Inondations à Gaza après qu’Israël ouvre les vannes d’un barrage


Israël a ouvert les vannes d’un de ses barrages dans la partie est de la Bande de Gaza, inondant des maisons palestiniennes et causant de graves dégâts.

Les autorités israéliennes ont ouvert les vannes sans avertissement et sans coordonner leur action avec les autorités locales de Gaza, à la grande stupéfaction des habitants de la région, selon le rapport communiqué lundi soir par le correspondant de Press TV à Gaza.

Il y a eu de fortes pluies dans la région ces dernières 24 heures. Il semble que les autorités israéliennes n’ont pas pu évacuer l’énorme débit d’eau de pluie et ont donc décidé d’ouvrir les vannes sans avertissement préalable.

Étant donné que Gaza est situé dans une dépression et que la pente du relief descend vers la mer Méditerranée, l’eau s’est précipitée dans la zone, inondant des villages palestiniens et déplaçant une centaine de familles gazaouies.

Les habitants disent qu’Israël a provoqué les inondations intentionnellement selon le correspondant de Press TV.

L’eau du barrage, appelé Gaza Valley, a inondé des maisons dans le village de Johr al-Deek au sud-est de la ville de Gaza et dans celui de Nusirat dans la partie est du territoire où se trouve le camp de réfugiés du même nom.

La vallée de Gaza s’étend sur environ 8 km. Elle commence à la frontière orientale de Gaza avec Israël et se termine dans la Méditerranée.

De nombreuses maisons palestiniennes ont été inondées et plusieurs personnes ont été prises au piège à l’intérieur de leur maison ou sur les toits, tandis que beaucoup d’autres ont disparu selon le correspondant de Press TV.

Des équipes de secours utilisent de petits bateaux pour évacuer les personnes bloquées.

Le Hamas a condamné cet acte comme un crime de guerre et a demandé à toutes les parties intéressées d’intervenir et de venir en aide aux habitants.

Les inondations ont rendu la vie plus difficile pour les Gazaouis, surtout pour ceux qui vivent sous la tente après la destruction de leur maison lors de la guerre israélienne de décembre 2008 – janvier 2009 contre la bande de Gaza.

Pendant la guerre, plus de 1400 personnes ont été tuées, en majorité des femmes et des enfants ; plus de 10 000 maisons ont été détruites ou endommagées forçant au moins 500 familles à vivre sous la tente.

Il y a peu de progrès en matière de reconstruction des zones dévastées de la bande de Gaza, principalement en raison du blocus israélien qui a empêché la livraison de matériaux de construction dans l’enclave côtière.

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et voici les photos prises par Ayman à Gaza

La compassion d’Israël pour Haïti ne peut pas cacher notre hideux visage à Gaza


Akiva Eldar, Haaretz

Qui a dit que nous sommes enfermés dans notre bulle à Tel-Aviv ? Il y a combien de petites nations entourées d’ennemis qui montent des hôpitaux de campagne à l’autre bout du monde ?

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Donnez-nous un tremblement de terre en Haïti, un tsunami en Thaïlande, ou une attaque terroriste au Kenya et le bureau du porte-parole des FID triomphera. On peut toujours trouver un avion-cargo pour transporter des journalistes militaires qui donneront les nouvelles des admirables jeunes gens du commandement militaire.

Tout le monde fait vraiment un travail admirable : les secouristes qui cherchent des survivants ; les médecins qui sauvent des vies et même les journalistes qui leur donnent à tous des tapes méritées dans le dos. Après que le vice ministre des affaires étrangères, Danny Ayalon, nous a représentés devant le monde, toute la communauté internationale peut maintenant voir le bon côté d’Israël.

Mais l’identification remarquable avec les victimes de la terrible tragédie frappant le Haïti lointain ne fait que ressortir davantage l’indifférence devant la souffrance actuellement endurée par le peuple de Gaza. À un peu plus d’une heure de voiture des bureaux des grands journaux israéliens, 1,5 million de personnes vivent sous siège, sur une île déserte, depuis deux ans et demi. Qui donc se soucie de savoir que 80 % des hommes, des femmes et des enfants vivant si près de nous sont tombés sous le seuil de pauvreté ? Combien d’Israéliens savent que la moitié de tous les Gazaouis sont tributaires de l’aide, que l’opération plomb durci a laissé des centaines de personnes handicapées, que les eaux usées se déversent directement dans la mer ?

Les lecteurs des journaux israéliens connaissent l’histoire du bébé tiré des débris à Port-au-Prince. Il en est peu qui ont entendu parler des enfants qui dorment dans les ruines de leur maison à Gaza. Comme les forces israéliennes de défense interdisent l’entrée dans la Bande de Gaza aux journalistes nous avons une excellente excuse pour nous enfouir la tête dans le sable des plages de Tel-Aviv ; c’est à la dernière page des journaux que l’on retrouve, les jours fastes, les rapports cliniques sur la situation à Gaza établis par des organisations de défense des droits humains tels que B’tselem, Gisha, le centre juridique pour la liberté de mouvement et les médecins pour les droits humains – Israël. Pour avoir une idée de la vie dans la plus grande prison du monde, il faut contourner « Big Brother » et passer à une des grandes agences de presse étrangères.

En Haïti le désastre est naturel ; celui qui a frappé Gaza est l’oeuvre honteuse de l’homme. C’est notre oeuvre. Les FID n’envoient pas d’avions-cargos remplis de médicaments et d’équipement médical à Gaza. Les missiles que les avions de combat israélien ont tirés il y a un an ont frappé près de 60 000 maisons et usines, réduisant 3500 d’entre eux à l’état de gravats. Depuis, 10 000 personnes vivent sans eau courante, 40 000 sans électricité. 97 % des usines gazaouies ne fonctionnent pas en raison des restrictions imposées par le gouvernement israélien à l’arrivée de matières premières pour l’industrie. Bientôt, cela fera un an que la communauté internationale a engagé, lors de la conférence d’urgence de Charm el cheikh, des sommes d’un montant de 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza. Comme Israël interdit l’arrivée de matériaux de construction, ces sommes sont sans valeur.

Quelques jours avant que les médecins israéliens ne se précipitent pour sauver les vies des Haïtiens blessés, les autorités du poste de contrôle d’Erez ont empêché 17 personnes de se rendre à l’hôpital de Ramallah afin d’y recevoir d’urgence une transplantation de cornée.

Peut-être ces gens avaient-ils voté pour le Hamas ? Alors que des psychologues israéliens soignent des orphelins haïtiens avec dévouement, des inspecteurs israéliens font en sorte que personne n’essaie de cacher une poupée, un cahier ou un bâton de chocolat dans un conteneur apportant des marchandises essentielles à Gaza. Et quoi si la commission Goldstone exigeait qu’Israël lève le blocus de la Bande et mette fin à la punition collective de ses habitants ? Seuls ceux qui haïssent Israël pourraient appliquer une justice primitive contre le premier pays qui a établi un hôpital de campagne en Haïti.

C’est vrai, les milices haïtiennes ne tiraient pas de roquettes sur Israël. Mais le siège de Gaza n’a pas mis fin aux tirs de Qassam. L’interdiction frappant les arrivées de coriandre, de vinaigre et de gingembre dans la Bande depuis juin 2007 avait pour but d’accélérer la libération de Gilad Shalit et de faciliter la chute du régime du Hamas. Comme chacun sait, aucune de ces deux missions n’a été spécialement accomplie et malgré les critiques internationales, Israël continue à garder les portes de Gaza fermées. Même les images de nos excellents docteurs en Haïti ne peuvent pas dissimuler notre vilaine figure dans la Bande.

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