IL Y A DEUX ANS, LE PILONNAGE DE GAZA


IL Y A DEUX ANS, LE PILONNAGE DE GAZA

Plus jamais ça
Silvia Cattori

Jeudi 30 décembre 2010

Il y a deux ans, le 27 décembre 2008, nous parvenaient les premières images insoutenables de corps déchiquetés par le pilonnage de bombes lâchées sur Gaza, sur un peuple qu’Israël avait préalablement emprisonné, ne lui laissant aucune échappatoire.

Submergée par l’émotion, la présentatrice ne parvenait pas à retenir ses larmes à la vue de ces images

Cela n’était qu’un début. L’armée israélienne allait continuer de larguer des bombes sur Gaza, ôtant la vie à près de 1500 Palestiniens, hommes, femmes et enfants.

Ce carnage annoncé était approuvé par 95 % des Israéliens, inscrits de fait dans le projet sioniste de destruction de la Palestine. Un projet mis en œuvre en 1948 avec l’épuration ethnique des trois quarts des Palestiniens et qui se poursuit sans répit, tantôt à grand feu, tantôt à petit feu.

Aujourd’hui, les tambours de guerre israéliens résonnent à nouveau. L’avertissement de l’historien Ilan Pappé devrait faire réagir nos autorités et mobiliser chacun pour stopper d’avance Israël :
« Il est temps pour tous ceux qui ont protesté d’une voix puissante et efficace après le massacre de Gaza il y a deux ans, qu’ils le fassent maintenant et tentent de prévenir la prochaine guerre. (…) Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est que l’énergie – honorable mais totalement futile – investie par le camp de la paix israélien et ses soutiens en Occident dans des concepts de « coexistence » et des projets de « dialogue », soit réinvestie avant qu’il ne soit trop tard dans une tentative d’empêcher un autre chapitre génocidaire dans l’histoire de la guerre d’Israël contre les Palestiniens. » [1]

[1] Voir : « Tambours de guerre en Israël », par Ilan Pappé, 30 décembre 2010.

et de difficiles images provenant de al Jazeera

Tambours de guerre en Israël


jeudi 30 décembre 2010 – 08h:06

Ilan Pappe


Les tambours de guerre se font entendre à nouveau en Israël et s’ils sont audibles, c’est qu’une fois de plus l’invincibilité d’Israël est en cause.
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Gaza, janvier 2009 – Jeune garçon palestinien tué lors de l’offensive israélienne – L’armée sioniste est une armée composée de pleutres et de lâches – dirigée par des criminels endurcis – et qui ne sent à son affaire que lorsqu’elle massacre des civils sans défense, en usant d’une force militaire hors de toute mesure – Photo : EPA

En dépit de la rhétorique triomphaliste que l’on trouve dans les rapports commémoratifs des différents médias, deux ans après l’opération « Plomb durci », le sens qui domine est que cette campagne a été un échec comme l’a été la deuxième guerre contre le Liban en [juillet] 2006. Malheureusement, les dirigeants, les généraux et le grand public dans l’Etat juif ne connaissent qu’un moyen de traiter les débâcles militaires et les fiascos. Ils ne peuvent être dépassés que par une autre opération ou guerre qui réussisse, à condition qu’elle soit menée avec plus de force et soit plus impitoyable que la précédente, avec l’espoir de meilleurs résultats.

La force, comme l’expliquent les commentateurs de premier plan dans les médias (se faisant les perroquets de ce qu’ils entendent dire par les généraux de l’armée), est nécessaire afin de « dissuader », de « donner une leçon » et « d’affaiblir » l’ennemi.

Il n’y a pas de nouveau plan pour la bande de Gaza – il n’y a pas de volonté réelle de l’occuper et de la placer sous occupation israélienne directe. Ce qui est suggéré est de meurtrir la bande de Gaza et son peuple une fois de plus, mais avec plus de brutalité et dans un temps plus court.

On peut se demander, pourquoi ceci porterait-il des fruits différents que « l’Opération Plomb durci » ? Mais ce n’est pas la bonne question. La bonne question est : que peut vouloir faire d’autre l’élite politique et militaire d’Israël (qui comprend le gouvernement et les principaux partis d’opposition) ?

Cela fait des années qu’ils savent comment procéder en Cisjordanie – coloniser, pratiquer le nettoyage ethnique et disséquer la région jusqu’à sa mort, tout en restant publiquement fidèle au discours futile sur la paix ou plutôt sur « le processus de paix ». Le résultat final devrait être une Autorité palestinienne aux ordres dans une Cisjordanie judaïsée à l’extrême.

Mais ils sont en panne complète d’idées sur la façon de gérer la situation dans la bande de Gaza, depuis qu’Ariel Sharon a fait son « désengagement ». Le refus de la population de Gaza de se séparer de la Cisjordanie et du reste du monde semble plus difficile à vaincre, même après le prix horrible en vies humaines que les Gazaouis ont payé en décembre 2008 pour leur résistance.

Le scénario pour le prochain tour se déroule devant nos yeux et il ressemble tristement à la même dégradation de la situation qui a précédé le massacre de Gaza il y a deux ans : des bombardements quotidiens sur la bande de Gaza doublés d’une politique qui cherche à provoquer le Hamas afin de tenter de justifier davantage de voies de fait.

Comme l’explique un général, il est maintenant nécessaire de prendre en compte les effets néfastes du rapport Goldstone, à savoir que la prochaine attaque majeure devrait sembler plus justifiée que celle de 2009 (mais cette préoccupation n’est peut-être pas essentielle à ce gouvernement, et ne représente en rien un obstacle).

