Les filles de Riyad


Pas tout récent, mais anniebannie vient de le lire d’une traite. Passionnant.

Les « filles de Riyad » décoiffent l’Arabie saoudite
Par Maâti Kabbal | Journaliste & écrivain | 03/12/2007 | 21H52
La société Saoudienne est en mouvement. Le Net y a fortement contribué. C’est du côté de la jeunesse, notamment féminine qu’il faudra appréhender cette évolution faite dans l’ombre d’un système théologique et politique clos et archaïque. On surfe, chate, blogue, on emaile, skype, on sms, … et la toile jeta ses filets sur les bas-fonds du Royaume. D’aucuns parlent d’un « bricolage » destiné à feinter le système, à ouvrir une lucarne sur l’extérieur afin d’être en rythme avec le monde.

Les filles sont pionnières en la matière. Elles participent activement à la communauté du chat et de la tchache. Le romanblog de Rajaa al-Sanie, née en 1981, docteur-dentiste, en livre une radioscopie lustrée. A sa sortie en 2005, les muftis n’ont pas hésité à attaquer le récit et l’auteure, demandant son interdiction. D’ailleurs le livre est toujours interdit à la vente en Arabie Saoudite.

Chaque vendredi après-midi, jour sacré, juste après la prière commune du milieu de la journée, l’auteure livre sur son site un bout d’histoire de sa vie mêlée à celles de ses quatre copines, toutes issues de la grande bourgeoisie saoudienne : Lamis, Michelle, Sadim, Kamra. On y découvre ce que Rajaa al Sanie appelle un « milieu de velours, profondément archaïque », avec sa misère sexuelle, son hypocrisie, la vassalité des garçons aux traditions, le sexe qui supplante l’élan du cœur.

Les quatre filles feront les frais de cet archaïsme. Après des mariages ratés, des voyages avec leur mari en Europe ou aux USA, elles reviennent au Royaume ou pour se terrer chez elles ou pour divorcer, se trouvant ainsi mères-veuves dès l’âge de 22/23 ans. Quant aux garçons « ils finissent par ne plus bander ».

En 50 messages, Rajaa al-Sanie réussit comme elle l’indique à « allumer une mèche, pour que se produise le changement… ». La « fille de Riyad » semble faire école, puisque de nombreuses filles ont lancé leur propre blog et sont passés à confesse, s’en prenant au passage aux tabous, à l’immobilisme et à bigoterie.

► Rajaa al-Sanie, les filles de Riyad. Ed Plon. 299p. 18€.

URGENT ! 19ième jour de grève de la faim d’Ali Aarrass ! SOUTENEZ-LE !



Salam (Paix) à tous et toutes,

Je suis Farida la soeur de Ali Aarrass, belgo-marocain en détention arbitraire en Espagne, Algeciras, dans le centre pénitencier de Botafuegos, depuis plus de deux ans, il fut arrêté le 1er avril 2008.
Tout d’abord je tenais à remercier très chaleureusement et infiniment, toutes les personnes signataires de l’appel lancé pour sa libération, ainsi que pour stopper son extradition vers la torture. Vous ne pouvez imaginer à quel point votre soutien, apporte un réconfort à toute la famille mais surtout à Ali.
Le plus dur dans cette épreuve est de découvrir qu’il y a des personnes qui non seulement préfèrent ignorer mais qui en plus n’hésitent pas à condamner l’innocent sans chercher à connaître la vérité. Il y en a encore d’autres qui n’hésitent point à vous retourner le couteau dans la plaie, en tenant des propos dont ils ignorent la profondeur du mal causé. Certains disent : « Il n’y a pas de fumée sans feu », je leur réponds : « Il faut s’assurer qu’il y a de la fumée quelque part avant de crier au feu ».

Dans le cas de mon frère, il n’y a même pas eu de jugement, car il n’existe aucune preuve contre lui. Pour votre soutien et votre confiance, je tiens absolument à vous remercier, car grâce à vous on se sent moins seuls à vivre cette si mauvaise expérience.

Lors du transfert de Ali à Madrid, où il était censé être auditionné et avoir droit à une décision claire de la part des juges, on lui demanda tout juste de signer son consentement à rester encore deux ans en prison. Ali a répondu à cette requête en disant : »Cela fait deux ans que je croupis dans une prison, en isolation comme un criminel, alors que je n’ai rien fait pour mériter cela, et vous avez le culot de me demander de signer pour y rester encore deux ans?! » bien entendu il refusa.

