“HA’ARETZ” FACE À LA COLÈRE DE SES LECTEURS


Confronté à une vague de désabonnements à cause d’articles jugés trop favorables aux Palestiniens, le journal israélien tente désespérément de justifier sa ligne éditoriale. Avec, en ligne de mire, les éditoriaux de Gideon Levy.

HA’AYIN HA SHVI’IT – http://www.the7eye.org.il/125933

COURRIER INTERNATIONAL (EXTRAITS) –http://www.courrierinternational.com/article/2014/10/23/ha-aretz-face-a-la-colere-de-ses-lecteurs

Dessin de Vlahovic, Serbie.Dessin de Vlahovic, Serbie.

Dans une nouvelle aile du musée d’Art et d’Histoire de Tel-Aviv, une rencontre a été spécialement organisée [le 14 septembre] par Ha’Aretz pour tenter de récupérer quelques milliers d’anciens abonnés. Avant l’ouverture des débats, le ton est donné dans les couloirs par un certain Matti David, qui brandit des tracts en criant : “Voici pourquoi j’ai résilié mon abonnement après trente-quatre ans de fidélité !”

Pourquoi ? Parce que le quotidien de gauche participe au “djihad anti-israélien”. Eitan Carmi, un Galiléen vétéran de l’armée de l’air, a décidé de résilier son abonnement après avoir lu l’article du célèbre journaliste Gideon Levy intitulé “Mauvais pour l’aviation”, dénonçant la participation sans état d’âme de jeunes pilotes au volet aérien de l’opération Barrière protectrice [juillet-août 2014]. Carmi affiche quarante ans d’abonnement au compteur. Comme lui, les participants sont dans leur majorité des hommes de plus de 50 ans. Davantage que le journal lui-même, c’est la ligne politique prêtée à des journalistes comme Gideon Levy, Uri Misgav ou Roger Alpher, pour ne citer qu’eux, qui est clouée au pilori.“Nous sommes un journal doté d’une mission d’information, mais également une entreprise, leur répond Amos Schocken, directeur de Ha’Aretz. D’un côté, nous avons une fonction sociale qui ne doit pas nous faire craindre de subir des attaques.

“D’un autre côté, nous devons engranger des bénéfices pour survivre. Ces deux dimensions entrent souvent en conflit. Mais nous avons toujours tenu à être en pointe dans les campagnes contre certains monopoles publics, pour la modernisation du système judiciaire et contre la corruption de l’administration, y compris celle de la police. Concernant les Palestiniens, notre attitude se veut à la fois israélienne et professionnelle. Elle s’inscrit dans nos combats pour le maintien du caractère [juif] de l’Etat et la défense d’une société plus juste et plus éclairée. S’abonner à Ha’Aretz, c’est souscrire à une police d’assurance quant au chemin pris par Israël. Ha’Aretz s’est toujours défini comme un journal sioniste.

“Cela signifie qu’il soutient l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique et estime avoir un rôle de premier plan dans la défense et la promotion d’une société avancée dans les domaines de la culture, de l’éducation, des droits civiques et individuels, de l’économie de marché, de la recherche de la paix avec nos voisins arabes et de la reconnaissance de l’autodétermination des Palestiniens.” Le rédacteur en chef, Alouf Benn, attaque de front le sujet qui est à l’origine de la vague récente et massive de désabonnements : l’opération Barrière protectrice. “Cela fait trois ans que j’occupe cette fonction et jamais je n’avais dû faire face à une telle crise, admet-il. Ha’Aretz est typiquement israélien et, comme tous les Israéliens, nous avons subi de plein fouet l’impact de cette guerre.

“Plusieurs journalistes ont été rappelés sous les drapeaux et beaucoup d’entre nous ont dû effectuer leurs deux mois de réserve. Le travail journalistique de Ha’Aretz est nécessairement empreint d’un regard israélien, d’un point de vue israélien. Quand le Hamas tire des roquettes sur Tel-Aviv, ça nous est à tous insupportable. Et nous avons tous des collègues ou des proches qui, dans l’armée d’active ou dans celle de réserve, sont entrés dans la bande de Gaza. Mais nous avons aussi le devoir d’informer et l’obligation de définir une ligne éditoriale. C’est pour cela que, pour donner un exemple, la ligne que nous avons adoptée pour Barrière protectrice a été d’établir une chronologie exhaustive et mise à jour de façon permanente.

