Syrie : les journalistes-citoyens s’interrogent


Syrie : les journalistes-citoyens s'interrogent
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Saad porte un appareil photo et un fusil, à Deir Ezzor le 19 février 2013

[Zac Baillie / AFP]

Les journalistes-citoyens en Syrie travaillent sans relâche pour médiatiser le conflit, mais certains, lassés par la mort et les destructions, se demandent si les armes ne sont pas plus efficaces que leurs caméras.

« Plusieurs fois, je me suis demandé s’il ne valait pas mieux arrêter de filmer, pour combattre avec les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) », affirme Saad, découragé par un conflit qui dure depuis près de deux ans.

Il fait partie d’une équipe de dix journalistes-citoyens syriens travaillant en continu dans un centre des médias de la province pétrolière de Deir Ezzor, dans l’est du pays, théâtre depuis des mois d’affrontements entre rebelles et forces du régime du président Bachar al-Assad.

Saad dit avoir participé aux manifestations pacifiques au début du soulèvement, lancé en mars 2011. Mais il a « décidé de prendre les armes » après avoir été témoin de la répression meurtrière menée par le régime. A chaque visite au front avec sa caméra, il emporte désormais un fusil.

« J’enregistre les combats avec ma caméra, mais s’ils me tirent dessus, je riposte, car ma vie est beaucoup plus importante que n’importe quelle image que je pourrais filmer », indique-t-il.

A l’inverse, Akram a troqué son arme contre une caméra. « Je me suis battu durant sept mois, avant de réaliser qu’il y avait suffisamment d’hommes au front et qu’ils avaient besoin de quelqu’un pour filmer » les combats, dit-il.

Abou Hussein interroge un petit Syrien, à Deir Ezzor le 19 février 2013 [Zac Baillie / AFP]
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Abou Hussein interroge un petit Syrien, à Deir Ezzor le 19 février 2013

[Zac Baillie / AFP]

« Je vais là où on a besoin de moi. Aujourd’hui, je suis militant, mais il se peut que demain je retourne au front pour combattre », précise cet homme qui enseigne aux apprentis journalistes-citoyens comment se protéger lorsqu’ils couvrent le conflit.

Le régime imposant des restrictions draconniennes aux médias internationaux en Syrie, ces militants sont dans bien des zones la seule source d’information sur le conflit.

Pour beaucoup, transmettre au monde ce qui se passe en Syrie est un combat sans concession.

Malgré les horreurs dont il est témoin, Abou Hussein affirme avoir « la force de continuer à travailler chaque jour (….) jusqu’à la libération de la Syrie, ou jusqu’à ma mort ».

« Nos armes sont nos caméras, et ces armes sont plus puissantes que n’importe quel AK-47 (fusil d’assaut) d’un rebelle. Nos armes sensibilisent, elles ne tuent pas », estime Abou Hussein.

« Les yeux du monde »

Son « collègue », Abou Omar, n’a pas survécu. Son casque et son gilet pare-balle sont toujours sur la chaise qu’il occupait au centre des médias de Deir Ezzor.

Abou Hussein en plein reportage, à Deir Ezzor le 19 février 2013 [Zac Baillie / AFP]
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Abou Hussein en plein reportage, à Deir Ezzor le 19 février 2013

[Zac Baillie / AFP]

Selon Abou Hussein, il est mort dans un bombardement, « payant de sa vie pour rapporter les atrocités perpétrées chaque jour par le régime contre des civils. »

« Ses affaires nous rappellent pourquoi nous faisons ce que nous faisons », ajoute-t-il, affirmant que son équipe envoie chaque jour des vidéos à une chaîne militante satellitaire basée au Caire, « Channel Deir Ezzor ».

Ces vidéos « peuvent ainsi être vues en Syrie et partout dans le monde », indique Akram.

Selon lui, des « malentendus » ont surgi récemment entre journalistes-citoyens et rebelles. « Certains combattants nous obligent à effacer nos vidéos. Ils affirment que c’est à cause de nous que le régime bombarde leurs positions », explique-t-il. »Le problème, c’est qu’ils se font bombarder, que l’on filme ou pas ».

