Les Pandora Papers révèlent la florissante activité offshore des riches et puissants


Évasion fiscale.

Publié le 04/10/2021 – 05:51

Photomontage de plusieurs personnalités politiques citées dans les Pandora Papers, une vaste enquête journalistique mondiale sur l’évasion fiscale.  Idriss Bigou-Gilles / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Photomontage de plusieurs personnalités politiques citées dans les Pandora Papers, une vaste enquête journalistique mondiale sur l’évasion fiscale.  Idriss Bigou-Gilles / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

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Cinq ans après la publication des Panama Papers, une nouvelle enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) révèle que l’évasion fiscale n’a rien perdu de son attrait chez les dirigeants politiques, les milliardaires et autres personnalités fortunées.

Des “Panama Papers sous stéroïdes”. C’est ainsi que l’ICIJ qualifie sa nouvelle enquête, basée sur la fuite de plus de 11,9 millions de documents provenant de 14 cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshore, décortiqués pendant deux dans par un réseau de plus de 600 journalistes dans 117 pays.

Une enquête baptisée Pandora Papers, en référence à la fameuse boîte de Pandore, dont l’ouverture malencontreuse avait laissé s’échapper tous les maux de la Terre. “Une nouvelle ‘boîte’ vient de s’ouvrir”, avertit Le Soir. “Et risque de provoquer quelques remous.”https://177f1f640fc55e52d13a3cc95f762f23.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html

Le quotidien belge précise que l’enquête a permis d’épingler 35 chefs d’État – dont 14 en poste – et 130 milliardaires. Mais il souligne aussi que la plupart des personnes concernées “sont de parfaits inconnus”, illustrant l’ampleur du phénomène et la facilité avec laquelle les personnes fortunées peuvent accéder à des comptes offshore.

En Belgique, les profils sont “variés” et il y en a “pour tous les goûts”, note le quotidien, “du pharmacien à la retraite dont l’épouse vend des lunettes au dealer de hasch dont le casier judiciaire est déjà bien garni. Jusqu’au couple à la tête de salons de coiffure sur la côte, et à l’huissier de justice déjà condamné pour escroquerie. Sans oublier ce jeune millionnaire ayant fait fortune grâce aux bitcoins. Tous se sont laissé séduire par une société offshore.”

Régulation inefficace

Pour Le Temps“ce nouveau dossier de l’ICIJ montre que, malgré le scandale provoqué par la publication des Panama Papers, la régulation du système de sociétés offshore reste inefficace”.

Les médias impliqués dans l’enquête publieront leurs révélations par vagues, dans les prochains jours, mais ont commencé dès dimanche par les dirigeants politiques, dont certains “se sont illustrés par des discours contre l’évasion fiscale”, relève le quotidien suisse.

C’est le cas du Premier ministre tchèque, Andrej Babis, qui a placé 22 millions de dollars dans des sociétés écrans pour acheter un château dans le sud de la France. Ou du président kényan, Uhuru Kenyatta, qui se présentait comme le champion de la transparence et de la lutte contre la corruption.

Selon les Pandora Papers, M. Kenyatta et six membres de sa famille “sont liés à treize sociétés offshore”, dont l’une abrite “30 millions de dollars d’actifs financiers”, selon la BBC. Le président kényan “avait promis de travailler avec le Parlement pour créer une loi qui obligerait les responsables publics à déclarer leur patrimoine, mais les députés n’ont toujours pas voté le texte”, précise le média britannique.

Vide juridique

Les Pandora Papers détaillent également les juteux investissements du roi Abdallah II de Jordanie, qui a créé un réseau d’une trentaine de sociétés offshore “pour acquérir un empire immobilier de 100 millions de dollars à Malibu [Californie], Washington et Londres”, écrit Al-Jazeera.

“Les avocats du roi ont déclaré que toutes les propriétés avaient été achetées avec son argent personnel, et que c’était une pratique courante pour les personnalités de premier plan d’acquérir des propriétés via des sociétés offshore, pour des raisons de confidentialité et de sécurité”, précise la chaîne qatarie.

