14 mai 2011 : Journée nationale de plaintes contre Agrexco


Avec le soutien de l’Association Belgo-Palestinienne

  

Le samedi 14 mai est déclaré journée nationale de plaintes. Ce jour là, dans toute la Belgique les citoyens se rendront à leur bureau de police local afin de déposer plainte contre AGREXCO Ltd., CAL et LACHS, pour recel et complicité de crimes de guerre.

  

Les guerres commencent ici. Des entreprises européennes profitent de la guerre pour réaliser des profits et la perpétuent de par leurs activités. Nos gouvernements ne réagissent toujours pas.

 En février 2011, Action pour la Paix, le MIR-IRG et Vredesactie lancent l’action de plaintes contre les entreprises AGREXCO Ltd., CAL (Cargo Air Lines) et LACHS (Liège Air Cargo Handling Services). Il s’agit d’entreprises qui participent à l’économie de guerre. Nos gouvernements ont la capacité d’y mettre un terme, en appliquant tout simplement la loi. En effet, ces entreprises sont en infraction avec le droit international. Profiter de violations graves des Droits de l’Homme est illégal et nos gouvernements ne réagissent toujours pas.

C’est pourquoi Action pour la Paix, le MIR-IRG et Vredesactie appellent chacun d’entre nous à déposer une plainte en son nom contre ces entreprises entre février et novembre 2011.

  

Individuellement, de Février à Octobre

 

Chaque personne a le droit de déposer une plainte quand un délit est commis. Il est possible de déposer une plainte personnelle dans tous les bureaux de police belge, même si vous êtes mineur. La police est obligée de faire un procès verbal (P.V.) de votre plainte et de la transmettre au parquet. Le parquet décide si votre plainte est recevable et si il y sera donné suite.

Que devez-vous faire ? :

Lisez et imprimez la plainte standardisée que vous pouvez téléchager ci-dessus.

Complétez cette plainte avec votre nom et votre adresse. N’oubliez pas de la signer.

Rendez-vous personnellement à un bureau de police belge muni de la plainte et de votre carte d’identité.

Au bureau de police déclarez que vous voulez déposer plainte.

La police ouvrira un dossier (P.V.), vous remettez la plainte et vous demandez par la suite le numéro de votre P.V.

Communiquez le numéro de votre P.V., votre nom, adresse et adresse émail à Action pour la Paix (info@actionpourlapaix.be)

Action pour la Paix vous tiendra au courant de la procédure et des résultats éventuels.

  

En groupe, le 14 mai 2011

 

Le samedi 14 mai 2011 est la « journée nationale de plaintes« . Dans toute la Belgique des citoyens se rendront ensemble à leur bureau de police local afin déposer plainte contre Agrexco Ltd., CAL et LACHS pour recel et complicité de crimes de guerre.

 

Lieu et heures du rendez-vous:

 

Bruxelles: Maison de la Paix, rue Van Elewyck 35, 1050 Bruxelles: 10h

Liège: Centre Social C.P.C.R. 11, Jon Ruelle, Liège: 14h14

Anvers: Café Den Hopsack, Grote Pieter Potstraat 24, 2000 Antwerpen: 10h

Gand: Jeugddienst, Kammerstraat 10, 9000 Gent: 10h

Hasselt: Vroegere Gelatine-fabriek (achter Verzus), Armand Hertzstraat 21, 3500 Hasselt: 10h

Louvain: CC De Pit, Pleinstraat 108, 3000 Leuven: 10h

Diksmuide: Standbeeld Manneke uit de Maene, grote markt, Diksmuide: 10h

 

Le 14 mai, les plaintes seront disponibles aux différents lieux de rendez-vous. Vous recevrez un bref briefing et partirez ensemble vers le bureau de police le plus proche.

 

Il n’y a pas de lieu de rendez-vous dans votre voisinage et vous souhaitez participer à la journée nationale de plaintes le 14 mai avec un groupe de personnes ? Prenez contact avec Action pour la Paix. Nous vous aiderons de manière pratique et nous communiquerons les moyens de porter plainte.

 

 Pourquoi ces entreprises ?

 Les entreprises AGREXCO Ltd., CAL et LACHS importent des produits qui sont le résultat d’actes criminels ou de délits, particulièrement en ce qui concerne les productions agricoles cultivées dans les colonies israéliennes des Territoires palestiniens occupés.

