L’Egypte paniquée par les gaz utilisés contre les manifestants place Tahrir


Sur le terrain26/11/2011 à 10h31

Sid Ahmed Hammouche et Pierre-André Sieber

Armes chimiques ou simples lacrymogènes ? Les gaz utilisés par les forces de l’ordre provoquent saignements, spasmes et divers troubles. Et mettent l’Egypte en émoi.


Un manifestant inhale un remède contre l’asthm près de la place Tahrir vendredi (Amr Dalsh/Reuters)

(Du Caire) Quel gaz les forces de l’ordre ont-elles utilisé sur la place Tahrir pour disperser les manifestants ? Sur le terrain, de nombreux témoignages, notamment de médecins, décrivent des effets assez terrifiants, comme des troubles neurologiques. « C’est comme si les yeux allaient sortir des orbites », décrit un insurgé gazé, victime de troubles respiratoires et de perte de la vue.

Dans une vidéo postée sur Facebook, on voit une personne à terre secouée de spasmes.

Le site d’information indépendant égyptien Bikyamasr.com dévoile une photo de cartouche tirée par la police et les militaires contenant un gaz lacrymogène très agressif, le « CR » (dibenzoxazepine), décrit comme six à dix fois plus puissant que le gaz lacrymogène « CS » (dichlorobenzal et dérivés), employé en France notamment.

Fumée jaune et fumée blanche

Un mort au Caire au petit matin

Un manifestant a été tué samedi au Caire dans des affrontements entre la police et des militants qui bloquaient l’entrée du siège du gouvernement. C’est la première victime depuis la trêve conclue jeudi entre la police anti-émeutes et les manifestants. Rue89

Sur la photo diffusée par le site d’information égyptien, on peut lire que le fabricant est américain, Combined Tactical Systems basé à Jamestown (Pennsylvanie, USA). Mais cette firme ne donne aucune information à la presse. La branche du lacrymogène aime conserver une certaine opacité.

On se souvient de la cargaison française à destination de la Tunisie repérée à Roissy au début des révoltes… La livraison avait toutes les autorisations légales.

La France n’achemine plus ce matériel dans les pays du Maghreb, au Moyen-Orient ou en Afrique depuis qu’on débuté les révoltes du Printemps arabe.

Un contact tenté par La Liberté avec un producteur français de gaz lacrymogène autorisé n’a rien donné.

Un professionnel de la branche actif en France – qui souhaite garder l’anonymat – s’étonne toutefois des effets décrits par les gaz utilisés sur la place Al-Tahrir pense qu’il ne s’agit pas de lacrymogène usuel, ce dernier ne provoquant pas de troubles neurologiques.

Même si, comme le rapporte Bikyamasr.com, il s’agirait de cartouches périmées depuis plusieurs années.

C’est aussi l’avis de spécialistes en Suisse. « Il y a trois sortes de gaz lacrymogènes : le CR, le CS et le CN », explique Hugo Kupferschmidt, directeur du Centre d’information toxicologique basé à Zurich :

« Les cartouches de gaz CR dégagent normalement une fumée jaune, or celles aperçues à la télévision émettaient de la fumée blanche. »

Selon lui, les gaz lacrymogènes usuels, même fortement dosés, ne provoquent pas de troubles neurologiques :

« Les effets décrits me font penser que les cartouches employées contenaient des gaz de type nervins, qui sont de vraies armes chimiques de guerre. […]

Il s’agit peut-être d’un produit semblable à celui utilisé par les forces spéciales russes lors de la prise d’otage du théâtre de la Doubrovka de Moscou du 23 octobre 2002. »

Des tirs de lacrymo à bout portant

L’utilisation de gaz nervins qui peuvent provoquer des lésions aux poumons, cœur et foie, c’est aussi ce qu’a avancé le prix Nobel de la paix Mohammed el-Baradei sur Twitter le 22 novembre. Le candidat déclaré à l’élection présidentielle prévue avant fin juin 2012 en Égypte a dénoncé la violence dont ont fait preuve les forces de l’ordre :

« Du gaz lacrymogène contenant des agents inervants et des balles réelles sont utilisés contre les civils à Tahrir, c’est un massacre. »

Human Rights Watch affirme aussi que des tirs de lacrymogènes effectués à bout portant ont tué des manifestants sur le coup.

