La première guerre mondiale (14 – 18) – Documentaire histoire


Documentaire sur la 1ère guerre mondiale (1914 – 1918), appelé aussi la grande guerre. Ce film résume les origines et le déroulement de la guerre 14 18.

Ce documentaire peut être un bon complément de cours d’Histoire. Il comporte des archives certaines images en couleur. Deux coups de feu retentissent à Sarajevo en 1914, tuant l’archiduc François Ferdinand et son épouse Sophie. L’assassin est un jeune étudiant serbe, Gavrilo Prinicp. Il était membre de la main noire, groupe qui souhaitait libérer la Serbie du joug de l’empire austro-hongrois. L’attentat de Sarajevo a déclenché la première guerre mondiale.

Mais l’orage grondait depuis la révolution en France. On se base sur le principe qu’une même origine ethnique partageant la même langue, et les mêmes idéaux politiques ont droit à des pays indépendants. Le concept de l’auto détermination nationale est ignoré par toutes les forces dynastiques qui ont avec succès ce principe lors du congrès de Vienne de 1815. Les peuples qui ont demandé leur autonomie nationale deviennent des sujets des dynasties locales ou d’autres nations. Mais on ne freine pas les idéaux si facilement la Belgique devient indépendante de la Hollande en 1830, l’Italie obtient son unification en 1861, et l’Allemagne en 1871. Mais d’autres régions d’Europe, surtout dans les Balkans, le problème perdure dans le siècle suivant. Cette guerre fût le théâtre de massacres tel que les tranchées de Verdun. Retrouvez tous nos documentaires français et complet sur http://www.imineo.com

Pour les causes, voir ce cours

Londres aurait autorisé la vente de substances chimiques à la Syrie en 2012


Le Monde.fr | 03.09.2013 à 02h08 • Mis à jour le 03.09.2013 à 09h56

Le quotidien britannique The Independent a révélé que le gouvernement britannique a autorisé une entreprise, le 17 janvier 2012, à livrer à la Syrie du fluorure de sodium et de potassium. Il s’agit de substances chimiques pouvant servir à créer des agents neurotoxiques similaires au sarin, du gaz que le régime de Damas aurait utilisé contre la population syrienne.

Le ministre du commerce, Vince Cable, a reconnu dans une lettre écrite l’année dernière, mais publiée seulement maintenant, que cette autorisation était restée valable pendant six mois. Mais les livraisons n’avaient en fin de compte pas été finalisées. Le ministère précise toutefois que « ces agents chimiques étaient destinés à une utilisation civile ».

Le journal ajoute lui que « les services de renseignement occidentaux soupçonnent depuis longtemps le régime syrien d’utiliser des entreprises fantômes pour justifier l’importation de composants pouvant être utilisés dans des armes ».

LA SUISSE APPROCHÉE QUATORZE FOIS EN QUINZE ANS

C’est d’ailleurs ce qu’a révélé la Suisse lundi. Le régime de Damas aurait tenté d’approcher des fabricants suisses par le biais de sociétés écrans, avant que Berne ne soit alerté de la manœuvre par « un pays partenaire ». Le gouvernement suisse a précisé avoir rejeté à quatorze reprises l’exportation de matériel sensible à destination de Damas lors des quinze dernières années.

Selon une porte-parole du secrétariat d’Etat à l’économie, le matériel en question – une pompe à vide, des valves et un bioréacteur – aurait pu permettre de mettre au point des armes de destruction massive. « Il y avait des raisons de [le] croire », a-t-elle précisé. L’Union européenne a interdit, le 17 juin 2012, l’exportation de composants chimiques vers la Syrie.

Lire aussi : « Syrie : l’enquête du ‘Monde’ au cœur de la guerre »

« CE QUE M’ONT DIT LES AGENTS DE LA NSA » PAR JEAN-PAUL NEY


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« NOUS SOMMES EN GUERRE MÊME CONTRE VOUS, ET ÇA, VOUS AVEZ DU MAL À COMPRENDRE »

 

Bien avant les révélations de Snowden sur PRISM, il y a plus de treize ans, notre rédacteur en chef, Jean-Paul Ney, effectuait un voyage d’études sur le renseignement aux États-Unis. Des entretiens et et des visites prolifiques: Agents fédéraux, militaires et surtout des ingénieurs de la NSA, l’agence de sécurité nationale américaine, des entretiens officiels, d’autres plus officieux. Fin février 2000, il rentre à Paris avec une documentation conséquente, un premier article est publié par VSD, puis il s’attaque à un ouvrage qui sera publié en 2005 aux éditions du Cherche Midi: Souriez on vous espionne. Cette semaine, dans une série d’articles publiés sur InfosDéfense, il reprend ses notes qu’il n’a jamais publié, le « OFF » devient « ON », treize ans après, Jean-Paul Ney fait partie de ceux qui n’accusent pas, mais qui analysent avec une pertinence géopolitique et non-partisane. 

Nous sommes en 1994 et la France vient de conclure un accord de vente de quarante quatre Airbus. Un avion affrété par le gouvernement français file droit vers l’Arabie Saoudite, à l’intérieur, des hommes clefs du gouvernement ainsi que quelques pontes de la firme Airbus, mais surtout Edouard Balladur, très confiant de signer un juteux contrat. Quelques personnes triées sur le volet sont au courant d’une telle transaction, et pour cause : La commande que doit signer l’Arabie Saoudite se monte à 30 milliards de francs, un contrat historique… Le secret est donc bien gardé et il ne reste que quelques poignées de mains et de visites et des signatures pour que la vente soit validée.

“En Dieu nous croyons, tous les autres nous écoutons” Mot d’ordre des opérateurs d’interception de la NSA dans les années 1970

Un contrat qui ne sera jamais signé, un contrat qui repartira dans cet avion et ce, aussi vierge de signature qu’il en est venu. En effet, au dernier moment les autorités de Riyad ont décliné l’offre de la France, sans aucune autre explication. Edouard Balladur est prié de remonter dans l’avion. Quelques temps après, la raison de cette annulation devient officielle : Le contrat vient de passer chez Boeing qui a révisé son offre à la baisse au dernier moment . Comment Boeing aurait eu connaissance d’un tel accord ? Qui aurait fait bénéficier Boeing de cette information ? Qui aurait eu accès au secret et comment ? Mais surtout quelle en est la raison principale ? Chez Airbus deux personnes étaient au courant de cet accord, aucune fuite possible.

