La Syrie : Mille merci aux Palestiniens !


le 02/09/2011 13:30:00

Les manifestants palestiniens à Nazareth, Jérusalem, Ram Allah, Haïfa, …retirent au pouvoir syrien sa carte de « défenseur de la cause palestinienne » et ruinent définitivement sa crédibilité et son image de « résistant aux impérialistes/capitalistes, sionistes, etc. » aux yeux du monde entier.

Les manifestants palestiniens ont clairement scandé leur refus des tueries perpétrées contre le peuple syrien en leur nom.

A ce jour, et après 6 mois de répressions sanglantes, le régime syrien continue à bénéficier d’un soutient indéfectible à l’intérieur comme à l’extérieur de la Syrie.

Je ne parlerai pas de ce soutien à l’intérieur de la Syrie. Beaucoup a été dit et écrit à ce propos. Je conseille vivement sur ce sujet, en langue française, différents articles parus sur le site « un œil sur la Syrie », blog hébergé par Le Monde. Ils sont bien documentés et l’analyse révèle une très bonne connaissance (de l’auteur/des auteurs) de la situation sociale, économique syrienne mais également une parfaite connaissance du mécanisme politique du régime syrien qui explique sa longévité mais également les raisons d’un certain soutien à l’intérieur du pays.
Quant à ceux qui le soutiennent à l’extérieur, le panel est large : ca va des Etats qui ont des intérêts manifestes, aux grandes entreprises qui ont des contrats et des investissement en Syrie, (en France Total ,entre autres entreprises), mais aussi des partis politiques d’extrême gauche qui voient dans le régime syrien un opposant farouche à l’Amérique, à Israël, etc., en passant par des individus ignorant la situation et craignant pêle-mêle : l’anarchie, les islamistes, les terroristes, etc.

Mais le plus frappant dans ce panel est un nombre, non négligeable, du mouvement de solidarité avec la cause palestinienne. Ainsi un certain nombre d’intellectuels/ militants ont écrit pour défendre le régime. Je citerai à titre d’exemple Pierre Piccinin (dont l’article ‘vicissitudes et réalités du printemps arabe paru dans la libre Belgique le 15/7/2011.Piccinin) donne sa version de la révolution syrienne.

Sa vision et explication collent point par point à la version officielle du régime (bandes armées salafistes, révolte des communautés opposées au régime par principe communautaire, etc.). Cet article révèle une parfaite méconnaissance du terrain à tel point qu’il confond les noms des régions et des villes !

D’ailleurs sa version des faits correspond tellement bien à la version du régime syrien que la télévision syrienne a traduit son article et présenté son auteur comme un ami clairvoyant !

Quant à ceux qui soutiennent le Hezbollah, qui s’est affronté courageusement aux troupes israéliennes, oublient qu’il ne faut pas confondre les intérêts des dirigeants qui ont décidé de lier leur sort au régime syrien, et qui manque eux vraiment de clairvoyance, et un combat juste du peuple libanais de défendre son territoire.

Les syriens, qui ont accueilli chaleureusement ces libanais fuyants les tirs de l’armée israélienne, ont du mal à avaler la pilule de ce soutien indéfectible de Hezballah au régime (certains parlent même d’un soutien logistique et en hommes dans la répression en syrie) malgré les morts, les torturés, les disparus, les blessés et pour certains handicapés à vie !).

A ceux qui craignent que la chute du régime syrien porterait un coup fatal au mouvement de Hezbollah, on a envie de demander si, après 40 ans sous l’un des régimes les plus répressifs, quiconque a le droit de sacrifier la soif de liberté et de démocratie de tout un peuple sur l’autel de la survie d’un parti, fût-il Hezbollah ?

De plus, c’est une analyse tout à fait erronée. Elle suppose que la future Syrie démocratique va décréter la mort de la cause qui a toujours mobilisé, et continue à mobiliser les syriens, et là je parle du peuple, à savoir la cause palestinienne Une cause qui a accouché des générations de militants syriens pour la Palestine !

En tout cas les palestiniens le savent, eux. J’en veux pour preuve la multiplication des manifestations des palestiniens qui ont dit : « Non : pas en notre nom ». Curieux ! Nous, à l’ujfp, ce slogan nous dit quelque chose !