L’entreprise israélienne Agrexco achète et exporte la plus grande partie de la production agricole des colonies dans la vallée du Jourdain et est aussi impliquée dans l’exportation de produits agricoles d’autres colonies. Dans la vallée du Jourdain, Agrexco exploite trois entrepôts dans les colonies de Massu’a, Netiv Hagedud et Beqa’ot et participe ainsi directement à la colonisation. Agrexco donne des indications directement aux agriculteurs des colonies, par exemple concernant l’emballage de leurs produits.

 Agrexco exporte d’Israël ses produits agricoles vers le Benelux via l’aéroport de Bierset. La livraison aéroportée est prise en charge par la compagnie aérienne CAL. À Bierset, le traitement des biens est fait par LACHS, une entreprise belge, filiale d’Agrexco (50%) et de CAL (50%). Ensuite, Agrexco assure la distribution en Belgique et aux Pays-Bas par le biais de son implantation de Schiedam (Pays-Bas) tandis que les fleurs passent, elles, par celle de Aalsmeer (Pays-bas). Agrexco est actif en Belgique par ces représentants commerciaux.

 L’implantation des colonies israéliennes dans les Territoires occupés palestiniens va à l’encontre du Droit International Humanitaire. L’article 49 de la 4ème Convention de Genève interdit le transfert par la puissance occupante d’une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle. Les colonies constituent une infraction importante selon l’article 147 de cette Convention, ce qui en Belgique est passible de peine pour crime de guerre et est punissable ( art 136 quater, 31°CP).

 Les colonies sont construites sur des terrains confisqués à la population locale palestinienne, terrains qui ne cessent de croître grâce à l’appropriation des terres locales palestiniennes par des colonisateurs israéliens et ce, avec le soutien de l’armée israélienne. De plus, l’accès aux resources aquifères est interdit à la population palestinienne et les réserves d’eau sont monopolisées par les colonies, comme dans la vallée du Jourdain où le manque d’eau ne permet pas à la population palestinienne de développer son agriculture de façon durable. Finalement, les villages palestiniens dans la vallée du Jourdain sont constamment menacés de destruction par l’armée israélienne ; ainsi en 2010 le village d’Al Farasiya a été presque totalement détruit à deux reprises. Tout cela revient à de la destruction et de l’appropriation non justifiées de biens pour des besoins militaires. De plus, cela est exécuté sur une grande échelle de façon illégitime et intentionnelle, alors que c’est interdit explicitement par art. 53 de la 4ème Convention de Genève. Il s’agit ici d’une infraction grave (article 147) à cette Convention et en Belgique cela est passible de peine pour crimes de guerre sous (art 136quater, 31°CP).

 Les produits agricoles cultivés dans ces colonies sont donc des biens provenant de crimes et délits. Agrexco achète ces produits et prend en charge la distribution dans le Benelux, soutenue par LACHS et CAL.

 Cela constitue du recel, passible de peine (art. 505 CP). De plus, Agrexco se rend complice des crimes de guerre mentionnés ci-dessus, par le bénéfice provenant des exploitations agricoles et de ses entrepôts dans les colonies.

 


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Syrie : des morts et des blessés à Deraa où les forces de sécurité et les blindés sont entrés