Comme toujours dans cette partie du monde, d’autres scénarios sont possibles – moins sanglants peut-être et porteurs de plus d’espoir. Mais il est difficile de voir qui peut être à l’initiative d’un autre avenir à court terme : la perfide administration Obama ? Les régimes arabes sans défense ? L’Europe sans caractère, ou les Nations Unies handicapées ? La fermeté de la population de Gaza ainsi que celle du peuple palestinien dans son ensemble font que la grande stratégie israélienne pour les faire disparaître – comme le fondateur du mouvement sioniste, Théodore Herzl, espérait le faire avec le peuple indigène de la Palestine déjà à la fin du XIXe siècle – sera toujours tenue en échec.

Mais le prix à payer pour cela peut encore s’élever, et il est temps pour tous ceux qui ont protesté d’une voix puissante et efficace APRES le massacre de Gaza il y a deux ans, qu’ils le fassent MAINTENANT et tentent de prévenir la prochaine guerre.

Cette voix est décrite en Israël comme une tentative de « délégitimer » l’État juif. C’est la seule voix qui semble soucier sérieusement le gouvernement et l’élite intellectuelle d’Israël (beaucoup plus gênant pour eux que toute condamnation insipide venant d’Hillary Clinton ou de l’Union Européenne). La première tentative pour contrer cette voix a été de prétendre que la délégitimation était de l’antisémitisme déguisé. Cela semble avoir fait long feu depuis qu’Israël a exigé de savoir qui dans le monde appuyait sa politique.

Et bien, il est apparu que les seuls sympathisants enthousiastes de la politique israélienne dans le monde occidental d’aujourd’hui sont les courants, les organisations et les politiciens d’extrême droite, traditionnellement anti-sémites.

La deuxième tentative a été d’essayer de prétendre que les tentatives ayant la forme du Boycott, du Désinvestissement et des Sanctions, rendraient Israël plus déterminé à poursuivre sur sa voie et à agir en État voyou [rogue state]. Toutefois, cela représente une menace vide de sens : la politique israélienne ne dépend pas de cette voix de moralité et de décence ; au contraire, cette voix est l’un des rares facteurs qui puissent limiter la politique agressive israélienne.

Et qui sait quand ?… Si les prochains gouvernements occidentaux s’alignent sur leur public comme ils ont fini par le faire concernant l’apartheid en Afrique du Sud, il peut être mis un terme à cette politique et rendu possible aux Juifs et Arabes de vivre en paix en Israël et en Palestine.

Cette voix est efficace parce qu’elle indique clairement le lien entre le caractère raciste de l’État juif et la nature criminelle de ses politiques envers les Palestiniens. Cette voix s’est récemment structurée dans une campagne organisée et bien définie avec un message clair : Israël restera un Etat paria aussi longtemps que sa constitution, les lois et ses politiques continueront à violer les droits fondamentaux de l’homme et de la société civile pour les Palestiniens où qu’ils se trouvent, incluant le simple droit de vivre et d’exister.

Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est que l’énergie – honorable mais totalement futile – investie par le camp de la paix israélien avec ses notions importées d’occident sur la « coexistence » et les projets de « dialogue », soit réinvestie avant qu’il ne soit trop tard dans une tentative d’empêcher un autre chapitre génocidaire dans l’histoire de la guerre d’Israël contre les Palestiniens.

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* Ilan Pappe est un historien israélien, il est président du Département d’Histoire à l’Université d’Exeter et co-directeur du Centre des Etudes Ethno Politiques d’Exeter.
En 2007 il a publié « The Ethnic Cleansing of Palestine ».

Du même auteur :

- Ce qui guide la politique d’Israël – 16 juin 2010
- L’enfermement mortel de la psyché israélienne – 12 juin 2010
- « Nakbah 2010 » – 27 mai 2010
- Un grand merci à vous – 6 septembre 2009
- Le boycott culturel est une nécessité – 30 juin 2009
- La fureur bien-pensante d’Israël et ses victimes à Gaza – 5 février 2009
- Ilan Pappe : « Israël emprisonne Gaza pour faire fuir les Palestiniens » – 30 janvier 2009
- Israël a voulu tuer la mémoire – 21 mai 2008
- Le nettoyage ethnique de la Palestine – 9 mars 2008

 

source

Israël espère exporter du gaz naturel de « ses » gisements offshore


30/12/2010

Énergie Le gisement israélien offshore de « Leviathan » serait la plus importante découverte mondiale de gaz naturel en eau profonde de ces dix dernières années. Situé à 130 kilomètres de Haïfa, il hébergerait environ 450 milliards de mètres cubes de gaz. Cette découverte pourrait transformer Israël en exportateur de gaz naturel. Ces ambitions se heurtent néanmoins à la contestation du Liban et de la Turquie.

L’américain Noble Energy et ses partenaires israéliens ont confirmé hier que le gisement offshore de « Léviathan » était la plus importante découverte mondiale de gaz naturel en eau profonde de ces dix dernières années. Le gisement, situé à 130 kilomètres au large du port de Haïfa, hébergerait environ 450 milliards de mètres cubes de gaz. Après cette confirmation des résultats des forages préliminaires, au moins deux évaluations supplémentaires seront nécessaires pour affiner l’estimation des réserves, a précisé Noble.
Le gisement de Léviathan est presque deux fois plus grand que le gisement voisin de Tamar, déjà la plus importante découverte mondiale de gaz naturel en 2009.

