Lettre à Ikea concernant le commerce de franchisés d’IKEA avec les 500,000 colons juifs installés illégalement dans les Territoires palestiniens occupés


Lettre adressée au conseil d’administration d’Inter Ikea systems B.V. Olof Palmestraat, 1NL-2616 LN Delft, Pays Bas, Europe. http://Www.support@ikeaservice.ca http://www.contact.franchisor@inter-ikea.com

5 janvier 2013

Mesdames,Messieurs,

Vous me voyez très préoccupé par la manière peu respectueuse dont votre ’’mystérieux ’’ conseil d’administration a répliqué à la lettre de la journaliste, madame Adri Nieuwhof du 28 décembre 2012.

L’aspect le plus troublant, de cette réponse laconique, concerne,sans nul doute,votre aveu de non responsabilité concernant vos filiales franchisés ayant des opérations commerciales ailleurs qu’en Europe et en Amérique. Ainsi, l’implantation de deux franchises IKEA œuvrant en sol israélien( ville de Netanya et celle de Rishon Lezion) commercent allègrement et sans scrupule,avec les 500,000 colons juifs installés illégalement dans les Territoires palestiniens occupés de la Cisjordanie en violation flagrante avec le droit international et plus particulièrement les Conventions de Genève concernant l’appropriation, par la force militaire, d’un territoire envahi en toute illégalité depuis 1967.

Inter Ikea systems B.V., compagnie à franchises possédant un chiffre d’affaire de près de 30 milliards de dollars en 2012, 338 magasins à grandes surfaces et 154,000 travailleurs-euses répartis dans le monde, n’est pas sans savoir que l’image qu’elle projette a un impact majeur sur les consommateurs partout sur la planète en regard des politiques discriminatoires enfreignant les résolutions onusiennes d’un conflit vieux de 64 ans. En effet, l’image de marque IKEA en Israël est témoin des violations systématiques des droits humains subit par le peuple palestinien, de la politique d’Apartheid pratiquée par le gouvernement israélien au jour le jour se traduisant par des points de contrôles militaires, plus de 500, répartis sur les Territoires Occupés empêchant les villages palestiniens de communiquer et restreignant arbitrairement le déplacement des civils. À ce drame s’ajoute les crimes contre la personne, la destruction d’habitations et des productions d’oliveraies, la restriction de l’eau potable, etc. Nous sommes face à la confusion pour le moins inquiétante lorsque vous évoquez les valeurs éthiques d’IKEA notamment concernant les enfants. Je cite votre politique portant sur ce qui m’apparaît de la pure hypocrisie marketing :

<< Chez IKEA, les enfants sont ceux qui comptent le plus au monde. IKEA croit que tous les enfants ont le droit de vivre leur enfance dans un milieu sain et sécuritaire et d’accéder à une éducation de qualité, peu importe l’endroit où ils vivent dans le monde. C’est pourquoi la Fondation IKEA appuie plusieurs projets visant à offrir aux enfants un meilleur départ dans la vie. 100 millions d’enfants bénéficieront des projets en cours. >>

Je tiens à vous rappeler le dernier rapport des Nations Unies intitulé Situation des droits de l’homme dans les territoires Palestiniens occupés depuis 1967. Ce rapport rendu public en 2011 est disponible pour votre compréhension (en pièce attachée ci-joint) Il dresse un portrait peu enviable de l’oppresseur sur la situation inquiétante des enfants de la Cisjordanie, la Bande de Gaza ainsi que de Jérusalem-Est. Si réellement, telle que vous semblez manifester une sensibilité à l’égard des enfants, vous devriez sévir fermement à l’endroit de vos franchisés israéliens et notamment au niveau politique de l’État d’Israël. Toujours à propos des enfants, la détresse est palpable partout dans l’espace territoriale communément appelé, la Bande de Gaza, véritable prison à ciel ouvert, où s’entassent plus de 1,6 millions de Gazaouies, je vous réfère au document des Nations Unies intitulé : Gaza in 2020, a liveable place ?

