Le vieil homme, les oliviers


vendredi 23 octobre 2015 par Olivia Elias
Olivia Elias, poète de Palestine, 22-10- 2015

I

Toutes ces années de colère rentrée
Toutes ces années de sanglots ravalés
Toutes ces années de crépuscule
Où la mort danse avec les chacals
Dans les cimetières
Toutes ces années de rapine
Et de bals de bulldozers
Au sommet des collines
Toutes ces années où ils ont dressé
L’arbre du pillage au milieu du village
Toutes ces années de chasse à l’indigène
Toutes ces années d’espoir
Et de dignité assassinés

Et la terre retenait ses larmes
Et le vieil homme endurait
Un jour
D’une coupe trop pleine
Son cœur s’est soulevé
Seul
Il s’est avancé vers la forêt
De fusils

Honte sur vous
A-t-il dit aux fantassins
Harnachés de mort
Honte sur vous
Qui tirez sur des enfants
N’armez pas
N’armez pas
Vos fusils !

Son-corps-bras-grands ouverts-
Barrage-contre-les-tirs
Il a dit aux soldats
Armés de feu et d’acier
Reculez !
Partez !

II

C’était comme s’il parlait
Avec son être tout entier
Sang-flux-salive-muscles-cartilage
-tendons-pulsations-des-ventricules
C’était comme si tous les Justes
De la Terre s’étaient levés
Et parlaient
Face à Hérode
Face à César
Face aux tyrans

C’était comme si les fleuves
Les sources les champs de blé
Les fleurs des champs
Les hirondelles -La Palestine toute entière –
S’étaient levés
Et parlaient

Les oliviers eux aussi se mirent
En marche dans un halo
de feuillage argenté
Sur leur passage hommes et femmes
embrassaient leurs racines millénaires

Une clameur envahit le ciel
Reculez !
Partez !

NDLR

Ce poème de notre amie Olivia est inspirée d’un fait récent réel attesté par cette vidéo :

[youtube https://youtu.be/TVDwtgtT1Nk?]

source

Pierre Galand : Justice pour la Palestine




La coordination européenne des comités et associations de soutien à la Palestine (ECCP) basée à Bruxelles,
lance un appel à la solidarité avec le peuple palestinien.

Pierre Galand
Jeudi 24 Juillet 2014

Dans le cadre actuel des négociations engagées pour un cessez-le-feu à Gaza, les revendications de la partie palestinienne, présentées par le Hamas et l’Autorité palestinienne, ne sont rien d’autres que les résolutions adoptées par le Conseil et l’Assemblée générale des Nations Unies. Un peuple occupé, placé par l’occupant sous blocus, est en droit de résister et a, selon les normes des conventions internationales et de la Charte des Nations Unies, le choix des moyens pour obtenir la fin de cette occupation et la levée du blocus qui le privent de sa liberté et de ses échanges sociaux, économiques, culturels avec l’extérieur. C’est en ces termes qu’il y a lieu d’aborder la question de Gaza et de sa population de plus de 1,8 million d’habitants emprisonnés sur quelque 360 km2.

Refusant toute négociation avec les représentants élus de Gaza, Israël se place en situation d’occupant et d’oppresseur colonial. Il oblige ainsi la population à user de sa légitime défense. Mais Israël, se présentant comme l’agressé, inverse tout simplement les réalités du terrain. Son usage totalement disproportionné de la force, non pour se défendre mais pour punir toute une population est un crime de guerre, ainsi que l’a précisé la Fédération Internationale des Droits de l’Homme. En s’attaquant à des civils – femmes, enfants et vieillards, en détruisant les infrastructures et équipements publics – hôpitaux, écoles, centrales électriques, circuits d’eau potable, en détruisant les approvisionnements médicamenteux et alimentaires, en détruisant les maisons et des quartiers entiers, Israël commet une fois de plus des crimes contre l’humanité déjà dénoncés en 2009 par le rapport Goldstone et en mars 2013 par le Tribunal Russell sur la Palestine.

