Les universitaires israéliens doivent payer le prix pour finir l’occupation


Les universitaires israéliens doivent payer le prix pour finir l’occupatio

Anat Matar –
Ha’aretz/UJFP

Il y a quelques jours, le Dr. Neve Gordon de l’université Ben Gourion du Néguev a publié un éditorial dans le Los Angeles Times.

Dans cet article il expliquait pourquoi, après des années d’activité dans le camp de la paix ici, il a décidé de placer ses espoirs dans l’application d’une pression extérieure sur Israël – comprenant des sanctions, les désinvestissements et un boycott économique, culturel et universitaire.

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L’archevêque Tutu : Les Arabes ont payé pour les crimes de l’Allemagne


Al-Manar

C’est le Lauréat prix Nobel de la paix, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu qui a répondu aux propos du Premier ministre israélien à Berlin, usant une énième fois de l’holocauste pour justifier « le droit d’Israël à se défendre »

tutu

« La leçon qu’Israël doit tirer des leçons de l’Holocauste est qu’il ne pourra jamais obtenir la sécurité à travers les clôtures, les murs et les fusils », a-t-il déclaré au quotidien israélien Haaretz jeudi.

Reprenant à l’appui l’expérience que l’Afrique du sud avait vécue durant l’apartheid, il a précisé : « en Afrique du Sud, ils ont essayé d’obtenir la sécurité du canon d’un fusil. Ils n’ont jamais obtenu gain de cause. Ils n’ont obtenu la sécurité que lorsque les droits humains de tous ont été reconnus et respectés ».

En compagnie de compères de l’organisation des Sages, fondée par l’ex-président sud-africain Nelson Mendella, l’archevêque Tutu venait de clore une visite au mur de séparation que l’entité sioniste est en train d’ériger en Cisjordanie occupée.

Estimant que « l’Occident est rongé par la culpabilité et de regret envers Israël à cause de l’Holocauste, comme il se doit », il a considéré qu’en revanche « la pénitence est payée par les Arabes, et par les Palestiniens en particulier » : « Une fois, j’ai rencontré l’ambassadeur allemand et je lui ai dit que l’Allemagne est coupable de deux torts. L’un était ce qu’ils ont fait aux Juifs. Et maintenant les souffrances des Palestiniens » a-t-il ajouté.

L’archevêque Tutu a également critiqué les organisations juives aux États-Unis, leur reprochant « d’intimider quiconque qui critique l’occupation en se précipitant pour les accuser d’antisémitisme ».

Il a rappelé comment ces organisations de pressions dans les universités américaines avaient annulé ses apparitions sur leur campus.

« C’est dommage, parce que mes propres positions sont en fait issues de la Torah. Vous savez que Dieu vous a créé à l’image de Dieu. Et nous avons un Dieu qui prend toujours parti en faveur des opprimés » a-t-il regretté.

Tutu a également commenté l’appel lancé par le professeur à l’Université de Ben-Gourion, Neve Gordon pour appliquer des sanctions sélectives contre Israël.

« Je dis toujours aux gens que les sanctions étaient importantes dans le cas sud-africain pour plusieurs raisons. Nous avons eu un boycott sportif, et puisque nous sommes un pays fou de sport, il a frappé les gens ordinaires. Ce fut l’un des instruments les plus puissants psychologiquement. Deuxièmement, il fallait effectivement frapper les poches du gouvernement sud-africain. Je veux dire, quand nous avons eu l’embargo sur les armes et le boycott économique. »

Selon lui, ces sanctions ont « donné l’espoir à notre peuple que le monde s’en souciait ».

Évoquant les similitudes entre les deux expériences sud-africaine et palestinienne, l’archevêque anglican a tenu à rappeler que les Sud-Africains étaient eux aussi à la merci des militaires pour traverser les barrages(…).