“Nous avons été confrontés à la censure militaire, qui nous a interdit de révéler l’information selon laquelle les trois adolescents juifs enlevés en mai dernier en Cisjordanie avaient été presque immédiatement assassinés, contrairement au discours officiel. Nous avons malgré tout essayé de faire passer cette info sans violer ouvertement l’interdiction. Parce que cette information était essentielle : par son contenu proprement dit, mais aussi par sa non-diffusion, laquelle a créé un climat tel dans l’opinion publique qu’une guerre à Gaza devenait inévitable. Avec le recul, je puis affirmer que l’opinion a été sciemment trompée.

“Ce sont les mêmes préoccupations qui ont guidé notre couverture de la campagne militaire contre la bande de Gaza. Nous avons voulu rendre compte, de la façon la plus fiable possible, de ce qui se passait de notre côté comme du côté palestinien. Concernant notre couverture ‘israélienne’, je ne crois pas qu’elle ait été radicalement différente des autres quotidiens. Nous ne sommes pas des fonctionnaires ou des diplomates de l’ONU, nous sommes des Israéliens, nous vivons en Israël, nous sommes curieux d’Israël, mais nous sommes également curieux de ce qui se passe de l’autre côté [palestinien].

“On nous a reproché de rappeler et de souligner le nombre de victimes palestiniennes. Pour prendre une comparaison sans doute osée, ne pas le faire, c’eût été comme rendre compte d’un match de football en ne publiant que le score d’une seule équipe. Cela relève d’une responsabilité professionnelle mais aussi morale. De même, au plus fort des tirs de roquettes [palestiniennes], nous avons soutenu le Premier ministre dans son choix de lancer une opération militaire, mais nous l’avons mis en garde contre le risque d’escalade ainsi que la mort d’innocents. Enfin, en dépit de notre sacro-sainte politique de liberté d’opinion, nous avons tout de même refusé la publication d’une tribune, laquelle assimilait les miliciens du Hamas aux combattants du ghetto de Varsovie.

En revanche, concernant l’éditorial controversé de Gideon Levy daté du 14 juillet, qui condamnait les pilotes israéliens et les appelait à désobéir aux ordres, j’estime que nous avons bien fait de le publier en temps de guerre, même si ce n’était agréable à lire ni pour nous ni pour une majorité de nos lecteurs. Aurions-nous dû attendre que le conflit soit derrière nous ? Et faire ce que nous faisons souvent en Israël : applaudir nos chefs et ensuite les accabler de critiques ? Tirer et puis pleurer ?”

À la simple évocation de Gideon Levy, toute l’assistance s’est réveillée comme un seul homme.

“Votre combat pour l’éducation à la démocratie vous honore. Qu’attendez-vous pour publier un entretien avec Ismaïl Haniyeh [responsable du Hamas], dans lequel il nous expliquera que son objectif est de détruire Israël ? Des gens comme Gideon Levy heurtent davantage l’opinion israélienne qu’ils ne l’informent. Pourquoi s’en prendre à ces pilotes de 22 ans, ces bons petits gars, et pas aux dirigeants ?” demande l’un des lecteurs. Un autre participant s’empare du micro d’Amos Schocken. Matti David, celui qui distribuait des tracts incendiaires dans les couloirs, explose : “En vous arrogeant le droit de savoir mieux que quiconque en Israël ce qui est bon pour la sécurité, la démocratie et le caractère juif d’Israël, c’est-à-dire en vous plaçant au-dessus du pouvoir législatif et judiciaire, vous faites preuve d’une arrogance insupportable. Cette conférence est la preuve que vous avez un problème et que cela ne va pas s’arranger si vous ne changez pas de politique éditoriale et si vous continuez à vous placer en dehors du consensus national.”

Un véritable chœur d’attaques venant de la salle se déchaîne contre Gideon Levy. Des dizaines de personnes hurlent, accusant Ha’Aretz de participer à une “campagne de nazification” d’Israël. Gideon Levy est comparé à “Lord Haw-Haw”, surnom donné jadis à William Joyce, un homme politique américain qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, animait une radio britannique de propagande nazie et qui fut pendu pour haute trahison en 1946.

“Gideon Levy n’a rien fait d’autre lorsque, sur les ondes de la BBC, il a soutenu les appels au boycott d’Israël. Alors nous tous, boycottons Ha’Aretz !” lance-t-il sous les ovations de la salle. Blême, Levy serre les dents et encaisse en silence. De nouveau, Schocken croit pouvoir raisonner la salle en expliquant qu’un autre éditorial controversé de Gideon Levy, publié à la fin de l’opération Plomb durci [janvier 2009], accusant déjà l’aviation d’avoir délibérément visé des civils, s’est finalement révélé pertinent après que, sous couvert d’anonymat, un chef d’escadrille se fut confié au quotidien concurrent Yediot Aharonot. En vain.