lundi 25 avril 2011, par La Rédaction

Plusieurs personnes ont été tuées et d’autres blessées à Deraa, dans le sud de la Syrie, où « plus de 3.000 » membres des forces de sécuritéappuyés par des blindés ont pénétré lundi matin, selon des militants des droits de l’Homme joints par téléphone par l’AFP.
Il y a « des morts et des blessés », a indiqué un militant ayant pu entrer en contact avec Deraa. Il a ajouté que les habitants ne pouvaient pas confirmer le nombre de morts car « les corps sont dans la rue et ils ne peuvent pas les récupérer ».
« Des snipers ont pris position sur les toits et les chars sont dans le centre ville », a-t-il ajouté.
Un militant sur place avait indiqué auparavant que des centaines de membres des services de sécurité syriens, appuyés par des blindés, avaient pénétré lundi matin dans Deraa, où des tirs nourris étaient entendus.
Par ailleurs, d’après des militants, il y a aussi des raids des services de sécurité en cours à Douma et al-Mouadamiyeh, près de Damas.
La contestation contre le régime syrien est née à Deraa où des dizaines de Syriens ont été tués lors de la violente répression des manifestations par les services de sécurité.
Quatre personnes ont aussi été tuées dimanche par les forces de l’ordre à Jableh, près de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie, selon un militant des droits de l’Homme.
Le nouveau gouverneur de la région s’était rendu en visite dans cette ville où il a rencontré des dignitaires à la mosquée : c’est après son départ que les forces de l’ordre ont encerclé la ville et ont commencé à tirer, a indiqué ce militant.
Peu après, quelque 3.000 habitants de Banias, une ville située à une cinquantaine de kilomètres de Lattaquié, ont organisé en solidarité un bref sit-in sur l’autoroute reliant Lattaquié à Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, basé à Londres.
Des milliers d’habitants de la province de Deraa, où est né le mouvement de contestation dans le sud du pays, ont par ailleurs enterré dimanche plusieurs victimes de la répression, après la prière.
Une manifestation a suivi sans que les forces de sécurité n’interviennent, a indiqué un militant. Les protestataires ont brandi des drapeaux syriens et des pancartes appelant « à la suppression de l’article 8 de la Constitution » sur la suprématie du parti unique Baas, a-t-il ajouté sous couvert de l’anonymat.
La majorité des commerces étaient fermés en signe de deuil.
La répression des manifestations hostiles au régime a fait au moins 120 morts vendredi et samedi en Syrie, selon une liste nominative compilée par le Comité des martyrs de la révolution du 15-Mars.
Ces derniers jours, les services de sécurité ont effectué des descentes dans plusieurs villes, arrêtant des militants hostiles au régime, ont indiqué des témoins et l’opposition.
Dimanche, selon des militants des droits de l’Homme, une dizaine de personnes ont été arrêtées notamment à Damas, Homs (centre), Deraa (sud), Lattaquié, Hasaka (nord-est), Deir es Zor (est) et Alep (nord). Dans un communiqué, 102 intellectuels et journalistes ont condamné « la pression des autorités syriennes » et ont appelé les journalistes travaillant dans les médias officiels à démissionner.
Vendredi, des « dizaines d’arrestations » ont eu lieu, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme dénonçant « la poursuite de la politique des arrestations arbitraires malgré la levée de l’état d’urgence » et appelant « à une enquête indépendante sur les meurtres commis lors des manifestations ».
Wissam Tarif, qui dirige un groupe syrien de défense des droits de l’homme basé à Séville et appelé Insan, a indiqué dimanche soir à l’AFP que 221 personnes avaient disparu en Syrie depuis le début de la journée de vendredi.
Des témoins ont indiqué par ailleurs que les routes menant aux « secteurs chauds » proches de la capitale étaient fermées la nuit.
Des points de contrôle sont établis pour vérifier les cartes d’identité et n’autoriser que les résidents à entrer dans ces localités théâtre de protestations.
Dans un geste inédit, deux députés de Deraa et le mufti de la ville, plus haute autorité religieuse à Deraa, ont démissionné samedi pour protester contre la répression sanglante des manifestations, largement condamnée par la communauté internationale.
Pour leur part, les autorités syriennes continuent à faire état de morts dans les rangs de la police ou l’armée, tués par « des gangs armés » à qui elles imputent le mouvement de contestation.
Human Rights Watch a demandé aux Etats-Unis et à l’Union européenne d’imposer des « sanctions » aux responsables syriens « responsables du recours à la force pour tuer les protestataires et de la torture de centaines de détenus après le carnage de vendredi ».
Selon le Wall Street Journal, le gouvernement américain se prépare à appliquer des sanctions à l’encontre de hauts responsables proches du président syrien qui supervisent actuellement la violente répression contre les manifestants dans le pays.
En mai 2010, le président Barack Obama avait renouvelé pour un an les sanctions américaines visant la Syrie, accusant Damas de soutenir des organisations « terroristes » et de chercher à détenir des missiles et des armes de destruction massive.
Enfin, un groupe d’étudiants des régions de Deraa et Damas a appelé à « une grève générale » pour protester contre la répression.

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Mes étranges vacances en Syrie, où le sang coule en silence


Par Sophie Verney-Caillat | Rue89 | 23/04/2011 | 18H03

Dans la mosquée des Omeyyades à Damas, le 12 avril 2011 (Sophie Verney-Caillat/Rue89).

Drôle de période pour partir en vacances en Syrie. Ayant obtenu un visa de touriste, accordé distraitement par l’ambassade à Paris, j’ai fait quelques rencontres intéressantes dans ce pays où la tension est presque invisible et d’autant plus oppressante.

Inutile de réserver un restaurant, ils sont tous déserts

Plus grand-monde ne va en Syrie. Depuis le 15 avril, le site du Quai d’Orsay a publié un message d’alerte :

« Compte tenu du contexte régional et des événements violents survenus ces dernières semaines dans le pays, où plus d’une centaine de morts sont à déplorer, il est recommandé de différer tout voyage non-essentiel. »

Les tours operators français ont au même moment suspendu leurs départs vers la Syrie.

