Le spectacle a eu lieu ce soir et je crois pouvoir parler d’un énorme succès. Visiblement, la salle l’aimait. Son monologue, il l’a bien tenu. Il n’y a pas eu de temps mort. Il doit encore se forger un personnage, mais il est sur la bonne voie.
Un cadeau à la Belgique que ce Québécois
En introduction, un excellent clip sur son pari.
L’INVITÉ DU WEEKEND > L’humoriste canadien s’est mis au défi de remplir le Cirque Royal en 50 jours. Il met en vente sur le web, 2000 places pour son spectacle. Un standup où Dan va raconter, avec l’humour qui le caractérise, sa vie. Rencontre à dix jours du grand soir…
D’où vous est venue cette idée de défi ?
Quand les humoristes veulent se faire connaitre, ils essaient de décrocher une chronique en radio ou en télé. Comme je viens déjà de la radio, ça n’aurait pas changé grand-chose pour moi. Il fallait donc que je trouve quelque chose d’original pour me faire connaitre dans cet exercice-là. Le public préfère aller voir des personnes qu’ils connaissent déjà ou alors un spectacle lié à un évènement. J’avais entendu qu’un chanteur du Québec avait loué la plus grande salle de concert de Chicago et tout en vendant ses tickets, il a été remarqué par Oprah Winfrey qui a fini par l’inviter dans son émission. J’ai bien aimé le concept. Mon objectif est vraiment de me démarquer.
Vous allez parler de quoi dans votre spectacle ?
C’est un spectacle qui est écrit mais ce sera du « pur » standup. J’aurai un micro à la main et je partirai avec le public. Je vais raconter mon histoire. Répondre aux trois questions que les gens me posent le plus souvent : « Qu’est-ce que tu fous ici ? Qu’est-ce que tu faisais au Canada ? Et que penses-tu de la Belgique ? » Je raconte pourquoi je suis à Bruxelles. Pourquoi les Canadiens ont un accent sauf quand ils chantent. Comment j’ai rencontré ma copine… Toutes les anecdotes seront vraies. A la limite, si ce n’est pas drôle, ce sera au moins une discussion intéressante pour les personnes qui veulent me connaitre un peu plus.
Raconter sa vie, ce n’est pas un exercice difficile ?
Je ne vais pas tout expliquer non plus. En fait, ce seront les mêmes « private jokes » que faisais en comité restreint avec des amis qui se demandaient comment je me suis retrouvé en Belgique. J’ai choisi les plus drôles et qui pourraient intéresser le public qui ne me connait pas forcément autant que le monde des médias. Je reprendrais une phrase d’Alfred De Musset : « Il ne m’est pas arrivé grand-chose d’intéressant, mais il y a une façon intéressante de la raconter. » Mais loin de moi l’idée de me comparer à ce grand poète.
Le standup, ce n’est pas risqué chez nous ?
Je suis même d’ailleurs un peu terrorisé. Mais les choses n’ont jamais été faites jusqu’à ce qu’elles soient faites. Prenons l’exemple du tennis, il y a eu plein de jeunes filles qui se sont inscrites à ce sport après les victoires de Kim et Justine. Il faut bien que quelqu’un commence quelque chose un jour. Combien on fait de l’humour absurde après le succès des Snuls ? C’est peut-être risqué, mais en humour, je ne suis pas capable, au stade actuel, de faire autre chose que de raconter des histoires. D’un autre côté, dès que tu fais quelque chose de différent, tu prends de toute façon un gros risque.
La promo de l’opération s’est faite surtout en radio ou dans la presse, très peu en télé chez les Taloche par exemple…
Ils ne m’ont pas invité, mais je n’ai pas exprimé le souhait d’être invité non plus. Entendons-nous bien, s’ils m’appellent, je ne refuserai pas. Je préfère être proactif dans ma promo que d’attendre qu’une opportunité tombe du ciel. La question aurait pu aussi se poser pour « On ne demande qu’à en rire » chez Ruquier. Le stand up est un exercice qu’ils n’apprécient pas beaucoup dans le concept de l’émission, et si on le fait, il faut être très bon. Je ne pense pas être capable, au stade actuel, d’être bon en écrivant un sketch en moins de 45 minutes. Mes priorités aujourd’hui sont ailleurs, mais je ne dis pas que je ne le ferai pas… Mon but n’est pas de convaincre les gens qui ne m’aiment pas de m’aimer mais de convaincre un nouveau public de venir te voir.
Il y aura une captation TV ?
Oui, mais le but n’est pas de le vendre en télé, ce serait plutôt de le jouer un maximum pour toucher un maximum de public. Je veux que ce spectacle soit une carte de visite pour la suite de ma carrière d’humoriste. Je ne sais pas encore si je vais le découper pour le mettre sur Youtube ou si je vais l’offrir en intégralité…
Qui a eu l’idée d’inviter Jean Barbera ?
J’ai toujours été hyper fan de ce qu’il fait et j’aurais vraiment trouvé ‘con’ d’aller le chercher pour qu’on se moque de lui. Il est exceptionnel parce qu’on ne sait jamais ce qu’il va se passer et ce qu’il va se dire avec lui. Et pour moi, c’est le principe même d’un bon divertissement. C’est un plaisir sincère de le côtoyer quelques instants. Il fait partie du top 5 des personnalités les plus intéressantes en Belgique francophone. A coté de cela, c’est quelqu’un de très gentil.
Il va faire quoi ?
Il sera la voix off du lancement du spectacle… quelqu’un avait d’ailleurs mis sur Twitter : « Les deux plus gros accents de Belgique réunis dans une même vidéo ». J’ai trouvé ça assez juste et très drôle. Plus égoïstement, c’est aussi parce qu’à la base j’avais envie de rencontrer Jean Barbera.
« Sans chichis »… un bilan positif ?
Beaucoup de kilomètres ! J’ai une vision différente de la Wallonie depuis cette saison… Le plus drôle, c’est que je ne suis pas très bon en télé, et ça mettait tout de suite les gens chez qui on allait tourner à l’aise. La plupart du temps, je me trompais plus que les intervenants. Ma plus grande force dans les « Trucs de Dan », c’est d’avoir été assez mauvais. (Rires)
La radio ne vous manque pas ?
Non. Et ça m’a surpris ! C’est peut-être le fait de savoir que les portes ne sont pas fermées au cas où. Et que je m’investis beaucoup dans le spectacle. J’ai fait plus de 1.000 chroniques, à la radio sur NRJ. Je n’avais plus grand chose à dire. Et je trouvais que je manquais parfois un peu de temps pour peaufiner mon texte. J’avais l’impression d’être ‘juste’ bon alors que je misais le ‘très bon’. J’espère refaire de la radio, un jour, mais pour l’instant, ce n’est pas dans ma liste des priorités.
Vous avez été courtisé ?
Pas de propositions concrètes, mais quelques contacts. J’ai toujours un pied chez NRJ/Nostalgie où je fais de la consultance.
Un petit teaser pour vendre les 600 dernières places…
Pour avoir une petite idée du standup, du undi 7 mai, au Cirque Royal, je participerai, ce dimanche, au gala d’ouverture du Brussels Comedy Festival. Je présenterai un sketch de 5 minutes tiré du spectacle. Ce sera diffusé, en direct, sur le site web de la RTBF.
Propos recueillis par Pierre Bertinchamps
pierre@tuner.be
Photos : ©Mathieu Buyse
Voir aussi son site http://www.dangagnon.be/
et du côté de youtube, il y a plein à voir comme ceci http://youtu.be/6uaCEO4-K6U