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Archives du 26 janvier 2013
Temps présent en Syrie : feu sur les médecins
http://www.rts.ch/video/emissions/temps-present/4603264-syrie-feu-sur-les-medecins.html
Syrie, feu sur les médecins
Syrie: le loup islamiste sort du bois
On ne parle plus trop de la Syrie depuis que le Mali lui a momentanément volé la vedette dans la catégorie hypocrisie et enfumage. Ça tombe bien car l’image que veulent nous laisser nos chers dirigeants de la Syrie, un combat entre de courageux rebelles aidés de quelques gentils barbus et du support politique de pays affamés de liberté et de démocratie (hé hé, voir cet article) contre l’atroce Assad, a du plomb dans l’aile.
Non pas que Assad se soit soudainement révélé comme un bon démocrate, non c’est un dictateur typique du coin, mais son refus de partir encore réitéré tout récemment s’assied notamment sur le fait que “la rébellion” est constituée de deux groupes que tout sépare mais qui se sont alliés temporairement pour abattre un ennemi commun – Assad. D’un côté les “rebelles légitimes” si on peut dire, qui veulent un changement de régime en Syrie, quelque chose de beaucoup plus “démocratique” et se rendent compte qu’ils ne peuvent l’obtenir que par la force. De l’autre, les jihadistes, islamofascistes, mercenaires et pirates en tous genres plus ou moins regroupés sous la bannière Al-Quaeda, qui veulent créer une nation islamiste pure et dure.
Jusque là rien de nouveau et on était supposé croire que les chefs de ces deux groupes allaient pouvoir trouver un consensus sur l’après-Assad. Mais l’enfumage prend l’eau, car même si on ne peut guère douter de la bonne foi des “rebelles légitimes” il est par contre devenu évident que les islamistes n’ont rien à faire de l’avenir de la Syrie et sont là pour massacrer et piller. Ce qui est normal pour des pirates, quelle que soit leur religion d’ailleurs. A tel point que, dans le Guardian du 17 janvier traitant du champ de bataille d’Aleppo conquis collectivement par les islamiste de Jabhat al-Nusra et les rebelles syriens, un chef de guerre rebelle avouait que “nous les (Al-Nusra, ndt) combattrons le jour qui suivra la chute d’Assad, et d’ici là nous ne collaborerons plus avec eux“. En effet, la milice de Al-Nusra passe son temps à piller les infrastructures publiques de Aleppo, sous le regard horrifié, et pour l’instant impuissant, des rebelles syriens.
Sachant cela, Assad parie sans doute que les deux groupes en viendront à s’entre-tuer bien avant de l’avoir mis à terre, s’il arrive à bien jouer ses dernières cartes – à commencer par le refus définitif de toute idée de capitulation. Cette situation ne semble pas avoir été prévue par les imbéciles du Quai d’Orsay qui vont se trouver mal quand leur rebelle de poulain va leur exploser à la figure… à moins que, comme dans le cas de l’Irak, de la Libye ou encore du Mali, il ne s’agisse là que d’un jeu à tiroirs, d’un jeu de dominos opportuniste où rien n’est ce qu’il semble être?
En effet l’Irak fut attaqué après un montage de fausses “preuves” par l’administration Bush (et, surtout, la CIA) de l’existence d’armes de destruction massive et d’un accord entre Saddam Hussein et Al-Quaeda. Tout ça dans le but d’éliminer SH qui devenait encombrant (toutes ces photos du méchant dictateur serrant les pinces des bons américains et européens…) et récupérer le pétrole irakien. La Libye fut attaquée par Sarko pour se venger de l’humiliation subie lors de la visite de Kadhafi à Paris (grand moment!), enterrer ses histoires de financement de campagne et, tant qu’à faire, récupérer tout ce qui pourrait traîner dans le sous-sol Libyen pour payer les faux frais de ce genre d’opération. Opération qui eut pour effet secondaire de renvoyer vers le Mali, fortement armées, des bandes Touaregs (notamment) ayant auparavant fuit le Mali vers la Libye de Kadhafi et l’Algérie, et nourrissant désormais la force islamiste séparatiste du Nord-Mali que la France combat actuellement. Rebelote. Avec toujours le même résultat: la déstabilisation et le chaos, le spectre de la Charia, et l’omniprésence de représentants des industries du pétrole et de l’armement qui, graissant les bonnes pattes, s’approprient à bon compte les ressources locales pendant que les gens achèvent de crever.
