Belgique : les prix s’envolent, le pouvoir d’achat diminue encore


SOCIAL sam 12 avr

Le pouvoir d’achat des ménages va encore s’affaiblir cette année. Face à l’inflation galopante, notre portefeuille devient de plus en plus maigre. Et les perspectives pour l’année 2008 ne sont pas roses. Se chauffer et se nourrir coûtera 676 euros de plus à un couple avec deux enfants. L’addition sera de 330 euros supplémentaires pour une personne isolée. Les dépenses alimentaires et énergétiques passent ainsi de 16,6% à 18,1% des revenus cette année.

C’est ce qui ressort d’une étude sur la hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques menées par Olivier Derruine, économiste au service d’étude de la CSC, répercutée ce samedi dans La Libre Belgique. Tout en affirmant que ces chiffres doivent être pris avec prudence « étant donné la pauvreté des données disponibles », le chercheur estime que le constat de la Banque nationale qui « a prétendu que l’effet des hausses de prix était relativement limité », « doit être revu ».

L’étude révèle également que l’inflation est plus forte proportionnellement en Belgique que la moyenne européenne. Ce sont les pays de l’Est qui ont récemment rejoint l’Union européenne qui souffrent davantage encore de l’inflation. Les trois pays Baltes font même face à une envolée des prix réellement dramatique, constate le chercheur.

Cette augmentation du coût de la vie entraîne de nouveaux modes de consommation. Certains consommateurs se veulent plus économes. Certains n’hésitent pas à se rendre au marché ou dans des magasins de seconde main pour acheter leurs vêtements. Tandis que d’autres attendent les soldes avec impatience. Quelques-uns trient leurs achats de manière à contrôler leurs dépenses. Les commerçants eux-mêmes perçoivent les changements d’attitude de leurs clients.

Le nettoyage ethnique de la Palestine – Ilan Pappe


Nettoyage ethnique- Ilan Pappé

A la fin de 1947, la Palestine compte près de 2 millions d’habitants : un tiers de Juifs, deux tiers d’Arabes. La résolution 181 des Nations unies décide sa partition en deux Etats : l’un doit être presque exclusivement peuplé d’Arabes ; dans l’autre, les Juifs seraient légèrement majoritaires.

Un an plus tard, c’est un Etat à très forte majorité juive, Israël, qui occupe 78 % de la Palestine. Plus de 500 villages ont été rasés, de nombreuses villes ont presque entièrement perdu leur population arabe. Et 800 000 Arabes palestiniens originaires des territoires qui font désormais partie d’Israël peuplent des camps de réfugiés hors de ses frontières.

A en croire l’historiographie israélienne traditionnelle, cette situation serait la résultante imprévisible, involontaire, des aléas d’un conflit armé : la « première guerre israélo-arabe ».

Mais Ilan Pappe en donne ici une explication bien différente. A l’aide de documents d’archives, de journaux personnels, de témoignages directs, il reconstitue en détail ce qui s’est vraiment passé à la fin de 1947 et en 1948, ville par ville, village par village. Apparaît alors une entreprise délibérée, systématique, d’expulsion et de destruction : un « nettoyage ethnique » de la Palestine.

En quelques mois, forts de leur supériorité militaire, de leur accord secret avec le roi de Jordanie, de la passivité complice des soldats britanniques et de l’impéritie de l’ONU, les dirigeants du mouvement sioniste ont organisé le « transfert », par la violence et l’intimidation, d’une population arabe plutôt pacifique, sans défense, abandonnée de tous.

A la veille du soixantième anniversaire de la création de l’Etat d’Israël, ce livre passionnant vient rappeler que la résolution du problème des réfugiés doit être la pierre angulaire de toute tentative de paix dans la région.

* Ilan Pappe est l’un des « nouveaux historiens » israéliens, connu pour sa critique des politiques d’Israël à l’égard des Palestiniens. Parmi ses ouvrages traduits en français : La Guerre de 1948 en Palestine. Aux origines du conflit israélo-arabe (La Fabrique, 2000), et Une terre pour deux peuples. Histoire de la Palestine moderne (Fayard, 2004).

Traduit de l’anglais par Paul Chemla. Fayard, 2008 396 p.
ISBN : 9782213633961

Un bol d’air avec le narguilé à oxygène


Une cliente du bar du casino de Deauville, dans le Calvados, tente le narguilé à oxygène. : Stéphane Geufroi

Stéphane Geufroi)

Dans deux mois, plus question d’en griller une au restaurant et dans les bars. À la place de la nicotine, vous prendrez bien une bouffée d’oxygène…

« à consommer sans modération. » L’oxygène à la place de la fumée de cigarette. C’est l’idée du bar du casino Barrière de Deauville (Calvados) pour parer à la mise en place de la loi antitabac, qui prendra effet en janvier 2008. L’idée ? Mettre à disposition des clients un narguilé à oxygène, le « Narguilox ». On ne change pas les habitudes ni les gestes de la chicha classique, la pipe à eau orientale, juste le contenu.