Autre élément de votre culture lié à une forme de valeur morale ou éthique. Vous évoquez, dans votre littérature,disponible sur votre site, le modèle égalitaire de la société suédoise. Je vous cite à nouveau :

<< La société suédoise IKEA a été fondée alors que la Suède s’apprêtait à devenir un modèle de société égalitaire où tous, riches et pauvres, étaient protégés. Cette philosophie s’inscrit bien dans la vision d’IKEA. Afin d’améliorer le quotidien du plus grand nombre, IKEA demande à ses clients d’être ses partenaires. Par exemple, en assurant lui-même l’assemblage de ses meubles, le client peut bénéficier de prix plus avantageux. Notre assortiment de produits est sécuritaire pour les enfants et répond aux besoins de toute la famille. Ensemble, nous pouvons donc créer un quotidien meilleur pour tout le monde. >>

L’image marketing d’IKEA semble, par cette approche, accepter à souhaits l’idée de deux poids, deux mesures . Ainsi, fermer les yeux sur la pitoyable situation discriminatoire dans laquelle l’État d’Israël pourfend le droits international bafouant plus de 400 résolutions des Nations Unies depuis maintenant 64 ans en toute impunité. Comment, dans ce contexte,où vraisemblablement, vous optez pour fermer les yeux sur une situation répugnante,votre image de marque ne pas s’accoler à celle de cette nation raciste qu’est devenue Israël aujourd’hui.

En espérant que votre conseil d’administration trouvera des éléments de réflexions, à l’aide des textes disponibles, afin de redresser l’image peu envieuse d’IKEA en Israël et ainsi vous permettre de faire pression sur vos franchisés délinquants ainsi que sur le gouvernement israélien, premier instigateur de ces violations internationales des Conventions de Genève et des résolutions onusiennes votées par forte majorité lors des Assemblées générales annuelles de cette prestigieuse organisme internationale. Par de tels gestes,l’image de marque d’Inter ika systems B.V. sera, à coup sûr, rehaussée pour son courage et sa conviction envers le bien être des enfants.


M. Jean Léger, membre de la Coalition pour la Justice et la Paix en Palestine, Québec.

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Soirée artistique en soutien au peuple Syrien !


Public · Par Mohamed Ouachen
  • Soirée artistique en soutien au peuple syrien !
    Appel aux artistes pour une action de solidarité !Faites vivre votre créativité pour cet évenement !Pour info :La Syrie a donné vie à plus de 30 civilisations différentes. Elle possède plus de 2000 sites archéologiques.La Syrie subit le caprice de nombreux envahisseurs à cause de sa situation géographique entre trois continents: l’Asie, l’Afrique et l’Europe. De son histoire la plus ancienne jusqu’à aujourd’hui, la Syrie a été connue pour sa grande tolérance religieuse. A Doura-Europos, on trouve un document relatant, qu’au début de notre ère, il y avait dans cette ville 14 temples, une synagogue et une église.Des centaines d’églises et couvents ont été bâtis en Syrie.A la conquête islamique, on bâtit de nombreuses mosquées ainsi que d’innombrables écoles coraniques.

    La Syrie a toujours offert une harmonie de vie inter communautaire qui devrait être citée en exemple.Tant de voyageurs, d’artistes, de poètes ou d’archéologues ont traversé la terre de Syrie et l’ont aimée. Sur la terre de Syrie et de Mésopotamie, le royaume Amorrite est considéré comme le premier état dans l’histoire de l’humanité.La Syrie est le berceau des arts, des sciences et des religions. Dès les origines, on y trouve d’anciennes fresques, des sculptures de cultes ou de décoration, un grand savoir dans le domaine des mathématiques, de la philosophie ainsi qu’une mythologie élaborée. Tout ceci contribua à l’éveil des civilisations.Malheureusement la Syrie est aujourd’hui est en pleine révolution et cela depuis presque deux ans. Les bombardements intensifs, les tueries, meurtres successifs,….

    Les populations fuient un peu partout où cela est possible….

