Première journée
samedi, 11 octobre

Nous commençons à pédaler ! Nous sommes sortis d’Amman en convoi, escortés par la police ; nous avons descendu une route principale encombrée en traversant un paysage sec et poussiéreux. Le démarrage se fait en douceur de manière à résoudre les petits problèmes de rodage !
Une fois que tout a fonctionné, nous avons pédalé dans le soleil, le sol brun et les occasionnels champs d’oliviers et de noyer bordant la route.
À 25 km d’Amman, se trouve le camp de Madaba, où vivent 30 000 des 750 000 palestiniens vivant toujours dans des camps de réfugiés plus de 60 ans après la Nakba (création de l’État d’Israël en 1948). Nous avons été accueillis au club Alvada, logé dans un bâtiment de trois étages qui contient des salles de sports et de loisirs destinés spécialement aux jeunes. À première vue cela n’avait pas l’air important, mais nous nous sommes rendus comptes que c’est le seul endroit du camp où des activités sont organisées à l’intention des jeunes. Le camp manque terriblement de finances.
Le président du camp nous a accueillis chaleureusement et nous a parlé du camp qu’il nous a fait visiter. Comme à l’origine il s’agissait d’un camp de tentes et que les maisons actuelles en parpaings sont construites sur le même emplacement, le camp est lourdement surpeuplé et les constructions sont souvent dangereuses. Mais l’atmosphère y est enjouée et amicale : il y a des enfants partout et une ambiance de marché.
Le gouvernement jordanien a fourni les installations de base, mais l’école remonte à 50 ans ; c’est une école des Nations unies fréquentée par 1400 enfants qui étudient en horaire double. Les deux enseignants que nous avons rencontrés , originaires du camp, avaient chacun un mastère et étaient incroyablement dévoués. Récemment, ils n’ont pas reçu de salaire pendant six mois et il n’y a pas de nouveaux manuels ni de cahiers à cause de la crise financière des Nations unies.
Nous avons été invités à l’improviste dans la maison du président (un bâtiment très modeste) pour boire un thé à la menthe très doux et nous avons parlé avec sa mère. Elle-même et sa famille ont fui la Palestine sous la menace des armes en 1948 alors qu’elle avait huit ans. Une colonie israélienne a été construite illégalement sur sa maison et sa terre. Cela semblait particulièrement poignant parce que parmi notre groupe se trouve Alexandra Darby, âgée de huit ans, nièce de l’envoyé au Moyen-Orient, Tony Blair. Il lui est sans doute impossible de comprendre l’histoire de cette dame âgée qui, au même âge qu’elle, a perdu sa maison et tout ce qu’elle possédait ainsi qu’une partie de son enfance.
Nous avons pris le bus pour rentrer à Amman en faisant un arrêt au mont Nebo; c’est sur ce lieu que Dieu aurait montré la terre promise à Moïse . Aujourd’hui, je me demande qui s’imagine qu’il a reçu une promesse, promesse de quoi et faite par qui ?
Le Peace Cycle 2009 va à bicyclette d’Aman à Jérusalem pour demander la justice et la paix en Israël Palestine.
Pour tous renseignements complémentaires voir
www.thepeacecycle.com