C’est alors le branle-bas de combat à Matignon et à l’Elysée. La DST est convoquée pour une réunion de crise. L’affaire éclate au grand jour et la presse -tout en pointant le doigt sur la très puissance NSA- avance un seul mon : Echelon. Ce fait bien « réel » n’a pas eu cependant l’effet qu’il aurait du produire. Bien au contraire, il reste à ce jour l’un des nombreux dossiers mystérieux classés dans le dossier Echelon, le système d’interception de données à l’échelle du globe que pilote en silence depuis plus de vingt ans l’agence nationale de sécurité américaine. Au milieu des années 2000, les États-Unis on timidement reconnu l’existence d’un tel système, ses partenaires anglo-saxons (la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande et l’Australie) suivent le pas et le puzzle se reconstitue passivement depuis une dizaine d’années maintenant.

La cité du silence
Février 2000, Fort Meade, siège de la NSA, État du Maryland. 26 degrés, un temps magnifique, du jamais vu pour un mois de février dans le Maryland. Fredrick Thomas Martin roule au ralenti. Notre véhicule file le long de la route 32. Une route emplie de mystère qui a été surnommée « la route du silence » (silent road) par les quelques habitants des environs. Et pour cause : Elle longe le gigantesque complexe de l’Agence Nationale de Sécurité américaine, la surpuissante NSA. Une bifurcation à droite se présente à nous, un panneau indique – NSA EMPLOYEES ONLY -. Fredrick prend la bretelle de droite. Les arbres cachent le paysage. Une barrière se présente à nous, des gardes ornés du brassard ‘MP’, la police militaire, contrôlent nos identités : « ce n’est pas le moment de sortir ton appareil photo, ils sont de la police militaire de la NSA. Un jour un gars a voulu faire des photos à quelques mètres de là, il n’a pas eu le temps d’en prendre une seule… » ajoute avec humour Fredrick, notre guide. Fredrick Thomas Martin – ingénieur et ex-numéro 2 d’une cellule informatique de la NSA – affiche un grand sourire: « Tu dois être le seul français, le seul européen, jusqu’ici aucun journaliste étranger n’a pénétré cette enceinte ».

Notre rédacteur en chef Jean-Paul Ney et Fredrick Martin au siège de la NSA (février 2000). Photo (c)R.Clough/NSA

Notre rédacteur en chef Jean-Paul Ney et Fredrick Martin au siège de la NSA (février 2000). Photo (c)R.Clough/NSA

Nous nous enfonçons lentement au cœur de la « cité du silence », l’un de ces nombreux surnoms donnés à l’agence d’espionnage électronique américaine. Ville fantôme, notre voiture roule et les immeubles défilent, pas un chat à l’extérieur. Plus loin, c’est une petite ville où la NSA a loué des dizaines d’immeubles, des bâtiments couleurs briques marqués de gros chiffres blancs : 881, 126, 800 : « Ici dans ces bâtiments, beaucoup de cerveaux travaillent améliorer en permanence la sécurité de nos composants électroniques » nous explique notre guide. Nostalgique, Fredrick montre du doigt l’immeuble qui fut le tout premier centre opérationnel de la NSA en 1960, puis le deuxième bâtiment de 1980, l’immense bloc noir et vitré de plusieurs étages, le centre névralgique. A ses pieds, un gigantesque parking l’entoure sur trois flancs. Des milliers de voitures y sont parquées. Un amas blanc rappelle les récentes chutes de neige. Quelques rares soldats en uniformes circulent, une petite blonde nous sourit : « Là c’est le bâtiment ou nous produisons nos propres microprocesseurs ultra sécurisés, oui, nous fabriquons nous mêmes ce qu’il y a dans nos machines… » ajoute Fredrick.

Je jette un œil dans le rétroviseur, une voiture nous suit depuis notre entrée dans le complexe « la police militaire… » renchérit Fredrick. Puis sans pointer le doigt, il me montre où sont positionnées une des quelque trois cent caméras disséminés autour du Fort Georges G. Meade, en effet, les caméras poussent comme des champignons. Contrôles, et barrières en béton délimitent le Fort, sans doute pour le badaud qui se serait égaré… La cité de ceux « qui servent en silence » semble définitivement imprenable.

L’Internet ‘privé’ du renseignement américain
Quelques jours avant cette impressionnante visite, Fredrick me parle de son ouvrage sur Intelink, le premier intranet durci et sécurisé de la communauté du renseignement américain. Les touts premiers pas d’un réseau qui, en 1994, va compter à l’avenir dans le partage de l’information, le fameux « need to know », les ingénieurs de la communauté du renseignement veulent casser la culture du cloisonnement pour implanter celle du « need to share », le besoin de partager ses informations en toute sécurité. Aujourd’hui, Intelink est le pilier central du partage et de l’exploitation du renseignement, l’année prochaine il va fêter ses 20 ans. A ce propos, nous publions le document de présentation qui résume ce réseau, un document réalisé pour les 15 ans d’Intelink. « En 1994, Steve Schanzer, le patron de l’ISS (Intelligence Systems Secretariat, le bureau des systèmes de renseignement) et son adjoint ont eu une idée, pourquoi ne pas créer un Internet privé ? J’ai été convoqué et j’ai travaillé sur le projet surtout à la CIA, il fallait implémenter Intelink dans leurs systèmes mais surtout dans leurs têtes ! » Un travail que Fredrick va abattre presque sans difficultés, le terrain étant vierge… En 1999, il publie ses travaux dans son livre.