    Pour ceux qui restent et pour les blessés, les besoins sont énormes, en médicaments, appareils médicaux, etc…Au cours de cette soirée, nous n’allons pas débattre de cette révolution car ce n’est pas le but de cette rencontre. Non, nous allons tenter de passer une agréable soirée en compagnie de nos chers artistes qui se sont mobilisés pour offrir au peuple Syrien, leur soutien.Je vous remercie de partager cet évènement en solidarité avec ce peuple oublié de tous. Notre objectif principal étant de leur apporter une aide humanitaire.Rendez vous donc le 11 janvier 2013
    au VK

    rue de l’école 76
    1080 Bruxelles
    Info & Resa. :
    02 414 29 07
    0486 70 32 15

    Ouverture des portes à 19h
    Avec restauration et exposition

    Soirée artistique à partir de 20h15 !
    avec ceux qui ont déjà répondu à l’appel :
    . Mohamed Mesbahi
    . Luisa Gherdaoui
    . Anouar Taoutaou
    . Loubna Kaya
    . Bx Stand Up

    Soirée animé par Issam Akel !!

    ——————
    – Récolte sera suivi et cheminé par Aide Sans Frontières –
    http://www.facebook.com/events/142787822531784/?ref=ts&fref=ts

SYRIE. Discours d’Assad : de Paris à Berlin, des réactions outrées


Créé le 07-01-2013 à 07h09 – Mis à jour à 12h26

VIDÉO. Opposition et communauté internationale condamnent l’allocution du président syrien, qui a proposé ce dimanche une sortie du conflit selon ses conditions.

Le président Bachar al-Assad a présenté dimanche 6 janvier une « solution politique » pour mettre fin au conflit.

Le président syrien Bachar al-Assad a proposé dimanche 6 janvier un plan « politique » impliquant son maintien au pouvoir, une solution aussitôt rejetée par l’opposition et la communauté internationale.

Dans sa première allocution en sept mois, Bachar al-Assad s’est montré inflexible, assurant encore une fois que le conflit qui a fait, selon l’ONU, plus de 60.000 morts, n’opposait pas le pouvoir et l’opposition mais « la patrie et ses ennemis » qui souhaitent sa partition.

Paris dénonce un  « déni de réalité »

Le discours du président syrien a provoqué des réactions outrées de la France, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et des Etats-Unis, tandis que le pape Benoît XVI a lancé un appel à un « dialogue constructif ».

La France a ainsi dénoncé lundi 7 janvier « le déni de réalité » du discours du président syrien, et demandé une nouvelle fois son départ du pouvoir. « Ces déclarations qui interviennent peu après la publication par les Nations unies d’un rapport mettant en lumière les exactions commises par son clan, ne trompent personne », assure dans une déclaration Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d’Orsay. « Le départ de Bachar el-Assad reste une condition incontournable de la transition politique, comme le rappelle la Coalition nationale syrienne » (opposition), ajoute-t-il.

Assad « au-delà de l’hypocrisie »

Sur Twitter, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a estimé que les « vaines promesses de réformes » de Bachar al-Assad « ne trompent personne », estimant que le discours du président allait « au-delà de l’hypocrisie ». Berlin a regretté qu’il n’exprime « aucune nouvelle prise de conscience ».

Pour Washington, le discours du président syrien « est une nouvelle tentative du régime pour s’accrocher au pouvoir (…). Son initiative est déconnectée de la réalité », selon la porte-parole de la diplomatie, Victoria Nuland. L’Union européenne l’a exhorté à se retirer pour permettre « une transition politique ».

Depuis le Vatican, où il s’exprimait devant les ambassadeurs du monde entier – , comme le veut la tradition en chaque début d’année – Benoît XVI a lui aussi réagi aux propos de Bachar al-Assad : « Le conflit ne connaîtra pas de vainqueurs mais seulement des vaincus s’il perdure », a affirmé le pape, qui a évoqué « les effroyables souffrances » des Syriens, renouvelant « son appel afin que les armes soient déposées et que prévale le plus tôt possible un dialogue constructif ».

« Plus de 60.000 martyrs »

L’opposition a, de la même façon, rejeté ce plan, accusant le chef d’Etat de vouloir choisir ses interlocuteurs et de chercher à se maintenir au pouvoir. Le porte-parole de la Coalition de l’opposition, Walid al-Bounni, a affirmé, joint par téléphone à Beyrouth, que l’opposition souhaitait « une solution politique, mais l’objectif pour les Syriens est de sortir (M. Assad) et ils ont déjà perdu pour cela plus de 60.000 martyrs (…) ils n’ont pas fait tous ces sacrifices pour permettre le maintien du régime tyrannique ».