Les Etats et les entreprises qui, directement ou indirectement, apportent un soutien à l’Etat agresseur, se rendent complices de ces crimes.
En décrétant le Hamas « organisation terroriste », les pays occidentaux se placent de facto du côté de l’agresseur qui refuse officiellement toute négociation avec une instance politique élue démocratiquement. L’ancien président US Carter, de nombreux élus occidentaux comme moi-même avons pu observer en 2006 la régularité des élections législatives qui amenèrent au pouvoir les représentants du Hamas. Rappelons-nous qu’en son temps, ce sont les mêmes pays qui, pour soutenir le gouvernement sud-africain de l’apartheid, avaient qualifié l’ANC et son chef Nelson Mandela de terroristes. Qu’on apprécie ou non le Hamas, il est le représentant des populations de Gaza et sa résistance est légitime et soutenue aujourd’hui par le peuple palestinien tout entier.
Le gouvernement israélien, en se lançant une nouvelle fois dans une guerre contre Gaza, a cru pouvoir – une fois encore – abuser de l’impunité dont il bénéficie de la part de responsables politiques occidentaux. Toutefois, il n’a pas prévu que cette guerre coaliserait et rendrait sa volonté de résister à tout un peuple. La suprématie militaire israélienne impose un coût humain inacceptable pour les Palestiniens mais la résistance de ceux-ci a – cette fois aussi – un prix inattendu pour le gouvernement et l’armée. Cette guerre provoque au sein de la population israélienne de fortes réactions d’opposition d’une part grandissante de l’opinion publique et de la presse.

Le renouveau de la résistance dans l’ensemble de la Palestine pourrait être, pour Israël, ce que le Vietnam fut pour les Etats-Unis.

Ceux et celles qui se présentent comme la Communauté internationale vont-ils enfin condamner cette inacceptable agression israélienne qui se poursuit en violation de l’ensemble du droit humanitaire et des conventions internationales notamment la Quatrième Convention de Genève ? Entretemps, une droite sioniste et pro-sioniste s’obstine à vouloir justifier les positions bellicistes et coloniales d’Israël. La plus radicale soutient les faucons de l’extrême-droite du gouvernement au nom de leur indéfectible et aveugle soutien à Israël. Parmi eux, une frange d’extrémistes n’hésite pas à proclamer – pour des motifs idéologiques et religieux – qu’Israël doit rejeter les Palestiniens en Jordanie afin que la Palestine historique du mandat britannique revienne entièrement à Israël. Ils soutiennent qu’Israël est l’Etat des Juifs et d’eux-seuls. Ils nient tout à la fois le droit des Palestiniens à un Etat et aux Palestiniens vivant en Israël d’y bénéficier d’une citoyenneté égale à celle des juifs. La première conséquence étant la création d’un Etat d’apartheid. Une autre droite tout aussi sioniste, si elle ne développe pas ces thèses des ultras, déploie cependant des efforts importants pour détourner l’attention des décideurs et de l’opinion publique sur un terrain particulièrement dangereux : Israël, « la seule démocratie du Proche-Orient », est le seul réel allié des Occidentaux dans la région. Ces derniers perdraient une position stratégique en ne défendant pas ce petit Etat né de la Shoah et vaillant défenseur des « valeurs occidentales » face à un monde arabe « fourbe et incertain ». Ils agitent avec des moyens non négligeables une série d’angoisses latentes parmi nos populations, qui reposent tantôt sur les mythes de l’envahisseur, tantôt sur les risques d’une immigration incontrôlable et inassimilable. Pour eux, n’importe qu’elle manifestation ou revendication exprimée par les Européens originaires de l’autre rive de la Méditerranée est l’expression d’un antisémitisme redoutable. Ont-ils oublié ceux qui, en Europe, durant la guerre du Vietnam, brûlèrent des drapeaux américains sans jamais remettre en cause les Etats-Unis ni leur contribution inestimable à la chute du nazisme en 1945. Tout en se disant prêts à l’existence de deux Etats, leur obsession ou stratégie est de faire campagne contre le retour de l’antisémitisme, campagne qui s’apparente à une manière de détourner l’attention du public des raisons mêmes du courroux des manifestants à savoir la guerre d’occupation, de colonisation et de spoliation menée par Israël contre les Palestiniens. Cela étant dit, tout acte d’antisémitisme est et doit rester condamnable.