Pour faire court, le système prédateur occidental crée constamment les conditions nécessaires à sa survie. Pour ce faire il a besoin de dictateurs qui pourront, selon les besoins du moment, servir d’alliés ou de boucs émissaires. Il a besoin d’idiots utiles sous la forme de mercenaires islamistes (les terroristes) faciles à acheter et à pointer vers tel ou tel théâtre, dont les actions justifieront ensuite une intervention des pays “démocratiques”. Il a besoin de politiciens corrompus, de médias aux ordres, et de la présence continuelle d’un certain niveau d’anxiété dans sa propre population (terrorisme, chômage, crise financière, grippe, tout est bon) afin d’affaiblir toute pensée critique de masse.
Syrie: manifestations des opposants au régime, prière de ses partisans
25 janvier 2013 à 15:11
Les autorités syriennes se félicitaient vendredi de l’afflux « massif » dans les mosquées après avoir appelé à une prière « d’un million de fidèles » pour le retour de la sécurité dans le pays en guerre, au moment où les opposants manifestaient pour réclamer la chute du régime.
Alors que les deux camps tentaient de mobiliser leurs partisans, les troupes du président Bachar al-Assad pilonnaient Homs, la « capitale de la révolution » dans le centre du pays, pour le 6e jour consécutif, cherchant à écraser les derniers bastions rebelles de cette ville stratégique.
Les médias officiels ont fait état d’une « participation populaire massive » à la prière « réclamant la sécurité pour la patrie », la télévision d’Etat montrant des images de fidèles effectuant la prière hebdomadaire musulmane dans plusieurs mosquées de Damas.
Dans un prêche retransmis à la télévision d’Etat, le cheikh a appelé à prier pour le retour de la sécurité et à implorer Dieu d’éloigner les ennemis de la Syrie, devant des centaines de fidèles.
Et comme chaque vendredi depuis le début de la contestation en mars 2011, des opposants au régime ont entamé des manifestations à travers le pays.
« En Syrie, il y a deux parties en conflit: ceux qui essayent de survivre et un régime qui essaye de les écraser », proclamait une pancarte à Kafr Nabal dans la province d’Idleb (nord-ouest).
De fait, l’aviation a poursuivi ses bombardements sur la périphérie de Damas, visant notamment la banlieue où les rebelles ont installé leurs bases-arrière, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) qui s’appuie sur un réseau de militants et de médecins à travers la Syrie.
Homs, à la pointe de la contestation dès le début du soulèvement en mars 2011 et point névralgique sur la ligne de démarcation entre régime et rebelles, qui tiennent désormais de larges zones dans l’est et le nord du pays, était également sous les bombes, selon l’ONG.
A Saasaa, à une quarantaine de kilomètres au sud de Damas, un kamikaze du Front jihadiste Al-Nosra a fait exploser son véhicule durant la nuit, tuant au moins huit membres des renseignements militaires selon l’OSDH.
Dans le même temps, un second kamikaze a lancé sa voiture contre un barrage de l’armée à proximité, tuant et blessant plusieurs soldats, ajoute l’ONG.
Important problème d’accès aux soins
Et alors que les violences se poursuivent dans le pays, où selon l’ONU 60.000 personnes ont péri en plus de 22 mois, quelque 6.400 nouveaux réfugiés sont arrivés ces dernières 24 heures en Jordanie, selon une porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Melissa Fleming a qualifié de « record » le nombre de réfugiés arrivés en Jordanie, « 30.000 depuis le début du mois ».
L’Union des organisations syriennes de secours médicaux, une organisation de médecins travaillant clandestinement en Syrie, a dénoncé à Paris « l’inaction » de la communauté internationale face aux exactions du régime, soulignant la gravité de la situation médicale dans le pays.
« Des maladies comme la leishmaniose, la tuberculose, sont réapparues. Des enfants ne sont plus vaccinés depuis un, voire deux ans, et c’est une catastrophe nationale », a affirmé le secrétaire général de l’UOSSM, Anas Chaker, assurant que « 90% de l’aide donnée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou la Croix Rouge internationale n’arrive pas aux régions qui en ont besoin ».
Le docteur Chaker a également mentionné les problèmes d’accès aux médicaments, indiquant que « 35 à 40 des 57 usines de médicaments en Syrie se trouvent à Alep » (nord) dévastée par plus de six mois de guérilla urbaine.
« Nous sommes en train de faire le tour des capitales étrangères pour demander un soutien matériel et logistique », a expliqué le Dr Oubaida Al-Moufti, porte-parole de l’UOSSM, dont l’organisation n’a reçu d’aides que de la part de « la France, la Suisse et le Danemark », a-t-il souligné.
« Nous n’avons reçu aucune aide logistique ou financière d’un gouvernement arabe, uniquement des aides individuelles », a-t-il déploré.
voir aussi : réfugiés par milliers