Des personnes non inscrites commencent à envahir la salle. Schocken craque : “Si vous ne voulez même pas écouter nos réponses à vos accusations, alors vous n’avez qu’à sortir !”s’écrie-t-il. Ce à quoi une bonne partie de la salle, comme il fallait s’y attendre, répond aux cris de “Sortons !”.

Itamar Baz

Publié le 15 septembre 2014 dans Ha’Ayin Ha’Shvi’it (extraits) Jérusalem

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Syrie : Bachar el-Assad, libre d’achever la rébellion


Le Point – Publié le 27/10/2014 à 14:59 – Modifié le 27/10/2014 à 19:37

Le président syrien profite des frappes américaines anti-djihadistes pour bombarder les dernières poches de résistance des rebelles, sans épargner les civils.

Un combattant rebelle marche seul dans une rue d'Alep dévastée, le 25 octobre 2014 (photo d'illustration).
Un combattant rebelle marche seul dans une rue d’Alep dévastée, le 25 octobre 2014 (photo d’illustration). © Karam Almasri / NurPhoto
Par

À la une du Point.fr

De prime abord, le reportage de France 2 à Alep diffusé dimanche soir a comme un air de déjà-vu. Carcasses d’immeubles éventrés, slalom de combattants entre les décombres pour échapper aux rafales d’armes automatiques, ou encore fente creusée dans un mur pour mieux viser, puis abattre ses adversaires, le document intitulé « Au coeur de la bataille d’Alep » ne semble guère différer de toutes ces plongées au sein de la rébellion syrienne proposées depuis maintenant deux ans à la télévision. Jusqu’à ce que l’un des soldats annonce à la caméra : « Entre nous et les rebelles, ici, il n’y a même pas dix mètres de distance. »

Vous l’aurez compris, les combattants qui accueillent l’équipe deFrance 2 ne sont pas des opposants syriens, mais des membres de l’armée de Bachar el-Assad témoignant de leur reconquête de la seconde ville de Syrie. Une première en France, dans cette cité ravagée par deux ans de combats sanglants entre régime et opposition, et le dernier signe que le vent a tourné sur la révolution syrienne. En effet, en dépit de leurs dénégations répétées, les États-Unis, en s’engageant dans une guerre contre l’organisation État islamique (EI), ont bel et bien renforcé le président syrien. Et tué ses opposants.

Punition collective

Comme un symbole, pendant que l’aviation américaine multiplie les frappes contre les positions djihadistes à Kobané, son homologue syrienne a tout loisir de pilonner massivement les derniers territoires tenus par la rébellion. Alep, Idleb, Hama, Quneïtra, Damas ou encore Deraa, aucune province rebelle n’échappe aux bombardements de l’armée, d’une ampleur inégalée depuis la semaine dernière. Missiles air-sol lancés depuis des avions de chasse ou barils de TNT projetés par des hélicoptères, les frappes n’épargnent pas les populations civiles. Une punition collective qui a encore fait au moins 43 morts civils dimanche, dont 13 enfants, dans les provinces de Homs et de Deraa.

Pendant que l’attention de la communauté internationale reste focalisée sur le martyre de Kobané, le rouleau compresseur du régime fond en toute impunité sur les dernières poches de résistance. Après avoir réussi au printemps dernier à reconquérir l’ouest du pays, coupant la rébellion du Liban où elle s’approvisionnait, Bachar el-Assad est sur le point de reproduire le même coup de force à Alep (Nord-Ouest). En effet, si le régime syrien parvenait à encercler l’ex-poumon économique du pays, il priverait la rébellion dans la région de ses ravitaillements depuis la Turquie. Et lui infligerait par là même un coup dont elle ne se relèverait pas.

L’aide des États-Unis

Les États-Unis ont beau rappeler que le départ de Bachar el-Assad est inéluctable, et entraîner pour se faire des opposants « modérés » en Jordanie, ils restent totalement sourds à l’appel des rebelles réclamant à la coalition de bombarder de toute urgence les positions du régime. Au contraire, Washington ne fait qu’affaiblir l’opposition syrienne en frappant les djihadistes du Front Al-Nosra (al-Qaida en Syrie), la branche la plus radicale mais aussi la mieux armée de la rébellion, dans cette même région d’Alep.

