Logiciel espion, « sextorsions » et arrestations : Blackshades, le polar du jour


Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

Preet Bharara, procureur fédéral du district sud de New York, présente la carte de l’opération anti-Blackshades, en conférence de presse, le 19 mai 2014 (ichard Drew/AP/SIPA)

Près de cent arrestations dans le monde, 50 perquisitions et 29 gardes à vue en France annoncées ce mardi… Les personnes ciblées par cette opération sont soupçonnées d’avoir acheté et utilisé à des fins criminelles le logiciel espion Blackshades (ombres noires, en français).

Avec un objet au nom pareil, l’enquête qui a permis ce coup de filet ne pouvait qu’être digne d’un polar cyberpunk. Il faut dire que ce « malware », programme malfaisant, est un vrai cauchemar qui ne manquera pas d’alimenter les pires fantasmes (ou clichés ?) sur le Darknet.

L’ombre de son maître

Blackshades, c’est une sorte de ver qui s’introduit à votre insu dans votre ordinateur, parce que vous avez ouvert un courriel infecté ou cliqué sur un lien corrompu. Une fois dans le fruit, il démarre sa sinistre besogne.

Comme nombre de ses petits camarades virus et chevaux de Troie, Blackshades pénètre votre système et le transforme en « botnet », une machine zombifiée qui peut à tout moment passer sous son contrôle pour assaillir des serveurs lors d’attaque dites « par déni de service » ou DNS (des gouvernements ou entreprises généralement).

Mais notre « ombre » ne s’arrête pas là : son objectif est littéralement de hanter votre machine. Elle peut :

  • accéder à vos photos ou vos données et les envoyer à son maître ;
  • enregistrer ce que vous frappez sur votre clavier (donc vos identifiants et mots de passe) ;
  • chiffrer un dossier ou un disque dur pour vous le rendre totalement illisible ;
  • enclencher discrètement votre webcam pour vous filmer dans votre intimité…

Finalité logique du logiciel : donner les moyens au pirate de vous extorquer de l’argent, monnayant la restitution de vos données ou la promesse de ne pas publier des contenus compromettants.

La demande de rançon prend la forme d’une lettre chiffrée, d’un gris peu engageant, indiquant la prise de contrôle et vous communiquant les modalités de paiement.

« Lettre type » de demande de rançon proposée par Blackshades (MalwareBytes)

Miss Teen America « sextorquée »

Ce cauchemar virtuel a été largement diffusé sur des forums clandestins il y a environ trois ans, attirant rapidement l’attention des autorités. Son prix : à peine 70 euros pour le modèle de base, 200 pour le pack premium.

Imbattable. Europol estime que des milliers de personnes se sont ainsi rapidement procuré le logiciel, contaminant un nombre indéterminé d’ordinateurs dans le monde.

Un succès qui a rapidement attiré l’attention des autorités de nombreux pays. Il faut dire que les pirates n’étaient pas toujours discrets : un adolescent hollandais de 18 ans aurait à lui seul jeté son « ombre » sur au moins 2 000 ordinateurs de femmes et jeunes filles pour les filmer nues à leur insu.

Plus médiatisée encore : la « sextortion » de Miss Teen America. En 2013, l’ordinateur de Cassidy Wolf a été infecté par Blackshades. Peu de temps après, la jeune femme recevait une lettre chiffrée menaçant de publier des photos de son intimité à moins qu’elle n’envoie au maître-chanteur une « vidéo » dont on devine la nature. Ce dernier, âgé de 20 ans, sera arrêté peu de temps après.

Des réunions internationales secrètes

Inde, Grande-Bretagne, Pays-Bas, France… les achats se multiplient. A menace internationale, réponse internationale. Une coalition s’est ainsi formée sous l’égide de l’Eurojust, l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne, rassemblant des partenaires plutôt improbables (le FBI et la Chine) autour d’une même table.

L’objectif : mutualiser les informations récoltées lors d’enquêtes ouvertes dans chacun de ces pays sur les créateurs, vendeurs et détenteurs de Blackshades. Trois réunions de coordination vont avoir lieu.

