Des gardes-côtes grecs ont-ils voulu tuer des migrants en mer ? Une vidéo sème le trouble


[youtube https://youtu.be/-5MCBw1pFL4?]

La vidéo, est en train de faire le tour du monde. C’est le quotidien turc « Hürriyet » qui l’a relayé. Elle date d’il y a quelques jours. Elle a été tournée par des pêcheurs turcs, depuis leur bateau.

Les deux marins observent, entre la côte turque et l’archipel grec du Dodécanèse, un navire des garde-côtes grecs. Ce navire serait entré dans l’espace maritime turc. Les garde-côtes grecs s’approchent doucement d’une embarcation de migrants. Tous sont équipés de gilets de sauvetage. Les deux témoins turcs parlent, mais sans jamais le filmer, d’un objet comme une perche, longue, qui dépasserait du navire grec. Mais la vidéo ne montre pas l’objet. Les grecs auraient transpercé le canot gonflable des migrants. Il se dégonfle effectivement en quelques secondes. Le bateau est filmé ensuite en train de s’en aller.

Ce sont les deux témoins qui ont ensuite appelé les gardes-côtes turcs pour sauver tous les migrants.

Sur la vidéo, aucune trace de l’action en elle-même : on ne voit que le bateau grec arriver, puis repartir, et le canot gonflable des migrants couler. C’est le dialogue entre les deux pêcheurs qui accuse. Le voici dans son intégralité, retranscrit et traduit en français. Ce sont les deux pêcheurs qui parlent entre eux.

– “Il y a beaucoup d’ immigrants sur le bateau”

– “Le bateau grec ne peut pas entrer là. Ce territoire nous appartient, ce sont nos eaux territoriales.”

– “Ils ont crevé le bateau.”

– “Ils ont crevé le bateau, maintenant les gens sont dans l’eau.”

– “Il avait comme une lance à la main, ils ont fait couler le bateau.”

– “Ils s’échappent.”

– “Ismail, est-ce que tu as vu des enfants? Est-ce qu’il y a des enfants?”

– “Oui, il y a des enfants.”

– “On va en sauver autant qu’on peut.”

– “Prends cet enfant, prends-le.”

– “Les garde-côtes turcs arrivent.”

L’accusation est grave. Pour l’instant, les garde-côtes grecs n’ont fait aucun commentaire. Leur version est pourtant essentielle pour établir l’ensemble des faits.

Autour de ces îles de la mer Egée, chaque nuit, des dizaines de canots pneumatiques arrivent après une traversée de quelques heures depuis la Turquie. Depuis le début de l’année, 124.000 migrants sont arrivés enGrèce, autant qu’en Italie. La semaine dernière, ils étaient 1 900 nouveaux arrivant selon le Haut Commissariat aux Réfugiés.

La route pour gagner l’Europe par la Grèce est beaucoup plus courte que celle par l’Italie, et les embarcations employées généralement moins dangereuses. Selon l’Office international des migrations, 1.930 personnes sont mortes cette année en essayant de gagner l’Europe par l’Italie, contre 60 qui ont choisi d’entrer par la Grèce.

source

La “lettre ouverte » d’Alexis Tsipras aux citoyens Allemands sur ce qu’on ne leur a jamais dit sur la Grèce


Dissidence UE

 

wahlsieger-alexis-tsipras-die-hoffnung-kommt-

 

Alexis Tsipras, le nouveau premier ministre de la Grèce, a envoyé ce courrier le 13 janvier au journal Allemand Handelsblatt.

« Chers lecteurs de Handelsblatt,

Je sais d’avance que la plupart d’entre vous ont probablement une opinion déjà formée sur le contenu de cette lettre. Je vous invite, cependant, à la lire sans préjugés. Les préjugés n’ont jamais été un bon conseiller, et encore moins à un moment où la crise économique les renforce, en entretenant l’intolérance, le nationalisme, l’obscurantisme, et même la violence.

Avec cette lettre ouverte, je souhaite vous exposer un récit différent de celui qui vous a été fait au sujet de la Grèce depuis 2010. Et je tiens aussi et surtout à exposer avec franchise les projets et les objectifs de SYRIZA, si le 26 Janvier par le choix des électeurs devient le nouveau gouvernement grec.

En 2010, l’État grec a cessé d’être en mesure de servir sa dette. Malheureusement, les dirigeants européens ont décidé de faire croire que ce problème pourrait être surmonté par l’octroi du plus grand prêt jamais consenti à un état, sous condition que certaines mesures budgétaires seraient appliquées, alors que celles ci, manifestement, ne pouvaient que diminuer le revenu national destiné au remboursement des nouveaux et anciens prêts. Un problème de faillite a été donc traité comme s’ il s’ agissait d’un problème de liquidité. En d’autres termes, l’attitude adoptée, était celle du mauvais banquier qui, au lieu d’admettre que le prêt accordé à la société en faillite a « sauté », il lui accorde des prêts supplémentaires, prétextant que les anciennes dettes restent servies et prolonge ainsi la faillite à perpétuité.

Il s’agissait pourtant d’ une question de bon sens de voir que l’application de la doctrine «extend and pretend» [étendre les maturités de la dette et prétendre que payer les intérêts ne pose aucun problème] dans le cas de mon pays aboutirait à une tragédie. Qu’au lieu de stabiliser la Grèce, l’application de ce dogme installerait une crise auto-alimentée qui sape les fondations de l’UE.

Notre parti, et moi-même, nous nous sommes opposés à l’accord de prêt de mai 2010, non pas parce que l’Allemagne et nos autres partenaires ne nous ont pas donné assez d’argent, mais parce que vous nous avez donné beaucoup plus d’argent que ce qu’il fallait et que nous pouvions accepter. De l’argent qui par ailleurs ne pouvait ni aider le peuple grec puisqu’il disparaissait aussitôt dans le trou noir du service de la dette ni arrêter l’alourdissement continu de celle-ci, obligeant de la sorte nos partenaires prolonger ce fardeau à perpétuité aux frais des citoyens.

Et cette vérité était bien connue par les gouvernants allemands, mais ils n’ont jamais voulu vous la dévoiler.

Et en effet, et avant même que la première année ne se soit écoulée et depuis 2011, nos prévisions ont été vérifiées. L’enchaînement des nouveaux prêts aux réductions drastiques des dépenses a non seulement échoué à dompter la dette, mais il a par surcroît puni les citoyens les plus faibles, en transformant les citoyens ordinaires qui avaient un emploi et un toit à des chômeurs sans-abri qui ont tout perdu, de plus, leur dignité.

L’effondrement des revenus a conduit à la faillite de milliers d’entreprises, augmentant ainsi le pouvoir oligopolistique des entreprises qui ont survécu. De ce fait, les prix diminuaient moins que les revenus tandis que les dettes, publiques et privées, ne cessaient de s’alourdir. Dans ce contexte, où le déficit d’espoir a dépassé tous les autres déficits «l’œuf du serpent » n’a pas mis longtemps pour éclore – et les néo-nazis ont commencé à patrouiller les quartiers en semant la haine.

Malgré son échec manifeste, la logique de «extend and pretend» continue à s’appliquer systématiquement encore aujourd’hui. Le deuxième accord de prêt de 2012, a ajouté une charge supplémentaire sur les épaules affaiblies de l’état grec, en réduisant les fonds de pension, en donnant un nouvel élan à la récession, en finançant aussi une nouvelle kleptocratie avec l’argent de nos partenaires.