Entièrement livrés à leur sort, les rebelles demeurent aujourd’hui pris en étau entre deux forces autrement plus armées qu’eux : les soldats de Bachar el-Assad et les djihadistes de l’État islamique. Vous comprendrez aisément pourquoi le président syrien ne pipe mot face aux bombardements américains menés depuis un mois sur son propre territoire, en dépit de l’illégalité totale d’une telle opération.ce

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Toi l’étranger (bis*)


octobre 14, 2014
Un centre fermé, c’est une prison. Une prison pleine de gens déchirés, qui ont tout quitté pour une très bonne raison: ils n’ont qu’une vie.

Imaginez que vous quittez tout, avec pour seule ressource votre courage. Que vous partez vers l’inconnu la trouille au bide, laissant derrière vous votre famille (si elle n’a pas été décimée par la guerre), vos amis, votre maison (si vous en aviez une). Qui fait ça par plaisir?

Et donc vous partez vers un pays inconnu, un pays des droits de l’Homme, qui fait la guerre chez vous, qui a condamné le vôtre pour le traitement qu’il vous réservait, qui a des ressources dont vous n’avez jamais pu bénéficier, que sais-je.

Et là, tout à coup, c’est vous les criminels. On vous enferme derrière des grilles, avec vos enfants si vous en avez. Vous avez droit au parloir de telle à telle heure. Vous y rencontrez des citoyens qui ne peuvent rien pour vous, si ce n’est vous le dire, des avocats débordés si vous avez de la chance. Vous êtes enfermé la nuit dans des dortoirs de désespérés. Vous mangez mal. Vous y restez un temps indéterminé, parfois des mois. Parfois, on vous change de centre.

Et un jour, vous ne savez pas quand, on vient vous chercher pour vous escorter au pays en vous traitant comme le criminel que vous êtes. Pas un pays que vous avez quitté pour réaliser un projet de vie. Un pays que vous avez quitté pour avoir une vie. Voilà votre crime. Une vie, ça se mérite. Vous n’êtes pas né au bon endroit, c’est votre faute.

Il se peut cependant qu’on vous libère un jour, parce qu’un avocat a réussi à vous sortir de là. Mais n’espérez pas un mot d’excuse. De toute façon, vous l’apprendrez vite, quand on n’est pas né au bon endroit, on est criminel à vie. C’est dans les gènes, vous êtes toute la misère du monde.

*Toi l’étranger

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bis parce que cet article fait suite à celui de 2012

Toi l’étranger…

juin 5, 2012

Cher ami étranger (oui, oui, tu es mon ami, parce que tu ne m’as rien fait), tu le sais peut-être, mais en arrivant en Belgique, tu entres dans un pays qui a toujours eu un peu de mal à assumer ses incuries et qui aime bien s’imaginer qu’il répare les choses en faisant des trucs pas très utiles, mais bien visibles.

Parmi ces trucs, il y a une idée qui circule beaucoup en ce moment (d’ailleurs, beaucoup d’idées circulent en Belgique, parce qu’en Belgique, on vote tout le temps, ce qui fait qu’on fait tout le temps beaucoup de bruit avec des choses creuses, qui résonnent d’autant plus fort qu’elle raisonnent peu, ce qui est assez logique, quand on y pense): le parcours d’intégration.

Bon, bien sûr, tout ça n’est pas encore très clair (un peu comme ta peau). Mais en substance, on voudrait vérifier:

– que tu apprends bien notre langue. Oui, parce que nous, on est un pays qui en a 3 et est majoritairement infichu d’en parler plus d’une et très majoritairement infichu d’en écrire une seule correctement;

– que tu intègres bien nos us et coutumes. Oui, parce que nous, on vit tous pareil, on mange tous pareil et on fait tous le même boulot, sauf ceux qui vivent un peu comme ils l’entendent en veillant juste à ne pas trop emmerder le monde – la majorité, en somme -;

– que tu respectes la femme. Oui, parce que chez nous, on respecte la femme. Sauf dans les salaires, le temps de travail domestique, la publicité, les gardes d’enfants et ce genre de choses. La majorité des choses, en fait;

– que tu respectes la loi et les Droits de l’Homme. Ce qu’on fait presque tous, sauf dans certaines choses comme les centres fermés ou la toute grande majorité des prisons, ce que tu apprendras très vite si tu ne respectes pas ce qui précède.

Je n’en sais pas plus pour le moment, mais je ne manquerai pas de te tenir informé si ça arrive (ce dont je doute, parce que ce sont bientôt les vacances et puis les élections).