L’entrée en production de Tamar est prévue d’ici à 2013, tandis que celle de Léviathan ne devrait pas intervenir, selon des analystes, avant 2017.
Ces réserves permettront à l’État hébreu de devenir exportateur, a annoncé hier le groupe américain, principal opérateur de ce champ gazier. Cette nouvelle estimation confirme le passage escompté de Léviathan du deuxième au premier rang des champs gaziers exploités par Israël en Méditerranée.
« Léviathan est la dernière grande découverte de Noble Energy et la plus vaste découverte en exploration de notre histoire », s’est félicité dans un communiqué Charles Davidson, le patron de Noble Energy, basé à Houston, Texas (sud des États-Unis). « Cette découverte fait potentiellement d’Israël un pays exportateur de gaz naturel », a souligné David Stover, un autre haut dirigeant de la société.
Des tests supplémentaires sont encore nécessaires pour connaître précisément la capacité de Léviathan. Il s’agit, avec Tamar, de l’un des deux gisements offshore très prometteurs découverts ces dernières années au large d’Israël.
« Israël pourrait devenir un exportateur de gaz vers l’Europe. Nous sommes d’ailleurs prêts à collaborer à un tel projet avec des investisseurs étrangers, mais aussi avec la Grèce et Chypre », a récemment déclaré à l’AFP le ministre israélien des Infrastructures nationales, Uzi Landau.

Contestations libanaises
Ces ambitions se heurtent néanmoins à la contestation de pays voisins. Les frontières maritimes avec le Liban ne sont pas délimitées alors que les deux pays sont techniquement en état de guerre. La Turquie, ancien allié d’Israël, estime également avoir son mot à dire. Elle a protesté contre un accord de délimitation des zones économiques exclusives conclu le 17 décembre entre Israël et Chypre, destiné à permettre aux deux pays la poursuite des recherches sous-marines d’hydrocarbures sans crainte de conflits d’exploitation.
Noble Energy détient 39,6 % des droits pour Léviathan, suivie par les compagnies Delek Drilling et Avner Oil Exploration, à hauteur de 22,67 % chacune, et Ratio Oil Exploration, pour le reste.

ÉGALITÉ vous invite à Venir : Rassemblement le 31 à la place Albertine pour soutenir / applaudir les SDF


Ce Vendredi 31 décembre à 15h place de l’Albertine (en bas du Mont des Arts, près de la gare Centrale) pour soutenir / applaudir les SDF en train de manifester.

Ensuite, venez participer au réveillon des précaires et des résistants qui aura lieu sur le thème “Réveillons l’Europe!” à L’Occupation-du-Gesù (165 rue Royale), juste après la manifestation (de 18h à 4h du matin) à l’initiative de (voir http://www.reveillonsleurope.be )


Participer à ce décoiffant réveillon des précaires et des résistants !
Entrée : 1€



“Le Collectif MANIFESTEMENT asticote les neurones flottants et inexploités entre les deux cerveaux, histoire d’y provoquer des courts-circuits, aussi appelés (en psychiatrie politique) décharges salutaires,  ou encore étincelles poétiques. ” (Deleuze et Guattari) 

Pour en savoir plus : http://www.manifestement.be/2010bis/index.htm

Nordine Saïdi
ÉGALITÉ

Le manifeste de la jeunesse de Gaza


Par Gaza Youth Breaks Out Collectif de jeunes artistes et militants associatifs de la bande de Gaza

Merde au Hamas. Merde à Israël. Merde au Fatah. Merde à l’ONU et à l’Unrwa (1). Merde à l’Amérique ! Nous, les jeunes de Gaza, on en a marre d’Israël, du Hamas, de l’occupation, des violations permanentes des droits de l’homme et de l’indifférence de la communauté internationale.

Nous voulons crier, percer le mur du silence, de l’injustice et de l’apathie de même que les F16 israéliens pètent le mur du son au-dessus de nos têtes, hurler de toute la force de nos âmes pour exprimer toute la rage que cette situation pourrie nous inspire. Nous sommes comme des poux coincés entre deux ongles, nous vivons un cauchemar au sein d’un autre cauchemar. Il n’y a pas d’espace laissé à l’espoir, ni de place pour la liberté. Nous n’en pouvons plus d’être piégés dans cette confrontation politique permanente, et des nuits plus noires que la suie sous la menace des avions de chasse qui tournent au-dessus de nos maisons, et des paysans innocents qui se font tirer dessus simplement parce qu’ils vont s’occuper de leurs champs dans la zone « de sécurité », et des barbus qui se pavanent avec leurs flingues et passent à tabac ou emprisonnent les jeunes qui ont leurs idées à eux, et du mur de la honte qui nous coupe du reste de note pays et nous enferme dans une bande de terre étriquée.

On en marre d’être présentés comme des terroristes en puissance, des fanatiques aux poches bourrées d’explosifs et aux yeux chargés de haine ; marre de l’indifférence du reste du monde, des soi-disant experts qui sont toujours là pour faire des déclarations et pondre des projets de résolution mais se débinent dès qu’il s’agit d’appliquer ce qu’ils ont décidé ; marre de cette vie de merde où nous sommes emprisonnés par Israël, brutalisés par le Hamas et complètement ignorés par la communauté internationale.