Voilà ce qui met l’Egypte en ébullition, en plus d ela contestation du pouvoir militaire et les désillusions à la suite du discours du maréchal Tantaoui. Dans le pays, une forte polémique au sujet de l’emploi de ces gaz prohibés a éclaté. L’armée tente de s’en laver les mains et le ministère de la Santé égyptien dément formellement l’utilisation de tels moyens.

Effets à long terme

Mais ce qui inquiète, c’est que les gens subissent depuis cinq jours les tirs de ces gaz. Quels sont les effets à long terme ? Un professeur en neurologie de l’université Ain-Shams du Caire, contacté par nos soins, a testé les effets sur lui en s’exposant longuement sur la place Tahrir :

« Il provoque plusieurs symptômes tels que des crises convulsives, des spasmes oculaires et une détresse respiratoire. »

Selon ce spécialiste, le type de gaz utilisé est encore indéterminé, mais il est certainement plus corrosif que celui qui a été utilisé par les forces de Moubarak en janvier. Il invite les Egyptiens à collecter le maximum de vidéos et de douilles possible pour d’éventuelles poursuites judiciaires.

Un masque d’hôpital ne suffit pas

Recettes de révolutionnaire
Pour lutter contre les effets des gaz utilisés par les forces de l’ordre, les manifestants rivalisent d’imagination. Sur Facebook, un jeune donne la recette d’une solution pour spray à base de levure de malt. D’autres misent sur le bicarbonate de soude, le Synthol, ou même du vinagre et des oignons.

Contactée par téléphone, Sibiya a dû fuir son appartement situé à proximité de la rue Mohamed Mahmoud, à côté de l’université américaine du Caire, là où se déroulent les affrontements. « Un masque d’hôpital ne peut pas vous sauver de ce gaz », explique-t-elle :

« Les enfants portant aussi un masque sont très fortement incommodés. Il y a tellement de gaz que les premiers jours, on ne pouvait pas ouvrir les fenêtres de la maison. Au deuxième jour, nous avons été obligés de quitter l’appartement. »

Elle poursuit :

Et dire que depuis cinq jours, les bombes de gaz pleuvent sur la rue Mohamed-Mahmoud ! Dès les premiers jours nous avons eu des nausées, des maux de têtes. Aujourd’hui, on a les yeux gonflés de sang.

Les petits sont complètement perturbés. Ils sont stressés et agités de tremblements comme s’ils subissaient en continu des crises semblables à l’épilepsie. »

Quant à Salem al-Chirabi, animateur culturel, il ne quitte plus son masque à gaz :

« On panique. On dit que le gaz est cancérigène, qu’on va crever ! Je me suis déjà évanoui. J’ai vu des amis faire des crises. Certains accusent le gouvernement égyptien d’utiliser des armes chimiques contre nous.

Aujourd’hui il y a plus de 400 personnes dans un état grave. La police a même balancé des gaz dans les bouches d’aérations du métro de la place Al-Tahrir pour nous intoxiquer. »

« J’ai perdu conscience et puis vomi du sang »

Magda, une étudiante de 23 ans, a également été prise au piège dans un nuage de gaz lacrymogène. « Je suis tombée comme une mouche », déclare-t-elle au bout du fil.

« Des gens m’ont évacuée sur une moto. J’ai été aspergée par un liquide et j’ai repris conscience difficilement, comme si je venais de sortir d’une narcose complète. J’ai vomi du sang.

Oui, le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées, nous fait vomir du sang. Alors moi, j’ai décidé de mourir sur la place Al-Tahrir pour libérer le pays de la junte militaire. »

Autre cas encore, Rania, membre du comité révolutionnaire. « L’air est irrespirable sur la place Tahrir », peste-t-elle au téléphone :

« Il y a cette odeur de gaz qui est si forte qu’il est impossible de rester sur place plus de cinq minutes. Les gens sont tous munis de masques achetés sur place 2 euros ou offerts par des infirmiers sur la place Al-Tahrir.

