Gideon Levy : Notre misérable État juif


Par Gideon Levy dans Ha’aretz ce qu’implique un « état juif ».

Et lorsqu’une génération baigne dans cette propagande, la machine s’emballe, même Netanyaou se trouve dépassé…. Le début d’une explosion terrible !

Cette fois l’article est traduit en français
Notre misérable État juif

Maintenant nous savons : dans l’État juif il n’y a de compassion et de sentiments humains que pour les Juifs, des droits uniquement pour le Peuple Elu. L’État juif n’est que pour les Juifs<

Publié dans Haaretz le 06.07.14

Les jeunes de l’État juif attaquent des Palestiniens dans les rues de Jérusalem, exactement comme les jeunes chez les gentils attaquaient les Juifs dans les rues d’Europe. Les Israéliens de l’État juif se déchaînent sur les réseaux sociaux, répandant une haine et un désir de vengeance d’une ampleur diabolique sans précédent. Des inconnus de l’État juif sur une base purement ethnique. Ce sont les enfants de la génération nationaliste et raciste – la descendance de Netanyahou.

Depuis cinq ans maintenant ils n’ont entendu qu’incitations, propos alarmistes et suprématie sur les Arabes de la part du véritable instructeur de cette génération, le premier ministre Benjamin Netanyahou. Pas un mot d’humanité, de compassion ou de traitement égal.

Ils ont grandi dans le contexte de la revendication provocante de reconnaissance d’Israël comme « État juif » et ils ont tiré les conclusions qui s’imposent. Avant même la délimitation de ce que signifie « État juif » – sera-ce un État qui met les tefilin (phylactères), embrasse les mezouzot (des rouleaux de prières enfermés dans de petites boîtes métalliques ou en bois qui sont fixées aux chambranles des portes d’entrée), sanctifie des sortilèges, ferme le jour de Shabbath et observe strictement les lois de la cashrout – les masses ont compris.

La foule a d’emblée intériorisé la véritable signification : un État juif est un État dans lequel il n’y a place que pour les Juifs. Le sort des Africains est d’être envoyé au centre de détention de Holot dans le Néguev et celui des Palestiniens est d’endurer des pogromes. C’est comme ça que ça marche dans un État juif : c’est à cette seule condition qu’il peut être juif.

Dans l’État juif en cours de constitution, il n’y a même pas de place pour un Arabe qui fait de son mieux pour être un bon Arabe, comme l’écrivain Sayed Kashua. Dans un État juif, la présidente de l’Assemblée de la Knesset, Ruth Calderon (du parti Yesh Atid – inutile de préciser que c’est le « centre » de l’échiquier politique) coupe la parole au député arabe Ahmed Tibi (de la liste arabe unie Ta’al) à peine revenu, bouleversé, d’une visite à la famille de Shoafat, le jeune Arabe qui a été massacré, et le sermonne cyniquement sur le thème qu’il doit aussi faire référence aux trois jeunes Juifs massacrés (alors même qu’il venait de le faire).

Dans un État juif, la Cour Suprême autorise la démolition de la maison de la famille d’un homme suspecté de meurtre avant même qu’il ne soit condamné. Un État juif édicte des lois racistes et nationalistes.

Les media d’un État juif se complaisent sur le meurtre de trois étudiants de yeshiva et ignorent presque complètement le sort de plusieurs jeunes Palestiniens du même âge qui ont été tués par des tirs de l’armée au cours des derniers mois, généralement sans raison.

Personne n’a été puni pour ces actes – dans l’État juif il y a une loi pour les Juifs et une loi pour les Arabes, dont les vies valent peu. Pas un soupçon de respect du droit international ni des conventions internationales. Dans l’État juif, il n’y a de compassion et d’humanité que pour les Juifs, des droits pour le seul Peuple Elu. L’État juif n’est que pour les Juifs.
La nouvelle génération qui grandit sous sa coupe est dangereuse à la fois pour elle-même et pour ce qui l’entoure. Netanyahou est son ministre de l’éducation ; les media militaristes et nationalistes font office de poème pédagogique ; le système d’éducation qui l’emmène à Auschwitz et à Hébron lui sert de guide.

