Le clip n’est pas récent, mais un peu d’humour rafraîchit
A Alep : « Tous les jours, des camions pleins de cadavres »
Issam, médecin syrie
Issam, chirurgien, « opère non stop » dans un hôpital syrien, sous les bombes depuis plus d’un mois. Rue89 a recueilli son témoignage.
C’est affreux, on reçoit tous les jours des camions pleins de cadavres. L’odeur de décomposition remplit tous les hôpitaux publics et la plupart des établissements privés.
Issam (son prénom a été modifié) est chirurgien dans un hôpital d’Alep, ville du nord de la Syrie bombardée depuis plus d’un mois par l’armée régulière.
Conditions de travail, complicité du corps médical, exécutions sommaires des alliés du régime : il partage avec Rue89 son point de vue sur les événements survenus à Alep dernièrement et qui ont marqué la presse étrangère.
M. Kostrz (à Beyrouth)
On opère sans cesse, c’est la chirurgie de guerre a minima. Je draine les thorax par terre, on utilise des fils de soie pour suturer les poumons et les viscères… On gagnerait tellement de temps et on sauverait tellement de vies avec un meilleur équipement.
A Alep, l’armée syrienne a décidé de lancer une offensive aérienne et terrestre car elle n’ose pas s’enfoncer sur le terrain. Les avions et les hélicoptères mènent une punition collective atroce en utilisant des missiles, des bombes et des balles de 23 millimètres.
Nous soignons les blessés, qui sont civils dans la très grande majorité. Parfois, ils ne faisaient que la queue dans la rue pour acheter du pain, comme dans le quartier Boustan al-Qasr il y a une dizaine de jours. Au total, dix personnes sont décédées. Ce n’était que des femmes et des enfants.
Des patients introuvables le lendemain
Quand je suis revenu en Syrie après mes études de médecine à l’étranger, j’avais vraiment l’envie d’aider mon peuple. D’aider les étudiants aussi, de leur transmettre ce que j’ai appris. Mais malgré tous mes efforts, malgré plus de dix heures d’opérations chirurgicales par jour, je peux à peine sauver la moitié des patients que j’opère.
Il est si facile de détruire et si compliqué de reconstruire. Si facile de vouloir tuer et si compliqué de sauver des vies dans de telles circonstances. Les blessures physiques et psychologiques prendront des années à être soignées, si elles le sont… c’est parfois une cause désespérée.
Il arrive souvent qu’on soigne ces personnes et qu’on ne les revoie pas le lendemain matin. Dès le début de la révolution, il y a un an et demi, certains médecins et des infirmiers ont participé à la torture et à la répression au sein des hôpitaux publics. Au départ, ils croyaient naïvement à la propagande du régime, selon laquelle les manifestants et les activistes étaient des terroristes.
Nous avons essayé de parler avec eux, de les convaincre. Ils disaient que les patients étaient des rats, des traîtres, des agents impérialistes sionistes et des salafistes extrémistes. Ils s’inspiraient des nouveaux termes utilisés dans les discours de Bachar el-Assad.
La peur d’être à son tour tué pour ses crimes
Discuter avec ces médecins était dangereux. Il était extrêmement facile de nous accuser de collaboration avec ces soi-disant « terroristes », de trahison. Je connais personnellement huit médecins et infirmiers emprisonnés et exécutés suite à des rapports écrits aux services de sécurité par des collègues. Cette révolution a fait tomber les masques, elle a dévoilé la cruauté de certains.
Lorsque ces médecins se sont aperçus que les manifestants ne cherchaient que la liberté, la justice sociale et l’égalité des chances, il était trop tard. Leur attitude sanglante était déjà arrivée à un point de non-retour.
Depuis, soit ils ne font que s’enfoncer dans cette répression, soit ils dévoilent leur peur d’être tués après la révolution à cause de leurs actes. Beaucoup ont déjà déserté l’hôpital : il se cachent, certains ont quitté la ville.
La colère populaire énorme, la rancune inimaginable
C’est vrai que la violence s’accroît dans les deux camps, mais il faut essayer de comprendre que seul le sang engendre cette violence. Tous les gens civilisés, comme vous et moi, condamnons les exécutions arbitraires. Mais personne ne pourra jamais se mettre à la place d’un jeune homme qui a perdu toute sa famille et dont la maison a été rasée.
