Pappé/Chomsky : « Le champ du possible », entretiens


Frank Barat – Contreinfo

Noam Chomsky et Ilan Pappé sont deux intellectuels qui n’ont jamais hésité à nourrir de leurs vues la question israélo-palestinienne. Frank Barat les a interviewés et a croisé leurs réponses sur les derniers développements du conflit. La force de cet entretien, ce n’est pas tant l’analyse politique du conflit mais bien la volonté des deux auteurs de dégager des perspectives susceptibles de faire taire la guerre et d’en dégager un « champ du possible ».

Présentation de l’ouvrage par Frank Barat

Bien des gens se posent des questions sur le conflit israélo-palestinien sans pouvoir trouver de réponses. Ils entendent des choses très différentes et contradictoires et ont du mal à se faire un avis clair sur la situation.

C’est malheureusement aussi l’un des problèmes inhérent à ce conflit. Les contre-vérités, la manipulation des médias et la propagande des gouvernements posent un voile sur la réalité de la situation dans cette partie du monde empêchant ainsi les gens de s’impliquer et d’agir. J’ai donc voulu, en interviewant deux des auteurs les plus respectés et lus sur ce sujet – Noam Chomsky et Ilan Pappe – que chacun puisse se faire sa propre opinion sur des questions aussi variées que complexes.

J’ai envoyé les mêmes questions à Noam Chomsky et Ilan Pappe qui à aucun moment n’ont eu connaissance des réponses de l’autre. Ils en ont seulement pris connaissance au moment où les interviews ont été terminées.

Frank Barat est né en 1977 en France et réside depuis de nombreuses années au Royaume-Uni. Il milite au sein de différentes associations dont Palestine Solidarity Campaign London et Israeli Committee Against House Demolition UK. Également réalisateur d’un documentaire intitulé Nine Days in Palestine, il écrit régulièrement des articles pour Counterpunch.org, Zmag et The Palestine Chronicle.

Extrait

Frank Barat : Le terme apartheid est de plus en plus utilisé par les organisations non-gouvernementales pour décrire les actions israéliennes envers les Palestiniens (à Gaza, les TPO mais aussi en Israël même). La situation en Palestine et Israël est-elle comparable à l’apartheid en Afrique du Sud ?

Ilan Pappé : Il existe des points communs mais également des différences. L’histoire coloniale porte en elle de nombreux chapitres communs et certains aspects de l’apartheid se retrouvent dans la politique qu’Israël mène contre sa propre minorité palestinienne et contre les habitants des territoires occupés. Certains aspects de l’occupation sont malgré tout pires que la réalité de l’apartheid sud-africain et certains autres aspects dans le quotidien des citoyens palestiniens en Israël ne sont absolument pas comparables à ce que fut l’apartheid. Le point de comparaison essentiel est pour moi l’inspiration politique. Le mouvement anti-apartheid, l’ANC, les réseaux solidaires construits au fil des années en Occident, devraient inspirer une campagne pro-palestinienne plus précise et plus efficace. C’est pour cela que l’histoire de la lutte anti-apartheid doit être apprise plutôt que de s’appesantir à comparer le sionisme avec l’apartheid.

Noam Chomsky : Il ne peut y avoir de vraie réponse à cette question. Il existe des similarités et des différences. En Israël même, il y a de réelles discriminations mais on est très loin de l’apartheid de l’Afrique du sud. Dans les Territoires Occupés, l’histoire est tout autre. En 1997, j’ai prononcé un discours d’ouverture à l’Université Ben Gourion dans le cadre de l’anniversaire de la guerre de 1967. J’ai lu un paragraphe lié à l’histoire de l’Afrique du Sud. Aucun commentaire n’a été nécessaire.

la suite ici

Bruxelles : Manifestation nationale contre les massacres de Gaza


Dimanche 11 janvier à 14h

Bruxelles – Gare du Midi

Stop aux massacres à Gaza ! Le silence tue !