Alors que Bachar al-Assad a présenté pour la première fois une feuille de route aussi détaillée pour une sortie de crise, les Frères musulmans syriens, importante force d’opposition, ont estimé dans un communiqué que ce plan ne représentait « rien », qualifiant le dirigeant de « criminel de guerre devant être jugé ».

Devant un parterre de partisans réunis à la maison de la culture et des arts, Bachar al-Assad a appelé à un dialogue pour lequel il a affirmé ne pas avoir trouvé jusqu’à présent de « partenaire ». Depuis qu’a éclaté en mars 2011 une révolte populaire devenue guerre civile, Damas affirme combattre des « terroristes » armés et financés par l’étranger.

« Terroristes »

Refusant de négocier avec « des gangs qui prennent leurs ordres de l’étranger », le président a proposé un plan en trois étapes qui commencera par un engagement des pays finançant les « terroristes » « à arrêter ». Aussitôt après, l’armée cessera ses opérations, a-t-il promis, « tout en conservant le droit de répliquer ».

Dans ces conditions seulement s’ouvrira « une conférence de dialogue national », a-t-il poursuivi. Cette conférence devra rédiger une « Charte nationale » qui sera soumise à référendum, tandis qu’un nouveau Parlement et un nouveau gouvernement émergeront des urnes.

Toute transition doit « se faire selon les termes de la Constitution », a-t-il insisté, en faisant référence à des élections. Samedi, le quotidien libanais pro-syrien « Al-Akhbar » affirmait que Bachar al-Assad posait comme condition sine qua non la possibilité pour lui d’être candidat à sa propre succession en 2014.

« Une véritable guerre menée de l’étranger »

Sur le terrain, au moins 78 personnes, dont 36 civils, 22 rebelles et 20 soldats ont trouvé la mort dimanche, selon un bilan provisoire de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Bachar al-Assad avait prononcé son dernier discours le 3 juin devant le Parlement, et s’était depuis exprimé dans des médias turc puis russe, martelant à chaque fois que son pays faisait face « à une véritable guerre menée de l’étranger » et se posant comme un rempart contre le « terrorisme ».

Son discours intervient alors que le ballet diplomatique semble s’intensifier depuis quelques semaines, notamment dans la région.

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Bachar Al Assad ignore le mécontentement populaire et tente de rassurer fidèles et alliés


Aurélien Pialou

Au cours de ce qui constitue l’événement médiatique du jour, le chef de l’Etat syrien Bachar al Assad s’est prononcé sur la manière dont il souhaitait conduire la Syrie pour lui permettre de surmonter la crise. Trois aspects de son dicours retiennent l’attention.

Nouveau discours, nouvelles promesses
(selon Ali Farzat)

Tout d’abord, la rhétorique. Dans le conflit en cours, il – le président… et ceux qui monopolisent avec lui les moyens de la violence qui s’exerce sur les masses – représente le peuple. Il ne fait que se défendre. Il est attaqué en raison de ses positions, ô combien courageuses, sur la Palestine, qui ne l’ont pas dissuadé, rappelons-le, d’attaquer récemment le camp de Yarmuk et de massacrer les Palestiniens qui y résident. Bref, le diptyque, « je suis la nation » et « la nation syrienne représente le monde arabe légitime », reste plus que jamais d’actualité dans la pensée présidentielle.

Ensuite, le programme. Il est clair. Un pardon circonstancié en fonction de critères obscurs, un dialogue national et un nouveau gouvernement. Précisons bien les termes. Le nouveau gouvernement demeurera sous la conduite du chef de l’Etat. Le dialogue national sera conduit et le pardon prononcé par les services compétents, les moukhabarat.

