LANCEMENT D’UN CROWDFUNDING Refugees for Refugees : enregistrement d’un album


Aidez à la réalisation d’un CD rassemblant des musiciens traditionnels réfugiés ou exilés (Irak, Syrie, Afghanistan, Pakistan, Tibet…)

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Présentation détaillée du projet

Emus par la vague de migrants arrivant en Europe dernièrement et convaincus de la plus-value qu’ils représentent pour notre société, Muziekpublique a voulu mettre sur pied un projet ambitieux réunissant une vingtaine de musiciens réfugiés de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan, du Kazakhstan, du Tibet…  Nous avons rassemblé des virtuoses de différentes régions du monde, ayant finalement posé leurs bagages en Belgique, pour porter leur voix, espérant qu’elle sera entendue.

 

Nous souhaitons, par l’enregistrement d’un CD, dévoiler au grand jour les richesses de sommités devenues presque invisibles en Belgique. Nous réalisons qu’avant d’arriver en Europe, ces musiciens ont déjà eu un long parcours. Ils ont fréquenté les plus grandes écoles de musique du Moyen Orient (Damas, Baghdad, Alep) ou sont passés par une kyrielle de centres musicaux parsemant la route de la soie. Ils ont eu une carrière fructueuse, une renommée internationale, des projets variés et ambitieux… Fuyant les désastres de leur région d’origine, la menace les a poussé à quitter un terreau autrefois formidable et à laisser derrière eux un bagage crucial, emportant avec eux leur savoir et leur instrument. Ce savoir est la base du travail que nous entamons avec eux. Ensemble, nous voulons mener un projet qui leur redonne une place, et les aide à reconstruire leur vie en Belgique.

 

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Kelsang (Tibet) 

 

Avec eux, nous voulons réaliser un CD compilant leurs morceaux, les traces de leurs traditions et de leur voyage. Nous voulons également les mettre en réseaux, les faire se rencontrer autour d’un projet professionnel et donner des ailes à leur carrière musicale. C’est un projet de CD mais c’est également un projet humain dont le sens déjà fort est aujourd’hui démultiplié par les événements de l’actualité. C’est une rencontre humaine et culturelle, une gifle aux idées préconçues et une revendication forte de ce que la musique doit signifier dans un monde aux conflits croissants.

Artistiquement, nous avons sélectionné les musiciens pour leur qualité en tant qu’instrumentiste et leur lien avec la tradition de leur pays d’origine.Avec ce CD, la volonté est aussi de créer des ponts sonores entre les musiciens et les différentes traditions dont ils sont issus afin de proposer un album riche, innovateur, symbole de mixité et de rencontres des cultures.

 

Avec quels musiciens travaillerons-nous ?

 

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Le trio Ramel Aleppo (Syrie)

 

Des musiciens traditionnels de Syrie, Irak,  Pakistan, Afghanistan, Kazakhstan, Tibet et d’autres pays encore, récemment arrivés en Belgique, uniront leurs instruments et leurs voix dans ce projet réalisé à Bruxelles. Ils seront rejoints et soutenus par des musiciens habitant en Belgique depuis plus longtemps, ou nés ici, dans une optique de partage et de rencontre entre les artistes.

 

Nous aurons l’honneur de pouvoir compter notamment sur la participation de:

 

·         Tamam al-Ramadan (ney, Syrie)

·         Khaled al-Hafiz (duff, chant, Syrie)

·         Tareq al-Sayed (oud, Syrie)

·         André Bakhach (violon, Syrie)

·         Fakher Moudallal (chant, Syrie)

·         Shalan Al-Hamwy (violon, Syrie)

·         Mohammad Al Fekhrani (violon, Irak)

·         Hussein Rassim (oud, Irak)

·         Hazem Faris (violon, Irak)

·         Jahida Wehbe (chant, Liban, guest)

·         Asad Qizilbash (sarod, Pakistan)

·         Aman Yusufi (dambura, Afghanistan)

·         Moharram Bola (flutes, Afghanistan)

·         Arken Mänsur (ghijak & dutar, Kazakhstan)