« Mais d’un autre côté, nous n’avions pas de châtiment collectif. Nous n’avons pas eu la démolition de maisons en raison de la suspicion que l’un des membres d’une famille ménage pouvait être un terroriste » a-t-il toutefois signalé, démarquant les deux expériences. (…)

Si vous allez sur le site de Haaretz, vous trouverez autour de 550 commentaires de lecteurs

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Bilin


bilin

Trois blessés et des dizaines d’asphyxiés lors des agressions sionistes contre une marche à Bilin 29/08/2009

Des sources locales ont dit, le vendredi 28/8, que 3 palestiniens ont été blessés, alors que des dizaines d’autres ont été asphyxiés lors des attaques des soldats sionistes contre les participants dans une marche pacifique hebdomadaire contre le mur d’apartheid dans le village de Bilin, à l’ouest de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Le coordinateur de la commission populaire pour la lutte contre le mur d’apartheid et la colonisation à Bilin, Abdallah Abou Rahma, a dit que les attaques sionistes contre les participants dans cette marche pacifique ont causé la blessure de 3 palestiniens et l’asphyxie des dizaines d’autres.

Des centaines d’habitants du vilage de Bilin ont organisé cette marche avec la participation des dizaines de solidaires étrangers et d’activistes de paix, ainsi que le membre du conseil législatif palestinien, Qaïs Abou Leila.

Les manifestants ont été attaqués violemment par les forces sionistes lorsqu’ils se sont approchés du mur d’apartheid, où les soldats sionistes ont lancé des dizaines de bombes sonores et lacrymogènes, ainsi que des balles en métal et des eaux usées sur les manifestants, en blessant plusieurs personnes.

http://www.palestine-info.cc

Amira à La Haye


Ici, l’annonce

Pour rappel, son histoire:

Un journaliste de Ma’an trouve Amira, cachée dans sa maison et entre la vie et la mort

Pendant deux jours la blessure d’Amira, quinze ans, a saigné sans aucun soin médical. Elle a fui sa maison et les dépouilles de son père et de ses deux frères, pour un appartement abandonné. Elle avait juste un seau d’eau, et aucune couverture ni moyens de se soigner durant les deux jours où elle s’est cachée dans l’immeuble.

Amira et Emad Photo : Ma’anImages

Amira et Emad Photo : Ma’anImages

C’était la maison de Emad Eid, journaliste de l’agence Ma’an qu’elle a trouvée. Emad avait déplacé sa famille dans un autre quartier plus sûr de la ville de Gaza. Il est rentré chez lui lorsque les char israéliens se sont retirés de Tel Al-Hawa, pour évaluer les dégâts.

Il a trouvé Amira en sang dans sa maison vide où il n’avait laissé ni aliments, ni eau ni couverture.

On trouvera ci-dessous la transcription par Emad du récit qu’a fait Amira de l’épreuve qu’elle a subie.

Excusez-moi ; je n’ai aucune idée par où commencer cette histoire, donc je vais demander à Amira : comment est-ce que tu t’es protégée des bombes ? Comment est-ce que tu as supporté le bruit des chars alors que tu étais toute seule, en train de saigner et de te cacher pendant ces deux jours ?

J’avais peur qu’elle ne puisse pas me répondre. J’avais peur qu’elle n’en ait ni la force ni le courage, bien qu’elle ait eu le courage de rester vivante.

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Le dilemme des Palestiniens qui construisent les colonies


Heather Sharp – BBC News

« Difficile de décrire ce sentiment, c’est un très mauvais sentiment. Nous pouvons voir comment nous perdons notre terre, petit à petit » nous dit Hossam Hussein.

Les constructions à Maale Adumim sont toujours en cours malgré les appels au gel des travaux.

Les constructions à Maale Adumim sont toujours en cours malgré les appels au gel des travaux.

« Je me sens comme un esclave » dit le Palestinien Musanna Khalil Mohammed Rabbaye, 21 ans

« Mais je n’ai pas d’alternative » ajoute-t-il, attendant sous un soleil brûlant avec une groupe d’hommes aux chaussures de travail poussiéreuses à l’extérieur de la colonie juive de Maale Adumim.

