Etat d’urgence: « Vous avez de sales voisins… »


Assis dans son salon, Karim n’en revient toujours pas. Lui qui a rêvé d’être policier, a monté une association de prévention de la délinquance en partenariat avec le commissariat du coin, peut citer une dizaine de brigadiers de ses relations, se retrouve assigné à résidence. « Au regard de la menace terroriste sur le territoire national » et « compte tenu de son comportement ». En clair, la préfecture voit en lui un islamiste radical à surveiller. Des soupçons nés de propos rapportés par des voisins.

Son cauchemar a commencé le dimanche 15 novembre, vers minuit. L’après-midi, ce quadragénaire solide avait été placer quelques bougies place de la République pour rendre hommage aux victimes des attentats. « Le 11e arrondissement, c’est un quartier qu’on fréquente avec ma femme et elle a des collègues qui ont perdu des amis », raconte Karim (le prénom a été changé). En revenant, il croise près de chez lui trois gendarmes qui recherchent une adresse. Il leur indique la direction. Dans cette petite commune du Val-d’Oise, à proximité de Cergy, les rues se ressemblent toutes avec leurs pavillons et leurs jardins à portique.

Après le dîner, il regarde la télévision quand il entend des coups à sa porte et un cri« Gendarmerie, ouvrez ! » : « Une vingtaine d’hommes casqués, armés de fusils-mitrailleurs sont entrés, m’ont menotté et dit dans leur appareil “On a attrapé la cible”. Ils sont ensuite montés dans les chambres, faisant sortir ma femme et mes trois filles de leur lit pour fouiller partout », se remémore-t-il. Les agents trouvent des munitions et un chargeur et embarquent le père à la gendarmerie de Persan-Beaumont. Karim est inscrit dans un club de tir depuis dix ans : au lendemain des attentats contre Charlie hebdo, il fait l’objet d’une mesure de dessaisissement et est invité à rapporter ses armes, « comme tous les musulmans amateurs de tir », précise-t-il. Ce qu’il a fait, oubliant des munitions.

« L’intéressé de confession musulmane attire régulièrement l’attention »

Persuadé qu’il s’agit d’une erreur, au sortir de sa garde à vue, il se rend au commissariat de la ville voisine. C’est là qu’il apprend qu’il est assigné à résidence. La notification précise que « l’intéressé de confession musulmane attire régulièrement l’attention de son voisinage par son discours prosélyte et radical ; qu’il a été entendu comparant les djihadistes à des résistants et qualifiant ses filles de “soldats” qu’il affirme entraîner au tir ». Au club de tir où il est licencié, il aurait là aussi inquiété certains autres utilisateurs par « ses propos radicaux et son comportement général ». La note ne le dit pas mais on devine qu’il y a eu dénonciation. « Vous avez de sales voisins… », lui aurait glissé un gendarme lors d’une de ses visites.

Karim n’a pourtant rien d’un extrémiste. Dans sa maison, aucun signe religieux apparent. Si sa femme Charlotte, convertie, porte un voile très discret – elle travaille dans une maison de haute couture -, le quadragénaire, à la barbe classique, ne pratique guère : juste les jours de ramadan, glisse-t-il. Ses trois filles sont vêtues comme toutes les petites filles ou adolescentes de leur âge. Son parcours ne soulève pas plus d’interrogations : ancien contractuel du ministère des affaires étrangères puis à la répression des fraudes, il a toujours rêvé d’entrer dans la police. Un grave accident de la route à l’âge de 24 ans – il est renversé par un chauffard et sera immobilisé durant dix-huit mois – lui enlèvera tout espoir. Depuis, il souffre de troubles de la mémoire et de diabète, et se déplace lentement. Il est déclaré invalide en 2003 et touche une allocation d’adulte handicapé.

« Le bruit court que si j’ai un 4×4 c’est que je suis trafiquant de drogue »

C’est à cette époque qu’il s’inscrit dans un club de tir. Et obtient sans problème son autorisation de détention d’arme. En 2013, après enquête, elle lui sera renouvelée. Il aime ça et s’achète du beau matériel: « J’en avais pour 4 000 ou 5 000 euros. » Au club, il emmène parfois sa grande qui veut apprendre. Il crée au même moment une association de prévention de la délinquance qui mène des opérations de sensibilisation auprès des jeunes de son quartier. Des actions qui lui valent des relations suivies avec plusieurs membres des forces de l’ordre. Ses rapports avec ses voisins sont moins sympathiques. Dans le lotissement, à deux pas de la voie ferrée, on s’épie beaucoup. Le 4×4 noir fumé et le scooter noir de Karim font jaser.« Un jour, un voisin m’a dit “On n’aime pas les Arabes ici” », assure Karim.

