L’armée israélienne est en train de tabasser les passagers du Bateau de la fraternité
Publié le 5-02-2009
Après une nuit de harcèlement, le bateau libanais qui transporte une douzaine de personnes, dont Mgr. Hilarion Capucci (88 ans), et des dizaines de tonnes de ravitaillement, s’est dirigé vers les eaux égyptiennes, puis est entré dans les eaux de Gaza ce matin.
C’est alors que les pirates israéliens sont montés à bord du bateau de la fraternité et ont commencé à frapper les passagers, indique une journaliste de Al-Jazeera, à bord du navire.
La frégate française dispatchée dans les eaux de Gaza n’a pas pointé son nez, pas plus que les autorités égyptiennes, qui n’ont même pas jugé bon de communiquer avec les passagers du bateau humanitaire, lorsqu’il est passé au large de El Arich.
Tout cela se paiera.
Bateau humanitaire arraisonné
jeudi 5 février 2009, par La Rédaction

Un bateau humanitaire qui faisait route vers Gaza en provenance du Liban, a été arraisonné et conduit jeudi 5 février par la marine israélienne vers le port d’Ashdod dans le sud du pays, a annoncé le ministre de la Défense Ehud Barak.
« Il y a peu de temps, un petit bateau allait du port (libanais) de Tripoli avec à son bord des journalistes et toute sorte de matériel en violation du blocus maritime que nous avons instauré, et a tenté d’entrer dans les eaux de Gaza », a déclaré M. Barak à la radio publique.
« Dans un premier temps, l’équipage a compris que nous lui interdirions de se diriger vers Gaza et il a alors mis le cap sur Al-Arich (Egypte). Et de là, il a tenté de nouveau de s’infiltrer dans les eaux de Gaza. C’est alors que la marine israélienne l’a arraisonné et le mène maintenant vers le port d’Ashdod », a-t-il dit.
Le « bateau de la fraternité » transporte des tonnes de médicaments, produits alimentaires, jouets, vêtements, détergents, matelas et poches de sang offerts par des ONG libanaises et palestiniennes, selon les organisateurs du voyage. Le bateau battant pavillon togolais appartient à un Palestinien.
Parmi la délégation de huit personnes à bord se trouve l’ancien archevêque grec-catholique de Jérusalem, Monseigneur Hilarion Capucci, qui avait quitté la Ville sainte dans les années 1970 après avoir été emprisonné en Israël pour soutien à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Quelques heures plus tôt, l’un des organisateurs du voyage, Maan Bachour, avait déclaré que le bateau avait essuyé des tirs de la marine israélienne alors qu’il se trouvait au large de la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien.
« Les passagers nous ont informé que des frégates israéliennes avaient tiré en direction du bateau alors que celui-ci était arrivé dans les eaux territoriales palestiniennes, face au littoral de Gaza », avait-il dit à l’AFP.
« Des soldats sont montés à bord et nous avons perdu tout contact avec les passagers », avait ajouté M. Bachour, qui est le coordinateur de « l’Initiative nationale pour lever le blocus de Gaza ».
Selon la télévision libanaise NTV et la chaîne qatarie Al-Jazira, qui ont des correspondants à bord du bateau, les soldats israéliens ont « agressé les passagers en les frappant ».
M. Bachour avait indiqué que dans un premier temps le navire avait été « intercepté » mercredi soir « par deux frégates israéliennes alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales et tentait d’entrer dans les eaux territoriales au nord de la Palestine ».
Le bateau a ensuite tenté « de parvenir à Gaza à travers les eaux territoriales égyptiennes », avait-il dit.
« Il n’y a aucune raison pour qu’Israël nous empêche de parvenir à Gaza.
Nous n’avons ni roquette, ni arme, juste des aides pour le peuple de Gaza », a déclaré lundi un autre organisateur du voyage, Hani Souleimane.
Le Premier ministre libanais Fouad Siniora a contacté plusieurs dirigeants arabes et internationaux « pour mettre en garde contre toute atteinte au bateau de la part des Israéliens », selon un communiqué.
( Jeudi, 05 février 2009 – Avec les agences de presse )
Carrefour refuse de boycotter les produits israéliens

La « Coordinatie Boycot Israël » (COBI) a remis mercredi à la direction de Carrefour Belgium une pétition demandant au groupe de distribution de ne plus proposer à la vente des produits israéliens. Cet appel au boycott a été remis au porte-parole de Carrefour, au siège d’Evere, sous la forme d’une carte de voeux portant quelque 5.000 signatures.
