Ce 20 juin, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a diffusé un rapport accablant pour le régime israélien, accusé par les experts onusiens de maltraiter systématiquement les enfants palestiniens qui ont lancé des pierres… citant des cas de torture, d’arrestations nocturnes et d’isolement en prison pendant des mois d’enfants de douze ans.
Ci-dessous le communiqué de l’agence Belga.
« Les soldats israéliens torturent des enfants palestiniens
(Belga) Les enfants palestiniens de la Bande de Gaza et de Cisjordanie sont capturés par les soldats israéliens pour ensuite être torturés, humiliés, utilisés pour passer au peigne fin des bâtiments potentiellement dangereux ou comme boucliers. C’est ce qu’indique un rapport du comité des Nations Unies pour les Droits de l’enfant, rapporte jeudi le quotidien israélien Ha’aretz.
Le comité a cherché à vérifier dans quelle mesure Israël respectait un accord de 1992 sur le droit des enfants. Il regrette le refus d’Israël de fournir plus d’informations sur la sort des enfants dans les territoires occupés et sur le Plateau du Golan depuis le dernier rapport qui date déjà de 2002.
« Les petits Palestiniens sont régulièrement interrogés en hébreu, une langue qu’ils ne maîtrisent pas », selon le rapport. Le comité dispose de témoignages émanant d’anciens soldats israéliens stipulant que les enfants sont régulièrement arrêtés sans aucune raison.
La plupart des enfants interrogés sont accusés d’avoir jeté des pierres, un délit pour lequel ils risquent jusqu’à 20 ans de prison.
Ces dix dernières années, quelque 7.000 enfants palestiniens âgés entre 12 et 17 ans, et parfois même d’à peine 9 ans, ont été interpellés, interrogés et détenus, précise le rapport. « Nombre d’entre eux ont été enfermés seuls pendant des mois et amenés devant des tribunaux militaires ». Des centaines d’enfants palestiniens ont été tués et des milliers d’autres blessés au cours des opérations militaires israéliennes, essentiellement dans la Bande de Gaza.
Le comité souligne encore que les enfants palestiniens ont difficilement accès aux soins de santé, à l’eau potable et à un enseignement de qualité.
(Belga) »
Cette importante information, du moins à mes yeux, a été diffusée par « Ha’aretz », le grand quotidien israélien… Mais subtilement occultée par notre presse nationale.
Comment ça occultée? « Nous avons publié cette info » jureront nos plumitifs la main sur le cœur.
En effet, si un citoyen lambda était assez rapide hier, il aura pu être parmi les quelques centaines d’heureux à lire cette info sur certains sites web avant qu’elle ne soit rangée, après quelques minutes d’apparition, dans un « classement vertical ».
L’ADN de Mlle Delphine, ou les tribulations du Standard sont visiblement des infos d’une autre importance pour notre presse!
C’est à croire que la majorité des journalistes de Belgique ont fait leurs études chez les jésuites ou les pharisiens.
Heureusement il en reste quelques-uns, rares, à respecter leur métier. Merci à eux!
Alors… Il faut bien combler les vides en jouant « presse », même si c’est à une toute petite échelle, et communiquer ces infos qui dérangent ceux pour qui les droits des humains sont à géométrie variable et pour qui tous les enfants ne semblent pas égaux.
En espérant que ceux et celles qui n’étaient pas au courant, il y en a certainement, voudront bien diffuser cette information.
Il y a quelques jours, alors que que le ciel commençait à s’assombrir ici à Kaboul, un petit groupe de volontaires de la paix en Afghanistan, (APV), se sont réunis pour une présentation informelle de WikiLeaks, de son rédacteur en chef Julian Assange et de son collaborateur le plus important, Bradley Manning.
Bradley Manning lors de son procès qui se déroule ces jours-ci
Basir Bita, un visiteur régulier de la maison APV, a entamé la discussion de la soirée en notant que le 1er juin marquera le début de la quatrième année de prison pour Bradley Manning. Deux jours plus tard, son procès va commencer, un procès qui pourrait malheureusement conduire à une condamnation à la prison à perpétuité. Le 1e juin débute aussi une semaine internationale de soutien et de solidarité avec Bradley Manning : # ThankManning !
Basir estime que la grande majorité des Afghans font partie des myriades de gens dans le monde qui ont à remercier Manning pour leur avoir rendu accessibles les informations dont ils auront besoin dans leur lutte pour la liberté, la sécurité et la paix. Il souhaite que plus de gens trouvent le courage de tenir tête aux militaires et aux forces gouvernementales, et agissent en « dénonciateurs ».
J’entends souvent les individus et les groupes afghans souhaiter un processus beaucoup plus démocratique que ce qui est autorisé dans un pays dominé par les seigneurs de la guerre, les militaires US/OTAN et leurs commandants. Aux États-Unis, un manque d’informations cruciales menace de plus en plus les processus démocratiques. Comment les gens peuvent-ils faire des choix éclairés si leurs dirigeants retiennent délibérément des informations essentielles ? Les révélations de Manning ont apporté une lumière désespérément nécessaire pour les États-Unis et les pays à travers le monde, y compris les pays en difficulté comme l’Afghanistan.
Hakim, qui anime le groupe Les volontaires de la paix en Afghanistan, a rappelé que Bradley Manning a transmis des documents qui enregistrent 91 730 « actions significatives » ou « SIGACTS » menées en Afghanistan par les forces américaines et l’ISAF, dont 70 000 ont été diffusées par WikiLeaks. Ces SIGACTS comprennent des attaques de drones, parfois invisibles, et des raids de nuit.