Depuis quelques mois, le climat s’est encore tendu. Le Front national n’a cessé de progresser, scrutin après scrutin dans cette zone périurbaine. « Le bruit court que si j’ai un 4×4 c’est que je suis trafiquant de drogue. Un voisin m’a dit un matin qu’il avait rêvé de moi, que j’étais Mohamed Merah et qu’il me dénonçait. Je n’ai rien à voir avec ces pourritures de terroristes ! Ce sont juste des voisins jaloux. Le 4×4, il est à ma femme… », s’indigne-t-il.

« Karim a servi à plusieurs reprises de trait d’union entre jeunes et services de police »

Sur la table du salon, le père de famille aligne fébrilement ses témoignages de moralité. Pas moins de six fonctionnaires de police, parmi ses connaissances, lui ont rédigé une attestation démentant tout propos radical. Karim a « un profond respect et une grande admiration pour notre profession. Il ne fréquente pas assidûment les mosquées et je l’ai entendu à plusieurs reprises condamner les actions terroristes », écrit l’un. Un policier à la retraite, qui a travaillé avec lui, assure que le père de famille, « digne et qui élève ses enfants dans le respect et le vivre ensemble », « a servi à plusieurs reprises de trait d’union entre jeunes et services de police ». Une parente dont les enfants fréquentent la même école que ses deux petites, renchérit :« Jamais en huit ans, [Karim] n’a émis de propos radicaux ni discours sur ses opinions religieuses ou culturelles. »

Le 8 décembre, la préfecture a envoyé à Karim un nouveau courrier à propos de ses armes confisquées : s’il désire les récupérer, il doit produire un certificat médical, afin de juger de « l’opportunité de [lui] restituer armes et munitions ou de procéder à leur saisie définitive ». Karim en a la voix qui tremble : « C’est n’importe quoi ! En attendant, mes filles ne dorment plus. La plus petite refait pipi au lit… » La préfecture, contactée à deux reprises, n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Sylvia Zappi

etatdurgencelemonde@gmail.com

Détention des enfants palestiniens : Occupation de l’UNICEF à Paris (Vidéo)


Une vingtaine de militant(e)s du collectif pour la libération des 5 adolescents de Hares, condamnés par Israël à 15 ans de prison, a occupé mardi les locaux parisiens de l’Unicef, pour interpeller l’institution. Le directeur général de l’Unicef France s’est déplacé et s’est déclaré lui aussi « très inquiet concernant la situation des enfants palestiniens arrêtés et détenus par Israël. »

Sébastien Lyon, Directeur Général d’Unicef France, est venu discuter avec les militants présents et s’est déclaré devant la presse très préoccupé par le sort infligé par Israël aux enfants palestiniens, reconnaissant que loin de s’améliorer, celui-ci n’a fait qu’empirer depuis la publication par l’UNICEF, en mars 2013, d’un rapport sur les « traitements cruels et dégradants » qu’Israël fait subir à ces enfants lors de leur arrestation et de leur détention.


  • REJOIGNEZ-NOUS CE SAMEDI 26 DÉCEMBRE DE 14 H 30 À 17 H

A BEAUBOURG (PLACE EDMOND MICHELET)

POUR POURSUIVRE ENSEMBLE LA CAMPAGNE POUR LA LIBÉRATION DE MOHAMED, AMMAR, TAMER, ALI ET MOHAMMED, INCARCÉRÉS PAR ISRAEL DEPUIS MARS 2013, ET CONDAMNÉS A 15 ANS DE PRISON ET 7000 EUROS D’AMENDE CHACUN POUR JET DE PIERRES, AVOUÉ SOUS LA TORTURE.

suite 

Jawal Muna, l’écho de la voix libre des Syriens


Le rédacteur en chef Jawal Muna brandit non sans fierté les dernières unes de...

Agnès Rotivel

Le rédacteur en chef Jawal Muna brandit non sans fierté les dernières unes de Souriatna.
AVEC CET ARTICLE

Chemise blanche, cheveux noirs bouclés coiffés en arrière, Jawal Muna est devenu, bien malgré lui, « patron de presse ». Sourire ravageur, maniant l’humour et la dérision, le rédacteur en chef brandit non sans fierté les dernières unes de Souriatna (« Notre Syrie »).

« Un hebdomadaire satirique comme jamais la Syrie n’en a connu », dit-il. Et pourtant, le pays compte nombre de caricaturistes célèbres : Akram Raslan, arrêté par le régime syrien et mort sous la torture ; Ali Ferzat, arrêté, torturé, dont les mains ont été brisées par les sbires du régime, et qui vit aujourd’hui en exil. Et bien d’autres qui, d’un trait de plume, croquent la guerre absurde dans laquelle s’enferme leur pays.

