Une atmosphère de fin de règne


 

Diffusion : vendredi 15 mai 2015
A la Une : une atmosphère de fin de règne

« Ça craque à Damas » : c’est le grand titre de Libération avec une photo de Bachar al-Assad, le portrait du président syrien mitraillé dans les rues d’Idleb, ville conquise il y a moins de deux mois par ses opposants. « Revers militaires, pouvoir divisé, économie exsangue » : d’après Libé, « une atmosphère de fin de règne gagne la capitale. Le régime Al Assad sent le vent tourner ». Précisons que l’article est signé d’Hala Kodmani, journaliste franco-syrienne qui milite ouvertement pour le renversement du pouvoir à Damas… Reste que depuis mars, l’Armée de la conquête, une nouvelle coalition rebelle « enchaîne les succès ». Elle réunit des groupes islamistes, nationalistes, opposés aussi bien au régime syrien, qu’aux djihadistes de l’Etat Islamique. Des succès que Libération explique par un changement de politique de l’Arabie Saoudite. Son nouveau Roi s’est rapproché de la Turquie et du Qatar, deux des principaux soutiens des rebelles. Une manière de contrer l’Iran, allié de Bachar Al Assad.

« Les caisses sont à sec », confie un fonctionnaire syrien, désormais à la retraite. « Quand les salaires des militaires ne sont plus payés depuis quatre mois, c’est que l’heure est grave ». La chute vertigineuse de la Livre syrienne aurait semé la panique dans la population. Un commerçant de Damas, cité par Libé, annonce le départ de nombreux habitants favorables au régime. « Le comble », écrit enfin le journal dans son éditorial, « c’est que l’on est réduit à se demander si c’est une bonne nouvelle. Ce pays a connu tant de changements d’alliance qu’il devient difficile de distinguer les bourreaux des victimes. »

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Trafic de joyaux

Pendant ce temps, en Syrie et en Irak, les djihadistes pillent les trésors historiques. Le Figarofait sa Une sur ce « carnage culturel, le dossier noir de Daech », accusé par l’UNESCO de crimes contre l’Humanité. Le groupe Etat islamique menace Palmyre, un joyau antique dans le désert syrien. On peut voir une photo d’archive des vestiges de cette ville gréco-romaine, et sur la montagne, un château-fort du XVIè siècle. L’objectif des destructeurs, on le sait, est d’effacer toute trace du passé, mais il s’agit aussi d’un trafic. Un expert en contre-terrorisme nous explique que pour financer la guerre, les objets volés sont revendus, dans les pays du Golfe, et en Occident. Via plusieurs intermédiaires, ils passent par la frontière turque, l’Europe de l’est, avant d’arriver à Paris, Berlin ou Londres. En cas de contrôle, on présente un faux catalogue, un certificat falsifié, en trichant sur l’âge de l’objet. D’après cet expert américain, « la police est bien davantage à l’affût d’argent en liquide, de drogue, ou de migrants clandestins ».

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