« On vous écoute, et alors ? »
Après avoir laissé Fredrick, je rencontre Ted à quelques pas de la Maison Blanche un agent fédéral, ex-FBI passé à la CIA puis à la NSA, redoutable ingénieur, jeune d’apparence, pas l’air d’un geek, discret. Nous nous asseyons sur un banc, et rapidement, les écureuils viennent près de nous « tu as vu ? ils n’ont pas peur. Regarde celui-ci, il file droit vers les grilles de la Maison Blanche, regarde ! il entre… C’est un peu comme nous, on fabrique des systèmes qu’on va placer un petit peu partout, des trucs minuscules, discrets. Je suis un écureuil, j’ai l’air totalement inoffensif et je passe partout, c’est ça mon job. » Je note sur mon carnet : Ted, écureuil, Maison Blanche, NSA, dispositifs électroniques passifs. Je commence à poser mes questions.

– Qui écoutez-vous ?

Ton pays, la France, l’Allemagne, les institutions, les entreprises…

Les entreprises ? Alors c’est de l’espionnage économique ?

Oui, mais au début ce n’était pas volontaire, on avait des stations disséminées sur le globe et qui nous captaient ce que nos satellites interceptaient. Il faillait trier tout cet amas d’information, ce n’était pas facile, Internet, c’était encore les débuts. Je te parle du milieu des années 80 jusqu’à la fin des années 90. Comme les écouteurs avaient des marqueurs bien précis, des cibles, on jetait le reste. Jusqu’au jour où un type a retranscrit des conversations évoquant des contrats d’armement, il pensait à du terrorisme, ce n’était pas le cas. Le rapport a finit dans les mains d’un analyste de la CIA qui l’a immédiatement transmis au département d’État, il était question d’une vente et de pots-de-vin, une entreprise américaine était en lice pour ce contrat. Comme il y avait triche, le département d’État a exploité ce renseignement et ils ont transmis cette information à ladite entreprise, qui a de son côté contacté le pays en question pour leur faire clairement comprendre que nous savions. Le pays tricheur a été écarté.

– C’était qui ?

La France. Nous sommes en guerre même contre vous, et ça, vous avez du mal à comprendre, c’est une guerre économique, vos espions font de même, voire pire. Nous sommes partenaires politiques, ennemis commerciaux.

– Mais tout le monde fait ça non ?

La corruption ? Oui, c’est une pratique courante, les entreprises américaines aussi, mais franchement, la France et la Russie sont des champions du monde.

– Vous écoutez Internet, les conversations, jusqu’où irez-vous ?

Oui nous écoutons le monde, on vous écoute, et alors ? L’information est une donné vitale, ce sera le cas de plus en plus avec Internet qui se développe, ses services et les téléphones mobiles, ce que nous faisons déjà avec les opérateurs téléphoniques, nous le ferons en masse avec Internet et les téléphones mobiles, ce n’est pas bien compliqué et c’est très facile, que ce soit légal ou illégal, avec ou sans accord d’une juridiction ou d’un opérateur. C’est comme ça, pour des questions de sécurité il ne doit pas y avoir un seul lieu secret où des gens pourraient se retrouver, discuter et planifier des actes criminels contre nos intérêts et celui de nos citoyens dans le monde.

– Internet c’est clairement une menace ? une cible ?

Oui, de plus en plus de gens l’utilisent, y cachent des données, les cryptent. Les pays utilisent le réseau pour communiquer via des tunnels sécurisés, nous pouvons tout écouter, absolument tout, le problème ce n’est pas de placer des dispositifs, de pirater un signal ou de dupliquer une carte SIM, encore moins d’intercepter les communications qui transitent par des satellites de communication, le problème c’est le traitement de ces données. Un jour, tout le monde sera connecté à Internet, dans 10 ou 20 ans, les gens l’utiliseront couramment, on consultera Internet à grande vitesse sur des téléphones portables, ça c’est déjà demain, mais nous, à la NSA, nous devons penser à après demain. C’est dans ce sens que la majorité de ces interceptions sont passées dans des filtres spécialisés. La course à l’interception de toute donnée, nous savons la faire et la gagner, celle du traitement, de l’analyse et de la diffusion en temps réel, c’est autre chose.

…/… Suite dans quelques jours.

Syrie : pas seulement la honte mais l’obscénité


France Inter l’émission du mardi 14 mai 2013

Le drame syrien et l’inaction internationale

Ce n’est désormais plus seulement une honte. Il n’y a désormais plus qu’un mot, celui d’obscénité, pour qualifier l’inaction du monde, de ses organisations internationales et de ses grandes capitales, devant le drame syrien. On en est à plus de 80 000 morts en deux ans. Plus du quart de la population syrienne est désormais constitué de réfugiés et de déplacés, 5 600 000 personnes en tout. Les massacres sont quotidiens. Le recours à l’arme chimique, au gaz sarin, par le pouvoir en place ne semble plus guère contestable et que fait ce qu’on appelle la « communauté internationale » ?

La Chine et la Russie bloquent toute résolution du Conseil de sécurité car ni l’une ni l’autre ne souhaitent qu’une nouvelle dictature ne tombe sous les coups d’une insurrection populaire qui pourrait donner des idées à leurs propres populations. L’Iran chiite, pour sa part, arme et finance le régime de Bachar al-Assad car il ne veut pas laisser s’effondrer le seul Etat de la région qui lui soit allié et lui permette de se projeter jusqu’au cœur du Proche-Orient sunnite.
Quant aux Occidentaux, c’est plus affligeant encore.

Contrairement à la Chine, la Russie et l’Iran, ce n’est pas même qu’ils défendent une raison d’Etat. Non, ils sont tout simplement perdus, divisés, changeants – paralysés par leurs difficultés budgétaires, leur souvenirs d’Irak et d’Afghanistan et leurs craintes, surtout, que les armes qu’ils pourraient livrer à l’insurrection ne tombe entre les mains de djihadistes. A force de pas savoir prendre une décision, les Occidentaux ne font ainsi que renforcer les rangs des djihadistes au sein de l’insurrection, qu’accréditer l’idée qu’ils ne brandiraient leurs principes que lorsqu’ils servent leurs intérêts, que se discréditer et si bien laisser ce drame s’approfondir qu’il devient chaque jour plus insoluble.