Aujourd’hui, avec les Israéliens qui dénoncent la guerre et l’occupation de la Palestine, avec les Palestiniens qui luttent pour leur droit à un Etat libéré de l’occupant israélien, le mouvement de solidarité internationale s’élargit et se renforce en Amérique, en Europe et dans le monde. Il pèsera de plus en plus pour forcer l’ONU, son Conseil de sécurité et les gouvernements à prendre des mesures pour la mise en œuvre des résolutions multiples qui fixent les droits et obligations permettant à la Palestine d’exister et de coexister avec ses voisins et parmi eux, un Etat d’Israël guéri de ses projets annexionnistes.
Face à l’incurie actuelle des responsables politiques mondiaux, le mouvement de solidarité doit amplifier une action solidaire et énergique de la société civile et des opinions publiques. La réponse la plus appropriée est celle du BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) lancée par plus de 174 associations palestiniennes. De son ampleur dépendra aussi le changement d’attitude des responsables publics aux Etats-Unis et en Europe comme ce fut le cas durant la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.

Bruxelles, le 24 /07/2014
Pierre Galand, ancien Sénateur belge, président de E.C.C.P (coordination européenne des ONG et des comités de soutien à la Palestine


Pire que la Fête d’Indépendance



La Journee de Jerusalem

Il y a quelques semaines j’ecrivais dans ce blog sur la Fete d’Independance d’Israel, et combien difficile etait pour moi de voir des amis et des proches celebrer ce qui est avant tout la depossession des Palestiniens et l’expulsion de leur patrie. Mais il y a bien pire. Mercredi dernier (28 Mai) Israel celebrait la Journee de Jerusalem, qui marque la conquete, l’occupation et l’annexion de Jerusalem Est en Juin 1967. Cette fete est celebree depuis 1968, mais c’est depuis une dizaine d’annees qu’elle est devenue une veritable parade de masse nationalo-messianiste, avec des debordements qui ont un relent de pogrome. Si pendant la commemoration de la Fete d’Independance, j’essaie de ne pas quitter ma maison, le Jour de Jerusalem, je m’y barricade, tentant de proteger mes yeux et surtout mes oreilles des demonstrations populaires qui polluent ma ville. 

 


La Journee de Jerusalem, c’est la Fete d’Independance de la droite et des colons. Des le matin, la ville est envahie par des hordes de jeunes portant la grande Kippa tricotée des colons, un grand drapeau dans une main et, souvent, le M16 en bandoulière. Des jeunes, mais aussi des familles de colons avec leur ribambelle d’enfants et leurs regards illumines.

 


Le rebus de la societe israelienne ce concentre pendant une journee a Jeruasalem, dans une immense parade qui inclut un defile, a travers la Vieille Ville arabe, vers le Mur des Lamentations. Depuis plusieurs annees, la police demande aux commercants palestiniens de fermer leurs echoppes, pour leur bien, car, quand ils etaient ouverts, les jeunes colons saccageaient tout ce qui se trouvait sur leur chemin. Aujourd’hui ces voyous ideologiques se contentent de frapper sur les rideaux de fer avec leurs gourdins. Et de casser quelques voitures, voire de tabasser des passants palestiniens, obliges de sortir de chez eux.

 


En arriere fond, les discours des dirigeants politiques : les plus moderes (y compris la « gauche sioniste ») repetent que Jerusalem, capitale de l’Etat Juif, est unifiee pour l’eternite, les plus extremistes parlent de la « disparition » des mosquees afin de faire place nette a la construction du troisieme Temple de Jerusalem. Mais les discours, retransmis dans toute la ville par de puissantes sonos, sont en general couverts par les chants ultra-nationalistes – et souvent racistes – des colons qui resonnent pendant toute la journee a travers la ville.

 


Cette Journée de Jérusalem est un véritable cauchemar, non seulement pour la population palestinienne et ceux qui s’identifient à son combat, mais même pour la minorité « normale » des résidents de Jérusalem qui se sent envahie par cette racaille vociférante et violente. En fait, la Journee de Jerusalem est devenue la Fete d’Independance des nouveaux maitres du pays.


Serge Grossvak

 sur facebook

Israël entendra-t-il Marwan Barghouti ?


BAUDOUIN LOOS

« LE SOIR » version numérique – 27.12.2012

marwan

De sa prison israélienne, Marwan Barghouti, très populaire en Palestine, voulait s’adresser aux Israéliens. L’enregistrement de l’interview a été finalement confisqué. Mais ses mots restent.