Notre groupe a commencé à discuter de l’histoire de WikiLeaks, comment il agissait et comment il fonctionne aujourd’hui. Les plus familiers avec les ordinateurs et Internet ont expliqué le processus de divulgation d’informations sous anonymat en suivant une route informatisée jusqu’à une « Dropbox ». En fait, les volontaires de la paix afghans ont eux-mêmes communiqué avec Julian Assange.
L’hiver dernier, la militante prix Nobel de la paix, Mairead Maguire, était restée avec eux peu de temps avant de se rendre à Londres pour une visite à Julian Assange. Grâce à Mairead, ils avaient pu envoyer à Assange une lettre de solidarité.
Les APV ont entendu dire que Manning a été plus isolé que Assange. Ils ont tous secoué leurs têtes quand Basir leur a rappelé que Bradley Manning est d’abord resté en isolement pendant onze mois.
Ghulamai relève combien ironique est la façon dont les gouvernements désignent certains documents comme étant « secrets », et comment on pourrait présumer que la personne qui partage ces secrets serait un« criminel ». Mais Ali explique alors que les gouvernements, en cachant des « secrets » au public, ont pour principale volonté leur maintien au pouvoir. Hakim demande à Abdulhai de s’imaginer à la tête d’un gouvernement ou d’une grande famille. « Si tu agis pour le bien de la famille ou de l’État, aurais-tu besoin de faire des choses en secret ? » questionne-t-il.
« Non, » répond Abdulhai. « Si j’ai le pouvoir, et si je travaille réellement pour les meilleurs intérêts de mon peuple, je n’aurai pas besoin de faire des choses en secret. »
Puis il y eu une vive conversation sur Bradley Manning, qui il était et ce qu’il faisait. Les propres mots de Bradley Manning, que les journalistes ont retranscrits de son audience préliminaire, expliquent comment la détermination de Bradley est née après avoir visionné la vidéo secrète qu’il diffuserait ensuite sous le titre « Assassinat collatéral ».
« Ils ont déshumanisé les personnes sur lesquelles ils tiraient et ils semblaient n’attacher aucune valeur à la vie humaine, traitant leurs victimes de ’bâtards morts’ et se félicitant les uns les autres sur leur capacité de tuer en grand nombre. À un moment dans la vidéo, il y a une personne au sol essayant de ramper vers un abri. L’individu est grièvement blessé. Au lieu d’appeler des secours sur place, l’un des membres de l’équipe dans l’hélicoptère demande verbalement à la personne blessée de ramasser une arme pour qu’il puisse avoir une raison de tirer… Pour moi, cela semble similaire à un enfant torturant des fourmis avec une loupe. »
« Profondément choqué par le manque de préoccupation de la vie humaine de la part de l’équipe [de l’hélicoptère], j’ai été aussi très secoué par la réponse de la découverte d’enfants blessés sur les lieux. Dans la vidéo, vous pouvez voir la camionnette bongo arriver sur place pour aider la personne blessée. En réponse, l’équipe considère que ces gens sont une menace, et ils demandent à plusieurs reprises l’autorisation de faire feu sur le camion. Une fois l’autorisation acquise, ils tirent sur le véhicule au moins six fois. »
Ensemble, les APV ont regardé la vidéo « Collateral Damage », profondément choquante. Ils voulaient vivement savoir ce qu’ils pourraient faire pour soutenir et remercier Bradley Manning. Pourtant, ils sont conscients des risques encourus par les personnes qui organisent des manifestations publiques en Afghanistan.
C’est beaucoup plus facile de se mobiliser pour Bradley là où je vis, de retour aux États-Unis J’espère que beaucoup d’entre nous consacrerons le temps et l’énergie nécessaire pour ce jeune homme qui a tout risqué pour nous éclairer.
Les volontaires de la paix afghans souhaitent ardemment se lier avec d’autres à travers le monde afin de remercier et soutenir un jeune homme de 25 ans remarquablement courageux et conscient, qualités dont nous avons tant besoin en cette sombre période. J’ai pu constater la fière détermination de ces jeunes et, les connaissant, je suis certain que d’autres vont les rejoindre dans les années à venir. Serons-nous prêts à leur répondre ? Nous préparons-nous à prouver à des gens comme eux, et à des gens comme Julian Assange et Bradley Manning, qu’ils ne sont pas seuls ?
* Kathy Kelly (kathy@vcnv.org) est co-coordinatrice de Voices for Creative Nonviolence (www.vcnv.org). Elle a séjournée le mois de mai en Afghanistan, en tant qu’invitée des volontaires de la paix (ourjourneytosmile.com)
A Raqqa un hôpital a été bombardé aujourd’hui: les hôpitaux font partie des cibles de choix du régime.
Oui ce n’est pas croyable, et d’ailleurs elles sont très nombreuses les personnes qui ne veulent/peuvent pas y croire tellement c’est incroyable.
Incroyable en effet qu’un Etat puisse s’en prendre comme cela à sa population, visant les plus fragiles avec son aviation, ses roquettes, ses chars, ses scuds… faisant même appel à d’autres armées pour en venir à bout, car la vie malgré tout continue à vouloir se manifester!
Mais les images sont là.
Quelle force de résilience devront avoir toutes les femmes et à tous les hommes de bonne volonté pour que la Syrie ne se transforme pas en un vaste hôpital psychiatrique à ciel ouvert!
Mais il est vrai que la nature humaine qui peut le pire est aussi capable du meilleur c’est sur ce meilleur qu’il faudra compter!