Mais même avec un masque, on suffoque à cause du gaz. »

Autre malheur : l’acte II de cette révolution a fait beaucoup de blessés aux yeux, dont beaucoup sont devenus borgnes. Rania :

« Ils n’en sont pas pour autant démoralisés et affirment qu’ils ont perdu un œil mais pas la vision sur le futur de l’Egypte qui se débarrassera coûte que coûte de la junte militaire. »

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L’Egypte ouvre à partir de samedi sa frontière avec Gaza de façon permanente


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le 25.05.11 | 18h39

L'Egypte va ouvrir le point de passage avec la bande de Gaza de façon permanente à partir de samedi, afin d'alléger le blocus de cette enclave palestinienne contrôlée par les islamistes du Hamas, a indiqué mercredi l'agence officielle égyptienne Mena.

L’Egypte va ouvrir le point de passage avec la bande de Gaza de façon permanente à partir de samedi, afin d’alléger le blocus imposé par Israël à cette enclave palestinienne contrôlée par les islamistes du Hamas, a indiqué mercredi l’agence officielle Mena.
Cette mesure devrait irriter Israël qui s’était inquiété auparavant du projet égyptien d’ouvrir quotidiennement ce passage, le seul de l’enclave palestinienne qui ne soit pas contrôlé par Israël.
Les autorités égyptiennes vont ouvrir « à compter du 28 mai le point de passage de Rafah tous les jours de 09H00 à 17H00 locales, à l’exception des vendredis et des jours fériés », a précisé MENA.
« Les femmes palestiniennes de tout âge seront exemptées de visa, de même que les hommes âgés de moins de 18 ans ou de plus de 40 ans », a-t-elle ajouté. L’exemption s’applique aussi aux Palestiniens voulant étudier en Egypte tant qu’ils ont une preuve de leur acceptation dans une université égyptienne.
« L’ouverture du passage fait partie des efforts égyptiens destinés à mettre fin aux divisions interpalestiniennes et à réaliser la réconciliation nationale », toujours selon Mena.
Malgré de précédents allègements des restrictions, les Palestiniens de Gaza devaient toujours coordonner leur entrée en Egypte avec les services de sécurité ou prouver un besoin d’aide humanitaire pour entrer en Egypte.
Le 29 avril, le ministre égyptien des Affaires étrangères Nabil al-Arabi avait annoncé que son pays s’apprêtait à ouvrir de manière permanente la frontière avec Gaza, deux jours après le parrainage par l’Egypte d’un accord de réconciliation entre les frères ennemis palestiniens le Hamas et le Fatah.
Il avait souligné que son pays n’accepterait plus que le terminal de Rafah reste bloqué et jugé « honteux » de le maintenir fermer.
Depuis que le président égyptien Hosni Moubarak a cédé le pouvoir sous la pression de la rue le 11 février, les nouvelles autorités égyptiennes ont desserré l’étau sur le passage de Rafah, qui n’était auparavant ouvert que de manière exceptionnelle, quelques jours par mois, pour des raisons humanitaires.
Le régime déchu de M. Moubarak était régulièrement accusé de complicité de fait avec le blocus israélien pour son refus de maintenir le terminal ouvert, une décision qu’il justifiait en invoquant la lutte contre les trafics de toutes sortes avec l’enclave palestinienne.
De très nombreux tunnels ont en effet été creusés sous la frontière entre l’Egypte et Gaza pour faire passer toutes sortes de marchandises, y compris des armes.
Imposé en juin 2006 à la suite de l’enlèvement d’un soldat israélien, le blocus de la bande de Gaza a été considérablement renforcé après la prise de contrôle du territoire en juin 2007 par le Hamas.
Israël l’a assoupli à la suite d’intenses pressions internationales après la mort de neuf Turcs dans un assaut de sa marine le 31 mai 2010 contre une flottille humanitaire qui tentait d’atteindre le territoire palestinien. Mais il a maintenu un strict blocus maritime et l’interdiction des exportations.

AFP

Égypte. «La révolution ? Quelle révolution ?»


Deux mois et demi après le début de la «révolution» égyptienne, l’armée a repris le pays en main. Interpellations, tortures et jugements expéditifs d’opposants se multiplient.