Stop à l’embargo contre les Palestiniens

Stop à la violence contre tous les civils

Stop à l’impunité

Suspension des accords UE-Israël

Premières organisations signataires : 11.11.11, Aardewerk, ACW-Wereld solidariteit, Alliance for Freedom and Dignity, Artistes contre le Mur, Association Belgo-Palestinienne, Association Culturelle Joseph Jacquemotte, Broederlijk Delen, CADTM, CNAPD, CNCD–11.11.11, COCAB, CODIP, Collectif Présence Musulmane Belgique, Comité Surveillance Otan, XComité Verviers Palestine, Communauté Palestinienne de Belgique, ECOLO, Federatie van Marokkaanse Verenigingen, FGTB-ABVV, FOS – Socialistische Solidariteit, Friends of the Earth Vlaanderen & Brussel, Gents Actieplatform Palestina, Génération Palestine, Groen!, Groupe Palestine–Santé, Initiatief Cuba Socialista, Intal, Institutions et Associations musulmanes de Belgique, Jeunes FGTB, KP,LCR, LeCoTo, LEF, Ligue Islamique Interculturelle de Bruxelles, LSP-PSL, MIR–IRG, Mosquées de Belgique, Mouvement Chrétien pour la Paix (MCP), Mouvement Citoyen Palestine, Mouvement ouvrier Chrétien (MOC), Oxfam Solidariteit-Solidarité, Oxfam Wereldwinkels, Oxfam Magasins du Monde, Pax Christi Vlaanderen, PC Wallonie-Bruxelles, Présence et Action Culturelles, PJPO Ittre, PJPO Brabant Wallon, PVDA-PTB, SAP, Service civil international, Solidarité mondiale, Solidarité Socialiste, t Uilekot, Une Autre Gauche, Union liégeoise pour le défense de la paix, Vlaams Palestina Komitee, Vrede vzw, Werkplaats voor Theologie en Maatschappij, Vrouwen in ’t Zwart, …

Contact presse :

Association Belgo-Palestinienne (FR) 02/223.07.56 abp.eccp@skynet.be

Vrede vzw (NL) 09/233.46.88 vrede@vrede.be

Comprendre la catastrophe de Gaza


source
jeudi 8 janvier 2009 – 06h:51

Richard Falk – The Huffington Post
Ce que ce contexte nous suggère avec force, c’est qu’Israël n’a pas lancé ses attaques dévastatrices, le 27 décembre, seulement pour arrêter les roquettes, ou en représailles, mais aussi pour toute une série de raisons non reconnues officiellement.

Le peuple de Gaza est gravement persécuté pour des raisons éloignées des questions de roquettes et de sécurité à la frontière…

Pendant 18 mois, l’ensemble du million et demi d’habitants de Gaza a été soumis à un blocus punitif imposé par Israël, et à de multiples et traumatisants défis à la normalité d’une vie quotidienne. Une lueur d’espoir était apparue il y a six mois quand une trêve négociée avec les Egyptiens a permis un réel cessez-le-feu qui a réduit les victimes israéliennes à zéro, malgré des tirs périodiques inoffensifs de roquettes artisanales tombant près du territoire israélien, et suscitant sans aucun doute une inquiétude dans la ville frontalière de Sderot. Pendant ce cessez-le-feu, la direction du Hamas à Gaza a proposé à maintes reprises de prolonger la trêve, proposant même une trêve pour une période de dix ans, et elle s’est déclarée réceptive pour une solution politique basée sur l’acceptation des frontières d’Israël de 1967. Israël a ignoré ses initiatives diplomatiques et n’a pas, de son côté, respecté l’accord de cessez-le-feu qui impliquait des assouplissements au blocus qui réduisait à une quantité infime les produits alimentaires, les médicaments et le carburant qui pouvaient entrer dans Gaza.

Israël a également refusé le visa de sortie à des étudiants détenteurs d’une bourse étrangère, à des journalistes gazaouis comme à des représentants estimés d’ONG. En même temps, Israël rendait de plus en plus difficile l’accès de Gaza aux journalistes, et j’ai moi-même été expulsé il y a quinze jours alors que je venais en Israël pour remplir ma mission d’observateur des Nations unies pour le respect des droits humains en Palestine occupée, c’est-à-dire, en Cisjordanie et Jérusalem-Est, ainsi qu’à Gaza. Il est clair qu’avant la crise en cours Israël a usé de son autorité pour empêcher des observateurs crédibles de rédiger des rapports justes et véridiques sur une situation humanitaire désespérée et déjà révélée, crise qui provoquait de graves dégradations dans les conditions physiques et la santé mentale de la population gazaouie, à noter plus particulièrement la malnutrition chez les enfants et l’absence d’établissements de soins pour ceux qui souffrent de diverses maladies. Les attaques israéliennes visaient déjà une société qui connaissait une situation grave après un blocus maintenu pendant 18 mois.