Je connaissais un monsieur très riche qui était dans sa voiture avec sa femme et ses deux filles à ses côtés, à dix kilomètres d’Alep. Les shabbihas, miliciens du régime, l’ont arrêté. Ils l’ont attaché puis ont violé ses deux filles devant ses yeux.
Pour ne pas perdre de temps à enlever les bracelets en or et les bagues de sa femme, ils lui ont coupé quatre doigts et une main. C’était un des plus grands commerçants de thym d’Alep, il s’est suicidé.
Depuis des mois, des filles sont déshabillées en pleine rue puis parfois violées par ces shabbihas qui font la loi, comme lors des manifestations à l’université d’Alep. Alors c’est vrai que lorsque des membres de la famille Al-Barri, qui réalise les basses œuvres du régime, ont été exécutés par l’armée libre, on a tous été super contents. La punition nous paraissait juste. La colère populaire est énorme et la rancune inimaginable.
Besoin de patience et beaucoup d’amour
Il est aussi vrai que quelques éléments extrémistes et salafistes se sont introduits en Syrie à cause de la brutalité du régime. Vrai aussi que des massacres extrêmement violents, perpétrés parfois à la hache, ont lieu.
Mais ce n’est pas du tout un phénomène organisé. La majorité des gens les refuseront dans l’avenir.
Quand j’entends quelques intellos dire que le peuple syrien n’est pas prêt pour la démocratie, que la meilleure solution est que nous soyons gouvernés par un dictateur « juste et égalitaire », cela est un peu vrai. Il est difficile d’effacer les traces de 40 ans de tyrannie absolue. Mas ce n’est pas impossible du tout, loin de là. Pour cela, nous n’avons besoin que de patience et de beaucoup d’amour.
Syrie : Blessures et rêves de la jeune Yaman al-Qadri
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Entretien – Emprisonnée en novembre dernier pendant trois semaines pour avoir participé à une manifestation pacifique à l’université de Damas, Yaman al-Qadri, étudiante en médecine, montre l’affrontement entre soutiens au régime et pacifistes au sein même de l’université. Yaman avait alors 18 ans. Aujourd’hui réfugiée à Montréal, elle a raconté son arrestation par les services secrets syriens à Florence Ollivry, auteure spécialiste de la Syrie et de l’islam. Malgré cette expérience, la jeune femme exprime un espoir en l’avenir à peine croyable au vu des informations provenant actuellement de Syrie. Pouvez-vous nous parler de votre mobilisation et de celle des étudiants à l’université de Damas depuis le début de la révolution ? Yaman al-Qadri – Après les événements de Dar’a[1] en mars 2011, les étudiants ont ressenti compassion et révolte face à la torture d’enfants, tout en ayant peur d’exprimer leur indignation. Les étudiants en biologie et en médecine se sont rassemblés en silence, vêtus de leurs blouses blanches, une fleur à la main. Très vite, les chabbiha [milice au service du régime] de l’université les ont attaqués. Ces chabbiha étaient en réalité des étudiants armés, membres de ce qu’on appelle officiellement « l’Union des étudiants ». En septembre, 2011, peu après la rentrée universitaire, alors que de semaines en semaines, les manifestants tombaient sous les balles du régime, j’ai commencé à m’intéresser aux activités de la ville de Darayya. C’est la ville du pacifiste Ghiath Mattar, qui, au début de la révolution, a eu l’idée d’offrir des roses aux soldats. Ghiath Mattar a été arrêté, torturé durant trois jours, puis assassiné. Son action m’a inspirée, et j’ai pris l’initiative, avec trois amis de confiance, d’imprimer le mot « liberté »sur des papiers. Nous sommes montés au dernier étage de la faculté d’où nous avons jeté nos flyers multicolores.