UNE ÉQUIPE MODESTE

Le jeune quadragénaire se débat, en plus, dans des problèmes récurrents de bouclage de budget. Pourtant l’équipe est modeste : une rédaction de dix personnes à mi-temps en Turquie et une quinzaine de reporters sur le terrain, « partout dans tout le pays », affirme Jawal Muna.

Souriatna est née en 2011. Quatre numéros ont été publiés en Syrie : d’abord à Damas. Puis, en raison de l’intensification de la répression par le régime, à Alep, à Idlib, puis dans le quartier de la Ghouta à Damas, tenu par l’opposition et bombardé par le régime. Enfin, à Gaziantep en Turquie, à seulement 90 kilomètres d’Alep.

> Lire aussi :Le combat des caricaturistes à l’avant-garde de la liberté d’expression

Jawal Muna ne s’est pas lancé dans l’aventure sans une solide expérience dans l’édition. « J’étais éditeur de livres et j’avais un entrepôt à Yarmouk, à Damas (1). J’y étais encore en 2013, avant de quitter définitivement la Syrie en mai 2014. » Depuis, il s’est installé à Gaziantep, au sud de la Turquie, où vit une importante communauté syrienne réfugiée.

« TROUVER DES FONDS, UN DÉFI PERMANENT »

Au tout début, l’équipe n’avait pas le sou. Elle fonctionnait avec de l’argent envoyé par des amis de l’étranger. En 2014, Jawal Muna reçoit un don de 8 000 dollars (7 400 €). Il peut enfin payer ses journalistes en Syrie, ceux à mi-temps qui travaillent en Turquie, le loyer des bureaux et l’équipement.

Mais c’est encore insuffisant. « Trouver des fonds est un défi permanent. On ne peut pas faire vivre ce projet sans argent, d’autant que Souriatnaest distribué gratuitement en Syrie. Dix mille euros par mois, c’est le prix de notre indépendance. Il ne faut pas compter sur la pub, dit-il avec un sourire désarmant, on est en guerre ! »

L’année dernière, une campagne de levée des fonds, en partenariat avec le quotidien danois Politiken qui avait publié cinq pages de Souriatna, a permis de récolter 200 000 € pour 2014-2015.

LE DÉFI D’UN MÉDIA INDÉPENDANT

Souriatna se veut la voix libre des Syriens, sans affiliation politique ou culturelle. Les articles parlent des problèmes quotidiens de la population. Jawal Muna est bien conscient que le défi est de passer, à terme, d’un journal né d’une révolution à un média indépendant, objectif qui reflète l’opinion de ses compatriotes, quelle qu’elle soit. « Et, clairement, nous ne sommes pas impartiaux envers une révolution de liberté et de dignité »,admet-il.

> Lire aussi :Milia Eidmouni porte les regards et les voix des Syriennes

D’origine palestinienne, ce jeune père d’un petit garçon, séparé de sa femme, n’a pas de passeport, mais un document de voyage. Un véritable casse-tête pour circuler entre la Syrie, la Turquie et l’Europe. Mais quel autre choix quand, issu d’un peuple sans terre, on fuit un pays en guerre où l’on ne vous a jamais reconnu comme citoyen ?

Dans ses rêves les plus fous, il se voit vivre au Brésil, loin, très loin du Proche-Orient ! Mais la réalité le ramène à la Syrie où le défi de l’après-guerre sera de construire de nouveaux médias, avec des Syriens. De temps en temps, il aimerait bien se reposer un peu en se disant que l’avenir est assuré. Mais le regard redevient rieur : « Certes, il est toujours possible de partir, loin, très loin. Mais je veux rentrer en Syrie. C’est là qu’est mon avenir. »

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« Le Brésil, mon rêve »

En sortant de Syrie, Jawal Muna voulait fuir loin, très loin de ce Proche-Orient en miettes. Fermer la porte derrière lui pour toujours et quitter le continent. « Je voulais partir au Brésil, y vivre ma vie. Je ne suis jamais allé dans ce pays, ni même sur le continent sud-américain, mais dans mon imagination, ce doit être le paradis ! » Mais le destin en a décidé autrement. Pour l’instant, le Brésil reste un rêve encore très lointain. La réalité est plus prosaïque.

Agnès Rotivel (à Gaziantep, Turquie)

(1) Quartier où vivent de nombreux Palestiniens syriens.

22/12/15 – 09 H 00

Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés Bruxelles


Des milliers de personnes appellent le gouvernement belge à traiter les demandeurs d’asile plus humainement !