Comme toujours quand il s’agit d’un conflit sous-jacent, certains faits qui ont une incidence sur la crise actuelle restent flous et contestés, mais l’opinion américaine particulièrement reçoit des informations qui sont filtrées à 99% par des lentilles médiatiques pro-israéliennes. Le Hamas est accusé d’avoir rompu la trêve par son prétendu refus de la renouveler et la soi-disant intensification des tirs de roquettes. Mais la réalité est plus trouble. Il n’y a eu aucune attaque notable de roquettes depuis Gaza durant le cessez-le-feu jusqu’au jour où Israël a lancé une attaque, le 4 novembre dernier, prétendument dirigée contre des militants palestiniens dans Gaza, tuant plusieurs Palestiniens. C’est à ce moment-là que les tirs de roquettes depuis Gaza se sont intensifiés. Et encore, c’est le Hamas, et à de nombreuses occasions, qui a demandé publiquement à prolonger la trêve, des appels jamais entendus, et encore moins pris en compte, par la bureaucratie israélienne. Au-delà de cela, le fait d’imputer tous les tirs de roquettes au Hamas n’est pas davantage convaincant. Différentes milices indépendantes opèrent dans Gaza, certaines comme les Brigades des Martyrs d’al-Aqsa soutenues par le Fatah sont anti-Hamas et pourraient même envoyer des roquettes pour provoquer ou justifier des représailles israéliennes. Il est confirmé que lorsque le Fatah – soutenu par les USA – contrôlait les structures de direction de la bande de Gaza, il avait été incapable de faire cesser les attaques de roquettes malgré un effort concerté pour y parvenir.

Ce que ce contexte nous suggère avec force, c’est qu’Israël n’a pas lancé ses attaques dévastatrices, le 27 décembre, seulement pour arrêter les roquettes, ou en représailles, mais aussi pour toute une série de raisons non reconnues officiellement. Il était évident pendant les quelques semaines qui ont précédé les attaques israéliennes que les dirigeants militaires et politiques préparaient l’opinion à des opérations militaires d’envergure contre le Hamas.

Le moment des attaques semble avoir été provoqué par une série de considérations : par-dessus tout, l’intérêt des rivaux politiques en Israël, le ministre de la Défense Ehud Barak et la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, à montrer leur ténacité avant les élections nationales de février – qui seront peut-être reportées jusqu’à la fin des opérations militaires. De telles démonstrations de force par Israël ont déjà été une caractéristique des campagnes électorales israéliennes par le passé, mais plus spécialement encore cette fois-ci avec un gouvernement qui a été efficacement contesté par le politicien militariste notoire d’Israël, Benjamin Netanyahu, pour sa prétendue incapacité à assurer la sécurité. Renforcer ces motivations électorales, c’est ce que visaient les légères pressions discrètes venant des responsables militaires israéliens pour se saisir de l’occasion de Gaza, afin de faire oublier leur échec dans l’anéantissement du Hezbollah par la guerre dévastatrice du Liban en 2006, échec qui à la fois a terni la réputation d’Israël en tant que puissance militaire et a conduit à une large condamnation internationale d’Israël en raison des bombardements intenses de villages libanais sans défense, de l’usage disproportionné de la force et de celui, étendu, des bombes à sous-munitions sur des secteurs à forte population.

Des commentateurs israéliens, estimés et conservateurs, vont plus loin. Par exemple, pour l’éminent historien, Benny Morris écrivant dans le New York Times il y a quelques jours, la campagne sur Gaza se rapporte à un stade plus profond d’une appréhension qu’il compare à l’humeur sombre de l’opinion qui a précédé la guerre de 1967, quand les Israéliens se sentaient sérieusement menacés par la mobilisation arabe à leurs frontières. Morris souligne que malgré la prospérité israélienne de ces dernières années et une relative sécurité, plusieurs facteurs ont conduit Israël à agir hardiment dans Gaza : la perception d’un refus persistant du monde arabe à accepter l’existence d’Israël comme une réalité établie, les menaces incendiaires proférées par Mahmoud Ahmadinejad en même temps que la volonté supposée de l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, la mémoire de l’Holocauste qui s’estompe combinée avec une sympathie grandissante en Occident pour la situation palestinienne, et la radicalisation de mouvements politiques à la frontière d’Israël sous la forme du Hezbollah et du Hamas. Effectivement, Morris prétend qu’Israël tente, en anéantissant le Hamas à Gaza, d’envoyer ce message plus large à toute la région, que rien ne l’arrêtera pour faire respecter ses prétentions à la souveraineté et à la sécurité.

Deux conclusions se dégagent : le peuple de Gaza est gravement persécuté pour des raisons éloignées des questions de roquettes et de sécurité à la frontière, il s’agit plutôt apparemment d’améliorer les chances électorales des dirigeants actuels confrontés à une défaite, et de faire savoir à d’autres dans la région qu’Israël usera d’une force écrasante dans le cas où ses intérêts seraient en jeu.