Le sang coule, la barbarie triomphe, cette crise contamine tout le Proche-Orient et, comme personne n’est tout de même complètement aveugle, le monde s’agite, comme  des mouches dans un bocal. Se rendant compte qu’elle ne peut plus tabler sur la survie du régime Assad, la Russie se rapproche des Etats-Unis qui finissent eux-mêmes par se dire qu’une période de transition négociée avec la dictature vaudrait mieux qu’un total chaos les obligeant à intervenir trop tard.

Très bien. Peut-être. Pourquoi pas mais, à défaut d’un véritable accord entre elles, l’Amérique et la Russie n’ont fait qu’appeler, il y une semaine, à la réunion d’une conférence internationale dont les objectifs sont si peu clairs que sa tenue est déjà repoussée, pendant que tout s’aggrave toujours plus.
Frappée par un attentat dont elle a toute raison d’accuser les services syriens, la Turquie membre de l’Otan presse les Occidentaux de se montrer plus fermes.

Les Israéliens font pression sur la Russie pour la dissuader de fournir au pouvoir syrien des missiles sol-air qu’ils menacent implicitement de détruire sitôt qu’ils seraient livrés. L’insurrection n’en finit plus de se réunir pour tenter de resserrer ses rang. Les Européens avertissent que leurs capacités d’aide aux réfugiés seront bientôt épuisées et, dans ce fiasco international, la Syrie tombe toujours plus bas, entraînant tout le Proche-Orient avec elle.

source

Le cercle de l’irresponsabilité aux Nations-Unies


dimanche 21 avril 2013 – 06h:54

John Lyons
The Australian


L’UNICEF à Jérusalem est-elle complice dans le blanchiment de la torture israélienne des enfants palestiniens ?

De : Omar Barghouti : omar.barghouti@gmail.com

Sujet : L’UNICEF a-t-il censuré son propre rapport sur la torture israélienne des enfants palestiniens ?

Date : le 18 avril 2013

L’UNICEF à Jérusalem est-elle complice dans le blanchiment de la torture israélienne des enfants palestiniens ?

La torture est considérée comme un crime contre l’humanité en droit international.

L’UNICEF a-t-elle volontairement censuré le terme « torture » dans son rapport pour plaire à Israël (et à son patron américain) ? La directrice de l’UNICEF a-t-elle été promue suite à cette complicité ?

Si la preuve ci-dessous est exacte, l’UNICEF et son ancien chef Jérusalem doivent en être tenus responsables.

Omar

Dernière publication d’Omar Barghouti sur Info-Palestine :

- Le mouvement BDS expliqué – Pourquoi j’ai boycotté Israël

Le cercle de l’irresponsabilité aux Nations-Unies

John Lyons – The Australian

Il serait difficile d’imaginer conférence de presse plus bizarre.

Quand l’UNICEF, le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance, a récemment averti les journalistes à Jérusalem qu’elle publiait un rapport sur les enfants palestiniens dans le système judiciaire militaire d’Israël, cela a suscité beaucoup d’intérêt.

La question a eu une portée internationale grandissante, particulièrement en Grande-Bretagne où elle a fait l’objet d’un débat parlementaire.

Le ministre des Affaires étrangères, Bob Carr, et son prédécesseur, Kevin Rudd, l’ont abordée avec Israël. Mais quelque chose d’étrange s’est produit.

Au cours des deux dernières années, plusieurs organisations ont été prises à partie pour avoir mis l’accent sur le traitement des enfants palestiniens par Israël.

« Briser le Silence », qui est une organisation de 850 soldats ou anciens soldats israéliens faisant campagne pour que s’améliore en Israël la situation des droits de l’homme, a été prise à partie pour s’être concentrée sur cette question.

Mais pas l’UNICEF.

Après ce nouveau rapport, le ministre israélien des Affaires étrangères a déclaré : « Israël va en étudier les conclusions et s’efforcera de les mettre en œuvre dans le cadre d’une coopération avec l’UNICEF, dont nous apprécions le travail et que nous respectons. Cette année, Israël a rejoint le conseil d’administration de l’UNICEF et nos relations de travail et notre collaboration avec l’organisation sont appréciées par la communauté internationale  ».

Alors, pourquoi l’UNICEF n’a-t-elle pas été prise à partie ?

Il a été évident lors de la conférence de presse de Jérusalem que quelque chose allait de travers. Dans la salle, il y avait 60 chaises, pour seulement une poignée de journalistes.

« Nous avons été limités pour le nombre de journalistes que nous pouvions inviter  » a avoué un officiel de l’UNICEF.

« Vous ne croiriez pas les pressions dont nous avons fait l’objet pour annuler cette initiative » a dit un autre.

Cinq officiels de l’UNICEF ont pris place derrière l’étiquette de leur nom et un micro, puis les caméras de télévision ont été installées. Cela avait l’air d’une véritable conférence de presse.

Le photographe d’Inquirer avait apporté une caméra vidéo pour filmer pour le compte du site de The Australian. Mais le responsable UNICEF pour Jérusalem a fait une annonce : seules, les cinq premières minutes pourront être filmées et aucun officiel ne pourra être cité. Une conférence de presse où vous ne pouvez pas filmer ? ni citer des officiels ?

Jean Gough a commencé à parler. Pendant les cinq premières minutes, elle a loué Israël pour son dialogue au sujet du système par lequel les enfants palestiniens depuis l’âge de 12 ans sont jugés par les militaires israéliens, alors que les enfants juifs dans les colonies voisines sont jugés par des tribunaux civils. « Je tiens à les en remercier  » a-t-elle dit en parlant des Israéliens.

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Mais une fois les caméras éteintes, une version totalement différente a été donnée – un officiel a dit que les mauvais traitements contre les enfants palestiniens étaient « généralisés, systématiques et institutionnalisés » ; un autre a raconté comment les enfants palestiniens étaient « tapés, giflés et frappés à coups de pied » par les soldats israéliens.

