A voir : Interview réalisée par Belkacem Adda Benyoussef et Chris Den Hond, avril 2010.
Archives du 29 mai 2010
Free Gaza : Nous partons !
Contacts directs : voyez aussi ici et une adresse pour rester en contact(videos) le canal turc direct et celui-ci
Écrit par Free Gaza Team | 29 Mai 2010
Après des pressions énormes de la part des Chypriotes grecs, qui sont revenus sur l’accord qu’ils avaient conclu avec nous , http://www.cyprus-mail.com/cyprus/cyprus-stops-mps-joining-gaza-flotilla/20100529 nous avons été forcés d’emmener nos députés britanniques et des militants à Famagusta hier, sur le côté chypriote/ turc de l’île. Nous avons passé toute la journée à faire la navette d’un port à l’autre, entourés par les hélicoptères et la police. Il est évident que notre marché avec les officiels chypriotes est tombé à l’eau, et nous sommes finalement les pions d’un feuilleton politique. Les membres chypriotes du Parlement, ceux qui avaient travaillé avec tant d’acharnement pour nous obtenir la permission de partir, étaient scandalisés. Les membres grecs du Parlement ont fini par nous dire d’aller au Nord. S’ils le pouvaient, ils le feraient. Les officiels chypriotes ont dit que le gouvernement prenait cette décision parce que, « la république de Chypre lutte pour sa survie », mais qu’il n’a pas plié sous la pression d’Israël. Ils ont dit cela en baissant la tête.
D’après l’accord que nous avions passé avec le gouvernement chypriote, nous embarquions nos passagers VIP et les membres du Parlement au large de Chypre. L’embarquement se ferait à l’abri des médias. Nos bateaux ne toucheraient pas Chypre. Nous prendrions de petites embarcations de nos propres bateaux et l’embarquement se ferait au-delà de la limite territoriale de 12 miles.
Les autorités ont décidé que nous ne pouvions même pas faire cela, précisant essentiellement que même si nous embarquions les passagers dans de petits bateaux n’importe où dans la partie grecque de Chypre, à partir de n’importe quel port, nous ne pourrions pas dépasser les limites territoriales pour aller à Gaza. 27 personnes étaient censées embarquer, dont neuf Chypriotes et deux Grecs. Aucun n’a pu venir avec nous quand nous sommes partis au Nord.
Ensuite, et au même moment, deux des bateaux de passagers ont mystérieusement eu des problèmes mécaniques, à 15:30. Challenger 2 a réussi à transborder 14 personnes sur le IHH, et s’est ensuite traîné jusqu’au port de Limassol, http://www.youtube.com/watch?v=BjGoe3Gi-ns&feature=player_embedded harcelé par des hélicoptères chypriotes , nous interdisant essentiellement d’amener notre bateau endommagé jusqu’au port.
Notre autre bateau, Challenger 1, s’est dirigé vers Famagouste avec 16 passagers. Ce bateau là aussi était endommagé ; quelque chose clochait avec le gouvernail.
Nous nous sommes trimbalés pendant toute la journée d’ hier. Nous avions commencé à 7:00 et à 22:00 nous n’avions pas où embarquer et nos bateaux étaient hors service.
Mais nous avons tous la fièvre de Gaza et personne ne renonce.
Il nous a fallu toute la journée pour trouver quelqu’un sur le côté turc pour transporter certains de nos passagers par ferry jusqu’à la flottille qui attendait patiemment depuis cinq heures au large de Chypre. À 18:00, 20 de nos passagers sont partis pour rejoindre la flottille et le MP suédois et trois MP allemand sont à bord. Hedy n’est pas présente et nous sommes catastrophés de ce que, une fois de plus, elle ne pourra pas aller à Gaza.
La flottille part à Gaza demain aux premières heures et nous devrions arriver dans l’après-midi. Nous avons persévéré… Al Samoud.
La Flottille de la Liberté et les medias
Quel est la valeur d’un mot ? En fait, elle est énorme
Jamal Elshayyal
L’histoire de la Flottille de la liberté est l’une des plus grandes démonstrations de résistance civile internationale collective, à laquelle participent 50 nationalités et plus de 30 parlementaires ; pourtant, elle est ignorée par plusieurs grands réseaux d’information internationaux.
À un moment où les médias et la désinformation sont indubitablement aussi puissants que les armées, les résultats des batailles pour les coeurs et les esprits façonnent souvent le monde dans lequel nous vivons.
Ce n’est jamais plus vrai que dans le cas de la lutte des Palestiniens pour leur libération. En tant que journaliste, je me rends compte des nuances simples qui sont souvent employées et qui touchent finalement les vies de millions de personnes. Par exemple, une « guerre » peut être décrite comme un « conflit », ou des civils « tués » dans une attaque aérienne pourraient également être désignés comme des civils qui « sont morts » dans une attaque etc.
C’est mentir que de dire que les mots ne sont que des mots.
De Mark Regev à Press TV, alors que les conseillers en communication politique et les moyens de communication décident comment réagir et rendre compte de la Flottille de la liberté dans les prochains jours, il est important de contrôler leurs mots (ou leurs silences) sous toutes les coutures.
Pour commencer, il faut se demander pourquoi une nouvelle aussi importante n’est pas reprise par plusieurs grands réseaux d’information internationaux. Il va sans dire qu’une des plus grandes démonstrations de résistance civile internationale collective, à laquelle participent 50 nationalités et plus de 30 parlementaires, et qui coûte des millions de dollars est une nouvelle digne d’être mentionnée.