Les pays présents le savent : aucune action unilatérale ne doit être prise. Le coup de filet est un pistolet à un coup, une frappe qui doit être la plus dévastatrice possible. Sinon, une fois alertés, les détenteurs du logiciel espion risquent de s’en débarrasser et d’effacer les traces de son utilisation.

Une opération façon Blitzkrieg

Après des mois d’enquête, l’ordre est finalement donné mi-mai. La fenêtre est de deux jours. Le FBI ouvre le bal en faisant une descente chez les deux concepteurs du logiciel, résidant aux Etats-Unis.

En à peine deux jours, les autorités mènent des opérations dans seize pays :

  • 359 appartements sont perquisitionnés ;
  • 1 100 disques durs saisis ;
  • 97 personnes interpellées.

La France compte à elle seule pas moins de 50 perquisitions et près de 30 interpellations, de Paris à La Réunion en passant par Lille et Bordeaux. La plupart de ces individus, soupçonnées de faire partie de ce réseau de « créateurs, vendeurs et utilisateurs » de Blackshades, était des adolescents.

Comment se protéger
Les antivirus sont généralement assez inefficaces contre les « malwares ». Des logiciels permettent cependant de détecter et éliminer ces espions. Le site Comment Ça marche recommande Malwarebytes, gratuit, en français et plutôt efficace. Un tutoriel d’utilisation est également disponible.

Tous ont été relâchés dans l’attente des suites judiciaires, le temps d’analyser les données récupérées dans les disques durs saisis. La plupart de ces ados auraient reconnu les faits mais auraient déclaré que leur utilisation du logiciel se limitait à l’espionnage de webcams et le piratage de comptes Facebook.

Sept des personnes interpellées auraient en revanche avoué avoir acheté Blackshades pour en faire un usage malveillant, type extorsion.

« Intimidation préventive »

Ne vous emballez pas : si l’enquête façon polar 2.0 a comme un parfum romantique, la prise ne va pas ébranler le côté obscur de la force. Pas de réseau terroriste international, de vente d’armes ou de trafic de drogue à l’horizon, juste un coup de force de type « intimidation préventive » pour dissuader les jeunes de faire n’importe quoi en toute impunité.

L’opération Blackshades a toutefois le mérite de braquer le projecteur sur un important marché de l’extorsion dématérialisée.

L’affaire a également prouvé que les services de polices en charge de la cybercriminalité travaillent de plus en plus à un niveau international. Le directeur du Centre du cybercrime européen s’en est d’ailleurs félicité dans un communiqué, soulignant toutefois que le travail en matière de coopération était « loin d’être terminé ».

Aller plus loin

Au nom de mon frère Ali Aarrass


« Au nom de mon frère Ali Aarrass », témoignage de Farida Aarrass à la tournée d’Amnesty International en Espagne (12-23 mai 2014)

Farida Amnesty tour 2(partie n°1) Je m’appelle Farida Aarrass et je vais vous raconter ce qui est arrivé à mon frère Ali Aarrass. Ce dont il a été victime. Vous en déduirez vous même, j’en suis sûre, que cela aurait pu très bien arriver à n’importe lequel d’entre vous. Aujourd’hui cela fait 6 ans qu’il est en détention arbitraire.

 

Belgique : Ali Aarrass est un citoyen belgo marocain né dans la petite enclave espagnole, Melilla, le 4 mars 1962. Il y a vécu 15 ans et est ensuite allé rejoindre ma mère qui travaillait en Belgique où il a vécu 28 ans. C’est a partir de 15 ans que Ali a commencé a travailler. Comme ouvrier, comme désosseur de viande dans une entreprise flamande … et plus tard en tant que marchand ambulant pour terminer comme indépendant dans une librairie, papeterie où il vendait aussi des ordinateurs et du matériel informatique . Ali avait sacrifié son droit aux études pour se mettre directement au travail afin de soulager ma mère qui avait à l’époque sous sa responsabilité non seulement nous ses trois enfants, mais également celle de ma grand mère, ma tante (sa jeune sœur) et ses deux enfants. Ils vivaient à Melilla et ma mère leur envoyait un mandat chaque mois. Durant ces 28 ans Ali en tant qu’indépendant a toujours payé ses contributions comme tout citoyen honnête. En 1993 il fait son service militaire à Liège. Il n’a jamais eu aucun antécédent juridique, son casier judiciaire est vierge que ce soit en Belgique, Espagne et quant au Maroc il n’y avait jamais vécu.