Enfin, le décorum. Des foules fanatisées qui ne crient pas pour défendre la Syrie, mais pour clamer leur amour de Bachar al Assad. Elles considèrent, mais sous une autre forme qu’en avril 2011, que leur « leader maximo » dispose de toutes les qualités requises pour accéder au titre et à la fonction de « président de l’univers ». Dans les rituels staliniens, il est indispensable de disposer d’une foule galvanisée, prête à s’enflammer quel que soit le discours. On est ici face au même cas de figure. En cela, il faut saluer la constance du président. Son discours d’avril 2011 et celui de janvier 2013 exploitent les mêmes arguments, les mêmes logiques, les mêmes visions, les mêmes méthodes. Le message est clair !

« Ophtalmo, guéris-toi toi-même »
(par Ali Farzat)

Pendant ce temps, la réalité devient chaque jour plus dramatique pour les Syriens, trop souvent occultée par la succession des événements. Elle offre deux faces, radicalement antagonistes.

D’un côté, le message du président et de son régime. Il s’écrit en lettre de sang. Le nombre de morts, objet d’un débat indécent depuis quelque jours, est brutalement passé de 47 à 60 000 morts durant la semaine écoulée. Ce « rattrapage » révèle la difficulté de ceux qui assitent au drame en simples spectateurs à percevoir l’ampleur du carnage. Alors qu’à l’intérieur, tout le monde s’entend pour parler de plus de 100.000 morts, voire peut-être 150.000, reconnaître une telle réalité reviendrait, pour les instances internationales, à reconnaître la faillite de leur approche. Que dire alors d’autres réalités de cette politique défendue et martelée par le président en personne ?  Que dire du million de Syriens et Syriennes torturés, dont quelques uns ne sont sortis des geôles du régime que pour décéder dans les jours suivants, et dont les autres ne se remettront sans doute jamais de cette épreuve, durablement brisés dans leur chair et leur être ? Que dire des quatre millions de Syriens jetés sur les routes par la destruction de leur demeure, grâce au zèle d’une armée qui brûle le pays pour sauver un seul homme, son « dieu », Bachar al Assad ? Faudra-t-il être en mesure de dénombrer les yeux arrachés dans les geôles syriennes par les sbires assadiens, pour comprendre notre aveuglement ? Le message est pourtant clair !

De l’autre côté, le manque de recul dissimule quelques traits qui ne manquent pourtant pas de force. Bien qu’affecté et meurtri, le peuple syrien reste uni dans l’épreuve. Il n’est pas une famille qui ne compte pas de martyrs, morts pour que vive un président dont l’unique souci est de se maintenir. Mais ces mêmes familles, dans leur majorité, participent à l’entraide quotidienne. Dans le chaos syrien, déclenché, maintenu et accru par la seule volonté d’un chef à mille lieues de la réalité, les Syriens font preuve d’un courage sans nom pour s’aider les uns les autres. Aujourd’hui, le lien social qui fait que la Syrie demeure un pays – et qu’elle le demeurera – tient à la solidarité quotidienne entre ses habitants, qui pour loger un proche déplacé, qui pour fournir une couverture, qui pour conduire un blessé vers un espace de soin, qui pour le soigner, qui pour fournir un panier de nourriture… Et ce sont ces Syriens anonymes, grâce à qui la Syrie reste unie après deux ans bientôt de massacres et de tortures, qui sont qualifiés, par la loi de juillet 2012, de « terroristes » !

« Même pas peur… »
(selon Ali farzat)

La Syrie d’aujourd’hui, c’est la rencontre de deux forces. L’une est celle du peuple. L’autre celle d’une mécanique dévastatrice. La première, incarnée dans l’Armée Syrienne Libre, a libéré depuis le mois d’août dernier la majorité des espaces ruraux du pays. Elle a assuré la maitrise des axes dans le Nord du pays. Elle a récupéré de nombreux quartiers dans les villes. De manière évidente, tout espace qui bascule se libère, et aucune force, quelle que soit sa puissance de feu, ne permet de le récupérer. Sur le terrain, le message est donc clair.