Il a indiqué qu’on disait parfois aux enfants qu’ils seraient tués ou que des membres de leur famille seraient agressés sexuellement s’ils ne faisaient pas des aveux, en général pour jets de pierres. Un autre a dit qu’il existait un « mode systémique de mauvais traitements et de tortures  ».

Ce n’était pas là simplement une façon de gérer les médias, mais une déformation de la vérité. La version lors des cinq premières minutes était fortement favorable à Israël, mais la version qui a suivi a montré un système atroce dans lequel se trouvaient des enfants arrachés à leurs maisons – généralement la nuit – par des soldats israéliens lourdement armés, des enfants à qui on bandait les yeux, on refusait de l’eau et les cabinets, et qui étaient même placés en isolement jusqu’à un mois. Et alors que l’UNICEF faisait le constat qu’Israël était impliqué dans des actions répondant à sa définition de la torture, le rapport a évité d’utiliser le mot dans ses conclusions.

Une enquête d’Inquirer a suggéré que l’UNICEF avait cédé aux pressions d’Israël ou s’était censurée. Plus nous posions de questions, moins l’UNICEF répondait. Gough n’a pas répondu à certaines questions, nous renvoyant au directeur exécutif de l’UNICEF à New York, Antony Lake.

Mais Lake n’a pas répondu à une seule question, alors qu’il est signataire du rapport. Dans un cercle d’irresponsabilité, son bureau nous a renvoyés à Jérusalem, parce que « c’est un rapport sur les enfants de là-bas, pas un rapport mondial ».

Et le bureau de Lake de déclarer : «  La question est donc close pour le siège, et vous aurez vos réponses de la région ».

Mais le bureau de Jérusalem ne répondra pas à plusieurs questions – de sorte que pour l’un des rapports les plus importants de l’UNICEF, de nombreuses questions sont restées sans réponse.

Il y a des références générales à la torture, mais quand il s’agit d’en arriver à des constats spécifiques le mot disparaît. Le rapport supprime même le mot « torture » quand il cite les articles concernés du droit international et il y substitue celui de « contrainte ».

Par exemple, il déclare : « Dans la majorité des cas, la principale preuve contre l’enfant est son propre aveu, lequel dans la plupart des cas est extorqué sous la contrainte durant l’interrogatoire… bien que de nombreux enfants aient déclaré avoir fourni des aveux à la suite de mauvais traitements, peu ont soulevé cette question devant le tribunal de peur que leurs protestations ne conduisent à des condamnations plus sévères, même si le droit international interdit que des preuves obtenues sous la contrainte soient utilisées par un tribunal. »

Le rapport dit se fonder pour cela sur l’article 15 de la Convention contre la torture – qui se réfère à la torture, pas à la contrainte.

Le rapport énumère les pratiques qui correspondent à « une torture ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants, selon le Comité contre la torture  ». Il indique notamment : détention dans des conditions pénibles ; menace, notamment menace de mort ; coup de pied, coup de poing et coup ; usage excessif de la force ; détention au secret ; isolement ; privation sensorielle ; manque de nourriture et d’eau.

Le rapport constate qu’Israël a commis nombre de ces pratiques, mais il n’emploie à aucun moment le mot torture.

Gough a donné à Inquirer différentes raisons pour cela. D’abord, elle a dit que si une seule de ces pratiques était appliquée, elle ne constituait pas une torture. « Nous n’avons pas de preuves suffisantes pour affirmer que toutes ces pratiques ont été mises en œuvre sur un unique enfant » a-t-elle dit. Gough a déclaré que l’UNICEF n’était pas un « mécanisme de plaintes  » et n’avait pas suffisamment de personnel pour enquêter sur les cas individuels.

Selon l’UNICEF, les données probantes du rapport incluent plus de 400 cas documentés de mauvais traitements. Environ 200 ont été fournis par Defence for Children International (DCI), qui a aussi donné à l’UNICEF accès à son rapport Ligotés, yeux bandés et détenus. Les cas dans le rapport de DCI incluent un garçon qui a eu les mains attachées derrière le dos pendant 19 heures ; un autre dont les menottes étaient si serrées que sa chair se décollait ; un autre encore qui dit avoir été frappé dans les testicules et un dont la tête a été projetée contre le mur.

La bizarre conférence de presse de Jérusalem faisait suite à un débat d’un an. En mars de l’année dernière, il a été dit que l’UNICEF ne publierait aucun rapport. Une source a indiqué qu’il y avait du « grabuge massif  » à l’intérieur de l’organisation.

Selon cette source, certains ont fait valoir que ce serait une erreur de ne pas publier le rapport alors que d’autres suggéraient que le rapport pourrait être reporté à l’infini, ce qui repousserait le mécontentement d’Israël.

La source indique qu’une position intermédiaire a été prise – le lancement de la publication se poursuivrait mais le nombre de journalistes invités serait limité pour « calmer tout le monde ». C’est une décision incroyable ; normalement, les organisations recherchent le plus de couverture possible pour leurs rapports.

Gough a reconnu que, durant le processus de l’avant-projet, « nous avons pris l’avis d’avocats israéliens  ».

Est-ce que les avocats israéliens ont vu la mouture définitive ? « Bien sûr  », a dit Gough. « Nous avons eu des discussions à ce sujet. Cela pour s’assurer que nous ayons un dialogue  ».

Gough, pendant ce temps, était promue à la direction du bureau du Nigéria, la deuxième mission la plus importante de l’UNICEF. Interrogée sur son nouveau travail, elle a répondu : « C’est une promotion  ». Mais d’ajouter aussitôt : « Mais pas à cause du rapport ».

* JOHN LYONS est correspondant au Moyen-Orient pour The Australian

Du même auteur :

- Un magazine australien dénonce les tortures israéliennes sur les enfants palestiniens – 19 décembre 2011

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La Grèce bafoue les droits des migrants, avec l’accord de l’Europe


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Arrestations au faciès, conditions de détention inhumaines… De nombreux migrants accusent la Grèce de mauvais traitements. Sans inquiéter l’Europe, qui va rallonger les budgets de son meilleur « garde-frontière ».