En gros, tu sais, nous, on est majoritairement comme toi. Assez intelligents pour voyager, pour nous adapter dans la mesure où on nous laisse nous adapter, pour vivre nos trucs privés en privé, tout ça. Il paraît même qu’on est super gentils et accueillants et je crois bien que c’est vrai. Mais toi qui sais ce qu’est la galère mais n’as sans doute pas la chance d’avoir eu des étrangers à vilipender dans ton pays, tu comprends sûrement que quand tu débarques chez nous, ben tu nous fais un peu peur, parce que c’est plus facile d’avoir peur de toi que de ce qui est en train de nous tomber sur la gueule.

En gros, cher ami venu d’ailleurs, tu es un peu notre salut. C’est grâce à toi qu’on se sent intégrés, c’est grâce à toi qu’on ne doit pas nous parler d’autres choses bien plus compliquées et, d’après ce qu’on nous dit partout depuis quelques jours, c’est grâce à toi que tout va aller mieux pour ceux qui t’ont précédé il y a des décennies et pour leurs enfants.

Alors je voulais te dire merci. Merci d’être toi. Tu es un peu comme notre famille royale ou notre équipe de foot quand elle a les moyens de se payer de bons joueurs qui ont bien intégré les règles: un ciment. Qui nous unit tous autour d’une belle et grande cause: ta différence. Majoritairement rien, en somme.

Ne réduisons pas les Syriens aux images diffusées par la télé


LE MONDE | 21.10.2014 à 14h29 • Mis à jour le 21.10.2014 à 14h40 |Par Abounaddara, collectif de cinéastes syriens

Dans une rue de Damas, en septembre 2014.

Nous, cinéastes syriens, avons bien des reproches à faire aux chaînes de télévision européennes. Car la représentation qu’elles donnent de notre société en proie à la barbarie nous paraît injuste et indigne. Elle se confond avec le récit de ceux qui veulent maintenir les Syriens sous tutelle, à commencer par Bachar Al-Assad et les djihadistes. Elle viole aussi le droit des Syriens à leur image. Bref, nous leur reprochons de manquer à leur devoir d’informer avec équité et dignité.

Mais l’heure n’est plus aux reproches. Car la guerre en Syrie dérive droit vers vossociétés, où elle a déjà percuté les populations les plus marginalisées. Des images qui circulent sur les médias sociaux nourrissent l’incompréhension ou la haine et menacent votre devenir autant que le nôtre.

Or si l’on en est arrivé là, c’est parce que ces chaînes ont failli à la mission de médiation, de décryptage ou de contrôle. Tout n’était certes pas parfait, et il manquait pas mal d’images à la représentation de notre société. Il nous semblait cependant que nos « images manquantes » pourraient trouver leur place à l’antenne le jour où l’actualité vous en donnerait l’occasion, contrairement à la télévision syrienne, où une telle chose n’est possible qu’au prix d’une révolution.

Modèle démocratique universel

La télévision européenne n’a pas su regarder la société syrienne qui s’est révélée lors de l’insurrection de 2011. Il était pourtant aisé de voir que celle-ci aspirait àrejoindre le modèle démocratique universel, d’autant que son aspiration était corroborée par des données démographiques, économiques et sociales qui présageaient d’un rapprochement plutôt qu’un clash entre les civilisations.

Mais au lieu de cela, on a cédé aux images d’Epinal du révolutionnaire cheveux aux vents et téléphone portable à la main. Et lorsque ces images se sont révélées moins crédibles qu’en Tunisie ou en Egypte, on a renoué avec la bonne vieille représentation, celle de l’« Orient compliqué » où il n’y aurait que de lagéopolitique, des religions et des barbares. Autrement dit, on a préféré les certitudes du passé à l’épreuve de la réalité, les cases de la télé à la dynamique de la société.

Il était sans doute difficile d’accéder à la société syrienne. Mais n’a-t-on pas réussi à passer outre le siège de Sarajevo en coproduisant une chronique quotidienne de la vie des habitants dans la ville assiégée, Une minute pour Sarajevo, qui constitue une référence en matière d’information en temps de guerre ?

IMAGES INVÉRIFIABLES OU INSOUTENABLES

La place aux images réalisées par les citoyens-journalistes syriens viendraitcompenser ce manque. Mais ces images arrachées au chaos ne pouvaient avoirun sens qu’à la faveur d’un travail éditorial strict. Or on a eu tendance à lesdiffuser pour aguicher les téléspectateurs ou les apitoyer. Le voyeurisme a parfois été poussé jusqu’à diffuser des images montrant des Syriens torturés ou violés alors même que YouTube les avait retirées de sa plate-forme en raison de leur atteinte à la dignité humaine.