Des commentateurs sérieux ont parlé récemment de stabilité et même de croissance à propos de mon pays pour « prouver » que les politiques appliquées ont été efficaces. Aucune analyse sérieuse ne soutient cette «réalité» virtuelle. L’ augmentation récente de 0,7% du revenu national réel ne marque pas la fin de la récession mais sa poursuite, puisqu’elle a été réalisée dans une période d’inflation de 1,8%, ce qui signifie que (en euros) le revenu national a continué de baisser. Simplement, il diminue moins que la moyenne des prix – tandis que les dettes augmentent.

Cet effort de mobilisation des «statistiques grecques», pour démontrer que l’application de la politique de la troïka est efficace en Grèce, est outrageant pour tous les européens qui ont enfin le droit de connaître la vérité.

Et la vérité est que la dette publique grecque ne peut pas être honorée tant que l’économie sociale grecque se trouve en situation de simulation de noyade budgétaire (fiscal waterboarding).

En outre, persévérer dans ces politiques misanthropes et sans issue, dans le refus de reconnaître une simple question d’arithmétique, coûte au contribuable allemand et condamne en même temps un peuple fier à l’indignité. Et le pire: de cet fait, les Grecs se retournent contre les Allemands, les Allemands contre les Grecs, et l’idée d’une Europe Unie Démocratique est offensée cruellement.

L’Allemagne, et plus particulièrement le contribuable allemand qui travaille dur n’a rien à craindre d’un gouvernement SYRIZA. Au contraire. Notre objectif n’est pas d’entrer en conflit avec nos partenaires. Notre objectif n’est pas d’obtenir des prêts supplémentaires ou un blanc-seing pour de nouveaux déficits. Notre objectif est la stabilité économique, des budgets primaires équilibrés et, bien sûr, la cessation des saignées fiscales opérées sur les contribuables depuis quatre ans par un accord de prêt inadéquat aussi bien pour la Grèce que pour l’Allemagne. Nous exigerons la fin de l’application du dogme «extend and pretend» non pas contre le peuple allemand, mais pour le bénéfice de nous tous.

Je sais, chers lecteurs, que derrière les demandes d’une «stricte application des accords» se cache la peur que « si nous laissons les Grecs faire ce qu’ils veulent, ils vont refaire le même coup». Je comprends cette inquiétude. Mais ce n’était pas SYRIZA qui a érigé en institutions dans mon pays la collusion des intérêts privés et la kleptocratie qui feignent de se soucier de l’observation «des accords» et des réformes puisque celles ci ne les affectent pas, comme le démontrent les quatre dernières années des réformes engagées par le gouvernement Samaras sous la direction de la troïka. Nous, nous sommes prêts à entrer en conflit avec ce système afin de promouvoir des réformes radicales au niveau du fonctionnement de l’état, en établissant la transparence de l’administration publique, la méritocratie, la justice fiscale, la lutte contre le blanchissement d’argent. Ce sont ces réformes que nous soumettons à l’appréciation des nos citoyens aux prochaines élections.

Notre objectif est la mise en place d’ un New Deal pour l’ensemble de la zone euro qui permettra aux grecs comme à l’ensemble des peuples européens de respirer, de créer, de vivre avec dignité. Avec une dette publique socialement viable. Avec une croissance qui est stimulée par des investissements publics financés – seul moyen de sortir de la crise – et non pas par la recette échouée de l’austérité qui ne fait que recycler la récession. En renforçant la cohésion sociale, la Solidarité et la Démocratie.

Le 25 Janvier en Grèce, une nouvelle opportunité surgit pour l’Europe. Ne ratons pas cette chance ».

Alexis Tsipras | 13 janvier 2015 

Article original : Open letter to the German readers: That which you were never told about Greece  (Traduction: Vassiliki Papadaki)

Source: .24hgold.com

URL de cet article : http://arretsurinfo.ch/la-lettre-ouverte-dalexis-tsipras-aux-citoyens-allemands-sur-ce-quon-ne-leur-a-jamais-dit-sur-la-dette-grecque/

Lettre ouverte de solidarité avec le peuple grec de la part de la communauté scientifique italienne


si la grèce

[des traductions de la lettre sont disponibles en Italien et en Grec – pour signer la lettre ouverte, écrivez à ricercaperlagrecia@gmail.com ]

Le 29 Juin 2015

Nous saluons la population grecque toute entière et, en particulier, nos collègues appartenant au monde de l’instruction, de l’université et de la recherche. Ceux qui vous écrivent le font depuis quelques centaines de kilomètres de chez vous: et pourtant, si l’on mesure avec le mètre de la sensibilisation et de l’inquiétude pour l’avenir, même cette courte distance semble disparaître. Ceci arrive alors que nous nous trouvons, de ce côté-ci de la Mer Méditerranée, à observer avec attention et appréhension les évènements qui se déroulent dans votre Pays et autour de lui.

Nous sommes des universitaires, chercheurs, enseignants et scientifiques des universités et centres de recherche Italiens. Certains d’entres nous s’occupent de sciences humaines et historiques, d’autres de sciences sociales, d’autres encore de sciences mathématiques, physiques et naturelles. Chacun d’entre nous partage pourtant un sentiment de très forte reconnaissance envers la culture et l’histoire grecques. Comment pourrait-il en être autrement? La Grèce a été le véritable berceau de la pensée occidentale et le carrefour d’expériences qui ont engendré pour la première fois cet esprit d’amour de la connaissance dans tous les domaines du savoir. Toutes et tous savons parfaitement combien la culture et la pensée grecques ont contribué à imprimer le vrai élan originaire vers l’unité et la fraternité des êtres humains dans cette partie du monde. Nous savons qu’elle constitue notre racine, bien avant – et bien plus – que tout mythe ou idéologie que l’on a voulu à chaque occasion fondateurs de l’Europe.

Chacun d’entre nous ressent une grave inquiétude à l’égard des évènements qui sont en train de se dérouler, ainsi qu’une profonde indignation pour le chantage qui vous a imposé la technocratie de l’austérité, et qui désormais découvre le vrai but de son caractère féroce: celui d’imposer un seul modèle économique, voué à l’échec et fondè sur l’anéantissement de la dignité humaine. Nous ne pouvons donc que supporter le peuple grec dans cette page difficile de son histoire.

Nous sommes conscients du fait que le résultat du référendum du 5 Juillet prochain – s’il verra, comme nous le souhaitons, la victoire du “NON” s’affirmer – va entrainer un climat de confusion qui sera utilisé de façon instrumentale pour forcer les citoyennes et les citoyens grecs à baisser la tête. Pour ces raisons, nous nous engageons dès maintenant, par cette lettre, à vous offrir notre solidarité non seulement morale, mais aussi sous forme d’actes concrets. Par cette lettre nous mettons noir sur blanc notre engagement, individuel et collectif, à vous soutenir et à coopérer avec vous à la reconstruction de la Grèce et au développement d’un nouveau modèle social, économique et politique qui traverse et qui comprenne ce carrefour crucial qu’est le monde de la connaissance dans lequel nous travaillons toutes et tous.