Le sabra (natif d’Israël) d’aujourd’hui est une espèce nouvelle, piquante dehors comme dedans. Il n’a jamais rencontré son homologue palestinien mais il sait tout de lui – le sabra sait qu’il est un animal sauvage, qu’il a seulement l’intention de le tuer, qu’il est un monstre, un terroriste.
Il sait qu’Israël n’a pas de partenaire pour la paix, puisque c’est ce qu’il a entendu un nombre incalculable de fois de la part de Netanyahou, du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman et du ministre de l’Économie, Naftali Bennett. De la bouche de Yair Lapid il a entendu qu’il y a des « Zoabis » – en référence condescendante à la députée de la Knesset Haneen Zoabi (du parti Balad).

Etre de gauche ou désireux de justice dans l’État juif est considéré comme un délit, la société civile est tenue pour tricheuse, la vraie démocratie pour diabolique. Dans un État juif – dont rêvent non seulement la droite mais le supposé centre gauche incluant Tzipi Livni et Lapid – la démocratie est floue.

Le principal problème de l’État juif ce ne sont pas les skinheads mais les embobineurs moralisateurs, les voyous, l’extrême droite et les colons. Non pas les marginaux mais le courant principal qui est en partie nationaliste et en partie indifférent.

Dans l’État juif, il ne reste rien de l’injonction biblique selon laquelle il faut être juste avec la minorité ou avec l’étranger. Il n’y a plus de ces Juifs qui ont manifesté avec Martin Luther King ou fait de la prison avec Nelson Mandela. L’État juif, qu’Israël veut absolument faire reconnaître par les Palestiniens, doit d’abord se reconnaître lui-même. Au terme de la journée, après une semaine terrible, il semble qu’un État juif ce soit un État raciste, nationaliste, conçu uniquement pour les Juifs

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source : Juif autrement sur fb Serge Grossvakserge grossvak
original anglais de ha’aretz

La Nakba, un crime fondateur qui se poursuit tous les jours


lundi 7 juillet 2014, par Pierre Stambul

Les Palestiniens parlent de « catastrophe » pour désigner le gigantesque nettoyage ethnique prémédité de 1948 : 800000 Palestinien-ne-s ont été expulsé-e-s de leur propre pays. Aujourd’hui, les travaux convergents de nombreux/ses historien-ne-s (lire entre autres Ilan Pappé et Sandrine Mansour-Mérien) permettent de réécrire ce qui s’est passé. Répondre aux mensonges sur la Nakba, c’est essentiel pour imaginer une paix fondée sur le refus du colonialisme et l’égalité des droits.

Les mensonges fondateurs

La Palestine n’était pas une « terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Il y avait un peuple palestinien, essentiellement descendant des Judéens de l’Antiquité successivement convertis au christianisme et à l’islam, d’où une majorité de Musulman-e-s et des minorités chrétiennes ou juives. Globalement, ces communautés vivaient en bonne entente et se sont opposées au projet « d’État juif » dès que les sionistes ont commencé à le mettre en œuvre. « Les Arabes sont partis d’eux-mêmes ». Ce mensonge vise à occulter le fait que l’idée du « transfert » (la déportation des Palestinien-ne-s au-delà du Jourdain) faisait consensus dans la direction sioniste depuis le début des années 30. Le plan « Dalet » (la lettre D en hébreu) avait programmé le nettoyage qui a eu lieu. Le projet était bien la conquête de toute la Palestine et l’expulsion des autochtones. Aujourd’hui les politiciens israéliens parlent de « terminer la guerre de 1948 » et à l’époque Ben Gourion s’était excusé de ne pas avoir tout conquis en expliquant que c’était partie remise.
Dans ce processus, les milices d’extrême droite (l’Irgoun de Menahem Begin et le Lehi ou groupe Stern d’Yitzhak Shamir) et la future armée israélienne (la Haganah et le Palmach) ont joué des rôles complémentaires : les milices massacraient comme elles l’ont fait à Deir Yassin le 9 avril 1948 et l’armée faisait le service après vente en occupant le terrain et en s’assurant que les survivant-e-s ne reviendraient pas. Deir Yassin n’existe plus. À la place, il y a un « nouveau quartier » de Jérusalem-Ouest (Givat Shaul). C’est en partie sur ce territoire qu’a été construit Yad Vashem, le musée de la Shoah. Et le tunnel routier qui passe sous Givat Shaul porte le nom de l’assassin (Menahem Begin).