Cette phrase revient sans cesse quand les ouvriers du bâtiment essaient d’expliquer pourquoi ils passent leurs journées avec le marteau et la pelle pour aider à construire les implantations juives grignotant les terres qu’ils veulent destinées à un futur Etat palestinien.

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Encore une affaire de trafic d’organes par un médecin de l’entité sioniste!


Mounadil Djazaïri

A verser au dossier des transplantations illégales d’organes par des ressortissants de l’entité sioniste, le cas de Michael Zis, ce médecin actuellement en prison en Ukraine.

L’article d’Ukranian News n’est pas très clair, mais on comprend que le sieur Zis a exercé ses talents en Ukraine et en Moldavie et qu’il devrait être extradé vers l’entité sioniste et non en Moldavie où son nom avait été cité dans une enquête en 2002.

C’est que, curieusement, Michael Zis s’en tire bien car son délit a été requalifié moins gravement et qu’il va pouvoir bénéficier d’une amnistie car il est le père d’un enfant mineur.

La justice ukrainienne est bien magnanime et je ne peux pas m’empêcher de trouver ça bizarre, d’autant qu’après avoir été acquitté en première instance, une juridiction de plus haut niveau l’avait renvoyé derrière les barreaux.

Bref, il va être extradé très prochainement dans l’entité où on verra quel sort lui réserveront les autorités judiciaires…

Ceci est l’occasion pour moi de dire que:

1) il n’a jamais été question de prétendre ici que les ressortissants de l’entité sioniste étaient les seuls à se livrer au trafic d’organes

2) je ne pense pas qu’il s’agisse d’une politique officielle ou officieuse de l’Etat sioniste mais de pratiques qui peuvent se développer dans le climat propre à cet Etat, avec son appareil d’Etat où nous trouvons des délinquants de droit commun à tous les étages. Et certes l’entité n’est pas le seul Etat au monde à connaître la corruption.
C’est juste le seul où elle se prétend et demande à ce qu’on la considère comme un modèle de vertu (la seule démocratie du Proche Orient, n’est-ce-pas?).

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Preuves de trafic d’organes dans l’entité sioniste


Mounadil

Si vous voulez des preuves du trafic d’organes pratiqué dans l’entité sioniste, en voilà. Et qu’on ne m’accuse pas d’antisémitisme puisque, selon les termes de cet article, les victimes des vols d’organes sont des soldats de l’armée sioniste.

Mais pas seulement, même si l’article ne s’intéresse qu’aux dépouilles des terroristes en uniformes de l’Etat juif et certainement pas à celles des Palestiniens, ces animaux à deux pattes.

Car à qui fera-t-on croire qu’on a pu prélever et stocker des milliers d’organes issus de soldats sionistes décédés ?

L’article date de 2002, soit deux années après le retrait des troupes sionistes du sud Liban ; retrait au cours duquel l’armée sioniste n’aurait essuyé aucune perte.

Alors d’où viennent ces milliers d’organes si ce n’est des corps des Palestiniens assassinés par l’armée la plus morale du monde ?

Et ne croyons surtout pas que les enquêtes mentionnées dans l’article ont interrompu le trafic d’organes. Il l’a probablement simplement limité aux dépouilles mortelles des Palestiniens.

Abu Kabir exploite un stock d’organes
Publication: Israel Faxx, 4 janvier 2002
By IsraelNationalNews.com, traduit de l’anglais par Djazaïri

Le procureur général de l’Etat, Elyakim Rubinstein, a ordonné à la police de lancer une enquête contre le professeur Yehuda Hiss, doyen national des pathologistes et directeur de l’Institut Médico-Légal d’Abu Kabir.
Hiss est l’objet d’une longue liste d’accusations depuis un comportement inapproprié en tant que professionnel médical à des actes criminels comme la vente illégale et des transactions d’organes et de parties du corps, l’ablation d’organes de personnes décédées sans consentement et de donner un état inexact des organes présents dans le corps restitué.