Nous souhaitons que le peuple grec choisisse en pleine autonomie et dignité, soutenu par une solidarité internationale qui se renforce et qui continue. Nous savons que l’indignation et la mobilisation sont partagés dans le monde pour que la Grèce puisse montrer qu’on peut réaliser une Europe différente – un monde différent – en refusant l’aut-aut entre esclavage du marché ou barbarie. Nous voulons donc exprimer à chacun de vous, et à nos collègues en particulier, notre soutien total.

Une dernière note: vous ne trouverez pas, en conclusion de cette lettre, la liste habituelle de signatures “prestigieuses”: d’ailleurs, qui vous écrit ne compte pas vous proposer les déclarations d’intentions habituelles ni la nième vitrine intellectuelle destinée à laisser les choses telles quelles. Notre promesse est de solidarité factuelle et incisive, prologue d’un temps nouveau et animée d’un esprit différent: l’esprit d’une solidarité véritable entre les peuples d’Europe et de la Méditerranée, qui sache construire un nouveau savoir et un monde plus juste, solidaire et libre. Un énorme merci à vous toutes et tous.

Vive la Grèce!

pour les signatures innombrables voyez la source

et l’original

Et soudain, le joli petit port de pêche est plein de réfugiés syriens


Dans les sites de photos cartes postales s’intercalent des images de réfugiés. Des plaisanciers et des voisins découvrent des tragédies et certains passent des vacances au geste humanitaire.

Vous venez d’arriver en Grèce pour un court séjour, sur une de ces petites îles prometteuses : criques désertes, collines pelées, ciel bleu… Même hors saison, le paysage est idyllique et si vous êtes courageux, la mer pas trop froide.

Tout frais débarqué du ferry, vous prenez la mesure de cette maison que vous ont prêtée des amis. Le jardin en terrasse sur le chemin de la plage. Les oliviers et la vue imprenable sur la baie. Une bonne provision de bois à brûler parce que, tout de même, on est en hiver.

Soudain, une voix, venue du chemin de la plage, vous demande où se trouve le poste de police le plus proche. Tout un groupe de touristes se tient là, qui se repose.

Mais à mieux y regarder, ils n’ont pas vraiment l’air de touristes : des sacs plastiques comme baluchons, quelques petits sacs à dos, habits du dimanche un peu fatigués, des femmes portant un foulard sur leur cheveux, des enfants…

Des réfugiés sur une plage, à Bodrum (Turkeyfile)

Non. En fait de touristes, ce sont des réfugiés syriens et afghans fraîchement débarqués comme vous, pas du ferry mais sur la plage voisine par leurs passeurs turcs. Vous vous trouvez un peu bête à leur indiquer le village voisin à 7 km, ce qui ne semble pas les effrayer outre mesure.

La scène se passe à Tilos, une île du Dodécanèse à une cinquantaine de kilomètres des côtes turques. Tilos est loin d’être la plus proche de la Turquie mais elle est une des moins protégées. Le seul policier de l’île n’a pas de bateau et les gardes-côtes grecs et turcs sont bien incapables de prémunir le Dodécanèse, un archipel qui s’étire sur des centaines de kilomètres, contre les débarquements.

Depuis l’été dernier, une vague de réfugiés sans précédent essaie de quitter la Turquie, qui abrite plus d’un million de réfugiés syriens dans des conditions précaires. Toutes les îles proches de ses côtes ont vu exploser les arrivées, principalement de Syriens, mélangés avec les filières « traditionnelles » venues d’Afghanistan, d’Iran et d’Irak. Ils débarquent sur les îles de l’est de la Grèce, paradis des touristes et plaisanciers.

Alors, dans les blogs et sites habituellement légers, dédiés aux photos cartes postales s’intercalent comme des images subliminales, celles de réfugiés autrement réservés aux news des journaux. La réalité du monde vient court-circuiter la parenthèse des vacances.

Groupe Facebook

Les groupes Facebook de fans des îles grecques, habituellement dédiés aux photos de chats et de plages désertes, voient aussi se multiplier les posts sur le débarquement des réfugiés ou la mobilisation pour leur accueil, parfois publiés par les réfugiés eux-mêmes.

Blog de James Collins

James Collins, un auteur anglais vivant sur Symi, raconte sur son blog ses dernières vacances à Kos, une île voisine, et la rencontre à son hôtel avec tout un groupe de Syriens débarqués à la nage mais attendant leur ferry pour Athènes, presque comme n’importe quels touristes ordinaires en transit.

Entre deux photos de colonnes et de mosaïques et une note sur le prix des consommations dans un café, s’intercale une photo de groupe avec les réfugiés dans l’entrée de l’hôtel. Le récit de James Collins explique aussi comment ceux qui n’ont pas les moyens de se payer l’hôtel sont hébergés sous une tente sur le port.

Blog de Chris et Sue

Sur le blog de Chris et Sue, un couple de plaisanciers qui parcourent les îles à bord de leur voilier, on découvre la photo vue du large du petit port de l’île d’Agathinisi, à quelques kilomètres seulement des côtes turques. Un groupe de touristes s’apprêtent probablement à embarquer sur un ferry. Mais non, détrompe la légende. Ce sont encore des réfugiés qui se sont invités sur ce blog de vacances.

Entre une église orthodoxe et des flots bleus, le couple a glissé la photo de cette scène qui les a choqués. Les réfugiés sont bien sur le point de prendre le ferry mais pour Athènes, Samos ou Lesbos, lieux des plus proches centres de rétention. Là encore, la réalité s’est invitée dans la carte postale.

Une tragédie sous les yeux

Pour Sofiane Ait Chet et Chris Jones, qui tiennent un blog engagé depuis quelques années sur leur île de Samos, la situation est un peu différente. Ils n’ont pas attendu de voir un naufrage devant la fenêtre de leur bureau pour prendre conscience de la terrible situation des migrants.

Un matin de mai, visiblement choqués, ils décrivent dans un billet la tragédie qui se déroule sous leurs yeux. La situation leur paraît irréelle :

« Depuis notre bureau, nous regardons une mer calme où, en ce moment même, des réfugiés luttent pour leur vie. »

Deux petites embarcations ont sombré à un ou deux kilomètres des côtes de l’île. Un bateau de croisière tourne autour du lieu du naufrage sans s’arrêter. Plus tard, ils apprendront que les réfugiés sont restés plus de trois heures dans l’eau, jamais secourus par ce bateau. Certains d’entre eux se sont noyés avant que la police n’arrive enfin. Depuis, les deux blogueurs multiplient les posts sur les réfugiés, ont dénoncé les conditions d’accueil du centre de détention de l’île et suivi l’occupation de la place Syntagma par les grévistes de la faim en décembre.

L’histoire des Catrambone commence à être connue. Ce couple d’entrepreneurs américains, Regina et Christopher Catrambone, a créé sa propre mission humanitaire après avoir été confronté à des réfugiés en naviguant au large de l’Italie. Ils ont investi plus d’un million d’euros pour leur mission de sauvetage de deux mois mais ont dû la stopper faute de fonds, malgré les appels à contribution. Le couple avait pourtant bien fait les choses en embarquant surleur bateau (Migrant Offshore Aid Station), une équipe médicale, deux drones, des kits de sauvetage et un système de détection.