Le Tribunal Constitutionnel chargé de prendre une décision, finit par ajouter d’office les deux années supplémentaires, sans aucune écoute, et toujours sans aucun jugement. D’ailleurs comment auraient il pu faire autrement, puisqu’ils n’ont aucune charge contre lui? Pas étonnant. Son avocat s’est exprimé lors d’une récente conférence de presse en Espagne, il mentionnait qu’il n’y a plus lieu de croire à une Justice espagnole, vu que sans jugement les ministres de justice ont pris la ferme décision, de maintenir en détention mon frère et cela pour encore deux années. Actuellement et pour la deuxième fois depuis le début de sa détention, Ali a été transféré du centre pénitencier de Madrid, vers le centre pénitencier de Botafuegos, toujours à Algeciras.

J’envoie régulièrement des mails à ma belle soeur, épouse de Ali, pour la tenir au courant des démarches que nous tentons d’ici, entre autre du nombre des signataires qui s’ajoutent à l’appel. Lorsque Ali lui téléphone, Elle lui raconte ce qu’on fait pour tenter de le sortir de là et ça l’encourage énormément.

Comme la justice espagnole refuse de le libérer, Ali a repris une grève de la faim qu’il a commencée le vendredi 30 avril 2010. L’année dernière, il avait également entrepris une grève de la faim qui dura 2 mois, il avait perdu 35 kilos. Il fut extrêmement fragilisé, mais durant cette grève des mouvements de pression pour éviter l’extradition furent crées. On pense même que ce fut probablement son état de santé qui empêcha son extradition vers le Maroc. Ali est très courageux, même s’il est d’une très grande sensibilité.

Ce n’est pas une petite nature, il ne se plaint jamais, au contraire, malgré ce qu’il endure il s’inquiète toujours pour les autres. Lorsqu’il entreprend quelque chose il s’y tient car il le fait après y avoir mûrement réfléchi, il nous demande de bien vouloir le soutenir encore et d’insister auprès des instances belges pour qu’ils interviennent. Il refuse de croire que la Belgique puisse l’ignorer, qu’elle ne veuille rien tenter, ni politiquement ni diplomatiquement.

Quant à moi je vous demande de bien vouloir rédiger et adresser un courrier au ministre de la justice, mais aussi au ministre des affaires étrangères. Aussi à toutes organisations travaillant pour les droits de l’homme, à tous les médias possibles…. Leur mentionner qu’il s’agit d’un ressortissant belge, qui a toujours eu un comportement irréprochable, casier judiciaire vierge. Des personnes l’ayant connu sont prêts à en témoigner. Insistons auprès des politiques car plus aucun ressortissant belgo-marocain ne pourrait plus se sentir en sécurité nulle part. Quand on voit avec combien de facilité on les ignore lorsqu’ils sont juste soupçonnés !
Ali Aarrass est innocent, c’est un citoyen belge, il a droit à un jugement équitable et à un soutien de la part des autorités belges, au même titre que n’importe quel autre belge qui se nommerait Paul ou Marc.
Il faut faire cesser les différents traitements !

Farida Aarrass, sa sœur.

Adresses mail du Ministère des Affaires Etrangères, du Ministère de la Justice et du Roi de la Belgique (à complèter avec les adresses mail des candidats pour les élections du 13 juin 2010 ) pour demander leur intervention urgente … Jean.Gautier@diplobel.fed.be; Jozef.Bockaert@diplobel.fed.be;
Veronique.Siklosi@diplobel.fed.be; carole.demol@diplobel.fed.be; kab.bz@diplobel.fed.be; charles.michel@diplobel.fed.be; olivier@chastel.org; info@diplobel.fed.be; info@just.fgov.be; info@monarchie.fgov.be;

Montrons aux autorités judiciaires et pénitentiaires espagnoles qu’Ali n’est pas oublié. Vous pouvez écrire une lettre, une carte de soutien et d’encouragement à

Ali Aarrass (modulo 15),
Centro penitenciario de Algeciras
Ctra del Cobre, km.4.5
C.P 11206 Algeciras
Bota fuego
Espagne

Noam Chomsky entrée refusée [en Israël et en Cisjordanie…]


Décision caractéristique d’un régime totalitaire
lundi 17 mai 2010.

Tel est le titre d’un article d’Amira Hass, dans le quotidien critique officiel israélien Haaretz du 16.05.10. Depuis 1997 (lorsqu’il a donné une conférence dans une université israélienne et une autre dans une université palestinienne en Cisjordanie), Noam Chomsky n’avait pas été dans cette région.