(D’Athènes) En septembre dernier, alors qu’il tentait de gagner le nord de l’Europe par la Turquie, Faraj Alhamauun a été arrêté durant sa traversée de la Grèce.

En dépit d’une grave blessure à la jambe causée par des bombardements sur sa ville natale d’Alep, en Syrie, cet activiste a été emprisonné dans un camp de rétention du nord-est de la Grèce, dans la région d’Orestiada. Ses maigres biens et le peu d’argent qu’il avait lui ont été confisqués lors de son arrestation. Sans jamais lui être rendus.

Aujourd’hui installé à Istanbul, en Turquie, cette ancienne source de Human Rights Watch (HRW) n’a rien oublié du calvaire subi lors de ces mois d’enfermement, victime d’un harcèlement verbal et physique incessant.

Il s’est d’ailleurs plaint de ces mauvais traitements à une délégation de fonctionnaires européens qui visitait le camp Fylakio où il était détenu. « Après leur départ, j’ai été maltraité pour leur avoir parlé. » Faraj a alors commencé une grève de la faim. Résultat : les autorités hellènes l’ont finalement renvoyé vers la Turquie.


Opération de police contre des immigrants sans-papiers à Athènes, en novembre 2012 (AP Photo/Petros Giannak)

90 000 arrestations au faciès

Son cas est loin d’être unique en Grèce : les financements de la Commission européenne pour des opérations d’envergure visant à contrôler le flot massif de migrants ont abouti à un nombre important de violations des droits humains.

Et si les fonctionnaires européens n’ignorent rien des conditions inhumaines de détention des demandeurs d’asile, ils planchent actuellement sur une extension des financements afin que le gouvernement d’Antenis Samaras poursuive cette politique.

En août dernier, la police grecque a déployé près de 1 900 nouvelles recrues le long du fleuve Evros pour l’opération « Aspis » (bouclier), pour tenter de fermer la frontière avec la Turquie par laquelle affluent les réfugiés syriens.

Au même moment, l’opération « Zeus Xenios » (protecteur des étrangers) menée par les autorités sur tout le territoire a conduit aux interpellations de 4 849 sans-papiers. Auxquelles s’ajoutent la « rafle » de plus de 90 000 personnes, arrêtées uniquement selon leur faciès.

Afin d’emprisonner le flot de migrants arrêtés, le gouvernement a transféré les détenus dans des camps improvisés : académies de police ou anciens dépôts militaires, comme Xanthi et Komotini, dans le nord de la Grèce, Corinthe dans le Péloponnèse, et Paranesti dans la Drama.

Vétustes, gardés au secret, ces bâtiments sont souvent des trous noirs pour les droits de l’homme. D’autant que les demandeurs d’asile sont également détenus dans d’autres installations de fortune à travers le pays, pendant douze à dix-huit mois.

Lathra, un groupe de défense des droits des réfugiés, basé sur l’île de Chios, a récemment indiqué que les garde-côtes retenaient un grand nombre de migrants – parmi lesquels des réfugiés syriens, des femmes enceintes et des enfants – sur le port, dans un container en bois d’à peine 36 m². Depuis août, pas moins de 84 personnes – pour les cas signalés – ont péri au large des côtes turques en essayant de rejoindre la Grèce.

Pas d’accès à la justice

Bien que les opérations telles que Aspis et Xenios Zeus soient perçues comme « efficaces » par les autorités, les ressources limitées de la Grèce ne lui permettent pas de les poursuivre.

Or, en septembre dernier, la Commission européenne a dépêché une mission d’évaluation le long de la frontière turque et dans certains camps de rétention, pour estimer le coût d’un tel financement. Alors que plusieurs délégations de fonctionnaires européens et des organisations internationales ont apporté leur témoignage négatif sur le traitement inacceptable des migrants arrêtés.

En dépit de ces constatations, les migrants ont peu accès aux voies de recours. Quatre Syriens arrêtés avec Faraj ont été reconnus coupables de fomenter une émeute à l’intérieur du camp de Fylakio. Engager des procédures juridiques contre des fauteurs de troubles, qui pour la plupart protestaient contre leurs conditions de détention, est un phénomène nouveau qui obéit à la nouvelle politique migratoire voulue par le ministre de la Police, Nikos Dendias. Non sans quelques revirements.

A l’automne 2012, quinze migrants étaient jugés devant le tribunal d’Igoumenitsa, dans le nord-ouest du pays, pour s’être enfuis d’un camp réputé comme « le pire du pays ».

Après les avoir entendus relater leurs conditions d’enfermement extrêmement difficiles – il leur était par exemple totalement interdit de quitter leurs cellules –, le tribunal a jugé ces conditions de détention constituaient « une violation de la Convention européenne des droits de l’homme ». Les quinze prévenus ont été acquittés

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aller plus loin et LIRE cette horreur : En Grèce, la police vous conseille plutôt d’appeler les néonazis

La terreur est israélienne, et elle est quotidienne ! (Vidéo)


Tandis que Peres ose déclarer au premier ministre belge que « l’obstacle à la paix ce n’est pas la colonisation, mais la terreur du Hamas et celle du Hezbollah » (il aurait tort de se gêner, vu le comportement de ses interlocuteurs !), les lynchages et autres attaques racistes contre des Palestiniens se multiplient dans « l’Etat juif ».

Ci-dessous une courte vidéo montrant non pas un ou deux racistes israéliens, mais une foule raciste en train de se disperser après le lynchage d’un agent de nettoyage, à Tel Aviv, dans la nuit du 24 au 25 février, aux cris de « Un Arabe est un fils de p… Un Juif est une âme bénie ».

Des témoins ont rapporté que « l’homme serait mort si les jeunes n’avaient été dispersés par la police ».

Vous avez bien lu : ces terroristes n’ont pas été arrêtés, ils ont juste été « dispersés » par la police israélienne, alors que cet homme de 40 ans, paisible père de famille était hospitalisé, avec des fractures du crâne et des blessures au visage, dont les yeux !

