des Palestiniens ressemble à un calvaire. Une poignée d’Israéliens se mobilisent et montrent leur solidarité. Reportage dans le sud de la Cisjordanie.

Sept heures du matin : le rendez-vous était bien matinal ce samedi 2 novembre sur le parking d’un parc public à Jérusalem-Ouest. Un à un, Maria, Tamar, Danny et les autres membres de l’organisation « Taayoush » (Vivre ensemble, en arabe) inscrits pour la journée s’y retrouvent pour d’abord écouter les consignes d’Amiel, le quinquagénaire qui mène la petite troupe.

« Comme d’habitude, explique-t-il, nous irons dans les collines au sud de Hébron et nous irons soutenir les villageois palestiniens en butte au harcèlement des colons. Attention, il faudra jouer au chat et à la souris avec l’armée et la police israéliennes qui peuvent nous arrêter, et faire gaffe aux colons les plus agressifs ; vous serez peut-être amenés à devoir courir pour leur échapper. »

La douzaine de personnes, des Israéliens juifs entre 30 et 60 ans équitablement répartis entre les deux sexes, montent dans un minibus et un 4×4, deux véhicules tout sauf neufs. Direction le sud. Le petit convoi entre rapidement en Cisjordanie occupée, longe Bethléem à gauche, prend à un arrêt de bus deux activistes internationaux, une Américaine de 60 ans et un Français de 21 ans. Une bonne heure de route nous attend.

Dès que les véhicules dépassent Hébron, des jeeps de l’armée israélienne se mettent à nous suivre. Le premier arrêt se situe à proximité de la ville palestinienne de Yatta. Dans une immense oliveraie, une vingtaine de Palestiniens, hommes et femmes, ont commencé la cueillette des olives. Les membres de Taayoush se joignent à eux. Souvent, des colons extrémistes des environs viennent perturber le travail. Aujourd’hui, peut-être grâce à la présence d’Israéliens solidaires, le calme règne.

Zone militaire fermée

Moins d’une heure plus tard – il doit être 9 h 30 – notre groupe d’activistes repart, la journée est encore longue. Des nuages obscurcissent l’horizon. A peu de distance, nous arrivons sur les terres du village d’Umm el-Arais, à proximité de Mitzpeh Yair, un « avant-poste », à savoir une colonie juive illégale même au regard du droit israélien (1). Nous empruntons la petite route qui y mène quand un colon, environ 40 ans, lunettes, longue barbe, grosse kippa sur ses cheveux longs, nous barre la route. « C’est Avidal, lâche Amiel, un laïc devenu extrémiste religieux. »

Impossible de passer, des deux côtés le ravin est dissuasif. La Jeep militaire israélienne arrive assez vite, et un sous-officier en sort pour brandir un ordre écrit : « Le coin vient d’être déclaré zone militaire fermée, personne ne peut s’y trouver, veuillez dégager », dit-il poliment, en se gardant bien de signifier l’ordre au colon.

Après une longue marche arrière, il est décidé de passer à travers les collines, mais à pied. Le groupe arrive à destination en quinze bonnes minutes : au bas de la colline où Mitzpeh Yair a été bâti (des caravanes et quelques maisons amovibles de bois) se dressent une douzaine de serres en toile érigées par les colons sur des terres palestiniennes et dont la Cour suprême israélienne a exigé le démantèlement avant le 31 octobre. Elles sont toujours bien là.

Les deux propriétaires palestiniens, des familles Awad et Jabarin, sont arrivés sur les lieux avec des amis, des femmes et une dizaine d’enfants. Quelques colons leur font face, protégés par une vingtaine de soldats, l’arme en bandoulière. Le ton monte rapidement, une bousculade s’ensuit et les deux chefs de famille sont emmenés manu militari, menottes au poignet.

Tamar, du groupe de Taayoush, n’y tient plus : elle se met à haranguer les soldats de toutes ses forces. Ils ont presque tous moins de 20 ans. « C’est plus fort qu’elle, nous dit Amiel, elle ne peut s’empêcher de leur faire la morale, de leur dire qu’ils protègent ceux qui violent le droit international et même israélien ». Son speech passionné dure bien un quart d’heure. « D’habitude, j’arrête après quelques phrases, nous confiera-t-elle ensuite. Mais ici, j’ai observé que quelques-uns de ces jeunes soldats m’écoutaient, alors j’ai continué ! »

Maggy, la militante américaine de Bethléem, se montre audacieuse : elle franchit un barbelé et va brièvement parler à un groupe de colons. « J’ai voulu leur dire leurs torts, raconte-t-elle, mais ils m’ont répliqué que Dieu leur avait donné cette terre ; qu’est-ce qu’on peut répondre à cet argument ? »

Au total, le face-à-face durera plus d’une heure et nécessitera que les soldats israéliens se précipitent pour empêcher que plusieurs colons ne sortent du périmètre des serres pour narguer les familles palestiniennes. Amiel, de son côté, s’est isolé plus loin. Il tente de trouver par téléphone un avocat pour les deux Palestiniens arrêtés.

Quand un officier de la police israélienne surgit, la scène prend fin. « Son nom est Gilad Scheuer, on le connaît, nous souffle-t-on. Pas moyen de discuter avec lui. » Et de fait, très remonté, l’homme au crane rasé sous sa casquette bleu marine intime l’ordre aux Palestiniens et aux activistes israéliens de s’en aller, et les soldats l’aident à nous faire obtempérer.

