mardi 6 janvier 2009, par Tariq Ramadan
Appel
Palestine
Mouvement Global de Résistance Non Violente
à la politique extrémiste et violente de l’État d’Israël
La situation actuelle à Gaza met en évidence, une fois encore, l’impasse et l’horreur auxquelles font face les Palestiniens. On ne peut pas se satisfaire de renvoyer les deux parties dos à dos ou espérer qu’une solution émerge de négociations directes sans implication et intervention extérieures fortes et déterminées. Prendre une position de fausse neutralité ou de spectateur impuissant, c’est au fond accepter de laisser faire et s’en tenir à constater, après chaque crise, chaque massacre, que la situation se détériore, que les négociations de paix n’ont mené à rien et que le sort des Palestiniens empire chaque jour.
Le nombre d’organisations de soutien au peuple palestinien à travers le monde – et en particulier en Occident – est impressionnant. On a néanmoins l’impression que l’on peine à se mettre d’accord sur une vision ou une stratégie communes. Dans les débats, on mêle souvent l’analyse des causes du conflit avec l’exposé des principes de la résistance ou encore avec les moyens à convoquer ou enfin les solutions à proposer : difficile dans ces conditions de déterminer un socle commun, et clair, pour fonder un discours, orienter une action multidimensionnelle et constituer un front uni et solide.
Afin de résoudre le conflit selon les bases élémentaires et acceptés du droit international, il faut commencer par formuler un certain nombre de principes avec lesquels nous sommes très largement en accord :
1. Le conflit israélo-palestinien est d’abord un conflit politique (même s’il a des dimensions religieuses qui impliquent de respecter l’égale liberté de culte pour tous – juifs, chrétiens, musulmans – et la liberté de conscience pour tous, croyants ou non).
2. Il y a un oppresseur ( L’Etat d’Israël) et un opprimé (le peuple palestinien).
3. La résistance palestinienne est légitime de fait.
4. Les Palestiniens ont droit à un État et à la liberté.
5. L’égale dignité des Palestiniens exige une égalité de droits et de traitement quel que soit le choix de la solution envisagée.
6. Les Palestiniens chassés de leurs terres ont un droit naturel au retour.
7. Notre engagement se fonde sur un refus inconditionnel et égal de tous les racismes sous quelque forme que ce soit (racisme anti-juif, anti-arabe, antichrétien ou antimusulman, etc.)
À partir de ces sept principes fondamentaux, il est possible de constituer des collectifs locaux, régionaux et nationaux qui déterminent les objectifs prioritaires du mouvement de résistance local/global. Les exemples des « collectifs » ou des « coordinations » en Angleterre, en France et dans certaines régions (aux États-Unis ou en Europe) doivent être multipliés à l’échelle de tous les pays et à travers tous les continents tant il est vrai que le conflit local israélo-palestinien a des conséquences globales sur les réalités politiques et économiques du monde. Ces collectifs régionaux, nationaux et internationaux devraient avoir pour objectifs principaux :
1. Diffuser une information permanente sur la situation au Moyen-Orient (website, newsletters, conférences, vidéos, livres, etc.) : développer et maintenir une conscience citoyenne des enjeux du conflit au-delà des situations de crises et des couvertures médiatiques.
2. Déterminer les moyens de résistance non violente à travers le monde (boycotts possibles et coordination des actions concrètes : manifestations, interventions auprès des politiques, etc.) que certaines organisations développent déjà mais sans assez de synergies si ce n’est en temps de crises.
3. Accompagner et mobiliser le mouvement de solidarité financière pour des projets de développement et de reconstruction (infrastructures, écoles, etc.).
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