Comment s’est déroulée votre arrestation ? Yaman al-Qadri – Grâce aux caméras des couloirs de la faculté, les services secrets de l’université ont identifié puis arrêté deux de mes trois collègues activistes en octobre. J’ai été arrêtée dix jours plus tard, le 3 novembre 2011, par deux étudiants : un homme et une femme, membre de « l’Union des étudiants ». Ils m’ont emmenée dans un bureau, dans l’enceinte même de l’université. Là, ils m’ont frappée à plusieurs reprises tout en m’interrogeant. Ils m’ont ensuite annoncé qu’ils m’emmenaient « dans un lieu où personne ne me trouverait et où personne ne viendrait me chercher ». L’interrogatoire a duré une heure, puis une voiture est arrivée et j’ai été transférée au centre des services secrets de Harasta [au nord de Damas]. Je suis restée environ douze heures dans une cellule sombre, dans un sous-sol sans fenêtre ni lumière. J’ai subi un interrogatoire très dur. J’ai été torturée à coups de décharges électriques. Elles étaient de plus en plus fortes, pour que je ne m’évanouisse pas, que je reste consciente et capable de répondre à leurs questions. J’ai été rouée de coups et assaillie de questions des heures durant. J’étais terrifiée. Puis, ils m’ont emmenée dans un autre centre des services secrets, à Mezzeh [à l’ouest de Damas]. J’y suis restée pendant vingt-deux jours. J’avais le sentiment d’être séquestrée dans un lieu secret. Je n’étais pas en sous-sol car étant la seule femme, ils ne voulaient pas que je sache ce qui se passait sous terre, que j’entende ou que je voie la torture. J’ai subi de nombreux interrogatoires, chaque jour… Un véritable lavage de cerveau. J’ai réussi à ne pas donner le nom du quatrième de notre groupe, qui n’avait pas encore été arrêté… J’avais très peur, mais j’ai essayé de ne mettre la vie de personne en danger. Le chef a essayé de me convaincre que le président était bon, que le régime était un bon régime, qu’il y avait un complot international contre Bachar el-Assad et j’ai fait semblant d’acquiescer. Ils voulaient comprendre pourquoi une fille comme moi, qui étudie la médecine et qui a une bonne situation financière, peut devenir une « rebelle »… En plus, je ne porte pas le voile, donc je ne corresponds pas au portrait type de la terroriste dépeinte par la propagande. Chaque jour, j’entendais les cris des prisonniers torturés… Mais on essayait de me convaincre que ces prisonniers méritaient cette torture, que si Bachar quittait le pouvoir, je serais obligée de me voiler, que cette révolution était fondamentaliste.
Mes parents ont appris ma détention par Al-Jazeera, grâce à des amis présents à l’université au moment de mon arrestation qui ont immédiatement alerté les médias. Mes amis ont créé une page Facebook Free Yaman Al Qadri (ou en anglais : Free Syrian Medical Student Yaman Al Qadri). Ma famille à Montréal et mes amis en Syrie se sont énormément mobilisés. La presse canadienne a beaucoup bougé. Des pétitions ont circulé, des associations de médecins canadiens se sont mobilisées… Puis il y a eu un « Mardi de Yaman al-Qadri » dans toute la Syrie, lancé depuis la page principale de la révolution syrienne sur Facebook. Comment voyez-vous l’après Bachar el-Assad ? Ne craignez-vous pas, comme l’annonce le régime, l’arrivée des Frères musulmans au pouvoir et la disparition des minorités en Syrie[2] ? Yaman al-Qadri – Je crois qu’après la révolution nous aurons des médias libres et diversifiés, un parlement, une diversité de partis. Nous voulons absolument en finir avec ce régime et ce parti unique qui interdit toute vie politique. Quant aux minorités, je pense qu’elles étaient là de longs siècles avant l’arrivée du régime au pouvoir. Si ce régime part, ceux qui partiront avec lui, ce sont les services secrets et les chabbiha, et non les minorités. De plus, de nombreuses minorités participent à la révolution. Mais le régime a répandu la croyance selon laquelle il est le seul capable de protéger les minorités depuis quatre décennies. On ne se débarrasse pas facilement d’une conviction aussi profondément enracinée. Nous devons apprendre à construire un pays à l’image de notre diversité, à notre image. J’ai un rêve, j’espère qu’il deviendra un jour réalité… Je pense que la majorité des Syriens est tolérante et qu’après la révolution les gens pardonneront, oublieront, reconstruiront. Nous devons reconstruire avec la liberté de créer des partis, de construire une société respectueuse des droits de l’homme, de la citoyenneté, de la liberté de penser et de s’exprimer politiquement. Nous n’en pouvons plus du lavage de cerveau, de cette corruption et de cette pourriture qui a tout envahi : médias, éducation, université… Nous ne voulons plus du portrait du président partout, ni de personne sacrée ou au-dessus de la loi…