Marwan Barghouti, vous connaissez ? C’est le nom d’un prisonnier palestinien célèbre. Il a été arrêté en avril 2002 par l’armée israélienne à Ramallah puis condamné à cinq fois la prison à vie pour l’assassinat de cinq Israéliens au terme d’un procès pendant lequel il ne s’est pas défendu, estimant le tribunal « illégal ». Il était alors une personnalité éminente du Fatah de Yasser Arafat et avait pris une posture politique radicale avec l’irruption de la seconde intifada (soulèvement) palestinienne en septembre 2000.

Pourquoi reparler de lui ? En raison d’une interview jamais diffusée, qui avait été enregistrée dans sa prison en novembre, pendant la dernière opération israélienne à Gaza (161 morts palestiniens, six israéliens). Le Shin Bet, service de sécurité intérieure, a confisqué l’enregistrement, bien que l’entretien avait été autorisé. Les auteurs de l’interview, deux journalistes israéliens, viennent de raconter ce que s’était dit.

En dix ans de détention, Marwan Barghouti n’a pas pu parler à la presse, à une exception près, en 2006. Son avis sur la situation tient en quelques phrases :

1. le Hamas a gagné en popularité, tant à Gaza qu’en Cisjordanie grâce à sa résistance pendant la dernière opération militaire israélienne ;

2. le président palestinien Mahmoud Abbas (du Fatah, comme lui) aurait été un homme politique « fini » s’il n’avait pas réussi à obtenir à l’Assemblée générale de l’ONU le statut d’Etat observateur pour la Palestine ;

3. le même Abbas a tort de sembler renoncer au droit au retour pour les réfugiés palestiniens ;

4. il n’est pas impossible qu’une troisième intifada éclate, il recommande qu’elle soit alors non armée ;

5. il n’a pas de doute qu’il deviendra un jour président de l’Etat de Palestine.

Ce que dit Marwan Barghouti compte. Il l’a lui-même rappelé à ses intervieweurs : dans tous les sondages, il est prédit qu’il gagnerait facilement une compétition présidentielle contre n’importe quel candidat, fût-il du Hamas. Il n’a toutefois pas voulu dire s’il se présenterait – même en prison – aux prochaines présidentielles. Celles-ci ne sont ne sont pas encore programmées, bien que le mandat d’Abbas se fût éteint, officiellement, le 9 janvier… 2009.

L’un des deux journalistes qui l’ont rencontré, Avi Issacharoff, du quotidien Haaretz, estimait ce 26 décembre qu’Israël refuse de voir la vérité en face : cet homme sera un jour élu président. « Que fera alors Israël ? demande-t-il. Le choix doit être de parler avec Barghouti. C’est vrai, c’est un meurtrier condamné, mais dans le passé nous avons signé des traités avec des terroristes qui avaient du sang sur leurs mains. L’alternative sera le Hamas (…). Nous devons parler à Barghouti en raison de sa popularité parmi les Palestiniens et parce qu’après dix ans de prison il reste un grand partisan de la solution de deux Etats pour deux peuples. »

L’avis d’Avi Issacharoff a bien peu de chance d’être entendu par le gouvernement israélien. Au contraire, sa mise en garde sur le fait que l’alternative à Barghouti s’appelle le Hamas ne fait pas peur au Premier ministre Binyamin Netanyahou et à ses alliés de l’extrême droite. Ceux-ci peuvent plus facilement, dans ce cas de figure, expliquer en substance au monde que « la paix, décidément, n’est pas possible avec ces extrémistes islamistes ».

Hana’ Shalabi : le symbole de la résistance


jeudi 8 mars 2012, par Fadwa Nassar

En grève de la faim depuis trois semaines, pour protester contre son incarcération arbitraire par l’occupation, sous forme de « détention administrative », Hana’ Shalabi est devenue le symbole de la lutte pour la liberté de son peuple et de son pays. Jeune femme palestinienne de 28 ans, Hana’ Shalabi se bat contre ce qui symbolise la terreur et la mort, la violence et la destruction, l’arrogance impériale et le racisme le plus abject, l’Etat sioniste d’Israël.