Bruxelles, le 22 décembre 2015

Plus de 3.500 personnes en Belgique ont signé une pétition s’adressant au Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Theo Francken. Cette pétition en ligne, lancée par la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés au début du mois de décembre, demande à Theo Francken d’ouvrir plus de logements temporaires pour les personnes déposant une demande d’asile à Bruxelles et d’augmenter le nombre de demandes d’asile enregistrées par jour à l’Office des Étrangers (OE), aujourd’hui limité à 250.

La générosité des citoyens et la mobilisation du secteur associatif ont permis que moins de demandeurs d’asile dorment dans les rues au cours de ces dernières semaines. Des groupes de bénévoles se sont organisés pour distribuer des vêtements et de la nourriture. Certains citoyens ont même accueilli chez eux des demandeurs d’asile pendant plusieurs nuits d’affilé. Cette générosité et cette mobilisation ont compensé les manquements des pouvoirs publics, pourtant dans l’obligation, selon la législation européenne, d’offrir aux demandeurs d’asile un niveau minimum de protection sociale.

Si le nombre de nouveaux arrivants a diminué depuis une dizaine de jours, la mise en place rapide de centres d’accueils dignes pour soulager les centres existants et augmenter la capacité d’accueil actuelle reste une nécessité. Au 16 décembre, 31.705 personnes occupent les 32.655 places disponibles. Les centres sont surpeuplés et les conditions de vie minimum tant pour les réfugiés que pour le personnel.

Le WTC III sert de transit prolongé. Si plusieurs centaines de personnes se présentaient à nos frontières demain, le système serait à nouveau pris en défaut. Les délais d’inscription à l’Office des Etrangers sont désespérément long. Le 4 novembre, ce délai était déjà de 10 jours. Le 16 novembre, il était passé à 15 jours. Plus d’un mois plus tard, ce délai n’a toujours pas diminué et le retard accumulé n’est pas encore résorbé.

Le délai de traitement des dossiers risque d’être aussi allongé. En effet, en novembre, il y avait 12.546 dossiers de demandes d’asile en cours à l’Office des Etrangers et 9739 dossiers au CGRA (dont 5239 d’arriérés).

Le manque de réactivité du gouvernement lors des dernières arrivées importantes de septembre et de novembre laisse présager les mêmes travers la prochaine fois. Or, il est fort probable que davantage de demandeurs d’asile arrivent en Belgique à court- ou moyen-terme, compte tenu de l’afflux continu de personnes aux frontières de l’UE, en Grèce et en l’Italie notamment, et de la difficulté de l’Allemagne de faire face à près d’un million de demandeurs d’asile arrivés sur son territoire récemment.
Pour ces raisons, la Plateforme Citoyenne appelle, en plus des revendications citées dans la pétition, le gouvernement belge à :

– Investir davantage de ressources pour fournir un accueil de qualité aux demandeurs d’asile. Parmi eux, beaucoup ont fui des situations terribles et ils/elles ont besoin d’un logement offrant calme et sécurité. Un accueil de qualité est également l’une des premières étapes vers une intégration réussie dans la société belge pour ceux et celles qui seront reconnus en tant que réfugié.e.s.

– Adapter le système d’accueil actuel en acceptant davantage de demandeurs d’asile, étant donné le contexte de la crise de réfugiés sans précédent et la nécessité pour chaque pays de l’Union Européenne d’accueillir sa juste part de demandeurs d’asile.
https://secure.avaaz.org/…/Theo_Francken_Nous_vous_demand…/…

Des centaines de demandeurs d’asile dorment dans les rues de Bruxelles. Avant que l’hiver ne fasse des victimes, offrons à ces familles un meilleur accueil! Signez la pétition.

27 Décembre 2015 à Bruxelles  » GAZA, ON N’OUBLIE PAS ! / / GAZA, NOOIT VERGETEN ! « 


Bruxelles

Dimanche 27 Décembre 2015 à 13h00

Avenue de Stalingrad au niveau du Mégaphone Géant ( Gare du Midi )

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Sept ans après l’agression militaire israélienne:

Actions de commémoration et de soutien

GAZA, ON N’OUBLIE PAS !

Il y a sept ans, Israël a déclenché son assaut meurtrier contre la bande de Gaza alors même qu’il l’occupait et lui imposait son blocus. Plus de 1.400 Palestiniens, la plupart des civils, ont été tués.

De nombreuses organisations des droits de l’homme aussi bien qu’une mission spéciale des Nations Unies, dirigée par le juge sud-africain Richard Goldstone, ont accusé Israël d’avoir commis des crimes de guerre. Ces attaques ont provoqué des manifestations tout autour du monde en solidarité avec les Palestiniens gazaouis.

Sept ans après cette agression militaire dévastatrice, la perpétuation de ce blocus illégal constitue une punition collective de la population et sape la crédibilité du droit international humanitaire.