Dans certains cas, les allégations à l’encontre de Hiss comprennent le prélèvement d’organes sans consentement, le remplacement des organes par le centre cartonné des rouleaux de papier hygiénique et des tiges métalliques pour combler les vides dans le corps et dissimuler le vol ,des organes.
Une perquisition effectuée à l’institut a découvert d’importants stocks d’organes prélevés illégalement sur des cadavres. Ces dernières années, il s’avère que les dirigeants de l’institut ont donné des milliers d’organes à la recherche sans y être autorisés, tout en entretenant un stock d’organes à Abu Kabir.

Des organes appartenant à des soldats tués en diverses circonstances ont été découverts à l’institut pendant une perquisition surprise cette semaine. Après consultation avec l’aumônier en chef, le général de brigade Rabbi Yisrael Weiss, il a été décidé, en accord avec les familles endeuillées, que les tombes seraient ouvertes et les organes enterrés avec les restes de chaque soldat concerné.

Sachez que le bon Dr Yehuda Hiss a été lourdement sanctionné puisqu’il a été… réprimandé.

Merci à Joachim Martillo et à son blog Ethnic Ashkenazim qui m’a permis de découvrir cette information.

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Nous retournerons. Nous reviendrons. Nous n’oublierons jamais


Le texte en français :

Il y a un an, 44 d’entre nous ont vu se profiler au loin la côte de Gaza, après 30 heures de traversée en Méditerranée. Nous jubilions. Nous étions arrivés à Gaza. Nous étions effectivement arrivés à Gaza. Nous étions vraiment, vraiment arrivés à Gaza.

Nous étions ARRIVES A GAZA.

Au loin, on aurait dit que des stalagmites avaient poussé dans le paysage. Partout : dans le sable, sur les quais et les rochers, il y avait des gens. Des milliers de Palestiniens nous accueillaient, à coups de sifflets, de cris, faisaient des high five entre eux. D’abord, seul un petit bateau est venu nous saluer. Ensuite, autour de nos deux petits bateaux de pêche fourmillèrent toutes sortes d’embarcations ; des gamins ont sauté à l’eau pour attraper les ballons que nous avions gonflés, les fourraient dans leurs chemises et les attachaient à leur petit bateau. Sur les ballons, l’inscription FREE PALESTINE était entourée d’une colombe et d’une branche d’olivier. Les couleurs étaient celles du drapeau palestinien… blanc, rouge, vert et noir. Une fois que nous avons vu le rivage, nous avons commencé à gonfler les ballons, et les avons fait tomber sur le pont des bateaux, petit tas de couleurs bondissantes prêtes à être libérées.

Sur le flanc de nos bateaux, des bannières en anglais et en arabe disaient… WE ARE COMING (nous arrivons) et END THE OCCUPATION (arrêtez l’occupation).

Nous sommes entrés dans le port avec 17 drapeaux nationaux flottant aux cordages et tout en haut le drapeau palestinien. Des pêcheurs ont grimpé dans nos bateaux pour essayer de nous serrer la main et de nous serrer contre eux. À un moment donné, nous avons craint que nos bateaux ne chavirent et nous jettent tous à l’eau, mais comme ledisaient nos partenaires grecs, ces bateaux sont solides même s’ils ne sont pas jolis.

Notre mal de mer disparut. Notre crainte d’être arrêtés par la marine israélienne s’était évanouie. Pour la plupart, nous n’avions pas dormi et cela nous étaient maintenant égal. Certaines des femmes ont essayé de se peigner les cheveux et de se mettre du rouge à lèvres ; elles se sont ensuite rendu compte que personne ne se souciait de leur aspect hâve et crasseux.

Nous étions arrivés.

Les Palestiniens de Gaza étaient au comble de la joie de nous voir. Cela faisait trois semaines qu’ils nous attendaient. Cela faisait 41 ans qu’ils attendaient une visite d’internationaux. Et ils avaient attendu 60 ans pour que des Palestiniens retournent à Gaza sans passer par les postes de contrôle, les services d’immigration et subir des humiliations de la part des autorités israéliennes et égyptiennes.