Qu’une telle catastrophe humaine puisse se produire avec un minimum d’intervention extérieure montre aussi la faiblesse du droit international et des Nations unies, comme elle montre les priorités géopolitiques des acteurs importants. Le soutien passif du gouvernement des Etats-Unis à Israël, quoi qu’il fasse, est aussi un élément critique, comme ce fut le cas en 2006 quant Israël a lancé son agression contre le Liban. Ce qui est moins évident, c’est que les principaux voisins arabes, l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, avec leur hostilité extrême envers le Hamas qu’ils estiment soutenu par l’Iran, leur principal rival, soient prêts également à se tenir à l’écart, alors que Gaza est si violemment agressée, certains diplomates arabes allant même jusqu’à imputer les attaques à la désunion palestinienne et au refus du Hamas d’accepter l’autorité de Mamoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne.

Les habitants de Gaza sont victimes de la géopolitique dans sa forme la plus inhumaine : aboutissant à ce qu’Israël lui-même appelle une « guerre totale » contre une société essentiellement sans défense, qui manque de toute capacité défensive militaire quelle qu’elle soit, et est totalement vulnérable face aux attaques israéliennes de bombardiers F-16 et d’hélicoptères Apache. Ce que cela signifie, c’est que la violation flagrante du droit humanitaire international, tel que stipulé par la Quatrième Convention de Genève, est tout doucement mise de côté pendant que le carnage se poursuit et que les cadavres s’empilent. De plus, cela veut dire que les Nations unies se révèlent une fois de plus impuissantes quand ses principaux membres n’ont pas la volonté politique de protéger un peuple soumis à l’usage illégal de la force à grande échelle.

En fin de compte, cela veut dire que l’opinion peut hurler et défiler à travers le monde, le meurtre va se poursuivre comme si de rien n’était. L’image qui nous est montrée de Gaza, jour après jour, est une image qui exige un engagement renouvelé pour le droit international et l’autorité de la Charte des Nations unies, à commencer ici aux Etats-Unis, et spécialement avec une nouvelle direction qui a promis des changements à ses citoyens, notamment une démarche moins militariste pour sa direction diplomatique.

Voir aussi : Le silence mortel des Arabes :

« Le 9 décembre, Falk a déclaré clairement et avec force : « Un effort urgent doit être fourni aux Nations unies pour mettre en œuvre la norme reconnue de la responsabilité de protéger une population civile qui est punie collectivement par des politiques qui s’assimilent à un crime contre l’humanité. » […]

Falk a également insisté pour que la Cour pénale internationale des Nations unies enquête sur le comportement et les actes d’Israël afin de « déterminer si les dirigeants politiques israéliens et les commandants militaires responsables du siège de Gaza, doivent être inculpés et poursuivis pour violations du droit pénal international. » »

Richard Falk est rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme.
2 janvier 2009 – The Huffington Post – traduction : JPP

Si j’étais un palestinien


lundi 5 janvier 2009 – 06h:28

Yossi Sarid – Haaretz

J’ai parlé cette semaine avec mes étudiants de la guerre de Gaza dans le cadre d’un cours sur la sécurité nationale. Un étudiant qui s’était montré plutôt conservateur, a accepté la discussion (l’opinion générale de ces étudiants est légèrement de droite) et il a réussi à me surprendre. Sans vouloir me provoquer, il a ouvert son cœur et il a avoué : « Si j’étais un jeune Palestinien, je combattrais férocement les Juifs même par le biais de la terreur. Quiconque dit autre chose est un menteur ».

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Transport de blessés dans l’hôpital Shifa de Gaza – Photo : AFP

Son discours me semble familier, je l’avais déjà entendu. Soudain, je me suis souvenu : il y a une dizaine d’années, ces mots ont été prononcés par notre ministre de la Défense actuel, Ehud Barak.

Gideon Levy, journaliste d’Haaretz, lui avait demandé alors qu’il était candidat au poste de Premier ministre, ce qu’il ferait s’il avait été né palestinien et Barak a répondu franchement : « J’adhèrerais à une organisation terroriste ! »

Cette opinion ne peut pas être la mienne. Le terrorisme par des individus, par des organismes ou des Etats a toujours pour but de faire des victimes parmi une population civile innocente. Non seulement le terrorisme est aveugle parce qu’il touche l’innocent comme le pécheur mais il élargit également le cercle de la violence : notre sang est sur leurs têtes et leur sang est sur nos têtes. Et quand un compte portant sur le sang des innocents est ouvert, qui peut payer dans son intégralité, et quand ?

