Les erreurs de l’Occident face à l’Etat islamique


Nicolas Hénin, reporter indépendant, spécialiste du Proche-Orient, est resté plusieurs mois otage de l’État islamique. Avec Jihad Academy, à rebours d’un récit personnel, il livre une analyse de la catastrophe syrienne et des succès de l’État islamique, une organisation forte des faiblesses et des erreurs de ses adversaires, la coalition internationale au premier chef.

Jihad Academy

À force de répéter que le pire est toujours certain, il finit par se réaliser. La menace terroriste nous a rattrapés. Que ce soit par l’invasion de l’Irak en 2003 ou la non-intervention en Syrie depuis 2011, nous avons alimenté la radicalisation. Et nous continuons de la nourrir, par nos compromissions diplomatiques avec des dictateurs, par notre refus d’entendre la souffrance des peuples, par notre incapacité à produire un contre-discours. Quelle est la responsabilité de nos sociétés dans la fabrique de ces nouveaux djihadistes ? Comment se forment-ils ? Comment avons-nous fait le jeu de l’État islamique et relayé sa propagande pour lui permettre de recruter au sein de nos quartiers toujours plus de candidats prêts à se battre au nom d’un islam fantasmé ?  Nicolas Hénin livre ici un plaidoyer à charge contre l’Occident qui a, par ses erreurs ou son inaction, contribué au fiasco. Avec des pistes, aussi, pour tenter de réparer ce qui est encore possible.

Reporter indépendant (Le Point, Arte…), Nicolas Hénin a passé la plus grande partie de sa carrière entre l’Irak et la Syrie. De la chute de Bagdad à la prise de Raqqa, il a été témoin des événements qui ont conduit à l’émergence de l’État islamique et a fréquenté au plus près les djihadistes

 

Accusations d’antisémitisme à l’ULB : un manque de rigueur journalistique.


Accusations d’antisémitisme à l’ULB : un manque de rigueur journalistique. | Association belgo-palestinienne

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Ce mercredi 4 février, une action réalisée par le cercle BDS de l’ULB dans le cadre de l’Israeli Apartheid Week a été l’objet d’accusations fausses par des groupes de soutien à la politique coloniale israélienne et entretenue par une presse francophone qui n’a pas jugé opportun d’analyser les faits.

 

Une fois de plus, les actions du mouvement Boycott Désinvestissement et Sanctions ont fait  l’objet d’une récupération écœurante de la part de mouvements de défense de la politique israélienne. Grâce à un montage réalisé par l’Union des Etudiants Juifs de Belgique (UEJB), appuyé par un communiqué Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme et diffusé dans la presse, l’idée que des propos antisémites avaient été tenus s’est largement diffusée dans la presse francophone,.

 

Grâce à une intervention du rectorat de l’ULB, un communiqué de presse commun de l’UEJB et des étudiants du cercle BDS de l’ULB a démenti cette analyse tronquée : aucun propos antisémite n’a été tenu lors de cette action et il s’agissait bien d’un montage qui poussait à la surinterprétation de propos certes dommageables. Malgré ce communiqué, la presse francophone n’a pas pour sa part pas jugé nécessaire de démentir ces accusations qu’elle a diffusées sans aucune mise en perspective critique, comme étant véritables. Simon Moutquin, chargé » de mobilisation à l’Association belgo Palestinienne complète :« Le climat actuel de tensions communautaires, aussi vendeur soit-il pour la presse, ne peut être attisé de cette manière par une désinformation avérée au profit du bien vivre ensemble. Sous couvert d’une lutte contre l’antisémitisme, ces propos relayés dans la presse  ne font qu’attiser de fausses polémiques qui présentent un réel danger pour le dialogue entre communautés. Les valeurs du BDS sont identiques à celles qui animent les mouvements de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et le colonialisme, il ne s’agit ni plus ni moins que celles émanant de la déclaration universelle des droits de l’Homme »

 

La semaine « Israeli Apartheid week » s’inscrit dans la lignée de la campagne BDS qui vise à condamner la politique coloniale pratiquée par Israël. Les revendications de l’appel BDS sont la fin de l’occupation des territoires palestiniens, des droits égaux pour les Arabes israéliens en Israël ainsi que le droit au retour des réfugiés.

 

Suite à ces constats, l’Association Belgo Palestinienne exige que, sur base du communiqué de presse commun UEJB/BDS-ULB, les propos attribués aux étudiants du BDS-ULB de manière erronées soient rectifiés

 

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Communiqué de presse du comité BDS-ULBLe cercle #BDS de l’#ULB tient à démentir formellement toutes les accusations diffamatoires parues dans la presse ces derniers jours, à l’initiative de l’Union des Etudiants Juifs de Belgique (#UEJB) et de Joël Rubinfeld, président de la Ligue Belge Contre l’Antisémitisme (#LBCA), et par ailleurs ancien vice-président du Parti Populaire.
La campagne BDS – Boycott, Désinvestissement, Sanctions – rejette et condamne fermement toute forme de racisme, et en premier lieu l’antisémitisme !
Le mouvement BDS est un appel issu de la société civile palestinienne qui se base sur le droit international et vise trois objectifs : le droit au retour des réfugiés, la fin de la colonisation en Cisjordanie et la fin de la discrimination raciale en Israël. Il s’agit d’un mouvement indépendant de toute organisation politique, y compris palestinienne. Les accusations de soutien envers le Hamas, ou quelque autre organisation n’ont aucun fondement et nous nous en défendons formellement. Nous ne prenons pas de position en faveur d’une solution à un ou deux états, défendant la liberté du peuple palestinien de choisir son propre avenir politique.
BDS prône un boycott des institutions israéliennes, et conformément à ce principe, nos actions n’ont jamais visé des individus, mais cherchent à dénoncer la politique colonialiste d’un Etat, condamné à de nombreuses reprises par l’O.N.U.
C’était également le cas ce 4 mars, lorsque nous avons déployé une banderole figurant le Mur érigé par les autorités israéliennes, en grande partie sur les territoires occupés de Palestine, et jugé illégal par la Cour Internationale de Justice. Cette action visait à dénoncer la politique d’apartheid du régime israélien envers la population palestinienne, tout en appelant l’ULB à mettre fin à tout partenariat académique avec les universités israéliennes directement impliquées dans la recherche au service de l’armée israélienne.
Le BDS et l’UEJB ont indéniablement des différends politiques concernant l’analyse du conflit israélo-palestinien. Nous déplorons l’amalgame qui est ici fait avec l’antisémitisme, accusation grave et diffamatoire dont nous nous sommes toujours défendus et dont nous nous défendrons toujours. Cette accusation réitérée par le #CCOJB et la LBCA a pour seul but de décrédibiliser toute critique politique des actions du gouvernement israélien.
Le montage vidéo posté par l’UEJB et repris par la presse, laisse penser que le cercle BDS aurait délibérément pris à partie des étudiants. Or, les échanges animés très partiellement reproduits dans ce montage, répondaient à des propos défendant ouvertement l’occupation militaire et le régime d’apartheid sur les territoires palestiniens, jusqu’à renier l’existence même des Palestiniens.
Les accusations portées contre le comité BDS-ULB ne sont qu’une énième tentative de la part des défenseurs d’un Etat criminel de décrédibiliser le mouvement BDS. Nous nous réservons le droit de porter plainte en justice contre les personnes et/ou organisations nous ayant diffamés.
Le comité BDS-ULB