On a beaucoup parlé depuis un an de notre opiniâtreté et de notre volonté d’arriver à cette petite enclave que le blocus draconien d’Israël a coupée du reste du monde. Nous ne pensions à rien de tout ça ce jour-là. Pour nous tous, Palestiniens et internationaux, le 23 août 2008 restera un jour inoubliable. Quand nous nous sentons découragés nous revenons à ce souvenir.

Quand nos bateaux ont été éperonnés par la marine israélienne nous avons pensé à cette journée. Quand les Israéliens ont détourné notre bateau, kidnappé nos passagers et les ont jetés en prison, nous étions plus décidés que jamais à continuer nos missions.

Nous retournerons. Nous reviendrons. Nous n’oublierons jamais.

Greta Berlin Co-fondatrice du mouvement Free Gaza

Ces Palestiniens qui ne dorment jamais


Ceux qui ne dorment jamais

Ceux qui ne dorment jamais

On parle beaucoup des manifestations de Bil’in, village palestinien empiété par la construction du Mur et harcelé par l´armée israélienne. Mais qu’en est-il de la vie quotidienne de ses habitants ? Voici le témoignage de Français qui y sont restés une journée et une nuit.

Bil’in est un peu le village symbole de la résistance contre le Mur, même si ce qu’il vit est commun à beaucoup de villages palestiniens. Comme dans plusieurs autres villages, des manifs y ont lieu tous les vendredis pour s’opposer a l’avancée du Mur sous toutes ses formes. En partant pour la manifestation de Bil’in, nous ne pensions pas que le plus fort de la journée ne serait pas cette manifestation. Pourtant, les temps sont chauds a Bil’in, la mort en avril d’un résistant du village abattu dans une des manifs pacifiques, et les arrestations nocturnes récentes dans le village, ont fait progressivement monter la pression. Les internationaux sont appelés à la rescousse.

C’est un petit garçon, Mohammed, qui vient nous chercher à la descente du bus (nous, les membres de la mission civile 154), s’adressant à nous dans un anglais que beaucoup d’entre nous ont à lui envier. Il nous mène chez son père, Iyad, qui est notre hôte.
Il y a particulièrement beaucoup de monde dans la manif d’aujourd’hui, peut-être 400 ou 500 personnes, beaucoup d’internationaux. Des Français notamment, puisque nous y retrouvons un groupe de Génération Palestine, très actifs. Nous rencontrons également Michel Warschawsky, éminent israélien anticolonialiste né en France, qui nous parle de la perte de vitesse des mouvements anticolonialistes en Israël et, de façon générale, de la décadence politique dans le pays aujourd’hui sous gouvernement d’extrême-droite.

Nous sommes pares pour la manif : lingettes d’alcool et lunettes de piscine contre les gaz lacrymo (mais le ridicule n’est pas toujours du cote ou l’on croit), pancartes « French people against the Wall »… Cela commence par un cortège anime assez proche de nos manifs parisiennes, avec des slogans dans toutes les langues. Puis nous arrivons près du Mur, matérialisé ici par des rouleurs de fils barbelés. Les soldats sont aux aguets a quelques mètres, en haut de la colline. Prises de parole au porte-voix de Palestiniens et Israéliens anticolonialistes, puis nous passons à la phase active : les Palestiniens coupent les fils barbelés pour ouvrir un passage. Evidemment, c’est l’acte attendu par les soldats pour commencer à répliquer vraiment. Les grenades lacrymogènes fusent, surtout sur les cotes de la manif d’ou de jeunes garçons lancent des pierres a la fronde, mais aussi par dizaines d’un coup sur nous. Mouvement de panique, mais cela ne dure pas trop longtemps. Un autre énorme tank s’approche de nous, c’est un lanceur d’eau puante, une nouvelle arme qui consiste à souiller les manifestants d’une eau fétide dont l’odeur persiste plusieurs jours parait-il. Les medias sont aux premières loges, blindes de gilet rembourres et de masques a gaz. Finalement cela dure à peine plus d’une heure et nous sommes relativement épargnés, parce que beaucoup d’étrangers.
En revenant au centre du village, nous croisons le petit Mohammed inquiet qui cherche son père. Quand il le voit arriver il nous dit avec un grand sourire en le pointant du doigt « C’est mon père, c’est mon père ! ». Iyad lui caresse la tète et prend tendrement sa petite fille dans ses bras (5 ans environ, habillée comme une poupée). Tous savent que la vie de chacun, et particulièrement d’Iyad, est en danger à tout moment. L’épée de Damoclès qui les menace est terrible, et ca se sent dans le lien fort que les gens ont entre eux.