Refus
La direction de Carrefour a fait savoir qu’elle n’accèdera pas à la demande de la COBI, coordination regroupant des associations pour la plupart flamandes. « En tant que commerçants, nous devons opter pour la neutralité dans ce dossier, nous ne pouvons afficher de position sur le plan politique », a déclaré Julien Stordiau, le porte-parole de Carrefour Belgium.
« Ce sont les clients eux-mêmes qui déterminent quel type de produit ils souhaitent, le cas échéant, ne pas acheter. Cette problématique doit être discutée au niveau sectoriel, au sein de la Fedis. C’est là que des mesures pourront éventuellement être prises », a-t-il ajouté.
Actions
La COBI rassemble depuis 2005 des signatures en vue d’organiser le boycott de produits israéliens. Pour ce faire, elle multiplie les actions de sensibilisation à la cause palestinienne, non seulement auprès des directions des groupes de distribution mais également auprès des employés et des clients de ceux-ci.
« Nous voulons le boycottage des produits israéliens parce que Israël refuse de reconnaître qu’elle est responsable de la plus grande population de réfugiés au monde. Parce que Israël enfreint des centaines de résolutions des Nations Unies. Parce que Israël continue envers et contre tout à bafouer les droits des Palestiniens », a souligné mercredi Tobias Van Os, de la Coördinatie Boycot Israël. (belga/CB)
07/01/09 12h50
« 24 heures pour la paix en Palestine » à Molenbeek
« 24 heures pour la paix en Palestine » ce samedi 7 février de 9h à 24h
à la Maison des Cultures et de la Cohésion sociale
Rue Mommaerts 4 à Molenbeek-Saint-Jean
Conférences-débat, animations, expo-photos, concerts…(veuillez voir le programme en annexe pour plus de détails).
Petit-déjeuner, déjeuner et dîner…
…et entre autres, le groupe « Zamâan AWSA », composé de la chorale de femmes d’AWSA et de plusieurs musiciens, à 21h45 dans le cadre de la soirée culturelle palestinienne (21h à 24h).
Entrée libre!
21h00 Yasser Tairi, artiste belgo-marocain vous livrera à la guitare et au luth quelques unes de ses compositions, tout à fait d’actualité. Il sera accompagné des poèmes d’Antonio Lopez-Pena et d’Eskandar Triki.
Antonio Lopez-Pena, Médecin de profession, amoureux fou des langues, il porte un intérêt spécial à la langue et la culture arabes et, tout particulièrement, à la poésie arabe moderne. Il travaille à Bruxelles comme fonctionnaire européen.’
Eskandar Triki, alias Skan est un jeune poète classique belgo-tunisien qui depuis peu s’intéresse à la poésie arabe contemporaine. Il présente pour l’occasion ses poèmes en lien avec les souffrances de la guerre.
21h30 intermède poétique avec Bissan Aboukhaled et Taha Adnan
Bissan ABOU KHALED, née à Damas en 1969.Elle est médecin- chercheur auprès de l’Université de Liège et l’auteur de plusieurs recueils de poésie ainsi que de scénarios poétiques.
Taha ADNAN, né en 1970 au Maroc et réside depuis 1996 à Bruxelles. Taha participe régulièrement à des événements culturels en Belgique et à l’étranger – tant comme participant qu’organisateur. En 2003, le Ministère de la Culture au Maroc publie son premier recueil de poèmes. Puis ce sont les Emirats Arabes. Une édition française de ses poèmes, ‘Transparences’, paraît en octobre 2006 chez L’Arbre à Paroles, éditeur belge spécialisé en poésie. Son dernier recueil « Je hais l’amour » vient de paraitre chez Dar Nahda à Beyrouth.
21h45 la Chorale d’Awsa Belgium et du groupe Zamaân : la chorale de femmes d’AWSA-Be, accompagnée de musiciens, interprétera des chants de la musique palestinienne contemporaine. Le répertoire de la chorale contient des chants du Mashrek et du Maghreb, classiques et modernes, d’artistes connu(e)s du monde arabe comme Fairouz, Marcel Khalifé, Abdelwahab, Dahmane El Harrachi et beaucoup d’autres. Les textes des chansons sont disponibles en arabe, en français ainsi qu’en transcription phonétique. AWSA-Be asbl est une association laïque, mixte et indépendante qui milite pour les droits des femmes originaires du monde arabe, tant dans les pays d’origine que d’accueil.