« On y trouve tous les avantages ludiques et conviviaux, sans les inconvénients liés au tabac et au monoxyde de carbone », explique Éric Cavillon, directeur général du casino. En verre soufflé à la main, avec de vrais tubes à chicha, le narguilé diffuse de l’oxygène dans de l’eau. « Pour parfumer le tout, on y ajoute des huiles essentielles naturelles. » Au choix, onze parfums : eucalyptus, ambre, ambiance festive, aphrodisiaque… En bref, ça sent bon et ça fait du bien. Aucun danger d’ivresse. « Tout au plus un effet euphorisant », assure Éric Cavillon.

« Ça me donne la pêche »

Pour décompresser, se vider la tête, il n’y a qu’à s’installer dans un fauteuil, tirer deux ou trois bouffées d’oxygène parfumé aux huiles essentielles. « Après avoir inhalé vingt minutes, je me sens toute zen, voire éveillée pendant plusieurs heures, raconte Valérie, cliente et utilisatrice du Narguilox à Deauville. Je ne sais pas si c’est psychologique, mais en tout cas, ça me donne la pêche. »

L’idée de l’utilisation de l’oxygène comme technique d’amélioration du bien-être dans les villes semble créer de grandes perspectives commerciales. Très populaire au Japon et aux États-Unis, ce nouveau marché « de la détente » se développe petit à petit en France. Avec la mise en application de la loi anti-tabac, il pourrait même connaître un boom dans les dix années à venir. « Cela ne remplacera pas la cigarette, mais ça peut aider à patienter », reconnaît Éric Cavillon.

Autre clin d’oeil aux fumeurs en mal de nicotine : le casino de Deauville a installé deux larges cabines arrondies, sortes de cabines téléphoniques. Elles permettent de fumer sans gêner le voisin. « Ça ne fait pas fumoir. La fumée est aspirée par extracteur. Du coup, cela ne sent pas le tabac froid. »

En attendant, pour les plus courageux, payez-vous plutôt un voyage à la montagne et partez en rando… Mêmes effets, avec les paysages en plus.

Linda BENOTMANE.
Source

53 jours de grève de la faim pour son bar à narguilé


Bientôt deux mois de jeûne : Abdel El-Ahmer a perdu 18 kilos. Il demande une indemnisation pour son bar à narguilé, à la suite de l’interdiction de fumer dans les lieux publics.

53e jour de grève de la faim aujourd’hui pour le patron d’un bar à narguilé à Paris.

Abdel El-Ahmer a perdu 18 kilos depuis le 16 février dernier. Ce père de 3 enfants n’est pas contre le décret anti-tabac, mais il attend les aides à la reconversion promises par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.

Avec l’interdiction de fumer dans les bars et restaurants, il a perdu 70% de son chiffre d’affaires. Il est passé d’une petite trentaine de narguilés par jour à 5 aujourd’hui et les pâtisseries dans le frigo s’accumulent.

Face à l’absence de réponse, il a cessé de s’alimenter. Et Abdel el-Ahmer prévient : s’il ne reçoit pas de réponse avant la fin de la semaine, il envisage de faire une grève de la soif.

Abdel El-Ahmer explique qu’il s’agit d’un « combat personnel. J’essaye de m’en sortir, qu’ils m’indemnisent, c’est la dernière solution qu’il me reste. Je pense à ma petite famille, comment vont-ils faire pour vivre ? On a demandé le RMI, la CMU, c’est vraiment une détresse. Beaucoup de questions se posent, on n’a pour l’instant reçu aucune réponse concrète ».

Il ne comprend pas que « les bars à cigares aient encore le droit à la fumée et pas nous », alors que, pensant pouvoir contourner la loi, il est devenu « club privé » le 31 décembre dernier, commme une quinzaine de bars à chicha parisiens.

Une situation que les policiers ont eu du mal à cerner : un jour ils lui disaient qu’en tant que club privé il n’était pas verbalisable, le lendemain ils lui disaient le contraire. En effet, les clubs privés et les associations sont aussi soumis à la loi sur l’interdiction de fumer.

Sa femme, Christine, qui travaille également dans l’entreprise familiale, demande que « l’Etat prenne contact avec lui pour lui dire de cesser sa grève de la faim, pour nous dire qu’on nous laisse travailler jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée : soit nous reconnaître en tant qu’établissement tel que, soit nous indemniser. Quelque chose d’humain et de logique ».

Il y a en France environ 800 bars à narguilé, dont à peu près 250 à Paris et 100 en banlieue, pour un total de 4000 personnes. Un tiers des bars à chicha ont fermé leurs portes depuis le début du mois de janvier (mais très peu pour dépôt de bilan, la majorité attendant de voir ce qu’il va se passer).

9 avril 1948 : Deir Yassin


Il y a soixante ans se produisit le massacre de Deir Yassin. C’est le seul que l’entité sioniste ait jamais avoué, mais grâce aux nouveaux historiens, tant palestiniens qu’israéliens, la lumière se fait sur les massacres qui ont entouré la naissance d’Israël. Voir Illan Pappé, le nettoyage ethnique de Palestine chez Fayard et d’autres dont je vous parlerai plus tard.