Après la libération de la majorité des prisonnières en octobre dernier, lors de l’opération « Fidélité des êtres libres », Hana’ Shalabi, qui se trouvait en détention administrative, est retournée dans sa famille et son village, dans la région de Jénine. Mais les forces de l’occupation, se sentant humiliées par cet accord, qui avait réussi à libérer 1054 prisonniers et prisonnières palestiniennes et brisé les normes sionistes, se vengent sur une population dont le seul « crime » est celui de refuser l’occupation et la colonisation de son pays, et l’expulsion hors de son pays. L’Autorité palestinienne, censée défendre le peuple palestinien contre les arrestations et les assassinats, n’a eu pour fonction que de servir de paravent à l’occupation, comme l’exige la « communauté internationale » représentée par Obama, Mme Ashton, M. Ban Ki Moon et toute la clique qui défend l’injustice et l’asservissement des peuples du monde. Peu importe à cette clique internationale que les prisonnières palestiniennes soient humiliées, fouillées à nu, devêtues par les services de renseignements sionistes lors des interrogatoires, non pour des raisons « sécuritaires », mais juste pour humilier et briser la volonté d’un peuple tout entier, cett clique a décidé de supporter, d’aider et d’alimenter la machine de guerre et de propagande de l’entité criminelle sioniste, celle contre laquelle se bat Hana’ Shalabi.

Aux côtés de la combattante Hana’ Shalabi, ses père et mère, frères et soeurs font la grève de la faim, ainsi que des dizaines de prisonniers palestiniens. Des comités et des tentes de solidarité sont mis partout en place en Palestine occupée et dans les pays de l’exil organisant sit-ins et manifestations. Ils réclament que les peuples du monde, ceux qui ont conservé le sens de la dignité humaine, se joignent à leur combat et réclament l’abolition de la détention administrative, forme de détention arbitraire qui vise tout Palestinien soupçonné par les services de renseignements, de vouloir la fin de l’occupation.

Bien que les oganisations internationales, donc l’ONU et même l’Union européenne, reconnaissent l’illégalité de cette forme de détention, elles n’ont jamais agi pour y mettre fin, s’abritant derrière leur « impuissance » (elles le deviennent quand il s’agit de leur protégé sioniste) ou bien reportant cette question et bien d’autres, à la reprise des « négociations », ce qui signifie en clair qu’elles font pression sur l’Autorité palestinienne pour qu’elle accepte les conditions sionistes des « négociations », avant de soulever toutes les questions, dont celle des prisonniers, des détenus administratifs, des barrages et de tout ce qui rend la vie palestinienne infernale, dans cette Cisjordanie qu’ils ont soumise par le feu, le sang et la monnaie. Bref, pour cette clique qui se prétend communauté internationale, si les prisonniers sont maltraités et humiliés, si Hana’ Shalabi risque de mourir, si les Palestiniens vivent l’enfer de l’occupation, c’est la faute à l’Autorité palestinienne, puisque celle-ci refuse, depuis plusieurs mois, de rencontrer les dirigeants sionistes. Ainsi, ils se sont lavés les mains et peuvent aller s’occuper d’autres dossiers.

Lorsque la résistance palestinienne s’est déclenchée contre l’occupation britannique et l’invasion sioniste, au début du siècle dernier, elle était déjà convaincue qu’aucune puissance mondiale ni organisation ne pouvaient lui rendre justice ou tout simplement l’aider à asseoir ses droits légitimes, puisque ce sont elles qui, au contraire, ont contribué à voler le pays pour le remettre à des colons venus d’ailleurs, animés d’une idéologie raciste. Ce sont les amis arabes de ces puissances qui avaient réussi à briser l’élan révolutionnaire, en bloquant la route des armes en direction des résistants et en brisant l’unité du peuple palestinien en faisant miroiter de vaines promesses de liberté et d’indépendance.

Si, depuis, il y a eu des illusions quant au vouloir de la « communauté internationale » à aider le peuple palestinien et les peuples arabes de la région à récupérer leurs terres et leurs biens, et à vivre libres dans leur pays, illusions qui ont bercé seulement quelques élites ayant placé leurs intérêts dans ceux des puissances coloniales et impérialistes, les peuples dans leur grande majorité n’ont jamais fait confiance, ni aux chefs d’Etat et gouvernements qui les massacrent ou participent à leur massacre, ni aux organisations internationales que leur silence rend complices des crimes commis à leur encontre. La grève de la faim de Hana’ Shalabi illustre parfaitement cet état d’esprit, dans sa forme la plus poussée : c’est par nos propres luttes et sacrifices que nous arracherons notre liberté.