Il y a une révolution qui bouillonne en nous, une énorme indignation qui finira par nous démolir si nous ne trouvons pas le moyen de canaliser cette immense énergie pour remettre en cause le statu quo et nous donner un peu d’espoir. Le dernier coup qui a encore aggravé notre frustration et notre désespoir s’est produit le 30 novembre, quand des miliciens du Hamas ont débarqué au siège du Sharek Youth Forum (www.sharek.ps, une organisation de jeunesse très active à Gaza) avec leurs fusils, leurs mensonges et leur agressivité. Ils ont jeté tout le monde dehors, arrêté et emprisonné plusieurs personnes, empêché Sharek de poursuivre ses activités ; quelques jours plus tard, des manifestants regroupés devant le siège de Sharek ont été agressés, battus et pour certains emprisonnés.

C’est vraiment un cauchemar au sein d’un autre cauchemar que nous vivons. Il n’est pas facile de trouver les mots pour décrire la pression qui s’exerce sur nous. Nous avons difficilement survécu à l’opération « Plomb durci » de 2008-2009, quand Israël nous a systématiquement bombardé la gueule, a détruit des milliers de logements et encore plus de vies et de rêves. Ils ne se sont pas débarrassés du Hamas comme ils en avaient l’intention mais ils nous ont fichu la trouille pour toujours, et le syndrome du « stress post-traumatique » s’est installé à jamais en chacun de nous, parce qu’il n’y avait nulle part où fuir les bombes.

Nous sommes une jeunesse au cœur lourd. Nous portons en nous un poids tellement accablant qu’il nous empêche d’admirer le coucher de soleil : comment pourrait-on, alors que des nuages menaçants bouchent l’horizon et que des souvenirs effrayants passent dans nos yeux à chaque fois que nous les fermons ? Nous sourions pour cacher la douleur, nous rions pour oublier la guerre, nous gardons l’espoir pour ne pas nous suicider tout de suite.

Au cours des dernières années, Hamas a tout fait pour prendre le contrôle de nos pensées, de notre comportement et de nos attentes. Nous sommes une génération de jeunes qui se sont déjà habitués à évoluer sous la menace des missiles, à poursuivre la mission apparemment impossible qui consiste à mener une existence normale et saine, et nous sommes à peine tolérés par une organisation tentaculaire qui s’est étendue à travers notre société, tel un cancer malveillant déterminé à détruire dans sa propagation jusqu’à la dernière cellule vivante, la dernière opinion divergente, le dernier rêve possible, à paralyser chacun de nous en faisant régner la terreur. Et tout ça arrive dans la prison qu’est devenu Gaza, une prison imposée par un pays qui se prétend démocratique.

A nouveau l’histoire se répète dans toute sa cruauté et tout le monde a l’air de s’en moquer. Nous vivons dans la peur. Ici, à Gaza, nous avons peur d’être incarcérés, interrogés, battus, torturés, bombardés, tués. Nous avons peur de vivre parce que chaque pas que nous faisons doit être sérieusement considéré et préparé, parce qu’il y a des obstacles et des interdits partout, parce qu’on nous empêche d’aller où nous voulons, de parler et d’agir comme nous le voulons et même parfois de penser ce que nous voulons, parce que l’occupation colonise nos cerveaux et nos cœurs, et c’est tellement affreux que c’est une souffrance physique, que nous voulons verser des larmes de révolte et de colère intarissables.

Nous ne voulons pas avoir de haine, ressentir toute cette rage, et nous ne voulons pas être encore une fois des victimes. Assez ! Nous en avons assez de la douleur, des larmes, de la souffrance, des contrôles, des limites, des justifications injustifiées, de la terreur, de la torture, des fausses excuses, des bombes, des nuits sans sommeil, des civils tués aveuglément, des souvenirs amers, d’un avenir bouché, d’un présent désespérant, des politiques insensées, des politiciens fanatiques, du baratin religieux, de l’emprisonnement. Nous disons : ASSEZ ! Ce n’est pas le futur que nous voulons !

Nous avons trois exigences : nous voulons être libres, nous voulons être en mesure de vivre normalement et nous voulons la paix. Est-ce que c’est trop demander ? Nous sommes un mouvement pacifiste formé par des jeunes de Gaza et des sympathisants de partout ailleurs, un mouvement qui continuera tant que la vérité sur ce qui se passe chez nous ne sera pas connue du monde entier, et à tel point que la complicité tacite et la tonitruante indifférence ne seront plus acceptables.

Ceci est le manifeste pour le changement de la jeunesse de Gaza !

Nous allons commencer par rompre l’occupation qui nous étouffe, par nous libérer de l’enfermement mental, par retrouver la dignité et le respect de soi. Nous garderons la tête haute même si nous rencontrons le refus. Nous allons travailler nuit et jour pour changer la situation lamentable dans laquelle nous nous débattons. Là où nous nous heurtons à des murs, nous construirons des rêves.

Nous espérons que vous qui lisez maintenant ces lignes, oui, vous, vous nous apporterez votre soutien. Pour savoir sous quelle forme c’est possible, écrivez sur notre mur ou contactez-nous directement à freegazayouth@hotmail.com

Nous voulons être libres, nous voulons vivre, nous voulons la paix.

(1) Agence de l’ONU crée en 1948 pour prendre en charge les réfugiés palestiniens.

Traduit de l’anglais par Bernard Cohen.
http://www.liberation.fr/monde/01012310251-le-manifeste-de-la-jeunesse-de-gaza

source : Gaza Youth Breaks Out (GYBO) est sur Facebook

http://www.facebook.com/pages/Gaza-Youth-Breaks-Out-GYBO/118914244840679

Lettre ouverte de Gaza : deux ans après le massacre, une exigence de justice.