En revanche, certaines factions rebelles tournent leurs propres vidéos « et nous les envoient pour qu’on les édite et les mette en ligne. C’est positif, parce que nous ne pouvons pas être partout, et ils se rendent dans des endroits auxquels nous ne pouvons pas accéder », précise Abou Hussein.

« Nous sommes les yeux du monde », assure Kinda, seule femme de l’équipe. « Sans nous, le monde ne saurait pas ce qui se passe ».

Auteur AFP

2 ans de soulèvement populaire en Syrie (Jeunes anticapitalistes)


Le 19 février 2013, les JAC organisaient à l’ULB sangsurlesmainsBachar2013une soirée de soutien à la révolution du peuple syrien contre la dictature de Bachar El-Assad. Cette conférence a été organisée par les JAC en collaboration avec Action Syrie et avec le soutien des Etudiants FGTB-ULB et d’Amnesty ULB. Une soixantaine de personnes ont participé à l’évènement.

Les intervenants étaient Yahia et Fadi, réfugiés syriens originaires de Damas, qui nous ont fait part de leur expérience personnelle au sein du mouvement, de l’actualité et de l’avenir de la révolution syrienne. Avec l’aide de Rend pour la traduction. Ils étaient accompagnés de Pascal Fenaux, journaliste au courrier international, qui nous a parlé de la perception de la révolution syrienne, de sa couverture médiatique et des enjeux internationaux de ce mouvement.

Aurélie des JAC s’est chargée de présenter notre position face à ce processus révolutionnaire. Voici le contenu de son intervention au nom des JAC.
“La situation syrienne pose de nombreuses questions aux militant-e-s de la gauche anticapitaliste :

En quoi la situation en Syrie se rapproche et se distingue des autres processus révolutionnaires arabes ? Pourquoi après bientôt deux ans, le soulèvement syrien ne débouche pas sur un changement de régime ? Pourquoi la gauche est-elle divisée ou n’ose pas se positionner ? Que penser de la possibilité d’une intervention militaire étrangère ?

Le soulèvement populaire en Syrie s’inscrit dans le contexte du dénommé « printemps arabe » (commencé en hiver 10-11 en Tunisie). Comme dans les autres pays de la région, le mouvement populaire demande plus de démocratie, la liberté, la dignité, la fin d’un régime dictatorial et réagit à la crise sociale et économique en demandant la possibilité de travailler et la redistribution des richesses.

Bientôt deux ans après son commencement, le 15 mars 2011 dans la ville de Deraa, le soulèvement en Syrie est longtemps resté pacifique mais s’est petit à petit militarisé face à la répression du régime. Aujourd’hui encore de nombreuses manifestations pacifiques ont lieu, notamment les vendredis, mais la violence de la répression entraîne l’escalade de la militarisation.

La Syrie est au cœur du Moyen-Orient et est au centre d’un jeu de puissances régionales et internationales. Située entre la Turquie, le Liban, Israël, la Jordanie et l’Irak, elle rassemble différents peuples de différentes confessions (importante minorité kurde – majorité sunnite, chiite, alaouites, druzes, chrétiens). On peut distinguer différentes influences ou « ingérences étrangères » : la première et la plus importante depuis le début du soulèvement est le soutien politique, militaire et financier de l’Iran et de la Russie au régime, à laquelle ont répondu ensuite la présence d’islamistes radicaux soutenus par les pétromonarchies du Golfe, alliés opportunistes qui espèrent se faire une place dans le régime post el assad et bloquer la dynamique émancipatrice et démocratique de la révolution,…

Comme dans le cas de la Lybie, la gauche est divisée. Le discours de propagande pseudo anti-impérialiste du régime et son alliance avec l’Iran et le Hezbollah libanais contre Israël et les États-Unis encouragent certains à soutenir le régime et fermer les yeux sur ses atrocités. Pour autant, le régime syrien a écrasé les palestiniens pendant les années 1970 et 80 et n’a pas bougé le moindre petit doigt depuis des décennies contre Israël, qui occupe le plateau du Golan syrien. Raison pour laquelle Israël est loin de se réjouir de la révolution syrienne, craignant les conséquences de la chute du régime : soit un régime plus démocratique et donc plus dur vis-à-vis d’Israël, soit un nouveau terrain de jeu pour le djihadisme…

En tant que Jeunes anticapitalistes, on essaie d’avoir des contacts en Syrie via nos camarades du Courant de la gauche révolutionnaire syrienne (Ghayath Naisse sera présent à l’école anticapitaliste de printemps du 15-16 et 17 mars) et d’éviter de tomber dans ce raisonnement-piège, ce vieux mal d’une certaine gauche : « les ennemis de nos ennemis sont nos amis ».