Héroïsme ordinaire

Mais loin du niveau et des moyens de cet engagement, la rencontre avec les réfugiés donne aussi lieu à de petits actes d’héroïsme ordinaire. C’est le cas de Stephanie Kersaw-Marsh et de son mari Andy, réveillés sur leur bateau par des cris dans la nuit. Ils mouillaient au large d’une côte de l’île de Symi. A la lampe torche, ils découvrent tout un groupe jeté à l’eau par ses passeurs.

« Les passeurs les ont jetés à l’eau à près d’un kilomètre de la côte », a expliqué à la BBC Stephanie. « Lorsque Andy les a récupérés, cela faisait plus d’une heure qu’ils étaient dans l’eau, de part et d’autre de la baie. »

Avec leur canot, ils les aident à rejoindre la côte, alertent les gardes-côtes qui une fois sur place ne peuvent secourir les réfugiés à terre. Leur bateau est trop gros pour accoster. Alors le couple de plaisanciers fait la navette avec son canot pour faire embarquer les réfugiés sur le patrouilleur des gardes. Andy va jusqu’à plonger pour récupérer les sacs d’affaires personnels perdus contenant papiers, argent, médicaments et vêtements pris pour le voyage.

Arrivée d’immigrants dans le port de Chania en Crète, 1er avril 2014 (AFP photo/Stringer)

En effet, comme le note Anne Zouroudi, une auteure anglaise (les îles grecques sont truffées d’auteurs anglais, on l’aura compris), sur son blog « tous ceux qui arrivent à Symi ne viennent pas sur des super-yachts. » Le commentaire est placé sous une photo de l’Eclipse, yacht de luxe de plus de 800 millions d’euros qui mouillait dans le port de Symi. « Malheureusement, un nombre croissant de réfugiés, principalement de Syrie et d’Afghanistan, arrivent chaque semaine », ajoute-t-elle.

C’est ce à quoi à été confrontée Caroline Phillips, journaliste au Times en débarquant sur l’île pour ses vacances.

« Quand nous avons débarqué du ferry. Il y avait ce groupe. Près de 50 personnes recroquevillées sous l’horloge du port, avec des sacs à dos et portant des vêtements un peu sales. Ils n’avaient pas l’air de touristes. »

La réalité a pris le pas

En une semaine, leur nombre augmente à plus de deux cents. « J’ai été touchée par leur détresse », dit-elle à Rue89.

« Il y avait là des jeunes enfants déshydratés au soleil sans possibilité d’accès à une salle de bain ou à de la nourriture. Un vieil homme qui aurait pu facilement être mon père, avec une entaille à la tête, était laissé sans soin. Avec ma fille de 16 ans, nous leur avons acheté des glaces et de l’eau. Quand nous les avons salués, ils ont perdu la réserve qu’ils avaient vis-à-vis des Grecs qui les traitaient comme des animaux. Après cela, ils nous ont emmenées là où on les logeait. Ils dormaient à même le sol de béton, dans un coin un bébé se tenait au milieu des cafards. Il me semblait important de voir cela. »

La journaliste pensait écrire un article sur « les poissons grillés des restaurants, les criques cachées et les cafés en terrasse ». Avec sa fille, elle passe finalement le reste de ses vacances à aider les réfugiés.

« Nous avons simplement établi une relation avec des gens qui dans d’autres circonstances auraient pu être des amis ou de la famille. Il est vrai que c’était assez étrange de laisser tomber la plage et les excursions en bateau pour aider des étrangers. Mais, les cacher pour qu’ils puissent prendre une douche dans notre chambre, leur amener de la nourriture, des médicaments et des vêtements, a été bien plus gratifiant que n’importe quelles vacances que j’ai jamais eues… Je pense souvent à eux et me demande s’ils ont réussi ou s’ils sont toujours coincés à Athènes. Quelle histoire tragique. »

A son retour en Angleterre, c’est l’histoire des réfugiés que Caroline Phillips racontera au Sunday Times plutôt que les criques désertes prouvant que cette année, la réalité a vraiment pris le pas sur la carte postale.

source

La politique d’immigration d’aube dorée : « Nous sommes prêts à rouvrir les fours! »


7

opp

Le parti grec néo-nazi Aube Dorée a remporté 18 sièges au parlement lors des élections de l’année dernière. Depuis, sa cote de popularité a doublé, et il fait pression pour faire passer de nouvelles lois anti-immigration, et interdire l’accès à l’armée et à la police aux personnes d’origine étrangère.

Konstantinos Georgousis, un étudiant grec dans le domaine de l’audiovisuel a passé un mois avec les militants du parti au cours de l’été dernier. Son film documentaire « Les nettoyeurs » a été diffusé par la chaîne britannique Channel 4.

Dans son documentaire de 8 minutes, on voit les sympathisants d’Aube Dorée exprimer ouvertement des commentaires extrêmement violents et racistes dans la rue, ainsi que leur hostilité à l’égard des immigrés :

«La crise financière sera résolue une fois que nous nous serons débarrassés de ces 3 millions d’immigrés. Ces parasites boivent notre eau, ils mangent notre nourriture et ils respirent notre air grec. Ils nous tuent ! Une fois qu’ils seront partis, nous aurons de l’argent pour augmenter les salaires et éliminer le chômage. Ce sont des miasmes, des sous-hommes. Nous n’en avons rien à faire d’eux. Nous sommes prêts à rouvrir les fours! Nous allons faire du savon d’eux, mais comme ce pourrait être un savon irritant pour la peau, nous ne l’utilisons que pour laver les voitures et les rues ».

Dans le local des sympathisants, un militant explique comment faire correctement le salut du parti, en indiquant qu’il se distingue du salut hitlérien par le degré d’inclination du bras, et en affirmant qu’il s’agit de l’antique salut grec …

Adonis Georgiadis, un député du parti de centre droit Nouvelle Démocratie, a expliqué à la chaîne Channel 4 que le documentaire ne reflétait pas l’opinion de la majorité des Grecs. « Beaucoup de gens en Grèce sont inquiets du changement de la population à cause de ces immigrés clandestins », dit-il. « Aube Dorée est une honte pour notre société et notre démocratie. Mais la société grecque est tellement mise sous pression que les gens se mettent à voter pour Aube Dorée».

SOURCE :  Express.be

ARTICLE A  PARTAGER ET A DIFFUSER LE PLUS LARGEMENT POSSIBLE  AUTOUR DE VOUS, SUR VOS MURS FB, ETC…pour qu’on ne puisse pas dire un jour, quand l’irréparable aura été commis ==> « Je ne savais pas…

PAGE FACEBOOK ==> http://www.facebook.com/pages/Reflexions-dun-jeune-citoyen-/173218132715061?ref=hl

Grèce : grève de la faim d’immigrés afghans et syriens sur le port de Mytilène


Par Okeanos

30 avril 2013 – 9:24

(dernière modification le 30/04/2013 – 9:24)

Photos par Stelios Kraounaki. Texte par Stelios Kraounaki traduit et adapté par Okeanews.