Hassan Ausruf remplissait un seau d’eau dans la rue quand il fut attaqué par une vingtaine de jeunes, qui l’ont frappé et lui ont lancé tout ce qui leur tombait sous la main, bouteilles, morceaux de verre… tandis qu’il courait ensanglanté pour leur échapper en les entendant crier : « Alors l’Arabe, il parait que tu veux un Etat ? »

La même semaine, c’était au tour d’une femme palestinienne d’être attaquée et violemment battue par un groupe de femmes juives, cette fois, tandis qu’elle attendait le tramway à Jérusalem.

Quatre femmes se sont approchées de Hana Amtir en lui demandant si elle était arabe. Après qu’elle eût répondu affirmativement, elles se sont mis à lui cracher dessus, à lui arracher son foulard et à lui donner des coups en la traitant de « putain arabe ».

Et il s’agit là de deux cas qui ont eu droit à un écho dans la presse. On ne parle pas des autres…

La faute au Hamas ou au Hezbollah, Monsieur Peres ?

CAPJPO-EuroPalestine

Syrie : les journalistes-citoyens s’interrogent


Syrie : les journalistes-citoyens s'interrogent
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Saad porte un appareil photo et un fusil, à Deir Ezzor le 19 février 2013

[Zac Baillie / AFP]

Les journalistes-citoyens en Syrie travaillent sans relâche pour médiatiser le conflit, mais certains, lassés par la mort et les destructions, se demandent si les armes ne sont pas plus efficaces que leurs caméras.

« Plusieurs fois, je me suis demandé s’il ne valait pas mieux arrêter de filmer, pour combattre avec les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) », affirme Saad, découragé par un conflit qui dure depuis près de deux ans.

Il fait partie d’une équipe de dix journalistes-citoyens syriens travaillant en continu dans un centre des médias de la province pétrolière de Deir Ezzor, dans l’est du pays, théâtre depuis des mois d’affrontements entre rebelles et forces du régime du président Bachar al-Assad.

Saad dit avoir participé aux manifestations pacifiques au début du soulèvement, lancé en mars 2011. Mais il a « décidé de prendre les armes » après avoir été témoin de la répression meurtrière menée par le régime. A chaque visite au front avec sa caméra, il emporte désormais un fusil.

« J’enregistre les combats avec ma caméra, mais s’ils me tirent dessus, je riposte, car ma vie est beaucoup plus importante que n’importe quelle image que je pourrais filmer », indique-t-il.

A l’inverse, Akram a troqué son arme contre une caméra. « Je me suis battu durant sept mois, avant de réaliser qu’il y avait suffisamment d’hommes au front et qu’ils avaient besoin de quelqu’un pour filmer » les combats, dit-il.

Abou Hussein interroge un petit Syrien, à Deir Ezzor le 19 février 2013 [Zac Baillie / AFP]
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Abou Hussein interroge un petit Syrien, à Deir Ezzor le 19 février 2013

[Zac Baillie / AFP]

« Je vais là où on a besoin de moi. Aujourd’hui, je suis militant, mais il se peut que demain je retourne au front pour combattre », précise cet homme qui enseigne aux apprentis journalistes-citoyens comment se protéger lorsqu’ils couvrent le conflit.

Le régime imposant des restrictions draconniennes aux médias internationaux en Syrie, ces militants sont dans bien des zones la seule source d’information sur le conflit.

Pour beaucoup, transmettre au monde ce qui se passe en Syrie est un combat sans concession.

Malgré les horreurs dont il est témoin, Abou Hussein affirme avoir « la force de continuer à travailler chaque jour (….) jusqu’à la libération de la Syrie, ou jusqu’à ma mort ».

« Nos armes sont nos caméras, et ces armes sont plus puissantes que n’importe quel AK-47 (fusil d’assaut) d’un rebelle. Nos armes sensibilisent, elles ne tuent pas », estime Abou Hussein.

« Les yeux du monde »

Son « collègue », Abou Omar, n’a pas survécu. Son casque et son gilet pare-balle sont toujours sur la chaise qu’il occupait au centre des médias de Deir Ezzor.

Abou Hussein en plein reportage, à Deir Ezzor le 19 février 2013 [Zac Baillie / AFP]
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Abou Hussein en plein reportage, à Deir Ezzor le 19 février 2013

[Zac Baillie / AFP]

Selon Abou Hussein, il est mort dans un bombardement, « payant de sa vie pour rapporter les atrocités perpétrées chaque jour par le régime contre des civils. »

« Ses affaires nous rappellent pourquoi nous faisons ce que nous faisons », ajoute-t-il, affirmant que son équipe envoie chaque jour des vidéos à une chaîne militante satellitaire basée au Caire, « Channel Deir Ezzor ».

Ces vidéos « peuvent ainsi être vues en Syrie et partout dans le monde », indique Akram.

Selon lui, des « malentendus » ont surgi récemment entre journalistes-citoyens et rebelles. « Certains combattants nous obligent à effacer nos vidéos. Ils affirment que c’est à cause de nous que le régime bombarde leurs positions », explique-t-il. »Le problème, c’est qu’ils se font bombarder, que l’on filme ou pas ».

En revanche, certaines factions rebelles tournent leurs propres vidéos « et nous les envoient pour qu’on les édite et les mette en ligne. C’est positif, parce que nous ne pouvons pas être partout, et ils se rendent dans des endroits auxquels nous ne pouvons pas accéder », précise Abou Hussein.

« Nous sommes les yeux du monde », assure Kinda, seule femme de l’équipe. « Sans nous, le monde ne saurait pas ce qui se passe ».

Auteur AFP

L’Europe face à une vague de pauvreté généralisée


A Berlin, Alexander Platz, le 20 décembre 2012. Tous les pays européens, sauf quelques du Nord, sont affectés par une vague de pauvreté, qui submerge essentiellement les classes moyennes

A Berlin, Alexander Platz, le 20 décembre 2012. Tous les pays européens, sauf quelques du Nord, sont affectés par une vague de pauvreté, qui submerge essentiellement les classes moyennes

REUTERS/Thomas Peter

Un Européen sur quatre est menacé de pauvreté ou d’exclusion sociale. Ce taux est en augmentation depuis l’année dernière. La crise, l’austérité mais aussi la flexibilisation du marché du travail figurent parmi les cause principales de l’aggravation de la situation.