On soutient la révolution syrienne basée sur le refus de la dictature, du néolibéralisme et du chômage. Comme dans les autres pays du printemps arabe, c’est une révolution populaire, soutenue par la majorité de la population et où les jeunes ont une place déterminante. La présence islamiste est réelle mais n’est pas une exception syrienne et ils sont bien loin de constituer la majorité de la rébellion.

La particularité du soulèvement syrien est l’atroce répression de la part du régime, qui torture et assassine les enfants, les femmes, les médecins et vise les pharmacies comme les files devant les boulangeries. On estime aujourd’hui le nombre des victimes à environ 70 000 morts, sans compter les centaines de milliers de prisonniers, blessés et réfugiés, là où on parlait de quelques centaines de personnes en Égypte ou en Tunisie.

Malgré l’horreur de la répression et l’exacerbation de conflits confessionnels ou ethniques que le régime attise en permanence via des attaques ciblées et une propagande intense, la résistance au régime constitue un front large, constitué des couches sociales de différentes communautés et confessions. On trouve des exemples d’auto-organisation de la population qui gère par quartiers les besoins essentiels tels que la nourriture, la santé, la communication et l’auto-défense, comme dans la ville de Douma, près de Damas.

Nous espérons la chute rapide du régime de Bachar el Assad et la continuité du processus révolutionnaire, sachant que plus le temps passe plus les risques d’une guerre confessionnelle augmentent.

La question d’une intervention militaire étrangère s’est parfois posée mais se heurte aux différentes positions internationales et à la peur d’une plus grande instabilité de la région ensuite. Les raisons pour lesquelles nous nous opposons à une intervention impérialiste sont différentes : la première c’est que l’intervention n’est pas demandée par la grande majorité du peuple syrien. Elle ne garantirait pas l’aboutissement du processus révolutionnaire, elle donnerait toutes les clés de l’après-régime aux impérialistes. Elle provoquerait de nouvelles destructions et morts parmi les civils et renforcerait le discours anti-impérialiste du régime utilisé pour légitimer sa dictature. Il s’agit par contre d’entendre les revendications des syriens qui face à la violence du régime manquent d’armes et plus que tout d’aide humanitaire.

Nous organisons cette soirée et sommes en contact avec le comité Action Syrie car nous trouvons important de faire entendre la voix des Syriens, souvent mal représentée dans les médias qui se contentent de parler de la résistance armée ou du Conseil National Syrien, qui ne représente pas encore toute la diversité de la résistance syrienne.

Par cette soirée, nous voulons insister sur l’importance de communiquer sur la situation mais aussi d’encourager le soutien et l’aide humanitaire au peuple syrien, tout en nous opposant clairement à une intervention impérialiste dans la région.”

Syrie : encore une victime parmi les journalistes


Olivier Voisin, un photographe français d’origine coréenne est mort ce dimanche des suites de ses blessures en Syrie. Voici sa dernière lettre, publiée sur le site huffington.fr. C’est long, mais surtout poignant.

Syrie, 20 février 2013

Enfin j’ai réussi par passer! Après m’être fait refusé le passage à la frontière par les autorités turques, il a fallu passer la frontière illégalement de nouveau. Un passage pas très loin mais à travers le no man’s land avec quelques mines à gauche et droite et le paiement de 3 soldats. Me voilà tout seul à passer par le lit d’une rivière avec à peu prêt deux kilomètres à faire tout en se cachant pour ne pas se faire remarquer par les miradores. Putain, j’ai eu la trouille de me faire pincer et de faire le mauvais pas. Et puis d’un coup le copain syrien qui m’attend et que je retrouve comme une libération. Le sac et surtout les appareils photos faisaient à la fin 10000kg sur les épaules.