 

Melilla : En 2005 Ali et son épouse décident d’aller s’installer à Melilla, ville où nous sommes nés, où mon père y a toujours vécu et avec qui Ali maintient une excellente relation. En plus le climat semble convenir totalement à Ali qui souffre de problèmes d’allergie tels qu’ils lui provoquent de gros soucis au niveau respiratoire. Ali aime beaucoup l’ambiance melillense. Il y ouvre une cafétéria qu’il a géré pendant un an… Le lieu n’était pas vraiment bien choisi stratégiquement parlant et donc le négoce n’avait pas trop marché. Cependant et alors que Ali vient d’avoir une petite fille, Amina, et qu’il vit les plus beaux moments de sa vie, le 3 novembre 2006, la garde civil espagnole se présente à son domicile et procède à sa détention. Ali est envoyé à Madrid où il fut interrogé durant trois jours. À l’issu de cet interrogatoire, il est libéré de manière provisoire sous une caution de 24000 €, mais Ali est à partir de ce moment là sommé et en obligation de résider en Espagne, de prouver sa présence sur le territoire espagnol via un contrôle d’identité hebdomadaire au Tribunal. Ali se soumet sans aucun inconvénient à cette exigence car il n’a rien a se reprocher.

 

Madrid : Il en sera ainsi jusqu’au 1er avril 2008, date à laquelle la garde civil espagnole vient l’appréhender à son lieu de travail, avec l’ordre de l’amener de nouveau à Madrid. Il résulte que le Maroc (pays dans lequel Ali n’a jamais vécu) exige à l’Espagne sa mise en détention afin qu’il soit extradé. Le Maroc le soupçonne de terrorisme et plus précisément de trafic d’armes sans aucune preuve.Farida amnesty tour 4 L’Espagne nous informe que l’arrestation est provisoire, pour une durée de 40 jours en attendant que le Maroc leur soumette les preuves nécessaires pour justifier son arrestation. Cela ne sera jamais le cas. Le Maroc n’enverra jamais aucune preuve à l’Espagne et cette période dite de détention provisoire fut très largement dépassée puisqu’il a été gardé en détention jusqu’au 14 décembre 2010 en Espagne, date à laquelle il fut extradé au Maroc. Aucune explication ne nous est jamais donnée en ce qui concerne cet état de fait, mais nous comprenons assez vite que ces agissements se font avec une facilité déconcertante, sous l’emprise et influence de la soi disant lutte contre le terrorisme. Tous les coups sont permis et même les états dits de droits se permettent et commettent l’inadmissible.

 

En mars 2009 nous apprenions pourtant que le juge Baltasar Garzón Real qui était magistrat instructeur de l’Audiencia Nacional d’Espagne, l’une des plus hautes instances juridictionnelles d’Espagne. Connu à l’étranger pour ses enquêtes sur des affaires de terrorisme, de corruption et sur des crimes commis en Argentine et au Chili par les dictatures, avait prononcé un non lieu après qu’il ait ordonné une enquête qui a duré près de trois ans. Cette enquête fut assidument menée de 2005 à mars 2009. Absolument rien n’a pu être mis a charge d’Ali. Nous pensions que Ali serait alors mis en liberté, mais il en fut autrement. Au mois de novembre 2010, le Haut Commissariat de l’ONU avait demandé aux autorités espagnoles de suspendre l’extradition pour gros risque de torture, mais cet appel ne fut entendu ou totalement ignoré et Ali d’être malheureusement extradé. Les responsables s’étaient contenté d’établir un compromis formé de garanties formulées par le Maroc. Ce compromis garantissait qu’Ali ne serait ni condamné à mort ni condamné à perpétuité, mais absolument rien au sujet de la fort probable torture… L’Espagne qui a pourtant ratifié les conventions des droits de l’homme et entre autre l’article 3, ne s’est jamais préoccupé du sort qui attendait Ali.. cela malgré les multiples appels d’Amnesty International Espagne et autres instances, avocats, comités de soutien et famille.