Seule contre l’Etat colonial sioniste et tous ses complices, Hana’ Shalabi mène une lutte pour la dignité du peuple palestinien et des autres peuples arabes. Elle poursuit la lutte menée par son frère de combat, sheikh Khodr Adnan, contre la détention administrative ; elle poursuit la lutte menée par ses sœurs, Lina Jarbouni et Wouroud Kassem, contre l’humiliation faite aux prisonnières, placées avec des détenues de droit commun, dans des pièces aussi sordides que les faces des colonisateurs sionistes ; elle poursuit la lutte menée par ses compatriotes prisonniers et isolés dans des cellules appelées les « antichambres de la mort » ; elle poursuit la lutte menée depuis des décennies par le mouvement national des prisonniers qui, au prix de sacrifices lourds en vie et en handicap, a arraché des acquis qui permettent à ces Palestiniens combattants pour la liberté de leur peuple, de rester humains, malgré toutes les tentatives de l’occupation de les déshumaniser et de rester des combattants de la liberté, malgré toutes les tentatives de l’occupation de les réduire à l’état de « loques humaines ».

Telle est la volonté du peuple palestinien, telle est la volonté de résistance des peuples arabes que symbolise aujourd’hui la grève de la faim menée par la combattante Hana’ Shalabi.

(08 mars 2012 – Fadwa Nassar

source

 » Bienvenue en Palestine II « 


   www.bienvenuepalestine.com

 

 » Solidarité pour la mission Bienvenue en Palestine II « 
13 janvier 2012
SALLE SANAE
223, Bld. Maurice Lemonnier à 1000 Bruxelles.
Dès 18h00
Entrée : 5 €


Programme de la soirée:

En Présence du  Théologien & Professeur de religion islamique  Yacob Mahi

Présentation de la mission par Nicolas Shahshahani.(vice président de EuroPalestine Paris )

Vidéo et témoignage des participants de la mission de juillet.

Concert :
Hydra //
Mc Youns //
le groupe Rissala

Sketch
Grimage et henné

Ainsi que bien d’autres surprises …..

Info & réservation 0485/549579
welcomepalestinebelgium@yahoo.com

Des « Freedom Riders » palestiniens vont défier la ségrégation israélienne en voyageant dans des bus de colons vers Jérusalem


8 novembre 2011

ISM

Le mardi 15 novembre 2011, des militants palestiniens vont rééditer les Freedom Rides(voyages de la liberté) du mouvement des Droits civiques aux États-Unis vers le sud de l’Amérique en montant à bord de transports publics réservés aux Israéliens en Cisjordanie pour se rendre à Jérusalem-Est occupée.

Des soldats de l’occupation ont monté un « check-point volant » à l’extérieur de Ramallah, près du village de Surda.


Mardi prochain, des militants palestiniens vont tenter de monter à bord de transports publics réservés aux Israéliens pour se rendre de l’intérieur de la Cisjordanie jusqu’à Jérusalem-Est occupée dans un acte de désobéissance civile inspiré des Freedom Riders (Voyageurs de la liberté) du mouvement des Droits civiques aux USA, dans les années soixante.

Cinquante ans après que les Freedom Riders des USA aient organisé leurs voyages dans des bus qu’ils avaient ouverts à toutes les races sur les routes des États ségrégationnistes du sud états-unien, des Freedom Riders palestiniens vont réaffirmer leur droit à la liberté et à la dignité en perturbant le régime militaire de l’occupation par une désobéissance civile pacifique.

Ce que veulent les Freedom Riders, c’est mettre en évidence les tentatives d’Israël de couper illégalement Jérusalem-Est occupée du reste de la Cisjordanie et le système d’apartheid qu’Israël impose aux Palestiniens dans les territoires occupés.