En somme, c’est l’incapacité à regarder notre société telle qu’elle était qui a fait la fortune des images invérifiables ou insoutenables déversées sur les médias sociaux par les protagonistes de la guerre et autres sergents-recruteurs de la barbarie. C’est parce qu’on a enfermé le Syrien dans le rôle de musulman criantAllah Akbar à tout bout de champ que la proclamation d’un califat par des illuminés paraît aujourd’hui crédible aux yeux des téléspectateurs. C’est parce qu’on l’a privé de sa dignité à l’écran que des humiliés de France et du Royaume-Unis’identifient à lui et prétendent le défendre par le crime.

Nous conjurons donc les chaînes de télévision européennes de définir d’urgence une politique de l’image qui se donne les moyens d’informer autrement tout en respectant le droit des peuples à une représentation digne. Il faudrait pour celadésenclaver la Syrie et la désensationnaliser en la sortant un peu des cases géopolitiques. Il faudrait aussi montrer davantage les Syriens faisant autre chose que se lamenter ou s’entre-tuer. Car les djihadistes qui affluent de partout ne nous voient même pas, nous autres gens ordinaires. Il est vrai que nous ne ressemblons pas aux Syriens qu’on voit à la télé ou sur YouTube, sauf lorsque ces mêmes djihadistes nous coupent la tête en s’en prenant à Bachar Al-Assad qui poursuit ses massacres hors champ.

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Fouad Laroui reçoit le Prix Jean Giono pour son dernier livre


 Fouad Laroui a recu, le 16 octobre, le prix Jean Giono pour son roman Les tribulations du dernier Sijilmassi.

DRFouad Laroui reçoit le Prix Jean Giono

Une nouvelle récompense littéraire pour Fouad Laroui. L’auteur a reçu le 16 octobre le prix Jean Giono pour son roman Les tribulations du dernier Sijilmassi. Le Prix du jury distingue chaque année un ouvrage de langue française (roman, récit ou recueil de nouvelles) faisant une large place à l’imagination. Les tribulations du dernier Sijilmassi raconte l’histoire (inspirée d’éléments autobiographiques) d’un commercial qui décide de changer radicalement de mode de vie en revenant dans son pays d’origine, le Maroc.

Des auteurs très prestigieux ont déjà reçu ce prix, Jean d’Ormesson ou Le Clézio par exemple. Le jury est présidé par Pierre Bergé et composé, entre autres, d’Erik Orsenna ou Yves Simon. Tahar Ben Jelloun devrait d’ailleurs les rejoindre.

Le lauréat l’emporte face à huit auteurs français. Il avait déjà décroché le Goncourt de la nouvelle en 2012 avec L’étrange affaire du pantalon de Dassoukine. Le mois dernier, cette même œuvre a aussi été sélectionnée parmi les lauréats potentiels du Prix Goncourt et du Goncourt des lycéens. Fouad Laroui vit à Amsterdam, où il enseigne la littérature. Né en 1958 à Oujda, il est diplômé de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées (France), et a enseigné l’économétrie et les sciences de l’environnement aux Pays-Bas.

Lire aussi : Anecdotes et autres histoires insolites de Fouad Laroui

Les tribulations du dernier des Sijilmassi de Fouad Laroui, Robert Laffont, 2014

Adam Sijilmassi revenait d’Asie où il avait négocié brillamment la vente de produits chimiques marocains. Alors qu’il survolait la mer d’Andaman, il se posa soudain une question dérangeante : « Que fais-je ici ? ». Pourquoi était-il transporté dans les airs, à des vitesses hallucinantes, alors que son père et son grand-père, qui avaient passé leur vie dans les plaines des Doukkala, n’avaient jamais dépassé la vitesse d’un cheval au galop ? Ce fut une illumination.