Après la manifestation de ‘soutien à la révolution syrienne’ sous le slogan : « Rester silencieux est une honte. » à Nazareth le 5 août 2011, un groupe de jeune militants à Haïfa a organisé le 7 août une manifestation sous l’intitulé : «Un salut palestinien à la révolution syrienne », avec un communiqué dans lequel ils déclarent :

…..Nous ne pouvons, nous les fils et filles de la Palestine, que prendre la partie de la lutte des peuples pour leur liberté, leur dignité et leurs droits ; les mêmes nobles objectifs pour lesquels nos luttons depuis la Nakba.

Nous prenons la partie d’une révolution qui restaurera à la Syrie sa gloire et son prestige, sa souveraineté après s’être devenue la propriété d’une famille,…. »

Et la déclaration de conclure:

«Notre peuple palestinien a connu durant des décennies sous l’occupation le gout du fer et du feu, dégusté la répression criminelle, connu des violations du droit à la liberté et de la vie. Par conséquent, la dernière chose qu’on peut laisser faire est de commettre des crimes contre nos frères au nom de la résistance contre Israël, les crimes en notre nom. »

Le jour même a eu lieu également une manifestation à Ramallah. Les manifestants scandaient leur solidarité avec le peuple syrien.

D’autres manifestations ont eu lieu également à Jérusalem.

Le bombardement par l’armée syrienne le 14 août 2011, par terre et par mer, du camp des réfugiés palestiniens al-Raml à Lattaquié : une attaque provoquant l’exode de quelques milliers de personnes, n’a fait que renforcer la solidarité des palestiniens à l’égard de la révolution syrienne et intensifier le nombre de leurs manifestations.

Suite à ce drame, et d’après l’agence de presse palestinienne Wafa : « à Gaza……des jeunes se sont regroupés dans la place de ‘Soldat Inconnu’ pour manifester ‘leur solidarité avec le peuple syrien et les camps palestiniens attaqués par l’armée syrienne’. La police a arrêté alors une dizaine pendant plusieurs heures aux locaux de la sécurité …. »

Bien que les officiels palestiniens aient tenu, au début, à une attitude de « neutralité », leur position a évolué. Yasser Abd Rabo a même qualifié l’attaque du camp à Lattaquié de « crime contre l’humanité ».

A signaler également qu’en Syrie et dès le début des manifestations, le camp de refugiés palestiniens « Yarmouk » à Damas est traversé régulièrement par des manifestations contre le régime. Tous les palestiniens en Syrie ne vivant pas dans les camps, il est bien sûr difficile d’évaluer le nombre de palestiniens dans les cortèges de manifestations très nombreuses qui ont lieu tous les jours un peu partout en Syrie.

« Le message de la jeunesse palestinienne, proclame le communiqué de manifestants à Haïfa, est clair : notre cause est innocente de tueries contre nos frères « .

Najwa

Membre du groupe ujfp lyonnais

Union juive française pour la paix (UJFP)

Le 31août 2011

source

mercredi 21 septembre, tous ensemble pour la Palestine


Journée de mobilisation internationale pour la reconnaissance de l’Etat palestinien, à  l’ouverture des débats  de la 66è session de l’Assemblée générale des NU :

A Bruxelles : Rassemblement place de l’Albertine: venez nous retrouver, on aura besoin de vous pour distribuer les tracts, brandir de grands drapeaux, … !

Appel à ce que chaque organisation mette un drapeau palestinien sur sa façade et nous fasse parvenir la photo !

 

J

 

 

Lamentation de Hadja Hassan Mohammed


Le moment est peut-être venu de faire entendre au Liban et dans le monde les lamentations de feu la grand-mère de Mounir, qui a marché 20 km du Sud Liban jusqu’à Chatila… Elle est arrivée à Chatila ce jour de septembre pour constater que 27 membres de sa famille avaient été tués – seuls Mounir et Nabil avaient survécu. Elle dit :

 » Nos colombes sont toujours là. Nos oeillets exalent leur parfum. Les moineaux chantent leurs chants de toujours. Mais Abou Zuhair est introuvable.

Beyrouth tu as pris tout ce que j’avais. Tu as pris ma dernière étincelle de vie et mon coeur gît dans tes rues.