Sur le grand drapeau égyptien qu’il agite tous les soirs sur le grand rond-point de la place Tahrir, symbole de la «révolution du 25 janvier», Amin, 32ans, a inscrit ces quelques mots: «Le combat continue». Comme lui, ils sont une centaine à venir crier que la révolution n’est «pas terminée». Révolution? Le mot arrache sourires ou soupirs. «Une révolution, ça fout en l’air un système. En Égypte, le régime est toujours là. Rien n’a changé», tranche Rabha Attaf, journaliste franco-algérienne rencontrée au Caire.

5.000 interpellations

Pour cette spécialiste du monde arabo-musulman, «la véritable épreuve de force commence maintenant». «C’est le retour de la terreur», estime-t-elle, pointant du doigt «la multiplication des disparitions d’opposants» dans le pays. Et quand ils ne disparaissent pas, ils sont arrêtés, souvent torturés, et jugés de manière expéditive par des tribunaux militaires. Plusieurs sources avancent le chiffre de 5.000 interpellations (*) depuis la révolte de février. Le 9mars dernier, au lendemain d’une manifestation qui aurait rassemblé près de 500.000 personnes, la place Tahrir a de nouveau été évacuée de manière violente par une centaine d’hommes en civil. L’armée a arrêté près de 200 manifestants. Parmi eux, dix-huit femmes qui demandaient à être plus représentées dans les instances qui préparent l’avenir de l’Égypte. «Pour les faire passer pour des prostituées, l’armée leur a fait subir des tests de virginité, assure une autre journaliste. C’est la pire des insultes pour une femme et une famille. Il n’y avait pas meilleur moyen pour intimider et dissuader…».

Gangs armés

La terreur prend aussi d’autres formes. «On assiste à une montée impressionnante de l’insécurité, témoigne, auCaire, Marc Lavergne, directeur du Centre d’études et de documentations économiques, juridiques et sociales (CEDEJ), une structure financée par l’État français. Avant, LeCaire (20millions d’habitants) était probablement l’une des métropoles les plus sûres au monde. Aujourd’hui, on constate que des petits groupes armés font irruption dans les quartiers et pillent les habitants. Sur les routes, des voitures sont arrêtées et volées. Les enlèvements contre rançon se multiplient aussi, égrène-t-il. Du coup, les gens n’aspirent qu’à une chose: que le calme et l’ordre reviennent». Et l’ordre, c’est l’armée. «L’économie, c’est l’armée. La corruption, c’est l’armée. Tout nous ramène à l’armée. C’est elle qui contrôle tout», martèle Rabha Attaf. Au sein de la population, les militaires jouissent pourtant d’une très bonne cote. «Ils ont fait le coup du gentil (l’armée) et du méchant (la police), analyse la journaliste. Mais les gens commencent à comprendre…». Une dizaine de candidats a déjà émergé pour les futures élections présidentielles. Pour Rabha Attaf, «tout est pratiquement joué d’avance». «Ici, pas besoin de bourrer les urnes. On bourre les têtes», commente-t-elle, évoquant les quelque 40% d’analphabètes que compte le pays. Amin, lui, a un diplôme d’informaticien. Il n’a pas de boulot, mais ses convictions sont inébranlables. «Les choses peuvent encore bouger, il faut maintenir la pression».

* Les estimations du CEDEJ font état de 1.000 à 2.000 tués pendant la révolution et près de 12.000 blessés graves.

  • De notre envoyé spécial Hervé Chambonnière

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Manifestation à Tahrir pour le NON au referendum de demain


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Vive polémique au sein de la société égyptienne sur les amendements constitutionnels

Les Egyptiens sont appelés à se rendre samedi aux urnes pour se prononcer par référendum sur des amendements constitutionnels qui ont suscité un débat houleux entre les composantes de la sphère politique.

Aussi bien dans les émissions télévisées, la presse écrite que dans la rue, ont surgi des divergences entre partisans et opposants à ce référendum, dont la date a été fixée par le Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays depuis la chute de l’ancien président Hosni Moubarak.

Bien qu’étant d’accord pour participer au référendum, opposants et partisans de ces amendements sont partagés quant au bien fondé des amendements.

Pour les opposants à ce référendum, ils relèvent que malgré les changements de certains articles, il reste toujours des lacunes. Dans ce sens, ils soulignent que l’amendement ne limite pas les pouvoirs du président de la République, « ce qui va mener à une nouvelle dictature ».