Et pourtant, malgré la limpidité de ce message, que fait la communauté internationale ? Successivement, à différents niveaux, elle a envoyé des observateurs qui ont vu le peuple syrien se faire massacrer. Puis elle s’est décidée à deléguer des médiateurs, sans mandat précis et sans capacité de contrainte. On en voit le résultat dans les pérégrinations touristiques de Lakhdar Brahimi, qui, affolé par la dégradation de la situation humanitaire sur le terrain, répète qu’il « faut trouver une solution ». Mais cette même communauté internationale reste paralysée, imputant tour à tour son immobilisme à la complexité de la situation, à l’absence de structuration de l’opposition, aux désaccords prévalant entre les puissances, et au blocage par la Russie et la Chine de tout processus politique. Leur inaction ne dissuade pas ces mêmes pays de poclamer leur « soutien ».

Les Syriens n’attendent que deux choses de notre part. Ils ne veulent ni de corps expéditionaire, ni d’opération militaire. Ils ont démontré, depuis deux ans, leur courage et leur capacité au combat. En revanche, ils attendent toujours les moyens qui leur permettront d’acquérir les armes qui leur font défaut pour contrer la folie destructrice d’un régime aux abois. Et ils demandent que nous cessions de parler, que nous agissions, que nos gouvernements donnent effectivement les sommes qu’ils promettent dans leurs discours, et qu’on les laisse enfin se procurer ce dont ils ont besoin pour assurer leur survie…

Au nom de quoi ces demandes seraient-elles illégitimes? Quel peuple, dans son histoire, n’a pas affronté de temps compliqués ? Si George Washington avait été abandonné sans arme et si un « dialogue » lui avait été imposé, les Etats-Unis auraient-ils aujourd’hui le privilège de vivre libre? Si les Alliés n’avaient pas consenti à fournir les matériels nécessaires pour contrer les forces de l’Axe, l’Europe serait-elle aujourd’hui une terre d’espoir et de droits pour ses citoyens?

A certains moments, il faut que les messages soient clairs!

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Des vidéos jugées trop choquantes par Youtube


Mis à jour à 21h20 2 Commentaires

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme a dénoncé la fermeture de son compte par Youtube à deux reprises, en deux mois. Le site de partage de vidéos parle d’images trop choquantes qui violent sa charte.

Image extraite d'une vidéo amateur tournée à l'est de Damas, le 2 janvier dernier.

Image extraite d’une vidéo amateur tournée à l’est de Damas, le 2 janvier dernier.
Image: Keystone

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) affirme que Youtube a fermé à deux reprises en deux mois son compte. Celui-ci lui sert à mettre en ligne des vidéos montrant des exactions en Syrie.

Youtube estime que les vidéos diffusées par l’OSDH violent sa charte car elles sont « choquantes et peuvent offenser », rapporte l’organisation, déplorant que Youtube n’ait « pas conscience de la valeur de ces vidéos pour témoigner » des atrocités commises en Syrie, en proie depuis 21 mois à un conflit meurtrier.

L’Observatoire accuse des partisans du régime de signaler comme inappropriés, sur Youtube comme sur d’autres réseaux sociaux, les comptes et les pages créées pour dénoncer les exactions commises par les troupes syriennes.

L’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers la Syrie, affirme en outre signaler systématiquement les vidéos les plus violentes en y ajoutant « plus de 18 ans » ou « plus de 21 ans ».

Insoutenables

Alors que l’ONU a récemment dénoncé une « prolifération des crimes de guerre », les vidéos montrant les exactions en Syrie sont de plus en plus insoutenables.

Récemment, l’OSDH a mis en ligne un film montrant des hommes en treillis, des soldats du régime selon l’ONG, lacérant de coups de couteau deux prisonniers, avant de les assommer avec des blocs de béton.

Une autre vidéo, récupérée selon l’OSDH sur un téléphone portable trouvé sur un soldat tué durant des combats à Hama (centre), montre des hommes vêtus de tenues militaires torturant un homme, écorché et émasculé vivant.

L’OSDH recense les victimes du conflit depuis le début en mars 2011 des premières manifestations lancées dans le sillage du Printemps arabe.

Cette ONG basée en Grande-Bretagne s’est imposée comme une source majeure dans la couverture du conflit en Syrie, où les autorités restreignent drastiquement l’accès des médias internationaux. (afp/Newsnet)

Créé: 06.01.2013, 21h20

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