De fait, “les personnes citées dans les Pandora Papers ne sont pas forcément dans l’illégalité”, souligne The Guardian. L’enquête révèle ainsi que l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair et son épouse Cherie sont devenus propriétaires d’un immeuble à Londres en rachetant les parts d’une société offshore dans les îles Vierges britanniques – économisant au passage 400 000 dollars de taxe foncière.

“L’opération n’est pas illégale, et il n’est pas prouvé que les Blair aient délibérément cherché à éviter de payer la taxe foncière, mais le montage financier met en évidence le vide juridique qui permet aux riches propriétaires d’échapper à une taxe dont s’acquittent les Britanniques ordinaires”, dénonce le quotidien britannique.

Nouveaux paradis fiscaux

Parmi les autres personnes de premier plan citées dans les Pandora Papers figurent notamment les présidents chilien Sebastián Piñera, équatorien Guillermo Lasso et azerbaïdjanais Ilham Aliev, l’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, la chanteuse Shakira ou l’entraîneur de football Pep Guardiola.

L’enquête révèle aussi la nouvelle et surprenante carte des paradis fiscaux. Si plus des deux tiers des 29 000 comptes examinés dans les Pandora Papers restent domiciliés dans les îles Vierges, de nouveaux venus sont apparus dans le paysage, révèle le Washington Post.

Aux États-Unis, par exemple, l’État du Dakota du Sud “rivalise désormais avec les pays notoirement opaques d’Europe ou des Caraïbes en matière de secret financier”, remarque le quotidien américain. “Des dizaines de millions de dollars en provenance de l’étranger sont désormais déposées dans des sociétés écrans à Sioux Falls, dont certaines sont liées à des personnes et des entreprises accusées de violations des droits humains et autres malversations”.

 Jacques Attali s’adresse à Zemmour


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Jacques Attali s’adresse à Zemmour

(via Les Échos). Et lui cite quelques exemples parmi d’autres… 😉

On ne dira jamais assez de mal de tous ces gens venus d’ailleurs qui, depuis des siècles, s’acharnent à défigurer la France, à la détruire, à ne lui apporter que le pire. Et pire encore, qui y font des enfants qui continuent leur oeuvre destructrice.

Parmi ceux nés à l’étranger, innombrables ennemis de l’identité française, quelques noms, en vrac : venant d’Italie (Mazarin, Catherine de Médicis, Casanova, Elsa Schiaparelli, Guillaume Apollinaire, Yves Montand, Pierre Cardin, Marcel Bich, Sergio Reggiani), d’Allemagne (Simone Signoret), d’Autriche (Romy Schneider), d’Espagne (Pablo Picasso, Juan Gris, Jorge Semprún, Michel del Castillo, Cristóbal Balenciaga), de Suisse (Blaise Cendrars, Françoise Giroud, Le Corbusier), de Belgique (Raymond Devos, Robert Denoël, Agnès Varda), de Grèce (Kostas Axelos, Vassilis Alexakis, Costa-Gavras, Iannis Xenakis), de République tchèque (Milan Kundera), de Pologne (Frédéric Chopin, Marie Curie, Henri Krasucki, Octave Klaba, Jean-Marie Lustiger), de Lituanie (Emmanuel Levinas), de Hongrie (Joseph Kosma), de Finlande (Ellen Thesleff, Helene Schjerfbeck, Elin Danielson-Gambogi), de Suède (Siri Derkert, Hanna Hirsch-Pauli), de Biélorussie (Marc Chagall), de Russie (Nicolas de Staël, Romain Gary, Vassily Kandinsky, Arthur Adamov, la comtesse de Ségur, Andreï Makine, Léon Poliakov, Nathalie Sarraute, Henri Troyat, Elsa Triolet, Anna Golubkina, Marie Vassilieff), d’Ukraine (Georges Charpak, Serge Lifar), de Bulgarie (Tzvetan Todorov), de Serbie (Enki Bilal), de Roumanie (Eugène Ionesco, Cioran, Brancusi), de Cuba (José-Maria de Heredia), d’Uruguay (Jules Supervielle), du Brésil (Tarsila do Amaral), d’Argentine (Joseph Kessel), des Etats-Unis (Julien Green, Jules Dassin, Joe Dassin, Joséphine Baker), d’Egypte (Albert Cossery, Guy Béart, Georges Moustaki, Dalida, Claude François, Andrée Chedid, Louis Chedid), du Maroc (Serge Haroche, Tahar Ben Jelloun, Jean Reno, Gad Elmaleh, Jamel Debbouze) ; de Tunisie (Georges Wolinski, Azzedine Alaïa), d’Algérie (José Aboulker, Jacques Derrida, Gilles Cohen-Tannoudji, Jean-Pierre Bacri, Jean Daniel, Kad Merad, Patrick Bruel), du Sénégal (Ousmane Sembène), de Turquie (Missak Manouchian, Henri Verneuil), d’Iran (Marjane Satrapi), du Liban (Rodolphe Saadé, Ibrahim Maalouf), de Syrie (Mohamed Altrad), de Chine (François Cheng, Cai Guo-Qiang, Zao Wou-Ki, Fang Junbi), du Japon (Kenzo Takada). Et tant d’autres, dont au moins, très récemment, de très grands chefs d’entreprise, de grands médecins, des chercheurs exceptionnels, deux maires de Paris, des dizaines de ministres et deux Premiers ministres.