·         Norbu Tsering (dramyen, Tibet)

·         Kelsang (dramyen, mandoline, chant, Tibet)

·         Dolma (chant, Tibet)

 

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Petit bout d’histoires – Asad Qizilbash (ci-dessus) est l’unique représentant pakistanais du sarod, un instrument à dix-neuf cordes. Il jouit d’une renommée internationale (il a joué devant Nelson Mandela !) Dans son pays natal, sa décision de fonder une école de musique n’a pas plu aux fondamentalistes actifs dans la région. Contraint de quitter son pays pour garder sa liberté, Asad vit aujourd’hui en Belgique, où il recommence sa carrière à zéro.

 

En 2012, quatre des musiciens du groupe syrien Ramel Aleppo ont fui pour la France lorsque leur ville fut frappée par la guerre. Khaled al Hafez (duff, chant), Tarek al Sayed (oud) et Tamam al-Ramadan (ney) se sont ensuite installés en Belgique, où, malgré leur dispersion géographique, ils travaillent ensemble à la reconstruction de leur avenir.

 

 

Quel est le but de l’album ?

 

Grâce à la réalisation de cet album, nous soutiendrons les musiciens traditionnels réfugiés en Belgique par divers moyens :

 

– Revalorisation de l’image des réfugiés et migrants devant l’opinion publique : au-delà des idées négatives et stigmatisantes autour des migrants, en construisant un projet musical professionnel de haute qualité avec les personnes concernées, Muziekpublique souhaite montrer que les migrants arrivent en Belgique avec un bagage intéressant, qu’ils ont leur rôle à jouer dans notre société et sont source de richesse.

 

– Soutien aux musiciens :

 

Un cachet sera versé aux musiciens pour leur investissement car nous pensons que leur travail mérite salaire.

Ensuite,  dans une optique durable, nous mettrons en place des outils de communication (en filmant les enregistrements, en organisant éventuellement plusieurs concerts de sortie du CD et en apportant du contenu au CD) que tous les musiciens pourront réutiliser pour développer leur carrière musicale ici en Belgique.

Nous espérons également que les collaborations qu’ils auront développées avec d’autres musiciens dans le cadre de ce projet les aideront à s’insérer dans les réseaux musicaux existant en Belgique, leur offrant une reconnaissance qui les aidera à développer leur carrière sur le long terme.

 

– Soutien à d’autres associations : après avoir couvert tous les frais de réalisation de l’album, une partie des bénéfices perçus de la vente des CDs ira à deux associations artistiquement actives en Belgique avec les réfugiés : Synergie14 et Globe Aroma.

 

Qui sommes-nous ?

 

Muziekpublique, une association déterminée et une fenêtre sur les traditions du monde

 

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Muziekpublique est une asbl qui défend et promeut les musiques du monde, plus particulièrement celles qui ont un lien avec les musiques acoustiques, traditionnelles, populaires et folk. Ce travail se réalise autours de quatre axes de travail : l’organisation de près de 100 concerts au théâtre Molière à Ixelles, l’offre de plus de 40 cours de musique et de danse du monde, et la production de CDs et de créations musicales.

 

C’est via ce dernier axe, le label Muziekpublique, que nous encadrons le projet Refugees for Refugees avec le même soin que celui apporté à la confection de nos précédents albums, notamment Aduna (Best Album 2012par le magazine anglais de référence Songlines) et Blindnote (Best Album 2011 par le magazine anglais de référence Songlines et Octave de la Musique 2011).