22h30 Intermède poétique avec Bissan Aboukhaled et Taha Adnan
22h45 spectacle de Debka(danse traditionnelle palestinienne) avec le groupe Haq al-Awda
Entrée libre!
Merci de diffuser cette annonce auprès de vos contacts.
—
Avec le soutien de la Communauté Française et de la COCOF
Arab Women’s Solidarity Association – Belgique ASBL
Avenue de l’Eternité, 6
1070 Bruxelles
0881.718.815
363-0002517-35
awsabe@gmail.com
http://www.awsa.be
http://www.awsa.net
Le rapport secret au cœur de la paranoïa de la BBC sur Gaza.
2 février 2009
par DOVKANTS Keith

Quand j’écrivais que les temps changent pour l’entité sioniste, je ne croyais pas si bien dire. L’affaire du refus par la BBC de diffuser un appel à dons humanitaires pour Gaza ravagée par la terreur sioniste a fait grand bruit Outre Manche. En effet, des députés mais aussi des ministres ( !) avaient fait part à cette entreprise de leur indignation et de leur scepticisme quant aux arguments que sa direction avançait pour expliquer ce refus. Je vous avais dit que la BBC n’était certainement pas le seul groupe médiatique à incriminer puisque les télévisions dépendant du groupe de Rupert Murdoch n’étaient en réalité pas favorables non plus à la diffusion de cet appel à donner pour Gaza.
J’avais pointé la responsabilité du lobby sioniste dans cette affaire. Il est vrai que, parler de ce lobby chez les pro Palestiniens est courant. On en parle dans des réunions, dans des médiats plus ou moins confidentiels mais on en entend jamais parler dans les journaux de grande diffusion ni dans les radios ou télévision qui captent l’attention du grand public.
Lettre publique adressée à M. Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères

mardi 3 février 2009
M. Bernard Kouchner
Ministre des Affaires étrangères et européennes
37, Quai d’Orsay – 73351 Paris
Paris, le 2 février 2009
A : Ministres des affaires étrangères de l’UE
Objet : Levée du blocus de Gaza
Monsieur le Ministre,
En tant que coalition regroupant 32 organisations humanitaires, des droits de l’Homme et de développement, nous sommes extrêmement préoccupés par le maintien du blocus dans la bande de Gaza. Celui-ci, mis en place il y a 19 mois, se poursuit sans relâche, aggravant davantage la détresse humanitaire des habitants de Gaza. En contradiction avec la Résolution 1860 du Conseil de Sécurité, l’assistance humanitaire pour Gaza continue de rencontrer de nombreux obstacles et la circulation des marchandises comme les mouvements des personnes sont sérieusement restreints.
En moyenne 135 camions sont autorisés quotidiennement à Gaza depuis l’annonce du cessez-le-feu, soit un nombre bien inférieur aux 500 camions nécessaires a minima pour satisfaire les besoins immédiats, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Nous appelons donc l’Union européenne et ses Etats membres à faire tout leur possible pour convaincre Israël et les autres parties de mettre fin au blocus.
Theodoros Pangalos refuse le vin du Golan
L’ambassade israélienne à Athènes a envoyé au député socialiste grec Theodoros Pangalos 3 bouteilles de vin pour les fêtes de fin d’année.
M. Pangalos a renvoyé les bouteilles avec cette lettre :
Cher Ambassadeur,
Merci pour les trois bouteilles de vin que vous m’avez envoyées pour les fêtes. Meilleurs voeux, à votre famille, aux membres de votre ambassade et une bonne et heureuse année. Bonne santé et progrès pour vous tous.
J’ai malheureusement noté que le vin que vous m’ avez offert a été produit sur les Hauteurs du Golan. J’ai toujours su, depuis tout petit, que l’on ne doit ni voler ni accepter les fruits d’un vol. Je ne peux donc accepter ce cadeau et je dois vous le restituer.
Comme on le sait, votre pays occupe illégalement les Hauteurs du Golan qui appartiennent à la Syrie, selon le droit international et de nombreuses décisions de la communauté internationale.
