Tunisie : « Le système Ben Ali est toujours là »



C’est le premier véritable test du printemps arabe. Neuf mois après la chute de l’ex-président Ben Ali, les Tunisiens sont appelés à élire leur première assemblée constituante de la Tunisie nouvelle. Plus qu’une simple élection, le scrutin, qui vise à terme à adopter une nouvelle Constitution, a été arraché de haute lutte. Des semaines de manifestations sur la place de la Kasbah ont été nécessaires pour obtenir la tête du Premier ministre Mohamed Ghannouchi, un ancien du clan Ben Ali, ouvrant la voie à l’annonce du vote historique. « Cette élection est celle du peuple », se souvient avec émotion la blogueuse Lina Ben Mhenni, auteur de Tunisian Girl : blogueuse pour un printemps arabe (éditions Indigène).

Mais, six mois et un report plus tard, l’excitation a cédé la place à la désillusion. « Rien n’a changé pour nous, Tunisiens, lâche la cyberactiviste. Au contraire, tout est toujours plus cher et la police politique est de retour. » Le 15 août, des manifestants pacifiques opposés à la corruption en vigueur ont été tabassés. « Les deux institutions à la base de la répression sous Ben Ali, à savoir les forces de sécurité et le système judiciaire, n’ont toujours pas été réformées », indique Said Haddadi, chercheur au programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Pire, d’après le militant, la torture serait toujours pratiquée.

Parité homme-femme

La Tunisie nouvelle a pourtant eu droit à son lot de réformes. En un temps record, le pays a vu l’éclosion d’une cinquantaine de partis politiques remplaçant l’unique RCD de Ben Ali. Des dizaines de journaux et d’ONG sur les droits de l’homme ont également vu le jour. Nommée à l’instance nationale indépendante pour le secteur de l’information et de la communication, Lina Ben Mhenni a démissionné au bout de deux mois. « Exprimez-vous, mais on fera toujours ce que l’on veut : voici en substance le message que l’on nous a transmis », explique la Tunisienne, qui ne voulait plus servir de « vitrine ».

La mesure la plus sensationnelle du gouvernement transitoire concerne le droit des femmes. Tandis que les Saoudiennes viennent d’obtenir leur droit de vote, les Tunisiennes ont obtenu en avril la parité homme-femme sur les prochaines listes électorales. Une décision qui ne réjouit qu’à moitié la blogueuse. « Le système Ben Ali est toujours là. Avides de pouvoir, les membres du parti RCD n’ont fait que se reconvertir dans une vingtaine d’autres partis. Au lieu d’être jugés, ils vont s’atteler à écrire notre future Constitution », déplore-t-elle. Pour s’assurer de la mise en oeuvre des promesses de réforme, Amnesty International a demandé à l’ensemble des candidats de signer un « manifeste » de dix engagements relatifs aux droits humains. « Nous souhaitons profiter de cette période historique pour que le plus grand nombre de candidats signent les points qui ne font pas débat dans la société », indique Said Haddadi. Font l’unanimité l’abolition de la torture et la réforme judiciaire. Toujours taboues, la peine de mort et l’homosexualité.

Double discours

Profitant de la fragmentation des candidatures, avec près de 1 500 listes électorales, le parti islamiste Ennadha (de la Renaissance), pourtant absent de la révolution du jasmin, arrive aujourd’hui en tête des sondages, avec au moins 20 % des suffrages, loin devant le RCD et la gauche. « Ce parti très organisé a été le plus intelligent de tous en misant sur le social », explique Lina Ben Mhenni. « Depuis le retour d’exil de son fondateur Rached Ghannouchi, ses partisans parcourent les provinces en jouant sur le sentiment religieux de la population et en distribuant de l’argent. » Et, judicieusement, le parti islamiste s’est retiré de la commission chargée des réformes dès qu’a été évoquée la question du financement des partis.

« Ennadha se déclare favorable aux droits que les Tunisiennes ont acquis depuis l’indépendance », signale Said Haddadi, qui a pu s’entretenir en mars avec plusieurs membres du parti islamiste. « Il a ainsi désigné plusieurs femmes sur ses listes. » Cela ne convainc pas Lina Ben Mhenni, qui avertit : « Ennadha pratique le double discours. Pendant qu’ils affichent une certaine modération dans leurs programmes et dans les médias, ils diffusent un tout autre discours dans les mosquées. Lors de la prière du vendredi, ils louent la polygamie et appellent au meurtre des laïcs, qu’ils considèrent comme des athées. »

Lettre du mari de Rafah Nached aux journaux


Publié le 27 septembre 2011 par midite



Le Monde ,Le Figaro, Libération, Lorient, LeJour Alsafir

A propos de l’arrestation de Madame Rafah Nached, psychanalyste syrienne

Monsieur, Madame

Vous avez publié récemment des informations sur l’arrestation de la psychanalyste syrienne Rafah Nached (66 ans qui a des problèmes de santé) à l’aéroport de Damas, le 10 septembre 2011.