La Voiture est là avec les mecs de la section de combat que je rejoins au nord de la ville de Hamah, deux heures de route nous attendent et on arrive tous feux éteints pour ne pas se faire voir. Les mecs m’accueillent formidablement bien ! et sont impressionnés par le passage tout seul de la frontière plus tôt.

Les premiers tirs d’artillerie se font entendre au loin. J’apprends que les forces loyalistes tiennent plus de 25 km au nord de Hamah et que la ligne de front est représentée plutôt par les démarcations entre alawites et sunnites. Alors les forces d’Assad bombardent à l’aveugle et ils restent très puissants. Par chance les avions n’attaquent plus tant le temps est pourri!

Les conditions de vie ici sont plus que précaires. C’est un peu dure. La bonne nouvelle, je pense que je vais perdre un peu de ventre mais au retour je vais avoir besoin de 10 douches pour redevenir un peu présentable!

Aujourd’hui je suis tombé sur des familles qui viennent de Hamah et qui ont perdues leur maison. Ils vivent sous terre ou dans des grottes. Ils ont tout perdu. Du coup ça relativise de suite les conditions de vie que j’ai au sein de cette compagnie.

Je fais les photos et je suis même pas sûr que l’afp les prennent.

Il fait très froid la nuit. Heureusement que je me suis acheté un collant de femme en Turquie du coup c’est pour moi un peu plus supportable.
L’artillerie tire toutes les 20 minutes à peu prêt et le sol tremble souvent.
Le problème j’ai la sensation qu’ils tirent à l’aveugle et ont quand même des canons assez puissants pour couvrir une vingtaine de kilomètres.
Il y a peu de combats directs. Les mecs ont besoin d’à peu prêt 20000 us $ pour tenir en munitions entre 2 à 4 heures de baston. Du coup ils se battent peu. Ils font rien du coup la journée. Je me demande comment ils peuvent gagner cette guerre. Ca confirme ce que je sentais. La guerre va durer très longtemps. Alors le chef du chef vient parfois en rajouter une couche, apporte un mouton pour manger, les mecs vont alors couper du bois dans la forêt aux alentours. Il apporte aussi des cartouches entières de cigarettes et le soir fait prier tout son monde ! Certains sont très jeunes. Ils ont perdu déjà une vingtaines de leurs camarades, d’autres sont blessés mais sont quand même présents et je pense surtout à Abou Ziad, qui a perdu un oeil et c’est lui qui confectionne les roquettes maison pour les balancer durant les combats. Il est brave et courageux. Toujours devant, toujours le premier à tout, pour aider, pour couper le bois, donner des cigarettes, se lever. Avec quelques mots d’arabes on essaie de se parler. Evidemment les discussions tournent souvent sur la religion mais eux ne se considèrent pas salafistes. Entre nous si c’était le cas je serais plus vivant. J’aime être avec lui. Quand les autres me demandent des trucs -évidemment avec le matériel apporté- c’est toujours lui qui les « disputent » et de me foutre la paix!

Par rapport à Alep j’ai la sensation sensible que c’est moins lourd que pendant l’été. Cet été c’était du très lourd même si les vieux collègues disent que c’est rien en comparaison de la Tchétchinie. Certainement parce que j’étais plus proche des combats et que la mêlée était journalière. Ici encore un fois ça coûte tellement cher pour eux qu’ils ne se battent que de temps en temps. On est loin aussi de la Libye où ils avaient des munitions en vois tu en voilà. Et là on beaucoup plus sur de combats de campagne, rien à voir avec du combats de ville.
Alep vient d’être déclarée la semaine dernière la ville la plus détruite depuis la seconde guerre mondiale depuis Stalingrad.

