La colonisation, cancer mortel pour la paix


Baudouin Loos bl

Palestine et colonisation: à propos du projet de loi concocté en Israël pour légaliser même les colonies juives illégales aux yeux de la loi israélienne, j’ai commis ce commentaire ce 15 novembre dans Le Soir.

La colonisation, cancer mortel pour la paix

Une loi qui légaliserait des milliers d’unités de logement situées dans des colonies juives qui sont illégales même aux yeux de la loi israélienne ne constituerait pas seulement une énormité en terme juridique – aucune instance judiciaire suprême, israélienne ou internationale, ne pourrait la cautionner: elle confirmerait, si besoin était, que la majorité des partis politiques israéliens entendent bien fouler au pied les droits nationaux palestiniens.

La fiction qui consiste donc à proclamer depuis des décennies qu’on promeut la paix avec le voisin palestinien occupé vole ainsi en éclats devant les yeux distraits et fatigués de la communauté internationale. La majorité parlementaire de droite et d’extrême droite chère à Binyamin Netanyahou cherche, contrairement à ce que prétend mollement son chef, à annihiler tout espoir d’avènement d’un Etat palestinien digne de ce nom, qui est pourtant une exigence partagée par le monde entier.

La bande de Gaza reste complètement encerclée et assiégée (par Israël mais aussi l’Egypte) malgré les appels réitérés de la communauté internationale, Jérusalem-Est est grignotée jour après jour par une colonisation de plus en plus agressive, alors que la Cisjordanie ressemble à une peau de léopard, avec quelques îlots peuplés de Palestiniens qui ont reçu, en legs misérable du «processus de paix», une autonomie très restrictive.

Autrement dit, la vision d’une paix fondée sur la coexistence de deux Etats, Israël et Palestine, vivant pacifiquement côte à côte, s’effiloche sans grand bruit, à mesure que progresse la colonisation comme un cancer produit des métastases létales. De plus en plus rares se font d’ailleurs les observateurs encore assez naïfs pour assurer que la paix reste possible, que le partage de cette terre trop sainte demeure une option réaliste.

Tous les gouvernements israéliens depuis la conquête des territoires de 1967 ont participé à l’entreprise de la colonisation. De gauche comme de droite. Peres ou Barak comme Begin, Shamir, Sharon ou Netanyahou. Seul Rabin, entre 1994 et 1995, pendant les mois qui précédèrent son assassinat par un extrémiste israélien, avait osé ordonner l’arrêt des constructions pour colons. On connaît la suite.

La communauté internationale sait tout cela. Condamne cela. Et reste les bras ballants.

Migrants et Indiens d’Amérique : la satire au service du bon sens  


Migrants et Indiens d’Amérique : la satire au service du bon sens

Crédit photo : Sergei Bachlakov / Shutterstock.com

Crédit photo : Sergei Bachlakov / Shutterstock.com

 Ici et là, on entend que les immigrants devraient retourner d’où ils viennent. Un raisonnement simple… mais qui est loin d’être si évident que ça. Après tout, qui est immigrant ? Celui qui est arrivé après les autres ? Dans ce cas l’immense majorité des Américains devraient se considérer comme immigrants. Le site satirique The Daily Currant s’est amusé à imaginer ce qui se passerait si les peuples autochtones (les Indiens d’Amérique) se penchaient aujourd’hui sur la question de l’immigration. Résultat : drôle mais, surtout, très bien vu !

Voici l’article en question :

« Un Conseil de chefs amérindiens a offert une amnistie partielle à environ 220 millions d’immigrants blancs illégaux vivant aux États-Unis. Le problème « blanc » est au coeur de nombreux débats dans la communauté amérindienne depuis des siècles, et les chefs de la communauté ont décidé que le moment était venu de le traiter correctement.

Lors d’une réunion du Conseil des Peuples Amérindiens à Albuquerque, Nouveau Mexique, les chefs amérindiens ont examiné plusieurs propositions sur l’avenir de l’importante population européenne non autorisée sur ce continent. Les anciens ont finalement décidé de prolonger la durée de la citoyenneté pour les personnes sans antécédents criminels.

« Nous sommes prêts à offrir aux Blancs la possibilité de rester sur ce continent légalement et de demander la citoyenneté », explique le chef Wamsutta du peuple Wampanoag.

« En retour, ils devront payer tous les impôts impayés et rendre les terres volées de nos ancêtres. »

« Cependant, toute personne blanche avec un casier judiciaire, sera renvoyée dans les 90 prochains jours dans sa patrie ancestrale. Rush Limbaugh ira en Allemagne, Justin Bieber partira pour le Canada. »

L’immigration blanche illégale augmente rapidement depuis ces 400 dernières années en provenance des pays européens (France, Espagne, et Angleterre). Ces clandestins ont ravi la terre et colonisé les zones occupées par les indigènes.

Certains défenseurs blancs affirment que les immigrés sont une bénédiction, en faisant valoir qu’ils prennent tous les emplois de bureau ingrats dont les autochtones ne veulent même pas.

« Quel autochtone voudrait d’un salaire pépère et d’un coin bureau comme comptable, ou un excès de pouvoir en tant que sénateur ou la fortune de l’un des 500 PDG ? »

D’autres ne sont pas si indulgents. « Pourquoi ne pouvons-nous pas simplement renvoyer tous les Blancs en Europe ? » demande Ité Omácau du peuple Lakota. « Ils ne font que ponctionner notre économie de toute façon. Ils sont venus ici pour voler nos ressources parce qu’ils sont trop paresseux pour développer les leurs… Je n’arrive pas à croire qu’ils devront simplement payer une amende. Ils devraient faire la queue comme tout le monde – derrière les Mexicains. »