28/12/2010

Nous, les Palestiniens de la Bande de Gaza assiégée, en ce jour du 27 décembre 2010, deux ans après l’attaque génocidaire d’Israël contre nos familles, nos maisons, nos routes, nos usines et nos écoles, disons assez d’inaction, assez de discussions, assez d’attente – il est maintenant temps de tenir Israël pour responsable de ces crimes incessants contre nous. Le 27 décembre 2008, Israël a lancé un bombardement aveugle de la Bande de Gaza.

L’attaque a duré 22 jours, elle a tué 1.417 Palestiniens dont 352 enfants, selon les principaux organismes pour les droits de l’homme. Pendant 528 interminables heures, les forces de l’occupation israélienne ont lâché leurs F15 fournis par les Etats-Unis, leurs F16, leurs chars Merkava, du phosphore blanc interdit au plan international, bombardé et envahi le petite enclave côtière qui abrite 1,5 million de Palestiniens, dont 800 000 sont des enfants et plus de 80% sont des réfugiés enregistrés par les Nations Unies. Environ 5300 personnes souffriront de séquelles physiques toute leur vie.

Cette dévastation a dépassé en sauvagerie tous les massacres précédents subis à Gaza, comme les 21 enfants tués à Jabalia en mars 2008 et les 19 civils tués dans leurs maisons lors du massacre de Beit Hanoun en 2006. Le carnage a même dépassé les attaques de novembre 1956 au cours desquelles les troupes israéliennes ont raflé et tué 275 Palestiniens à Khan Younis, et 111 de plus à Rafah, au sud de la Bande.

Depuis le massacre de Gaza en 2009, les citoyens du monde ont pris la responsabilité de faire pression sur Israël pour qu’il se conforme au droit international par une stratégie éprouvée de boycott, désinvestissement et sanctions. Comme lors du mouvement mondial de BDS qui a été tellement efficace pour mettre fin au régime d’apartheid sud-africain, nous exhortons les gens de conscience à se joindre à l’appel BDS lancé par plus de 170 organisations palestiniennes en 2005. Comme en Afrique du Sud, le déséquilibre des forces et de la représentation dans cette lutte peut être contrebalancé par un puissant mouvement international, avec BDS en tête, obligeant les hommes politiques israéliens à rendre des comptes, ce que les dirigeants de la communauté internationale ont maintes fois refusé de faire. De même, les opérations civiles créatives comme les navires de Free Gaza, qui ont brisé le siège cinq fois, la Marche de la Liberté à Gaza, la Flottille de la Liberté pour Gaza, et les nombreux convois terrestres ne doivent jamais cesser d’essayer de briser le siège et de souligner l’inhumanité qui consiste à maintenir 1,5 million de Gazaouis dans une prison à ciel ouvert.

Deux années se sont maintenant écoulées depuis le plus grave des actes génocidaires d’Israël, qui n’aurait dû laisser aucun doute sur l’ampleur et la brutalité des desseins israéliens contre les Palestiniens. L’attaque navale meurtrière contre les activistes internationaux à bord de la Flottille de la Liberté à Gaza en Méditerranée a fait ressortir devant le monde entier le peu de cas que fait Israël de la vie palestinienne, depuis si longtemps.

Le monde sait maintenant, bien que deux ans soient passés, que pour les Palestiniens, rien n’a changé. Le Rapport Goldstone est venu et s’en est allé : en dépit de sa longue liste d’infractions au droit international, de « crimes de guerre » israéliens et de « possibles crimes contre l’humanité », bien que l’Union Européenne, les Nations Unies, la Croix Rouge et toutes les principales organisations pour les droits de l’homme aient appelé à mettre fin à ce siège illégal et médiéval, il continue sans relâche. Le 11 novembre 2010, John Ging, chef de l’UNRWA, a dit, « Il n’y a eu aucun changement significatif pour la population sur le terrain ici en termes, pour eux, de statut, de dépendance à l’aide, d »absence de toute reprise ou reconstruction, aucune économie… L’assouplissement, tel qu’il a été décrit, n’a rien été d’autre qu’un assouplissement politique de la pression sur Israël et sur l’Egypte. »

Le 2 décembre, 22 organisations internationales, dont Amnesty, Oxfam, Safe the Children, Christian Aid et Medical Aid for Palestinians ont produit le rapport « Dashed Hopes, Continuation of the Gaza Blockade » appelant à une action internationale pour obliger Israël à lever le blocus sans condition, disant que les Palestiniens de Gaza sous siège israélien continuaient de vivre dans les mêmes conditions épouvantables. Une semaine après, Human Rights Watch publiait un rapport global « Separate and Unequal » qui dénonce la politique israélienne comme étant de l’apartheid, reprenant les sentiments similaires d’activistes anti-apartheid sud-africains.

Nous, Palestiniens de Gaza, voulons avoir la liberté de rencontrer nos amis palestiniens ou nos familles de Tulkarem, Jérusalem ou Nazareth ; nous voulons avoir le droit de voyager et de circuler en toute liberté. Nous voulons vivre sans craindre une nouvelle campagne de bombardement qui fasse des centaines de morts parmi nos enfants et beaucoup d’autres blessés ou souffrant de cancers à cause de la contamination du phosphore blanc et des armes chimiques d’Israël. Nous voulons vivre sans être humiliés aux checkpoints israéliens, sans l’indignité de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de nos familles à cause du chômage dû au contrôle économique et au siège illégale. Nous demandons la fin du racisme qui sous-tend toute cette oppression.