Je déteste tous les terroristes dans le monde, quelle que soit la finalité de leur combat. Toutefois, je soutiens toute révolte civile active contre toute occupation, et Israël est parmi les occupants, le plus méprisable. Cette révolte est à la fois plus juste et plus efficace, et elle est révélatrice de son caractère humain. Mais peut-être suis-je trop vieux pour comprendre les buts d’un terroriste.

Mais il faut noter que si un jeune et normal étudiant a eu cette réponse spontanée, qui est différente de mon opinion, et si cette réponse est aussi sortie de la bouche d’un général de corps d’armée israélienne [Ehud Barak], alors chacun doit s’interroger quand son enfant prend le mauvais parti.

Si les choses étaient inversés, notre enfant bien aimé serait forcément un maudit terroriste parce qu’il est de la troisième ou de la quatrième génération de refugiés sous occupation et oppression et alors d’où viendra le salut ? Cet enfant, lui, n’a rien à perdre sinon ses chaînes.

Et nous, père et mère, ayant pour seule consolation sa photographie de shahid ou martyr affichée sur le mur, nous resterons à pleurer la disparition de cet enfant parce qu’il ne reviendra jamais nous revoir ni revoir la terre de sa naissance. Pouvions-nous l’empêcher de réaliser son plan ? Pouvions-nous le faire revenir ? Pouvions-nous ne pas comprendre ce qu’il ressentait ? Et ce que Ehud Barak a déclaré en son temps, serions-nous incapables de le comprendre nous aussi ?

Les jeunes qui n’ont pas d’avenir, renoncent facilement à leur futur qu’ils ne peuvent percevoir à l’horizon. Leur passé dans la crasse et la pauvreté et leur présent maudit de chômeurs bouchent toute ouverture d’espoir : leur mort est préférable à leur vie et leur mort est encore préférable à notre vie d’oppresseurs, c’est ainsi qu’ils ressentent les choses. Depuis le jour où ils sont nés au jour où ils quittent cette terre, ils voient leur patrie devant eux et qu’ils ne verront qu’en tant que peuple libre.

Il n’y a pas de bons et de mauvais peuples, il n’y a que des dirigeants qui se comportent de manière responsable ou de manière démente. Et maintenant nous combattons ceux qui auraient fait la même chose que nous si nous avons été à leur place pendant 41 années et demie !

2 janvier 2008 – Haaretz – Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.haaretz.com/hasen/spages…
Traduit de l’anglais par D. HACHILIF
source

Solidarité avec le peuple palestinien


Le massacre perpétré contre le peuple palestinien s’intensifie. L’armée israélienne transforme Gaza en une plaie géante, attaquant de toutes parts et utilisant des bombes géantes contre la population civile.

Le but d’Israël n’est pas seulement le Hamas. Tzippi Levni l’a clairement dit. Ce que le gouvernement israélien veut, c’est détruire toute possibilité de résistance chez le peuple palestinien, toute possibilité de dire non à ce qui se prépare par la suite.

Israël veut épurer les territoires qu’il occupe de toute présence palestinienne. Le retour au vocabulaire découlant du mot  » transfert  » est très clair. La ministre israélienne des Affaires étrangères n’a-t-elle pas mentionné la nécessité de créer un Etat purement juif ? Et la poursuite de la construction du mur de la honte et de la ségrégation n’est-elle pas, elle aussi, explicite ?

Nous avions, depuis le retour de Georges W. Bush à la maison blanche, attiré l’attention sur ces projets et sur l’aide accordée à leur réalisation par les conservateurs étasuniens qui parlaient de chasser vers le désert du Golfe arabique, y compris vers l’Irak, entre 200 000 et 300 000 familles. Notre inquiétude s’est renforcée à la suite de l’agression israélienne contre le Liban en 2006 et, avant cela, de la parution d’un livre,  » La Dernière croisade « , dont l’auteure, Barbara Victor, faisait mention du plan qui se prépare afin de chasser les Palestiniens de leur terre natale.

La Palestine, aujourd’hui, subit les conséquences de ce nouveau plan diabolique, exprimé sans vergogne par les responsables israéliens. Elle a besoin d’une solidarité agissante de la part des peuples épris de paix. Elle a besoin d’aide afin de faire face à ce nouveau plan dont les suites auront des répercussions sur toute la Planète.

Dites non au transfert. Dites non à la guerre d’extermination qui se passe sous vos yeux. Agissez.

Marie NASSIF-DEBS
Beyrouth, le 4 janvier 2009

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