Le repas qui nous est fait à la maison est délicieux, nous remercierons nos hôtes en achetant de ces productions artisanales que la femme vend, seul revenu de la maison dans ce contexte de guerre.

Avant la tombée de la nuit, deux enfants nous emmènent nous promener dans le village. Une petite balade à la fraiche qui démarre tres agréablement. Mais rien n’est jamais normal ici. Les enfants jouent à la guerre avec des armes en plastique, même cette petite fille habillée en robe de princesse rose. Nous passons devant le cimetière et la tombe de leur martyr Bassem, dont nous voyons des images partout dans le village (les Palestiniens publient des affiches pour faire honneur à leurs résistants). En sortant du village, nous entendons dans les maisons la musique d’une fête de mariage, en cueillant des fleurs et nous amusant avec les enfants. Tout cela est bien champêtre, mais dans le crépuscule sur la colline d’en face se dessinent les silhouettes des soldats, de leurs tentes, chars, et tours.

Les enfants nous préviennent que nous ne pouvons pas descendre trop la route (cette route qui se dirige vers le Mur) sinon les soldats viendront les attraper. En effet, quelques mètres plus loin, les enfants s’agitent soudain : une jeep descend vers nous (peut-être alertée par les flashs de nos appareils photo). Nous commençons à faire demi-tour et entendons un tir vers nous. Non, nous ne rêvons pas, c’est bien une grenade lacrymogène qui vient d’être tirée en notre direction, alors que nous sommes sur les terres du village a plusieurs centaines de mètres du Mur ! Les enfants nous pressent « Ya Allah ! Vite, vite, ils vont nous attraper ». L’un d’eux, 10 ans environ, nous dit qu’il a déjà été pris deux fois alors qu’il allait chercher je ne sais quelle plante dans ces champs, les soldats lui ont dit que la prochaine fois ils le mettront en prison. Les enfants finissent par fuir en voyant approcher dans les buissons deux soldats qui remontent la colline. Nous sommes éberlues par leur capacité de discernement dans l’obscurité. Mais nous sommes surtout profondément choques, ce harcèlement, sur des enfants en plus, est inhumain. Ce sont leurs terres !
En repartant de jeunes gens nous interpellent d’un toit, nous montons les rejoindre et l’un d’eux nous montre la petite collection qu’il s’est faite a partir de ce qu’il récolte sur les terrains de la manifs : des balles en caoutchouc, d’autres réelles, collées sur des planches pour dessiner une colombe de la paix ou un cœur, une bombe a explosion qu’il a transformée en fleur, une planche qui garde la trace de son sang (il a été touche plusieurs dizaines de fois). Avec gravite et gentillesse, il nous laisse un petit cadeau de la Palestine en partant.

Nous finissons la soirée par une rencontre avec le Comite populaire du village de Bil’in et celui de Nilin, village voisin qui vit les mêmes situations. Ces comites sont organises comme des associations accueillant toutes les bonnes volontés du village pour organiser la résistance. Ils nous redisent combien notre solidarité les rend plus déterminés encore, dans leur combat pacifiste. Ils nous racontent ce que nous avons déjà entendus tant de fois : les démolitions, les expulsions, les morts (dont Ahmed Moussa, 10 ans, tue par balle dans une manif), les prisonniers (qui quand ils sont relâchés pour manque d’accusation sont sommes de payer quand même les frais de leur arrestations !)… A Nilin ce sont 80 pour cent de leurs etres qui ont été confisquées, et autant de fermiers bafoués dans leur identité, dont certains sont devenus fous. Certains avaient prévu d’aller vivre en Jordanie pour y trouver du travail mais les autres les en ont empêché, car « c’est exactement ce que les Israéliens recherchent »
. Une solidarité dans le village s’est donc instaurée pour aider ces gens expropries a survivre. Ils nous parlent aussi des chiens que les soldats lâchent sur les gens, des bombes assourdissantes envoyées sur le village la nuit pour maintenir la pression. Quelques fois, l’accès à leurs terres est interdit jusqu’a 3 km avant le Mur. Même si des procès ont été gagnés pour le faire reculer, ces décisions de justice ne sont jamais appliquées pour des « raisons budgétaires ».