L’ONU

Pour certain-e-s, la solution est simple : il suffirait de faire respecter les décisions de l’ONU. Et pourtant : quelle légitimité peut avoir le vote par l’ONU du « Plan de partage de la Palestine » en 1947 ? Pourquoi a-t-on fait payer aux Palestiniens un crime bien européen : l’antisémitisme et le génocide nazi, alors que l’Occident refusait d’accueillir les rescapés du génocide ? De quel droit ce plan a-t-il donné au futur État juif 54% du territoire (la partie la plus riche) alors que les Juifs formaient 35% de la population ? Dans ce pseudo partage, les Palestiniens représentaient 40% de la population du futur État juif alors qu’il n’y avait que 2% de Juifs dans le futur État palestinien. On peut imputer à cette décision de l’ONU la moitié du nettoyage ethnique de 1948 : quand la guerre éclate officiellement contre les pays arabes voisins le 15 mai 1948, 375000 Palestinien-ne-s habitant « l’État juif » offert par l’ONU ont déjà été expulsés. L’ONU a avalisé les conquêtes militaires d’Israël passé en 1948 de 54% à 78% du territoire palestinien. L’ONU a reconnu Israël par un vote où plusieurs petits pays ont été achetés. L’ONU a supervisé les différents accords d’armistice dans lesquels le retour des expulsés dans leurs foyers était prévu. Les deux premiers actes du nouvel État d’Israël ont été d’interdire ce retour et de détruire plusieurs centaines de villages palestiniens dans le but d’effacer jusqu’à la mémoire de la Palestine. La lâcheté de l’ONU à cette époque ne s’est jamais démentie. Israël n’a jamais eu à subir la moindre sanction. L’ONU a créé l’UNRWA pour les réfugiés palestiniens en perpétuant une situation qui aurait dû n’être que provisoire et globalement l’UNRWA s’est très mal acquittée de son rôle, faute de moyens et de volonté politique. Il y a aujourd’hui 4,5 millions de personnes qui ont la carte de l’UNRWA. Nier leur droit au retour, c’est nier le crime de 1948, ce droit est imprescriptible.

La Nakba comme « réparation » de l’antisémitisme et du génocide ? Cette idée dont les dirigeants israéliens se sont beaucoup servis est fausse : toutes les institutions du futur État d’Israël qui ont fortement contribué à expulser les Palestinien-ne-s de leur propre pays sont antérieures de plusieurs décennies à l’apparition du fascisme, à Auschwitz ou à la Nakba : la « banque coloniale juive » date de 1899, le KKL (ou Fonds National Juif) qui a accaparé par tous les moyens les terres palestiniennes date de 1901.
La Histadrout (le syndicat qui défend le « travail juif », article 1 de ses statuts) date de 1920, la Haganah (l’armée) de 1921 et l’Agence Juive de 1929. Bien avant le génocide, ces institutions ont combattu le peuple palestinien pour pouvoir un jour l’expulser et elles ont joué un grand rôle dans la répression de l’insurrection palestinienne de 1936. Les dirigeants sionistes qui ont fondé Israël n’ont pas grand-chose à voir avec la destruction des Juifs d’Europe. Simplement, leur projet qui était a priori irréalisable et qui a été pendant très longtemps très minoritaire chez les Juifs a été rendu possible après le génocide avec la complicité de toutes les grandes puissances. Pire, certains futurs dirigeants israéliens qui participent à la Nakba ont été des terroristes collabos qui assassinaient des soldats britanniques alors que le génocide nazi battait son plein. C’est le cas d’Yitzhak Shamir qui sera plus tard Premier ministre israélien.

L’attitude des dirigeants arabes.

