Syrie : les «rebelles» annoncent le début de la bataille de Damas


Publié le 17.07.2012, 15h16 | Mise à jour : 17h56

DAMAS, 17 JUILLET 2012. Les opposants au régime bloquent les routes avec des pneus enflammés.

DAMAS, 17 JUILLET 2012. Les opposants au régime bloquent les routes avec des pneus enflammés. | (AFP.)

«La bataille pour la libération de Damas a commencé et les combats ne cesseront pas dans la capitale. Nous allons vers la victoire», affirme ce mardi un colonel rebelle de l’Armée syrienne libre (ASL) à l’AFP. Depuis dimanche soir, les combats dans la capitale, qualifiés par l’opposition de «tournant» dans la révolte lancée il y a 16 mois contre le régime du présidentBachar al-Assad, se déroulent dans plusieurs quartiers, notamment à Midane.

Les rebelles avaient annoncé lundi soir qu’ils contrôlaient ce secteur de Damas ainsi que celui de Tadamoun. Une partie des troupes régulières auraient quitté le Golan pour Damas et l’intérieur du pays, selon les services secrets israéliens.

Au moins 35 personnes ont trouvé la mort mardi, notamment à Damas, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Lundi, il avait comptabilisé 149 morts, dont 82 civils, 41 soldats et 26 rebelles. A Moscou, l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan estime que le Conseil de sécurité doit dire que la situation en Syrie est «inacceptable». Il tente d’infléchir la position russe qui a jusqu’ici refusé toute résolution contraignante proposée par le Conseil de sécurité de l’ONU. Pour le chef de la diplomatie de Moscou, Sergueï Lavrov, il n’y a «pas de raisons» de ne pas parvenir à un accord.

Midane bombardé par l’armée

«Nous avons transféré la bataille de la province à la capitale. Nous avons un plan clair pour contrôler tout Damas», affirme le colonel Kassem Saadeddine, porte-parole de l’ASL en Syrie, contacté via Skype par l’AFP. «Attendez-vous à des surprises», avertit-il. Mais l’ASL, composée de déserteurs et de civils armés, dispose d’armes légères face à la puissance de feu de l’armée régulière alors que des hélicoptères sont entrés mardi pour la première fois en action, mitraillant des quartiers hostiles au régime.

Un militant qui se fait appeler Abou Moussab assure à l’AFP que l’armée a essayé de pénétrer dans Midane, mais «les (rebelles, ndlr) de l’ASL l’ont stoppée. Donc les soldats ont intensifié les bombardements». «Ils tirent sur tout et viennent de détruire la mosquée Ghazwat Badr», ajoute-t-il, faisant état de nombreux blessés et «du manque de médecins pour les soigner». «Le régime qui s’effondre devient fou», assure-t-il.  Selon le régime, l’armée est entrée à Midane et encercle la mosquée Zine al-Abidine. Elle a donné un ultimatum aux habitants de quitter les lieux avant un assaut imminent. Les soldats sont aussi entrés avant l’aube à Tadamoun, où restent encore «quelques poches de résistance».

Dans le quartier de Qaboun, à l’est de la capitale, l’ASL aurait abattu un hélicoptère. Auparavant, l’armée régulière avait indiqué que «33 terroristes ont été tués, 15 blessés et 145 arrêtés» dans ce secteur, en référence aux rebelles, le régime se refusant à reconnaître le mouvement de contestation.

Dans le reste du pays, l’ASL prévoit des attaques systématiques de tous les postes de contrôle du pays, des coupures des grands axes routiers afin de paralyser l’armée du régime.



Une partie de l’armée d’Assad quitte le Golan

Sur le terrain, Bachar al-Assad a ramené une partie de ses forces du Golan, frontalier d’Israël, vers Damas et d’autres zones du pays où il tente de mater la rébellion, selon le chef du renseignement militaire israélien, le général Aviv Kochavi, alors que l’Etat hébreu est toujours officiellement en état de guerre avec la Syrie. Il a relevé une «irakisation» du pays, avec sa fragmentation en secteurs contrôlés par différents groupes militaires ou tribaux, et «un afflux de militants d’Al-Qaïda et du jihad mondial vers la Syrie». Le régime ne «survivra pas», a estimé le général Kochavi, sans avancer d’échéance, ajoutant que ses alliés, «le Hezbollah et l’Iran, se préparaient aux suites de la chute d’Assad».