« Nous n’avons pas de réponse à donner à nos enfants quand ils nous demandent pourquoi nous ne pouvons pas aller chez nous ».

Iyad nous accueille avec chaleur malgré une fatigue immense qui se lit sur son visage, comme sur celui de sa femme. Il nous explique que les hommes du village, et en particulier ceux qui sont recherchés par l’armée israélienne comme lui, sont obligés de veiller toutes les nuits pour prévenir les incursions de soldats dans le village. La présence d’internationaux est capitale, pour les protéger. C’est la 2e action qu’ils nous confient. Marianne, activiste d’ISM présente au village depuis plusieurs semaines, nous explique en quoi cela consiste et quelle attitude nous devons adopter devant les soldats le cas échéant, ce qui arrive plusieurs fois par semaine.

Nous dormons un petit peu avant qu’Iyad nous réveille. Il nous repartit en 3 groupes, notre mission et d’autres militants internationaux. Nous marchons dans le village tous les 6 en silence. Seules quelques maisons sont éclairées. L’atmosphère est étrange, notre chef de patrouille est vigilant, rassurant et drôle tout à la fois. Il nous amène d’abord au QG pour charger la vidéo de la manif sur internet. Je fais ma petite contribution personnelle à la résistance en l’aidant à télécharger le bon logiciel. Sur le chemin du village, on regarde les alentours tout en cueillant des figues et du raisin. Bruit de coqs, un âne qui braie… Nous rentrons finalement à l’aube. Le village restera calme cette nuit-la.

2 heures plus tard, nous quittons la maison sur la pointe des pieds. La femme d’Iyad dort habillée sur le canapé, Iyad, lui, doit dormir dans une autre maison. J’ai le cœur très serré, j’aurais aime les embrasser et leur transmettre ma solidarité profonde. Que ces heures de sommeil leur permettent de s’échapper un peu de leur enfer quotidien

« Nous croyons que ce Mur tombera un jour mais cela se fera grâce à notre combat non-violent. Il ne tombera pas si nous dormons »

L’Irlande et la Dernière Croisade britannique pour reconquérir la Palestine


Pat WALSH

Palestine-Irlande: une seule lutte": le mouvement républicain irlandais s'identifie naturellement à la résistance palestinienne depuis les années 1960
« Palestine-Irlande: une seule lutte »: le mouvement républicain irlandais s’identifie naturellement à la résistance palestinienne depuis les années 1960

L’article ci-dessous est un rappel historique intéressant permettant de garder une vision globale sur la question du sionisme en Palestine, pour que l’arbre, aussi grand soit-il, ne cache pas la forêt.

C’est un rappel qu’il fut une époque, il y a moins d’un siècle, où les juifs sionistes ne pesaient pas très lourd, mais furent plutôt des pions dans les plans de l’Empire britannique en concurrence avec d’autres empires européens pour la domination du monde, et que la situation de la planète n’était pas alors bien meilleure que de nos jours, en prenant en compte l’évolution des moyens de destruction des plus puissants.

Aujourd’hui les USA ont repris le relais de l’Empire britannique, et la nouvelle administration US donne des signes qu’elle veut rétablir « la paix » en Palestine et dans le monde, notamment dans les ex-colonies de cet empire britannique qui sont aujourd’hui le terrain de grandes opérations de tuerie, de déplacement, et de destruction.

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