Le commandant me demande quand la France va leur fournir une aide militaire? J’en sais rien! J’ai honte car ça fait depuis deux ans qu’on ne sait pas. On me dit que personne les aide et de quoi l’occident a peur. J’ai pas envie de lui répondre. On a peur de l’extrémisme qui se nourrit sans cesse du manque d’éducation intellectuelle de ces personnes qui considèrent que le coran sera le seul livre à lire… quoi faire? et puis merde je ne suis pas un homme de pouvoir ou politique. Je ne suis que le petit Olivier, qui crève la dalle avec eux et qui les emmerde car les combats directs se font attendre. Le problème, c’est ce que demande l’afp. Moins j’en fais, moins je gagne aussi et ce que je gagne c’est déjà pas fabuleux et plus les jours passent c’est autant de photos qu’on me demande de faire que je ne fais pas.
Et puis c’est vrai suis accro à cette cam’ de merde. Aucune autre drogue sera aussi puissante que l’adrénaline qui d’un coup fait jaillir en nous des sensations incroyables, notamment celle de vouloir vivre.

Ce soir ça fera 3 jours que suis arrivé. Et comme à chaque fois j’oublie comme un idiot d’emporter un livre avec moi du coup, j’ai pas grand chose à faire le soir. Développer les photos prenant à peu prêt 2 h en moyenne et comme il n’y pas internet et que la conversion reste limitée je me retrouve comme un couillon.

La plupart des gars sont gentils avec moi et essaient de rendre mon séjour parmi eux le plus agréable possible. Ils posent 1000 questions sur Paris et la France et ne comprennent toujours pas comment je peux être français. Je dis alors que mon Père est français et ma Mère coréenne. Cela dit c’est pas la première fois que ça m’arrive! Dans tous les pays du sud on me prend pour un « chinois » même si dire que l’on est coréen est toujours mieux perçu! Comme à chaque fois imaginent ils comment vivons nous chez nous? et ce même avant la guerre? J’ai toujours du mal quand on me demande des photos de moi à Paris car le décalage est tellement fort. C’est comme ce que disait un vieil ami sur l’un de ses voyages dans les pays de l’est dès le début de l’après mur, les gens en Lituanie avaient du mal à comprendre que l’on puisse avoir des pauvres chez nous qui meurent de froid l’hivers.
Ne pas montrer ces photos (faudrait il aussi en avoir dans le laptop !) me permet de vivre le moment présent et non celui d’avant ou celui d’après.
Ce qui manque c’est un peu d’alcool! Si Dieu est sympa, ce serait bien que la prochaine guerre soit ailleurs qu’un pays arabe ou musulman! 🙂 que l’on puisse parler aux femmes aussi. Les mecs me demandent si j’ai pas des photos pornos aussi. Ca c’est rigolo… et triste en même temps car ce sera certainement pas après la guerre qu’ils en auront plus, avec ces crétins de moralistes religieux.

La violence est forte. La haine est très forte. Comment peut on entretenir une telle haine ? une telle envie d’aller tuer? J’ai vu des vidéos des habitants de Homs tabassés par les soldats loyalistes, j’ai jamais vu une telle violence et du sang de partout avec des hommes qui pleurent comme des enfants… et les coups qui continuent de tomber que ce soit les pieds, les mains, ou que ce soient les coups de canne qui fait jaillir le sang. Pourtant j’en ai déjà vu pas mal de ce monde de merde. Ces vidéos par leur violence si elles sont confirmées un jour par des témoignages, vu que l’on voit les visages des soldats, c’est le tribunal international. Nous occidentaux croyons ou bien sommes nous éduqués dans cette idée du droit, qu’il est possible de juger des hommes par des hommes. Mais comment le faire avec des gens qui ne croient qu’en la justice divine. L’après sera sanglant aussi, si toutefois cet après arrive. La question de la réconciliation est importante aussi pour nous par notre culture chrétienne. Je me répète mais en Pologne ou en Tchécoslovaquie après la chute du mur, j’y découvre très jeune cette idée de réconciliation dans des pays chrétiens qui souffraient également de persécutions dans des pays communistes. Mais la comparaison s’arrète là. « Cette confiance du coeur » dont nous parlait le Frère Roger de Taizé qui aura tant marqué mes amis et moi, encore aujourd’hui.

Plus que jamais c’est bien la prière des paras qui me vient à l’esprit à chaque moment de doute : »Mon Dieu, donne moi ce que les autres ne veulent pas, donne moi la bagarre et la tourmente, je Te le demande ce soir car demain je n’en aurais plus le courage ».

Olivier

ps : désolé pour fautes d’orthographes et de grammaire mais pas le temps de relire !

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