 

 

Hazem Faris (Irak) cliquez sur le lien

 

Muziekpublique, c’est aussi une communauté. Pour assurer toutes les différentes activités et défendre les musiques du monde traditionnelles à Bruxelles, Muziekpublique s’est entourée de membres actifs, d’artistes talentueux, de personnel bénévole et d’un public fidèle. Parmi eux, Hélène Sechehaye, musicologue de 25 ans, est responsable de mener à bien le projet. Son expérience au sein du label Muziekpublique et ses connaissances dans le milieu des musiques arabes font d’elle la personne adéquate pour relever ce défi qui lui est aussi très personnel. Emre Gültekin, joueur de saz mais aussi excellent ingénieur du son, supervisera et enregistrera les performances. Son ouïe fine et sa sensibilité permettront un album au rendu subtil, reflet du talent des musiciens. Le musicien et cinéaste jordano-yougoslave Karim Baggili mettra à profit sa grande expérience de la scène pour filmer la genèse des enregistrements, les rencontres entre artistes mais aussi leur performance musicale. L’oeil du photographe Dieter Telemans prendra les photos pour le livret qui sera réalisée par Désirée De Winter. Florence Plissart et Pablo Diartinez dessineront les musiciens sur le vif lors des enregistrements.

 

 

À quoi servira la collecte ?

Quelles sont les étapes du projet ?

 

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· Enregistrement

 

La création artistique et les enregistrements débuteront dans le courant du mois de décembre. De ce moment d’échange naîtra une création unique et porteuse de valeurs fortes. L’album sera le fruit des rencontres entre ces musiciens, des diamants qui s’enrichiront mutuellement de leur éclat. L’enregistrement se fera au théâtre Molière, où une technique suffisante et aguerrie est déjà présente, et dont la salle bénéficie d’une acoustique idéale et quasi parfaite pour ce genre de musique.

 

·  Mixage

 

De fin décembre à début janvier aura lieu le mixage, assuré par un professionnel du son et en collaboration avec les musiciens qui souhaitent faire partie du processus et avec l’équipe de Muziekpublique responsable du projet.

 

· Réalisation de la pochette

 

Ensuite, la pochette sera réalisée, comme un kaléidoscope des multiples histoires des musiciens et des morceaux qui auront été créés. Elle servira également d’outil de promotion de leur travail (leurs coordonnées figureront à l’intérieur).

 

·  Sortie du CD

 

Dans le courant du mois de mars sera prévue la sortie du CD. Selon les ressources disponibles, un concert de sortie sera organisé, pour faire honneur aux musiciens et fêter la réussite du projet jusqu’à cette étape.

 

·  Vidéo

 

À la fois pour rendre hommage au projet et pour favoriser le développement de la carrière musicale de ces musiciens en Belgique, il nous semble important de filmer de manière professionnelle les musiciens lors de leurs enregistrements. Nous considérons donc l’aspect vidéo comme une part essentielle du projet. Les réalisateurs que nous avons choisis viendraient filmer deux jours de travail au théâtre Molière.

 

· Concerts

 

Par la suite, le projet pourrait encore se développer en une tournée de concerts des musiciens participants au CD. Ce n’est pas prévu dans le schéma actuel mais cela étant dans nos compétences, nous l’envisagerons dans le cas où tous les musiciens seraient intéressés.

 

 

Budget nécessaire

 

Cachet des artistes (8.000€, dans l’idéal 400€ par musicien, une vingtaine d’artistes)

Frais d’enregistrement : ingénieur du son, mixeur, techniciens et matériel (1.800€)

Réalisation d’une vidéo de promotion (1.800€)

Design pochette et photos du CD (1.200€)

Impression des CD (3.500€, 2000 exemplaires)

Sabam et droits d’auteurs (1.750€)

Promotion (1.500€)

Transports et frais divers (440€)

 

 

En tout, près de 20.000€ seront nécessaires à la confection de l’album. Nous faisons appel à votre générosité pour 12.500€. Estimant que ce genre de projets doit être soutenu également par des fonds publics, nous sommes en bonne voie pour trouver 8000€ de subsides. Mais bien évidemment, plus ce Crowdfunding sera une réussite, plus nous pourrons aller loin dans le projet.

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Muziekpublique

Muziekpublique est une asbl qui défend et promeut les musiques du monde, plus particulièrement celles qui ont un lien avec les musiques acoustiques, traditionnelles, populaires, folk, métissées, classiques, jazz et « nu:trad ». Ce travail se réalise autours de quatre axes de travail : l’organisation de concerts et de cours, la production de cd et de… Voir la suite

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Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose !


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DANIEL LIEBMANN

Vous l’avez certainement lu : le 20 octobre, dans un discours devant le Congrès Sioniste Mondial, Benyamin Netanyahou a déclaré que la destruction des Juifs d’Europe n’était pas un projet découlant de l’idéologie nazie mais aurait été suggérée à Hitler par le Mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini. Le régime nazi n’aurait donc pas eu par lui même d’intention génocidaire si un notable palestinien ne l’avait influencé. Conclusion : les Palestiniens sont pires que les nazis.
Dans le monde entier, y compris en Israël, on a pu lire des mises au point historiques rappelant l’évidence : la mise à mort industrielle des Juifs était bel et bien la conséquence de la politique nazie, sans lien avec le mouvement national palestinien qui n’intéressait pas les nazis, et la rencontre bien réelle de novembre 1941 entre Hitler et le Mufti de Jérusalem, dont on ignore d’ailleurs le contenu, n’en est pas un épisode déterminant. Le peuple palestinien et ses dirigeants – y compris al-Husseini même s’il était effectivement allié au régime nazi – n’ont rien à voir avec le judéocide.

Et si l’éclairage des historiens ne suffisait pas à en convaincre l’opinion publique, la Chancelière allemande Angela Merkel elle-même a eu des mots très justes pour démentir Netanyahou en rappelant l’entière responsabilité de l’Etat allemand : « Nous ne voyons aucune raison de changer notre perception de l’Histoire (…), nous continuons à assumer la responsabilité allemande dans la Shoah. Au nom du gouvernement allemand et mon nom, je peux dire que nous sommes conscients de la responsabilité des nazis dans cette rupture civilisationnelle qu’a constitué la Shoah. Nous sommes convaincus que ceci doit être transmis aux générations à venir, par exemple dans le cadre de l’éducation scolaire. »

En théorie, le débat est donc clos. Mais politiquement il reste beaucoup à dire à propos de la déclaration de Netanyahou qui n’est pas un simple dérapage verbal. Elle s’inscrit en effet dans le récit sioniste et la réécriture de l’histoire à l’oeuvre depuis des décennies en Israël, pays où la Shoah est une véritable religion au sens le plus obscurantiste du terme.

Un autre exemple récent de ce phénomène est la réponse donnée par Netanyahou à la décision de l’Union européenne d’imposer un étiquetage spécifique aux produits fabriqués dans les colonies israéliennes installées dans les territoires palestiniens occupés : pour le Premier ministre israélien, il faudrait y voir une discrimination raciste rappelant les « sombres temps » du boycott des entreprises juives par les nazis. Ce genre de comparaison ne s’applique pas seulement au monde non-juif : après la signature des Accords d’Oslo, il était courant que les responsables du Likoud qualifient de nazi le Premier ministre travailliste Yitzhak Rabin qui avait osé serrer la main de Yasser Arafat, créant ainsi le climat idéologique qui allait rendre possible son assassinat.

Mais c’est évidemment à propos des Arabes en général et des Palestiniens en particulier que l’équivalence avec le nazisme se fait la plus virulente : tour à tour Nasser, Arafat puis Abbas, sans parler des dirigeants du Hamas, ont été présentés comme de nouveaux Hitler. La figure du Mufti de Jérusalem et la signification donnée à sa rencontre avec le Führer servent depuis longtemps de clé de voûte à cette « démonstration ».

Dans son article « Inusable grand mufti de Jérusalem » publié en mai 2010 dans Le Monde Diplomatique, le politologue Gilbert Achcar (auteur notamment de Les Arabes et la Shoah. La guerre israélo-arabe des récits, 2009) a retracé l’origine de la représentation officielle en Israël de ce personnage et des pseudo-recherches qui viennent l’étayer. J’en reprends ci-dessous les grandes lignes.