Annan tente d’infléchir la position russe

Sur le front diplomatique, l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, s’est entretenu ce mardi avec le président Vladimir Poutine, qui lui a assuré en retour que la Russie allait «tout faire» pour soutenir ses efforts. «Depuis le tout début, depuis les premières mesures, nous soutenons et continuons de soutenir vos efforts visant à rétablir la paix civile», a-t-il ajouté.

Moscou, qui a déjà bloqué deux résolutions occidentales depuis le début en mars 2011 du conflit, a de nouveau empêché avec Pékin, lundi au Conseil de Sécurité, toute condamnation du gouvernement syrien, notamment pour le massacre de Treimsa. Mercredi, les Occidentaux présenteront au Conseil de sécurité de l’ONU un nouveau projet de résolution. Jusqu’ici la Russie a refusé toute résolution contraignante envers le régime de Bachar al-Assad.

Officiers déserteurs et population civile affluent en Turquie

Un général syrien et de nombreux officiers et soldats syriens ont fait défection et sont passés en Turquie lundi et le rythme de l’arrivée sur le sol turc de réfugiés fuyant le conflit s’est accentué. Cela porte à 18 le nombre de défections de généraux en Turquie depuis mars 2011, déclenchement d’un mouvement de révolte contre le régime du président Bachar al-Assad, selon un diplomate turc. Le dernier bilan de réfugiés, annoncé samedi par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, était de 40 000 environ.

LeParisien.fr

Urgence Syrie


1,5 million de personnes affectées par le conflit armé en Syrie ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence!

La Croix-Rouge agit sur place, en Syrie et au Liban, pour aider les Syriens qui ont fui les violences dans leur pays. La Croix-Rouge porte assistance aux blessés, distribue de la nourriture, des médicaments et des biens de première nécessité. Elle évacue également en ambulance les blessés syriens arrivant au Liban.Nous prenons actuellement en charge 25.000 personnes.La Croix-Rouge de Belgique a de toute urgence besoin de fonds pour aider encore plus de familles victimes de la guerre civile en Syrie.

Il est urgent d’agir ! Nous avons besoin de vous pour soutenir et renforcer nos actions sur le terrain.

Aidez-nous maintenant à sauver la vie de ces milliers de familles!

Faites un don!
BE72 0000 0000 1616 * ou via notre système de don en ligne

Nous vous remercions pour votre soutien à notre action.

Pierre Hublet
Directeur du Département International
de la Croix-Rouge de Belgique

A quoi vos dons servent-ils?

Avec 55€ vous offrez nourriture et biens de première nécessité à une famille
Avec 500€ vous permettez d’évacuer les blessés en ambulance pendant 1 mois
Faire un don

L’action de la Croix-Rouge

Pour tout don de 40€ ou plus, vous recevrez en mars de l’année suivante une attestation fiscale vous donnant droit à récupérer jusqu’à la moitié du montant de votre don.


* BIC:BPOTBEB – Communication « URGENCE SYRIE »

Pour tout don de 40€ ou plus, vous recevrez en mars de l’année suivante une attestation fiscale vous donnant droit à récupérer jusqu’à la moitié du montant de votre don.

NB : La Croix-Rouge, experte dans le traitement des situations de crise, agit depuis de nombreuses années dans les pays affectés. Les interventions de la Croix-Rouge sont financées par le Fonds d’urgence qui nous permet d’intervenir immédiatement auprès de toutes les victimes. En alimentant ce fonds, vous vous associez à notre force d’intervention dans l’urgence et vous nous permettez aussi de poursuivre notre aide partout dans le monde.

Celui qui bombarde Damas ne la gouvernera point


En octobre 1925, Damas insurgée est bombardée par l’artillerie de l’armée française durant trois jours sur ordre du général Sarrail. On compte près de 1.500 morts. Des monuments historiques de la vieille ville sont réduits en poussière.