Parmi les égyptiens ayant récusé les amendements et annoncé leur intention de se porter candidats à la présidentielle, figurent le secrétaire général de la Ligue Arabe Amr Moussa et l’ancien directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Mohammed El Baradei.

Pour Amr Moussa, ces amendements « ne répondent pas aux aspirations du peuple égyptien à une nouvelle ère instaurant les bases de la démocratie ».

Il a relevé que le rejet des changements constitutionnels, qui « est la bonne décision à prendre par les électeurs samedi prochain, est de nature à permettre de réaliser des acquis politiques importants ».

Il a par ailleurs affirmé qu’un vote positif lors de cette consultation populaire permettrait, en maintenant l’essentiel de l’ancienne Constitution, au chef de l’Etat de garder les vastes pouvoirs dont profitait l’ancien président et donc courir le risque de retrouver un régime analogue.

« Préserver l’ancienne Constitution donnerait au futur président de vastes pouvoirs, ce à quoi le peuple s’oppose dans sa quête de démocratie, de liberté et de refus de revenir à l’ancien ordre des choses », poursuit-il.

De son côté, l’opposant le plus en vue, Mohamed El Baradei, a estimé que le vote en faveur des amendements conduira à des élections dans le cadre d’une Constitution « despotique et dénaturée ».

Il a précisé que la préservation de la constitution de « Moubarak » était une « humiliation » pour la révolution, appelant à la formation d’une commission chargée de l’élaboration de la nouvelle Constitution.

La « coalition des jeunes de la révolution » a appelé, quant à elle, à voter « non » au référendum, soulignant l’impératif de la proclamation d’une Constitution provisoire comprenant les revendications de la révolution et définissant les prérogatives du gouvernement de transition.

Il s’agit également, selon la coalition, de constituer un conseil présidentiel civil composé de trois membres qui gérera avec le gouvernement de transition les affaires du pays, préparera les élections législatives et présidentielle et formera une assemblée constituante pour l’élaboration d’une nouvelle Constitution.

L’abrogation du conseil consultatif, l’amendement des lois complétant la Constitution telle la loi sur les partis et l’exercice des droits politiques figurent également parmi ces propositions.

En contrepartie, les Frères musulmans et le parti national démocratique ont appelé à approuver les amendements constitutionnels, soulignant qu’ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour que le référendum soit positif.

Ils ont estimé que le rejet de ces amendements est de nature à prolonger davantage la période de transition et mènera à une confrontation entre le peuple et l’armée en donnant l’opportunité à la contre-révolution.

Tout en reconnaissant l’insuffisance de ces amendements pour répondre aux exigences de la révolution, ils ont affirmé que le pays « passe par une étape décisive qui requiert une sortie de crise au moyen de ces amendements afin de passer de l’étape de transition à celle de la stabilité ».

D’après la commission en charge de l’amendement de cette Constitution, la durée du mandat présidentiel est limitée à quatre ans renouvelables une seule fois.

Ces amendements sont destinés à garantir plus d’ouverture démocratique dans le pays, d’après la commission, qui recommande aussi la limitation du recours aux lois d’urgence -en vigueur en Egypte depuis 30 ans- à une période de six mois avec feu vert d’un Parlement élu.

La prorogation de cette période de six mois devra être soumise à un référendum populaire, selon la commission, qui propose aussi l’assouplissement des conditions requises pour être candidat, afin de permettre aux indépendants et aux petits mouvements d’opposition de se présenter.

Pour être éligible, un candidat devra recueillir 30.000 parrainages de diverses provinces égyptiennes, ou la recommandation de 30 membres du Parlement, ou bien être issu d’un parti titulaire d’au moins un siège au Parlement.

La commission a également proposé que le processus électoral soit désormais surveillé par le pouvoir judiciaire.

Ces propositions « représentent une Constitution temporaire, après laquelle une nouvelle Constitution du pays pourra être rédigée ».

Quelque 45 millions d’Egyptiens âgés de 18 ans et plus sont appelés ainsi à se rendre aux urnes pour accepter ou rejeter les amendements proposés.

MAP

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