Nous posons la question : quand les pays du monde agiront-ils en accord avec le principe premier d’égalité de traitement des peuples, quelles que soient leur origine, leur ethnicité ou leur couleur : est-ce si saugrenu qu’un enfant palestinien mérite les mêmes droits que n’importe quel autre être humain ? Regarderez-vous derrière vous pour dire que vous vous êtes tenus du bon côté de l’histoire, ou aurez-vous soutenu l’oppresseur ?

Nous appelons donc la communauté internationale à prendre ses responsabilités pour protéger le peuple palestinien contre l’odieuse agression d’Israël, en mettant immédiatement fin au siège avec une totale compensation pour la destruction de la vie et des infrastructures qui nous a été infligée par cette politique évidente de châtiment collectif. Rien ne justifie la politique délibérée de sauvagerie, dont la rupture de l’approvisionnement en eau et en électricité pour 1,5 million de personnes. La conspiration internationale de silence envers la guerre génocidaire qui a lieu contre plus de 1,5 million de civils à Gaza indique la complicité dans ces crimes de guerre.

Nous appelons également tous les groupes de solidarité avec la Palestine et toutes les organisations de la société civile internationale à exiger :

– la fin du siège imposé au peuple palestinien en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza à cause de l’exercice de leur choix démocratique,
– la protection des vies et biens civils, comme stipulé dans le droit humanitaire international et les droits de l’homme internationaux comme la quatrième Convention de Genève,
– la libération immédiate de tous les prisonniers politiques,
– que les réfugiés palestiniens dans la Bande de Gaza reçoivent immédiatement un soutien financier et matériel pour faire face aux immenses difficultés qu’ils éprouvent,
– la fin de l’occupation, de l’apartheid et autres crimes de guerre,
– les réparations immédiates et compensation pour toutes les destructions perpétrés par les forces israéliennes d’occupation dans la Bande de Gaza.

Participez à la campagne BDS, rejoignez les nombreux syndicats internationaux, universités, supermarchés, artistes et écrivains qui refusent d’entretenir Israël Apartheid. Exprimez-vous pour la Palestine, pour Gaza, et surtout, AGISSEZ. Maintenant.

Depuis Gaza assiégée, Palestine
27 décembre 2010

Liste des signataires

General Union for Public Services Workers
General Union for Health Services Workers
University Teachers’ Association
Palestinian Congregation for Lawyers
General Union for Petrochemical and Gas Workers
General Union for Agricultural Workers
Union of Women’s Work Committees
Union of Synergies—Women Unit
The One Democratic State Group
Arab Cultural Forum
Palestinian Students’ Campaign for the Academic Boycott of Israel
Association of Al-Quds Bank for Culture and Info
Palestine Sailing Federation
Palestinian Association for Fishing and Maritime
Palestinian Network of Non-Governmental Organizations
Palestinian Women Committees
Progressive Students’ Union
Medical Relief Society
The General Society for Rehabilitation
General Union of Palestinian Women
Afaq Jadeeda Cultural Centre for Women and Children
Deir Al-Balah Cultural Centre for Women and Children
Maghazi Cultural Centre for Children
Al-Sahel Centre for Women and Youth
Ghassan Kanfani Kindergartens
Rachel Corrie Centre, Rafah
Rafah Olympia City Sisters
Al Awda Centre, Rafah
Al Awda Hospital, Jabaliya Camp
Ajyal Association, Gaza
General Union of Palestinian Syndicates
Al Karmel Centre, Nuseirat
Local Initiative, Beit Hanoun
Union of Health Work Committees
Red Crescent Society Gaza Strip
Beit Lahiya Cultural Centre
Al Awda Centre, Rafah

Source : The Palestinian Telegraph
http://www.paltelegraph.com/palestine/palestinian-refugees/7826-an-open-letter-from-gaza-two-years-after-the-massacre-a-demand-for-justice.html
sans le nom de la personne qui a traduit la lettre

http://www.almanar.com.lb/newssite/NewsDetails.aspx?id=167766&language=fr

Un nouvel antisémitisme ? Je ne crois pas !


Susan ABULHAWA

Bernard-Henri Levy, la pop star française de la philosophie et de l’élite intellectuelle, a écrit un essai dans lequel il cite mon roman  » Matins à Jenin » comme un des trois signes inquiétants qui le conduisent à se demander : « La diabolisation d’Israël ne finira-t-elle donc jamais ? » L’essai s’intitule « le nouvel antisémitisme« . Les deux autres signes qui l’inquiètent sont le boycott grandissant d’Israël et un documentaire couvert d’éloges qui s’appelle « Les larmes de Gaza« .

Examinons d’abord les cibles de M. Levy :

1) « Matins à Jenin » est une oeuvre de fiction historique, dans laquelle des personnages de fiction vivent dans un contexte historique réel ; et je défie quiconque qui a fait ses propres recherches de contester la véracité des événements historiques qui forment l’arrière-plan du roman.

2) « Les larmes de Gaza » est un documentaire de Vibeke Lokkeberg qui traite du terrible impact des bombardements israéliens de 2008-2009 sur les enfants et les femmes de Gaza principalement.

3) Les militants qui participent et encouragent le boycott économique d’Israël sont des citoyens ordinaires du monde entier qui écoutent leur conscience et qui s’élèvent contre une grave injustice qui dure depuis trop longtemps contre le peuple natif d’Israël et de Palestine, c’est à dire le peuple palestinien.