Scène dérisoire

A bord des deux véhicules, nous nous rendons à Umm el-Kheir, un village bédouin créé en 1948 après l’expulsion de plusieurs familles bédouines du côté de Beer Sheva, dans le Néguev. Là, la colonie juive dite Carmel étouffe la petite communauté locale. « Ils veulent nous empêcher d’aller faire boire nos chèvres à la source sur ces terres que nous avons achetées légalement, explique Mouatassem, un jeune d’une quinzaine d’années dans un anglais fort compréhensible. La colonie veut s’étendre plus encore, alors qu’elle empiète déjà sur nos terres. »

Les soldats israéliens présents à Mitzpeh Yair arrivent sur la scène : le père de Mouatassem, qui possède le troupeau de chèvres, se lance dans un laïus énervé, ponctué de « Allah Akbar ! » (Dieu est grand). Avec sa barbe grise, ses cheveux blancs perdus dans un énorme keffieh, ses vêtements en lambeaux et son bras droit qui brandit un bâton en l’air, il semble avoir perdu la raison. Les soldats en rient et le prennent en photo. La scène est dérisoire.

Après quelques minutes de discussions avec les Bédouins, le groupe repart. Pour une expérience qui se révélera peu banale. Quelques kilomètres plus loin, nous arrivons à A-Tawni, un village très pauvre accroché à flanc de colline. Cinquante maisons, tout au plus. Un lunch composé de shawarmas, sorte de sandwich à la viande et aux légumes, permet de reprendre de l’énergie. Le soleil, à présent, a vaincu les nuages. Les collines de Cisjordanie offrent au regard un spectacle magique.

Enfants caillassés

Nous continuons à pied, en compagnie de deux volontaires italiennes, qui résident sur place depuis quelques semaines. « Nous aidons les enfants du village, explique Teresa, 27 ans. Pour aller à l’école la plus proche, ils doivent prendre ce chemin, qui passe à côté d’un avant-poste illégal, Havat-Maon, où les colons leur lancent des pierres tous les matins. »

La quinzaine de personnes de l’équipée empruntent donc ce chemin cahoteux. Il y a environ une demi-heure de marche jusqu’à l’école. Pas d’enfants avec nous, c’est samedi. « Le harcèlement des enfants a lieu depuis une dizaine d’années, explique Amiel. Un comité de la Knesset a ordonné en 2007 que l’armée les escorte à chaque trajet, ce qu’elle fait sans enthousiasme : parfois elle vient, parfois pas. Il est arrivé que les soldats doivent faire entrer la quinzaine d’enfants dans la Jeep car malgré leur présence des colons déchaînés les caillassaient ! »

Nous arrivons à proximité de Havat-Maon, juché sur le sommet de la colline. En contrebas, au loin, une oliveraie fait pitié avec la moitié de ses arbres coupés, résultat d’une action rageuse des colons contre les paysans palestiniens. Soudain, à travers les arbres sur la colline qui domine, des silhouettes apparaissent, furtives, en courant. Ce sont quelques jeunes colons, tous masqués. Ils sont cinq ou six. Les membres de Taayoush branchent leurs caméras. Soudain, l’un d’eux s’écrie : « Attention aux pierres ! ». Et de fait, les pierres commencent à tomber près de notre groupe, qui n’a d’autre solution que de battre en retraite.

Un kilomètre plus tard, nous sommes en sécurité. Assis un peu groggy, le groupe reprend son souffle. Personne n’a été touché. Un peu d’eau est bienvenue. Quelqu’un tente de plaisanter mais sans succès. Amiel annonce qu’il va porter plainte contre les lanceurs de pierres, puis ajoute : « Aucune chance d’aboutir à une inculpation ». Nous rejoignons bientôt nos véhicules. Le soleil va bientôt commencer à se coucher.

Sur le chemin du retour, deux questions nous taraudent. Comment se fait-il que si peu d’Israéliens participent, comme cette admirable ONG Taayoush, à des actions de solidarité avec les Palestiniens harcelés ? Et, surtout, comment peut-on lancer des pierres tous les matins sur des enfants ? BAUDOUIN LOOS

NB Cet article fait partie d’un reportage qui a été publié sur trois pages dans le journal Le Soir des jeudi 7 et vendredi 8 novembre.

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Une plaine de jeux en Palestine


Lundi 11 novembre 2013 1 11 /11 /Nov /2013 10:12

Le Lajee Center a reçu un soutien inespéré. L’association internationale Playground For Palestine qui a déjà développé des plaines de jeux dans plusieurs villes et villages de Cisjordanie et de la Bande de Gaza.

Cette organisation contribue à développer les nouvelles structures de la plaines de jeux. Le Lajee sera en mesure de terminer le développement de la plaine de jeux d’ici le prochain été.

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Le Lajee Center remercie Playground for Palestine et « everyone who has donated towards the project; with the generosity of our friends from all over the world we have nearly finalized the full purchase of the land and we are now on the way to making this dream a reality. » (chacun qui a contribué à ce projet; avec la générosité de nos amis du monde entier nous avons finalisé l’acquisition du terrain et nous sommes sur le chemin pour faire de ce rêve une réalité ».

Pour plus d’infomrations: Playground For Palestine