Il décida de renoncer à cette vie qui ne lui ressemblait pas, se résolut à ne plus jamais mettre les pieds dans un avion et à changer totalement de mode de vie. Funeste décision ! Arrivé à l’aéroport de Casablanca, il entreprit de rejoindre la ville à pied, ce qui lui valut de rentrer chez lui encadré par deux gendarmes. Dès que sa femme comprit ce qu’il voulait faire, elle retourna vivre chez sa mère, en emportant le chat. A peine avait-il donné sa démission que son employeur le mettait à la porte de son appartement de fonction. Qu’importe, il ne céderait pas. Il se débarrasserait de cette défroque d’ingénieur, nourri au lait du lycée français de Casablanca. Il viderait sa tête de tout ce fatras de fragments de littérature française qui lui compliquait la vie. Il redeviendrait le Marocain authentique qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Il partit (à pied…) vers son village natal. Fatale décision ! Certes, il redécouvrit la bibliothèque de son grand-père et dévora la littérature et la philosophie qu’avaient produites quelques génies au temps béni de l’Andalousie arabe. Mais, dans son village, personne ne comprenait pourquoi un ingénieur de Casablanca venait s’enfermer dans la maison délabrée de sa famille. Etait-il un fou ? Ou un perturbateur ? Un prophète ? Fallait-il l’abattre ou le vénérer ? Dans son style inimitable, Fouad Laroui nous entraîne à la suite de son héros dans une aventure échevelée et picaresque où se dessine en arrière-plan une des grandes interrogations de notre temps : qui saura détruire le mur que des forces obscures sont en train d’ériger entre l’Orient et l’Occident ?

Arab Women’s Solidarity Association – Belgium ASBL
www.awsa.be

0881.718.815
363-0002517-35

Bureau : Local B 204 – Amazone asbl, 10 rue du Méridien, 1210 Bruxelles

Tél : +32 (0) 2/ 229 38 63 (64)

Siège social : avenue de l’Eternité, 6, 1070, Bruxelles.

europalestine attaqué


Le site europalestine.com a été attaqué depuis samedi par des cybercriminels  travaillant pour le gouvernement israélien. L’hébergeur du site europalestine nous a dit qu’il s’agissait d’une attaque « très massive, de type militaire », mettant en jeu des moyens informatiques très importants.
Il en faudra plus pour nous intimider. Pour suivre notre actualité, en tout cas provisoirement, vous serez désormais connecté à l’adresse capjpo-europalestine.com

Notre page Facebook https://www.facebook.com/Europalestine?fref=ts 
reste pour sa part inchangée.

Le site www.europalestine.com a été attaqué par ceux qui voudraient faire capoter le grand événement international « Free Palestine » qui les fait rager. La meilleure riposte est d’acheter et faire acheter massivement les billets pour ce festival de midi à minuit aux Docks de Paris, le 1er novembre sur :

https://www.weezevent.com/free-palestine-evenement-concert

Nous montrerons ainsi que leur attaque fait augmenter les ventes pour FREE PALESTINE et pas le contraire !

CAPJPO-EuroPalestine

*Nous sommes pour l’instant uniquement disponibles sur Facebook:

https://www.facebook.com/Europalestine

FreePalestineParis1erNovembre

Seront présents, sur scène :

Mohammed Assaf (« Arab Idol »)
La Compagnie Jolie Môme
Phil Mansour (le troubadour australien de la Palestine)
La troupe de Dabké « Palestine »
HK et les Saltimbanks – MAP
Gnawa Diffusion – Amazigh Kateb
Rim el Banna
Jony McLoad
L’orchestre « al Quds »
La Jonction
Abdel et « La chorale BDS »

Parmi les intervenants : Hana Salah (Palestine), Ronnie Kasrils (Afrique du Sud), Jean Ziegler (Suisse), Mahmoud Sarsak (Palestine), IYAD Burnat (Palestine), Sahar Francis (Palestine), Jacques Gaillot (France), Carlos Latuff (Brésil), Maurice Rasjfus, Nabil Abou Shammala (Palestine), Annette Groth (députée au Parlement allemand, Die Linke …

Situation dramatique pour les sans abri à Gaza


« Abu Jamil Street » est un voyage dans la vie quotidienne clandestine des tunnels de Rafah.
À Rafah, à la frontière sud de la bande de Gaza, la rue Abu Jamil est la dernière route avant la frontière égyptienne.
La rue est le point de départ des tunnels clandestins.
Les destinées de 4 personnes (Abu Sleeman, propriétaire d’un tunnel bombardé en janvier 2009, Mouneeer et Sameer, ses salariés, et Hiyad Keshta, leur voisin) se rencontrent et s’entrecroisent sous forte tension.
Le documentaire « Abu Jamil Street » est un voyage, un voyage à l’intérieur de la vie quotidienne clandestine des tunnels de Rafah
A voir ici

Ziad Medoukh

Lundi 20 octobre 2014

Avec la pluie et le froid à Gaza,  commence une nouvelle souffrance pour plus de 10.000 palestiniens de Gaza qui sont toujours
soit sous les toits de leurs maisons détruites lors de la dernière offensive israélienne en été dernier,
soit qui sont dans les tentes à côté de leurs maisons et immeubles en ruines.