Elle a été globalement lamentable en 1948. Les pays qui sont rentrés en guerre le 15 mai 1948 ont combattu pour leurs propres intérêts sans aucune unité et sans aucun souci pour les Palestiniens. Le déséquilibre des forces était évident en faveur des sionistes. La seule force militaire capable de s’opposer à eux était la légion arabe jordanienne (formée et équipée par le colonisateur britannique). Elle était liée par un accord de partage de la Palestine avec les dirigeants sionistes et ne s’est battue que parce que cet accord a été violé avec la conquête de villes ou villages palestiniens sur l’axe Tel-Aviv/Jérusalem. Au moment des armistices de 1948-49, il n’y a pas eu d’État palestinien : l’Égypte a annexé Gaza et la Jordanie s’est emparée de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie. Les réfugiés palestiniens ont été très mal accueillis par les « pays frères », notamment au Liban. Les violences qu’ils subiront plus tard (le massacre de « Septembre Noir » en Jordanie, ceux des camps de Sabra et Chatila ou Tell-el-Zaatar au Liban, l’armée syrienne expulsant l’OLP du Proche-Orient) trouvent leur origine dans ce qui s’est passé au moment de la Nakba.

Le nettoyage ethnique de 1948 est tout aussi illégitime que la conquête de 1967. Il n’y a pas de différence de nature entre les Palestiniens jetés à la mer à Jaffa en 1948 (voir le film d’Eyal Sivan, « Jaffa, la mécanique de l’Orange ») et la colonisation du centre historique d’Hébron après 1967. Le projet politique sioniste mis en oeuvre pendant la Nakba se poursuit tous les jours avec le blocus de Gaza, la « judaïsation » de Jérusalem-Est, les destructions de villages bédouins ou l’emprisonnement arbitraire de milliers de Palestinien-ne-s.
Faire la paix, c’est « réparer » le crime de 1948 comme l’exige l’appel palestinien au BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) de 2005 : 1) fin de l’occupation, de la colonisation, du blocus de Gaza, destruction du mur, libération des prisonniers, 2) égalité des droits, 3) droit au retour des réfugiés.

Pierre Stambul,
07 juillet 2014

source

Ma sortie du placard sur internet


 2 juillet 2014, 18:28 566

Cela fait 48 heures que mon Facebook est inondé de messages populistes, racistes, haineux et violents. Je dis quarante-huit heures pour fermer l’œil sur le reste de l’année. J’en ai marre.

J’en ai marre de lire qu’il faut raser Gaza au sol. J’en ai marre de lire que ce sont tous des animaux.

Marre de lire, post après post, que « voilà les gens à qui on à faire, et le monde nous demande de faire la paix? »; marre de voir encore et encore la citation de Golda Meir qui dit que la paix arrivera quand les Arabes aimeront leurs enfants plus qu’ils ne détestent les nôtres. Parce que clairement, ceux d’entre nous qui n’arrêtent pas d’écrire qu’ « un bon Arabe est un Arabe mort » dégoulinent d’amour envers leurs enfants.

J’en ai marre de lire toute la panoplie de commentaires simplistes et victimaires, à commencer par l’omniprésente déclaration que nos trois adolescents ont été tués seulement parce que juifs. Non bordel, non.

Ils ont été tués parce qu’ils se sont retrouvés, victimes innocentes, piégés dans un conflit long et complexe où les deux parties impliquées ne voient que l’ennemi à éliminer derrière un miroir qui ne leur montre que leur propre (et unique) humanité : un conflit où nous, tout comme eux, nous pensons être les seuls êtres humains dignes de ce nom, alors que les autres ce sont les « animaux ».

Oui, il y en a qui détestent les Juifs chez eux et ils sont peut-être même la majorité; mais ce n’est pas seulement pour cette raison que ces trois garçons ont été assassinés. Et soit dit en passant, ce n’est pas un droit que de faire du stop, à 16 ans, dans des territoires où la haine et le conflit transpirent à tout coin de rue; j’en ai marre de lire aussi que c’est chez nous, et que nous avons donc bien le droit d’y faire ce que nous voulons.