Depuis quelques temps, la situation à Lesbos est alarmante. Les syriens, les afghans, les somaliens et les immigrés de nombreux autres pays ont supplié en vain la police et la gendarmerie du port de les arrêter. Étrange ? Pas tant que ça, quand on sait que leur arrestation est nécessaire pour qu’ils puissent s’enregistrer et déclencher la procédure administrative d’expulsion, ce qui leur permet de rester légalement dans le pays pendant un mois (six mois pour les syriens suite à une très récente décision ministérielle). C’est pour eux le seul moyen légal de se rendre à Athènes et de poursuivre leur voyage, avant de trouver d’autres moyens pour atteindre la destination envisagée au départ (en dehors de la Grèce généralement, et dans les pays d’Europe du nord de préférence).

Photo par Stelios Kraounaki

Pourtant, la gendarmerie du port et la police refusent de les arrêter, sous prétexte de « ne pas savoir quoi faire d’eux ». D’après eux, les cellules de détention de la police sont totalement inadaptées pour accueillir en nombre et n’ont même pas l’infrastructure sanitaire la plus rudimentaire. Il faudrait nourrir les immigrés, les soigner et les cellules sont déjà pleines à craquer. Les policiers préfèrent donc rester indifférents à ces flopées de migrants, tous les jours plus nombreux, qui défilent devant eux. Les gendarmes du port et les policiers se les renvoient tour à tour (et la distance entre le bureau de police et la gendarmerie du port n’est pas moindre à Mytilène), aucun ne voulant faire usage de son autorité pour les arrêter. Et s’ils ne les renvoient pas à leurs collègues, ils se dédouanent du devoir de les arrêter en leur servant des excuses fallacieuses.

Photo par Stelios Kraounaki

Photo par Stelios Kraounaki

Suite à toutes ces marques de mépris et d’indifférence, le ras-le-bol des immigrés s’est radicalisé : depuis mercredi 24 avril, 12 Afghans et 4 Syriens ont commencé une grève de la faim, refusant la nourriture apportée par des bénévoles locaux, qui avaient pris l’habitude de s’occuper des immigrés bloqués au port. Il est indubitable que leurs conditions de vie sont plus que déplorables : pas la moindre trace d’installation d’hébergement, pas même de quoi s’abriter, ils dorment là où ils peuvent, dans les limites des grilles du port, sur le quai. Etant empêchés de fabriquer ne serait-ce qu’une installation rudimentaire, les immigrés tentent de faire face à l’absence d’emplacements en dormant dans des barques abandonnées ou directement sur le ciment, dans les sacs de couchages que leur a distribué Médecins Du Monde, tout ça sans la moindre aide de l’Etat grec.

Photos par Stelios Kraounaki.

Photos par Stelios Kraounaki.

Même pour les actes les plus élémentaires du quotidien, il leur faut improviser : Les toilettes, par exemple…ils sont contraints d’utiliser celles, communes et mal entretenues, de la douane. Ne parlons même pas de l’eau, qui leur faut boire à même les robinets extérieurs du port ; quant à la douche, au vu de leurs conditions de vie, ce serait du luxe !

Pourtant, à la gendarmerie du port, rien n’est prévu pour l’alimentation ou l’hébergement des immigrés et des réfugiés, bien que la loi donne la possibilité de le faire. Si on pose aux gendarmes la question pourtant simple « Qu’est-ce que vous allez faire d’eux si vous les arrêtez ? », la réponse reste évasive et personne ne pense aux centres d’Athènes, qui seraient pourtant une solution viable. A croire que les immigrés sont délibérément retenus loin de la capitale, dans des conditions honteuses…

Photos par Stelios Kraounaki.

Photos par Stelios Kraounaki.

Il faut dire que curieusement, on n’a pas pu compter sur l’Etat grec dans cette histoire, et s’il n’y avait pas eu les bénévoles et certains membres très actifs de l’église pour nourrir les immigrés, ils seraient probablement morts de faim. De même, s’il n’y avait pas l’équipe de Médecins du Monde pour donner les premiers soins, en collaboration avec les hôpitaux et les médecins bénévoles de Votsaneiou, les personnes souffrant de problèmes chroniques, les handicapés, les femmes enceintes et les bébés seraient restés sans les soins les plus élémentaires.

Hier, suite à la pression exercée par les immigrés sur l’Etat, une famille avec 2 enfants de 8 et 10 ans, une femme avec un handicap au pied, un cardiaque et un enfant de 18 mois diagnostiqué épileptique ont pu obtenir le papier leur donnant le droit de se déplacer en Grèce. Cela faisait pourtant 3 jours que tous ces gens avec des problèmes de santé sérieux appartenant à la catégorie des êtres vulnérables et bénéficiant de ce fait d’un traitement spécial censé être garanti par les traités internationaux, cela faisait pourtant trois jours que tous ces gens avaient été abandonné à leur triste sort, sur le port, sans aucun intervention de la part de l’Etat. Une fois de plus, ils n’ont pu compter que sur l’équipe de Médecin Du Monde et sur les bénévoles.

Photos par Stelios Kraounaki.

Photos par Stelios Kraounaki.

« Nous ne sommes pas venus pour manger !» s’indignent les afghans qui ont entamé une grève de la faim. « La Grèce n’est qu’un lieu de transition pour notre périple ». En refusant de s’alimenter, ils protestent contre ce blocage inexplicable de maintenant 35 jours dans le port de Mytilène.

Heureusement, et une fois plus grâce à l’initiative courageuse des bénévoles, ils ont pu passer une semaine dans le centre d’accueil pour immigrés PIKPA improvisé par les bénévoles de l’association locale « Tout le village ensemble ». Ces derniers 12 jours, ils se trouvent à la gendarmerie du port de Mytilène en attendant en vain le papier tant espéré de l’expulsion administrative, regardant avec impuissance ceux qui s’en vont, alors qu’eux-mêmes restent coincés au même endroit.

Récemment, 4 syriens se sont joints à la grève de la faim pour soutenir les afghans et protester eux aussi contre ces conditions indignes.

Cette situation n’a en fait qu’un responsable : Le gouvernement grec, qui mène une politique de dissuasion aveugle, qui ne tient aucun compte de l’humain, allant jusqu’à se permettre de ne pas respecter les traités internationaux, prétextant son incapacité à accueillir dignement les immigrés sur son sol. Or, il existe des centres à Athènes, et l’ouverture du centre PIPKA prouve qu’il est possible de les accueillir dans des conditions décentes, avec humanité.

Photos par Stelios Kraounaki.

Photos par Stelios Kraounaki.