En mai 1926, la ville de Damas est de nouveau bombardée – cette fois-ci par l’aviation – provoquant de nouvelles pertes humaines (5.000 morts) et matérielles considérables.

Le 30 mai 1945, le général De Gaulle donne l’ordre à l’aviation française de bombarder Damas pendant 36 heures d’affilée. On dénombre 500 morts dont 400 civils et des centaines de blessés

Le 16 juillet 2012, Bachar el-Assad donne l’ordre de bombarder Damas pour la 4ème fois de son Histoire ..

l’Histoire le prouve .. celui qui bombarde Damas ne la gouvernera point !

Source

Syrie : un Français espion malgré lui


Le Point.fr – Publié le 17/07/2012 à 07:44 – Modifié le 17/07/2012 à 07:45

Le logiciel d’un informaticien a été utilisé, à son insu, par Bachar el-Assad pour surveiller les opposants au régime.

Jean-Pierre Lesueur © Jean-Pierre Lesueur

« Inventer DarkComet était un défi pour moi. Je n’aurais jamais imaginé qu’il serait utilisé par un gouvernement pour espionner ses citoyens. Si je l’avais imaginé, je ne l’aurais jamais créé. » Ce sont les explications données au site américain Wired par Jean-Pierre Lesueur, jeune geek de 22 ans qui voulait se faire un nom dans le monde informatique. La raison de ce mea culpa ? DarkComet a été utilisé par Bachar el-Assad pour surveiller les opposants au régime et aurait ainsi permis leur arrestation. Le Français se trouve aujourd’hui au coeur d’une polémique qui le dépasse.

Jean-Pierre Lesueur, informaticien pour une société qui vend des billets d’avion dans la région parisienne, a mis au point DarkComet en 2008. Un programme informatique loin d’être anodin puisqu’il s’agit d’un RAT (Remote Administration Tool) qui permet de prendre le contrôle d’un ordinateur à distance. Cette fonction est très prisée par les experts en informatique pour apporter, à distance, une aide informatique à leurs clients ou régler des problèmes sur leur poste. Et dont raffolent aussi les pirates, car cet espion silencieux et discret permet de voler les mots de passe, d’enregistrer des images et du son en évitant d’être détecté par les logiciels antivirus. Distribué gratuitement, DarkComet s’est révélé aussi efficace que des solutions commerciales payantes. Gratuit et disponible sur Internet : deux raisons de l’intérêt porté par le gouvernement syrien.

Espionnage

D’après des chercheurs cités par Wired, ce programme a été l’outil informatique le plus utilisé par la Syrie entre novembre 2011 et mai 2012. Selon CNN, plusieurs opposants auraient ainsi été arrêtés à cause des informations récoltées via DarkComet et des réseaux d’activistes auraient été détruits. Car une fois l’ordinateur infecté, les pirates utilisent l’ordinateur comme un tremplin pour en contaminer d’autres, généralement via Skype.

C’est le cas d’Oussama, qui a refusé de donner son nom de famille. Environ cinq mois auparavant, un ami médecin a reçu un fichier via Skype qui semblait avoir quelque chose à voir avec la médecine et la révolution syrienne. « Son compte a commencé à envoyer ce fichier à ses contacts (dont le mien) et, comme il est un médecin, un grand nombre de ses contacts ont accepté », a raconté ce militant. Oussama ne sait pas avec certitude si l’ordi de son ami a été infecté par le DarkComet, mais il est très probable que ce soit le cas.

Ces révélations ont poussé dans un premier temps Jean-Pierre Lesueur à créer un outil pour permettre la désinstallation de DarkComet. Une initiative qui laisse sceptique, car le programme a continué d’être distribué. Mais le 10 juillet, l’informaticien poste un message annonçant la fin du programme sans un mot sur la Syrie : « Je ne cautionne pas les groupes de pirates informatiques qui utilisent illégalement mon programme. » Décision inespérée motivée par une prise de conscience tardive, imagine-t-on. Pas du tout. L’explication est effarante : « Pourquoi j’ai pris cette décision ? Parce que je peux être tenu légalement responsable des actes perpétrés par d’autres. » Cela s’appelle s’en laver les mains.