Nous savons qu’après ce régime, ce ne sera pas tout de suite le paradis. Mais nous pensons que nous pourrons construire une société nouvelle. Avant la révolution, nous avions le sentiment que ce pays n’était pas le nôtre mais celui de la famille el-Assad. À présent, nous sentons qu’il nous appartient, que nous devons le construire, en prendre soin… Nous sommes maintenant très fiers d’être syriens. Et j’ai découvert que les opposants étaient nombreux, parmi les jeunes notamment. Ils demandent la liberté et la dignité. Ils n’ont plus peur. Le pays a changé. Un pays, ce n’est pas sa terre, ce ne sont pas ses frontières, ce sont les gens. Si les gens changent, ce sera un nouveau pays…. « Notre » pays, notre Syrie. Propos recueillis par Florence Ollivry à Montréal, le 20 juillet 2012. Florence Ollivry est l’auteure de Les secrets d’Alep, Actes Sud, 2006 et La soie et l’Orient, Le Rouergue, 2011. [1] Charles Weyer, « Ce qui se passe en Syrie », Marianne2.fr, 18/07/2012. [2] Les sunnites constitueraient 70 à 75% de la population syrienne, parmi lesquels on compte 15% de Kurdes. Les alaouites seraient 12% (20% selon les estimations les plus hautes), les chrétiens 5 à 10%, les druzes 1 à 3% et les ismaëliens de 1 à 3%. Source : Leïla Vignal, « Syrie, anatomie d’une révolution », Laviedesidées.fr, 27/07/2012. |
« En Syrie, la situation passe de mauvaise à épouvantable »
Jeudi 23 août 2012
La commissaire européenne à l’Aide humanitaire et à la Réponse aux crises, la Bulgare Kristalina Georgieva, n’est pas en vacances. Mercredi après-midi, elle a reçu Le Soir pour lancer un cri d’alarme au sujet de la situation en Syrie : « La situation était mauvaise, elle est passée à épouvantable, nous a-t-elle déclaré. Que faire ? L’action humanitaire n’est pas la solution. Il faut une solution politique. Mais on ne la voit pas encore. Ce que nous demandons à présent à la communauté internationale, c’est que l’absence de solution politique ne soit pas un obstacle à l’aide humanitaire. L’aide ne doit pas être l’otage d’un manque de consensus. Il faut une unanimité sur les questions humanitaires. » Un appel du pied destiné, sans le dire, aux Russes et aux Chinois, qui persistent à défendre le régime de Damas…
La responsable européenne estime que quelque 2,5 millions de personnes ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire en Syrie (sur 23 millions d’habitants). Elle insiste sur la menace de « contagion » de la crise syrienne dans les trois pays où 175.000 Syriens ont trouvé refuge jusqu’ici : la Turquie, le Liban et la Jordanie
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« En Syrie, nous nous préparons au pire »
LABAKI,MAROUN; AFP
Page 9
Jeudi 23 août 2012
Syrie La commissaire européenne Georgieva lance un crime d’alarme : il faut accroître l’aide humanitaire, et faire cesser les exactions
Entretien
Mercredi après-midi, au Berlaymont, le siège de la Commission européenne, à Bruxelles. Un calme inhabituel règne dans le bâtiment – c’est les vacances ! Mais certains, au huitième étage, guettent l’écho des fureurs du monde.
« Ces dernières semaines, les conditions humanitaires ont empiré de façon spectaculaire, en Syrie et dans les pays voisins, nous dit Kristalina Georgieva, la commissaire européenne à l’Aide humanitaire et à la Réponse aux crises. Depuis juillet, il n’y a plus de refuge possible en Syrie, il n’y a plus de place où fuir dans le pays. Les Syriens fuient donc à l’étranger : en Jordanie, au Liban, en Turquie. Or, c’est une région très sensible. La contagion pourrait y être dramatique… »
Avant la réunion du 30 août du Conseil de sécurité de l’ONU, la responsable européenne lance un appel : « La communauté internationale doit s’unir sur l’humanitaire ! Ce que nous demandons à la communauté internationale, c’est que l’absence de solution politique ne soit pas un obstacle à l’aide humanitaire ».