Je saisis l’occasion pour exprimer mon espoir qu’Israël obtiendra la sécurité à l’intérieur de frontières reconnues et que les activités terroristes contre son territoire, de la part du Hamas ou de tout autre, seront contenues et rendues impossibles; j’espère en outre que votre gouvernement cessera de pratiquer la politique des punitions collectives appliquées sur une échelle totale par Hitler et ses armées.
Les actions comme celles que les militaires israéliens exercent actuellement à Gaza, rappellent les holocaustes de Grecs à Kalavrita, Doxato, Distomo et certainement aussi dans le Ghetto de Varsovie.
Sur ces pensées, permettez que je vous exprime, ainsi qu’aux citoyens d’Israël et aux habitants de toute la région, mes meilleurs voeux.
Athènes, 30/12/2008
Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala
Licenciements au Vif-L’Express : silence radio
anniebannie : il n’y a pas que les manifs pour Gaza que Le Soir et La Libre passent sous silence.
Objet : Le Soir et La Libre Belgique refusent le débat sur la crise de
la presse et du journalisme dans le contexte des licenciements au Vif-
L’Express
MERCI DE FAIRE CIRCULER LARGEMENT
A la suite du licenciement brutal de quatre journalistes, y compris la
rédactrice en chef, du principal hebdomadaire belge francophone
d’actualité, Le Vif-L’Express (groupe Roularta), une « carte
blanche » (texte ci-dessous) a été rédigée par l’Association des
Journalistes Professionnels et par des professeurs d’université
responsables des principales écoles de journalisme à Bruxelles et en
Wallonie.
La publication de ce texte a été refusée par les deux quotidiens de
référence en Belgique francophone, Le Soir et La Libre Belgique. Les
auteurs de ce texte sont aussi consternés par ce refus que par les
faits qui ont suscité le texte. Contournant ce refus de même engager
le débat, nous avons entrepris de faire circuler ce texte par tous les
moyens disponibles en dehors des médias dont l’autocensure ne fait
que démontrer par l’absurde les constats très inquiétants soulignés
par le texte.
Nous vous invitons à diffuser largement ce texte. Sa circulation
virale démontrera la futilité des efforts de ceux qui pensent qu’il
est encore possible aujourd’hui d’étouffer la circulation d’idées qui
dérangent ceux qui, par ailleurs, se posent en défenseurs d’une
société du dialogue et du débat.
François HEINDERYCKX,
Professeur ordinaire
Dépt des sciences de l’information et de la communication
——–
La carte blanche rédigée par l’Association des Journalistes
Professionnels et des professeurs d’université à propos du conflit au
« Vif » et refusée par Le Soir et la Libre Belgique.
Voici le texte
Un journalisme mis au pas
Le brutal licenciement signifié sans motif, le jeudi 22 janvier, à
quatre journalistes chevronnées de l’hebdomadaire Le Vif /L’Express
n’est pas qu’une péripétie douloureuse au sein d’une grande
entreprise, comme il s’en déroule hélas chaque jour dans le pays. La
mise à l’écart de collaboratrices qui comptent jusqu’à vingt ans
d’ancienneté au sein du magazine, et qui en ont forgé les valeurs
autant que la réputation, relève en l’occurrence d’une épuration dont
les intentions manifestes sont inquiétantes pour la liberté
rédactionnelle du Vif en particulier et pour le journalisme en général.
Le directeur du Vif/L’Express, qui s’était déjà signalé antérieurement
à Trends/Tendances par une propension à distribuer des C4, et qui en
est, au Vif, à 6 licenciements, 2 départs et 2 déplacements imposés,
l’a précisé lui-même : aucune raison économique ne l’a poussé à
congédier la rédactrice en chef et 3 rédactrices spécialisées l’une en
politique intérieure, l’autre en sciences, la troisième en culture.
Invoquant des relations dégradées entre l’équipe de rédaction et la
rédactrice en chef, la direction – qui n’a pas réussi à résoudre ces
problèmes – a choisi la manière la plus radicale d’y mettre fin. Le
prétexte est non seulement léger mais, en outre, il ne concerne pas
toutes les journalistes concernées.