Sur place, être touriste, du 13 au 20 avril, est aussi agréable qu’inquiétant : inutile de réserver un restaurant, ils sont tous déserts. Et sur le site antique de Palmyre, les chameliers bradent la balade en attendant des jours meilleurs. Personne n’évoque spontanément la « situation », terme pudique pour décrire l’actualité.

Passée à Homs sans savoir que la veille, sept personnes avaient été tuées par les forces de sécurité, selon les témoignages recueillis par les militants des droits de l’homme et relayés par les agences, je n’ai rien remarqué. Aucun contrôle d’identité à la gare routière. A aucun moment, je n’ai été prise dans une manifestation.

A Damas aussi la tension est rentrée. En surface, l’omniprésence des portraits géants du raïs (président) et le déploiement de la police, à chaque carrefour de la capitale, attirent l’attention… La routine.

Le site antique de Palmyre, déserté (Sophie Verney-Caillat/Rue89).

« Quoi que Bachir al-Assad fasse, on va vers le chaos »

Les Damascènes disent ne plus sortir dans les endroits publics « parce qu’ils ont trop envie de parler politique et que c’est trop risqué ». Par prudence, je n’ai évoqué la « situation » qu’avec des gens rencontrés dans des lieux privés, et dont je ne peux citer les noms.

Lundi 18 avril dans la soirée, j’ai rendez-vous avec un professeur de lettres, opposant au régime. Il m’autorise dans un premier temps à citer son nom, puis, au fur et à mesure qu’il parle librement des « moukhabarats », les membres des services secrets, et de leur dispositif d’écoute « unique au monde », il se rétracte :

« Faites attention à vous. Mon téléphone portable, même éteint, peut enregistrer notre conversation, vous ne devriez rien noter dans votre cahier. »

Interdit de sortie du territoire pendant cinq ans, celui qui se définit comme un « activiste culturel » a retrouvé sa liberté de mouvement il y a quelques mois seulement. Je lui demande s’il sait où se situe la limite à ne pas franchir, au risque d’aller en prison :

« Avec Hafez [al-Assad, le père de Bachir al-Assad, le Président actuel, ndlr], on savait où était la ligne rouge, là on ne sait plus. Facebook a été ouvert récemment mais c’est pour mieux contrôler les gens.

Le régime agit sans aucune logique : il arrête des militants dans les manifs, puis les oublie en prison, ou bien les relâche sans explication.

Le Président est dans la fuite en avant, et désormais, quoi qu’il fasse, on va vers le chaos :

  • s’il réforme, les guerres intestines vont le mettre en danger ;
  • s’il réprime, la contestation ne va faire que monter. »

« Ce sont les morts qui font la révolution »

« C’est une sorte de jeu de tester où se trouve la ligne rouge », explique une étudiante française, fiancée à un Syrien. Elle donne deux exemples :

« Un ami journaliste à la télé officielle a reçu un e-mail contenant une caricature insultante de Bachar, il est allé faire un séjour en prison. Un autre a posté sur son profil Facebook “Bye bye Baas” [le parti au pouvoir, ndlr], et rien !

Les “moumous”, comme sont surnommés les “moukhabarats”, on les voit partout. Moi, j’ai eu affaire à l’un d’eux une seule fois, dans un café où je parlais trop librement. Le plus souvent, ils téléphonent pour qu’on vienne au poste et soit ils nous sortent la bande d’une conversation qu’on a eue, soit ils nous demandent les noms de nos contacts, et puis ils nous laissent repartir. »

Une autre Française arrivée en octobre m’avoue avoir mis quatre mois à comprendre pourquoi tout le monde était parano. Son appartement a été visité très discrètement et les cartes mémoire de son appareil photo avaient disparu. Son portable n’a plus fonctionné pendant une heure après qu’elle a prononcé les mots « Daraa » (foyer de la contestation) et « prison ».

Personne ne se risque à un pronostic sur la suite des événements. « Ce sont les morts qui font la révolution », me résume un habitant. Comme en Tunisie et en Egypte, la répression des manifestation, qui s’accroît, ne fait qu’attiser le feu de la révolte.

Le souk de Damas (Sophie Verney-Caillat/Rue89).

Photos : la mosquée des Omeyyades à Damas, le site antique de Palmyre et le souk de Damas, des lieux normalement très fréquentés (Sophie Verney-Caillat/Rue89).

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