Il y a maintenant longtemps que ce qui devrait être de la responsabilité de l’Etat retombe sur le dos des associations. Or, au rythme où vont les choses, elles ne pourront pas éternellement faire face à la demande. Pour l’instant, nous sommes au printemps, mais qu’adviendra-t-il des arrivées massives d’immigrés et de réfugiés prévues pour l’été ?

source  : Απεργία πείνας Αφγανών και Σύριων μεταναστών στο λιμάνι της Μυτιλήνης

adaptation : Okeanew

Lire la suite : http://www.okeanews.fr/20130430-grece-greve-de-la-faim-dimmigres-afghans-et-syriens-sur-le-port-de-mytilene#ixzz2RwwcVn27
Under Creative Commons License: Attribution Non-Commercial No Derivatives
Follow us: @okeanews on Twitter | okeanews on Facebook

L’enfer pour les détenus en Grèce : « personne ne pourrait rester là 9 mois, ni même 9 heures »


Par Okeanos

12 avril 2013 – 8:03

(dernière modification le 25/04/2013 – 11:05)

Depuis samedi dernier, plus de 1000 immigrés auraient commencé une grève de la faim pour protester contre les conditions de détentions en Grèce. Depuis la mise en place de l’opération « Xenios Zeus » (Zeus, l’hospitalier…) en août 2012, les commissariats et les centres de détentions sont surpeuplés. Les conditions de détentions avaient déjà été pointées du doigt par le bureau du haut commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme qui avait conclu après une visite en janvier dernier : « Dans la plupart des établissements de détention visités par le groupe de travail, les conditions sont bien en deçà des normes internationales des droits de l’homme, y compris en termes de surpopulation ». Le front antifasciste de la région du Pirée a publié une lettre qui revient sur une action des citoyens actifs du Pirée le 27 mars dernier. Suite à leur mouvement de protestation devant le commissariat de Drapetsona, le commissaire a autorisé une équipe de 5 personnes à entrer dans les cellules et discuter avec les détenus. Le constat est accablant et depuis, sur les réseaux sociaux et sur les blogs, on ne parle plus de camps de détention mais de camps de concentration.

Le texte a été traduit par Marie-Laure Coulmin-Koutsaftis et Frédéric Bendali.

39081_27_high

Ce ne sont pas des détenus, s’il y a un enfer, ces gens-là sont en train de le vivre.

Traduction du texte de Yorgos Karistinos daté du 28/03/2013

Après le passage à tabac, par des policiers du poste de police de Drapetsona, de migrants détenus là, comme ils nous l’ont affirmé, en rétorsion à la grève de la faim qu’ils ont commencée, et après la tentative de suicide du détenu Palestinien de 28 ans Ibrahim Faraz, nous, citoyens actifs du Pirée, avons effectué le 27/3 un rassemblement de protestation et de solidarité (à l’appel de l’Initiative Antinazis du Pirée). Quand nous sommes arrivés devant le Commissariat, le Commissaire s’est mis devant le rang des CRS (MAT en grec), qui avaient pris position, il nous a informés et il a autorisé une équipe de cinq personnes à entrer et à discuter avec les gens retenus dans les cellules.

L’image à laquelle nous avons été confrontés alors était insupportable : dans les 70 mètres carrés environs de la cellule d’enfer du poste de police, 100 personnes étaient entassées, enfermées là depuis 9 mois, depuis le début de l’opération « Xenios Dias » (« Zeus hospitalier ») (en référence au dieu protecteur des étrangers, en réalité un plan de ramassage et de rétention des migrants en situation irrégulière). Détenus sans droit de promenade, sans voir le soleil ou respirer d’air pur (rappelons qu’il s’agit d’un poste de police), dans des conditions d’hygiène lamentables, souffrant de maladies de peau et autres du fait des conditions de détention, désespérés, au bord du suicide. Personne ne pourrait rester là 9 mois, ni même 9 heures. C’est une violation flagrante des Droits de l’Homme, c’est la disparition de toute notion d’humanité et de société légale.

Nous nous sommes effondrés, lorsque nous avons vu un homme se déchirer les chairs et se couvrir de sang de haut en bas, quand il nous a vus, ne trouvant que cette solution pour sortir de cet enfer où il est détenu et où il subit des tortures depuis 9 mois. Au détenu qui s’était ainsi blessé, il a été annoncé qu’il serait libéré, ainsi qu’au Palestinien qui avait tenté de se suicider.

Le message est clair : vous ne sortirez d’ici que si vous vous suicidez, et si vous êtes chanceux peut-être qu’à l’hôpital ils réussiront à vous sauver…

En tant que citoyens actifs du Pirée nous demandons :

– Que le Conseil Municipal, les corps de métier, les syndicats et toutes les institutions de la région élargie du Pirée prennent officiellement position et qu’ils fassent pression pour que cesse cette situation inhumaine.

– Les travailleurs dans les structures compétentes de l’état (policiers, administratifs, psychologues etc.) en mesure d’exercer leurs facultés de jugement et leur humanité doivent mesurer leurs responsabilités. Ils ont le devoir de réagir.

– Que soient fermées les cellules de la police où sont détenues les victimes de l’opération « Xenios Dias » (« Zeus hospitalier »). Elles sont une insulte à notre humanité et font honte au Pirée.

Nous nous battons contre la barbarie, le fascisme et le cannibalisme social.

Nous exigeons que cesse l’opération inhumaine « Xenios Dias » (« Zeus hospitalier ») menée par la police et l’état grecs.

Nous réclamons l’évidence. Le respect des Droits de l’Homme. Une vie décente pour nous toutes et tous.

(Γιώργος Καρυστινός)

Front antifasciste de la région du Pirée

Le texte en grec est disponible à cette adresse

Lire la suite : http://www.okeanews.fr/20130412-lenfer-pour-les-detenus-en-grece-personne-ne-pourrait-rester-la-9-mois-ni-meme-9-heures#ixzz2RwvWrNhg
Under Creative Commons License: Attribution Non-Commercial No Derivatives
Follow us: @okeanews on Twitter | okeanews on Facebook

Entre faim et pauvreté, l’ombre est tombée sur le Parthénon…


Ils sont certainement nombreux ceux qui, dans les salons où se décide l’avenir de l’euro, pensent qu’après tout, les Grecs méritent tout ce qu’ils endurent. Ils le méritent parce que l’Europe du nord est fondamentalement convaincue que l’Europe méditerranéenne a pendant des années tellement vécu au-dessus de ses moyens qu’il ne reste plus aujourd’hui aux Hellènes qu’à tendre la main vers ceux qui seront enclins à les aider, comme les Allemands par exemple, qui ont toujours su jouer de leur position dominante.

C’est une position cynique qui ne tient pas compte du fait que les peuples de la Méditerranée ont vécu jusqu’ici chichement avant de sombrer aujourd’hui dans une misère noire. Si ceux qui ont effectivement préjugé de leurs moyens représentent une toute petite partie de la population de la Grèce, de l’Italie, de l’Espagne ou du Portugal, ceux qui possèdent suffisamment pour éviter la crise qui s’abat sur les pauvres, sur les faibles, sur les vieux, etc., ne sont pas plus nombreux. L’opinion publique internationale ne peut plus fermer les yeux sur les enfants qui, à Athènes, fouillent les poubelles pour trouver quelque chose à manger, ou ces étudiants qui demandent de la nourriture aux copains. Le New York Times a découvert la semaine dernière que le « tiers-monde » est situé au cœur de l’Europe, dans l’indifférence de la troïka et des sommets européens. « Je n’aurais jamais imaginé une situation pareille, même dans mes pires cauchemars. Nous sommes désormais au point de voir partir nos enfants à l’école le ventre vide. Les familles n’ont pas seulement de difficultés avec le chômage ; elles luttent tout simplement pour survivre », a dit au quotidien étasunien Leonidas Nikas, directeur d’une école élémentaire à Athènes. On estime aujourd’hui que 10 % des élèves d’écoles élémentaires souffriraient de la faim en Grèce, ce qui rapprocherait le pays de certains pays africains.