Plutôt que d’offrir une analyse intelligente de l’un ou l’autre de ces trois signes qui le trouble, Levy a essentiellement recours aux insultes. Tout ce qu’il fait c’est asséner brutalement le mot « antisémite » pour discréditer tout portrait négatif d’Israël. L’emploi de ce mot -qui porte le douloureux poids de l’ostracisme, l’humiliation, la dépossession, l’oppression et enfin le génocide de personnes pour nulle autre raison que leur religion- par des gens comme Levy est si irresponsable qu’il déshonore vraiment la mémoire de ceux qui sont morts dans les camps de la mort pour le seul motif d’être juifs. Et je remercie Kurt Brainim, un survivant de l’holocauste d’avoir écrit une lettre très émouvante pour répondre à Levy exactement la même chose que moi.

Dans son essai, Levy ne cite pas le moindre point réellement antisémite qu’il aurait trouvé dans un des trois éléments auxquels il se réfère. Parce qu’il n’y en a pas. S’il avait pu en trouver un, il l’aurait cité, je crois. En fait, de nos jours, le peuple qui est ostracisé, humilié, dépossédé et opprimé du seul fait de sa religion est le peuple palestinien, chrétiens et musulmans pareillement. Voilà le vrai antisémitisme aujourd’hui.

Israël a effacé la Palestine de la carte, nous a expulsés et a volé tout ce que nous avions. Tout ce qui nous reste c’est moins de 11% de notre patrie historique qui a maintenant pris la forme de Bantoustans isolés, entourés de murs menaçants, de tireurs d’élite embusqués, de checkpoints, de routes réservées aux colons et de constructions incessantes de colonies juives sur la terre confisquée aux Palestiniens. Nous avons perdu le contrôle de nos ressources naturelles. La quantité d’eau que chacun reçoit dépend de sa religion et les Palestiniens doivent partager l’eau du bain pendant que les colons juifs voisins arrosent leurs pelouses et se baignent dans des piscines privées. Selon l’organisation « Défense Internationale des Enfants » à Jérusalem seulement Israël a emprisonné 1200 enfants palestiniens cette année qui sont qui sont le plus souvent l’objet de violences et que l’on force à signer des confessions en Hébreu, langue qu’ils ne comprennent pas. A force de détruire les écoles palestiniennes Israël a créé à Gaza une génération entière d’âmes perdues qui grandissent en ne connaissant que la peur, l’insécurité et la faim. Des documents relatifs au cruel siège de Gaza et aux attaques sans merci contre la population civile révèlent les formules mathématiques utilisées pour rationner la nourriture et affamer Gaza. Les palestiniens chrétiens ont été expulsés du lieu de la naissance de Jésus. Et rien n’arrête les abus inhumains que constituent les constantes expulsions, la démolition des maisons, le vol systématique, la destruction des moyens de subsistance, l’arrachage des arbres – spécialement des oliviers qui sont si précieux à la culture palestinienne- les couvre-feux, les fermetures des points de passage, la discrimination institutionnelle, etc, etc….

Au lieu de soutenir les grands idéaux juifs de justice et d’aide aux opprimés, M. Levy se rue à la défense d’Israël, à l’aide du mantra usé de « la seule démocratie du Moyen-Orient ». L’Afrique du Sud de l’apartheid se prétendait aussi une démocratie tout en fauchant les petits garçons de Soweto (accessoirement avec des armes livrées par Israël). Et les USA aussi, à l’époque où 20% de la population était réduite à l’esclavage, achetée et vendue comme du bétail.

Tout aussi scandaleuse est l’étiquette générale « d’antisémite » qu’il colle sur tous ceux qui critiquent Israël. Ceux qui dénoncent les crimes extensifs d’Israël s’exposent à des accusations diffamatoires comme quoi ils sont immoraux, racistes et pleins de haine. Dans le cas de Vibeke Lokkeberg, Levy insiste sur le fait qu’elle est un ancien mannequin et ignore ses performances comme réalisatrice de film et auteur accomplis. Apparemment, en plus de suggérer qu’elle est raciste, il veut que les lecteurs croient aussi qu’elle n’a pas la capacité intellectuelle de créer une oeuvre de valeur. Cette tactique qui consiste à attaquer et essayer de discréditer la personne plutôt que d’analyser le message qu’elle véhicule est une vieille technique de propagande

M. Levy nous accuse de « diaboliser Israël » quand en fait tout ce que nous faisons est d’ouvrir le rideau, même un tout petit peu, pour montrer la triste vérité qui est cachée derrière. Je suppose que M. Levy pense comme la plupart des supporters juifs d’Israël le font, qu’il a plus de droits que moi sur la ferme de mon grand-père. Après tout c’est l’argument qui a présidé à la fondation d’Israël, n’est-ce pas ? La question est « pourquoi ? » et « comment ? » Pourquoi les Juifs du monde entier pourraient-ils avoir la double nationalité, celle de leur pays d’origine et celle de notre patrie, pendant que nous les Palestiniens nés en Palestine nous dépérissons dans des camps de réfugiés, dans la diaspora, dans des ghettos où patrouille l’armée d’occupation et des Bantoustans ? Comment se fait-il qu’un pays qui a une des armées les plus puissantes du monde et qui a commis des crimes tout à fait prouvés contre la population civile d’origine pratiquement désarmée d’un autre pays pendant 60 ans réussisse encore à se faire passer pour la victime ? Et pire encore que les vraies victimes qui essaient d’empêcher leur propre annihilation soient elles considérées comme les agresseurs ?