Abou Zuhair, le grand, le jeune arbre a été cruellement coupé de ses racines sur ton sol.

Puisse le sang de celui qui t’a tué se mélanger au tien. Puisse sa mère souffrir la même agonie.

Qui a creusé ta tombe Abou Zuhair ? Qui nous a apporté ce désastre ? Qu’est-ce que je peux dire en ta mémoire ?

Mon coeur est lourd de reproches pour ce monde insensible. Cent navires , deux cents étalons ne suffiront pas pour porter le poids de la douleur dans mon coeur.

Qu’est-ce que je peux dire ? « Mère » tu me dis « va à nos tombes et prie pour ceux qu’elles ont engloutis »

Je vais aux tombes et j’étreins tendrement leur pierre. Je dis « faites que vos pierres entourent chaleureusement les corps de ceux que j’aime, prenez soin d’eux, je vous les confie.

Je pleure votre jeunesse et je pleure toutes les jeunes filles qui n’ont jamais connu un moment de bonheur ou de contentement.. Elles sont allées à la rencontre de la vie pleines d’espoir et d’impatience pour se faire piétiner et déchirer par sa férocité.

Mon Dieu, je n’ai plus de force. Il était l’homme le plus beau et le jeune homme le plus fort des garçons. Il préparait la voie pour les autres afin de faciliter leur marche.

Ton jeune corps s’est mélangé au sable trop tôt et le sable remplit tes yeux.

Qu’est-ce que je peux encore donner à mon pays ? Mon coeur est pénétré de souffrance et de reproches à la vie.

Comme je vous envie vous qui étiez là quand ceux que j’aime sont morts. Est-ce qu’ils avaient soif ? Avez-vous eu la bonté de leur donner à boire ?

J’implore chaque oiseau qui passe de vous porter mon angoisse et mon amour et de me ramener des nouvelles de ceux que j’aime.

Mon enfant, ton corps est criblé de balles. Qui t’a envoyé à moi, oiseau de malheur ? Pourquoi m’infliger tous ces désastres à la fois ? Épargne-moi un peu, oh mon Dieu.. Mon Dieu- attends au moins un an , et puis que ta volonté soit faite.

Je vous en supplie, vous les croque-morts, avancez lentement. Ne vous hâtez pas. Laissez-moi voir encore une fois ceux que j’aime.

Je vais vers les tombes et je reste là égarée. J’appelle Abou Zuhair, puis Oum Walid (sa soeur). Pas de réponse. Ils ne sont pas là. Ils ont suivi Oum Zuhair (la femme d’Abou Zuhair) et les enfants. Ils sont tous partis une nuit sous la lune – tous ceux que j’aime.

Mon enfant, tu n’es plus près de moi. Des montagnes de distance nous séparent…

Nabil (neveu d’ Abou Zuhair) appelle sa mère. « Mère » dit-il « à qui m’as- tu confié ? »

Zahra répond « je t’ai laissé à tes oncles. Ils devraient te donner de mes nouvelles et t’emmener jusqu’à ma tombe pour que mes yeux puissent te regarder et que mon coeur puisse t’atteindre ». Mais Abou Zuhair est parti et il ne peut pas accomplir le souhait de Zahra.

Zuhair (fils d’Abou Zuhair) demande à son père « à qui m’as tu confié ? »

« Ton grand-père viendra te chercher. C’est toi qui continues sa vie ».

Mais la vie, qu’est-ce qui nous reste de vie ? Nos coeurs sont morts. Nous n’avons plus de larmes pour tous les jeunes, hommes et femmes qui sont morts.

Où puis-je me tourner ? Où sont mes enfants ?

Mon enfant, que Dieu te montre la voie sacrée et que mon amour et mon affection soient une lanterne qui t’accompagne sur le chemin.

Dieu tout-puissant, donne-moi la patience. Jeunes gens, restez loin de moi : vous rouvrez mes plaies et je suis si lasse. Qu’est ce que je peux dire ? »

Lamentation de Hadja Hassan Mohammed, octobre 1982. (pp. 84.85,86 de From Beirut to Jerusalem).

Veuillez diffuser ce texte – une grand-mère palestinienne à sa famille, massacrée à Sabra et Chatila – j’ai conservé ses paroles et je les lis à tous ceux qui veulent les entendre depuis 28 ans.

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