Alexandra Perri travaille dans une école d’Acharnes. Elle a déclaré au New York Times que 60 des 280 élèves qui y étaient scolarisés souffraient de malnutrition, ajoutant que « les cas avaient nettement augmenté cette année ». Il y a donc un lien direct entre les coupes claires dans les budgets sociaux et l’explosion de la pauvreté. Sans parler du nombre de suicides qui est allé crescendo ces deux dernières années. Et comme si ça ne suffisait pas, le système de santé semble être à l’agonie, et nombreux sont les Grecs qui ne peuvent plus s’offrir les soins appropriés. Pour bien comprendre la portée du phénomène, le taux de mortalité par suicide et par homicide a respectivement augmenté pour les hommes de 22,7 % et 27,6 % entre 2007 et 2009.

La Grèce est le meilleur exemple de l’échec des politiques d’austérité. Ce test grandeur nature effectué sur les ressortissants grecs peut ainsi montrer au monde entier qu’il est impossible de supposer une reprise économique sans intervention active de l’État. Davantage d’interventionnisme donc, à l’opposé du fanatique recours aux privatisations et au démantèlement de l’État imposés par une poignée d’inexpiables libéraux sans scrupules. Mais n’est-ce pas tout simplement illusoire dans le cadre de l’Union européenne qui impose systématiquement… des réductions de dépenses publiques ? Et sans investissement public… c’est la mort !

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/…

La Grèce bafoue les droits des migrants, avec l’accord de l’Europe


Imprimer

Arrestations au faciès, conditions de détention inhumaines… De nombreux migrants accusent la Grèce de mauvais traitements. Sans inquiéter l’Europe, qui va rallonger les budgets de son meilleur « garde-frontière ».

(D’Athènes) En septembre dernier, alors qu’il tentait de gagner le nord de l’Europe par la Turquie, Faraj Alhamauun a été arrêté durant sa traversée de la Grèce.

En dépit d’une grave blessure à la jambe causée par des bombardements sur sa ville natale d’Alep, en Syrie, cet activiste a été emprisonné dans un camp de rétention du nord-est de la Grèce, dans la région d’Orestiada. Ses maigres biens et le peu d’argent qu’il avait lui ont été confisqués lors de son arrestation. Sans jamais lui être rendus.

Aujourd’hui installé à Istanbul, en Turquie, cette ancienne source de Human Rights Watch (HRW) n’a rien oublié du calvaire subi lors de ces mois d’enfermement, victime d’un harcèlement verbal et physique incessant.

Il s’est d’ailleurs plaint de ces mauvais traitements à une délégation de fonctionnaires européens qui visitait le camp Fylakio où il était détenu. « Après leur départ, j’ai été maltraité pour leur avoir parlé. » Faraj a alors commencé une grève de la faim. Résultat : les autorités hellènes l’ont finalement renvoyé vers la Turquie.


Opération de police contre des immigrants sans-papiers à Athènes, en novembre 2012 (AP Photo/Petros Giannak)

90 000 arrestations au faciès

Son cas est loin d’être unique en Grèce : les financements de la Commission européenne pour des opérations d’envergure visant à contrôler le flot massif de migrants ont abouti à un nombre important de violations des droits humains.

Et si les fonctionnaires européens n’ignorent rien des conditions inhumaines de détention des demandeurs d’asile, ils planchent actuellement sur une extension des financements afin que le gouvernement d’Antenis Samaras poursuive cette politique.

En août dernier, la police grecque a déployé près de 1 900 nouvelles recrues le long du fleuve Evros pour l’opération « Aspis » (bouclier), pour tenter de fermer la frontière avec la Turquie par laquelle affluent les réfugiés syriens.

Au même moment, l’opération « Zeus Xenios » (protecteur des étrangers) menée par les autorités sur tout le territoire a conduit aux interpellations de 4 849 sans-papiers. Auxquelles s’ajoutent la « rafle » de plus de 90 000 personnes, arrêtées uniquement selon leur faciès.

Afin d’emprisonner le flot de migrants arrêtés, le gouvernement a transféré les détenus dans des camps improvisés : académies de police ou anciens dépôts militaires, comme Xanthi et Komotini, dans le nord de la Grèce, Corinthe dans le Péloponnèse, et Paranesti dans la Drama.

Vétustes, gardés au secret, ces bâtiments sont souvent des trous noirs pour les droits de l’homme. D’autant que les demandeurs d’asile sont également détenus dans d’autres installations de fortune à travers le pays, pendant douze à dix-huit mois.

Lathra, un groupe de défense des droits des réfugiés, basé sur l’île de Chios, a récemment indiqué que les garde-côtes retenaient un grand nombre de migrants – parmi lesquels des réfugiés syriens, des femmes enceintes et des enfants – sur le port, dans un container en bois d’à peine 36 m². Depuis août, pas moins de 84 personnes – pour les cas signalés – ont péri au large des côtes turques en essayant de rejoindre la Grèce.

Pas d’accès à la justice

Bien que les opérations telles que Aspis et Xenios Zeus soient perçues comme « efficaces » par les autorités, les ressources limitées de la Grèce ne lui permettent pas de les poursuivre.

Or, en septembre dernier, la Commission européenne a dépêché une mission d’évaluation le long de la frontière turque et dans certains camps de rétention, pour estimer le coût d’un tel financement. Alors que plusieurs délégations de fonctionnaires européens et des organisations internationales ont apporté leur témoignage négatif sur le traitement inacceptable des migrants arrêtés.

En dépit de ces constatations, les migrants ont peu accès aux voies de recours. Quatre Syriens arrêtés avec Faraj ont été reconnus coupables de fomenter une émeute à l’intérieur du camp de Fylakio. Engager des procédures juridiques contre des fauteurs de troubles, qui pour la plupart protestaient contre leurs conditions de détention, est un phénomène nouveau qui obéit à la nouvelle politique migratoire voulue par le ministre de la Police, Nikos Dendias. Non sans quelques revirements.

A l’automne 2012, quinze migrants étaient jugés devant le tribunal d’Igoumenitsa, dans le nord-ouest du pays, pour s’être enfuis d’un camp réputé comme « le pire du pays ».

Après les avoir entendus relater leurs conditions d’enfermement extrêmement difficiles – il leur était par exemple totalement interdit de quitter leurs cellules –, le tribunal a jugé ces conditions de détention constituaient « une violation de la Convention européenne des droits de l’homme ». Les quinze prévenus ont été acquittés

source

aller plus loin et LIRE cette horreur : En Grèce, la police vous conseille plutôt d’appeler les néonazis

Grèce : De l’aube dorée au crépuscule


Retour de Grèce: la terreur dans des quartiers immigrés d’Athènes est un phénomène inquiétant. L’Union européenne ne mesure pas à quel point il faut aussi se préoccuper de l’évolution démocratique de la Grèce. On doit en faire une vraie question politique…

 Isabelle Durant

 

De l’aube dorée au crépuscule 

 

Je ne prétends pas être devenue une experte de la Grèce après quelques visites à Athènes et des contacts suivis avec mes collègues grecs au Parlement européen. Peut-être d’ailleurs vaut-il mieux ne pas laisser la parole  aux seuls experts de la troïka ou aux contre-experts qui, à juste titre, mettent en question sa stratégie suicidaire pour les Grecs.