Cette flottille affecte directement les vies de 1,5 millions de Gazaouis qui vivent sous siège depuis plus de 3 ans ; en fait elle affecte également les vies de beaucoup d’Israéliens qui s’accrochent à une illusion à deux faces, celle d’une colonisation démocratique. Je suis époustouflé de voir que certaines agences de presse pensent que le lancement européen du Apple’s i-Pad mérite une place plus importante dans les nouvelles.
Quand on en vient aux médias arabes, c’est la même chose. En Égypte par exemple, on ne mentionne guère que si ce n’était pour la collaboration du Caire avec Israël, le siège de Gaza n’aurait jamais réussi, et cette flottille ne serait probablement pas nécessaire.
Au lieu de cela, les journaux et les interviews télévisées, caractérisent les organisateurs de la flottille d’hypocrites parce qu’ils refusent l’offre généreuse du gouvernement égyptien d’accoster à Alarish et d’aller de là à Gaza. Et l’Égypte n’est pas la seule ; même ceux qui dans le monde arabe ont félicité les passagers à bord de la flottille de leur tentative de briser le siège israélien inhumain et illégal de Gaza, ne se demandent pas pourquoi leurs gouvernements ne font pas davantage.
Pourquoi quelques centaines d’individus ont-ils pris l’initiative de soulager un peuple assiégé, dont les pays « frères », malgré toute leur richesse et leur puissance militaire, ne feront rien ?
Dans les prochains jours, lorsque les journalistes et les politiciens se demanderont quels mots employer (ou ne pas employer) n’oublions pas qu’au-delà des mots, il y a 1,5 millions de personnes qui restent assiégées.
Défaites l’écheveau de la désinformation et vous découvrirez qu’un territoire ravagé par 23 jours de bombardements israéliens reste dévasté. Lisez entre les lignes et vous verrez que cette flottille n’est rien de plus qu’une flamme d’espoir pour ceux qui n’ont guère plus que ça. De l’espoir. Juste un mot.
source
Bateau sur la Seine pour Gaza
Israël expulsera les activistes avec des « gants »
une adresse pour rester en contact(videos)
le canal turc direct d’un bateau
La « Flottille pour la liberté », rassemblée au large de Chypre, devrait faire route vers Gaza ce week-end
REPORTAGE ASHDOD (ISRAËL) DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL Serge Dumont
« Opération vents célestes. » Tel est le nom donné par l’état-major de l’armée israélienne au dispositif déployé par la marine pour empêcher la « Flottille de la liberté » de briser le blocus israélien frappant la bande de Gaza palestinienne (Le Soir de vendredi).
Outre plusieurs navires de guerre et vedettes rapides, Israël a déployé une unité de commando spécialisée dans les opérations en mer et une autre chargée de détecter et de neutraliser des explosifs. Vendredi, les sept bateaux chargés d’aide affrétés par les militants propalestiniens ont reporté à ce samedi leur départ vers l’enclave palestinienne.
Dans une zone protégée du port d’Ashdod, une prison pour VIP a également été installée en vitesse. Elle est composée de tentes blanches, susceptibles de retenir un millier de personnes.
C’est dans ce camp improvisé que des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur interrogeront les membres de la Flottille interpellés en mer. Ils leur signifieront ensuite leur expulsion immédiate du pays. « Israël paiera le prix des billets d’avion : ces gens-là vont donc voyager sur le compte du contribuable d’un Etat qu’ils haïssent », précise un porte-parole du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.
Pour ce dernier, l’existence même de la Flottille est une « agression violente » contre Israël. « Conforter la dictature du Hamas » L’arrivée prévue du convoi propalestinien donne lieu à une campagne israélienne de relations publiques aussi importante que celle qui avait précédé l’évacuation des colonies juives de la bande de Gaza, en 2005. Objectif ?
Démontrer qu’« il n’y a pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza » et que la Flottille a pour objectif caché de « conforter la dictature du Hamas sur ce territoire palestinien ». Dans ce cadre, les porte-parole officiels israéliens abreuvent les journalistes de données relatives aux quantités de pétrole, de biens de consommation et même de rouleaux de papier toilette autorisés à pénétrer dans Gaza. Ils multiplient aussi les « tuyaux » invérifiables sur les organisateurs de la Flottille. Entre autres, sur une fondation islamique turque qui financerait le Hamas.
Ces arguments sont martelés sans relâche. Ils visent aussi le grand public par le biais d’un canal ouvert sur YouTube. Quant à la presse israélienne, elle dirige ses flèches vers certains des participants au convoi : le cheik Raed Salah – leader du Mouvement islamique, plusieurs fois condamné par Israël – ainsi que Mgr Hilarion Cappucci, un ancien archevêque catholique de Jérusalem condamné en 1974 à 12 ans de prison pour avoir passé des armes pour l’OLP.
« Vous voyez bien que les intentions de la Flottille ne sont pas claires, assène l’un des nombreux officiers envoyés à Ashdod pour plaider la cause israélienne auprès de la presse étrangère. Nous devons nous défendre contre nos ennemis. N’importe quel pays ferait la même chose. » ■ SERGEDUMONT
source : lesoir du 29 mai, page 15