Elle est toujours détenue, après 5 jours de disparition entre les mains des services de la sécurité militaire. Nous vous remercions pour toutes les informations justes et claires que vous avez diffusées pour soutenir notre demande de sa libération.

D’autre part, nous voulons vous informer que Madame Nached n’a jamais exercé aucune activité politique, ni d’activités autre que son travail de psychanalyse.

Au début des événements dramatiques qui se déroulent actuellement en Syrie, elle a entrepris un projet de travail de thérapie de groupe avec un collègue, père jésuite psychanalyste aussi.

Ce travail était fondé sur le psychodrame et se tenait dans les lieux de prière des jésuites à Damas.

Un jour, un journaliste de l’AFP a assisté à une scène de psychodrame sur la peur. A la suite de quoi, il a publié un article sur ce psychodrame, et bien qu’on lui ait demandé de ne pas citer de noms des personnes présentes, il a cité le nom de Madame Rafah dans son article.

Vous trouverez ci-joint l’article de AFP et les correspondances entre Madame Nached et le journaliste Sammy Ketz, article qui a causé certainement son arrestation en même temps que mis sa vie en danger.

Nous souhaitons que vous donniez votre témoignage sur cette affaire pour nous aider à sa libération.

Quant au journal, l’Orient le Jour, il a publié une caricature en citant son nom, ce qui jette de l’huile sur le feu et augmente le danger de sa vie en prison.

Nous vous remercions pour votre attention et nous vous demandons de publier cette lettre dans votre journal. Fayssal Abdallah Professeur d’histoire a l’Université de Damas Mari de madame Rafah Nached

source

Appel pour la libération de Rafah Nached !


Signer la pétition   –   Voir les signataires


Notre collègue, la psychanalyste syrienne Rafah Nached, a été arrêtée le samedi 10 Septembre à 1 heure 30 du matin (heure de Damas) à l’aéroport de Damas par les services de renseignement syriens. On ignore les raisons de son arrestation. Aucune information n’a pu être obtenue auprès des services de l’aéroport. L’engagement professionnel de Rafah Nached a toujours été de nature scientifique et humanitaire.

Nous réclamons sa libération immédiate

Nous demandons à l’ambassade de France d’intervenir au plus tôt pour obtenir des informations concernant son état de santé et les motifs de sa détention.

Nous invitons la communauté psychanalytique à montrer sa solidarité avec notre collègue en diffusant cette information par tous les moyens et en signant cette pétition. Nous invitons tous ceux et toutes celles qui veulent exprimer leur solidarité à la signer et à la faire connaître.


L’affiche à diffuser

Nous vous invitons à imprimer et à diffuser par tous les moyens cette affiche. Elle peut être apposée à votre travail, dans les hôpitaux, les dispensaires et tous les lieux publics. Vous pouvez en adresser un exemplaire à ceux que vous connaissez (presse locale, personnalité, députés, maires, etc.)
Vous pouvez bien entendu joindre le texte complet de la pétition.
Tenez-nous informés en retour des actions que vous entreprenez ainsi que des réponses éventuelles que vous pourriez recevoir

Laurent Le Vaguerèse

Cliquez ici pour télécharger l’affiche à imprimer et diffuser

Le commerce des armes avec Israël : vers un embargo militaire ?


jeudi 29 septembre 2011 — 20:00 heures

Dans le cadre de la Semaine de la paix coordonnée par Pax Christi Wallonie-Bruxelles, mais également à l’occasion du lancement de la campagne BDS pour un embargo militaire, l’Union des Progressistes Juifs de Belgique, l’Association Belgo-Palestinienne, Action pour la paix et le MIR-IRG vous convient à un workshop sur le commerce des armes avec Israël.

Exposés sur l’appel BDS, sur le commerce des armes entre la Belgique et Israël par Thierry de Lannoy (MIR-IRG), et sur des exemples d’actions.

Inscriptions et infos


communication.abp@gmail.com

02/223.07.56

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Retour en haut ↑