 

Détention à Madrid, Badajoz et Algeciras : C’est ainsi qu’après deux ans et huit mois de détention complètement arbitraire en Espagne, dans différents Centres Pénitenciers, sous très haute sécurité, en isolation sensorielle, temporelle et interdit de tout contact humain Ali va vivre un terrible et horrible calvaire avant qu’il ne soit envoyé tel une marchandise à ses bourreaux marocains. Pendant tout ce temps il sera transféré de Madrid à Badajoz, puis à Algeciras pour ensuite être ramené à Madrid d’où il fut extradé. J’ouvre une parenthèse car il est très important de connaître ne fut ce qu’une partie de ce qu’Ali à enduré en Espagne. Ali était de manière permanente seul ! La cellule ne laissait passer aucun bruit ni aucune lumière naturelle, de façon à ce qu’il perde toute notion du temps, du jour, de l’heure… Il n’avait pas de montre. Son régime était l’isolement 23h sur 24h, mais il avait du renoncer très vite à l’heure de sortie à la cour car s’il choisissait d’y aller, au retour il devait être fouillé et ces fouilles s’avéraient être des plus humiliantes, accompagnées de propos racistes et d’insultes.

 

Finalement l’isolement était de 24h/24h puisque de toutes manières dans la cour il devait s’y retrouver tout seul. Non seulement il y était seul mais en plus cette petite cour ne permettait même pas d’observer le ciel. La seule visite, seul contact en deux ans et huit mois et demi : Farida Amnesty tour 1Je me rappelle de la seule visite que j’ai pu rendre à mon frère, au Centre pénitencier d’Algeciras, en juillet 2009. C’était vraiment pénible. Cela ne faisait pas longtemps qu’il avait arrêté une deuxième grève de la faim pour dénoncer cette énorme injustice et il avait donc perdu beaucoup de poids. Ali n’était plus du tout le même homme physiquement. Il avait toujours été très grand et costaud…là il était fort maigri et très fragilisé. En deux ans et huit mois je ne l’avais jamais eu au téléphone. Il lui était interdit d’avoir des contacts en dehors de son avocat, qui n’a pas pu non plus aller le voir souvent.

 

Ce fut lors de la toute première visite que l’avocat avait rendu à Ali qu’il réalisa qu’il n’avait plus de voix et cela parce qu’il ne parlait à personne. Sa voix s’était estompée … Il a du par la suite faire preuve de force et développer des capacités afin de ne pas sombrer dans la folie. Ali se parlait à lui même … Il touchait son corps pour réaliser qu’il était bien vivant… Aussi il fit deux grèves de la faim qui durèrent deux mois et la seconde il avait été contraint d’y mettre un terme car il fit une chute et une crise d’épilepsie… Il se fractura un doigt en tombant. Il clamait son innocence depuis le début … En vain. Alors que de notre cotė la famille, les avocats et les personnes qui le soutiennent tentaient aussi toutes les démarches possibles et imaginables pour le faire sortir de la, les autorités espagnoles et plus précisément le Conseil des Ministres espagnol ainsi que l’audience espagnole formée de juges, vont prendre la terrible et injuste décision le 19 novembre 2010, de permettre son extradition. Ali en apprenant la très mauvaise nouvelle entame une troisième grève de la faim pour contester la décision, mais il sera quand même envoyé à la torture malgré son état fragile. Une infirmière de la Croix Rouge espagnole va lui faire une injection pour le calmer et on le pousse à s’asseoir dans un petit avion de transport de caisses de poissons.

 

Maroc – Centre secret Temara : Une fois arrivé à l’aéroport au Maroc, il est jeté dans une voiture où des personnes commencent à le passer à tabac durant le trajet vers le Centre secret de torture de Temara. Il s’agit d’un endroit où les pires atrocités se pratiquent dans les sous sol. Ali y est resté 12 jours et 12 nuits en garde à vue, et a été sauvagement torturé. Pendu avec une grosse corde par les poignets au plafond des longues et interminables heures. 16 gardes le tabassaient avec des bâtons partout sur le corps… Ils le relâchaient et le frappaient ensuite sur les mains où le sang s’y trouvait concentré après tant d’heures … Le même procédé après l’avoir pendu par les pieds… Ils le pendaient aussi par les mains et les pieds au même temps..