La pauvreté augmente en Europe. Près du quart de la population de l’Union européenne était menacée d’exclusion sociale en 2011. Ce sont les derniers chiffres de l’agence européenne de statistiques, Eurostat, datés de ce mois de décembre. Le taux de pauvreté a augmenté d’un point par rapport à 2010 et 120 millions d’Européens sont menacés aujourd’hui.

Disparité entre les Etats

L’indigence ne touche pas tous les Etats européens de la même manière. Les plus fortes proportions de population menacée se trouvent en Bulgarie avec 49%, puis en Roumanie et Lettonie avec 40%. La Grèce, violemment frappée par la crise arrive ensuite avec 31%. Les plus préservés sont la République tchèque, la Suède et les Pays-Bas. La France reste au milieu du classement avec 19,3% de sa population qui risque l’exclusion. Un chiffre stable par rapport à l’année précédente.

« Pour 8 à 9% de la population, il y a un risque de privation matérielle sévère. Et 10% restent exclus du travail. C’est à dire qu’ils travaillent moins de 20% de leur temps. C’est une situation nouvelle, due à la crise et qui frappe dûrement les populations européennes. La crise crée des situations de pauvreté et notamment de chômage. Pratiquement 25 millions de chômeurs sont dans l’Union européenne. Et dans des pays très frappés par la crise comme la Grèce ou l’Espagne, le chômage atteint parfois les 40% et frappe tout spécialement les jeunes », explique Jean Dominique Giuliani, président de la fondation Robert-Schuman.

Quand austérité ryme avec pauvreté

Et pour ces pays du sud de l’Europe, la situation devient extrêmement difficile. Beaucoup de familles ont du mal à joindre les deux bouts et les populations se plaignent de l’austérité tant prônée par l’Europe et la troïka (FMI, Commission et Banque centrale européennes)

Fortement touché par la crise de la dette, le Portugal, par exemple, a enchaîné les plans d’austérité : réduction des salaires de la fonction publique, des retraites, augmentation des impôts directs et indirects. Et dans le même temps, le gouvernement a réduit ses dépenses sociales avec la diminution des indemnités de chômage, ou du revenu minimum qui tourne aujourd’hui autour des 600 euros.

« La classe moyenne est très touchée et ces réductions de revenus frappent plus particulièrement les populations les plus vulnérables comme les familles monoparentales et les retraités. Mais il y a aussi une augmentation de la pauvreté auprès des travailleurs. On le voit beaucoup à travers les réseaux de solidarité comme les églises qui nous disent qu’il y a un nombre croissant de personnes et de familles qui cherchent des aides alimentaires ou scolaires… », témoigne Paula Bernardo, secrétaire générale adjointe du syndicat Union général pour les travailleurs.

Grâce à sa politique d’austérité, le déficit portugais s’est réduit et atteint aujourd’hui 5,6% du produit intérieur brut (PIB) contre 6,7% l’année dernière. Mais l’objectif fixé par les bailleurs de fonds était de 5% en 2012, puis 4% l’année suivante. L’effort des Portugais semble encore loin d’être terminé.

Les limites de la flexibilité

L’austérité n’est pas le seul facteur de pauvreté. En témoigne la hausse radicale de la paupérisation en Allemagne. Ce pays souffre moins de la crise que l’Espagne, la Grèce ou le Portugal. Son taux de chômage reste nettement inférieur à celui de la France. Et pourtant, le taux de pauvreté allemand est supérieur. En ascension depuis 2005, il culmine aujourd’hui à près de 20%.

Les lois Hartz, mises en place en 2005 pour lutter contre le chômage, ont fortement flexibilisé le marché du travail. Mais elles ont aussi paupérisé les chômeurs et les travailleurs fragiles. « Il n’y a pas de Smic en Allemagne. Le pays a fait de gros efforts de modération salariale. Entre le mileu des années 90 à 2005, la croissance des salaires allemands a été inférieure d’1% par rapport à celle de la France et s’est en plus accompagnée d’une augmentation des inégalités salariales. Depuis 2005, la situation s’est dégradée avec la baisse des indemnités chômage. Donc, même si le chômage a beaucoup baissé en Allemagne, le taux de pauvreté des chômeurs, lui, a beaucoup augmenté », analyse Guillaume Allègre, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques.

67% des chômeurs allemands sont pauvres contre 37% en France. Aujourd’hui, l’Allemagne perçoit les limites de son modèle récent, fondé sur le développement d’une économie à bas salaires et aux emplois à faible coût, appelés là-bas mini-jobs. Plus de 7 millions d’Allemands disposent d’un mini-job, payé 400 euros par mois. Certains en cumulent plusieurs, d’autres les utilisent pour arrondir leurs fins de mois en complément d’un autre emploi principal. Mais jeunes, femmes et retraités restent les principaux bénéficiaires de ces contrats. « Le problème c’est aussi que la population allemande est vieillissante et qu’elle aura de plus en plus besoin d’aides sociales. Si le pays continue sur cette voie, bientôt on ne parlera plus du succès du modèle allemand mais de son échec », ajoute Guillaume Allègre.

Les questions sociales devraient donc rester au coeur des préoccupations de l’Union européenne. Pourtant, les Etats membres divergent toujours sur le maintien de l’enveloppe consacrée à l’aide alimentaire européenne dans le budget 2014-2020.

source

Syrie : Europe Bozar 4 décembre 2012


Pour la Syrie, ce mardi 4 décembre de 19h30 à 20h30 devant BOZAR, à l’occasion de l’évènement « Debout l’Europe! ».
http://www.bozar.be/b3/mgt/mailings/view4.php?id=7672

Nous avons sensibilisé le public présent au drame vécu par le peuple syrien, avec pancartes et distribution de tracts. N’hésitez pas à partager l’information !

Organisateurs : ActionSyrie http://www.facebook.com/Actionsyrie
Plus d’infos : actionsyrie@gmail.com