J’en ai marre de voir que nous sommes devenus des partisans d’un match de foot de bas étage. Que tout ce qui compte est de battre (dans tous les sens du terme) l’adversaire, car nous appartenons à l’équipe des bons, eux celle des mauvais. Des méchants. Des barbares. Des extrémistes. Eux, ce sont ceux qui distribuent des bonbons et veulent danser sur nos tombes. Eux. Tous. Un peuple (quand on veut bien leur accorder le statut de peuple, car nous n’arrêtons pas de dire qu’ils se sont inventés rien que pour nous emmerder), tout entier, de bétail ayant pris une apparence humaine.

Mais les humains, je n’arrête pas de le lire, les humains c’est nous. Nous! Nous qui demandons à ce que l’armée en détruise encore et encore des maisons palestiniennes, et qui regardons à la télé le feu démembrer leurs appartements comme autrefois on regardait les flammes engloutir les sorcières.

Nous prétendons être les seuls porteurs d’humanité alors même que l’on déclare, fiers de notre Judéité qui selon nos sages se résume dans l’amour du prochain, que nous sommes tellement meilleurs qu’eux. Car le racisme, quand il vient de nous, est tout à fait humain.

Que ce soit clair, j’aime Israël et le fait même que je doive le spécifier est symptomatique du mal qui nous ronge: si l’on critique, c’est que nous ne sommes rien de plus que des « self-hating Jews », des juifs honteux. J’en ai marre de ça aussi. De la peur de m’exprimer sur cette toile imbibée de préjugés, où supporter Israël signifie se taire sur ses défauts, ses problèmes, ses injustices, ses crimes.

On traite Israël comme on commente la Torah : si quelque chose dans nos Textes n’a pas de sens ou n’est pas juste, il faut partir du présupposé que c’est un fait exprès pour nous révéler quelque message. Car la Torah est juste par définition. De la même manière, même lorsque l’on est confronté à des comportements ou des choix qui sont clairement injustes ou illégaux de la part d’Israël, il faut leur trouver une justification car par nature, Israël a toujours raison et n’agit que pour le bien. Mais Israël c’est nous, et clairement, nous n’avons pas toujours raison.

J’ai pendant longtemps fait partie de ce type de supporteurs d’Israël. Je ne voulais pas m’avouer que parfois Israël aussi se trompe, et que les Juifs aussi savent être racistes, violents et injustes. En fait, je ne voulais pas voir ce que la plupart des Juifs s’attribuent, tout en le niant aux autres: notre humanité. Mais l’humanité, c’est ce qui nous rend faillibles, pas ce qui nous rend parfaits.

Nous naissons tous avec la même prédisposition au bien et au mal; ainsi, les Juifs et les Arabes naissent avec les mêmes instincts, les mêmes besoins et plus tard, les mêmes envies. Les conditions dans lesquelles on évolue sont celles qui déterminent, en grande partie, l’adulte que l’on devient. Et même si chacun a la responsabilité de ses actions, il faut aussi essayer de comprendre le contexte qui nous amène à devenir ce que nous sommes. Cela vaut pour les Palestiniens, les Juifs, et tous les autres.

Nous ne faisons que demander que l’on comprenne notre souffrance, mais nous n’arrivons même pas à voir (encore moins comprendre) celle des autres. Elle existe, et elle n’a pas moins de valeur que la nôtre.

C’est un conflit sale et complexe, ce n’est pas un match de foot. Il est temps de descendre des tribunes et de regarder de plus près « le camp adverse ». Et puis, de nous regarder dans la glace et de nous rendre compte que nous avons bien plus en commun avec eux qu’on ne voulait bien le croire pendant que l’on hurlait, avec tapage, des chants de stade.

Voilà c’est fait. C’est dit, et maintenant je suis prête à me faire traiter de sale gauchiste, de pacifiste utopique, d’ignorante qui n’a rien compris au conflit, et plus si affinité. C’est parce que j’ai eu peur de ce genre de commentaires que je n’ai pas osé m’exprimer sur Facebook jusque maintenant. Mais ça y est, cette première entrée de mon blog représente ma sortie du placard : je suis une juive israélienne, et je ne demande pas vengeance.

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