Il ne faut pas non plus oublier ceux qui sont nés en France d’un parent venu de l’étranger, et qui ont fait, ou font encore, comme chacun sait, le plus grand tort à l’identité française : Germaine de Staël, Irène Joliot-Curie, Albert Uderzo, René Goscinny, Robert Badinter, Zinedine Zidane, Emile Zola, Emile et Isaac Pereire, Henri Bergson, Roger Vadim, Marcel Marceau, Charles Aznavour, Coluche, Edgar Morin, Isabelle Adjani, Fabrice Luchini, Raymond Kopa, Serge Gainsbourg, Vladimir Jankélévitch, Omar Sy, Jacques Tati, Roman Polanski, Emmanuelle Béart, Jeanne Moreau, Johnny Hallyday, Josiane Balasko, Manu Chao, Louis de Funès, Michel Jonasz, Mathieu Kassovitz, Jean-Paul Belmondo, Georges Brassens, François Cavanna, Joann Sfar, Lino Ventura, Francis Cabrel, Léon Gambetta, Michel Platini, Bernard Kouchner, Claude Berri, Agnés Jaoui, Jean-Jacques Goldman, Jean-Pierre Mocky, Georges Perec, Catherine Ringer, Françoise Dolto, Gérard Oury, Michel Polnareff, Maxime Rodinson, Pierre-André Taguieff, Marina Vlady, Alain Prost, Yannick Noah, Robert Hossein, Yasmina Reza, Francis Picabia. Et tant d’autres, dont très récemment encore, des centaines de maires, des dizaines de ministres et un président de la République.

A cela, il faut ajouter tous ceux qui, femmes et hommes, anonymes, ont tant nui à la France en lui donnant leur vie au combat. Et enfin, ceux qui, par millions, sont venus depuis plus de deux siècles, et viennent encore lui apporter leur savoir, leur créativité, leur travail ; qu’ils soient (au féminin ou au masculin) policiers, magistrats, pompiers, médecins, enseignants, chercheurs, avocats, ingénieurs, financiers, journalistes, artistes, cuisiniers, chauffeurs, carrossiers, mineurs, maçons, plombiers, éboueurs, infirmières, assistantes maternelles, aides-soignantes ; et tant d’autres.

Grâce au ciel, nous avons su aussi, au cours des siècles, chasser bien des protestants, juifs et musulmans, qui défiguraient notre pays et sont partis en enrichir d’autres.

Encore un effort, et nous serons bientôt pur de toute présence étrangère, sans grand ni petit remplacement, dans un néant réconfortant.