“Son hôte palestinien, le législateur Mustafa al-Barghouti a qualifié la décision « d’action fasciste, qui va jusqu’à la suppression de la liberté d’expression”.

L’Association pour les droits civils en Israël a critiqué fortement le ministre de l’Intérieur pour « son usage de la détention et de la déportation afin d’empêcher qu’une personne exprime son opinion », une « caractéristique d’un régime totalitaire. » (Haaretz)

Pour le 17 mai 2010, à l’exception de plusieurs articles dans la presse israélienne, un dans El País de Madrid et La República de Lima, une brève dans The Guardian de Londres, il y a un silence unanime dans la presse nord-américaine (du moins dans les recherches sur google), Le Monde et la presse française, celle d’Argentine.

On doit en tirer plusieurs leçons :

-La tendance informative officielle dans les pays de démocratie capitaliste es presque intouchable (donner un espace à un opposant c’est refléter ses opinions, aussi le silence-censure est préférable). Une personnalité de renom international comme Chomsky n’échappe pas à la règle. Le meilleur régime est la démocratie capitaliste, si on flanque une balle dans la tête d’un chef d’un peuple originaire un 12 octobre [de 2009 ; jour où en 1492 a commencé le génocide en Amérique], c’est un fait divers traité peu à peu ; si une communauté de peuples originaires rejette le bicentenaire au Mexique ou en Argentine, il n’y a pas de place entre le football et la mode, pour évoquer une telle extravagance.

-Quand une personnalité juive émet un avis, les médias officiels différencient et privilégient le sioniste digne de foi (c’est-à-dire serf de la politique israélienne) et écartent le sous juif (critiquer le sionisme israélien en étant juif a déjà été qualifié de démence dans le cas de Chomsky). C’est un retour à la notion d’infra humain (la conception nazie d’untermensch) ou de rouge (pour citer le fascisme catholique espagnol, encore présent dans la Justice et la loi d’amnistie signée par les socialistes et les communistes, et la vision argentine de la dictature militaire, assez ancrée chez pas mal de leaders syndicaux aujourd’hui, pour ne pas citer des patrons et des politiciens actuels).

-Dans une communauté, une ethnie, la solidarité est souvent bafouée par des groupes achetés par le pouvoir et des intérêts internationaux, comme on le voit, par exemple, aussi bien parmi les Palestiniens que les Juifs et les peuples originaires.

-Effectivement, la propagande, les médias des démocraties capitalistes représentent un totalitarisme comme l’a démontré Chomsky dans Les intellectuels et l’État (http://www.fondation-besnard.org/article.php3 ?id_article=723).

-C’est pourquoi un travail de contre-information sérieux et documenté est fondamental, à condition de ne pas être ridicule, mensonger sur certains plans (comme des aspects de Cuba, du Venezuela, de la lutte kurde, etc.), car on ne peut enlever le bluff et accumuler de la chienlit, en mettant de côté la formation critique et analytique des lecteurs.

Frank Mintz, 17.05.10.

source

Boycotter les boycotteurs


lundi 17 mai 2010 – 08h:25

Gideon Levy – Haaretz

Israël a imposé un boycott culturel, académique, politique, économique et militaire aux territoires occupés, rappelle Gidéon Lévy.

Alors qu’il est admis que le boycott de l’Afrique du Sud a entraîné la chute du régime, ici, en Israël on considère que comparer les deux situations n’a absolument aucun sens.

La plupart des gens ici sont horrifiés à l’idée que qui que ce soit à l’étranger puisse envisager de boycotter leur pays, leurs produits et leurs universités. On considère en effet en Israël que les boycotts sont illégitimes. Celui qui appelle au boycott est considéré comme un antisémite, quelqu’un qui déteste Israël et qui remet en question le droit à l’existence du pays.

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Des actionnaires et des activistes protestent contre les liens entre Dexia et les colonies illégales israéliennes


Rapport de INTAL

Jean-Luc Dehaene fait l’autruche devant les nouvelles révélations

Ce mercredi 12 mai 2010 quelques 150 participants ont protesté devant le siège social, contre les crédits que la banque Franco-Belge Dexia accorde aux colonies israéliennes en territoires palestiniens occupés. (toutes ces colonies sont illégales). Parallèlement à l’assemblée une vingtaine d’actionnaires ont cuisiné le président Jean-Luc Dehaene sur la politique de Dexia en Israël.

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