Plusieurs compagnies israéliennes, dont Egged et Veolia, exploitent des dizaines de lignes qui courent à travers la Cisjordanie occupée et Jérusalem-Est, et beaucoup avec des subventions de l’État. Elles relient les différentes colonies israéliennes entre elles et à d’autres villes de l’intérieur d’Israël. Certaines lignes qui relient Jérusalem à des villes de l’intérieur d’Israël, comme Eilat et Beit She’han, doivent aussi traverser la Cisjordanie.

Les Israéliens ne souffrent quasiment d’aucune limite à leur liberté de déplacements dans les territoires palestiniens occupés, et ils sont même autorisés à s’y installer, en violation du droit international ; les Palestiniens, en revanche, ne sont autorisés à entrer en Israël qu’après s’être procurés une autorisation spéciale auprès des autorités israéliennes. Les déplacements des Palestiniens, même à l’intérieur des territoires occupés, sont lourdement restreints, avec un accès à Jérusalem-Est occupée et à quelque 8 % de la Cisjordanie dans la zone frontalière également autorisé uniquement avec une autorisation similaire.

Même s’il n’est pas officiellement interdit aux Palestiniens d’utiliser les transports publics israéliens en Cisjordanie, ces lignes sont de fait réservées aux Israéliens puisque beaucoup d’entre elles traversent des colonies exclusivement juives dont l’entrée est interdite aux Palestiniens par décret militaire.
Sur les restrictions aux déplacements des Palestiniens dans les territoires sous occupation israélienne, voir les rapports hebdomadaires successifs du Centre palestinien des Droits de l’homme (PCHR)

8 novembre 2011 – PalSolidarity – traduction : Info-Palestine.net

http://palsolidarity.org/2011/11/palestinian-freedom-riders-to-challenge-segregation-by-riding-settler-buses-to-jerusalem/

PALESTINE IN RESISTANCE avec Christine De Vos


Vendredi 28 Octobre 2011

Le Mouvement Citoyen Palestine vous invite

PALESTINE IN RESISTANCE

 Christine de Vos

Projection d’une vidéo de 15 minutes à peu près de Christine De Vos qui nous expliquera ensuite le travail qu’elle fait avec la fondation Kifaia et NCCR pour les personnes handicapées à Gaza.

L’NCCR  (national center for community rehabilitation) est une ONG fondée par des personnes handicapées même. Les équipes médicales de l’NCCR traitent des personnes handicapées et travaillent vers l’émancipation et l’intégration de personnes handicapées dans la société palestinienne.

Kifaia est une organisation néerlandaise qui soutient l’NCCR – avec de l’argent, formation (sur demande) des équipes et surtout de raconter aux Pays-Bas l’histoire du siège de Gaza et la complicité de la commmunauté internationale.
Une histoire d’une situation gravissime mais aussi une histoire de gens forts et courageux.

Vendredi 28 Octobre 2011

De 19h00 à 22h00

                                              

Rue du Chevreuil,4 à 1000 Bruxelles

Info : 0476/84.19.69 et/ou info.egalite@gmail.com 

Prix : 2 Euro

http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2011/10/22/22396879.html

La lutte pacifique de Budrus


LOOS,BAUDOUIN

Jeudi 8 septembre 2011

Proche-Orient L’histoire d’un village palestinien qui résiste

RENCONTRE

La petite centaine de personnes présentes ce mercredi midi au cinquième étage du Parlement européen à Bruxelles en avaient presque le souffle coupé : la projection du documentaire Budrus venait de se clore et l’émotion était perceptible. Budrus ? Un petit village palestinien de Cisjordanie situé non loin de la « ligne verte », la frontière délimitant jusqu’en 1967 le cessez-le-feu de 1948. Si cette localité est devenue célèbre en Palestine, c’est en grande partie en raison de la détermination et la ténacité de ses habitants, qui ont refusé dès le début de son érection, en 2003, le mur-barrière de séparation construit par Israël.

« Budrus conte l’histoire de notre résistance pacifique, nous explique à Bruxelles Ayed Morrar (photo), héros du documentaire, où il apparaît comme le principal instigateur du mouvement. Nous avons été le premier village palestinien lésé par la construction du mur d’apartheid à nous organiser. La lutte a été gagnée en moins d’un an, grâce à notre mobilisation, femmes et enfants compris, et à celles de militants internationaux et de nombreux amis israéliens, comme le film le montre bien. »

En effet ! La solidarité et la connivence qui se nouent entre villageois en résistance et pacifistes israéliens ne laissent pas d’impressionner. A Budrus même aussi, d’ailleurs : la stupéfaction de ce membre du Hamas avouant devant la caméra de la réalisatrice Julia Bacha sa surprise d’avoir rencontré des Israéliens juifs se battant pour les droits des Palestiniens – « ils m’ont même protégé contre leur armée », s’exclame-t-il tout ahuri – vaut son pesant d’or.