 

Pendant toute la durée qu’on le pendait les coups étaient interminables. Le groupe de tortionnaires se relaie régulièrement. Des multiples tentatives de noyade, on le réanimait afin de remettre ça … On l’a soumis à des décharges électriques dans ses parties intimes et dans ses lobes… On applique pour ça des pinces dans les bourses et dans les lobes des oreilles. Brûlures de cigarettes sur les parties intimes également. Menaces de mort une arme à la tempe. Injections de produits étranges dans les veines qui très rapidement provoquaient un effet horrible, comme si la tête et tout le corps allaient exploser. Ali a été également violé à l’aide de bouteilles à plusieurs reprises, si sauvagement que cela provoqua des déchirures à l’anus.

 

On lui a également fracassé des bouteilles de verre contre la bouche, Ali a ainsi perdu 5 dents, les incisives inférieures et une canine qui se sont complètement déchaussées. Les coups portés à la tête furent d’une telle violence qu’on lui avait détruit l’ouïe… Cette ouïe à beaucoup saigné et du pus en sortait. Ali n’a jamais reçu à manger durant ces 12 jours, juste de toutes petites quantités d’eau. La violence dont ils ont fait preuve était accompagnée d’insultes, humiliations, moqueries … Ces crapules n’ont pas eu assez de violenter Ali et alors qu’on lui présentait des photos et des noms et qu’on lui demandait de reconnaître l’une où l’autre personne tout le long, en voyant qu’il refusait de signaler personne on le menaça de ramener sa petite fille et de la violer devant lui… Ali parapha à ce moment la tout ce qu’on lui dit de signer. Ali a enduré l’innommable et il n’est point le seul. Il entendait d’autres personnes se faire torturer, les cris et les pleurs lui parvenaient et Ali raconte en pleurant que c’est horrible, que ces gens la ne sont pas des êtres humains.

 

Procureur et juge d’instruction : Après tous ces traitements il fut amené devant un procureur et le lendemain devant le juge d’instruction… Ce fut très étrange car à aucun moment ils ne lui dirent de qui il s’agissait et Ali avait cru que ces deux magistrats étaient les chefs des tortionnaires. Comme Ali ne tenait pas debout et se trouvait dans un état pitoyable, le juge avait reporté son entrevue du 26 décembre 2010 jour où il le recevait, au 18 janvier 2011. Ali déduira de ces entrevues que même les magistrats sont complices de toutes ces horreurs.

 

Prison de Salé II : Ali est amené à la prison deSalé II dans l’état que vous pouvez deviner… Sur place règne une forme d’entente avec le corps des polices qui torturent. Les chefs de détention, fonctionnaires et gardes, prennent la relève et après avoir enregistré Ali le jètent dans un cachot grillagé où la suite des mauvais traitements se poursuivent. Pas de visite médicale pas de compassion, aucune pitié … Il est méprisé et insulté régulièrement … La nourriture est abjecte mais il la mange pour reprendre des forces. Il sait qu’il ne peut et ne doit compter sur personne. Ali va passer de longues semaines avant de récupérer un peu et aussitôt qu’il le peut il dit à l’avocat marocain lors de l’une de ses rares visites qu’il souhaite déposer plainte pour torture et mauvais traitements. Je suis aujourd’hui convaincue que les avocats au Maroc, pour très sincères et justes qu’ils soient, ils jouissent d’une marge d’action fort limitée. Le danger les guettant également. Stop torture I am Ali AarrassLes plaintes sont totalement ignorées. Elles avaient été envoyées à cinq différentes instances dont le ministère de la justice marocain, sans aucun succès. Aucune enquête ne sera menée pour s’assurer qu’en effet il y eut torture. Ali sera soumis dans cette prison à des conditions inhumaines et cela durant pas mal de temps. Il se rend compte que tout peut s’obtenir avec l’argent mais étant solidement accroché à ses principes il va s’y refuser catégoriquement a toutes sortes de propositions en vue de gagner en privilèges, ou en vue d’améliorer ses conditions de détention. Il est si intègre que cela va jusqu’à provoquer la haine des agents pénitenciers qui comptent sur la corruption pour se faire du fric…  Farida Aarrass SIGNEZ l’appel du 25 mai pour la libération immédiate d’Ali Aarrass :cliquez ICI