Nelson Mandela a dit une fois : « Nous savons tous très bien que notre liberté ne sera pas entière tant que les Palestiniens ne seront pas libres« . Désormais, en plus des déclarations de personnalités telles que lui, des gens partout dans le monde rejoignent peu à peu la lutte pour la justice et la liberté des Palestiniens ; et il paraît inévitable que le nettoyage ethnique systématique auquel Israël se livre trouvera enfin en face de lui une opposition suffisante pour forcer Israël à renoncer au racisme institutionnel et à accorder finalement à la population native non-juive les mêmes droits humains et légaux que les Juifs en Terre Sainte. C’est clairement ce qui fait peur à M. Levy.

Susan Abulhawa est l’auteur de Mornings in Jenin (Bloomsbury 2010)
« Les Matins de Jénine » chez Buchet Chastel – 2008 – 23 €

Pour consulter l’original : http://www.huffingtonpost.com/susan…

Traduction : D. Muselet

http://www.legrandsoir.info/Un-nouvel-antisemitisme-Je-ne-crois-pas-Huffington-Post.html


Message d’Olivia Zémor, présidente de CAPJPO-EuroPalestine pour la Manifestation à Bruxelles le 26 décembre 2010.


par Nordine Saidi, lundi 27 décembre 2010, 01:32

Message d’Olivia Zémor, présidente de CAPJPO-EuroPalestine

Chers amis,

Tout d’abord bravo pour votre « SOMOUD » ! Manifester par moins 10 degrés, c’est montrer qu’on n’a pas froid… aux yeux, ou encore, « de quel bois on se chauffe », comme on dit chez nous.

Si je n’étais pas rivée à mon ordinateur et mon téléphone pour suivre les la progression de l’équipe d’EuroPalestine dans les territoires palestiniens occupés, je serais volontiers venue manifester avec vous.

Comme vous l’avez peut-être appris, le gouvernement israélien a raté son coup en m’expulsant mercredi, puisque non seulement cela n’a pas empêché notre groupe de 70 militants emmenés par CAPJPO-EuroPalestine

de mener à bien son programme avec les Palestiniens et les anticolonialistes israéliens, mais qu’en plus cela lui a fait de la publicité !

Nous sommes à un tournant.

Les masques sont tombés.

Après Gaza et l’assassinat des neuf camarades turcs de la flotille de la liberté, un nombre croissant de femmes et d’hommes dans le monde sont scandalisés par la sauvagerie de l’occupant israélien, par ses mensonges, sa propagande raciste et guerrière.

Les grands médias, aux ordres de nos gouvernants, ne parviennent plus à faire avaler la pilule du petit pays démocratique qui se défend contre les méchants arabes qui l’entourent. Au point qu’un nombre croissant de journalistes, sentant le vent tourner, se mettent à aborder des sujets jusqu’ici tabous.

Le chantage à l’antisémitisme a trop tiré sur la corde. Elle a cassé. Les gens commencent à exprimer leur inquiétude et leur refus de l’impunité, de plus en plus fort.

Les progrès de la campagne BDS dans le monde depuis les massacres de Gaza sont là pour en témoigner.

Les Palestiniens sont courageux. Mais seuls, ils ne peuvent pas s’en sortir. Ils ont besoin de nous. Et nous avons les moyens de leur venir en aide.

– En amplifiant la campagne de boycott d’israël, en nous coordonnant toujours davantage. Et je salue à cet égard, les liens qui nous unissent aux militants belges anticolonialistes, et qui nous amènent à nous inspirer réciproquement de nos actions, à être toujours plus réactifs et efficaces.

– Mais nous devons également refuser de laisser les Palestiniens emprisonnés dans leurs ghettos. Briser le blocus de Gaza, certes, mais aussi le blocus mis par Israël sur Jérusalem Est et la Cisjordanie.

Nos gouvernements accueillent à bras ouverts tous les Israéliens, y compris les criminels de guerre et le tortionnaires. Et nous qui ne tuons pas de civils, qui n’emprisonnons pas d’enfants, nous devons nous cacher, ramper, mentir, pour essayer d’aller voir nos amis en Palestine ! De quel droit ? Jusqu’à quand ?

Je vous lance aujourd’hui cette proposition : organisons ensemble une prochaine mission internationale en Palestine à visage découvert. Israel, qui ne cesse de vanter partout les mérites de son tourisme, ne dispose pas en réalité, des moyens de nous en empêcher. Si nous partons ensemble, nombreux, comment nous empêcher d’entrer ? Refouler 100, 200 personnes, voire plus, dans un aéroport, au milieu des touristes, des pélerins, je peux vous assurer que c’est très difficile, même pour Israël.

Vous trouverez sur le site www.europalestine.com les compte-rendus des actions de nos 70 volontaires français, et de nos 10 camarades écossais, actuellement en Palestine. Comme pour la campagne BDS, nous disons : ce n’est qu’un début. Ensemble on peut faire beaucoup plus et beaucoup mieux. on peut changer la donne. J’en ai l’intime conviction.

Je vous souhaite à tous une bonne année de luttes productives !

PALESTINE VIRA ! PALESTINE VAINCRA !

Bisous,

Olivia

le clip de la manifestation : http://www.dailymotion.com/video/xgapj8_manifestation-gaza-on-n-oublie-pas-bruxelles-26-12-2010_news