Qays et Leila


Ce joli texte, aussi pratique soit-il, n’est pas admissible au sein l’article pour la simple et bonne raison qu’aucune source sûre n’existe pour en indiquer la provenance et, du même coup, en assurer l’autorité. À défaut de lui trouver quelque origine livresque fiable, il n’a pas sa place dans une encyclopédie. À titre de référence, j’en retranscris tout de même ici une version prise dans l’une des innombrables pages et forums Internet le reproduisant :

qays

« L’histoire de Majnoun et Laïla est très ancienne. Au Moyen-Orient, en Asie centrale, chez les Arabes, Turcs, Afghans, Tadjiks, Kurdes, Indiens, Pakistanais et Azerbaïdjanais, elle est l’histoire d’amour la plus populaire.

Elle trouve ses racines dans la Perse de Babylone, tout comme Roméo et Juliette, qui s’appelaient en leur temps Pyrame et Thisbé.

Les Bédouins la firent leur et la propagèrent au fil de leurs voyages et conquêtes.

Il y a bien longtemps, le beau Qays, fils d’une illustre famille de Bédouins, tombe éperdument amoureux de sa cousine Laïla. Le jeune homme est poète et ne peut s’empêcher de chanter son amour à tous les vents. Il exprime sans retenue son souhait d’épouser la belle Laïla.

Erreur ! Fatale erreur ! Chez les Bédouins, il est de tradition que ce soit les pères qui règlent les mariages. Le désir crié par Qays est une ombre sur leur autorité et ceux-ci refusent donc cette union.

Il se sert de ses poèmes comme d’une arme contre le pouvoir. La famille de Laïla obtient alors du calife la permission de tuer l’arrogant amoureux.

Le calife fait venir Laïla pour voir sa si grande beauté. Il découvre avec surprise qu’il s’agit d’une jeune femme plutôt maigre, au teint brûlé par le soleil.

Il décide alors de faire venir Qays et l’interroge : « Pourquoi aimes-tu cette femme qui n’a rien d’extraordinaire ? Elle est moins belle que la moins belle de mes femmes ».

Et Qays répond : « C’est parce que vous n’avez pas mes yeux, je vois sa beauté, et mon amour pour elle est infini. »

La famille de Qays demande Laïla en mariage contre cinquante chamelles. Mais le père de Laïla refuse.

Qays perd la raison. Son père l’emmène à La Mecque pour qu’il retrouve ses esprits, mais le jeune homme entend une voix qui lui crie sans cesse le prénom de son amour. Son obsession est telle qu’on l’appelle alors le majnoun (le fou) de Laïla.

Un jour que Majnoun est tranquillement chez lui, rêvant à son amour, un ami vient le prévenir que Laïla est devant sa porte. Le poète fou a pour seule réponse : « Dis-lui de passer son chemin car Laïla m’empêcherait un instant de penser à l’amour de Laïla ».

Quelque temps plus tard, Laïla se maria et quitta la région. Majnoun partit vivre dans le désert avec les animaux sauvages. Certains prétendirent l’avoir vu manger de l’herbe avec les gazelles.

Un jour, on découvrit son corps inanimé, protégeant un ultime poème dédié à son amour… »

source wikipedia

« 4 ambulances pour 2 millions d’habitants » : le cri d’alarme du médecin-chef d’Alep


Le Monde.fr | 28.06.2013 à 15h24 • Mis à jour le 28.06.2013 à 16h39 | Par Benjamin Barthe

Dans un hôpital d'Alep, après un bombardement, le 19 mars.

C’est un homme fébrile et fiévreux, qui parle par saccades, comme si les mots lui brûlaient les lèvres. Le « docteur Abdelaziz » comme il se présente, précisant qu’il ne s’agit pas de son véritable nom, est le coordinateur des hôpitaux situés dans la partie « libérée » d’Alep : les quartiers est et sud qui vivent depuis onze mois sous le contrôle de la rébellion anti-Assad.

Et sous le pilonnage de l’armée syrienne. Tonneaux de TNT largués depuis les airs, obus de tanks, bombardement en piqué, tirs de missiles balistiques depuis Damas : les frappes sur ces zones qui couvrent environ 70 % d’Alep sont quasi-quotidiennes, assure le praticien venu à Paris à l’invitation du conseil régional d’Ile-de-France. « 75 % des victimes sont des civils, notamment des femmes et des enfants », précise ce quadragénaire, qui raconte qu’au début de la semaine, l’un des hôpitaux dont il a la supervision a accueilli « 100 blessés en une seule journée ».

Face à ce matraquage organisé, qui a réduit en miettes des secteurs entiers de la métropole, le médecin-chef d’Alep manque de tout. « Pour une ville de près de 2 millions d’habitants, nous n’avons que 4 ambulances. Toutes les autres ont été détruites dans des attaques des forces gouvernementales. Celles qui nous reste, on les a repeintes d’une couleur différente et on a enlevé les gyrophares, pour qu’elles ne soient pas visés. » Les sept hôpitaux qui sont sous sa responsabilité et qui ont réchappé pour l’instant aux bombardements doivent composer avec une pénurie chronique de produits de base : gants, poches de sang, anesthésiants, antibiotiques…

MANQUE DE PERSONNEL COMPÉTENT

« Imaginez que la première livraison de la Croix-Rouge internationale ne nous est arrivée que la semaine dernière, après de longues tractations avec le régime, soupire le docteur Abdelaziz. Jusque-là, nous dépendions intégralement de donations privées, provenant principalement de collègues de la diaspora. » Un autre chargement d’aide, financé par le gouvernement français, devait parvenir sous peu à Alep, après qu’un convoi de 16 tonnes a franchi la frontière turco-syrienne, vendredi 21 juin.

Mais c’est le manque de personnel compétent qui est le plus préoccupant. Beaucoup de médecins d’Alep se sont réfugiés au Liban et certains d’entre eux, résidents de la zone sous contrôle du régime, ne peuvent plus se rendre à leur travail. En matière de ressources humaines, le système D est donc la règle. « Dans les hôpitaux, un ingénieur peut servir d’infirmier et un dentiste de chirurgien », confie le docteur Abdelaziz. Pour les cas compliqués, des consultations par le réseau Skype sont organisées avec des médecins de la diaspora syrienne, notamment aux Etats-Unis.

Avant la révolution, le docteur Abdelaziz enseignait la médecine à l’université d’Alep. Aujourd’hui, il est un homme traqué, qui refuse d’être filmé ou photographié. Sa femme et ses enfants sont en sécurité en Turquie. Mais ses parents, qui vivent toujours dans la partie ouest d’Alep, sous contrôle gouvernemental, ont récemment reçu la visite des sbires du régime. « Ils ont dit à ma mère qu’ils recherchaient le docteur des terroristes. Mais moi, je ne traite pas des terroristes, je traite des patients. Un officier de l’armée a même été soigné dans nos services. » En prévision d’une grande offensive du régime contre Alep, de maigres réserves ont été constituées. Le docteur Abdelaziz, en dépit des suppliques de ses enfants, n’envisage pas de quitter son poste. « C’est mon peuple, ma patrie, je ne partirai jamais d’ici. »

Benjamin Barthe

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