Deux mois après l’arrêt de cette nouvelle agression israélienne contre la population civile dans la bande de Gaza, rien n’a changé,
le blocus israélien est toujours là et aucun matériel de construction n’est entré à Gaza, et que les projets de reconstruction n’ont pas encore commencés.

Plus de 120.000 personnes dans la bande de Gaza, ont perdu leurs maisons bombardées et détruites totalement ou partialement par les forces de l’occupation israélienne.

Malgré cette situation dramatique, les Palestiniens de Gaza ont décidé de rester attachés à leur terre, et rester même au milieu des ruines.

Gaza résiste, existe et persiste !

Je vous laisse avec ces photos

Amitiés de Gaza la souffrance, mais Gaza la vie, Gaza la dignité et Gaza l’espoir

Ziad

 

 

Noir sur blanc


[youtube http://youtu.be/vJpMBoAyB2c?]

anniebannie : il n’est pas le premier à avoir fait cela . Black like me fut écrit par John Howard Griffin en 1961 

sur youtube aussi Dans la Peau d’un Noir

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Le journaliste allemand Günter Wallraff se glisse un an durant dans la peau d’un Somalien émigré en Allemagne, afin de se faire une idée de l’accueil fait aux minorités de couleur dans son propre pays.
Sous le nom de Kwami Ogonno, Somalien émigré ayant appris l’Allemand à l’Institut Goethe de Dar Es Salaam en Tanzanie, Günter Wallraff va tenter -sous couvert de caméra cachée- de s’intégrer et de mener une vie normale dans son pays « d’accueil ». Or, louer un appartement, chercher du travail, prendre les transports en commun, voire inviter une femme à danser… vont se révéler une épreuve de force pour le blanc-nouveau-noir-né.
Victime de toutes les formes de discrimination, de l’insulte aux menaces physiques, Kawami Ogonno va découvrir que le racisme reste enraciné auube  sein d’une société qui se dit multiculturelle. Même si quelques heureuses surprises d’humour et d’humanité viennent le colorer, le tableau de l’Allemagne, et plus généralement de l’Europe, du XXIème siècle est bien noir -ou bien blanc.
Sorti en 2009 outre-Rhin, Noir sur blanc a créé la polémique et divisé les esprits. L’auteur Noah Sow a déclaré que qu’en tant que noir peint, Günter Wallraff n’a pas pu reproduire l’expérience réelle des minorités de couleur dans leur pays d’accueil. Le journal Süddeutsche Zeitung a surenchéri en qualifiant de racistes les méthodes elles-mêmes du journaliste;

Tzafar – par Nancy Spetsioti


[youtube http://youtu.be/JUylVeNzBnU?]
Nancy Spetsioti est une cinéaste grecque, et l’auteur de ce court métrage qui dénonce brillamment le racisme du quotidien — dans sa forme la plus insidieuse, la plus banale, la plus redoutable. Un message intemporel sur la manière dont nous nous traitons les uns les autres, et qui est pourtant terriblement d’actualité.

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Les demandeurs d’asile ne fuient pas le travail


BELGA Publié le lundi 13 octobre 2014 à 07h00 – Mis à jour le lundi 13 octobre 2014 à 07h03

BELGIQUEUne partie substantielle des demandeurs d’asile de notre pays est économiquement active et s’intègre bien au marché du travail après une période d’adaptation, ressort-il d’une étude de la KU Leuven et de l’Université libre de Bruxelles (ULB), que relaie lundi De Morgen.

Les demandeurs d’asile pèsent sur notre sécurité sociale et coûtent une fortune à la Belgique. Voilà des considérations sur les réfugiés qui ne se vérifient pas, selon Johan Wets, chercheur au sein de l’université louvaniste, qui a mené cette étude, en collaboration avec l’ULB, en se basant sur les statistiques de la Banque Carrefour de la Sécurité sociale.

Il ressort que 55% des demandeurs d’asile régularisés en 2005 travaillaient deux ans plus tard. Deux ans avant la régularisation, ce pourcentage ne dépassait pas les 14%.

Sur la même période, le nombre de demandeurs d’asile qui vivent grâce aux aides du CPAS est lui passé d’environ 80% à 30%.