Dans le cadre d’une action citoyenne et pacifique, nous organisons une marche symbolique et une veillée de commémoration à Bruxelles, pour :

• La fin du blocus de Gaza
• La démolition du Mur de l’apartheid
• La fin de l’occupation israélienne illégale de toute la Palestine!
• Le droit de retourner en Palestine pour tous les Palestiniens!
• Le soutien à la résistance du peuple palestinien
• La libération de tous les prisonniers palestiniens
• Le soutien à la campagne « Boycott Désinvestissement et Sanctions »

Dimanche 27 décembre 2015 à 13h00 Avenue de Stalingrad

https://www.facebook.com/events/1503185506649515/permalink/1504073216560744/

Premiers signataires : Mouvement Citoyen Palestine, Le Comité Verviers Palestine, ESG asbl, Fewla, Bruxelles Panthères, Comité des parents contre les violences policières à Molenbeek, Nouvelle voie anticoloniale, Ligue Communiste des Travailleurs  (LCT),  Jeunes Organisés et Combatifs  (JOC), . . .

 

Zeven jaar na deze verwoestende militaire agressie duurt de illegale blokkade van Gaza voort. Ze betekent een collectieve bestraffing van het volk. Ze doet elke geloofwaardigheid van het internationaal humanitair recht teniet.

In het kader van een vreedzame en civiele actie, organiseren we een symbolische mars en een herinneringswake in Brussel voor :

– Het stopzetten van de blokkade van Gaza

– Het slopen van de muur van de Apartheid

– Het einde van de illegale, Israëlische bezetting van heel Palestina

– Het recht op terugkeer naar Palestina voor alle Palestijnse vluchtelingen

– Steun aan de weerstand van het Palestijnse volk

– De vrijlating van alle Palestijnse gevangenen

– Steun aan de campagne BDS, « Boycot, desinvestering en sancties. »

op zondag 27 december 2015 13h00 Avenue de Stalingrad

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Lettre du RP Henri Boulad aux musulmans suite aux attentats de Paris


Pour ceux qui ne le savent pas, le RP Henri BOULAD , SJ , réside en Egypte. Il voyage beaucoup. Il a donné de nombreuses conférences et maintes entrevues sur plusieurs radios et TV

Lettre sereine aux musulmans ouverts, modérés et libéraux

J’imagine votre embarras et votre confusion face à cette horreur, que vous condamnez sans doute du plus profond de vous-mêmes. Vous sentez bien cependant que c’est l’islam lui-même qui est incriminé, car c’est bien aux cris d’ « Allahou akbar » que s’est perpétuée cette tragique agression.

N’essayez surtout pas d’exonérer l’islam de ce qui s’est passé. Ne continuez pas à répéter ce refrain bien connu, suite à toutes les horreurs commises par les islamistes dans le monde : « Tout ça n’a rien à voir avec l’islam ». Ne criez surtout pas à l’« amalgame », manière élégante de dédouaner l’islam des violences récurrentes perpétrées en son nom.

C’est incongru d’affirmer que tout ce qui se passe comme atrocités au nom de l’islam n’a rien à voir avec l’islam. Un certain occident « libéral » et une certaine Eglise catholique, tous deux partisans de l’ouverture et du dialogue, ne cessent de ressasser de tels slogans, sans chercher à aborder les vrais problèmes, dans un dialogue franc et ouvert.

L’« heure de vérité » a sonné, et il est grand temps de reconnaître que l’islam a un problème. Un problème qu’il doit avoir le courage de regarder en face et de tenter de résoudre en toute objectivité et lucidité. Ce n’est pas en enfouissant sa tête dans le sable qu’on peut espérer trouvera une solution.

Je ne doute nullement de la sincérité et la bonne volonté des musulmans ouverts et modérés. Mais là n’est pas la question. On peut être pleinement sincère tout en étant dans l’erreur.
Il est trop facile pour les musulmans d’incriminer l’occident « corrompu » et « impérialiste » comme étant la source de tous leurs maux. Il est trop facile d’accuser ceux qui instrumentalisent l’islam pour leurs propres intérêts. C’est dans l’islam même que gît le problème. Les musulmans ont toujours eu tendance à chercher des boucs émissaires partout, sauf en eux-mêmes. Il est grand temps qu’ils se posent certaines questions cruciales et se rendent compte que « le ver est dans le fruit. » S’ils condamnent et rejettent ce radicalisme barbare qui les embarrasse, qu’ils fassent un petit effort pour en chercher la cause.
Ils découvriront alors que la cause se trouve dans les textes fondateurs de leur religion – Coran, Sunna, Hadiths – qui regorgent d’appels à l’intolérance, au meurtre et à la violence. Ces textes sont encore enseignés aujourd’hui à l’Azhar, la plus haute instance de l’islam sunnite, chargé de la formation des prédicateurs et ulémas à travers le monde. Cette doctrine atteint le petit peuple à travers les prêches du vendredi – souvent incendiaires – et rejoint les élèves via les manuels scolaires.