Amin al-Husseini a joué un rôle dirigeant dans la résistance palestinienne contre la colonisation sioniste dans les années 1920-30. En 1937, la puissance mandataire britannique le condamne à l’exil. Il rejoint en 1941 les puissances de l’Axe, contribue à la propagande nazie et met sur pied les unités bosniaques musulmanes de la SS. Il faut noter que ces unités n’ont pas participé à l’extermination des Juifs. Et surtout : on peut mesurer l’effet réel de son action qui visait à convaincre des combattants arabes de s’enrôler dans le camp fasciste. Seuls 6.300 soldats originaires du monde arabe sont passés par des organisations militaires allemandes, dont à peine 1.300 en provenance de Palestine, de Syrie et d’Irak (les autres provenaient du Maghreb). Dans le même temps, 9.000 soldats palestiniens se sont engagés dans l’armée britannique et 250.000 soldats maghrébins dans l’armée française de libération, fournissant la majeure partie de ses morts et blessés. Ces faits concrets vont totalement à l’encontre de l’adéquation Arabes = nazis.

Mais dès 1945, le mouvement sioniste fait tout ce qu’il peut pour donner au monde l’idée que les Palestiniens, influencés par le Mufti de Jérusalem, ont participé à la machine génocidaire ce qui légitimerait l’établissement d’un État juif sur leur patrie. De nombreux livres, brochures, articles sont publiés pour accréditer cette vision et des démarches sont entreprises, en vain, pour qu’al-Husseini soit jugé à Nuremberg.

Le Mémorial de Yad Vashem, qui matérialise la représentation sioniste de l’histoire, donne une importance démesurée à al-Husseini. L’historien israélien Tom Segev a montré dans Le Septième Million. Les Israéliens et le génocide (2002) que le mur qui lui y est consacré vise à accréditer l’idée d’une convergence entre l’hostilité des Arabes à la colonisation juive et la machine génocidaire nazie. L’Encyclopedia of the Holocaust, publiée en association avec Yad Vashem, consacre au Mufti de Jérusalem un article plus long que ceux qui traitent d’Himmler, de Goebbels ou d’Eichmann.
Dans son ouvrage de 2004, La Nation et la Mort, l’historienne Idith Zertal [1] montre que la propagande israélienne au moment du procès Eichmann à Jérusalem allait également dans ce sens. Le procureur israélien chargé d’accuser Eichmann utilisa sa tribune pour tenter de démontrer la responsabilité du dirigeant palestinien. « Malgré [l’] absence de preuves, le procureur israélien continua à grossir le « rôle » du Mufti dans la planification et la mise en œuvre des crimes nazis, consacrant de précieuses heures d’audience à cette question. La presse israélienne lui emboîta le pas. Sans parler du caractère juridiquement douteux de cette apparition forcée du spectre du Mufti dans la salle du tribunal de Jérusalem où Eichmann et le système nazi étaient mis en jugement, cette manœuvre contribua amplement à la distorsion et à la sous-estimation de l’ampleur et de la signification exceptionnelle des crimes nazis ainsi que de la responsabilité de leurs véritables auteurs. Elle était cependant conforme au caractère politique et didactique spécifique que Ben Gourion voulait imprimer au procès. »
Netanyahou n’a donc rien inventé. Sa déclaration récente est dans le droit fil du récit sioniste.
En déplaçant de Berlin vers Jérusalem le centre de gravité de la destruction des Juifs d’Europe la propagande israélienne produit aussi un autre effet : elle tend à miner le travail de mémoire des Juifs de la diaspora face à leur propre histoire dont les ressorts se situent bien en Europe et non en Israël-Palestine.

À l’heure où une parole génocidaire décomplexée s’exprime au grand jour dans les médias, à la Knesset et dans les rues d’Israël pour en finir avec la question palestinienne, il n’est pas innocent que le Premier ministre du gouvernement de droite le plus extrémiste qu’ait connu ce pays présente une lecture de l’histoire qui pourrait légitimer le basculement du conflit israélo-palestinien vers une barbarie sans limite : contre un ennemi intrinsèquement nazi, tout est permis.

 

Notes

[1Longuement citée dans l’article de Luc Delval « Pauvre Netanyahou » publié sur le site pourlapalestine.be

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