La valse des licenciements, entamée au Vif voici bientôt trois ans,
traduit en réalité une obsession constante : mettre au pas la
rédaction du premier magazine d’information générale de la Communauté
française, qui avait précisément fondé sa crédibilité sur une totale
indépendance d’analyse et de jugement, tant à l’ égard de ses propres
actionnaires – le groupe flamand Roularta– que vis-à-vis des
différents pouvoirs, politiques comme économiques, de la société belge.
Durant plus de deux décennies, Le Vif/L’Express a pu défendre un
journalisme exigeant, soucieux d’abord de la pertinence et de
l’utilité, pour ses lecteurs, des sujets qu’il abordait. Au nom de
cette éthique, il pouvait parfois estimer nécessaire de fâcher un
annonceur, de heurter un ministre ou de consacrer une couverture à un
thème moins vendeur.
Tout cela n’est plus allé de soi dès l’instant où, inquiétée par une
légère érosion des ventes, la haute direction de Roularta s’est
laissée convaincre qu’il fallait remplacer les journalistes
expérimentés, couper les têtes qui dépassent, et faire de la docilité
aux impératifs économiques de l’entreprise un credo admissible.
L’éditeur du Vif n’est pas le seul à déposséder ainsi la rédaction de
sa capacité à penser ses priorités et à définir ses champs d’action.
En Belgique comme à l’étranger, trop d’entrepreneurs de presse
choisissent, parfois sous le prétexte des difficultés économiques,
d’appauvrir les contenus, de réduire les effectifs, de se priver de
plumes critiques et d’esprits libres, de mettre au placard des talents
fougueux, et de préférer des chefs et sous-chefs soumis.
Le Vif n’est pas le seul, mais il est l’unique hebdomadaire
d’information générale largement diffusé en Communauté française. Ceux
qui l’épuisent aujourd’hui de l’intérieur portent à cet égard une
responsabilité devant l’ensemble de l’opinion.
A l’inquiétude pour l’avenir de ses journalistes chassés, mais aussi
de ceux qui restent, s’ajoute la stupéfaction face à la brutalité
sociale : convoquées un soir par un SMS sur leur portable, les quatre
licenciées ont été renvoyées sur le champ de grand matin, avec
interdiction formelle de repasser par la rédaction pour emporter des
effets personnels. Deux heures sous surveillance leur ont été
concédées, le samedi suivant, pour cette besogne. De quelle faute
gravissime, de quel délit, ces quatre là étaient-elles donc coupables
pour mériter un tel mépris ? Rien ne justifie une telle violence dans
les relations sociales, qui en l’occurrence se double d’un réel mépris
pour le droit du travail et contraste avec l’image de la paisible
entreprise familiale qu’aime à se donner Roularta. La réaction de la
Société des Journalistes du Vif – qui observait dès jeudi un arrêt de
travail – comme le soutien inconditionnel de l’Association des
Journalistes Professionnels et des syndicats, indiquent que la limite
de l’acceptable a été franchie.
La crise financière, la chute des revenus publicitaires, la
diversification technologique des médias et les investissements
qu’elle réclame ne pourront jamais justifier à nos yeux que le
journalisme soit réduit à sa seule valeur économique, que les
journalistes ne soient plus les chiens de garde de la démocratie mais
seulement des petits soldats zélés chargés de vendre des contenus
formatés pour les impératifs commerciaux à court terme.
Nous avons besoin de rédactions expérimentées, en effectif suffisant,
libres et indépendantes. Comme nous avons davantage besoin de matière
grise, d’expertise, de culture et de réflexion journalistique étayée
que de mise en scène spectaculaire de papiers vulgarisés à l’extrême
pour plaire au plus grand nombre. Les comportements de certains
managers et les plans d’économie concoctés au nord comme au sud du
pays ne vont pas dans ce sens. Maintenons à nos médias leurs capacités
intellectuelles : respectons les journalistes !
– Martine Simonis, Secrétaire Nationale de l’Association des
Journalistes Professionnels
– Pascal Durand, Professeur ordinaire à l’ULg
– Benoit Grevisse, directeur de l’école de journalisme de Louvain (UCL)
– François Heinderyckx, Professeur ordinaire à l’ULB
– Claude Javeau, Professeur émérite de l’ULB
– Jean-Jacques Jespers, directeur de l’école universitaire de
journalisme de Bruxelles (ULB)
– Hugues le Paige, journaliste
– Gabriel Ringlet, Professeur émérite de l’UCL
– Marc Sinnaeve, Président du Département journalisme de l’IHECS