Vers le dixième siècle, l’islam a eu le choix entre la voie mystique, modérée et ouverte, celle de La Mecque, et la voie violente, radicale et conquérante, celle de Médine. Il a malheureusement opté pour la seconde, en privilégiant les versets médinois aux mekkois, dans la fameuse doctrine de « l’abrogeant et de l’abrogé » (An nâsékh wal mansoukh).
Pour éviter alors que quiconque ne revienne sur cette décision, les ulémas de l’époque ont décrété que « la porte de l’ijtihad » était désormais close. Ce qui signifie que tout effort de réflexion critique susceptible de remettre en question une telle décision était pour toujours interdit.

Les nombreuses tentatives de réforme de l’islam, tout au long de son histoire, se sont heurtées à ce décret considéré comme immuable et irréversible. Le grand cheikh soudanais, Mahmoud Taha, pour avoir proposé d’inverser la doctrine de l’abrogeant et de l’abrogé, en privilégiant les versets mekkois aux médinois, a été pendu sur la grande place de Khartoum, le 18 janvier 1985.
L’islam est dans la souricière, une souricière dans laquelle il s’est lui-même mis. Une souricière dont il ne parvient pas à sortir. Tel est le drame qui met les musulmans dans une angoissante situation.

« Les nouveaux penseurs de l’islam » – comme on les appelle aujourd’hui – rêvent d’une réforme et d’un islam compatible avec la modernité. Les émouvantes tentatives d’un homme aussi brillant que Abdennour Bidar n’en sont qu’un exemple. Malheureusement, la pensée de ces hommes courageux ne fait pas le poids face à l’islam rigoureux et borné qui domine depuis quatorze siècles.
J’imagine à quel point cela doit être douloureux pour ces penseurs, qui aimeraient tant trouver une issue à l’impasse dans laquelle ils se trouvent.

L’Eglise est passée par la même crise. Mais elle est parvenue à la dépasser grâce au Concile Vatican II. Il est grand temps que l’islam en fasse autant et procède au même aggiornamento. Vœu pieux ? utopie, wishful thinking ?… L’islam peut-il se réformer sans se dénaturer ?

Je ne le pense pas. Mais c’est aux musulmans eux-mêmes de répondre.


Henri Boulad, sj
Le Caire, 14 novembre 2015

Arrangement pour Piano de la prière de G BRASSENS,à la mémoire du peintre palestinien MUSTAFA AL HALLAJ


[youtube https://youtu.be/Q1gWSqxtjOM?]

Né à Salama, près de Jaffa en 1938, chassé de Palestine en 1978, il apprit la sculpture à Louksor de 1957 à 1968. Il vivait à Damas où il la mort l’a frappé le 18 décembre 2002. Sculpteur, peintre, graveur, affichiste, poète, essayiste, Mustafa Al-Hallaj est un des pionniers de l’art palestinien contemporain. Homme d’une ouverture d’esprit remarquable et d’une immense générosité, Mustafa reste vivant dans notre cœur.

En souvenir de lui, voici : * Deux poèmes ci-dessous qu’il me livra l’été 1990. Ces poèmes dont il put lire la traduction que j’en fis, furent publiés dans Tempêtes de plûmes, Vitrysur-Seine, n° 2, 1994. * Un portrait de lui que j’écrivis en juin/juillet 1990 intitulé : « Mustafa Al-Hallâj, l’homme aux racines dans les nuages » Ce texte parut dans le même numéro de cette revue et plus tard dans la revue Les Cahiers de l’Orient, 1997. La vie est plus forte que la mort, gravure de Mustaphâ Al-Hallaj

voir ici 

 

Léopold II, exclu à jamais de toute commémoration ?


 VALENTINE VAN VYVE Publié le mercredi 16 décembre 2015 à 17h59 – Mis à jour le jeudi 17 décembre 2015 à 18h46

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OPINIONS2015 marquant le 150e anniversaire de son intronisation, un hommage à Léopold II devait être organisé, ce jeudi à Bruxelles. Il a été annulé. La personnalité du Roi demeure très controversée. Tout hommage est-il toujours inimaginable ?

Oui pour Antoine Moens De Hase

Responsable de Intal-Congo.

Il est insultant, pour toutes les victimes de la colonisation, de rendre hommage à une personne qui s’est enrichie sur le dos d’un peuple, qui a mis en place, à l’échelle d’un pays, un camp de travail à ciel ouvert. La responsabilité de Léopold II et de la Belgique dans ces atrocités est passée sous silence, couverte par les soi-disant bienfaits d’un roi bâtisseur. Et si on parlait des choses qui fâchent ?