Kristalina Georgieva soulève un premier point : « Nous ne sommes toujours pas convaincus que la communauté internationale a été assez ferme avec le gouvernement syrien – et aussi avec l’opposition – sur le respect de la loi humanitaire internationale : il faut protéger les civils et permettre aux travailleurs humanitaires de faire leur travail. Des choses horribles sont en train de se produire, dont sont victimes des civils, il y a de la torture… »
Des deux côtés ? « Oui, mais évidemment le gouvernement a plus de responsabilités sur ses épaules, parce que… c’est le gouvernement, et aussi parce que l’armée est extrêmement bien armée. Elle utilise de l’armement lourd contre des civils. Il faut être très clair ; ça doit cesser ! Dans une guerre civile, les parties ont des obligations. Tuer des civils, c’est un crime de guerre ! Tirer sur des ambulances, c’est un crime de guerre ! Le conflit se terminera un jour, mais les crimes de guerre resteront là, sombre héritage, suspendu au-dessus du pays… »
Deuxième point : « Les besoins augmentent de façon exponentielle. Le Croissant-Rouge syrien fait du très bon travail, mais il faut augmenter le nombre de travailleurs humanitaires sur place. Le gouvernement syrien a accepté un plan d’action humanitaire : que l’ONU augmente sa présence dans le pays, que les organisations de l’ONU se déploient dans les quatre villes les plus touchées, que huit ONG internationales puissent travailler en Syrie – en plus du CICR. Mais le gouvernement n’agit pas assez vite : il ne donne pas de visas… Nous, Européens, déjà premiers donateurs, si nous avons plus d’accès, nous augmenterons encore notre aide : je m’y engage. Mais il faut des capacités d’action et de contrôle en Syrie même – dans tout le pays ».
Mais où est le problème avec la communauté internationale ? « Au plus haut niveau au Conseil de sécurité », répond la commissaire européenne. La Russie, la Chine ? « Fin août, je crois qu’il y a une chance d’“embarquer tout le monde” sur la question humanitaire, ajoute-t-elle prudemment. Nous sommes tous signataires de la Convention de Genève. Nous voulons tous sauver des vies innocentes ».
Et sur le front politique ? « Le retrait des observateurs de l’ONU équivaut à une reconnaissance du fait que les efforts jusqu’ici n’ont pas abouti. Dans la communauté humanitaire, nous espérons le meilleur, mais nous nous préparons au pire. Les perspectives n’incitent pas à l’optimisme. Mais nous ne voulons pas nous retrouver otages de l’absence de solution politique. Au contraire : parce qu’il n’y a pas de solution politique, l’accès humanitaire est encore plus obligatoire ».
Faits du jour
Les combats ont continué à faire rage, mercredi, en Syrie. Leur bilan est de 109 morts, dont 65 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’OSDH a accusé l’armée d’avoir perpétré une tuerie mardi dans la région de Damas, où le bilan dans la seule ville de Maadamiyat al-Cham s’élevait à 42 civils tués, dont certains auraient été sommairement exécutés.
Paris et Washington ont répété hier leur volonté de voir Bachar al-Assad quitter rapidement le pouvoir, après la déclaration mardi à Moscou du vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil, disant que le régime était prêt à discuter de cette question dans
le cadre de négociations avec l’opposition. (afp)
Les chiffres
2,5 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire.
1,2 million de Syriens sont considérés comme des « déplacés » dans leur pays.
175.000 Syriens ont trouvé refuge dans les pays voisins : Turquie, Liban, Jordanie.
146,4 millions d’euros : tel est montant total de l’aide humanitaire européenne, si l’on additionne les contributions des Etats membres (77,5 millions, dont 2 de la Belgique) et celle de la Commission. Cela fait 41,3 % de l’aide internationale.
Source : LeSoir
