Les viols poussent de nombreuses Syriennes à fuir leur pays


lundi 14 janvier 2013, par La Rédaction

Le viol est une des principales raisons qui pousse des femmes et des jeunes filles syriennes à fuir leur pays, plongé dans un conflit sanglant depuis bientôt 22 mois, selon l’organisation International Rescue Committee (IRC).
Le viol est un « phénomène important et inquiétant de la guerre civile en Syrie », estime l’IRC, ONG basée aux Etats-Unis, dans un rapport publié lundi et intitulé « Syrie : une crise régionale ».
« Au cours de trois enquêtes réalisées par l’IRC au Liban et en Jordanie, des Syriens ont cité le viol comme raison principale de leur fuite du pays avec leur famille », a indiqué l’ONG dans son rapport, appelant à agir d’urgence.
« Beaucoup de femmes et de filles ont raconté avoir été attaquées en public ou chez elles, en général par des hommes armés. Ces viols, parfois collectifs, se déroulent souvent sous les yeux de membres de la famille », selon l’IRC.
Des personnes interrogées par l’IRC ont également indiqué que dans certains cas, les victimes sont enlevées, torturées et tuées.
Les victimes qui survivent à ces attaques en parlent rarement, selon l’IRC, en raison « des normes sociales et du déshonneur que représente le viol pour les (victimes) et leur famille », précise l’IRC.
De nombreuses victimes interrogées par l’IRC ont également évoqué la peur de représailles de la part de leurs assaillants, et la crainte d’être tuées par des membres de leur famille pour laver l’affront, ou contraintes de se marier très jeunes « pour protéger leur honneur », selon le communiqué.
Mais les femmes qui fuient sont privées de suivi médical et de soutien psychologique, et font face à des « conditions de vie dangereuses dans les camps et à un haut niveau de violence domestique ».
Le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) a indiqué vendredi que le nombre de réfugiés syriens enregistrés dans les pays voisins et en Afrique du Nord avait augmenté de plus de 100.000 entre le 11 décembre et le 11 janvier, pour dépasser les 600.000.
L’ONU s’attend à ce que le nombre de réfugiés atteigne 1,1 million d’ici à juin prochain si la guerre civile se poursuit en Syrie. En Syrie même, plus de 2 millions de civils ont été déplacés.
L’IRC a appelé à « une augmentation urgente de (l’aide) de la communauté internationale » face à « un énorme désastre humanitaire », qui « très certainement va durer longtemps ».

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Syrie: une solidarité à géométrie variable


 

Les Syriens n’ont pas eu de répit. 22 mois de guerre civile ont déjà fait plus de 60.000 morts. Le bain de sang continue, l’aide humanitaire a toujours du mal à être acheminée, et la solidarité dont témoignent les Européens est à géométrie variable. En tout cas largement insuffisante, regrette l’eurodéputée verte Hélène Flautre, qui appelle la France à jouer un rôle moteur, comme elle l’a fait au niveau politique, et à accueillir au moins autant de réfugiés que l’Allemagne ou la Suède.

 

Depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011, plus de 60.000 personnes ont été tuées et, selon l’ONU,  le nombre de Syriens enregistrés comme réfugiés dans les pays voisins (notamment en Turquie, au  Liban et en Jordanie) et en Afrique du Nord a augmenté de plus de 100.000 en un mois, pour dépasser les 600.000 personnes. Une situation d’autant plus inquiétante qu’en dépit des précautions prises pour affronter l’hiver, « beaucoup de réfugiés hébergés ou non dans des camps sont confrontés au froid et à l’humidité », souligne le HCR, le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés.

Les pays arabes remplissent leur mission de protection

A la frontière avec la Jordanie, beaucoup arrivent pieds nus, couverts de boue et de neige. Ils se retrouvent entassés avec leurs enfants dans des camps, ravagés par des pluies diluviennes. Désespérés, certains préfèrent retourner en Syrie.

Selon le HCR, la Jordanie, qui compte 176.600 réfugiés syriens, est prête à en accueillir jusqu’à 280.000. Environ 200.000 sont enregistrés au Liban, plus de 153.000 en Turquie, 69.000 en Irak, 13.000 en Egypte, et plus de 5.000 en Afrique du Nord.

L’ Europe ne doit pas rester une forteresse pour les Syriens

Pour l’eurodéputée Hélène Flautre, présidente de la délégation à la commission parlementaire mixte UE-Turquie, qui a visité plusieurs camps à la frontière turque, la  vraie réponse est évidemment politique, aussi bien pour régler la crise humanitaire que pour mettre enfin un terme au conflit . Mais en attendant, alors que les dernières négociations à Genève n’ont pas permis d’avancée significative, la priorité est d’acheminer l’aide de manière plus efficace, en s’appuyant sur les canaux locaux. Et « surtout », insiste la députée européenne du groupe des Verts, d' »accueillir les réfugiés chez nous en Europe ».  

Hélène Flautre explique que ce serait au bureau d’asile européen de faire la tournée des pays, d’évaluer leur capacité d’accueil et de le coordonner, d’harmoniser les divers statuts et assurer les aides, afin de mettre en place une véritable politique d’accueil européenne. Elle souligne que « la France est loin du compte », en comparaison avec des pays comme l’Allemagne ou la Suède.

L’Union doit sortir de l’illégalité

« Il faut que l’Union européenne sorte de l’illégalité », martèle Hélène Flautre, « qu’elle cesse d’empêcher les réfugiés syriens de se rendre sur le territoire européen, en érigeant des barrières et en déroulant des barbelés, comme par exemple à la frontière gréco-turque. Ce ne sont pas des migrants illégaux », insiste-t-elle, « ce sont des réfugiés, et à ce titre ils bénéficient automatiquement du droit de demander protection et asile à l’Union européenne ».

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