Pourquoi vous opposez-vous à tout hommage rendu à Léopold II ?

Nous nous insurgeons contre ces événements initialement prévus par la Ville de Bruxelles : tant l’hommage, annulé, devant la statue de Léopold II, que la conférence sur son influence urbanistique. Léopold II ne mérite pas cet hommage. C’est une personnalité qui s’est enrichie sur la colonisation, dont le bilan humain est effroyable : il est de l’ordre de plusieurs millions de morts, les estimations variant entre 5 et 10 millions dans l’Etat indépendant du Congo (EIC), qui était sa propriété depuis 1885. Le deuxième roi des Belges a mis en place un système d’exploitation du Congo tout à fait criminel dont il a tiré des bénéfices personnels. Cette commémoration nous montre à quel point la Belgique s’aveugle sur son passé colonial. Elle passe sous silence les souffrances indicibles qui ont accompagné l’affirmation de sa domination sur le Congo.

L’hommage n’est-il pas une manière de restaurer la vérité historique et de parler, justement, de ce qui fait mal ?

Ce n’était pas du tout le but de l’hommage tel qu’il était présenté. L’hommage ne présente le roi Léopold II que comme un « roi bâtisseur ». On ne peut pas parler des bâtiments construits sous l’égide de Léopold II sans mentionner l’origine des fonds qui ont permis qu’ils voient le jour. Dans le projet de la Ville de Bruxelles, aucun mot sur le financement des bâtiments. C’est choquant ! La Ville de Bruxelles a décidé d’annuler cet hommage et de ne parler, finalement, de rien. Mais ce n’est pas cela que l’on veut, que du contraire : parlons des souffrances et des morts que la colonisation a causés. Mais la Belgique est en retard et très frileuse sur la question de la colonisation, en témoigne la reconnaissance tardive de sa responsabilité dans l’assassinat de Patrice Lumumba. Elle doit se remettre en question, regarder en face ce dont Léopold II a été l’instigateur, accepter que la colonisation est plus le synonyme de barbarie, de tyrannie que de civilisation.

On parle également d’hommage : ce n’est donc pas une approche critique mais une reconnaissance du travail. En tant qu’être humain, je ne peux pas rendre hommage à une telle personnalité, une personne qui a mis en place un camp de travail à ciel ouvert à l’échelle d’un pays. Commémorer un tel personnage est pour le moins déplacé et constitue une insulte à toutes les victimes de la colonisation, une apologie d’un crime de masse, commis contre des êtres humains.

La Ville de Bruxelles a finalement annulé l’hommage devant la statue, pour ne conserver que la conférence. Vous en réjouissez-vous ?

Partiellement car, ce faisant, elle montre justement qu’elle n’a pas compris la critique que nous lui avons faite, à savoir qu’il est temps d’arrêter de s’enfoncer la tête dans le sable, qu’il est temps de parler du passé colonial du pays.

D’un côté on veut rendre hommage à une personnalité. De l’autre, lorsqu’on se rend compte que cet hommage risque de poser problème parce que le personnage est controversé – le roi le plus controversé de la monarchie – ; on se retient de le faire, sans se demander pour quelles raisons cet hommage peut froisser et est inapproprié. La raison est simple : Léopold II est responsable de millions de morts et le patrimoine de la Belgique en porte la trace indélébile : tant de bâtiments bruxellois glorifient la colonisation, la violence et le travail forcé. Pensons à la place Brugmann, qui glorifie un banquier s’étant enrichi pendant la colonisation, le parc du Cinquantenaire et l’arcade du même nom. Par contre, il n’existe aucun bâtiment ou lieu glorifiant ceux qui se sont battus pour la justice et l’égalité en s’opposant à la colonisation. Une place Lumumba à Bruxelles serait une manière de reconnaître, dans le patrimoine urbanistique de la ville, des valeurs plus progressistes.

L’hommage renforce-t-il la difficulté de reconnaître ce passé ?

Les mentalités n’évoluent pas et cet hommage en est le symbole. En rendant hommage à Léopold II et au patrimoine qu’il a laissé à la Belgique, au fait qu’il ait été un grand bâtisseur, on rend hommage à la colonisation.

Non pour Pierre Luc Plasman

Auteur d’une thèse intitulée « Lépold II et l’Etat indépendant du Congo, étude du paradoxe de la gouvernance léopoldienne » (2015).