Le documentaire, produit en 2009 par l’ONG internationale surtout israélo-palestinienne Just Vision, donne la parole à toutes les parties, même si on sent une empathie pour la lutte pacifique du village. L’ONG s’est donné pour but de montrer ce que le grand public à travers le monde ignore souvent, victime des médias qui privilégient le spectaculaire. Le film connaît une carrière de choix. Il a ainsi raflé une dizaine de prix internationaux, de San Francisco à Madrid en passant par… Jérusalem.

La leçon pacifique de Budrus a porté des fruits. D’abord, en raison de la victoire. « Après nos mois de résistance, l’armée israélienne a évacué 1.200 dunum (environ 120 hectares) de nos terres que le mur englobait côté israélien, et la barrière a été reculée jusqu’à la ligne verte. Mais des centaines d’oliviers, notre activité principale, avaient été déracinés… D’autres villages ont suivi notre exemple, Biilin, Nalin, etc., même s’ils n’ont pu réussir à obtenir des succès aussi grands que le nôtre. »

Une armée désarmée

Ayed Morrar est intarissable s’agissant de la non-violence. « Les Israéliens se sont montrés surpris. Face à notre action, ils étaient… désarmés. L’armée aurait sans doute préféré que nous recourions à des moyens violents, ce qui aurait justifié une répression sans états d’âme, mais là… »

La proximité de la présentation, par l’Autorité palestinienne à New York, de la demande de reconnaissance de l’Etat palestinien par l’ONU suscite chez notre interlocuteur un sentiment mitigé. « Ce sera un grand pas symbolique, mais sur le terrain l’occupation israélienne ne va pas cesser pour autant, il faudra continuer la lutte. »

Arrêté, avec 3 autres, après avoir réussi à gagner Jaffa via le Golan


Deux des quatre Palestiniens entrés dimanche en territoire occupé en 1948 en provenance du territoire syrien, durant l’anniversaire de la « Nakba » palestinienne, ont été renvoyés mardi en Syrie, a indiqué une porte-parole de l’armée d’occupation israélienne. Selon la radio militaire, il s’agit d’un homme et d’une femme.

Lundi, le porte-parole de la police d’occupation israélienne avait annoncé l’arrestation de quatre Palestiniens. « Nous avons arrêté aujourd’hui trois Palestiniens venus de Syrie, dont deux lors de perquisitions à Majdal Chams », dans le plateau du Golan occupé depuis 1967, a dit Micky Rosenfeld.

« Un quatrième Palestinien est parvenu à gagner la région de Tel-Aviv, où il s’est constitué prisonnier. Comme les autres, nous l’interrogeons. Nous verrons ultérieurement ce que nous ferons d’eux », a-t-il ajouté.

Fier d’être revenu à Jaffa
Brièvement interviewé lundi soir par la Chaîne Dix privée de la télévision israélienne, ce dernier a exprimé sa « fierté » d’être revenu à Jaffa, sa ville
d’origine proche de « Tel-Aviv ».

« Ici, ce n’est pas Israël, c’est mon pays (…). Je veux rester ici, là où mon père et mon grand-père sont nés, et faire venir ma famille », a déclaré aux journalistes ce Palestinien, Hassan Hijazi, 28 ans, un fonctionnaire du ministère syrien de l’Education, selon le journal en
ligne Ynet.
Il raconte comment il a réussi à regagner Jaffa. Hassan a demandé à des pacifistes arabes et français, dont un juif, de l’aider à réaliser son rêve et de l’accompagner vers sa ville natale.
Au total, une centaine de manifestants venus de Syrie s’étaient infiltrés dimanche dans la partie du plateau du Golan occupée par « Israël », près de Majdal Chams, avant de repartir pour la plupart en Syrie quelques heures plus tard.
La « Nakba » (catastrophe) s’est traduite par l’exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l’essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens.

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