Léopold II est un personnage très contrasté à propos duquel on est longtemps resté, dans notre pays, au stade de l’image d’Epinal. Le choc a été rude lorsqu’ont éclaté au grand jour les terribles atrocités commises au Congo. La statue du bourreau a remplacé celle du héros. Mais il faut dépasser cette vision dichotomique. On n’est pas dans le blanc ou noir. Les qualités de ce roi furent à la hauteur de ses défauts.

La responsabilité de Léopold II dans les atrocités commises au Congo doit-elle empêcher à tout jamais toute commémoration de son règne ?

Non. L’initiative qui avait été prévue par la Ville de Bruxelles est loin d’être infondée. Elle consistait à vouloir rendre hommage à quelqu’un qui a souhaité embellir l’image de Bruxelles (mais pas seulement d’ailleurs). Pour Léopold II, sans héritier direct après la mort de son fils, c’est la Belgique qui était son héritière. La difficulté, avec un personnage comme Léopold II, c’est que ses défauts sont à la hauteur de ses qualités. Il est très délicat d’expliquer un règne comme celui-là (qui a duré 44 ans : le plus long de l’histoire de Belgique, plus long même que l’espérance de vie moyenne des Belges à son époque !) en quelques minutes. La tentation est forte de tomber dans une vision dichotomique. C’est d’ailleurs plus facile de voir les choses en bien ou en mal, en blanc ou en noir (voyez le succès de Star Wars !). On adule ou on rejette. Mais l’historien, lui, fait du gris.

Pourquoi est-il si compliqué, en particulier à propos de Léopold II, d’avoir une analyse nuancée en Belgique ?

Léopold II est un personnage très contrasté à propos duquel on est longtemps resté, dans notre pays, au stade de l’image d’Epinal. Très vite après sa mort puis, surtout, après la guerre, on a élevé à Léopold II une statue de commandeur, mettant en avant une série de réalisations incontestables. Ce roi a travaillé pour la grandeur de la Belgique, pour la richesse de la Belgique, pour sa force, etc. Indubitablement, il a été un grand souverain pour la Belgique, qui en était même venu à confondre le prestige de la couronne avec celui du pays. Mais, d’un autre côté, il y a aussi eu une face sombre : la face coloniale. La mission civilisatrice sera doublée de racisme et de violences d’autant plus terribles qu’elles seront perpétrées d’un objectif capitaliste (produire le plus possible, gagner le plus possible, mais à moindre coût). Pendant très longtemps, les anciens coloniaux et ceux qui avaient été bercés par le prestige du « roi bâtisseur » (c’est ce qu’on apprenait à l’école, sans un mot pour le versant colonial) ont eu, face à certaines révélations, une réaction épidermique de rejet, en invoquant par exemple une manœuvre de jalousie… Ou, alors, en se barricadant de toute critique formulée contre le roi. Puis, petit à petit, l’histoire coloniale a fait son chemin (d’abord côté flamand, puis chez les francophones). On a assisté, alors, à une autre réaction, tout aussi exagérée que la première, mais de rejet. Scandalisés qu’on ait pu les « tromper », les gens qui s’étaient sentis trahis voulaient absolument « faire éclater la vérité ». On a cassé la statue du héros pour en ériger une autre : celle du bourreau.

Où en est-on aujourd’hui ?

Voyez ce qui vient de se passer à Bruxelles : on continue à entendre deux positions extrêmes. Il est frappant de voir comment les Pays-Bas, eux, par contre, ont réussi à s’approprier leur histoire coloniale, en l’absence de ces crispations continuelles, dans un débat calme et posé.

Mais qu’est-ce qui bloque, alors, chez nous ?

Il faut remarquer, de façon générale, une grande méconnaissance de l’histoire. C’est la raison pour laquelle il faut absolument lancer un grand travail de vérification scientifique. Et puis les révélations sur les actes barbares et d’une extrême violence commis au Congo ont éclaté à la figure de la plupart des Belges élevés jusque-là, comme expliqué précédemment, dans une presqu’adoration vis-à-vis du roi bâtisseur. Le reportage de la BBC diffusé à la RTBF et sur la VRT en 2004 a été un vrai choc.

Ne peut-on toujours trancher sur ce qui s’est exactement passé ? Par exemple : sur l’argent en provenance du Congo utilisé en Belgique par Léopold II ? Et sur la notion de génocide ?

Cet argent est bien moins le fruit de l’exploitation directe des forêts de caoutchouc que des grands emprunts que l’Etat indépendant contracte sur sa réputation de richesse. Ainsi, pour le musée de Tervuren par exemple, les entrepreneurs vont être payés en obligations des emprunts de l’Etat indépendant du Congo et pas par l’argent de la vente du caoutchouc. Quant aux violences, il y a eu de terribles massacres et une violence d’une cruauté inouïe, mais on ne peut pas parler de génocide.