En revenant a Athènes, j’ai donc voulu non seulement comprendre un peu mieux la détresse et la dépression dans laquelle est plongée la société grecque mais aussi aller un peu plus loin dans la vérification de l’hypothèse suivante : la crise grecque autant que la gestion politique et économique qui lui est appliquée agit en quelque sorte comme une loupe, un miroir grossissant de la dynamique européenne. Chaque information sur l’un ou l’autre aspect de cette crise conforte les uns et les autres dans leur credo que ce sont non seulement les choix politiques mais aussi l’existence même du projet européen qu’il faut interroger. Les euro sceptiques  y trouvent ce qu’ils cherchaient, à savoir des raisons supplémentaires pour dénouer les liens de solidarité et de mutualisation. Les autres, européens plus ou  moins convaincus, qui avant même la crise des dettes souveraines se rebellaient à raison contre les orientations ultra libérales portées par les élus nationaux et européens, voient naitre dans leurs rangs une grande désillusion voire un populisme anti-européen qu’à gauche on n’attribuait jusqu’alors qu’a une frange extrême.

Retour sur le terrain du crime. Des crimes pourrait-on dire car crimes il y a eu et il y aura peut-être encore à Athènes.  Après pas mal de faits de violences racistes, plusieurs ratonnades ont coûté la vie à des migrants sans que pour autant on ait pu à chaque fois établir un lien de causalité entre ces crimes et les militants pour ne pas dire milices d’Aube dorée. Il y a quelques jours, un jeune Pakistanais qui pour seul délit roulait à vélo sur l’espace public, a été roué de coups à mort, en pleine rue, en plein jour.  Chaque jour, dans les quartiers où vivent à la fois les migrants et les grecs les  plus frappés par la crise, les néo-nazis opèrent, jouent les Rambo protecteurs des pauvres grecs, amènent de l’aide et de l’attention aux seuls ressortissants nationaux, se substituent à la police. Il est piquant de constater que comme le démontrent les sondages sortie d’urnes, la toute grande majorité des policiers a voté pour ce parti. Il y a donc une sorte de complicité, accentuée par le fait que pour récupérer les électeurs d’Aube dorée, le gouvernement  encourage la police dans des opérations coups de poings, un peu sur le mode de Sarkozy pour combattre le FN.

C’est en réaction à cette montée du racisme et du fascisme que la société civile grecque, d’Amnesty au monde académique en passant par toutes les associations anti-racistes et les représentants des communautés de migrants, s’est mobilisé dans une grande manifestation que j’ai rejointe ce samedi 19 janvier.

L’occasion de prendre la température,  de discuter, d’essayer de comprendre comment et pourquoi dans un pays qui, à l’exception notoire de la période de dictature des colonels, a dans son passe lointain et récent cultivé l’anti-fascisme  et stabilisé son régime démocratique, se développe aussi brutalement et rapidement un parti d’extrême droite. Car si la crise n’avait pas explosé de façon aussi violente avec son lot d’injustices, il n’existerait sans doute en Grèce que ce conglomérat d’activistes néo-nazis. Il ne serait jamais devenus le 3ème parti politique grec disposant d’un groupe d’élus au parlement et d’un financement public. Une extrême droite qui contrairement aux partis et mouvements de même nature en Europe ne polit pas son discours, ne cherche pas à séduire, mais affiche avec arrogance et violence sa xénophobie et ses options ultra-sécuritaires, jusque et y compris par le style de ses activistes et élus : crâne rasé et physique de para commando.

Cette extrême droite se nourrit du sentiment d’injustice ressenti si largement par la population grecque.  Dans  la vie quotidienne les effets secondaires des remèdes de cheval administrés sur prescription de la troïka  donnent lieu à un véritable désastre social, non seulement chez les plus pauvres mais aussi dans la classe moyenne : des coupes allant jusqu’à la moitié du revenu, plus d’accès au crédit bancaire, des charges immobilières, d’assurance ou d’énergie impayables, etc…La dernière tranche de taxation en ce début d’année, vu son effet cumulatif avec les précédentes,  est  vécue de façon plus injuste encore. Elle apparaît et  constitue de fait une sorte de cotisation  de solidarité qui fait payer l’évasion fiscale des uns par les captifs, ceux qui sont taxés a la source. Ces fonctionnaires qui ont géré en bon père de famille, prudemment, voient aujourd’hui fondre leur épargne ou leur assurance vie constituée parfois depuis plus de 20 ans. Et il faudrait qu’ils soient collaborant avec la task force européenne qui leur propose de supprimer des services inutiles ou inefficaces et des postes dans l’administration…leurs postes ! Evidemment que même s’ils peuvent convenir de la rationalité de la proposition, ils font obstruction ! Comment pourrait-il en être autrement ?  Pour tous, la solidarité familiale qui dans la société grecque revêt une importance capitale constitue un très appréciable rempart. Un rempart qui pour les plus touchés ne parvient toutefois  pas à endiguer ce qui s’apparente à un désastre  humanitaire.

Certes aujourd’hui, on s’est un peu éloigné du pic de la crise politique. La menace de sortie de la Grèce de l’euro a reculé offrant un répit précieux dans la course engagée et un coup de frein net à la menace systémique. Objectivement, c’est un succès pour l’Europe. Mais il n’a été  possible qu’aux dépens de la société grecque qui en paye le prix fort, et du contribuable européen, y compris  allemand, qui ne le mesure pas encore. Une pause qui par ailleurs  ne constitue pas une certitude suffisante pour faire  (re) venir les investisseurs au pays d’Alexandre le Grand.

Cette menace de sortie de l’Euro brandie par le vice-chancelier allemand avait un caractère punitif d’un point de vue moral (tout pour plaire à une bonne partie de l’opinion publique allemande) mais était d’une totale inefficacité d’un point de vue économique. Elle a surtout eu pour conséquence d’augmenter solidement l’effet récessioniste  des mesures appliquées  par la troïka a la Grèce.  Une récession qui est passée de 15 à 25 % et qui, en faisant craquer autant les gens que certaines digues démocratiques, a donné des ailes à Aube dorée.

Comment un pays riche peut il devenir  pauvre en aussi peu de temps  ? Quels sont les paramètres de ce déclin si brutal ? Il manque de chiffres et d’éléments pour le mesurer mais mes nombreuses rencontres avec la task force européenne, avec des acteurs politiques et de la société civile,  les observations que je veux approfondir, me persuadent que le danger démocratique et social est aussi préoccupant que l’insuffisance de gouvernance économique, l’indispensable rééchelonnement voir annulation de la dette grecque et la nécessité de construire une mutualisation des dettes des états membres de la zone euro. Une autre évidence s’impose : on ne peut pas faire une politique de dépenses publiques sans mener simultanément une politique équitable de recettes.

Pour le reste, un peu de modestie en raison des responsabilités qui sont celles de l’UE serait bienvenue. Autant que de nouvelles stratégies de fond, une réorientation urgente des fonds structurels vers des projets plus micro, d’économie sociale à multiples dividendes, aux effets plus immédiats en termes de reprise de confiance, de créations d’activités, d’encouragement au tissu des PME et TPME familiales pour se professionnaliser et étendre leurs activités et leurs produits, un soutien à l’agriculture paysanne, au tourisme rural durable, sont autant de choses qu’il faut promouvoir très vite. Mais il faudrait pour cela que les autorités grecques aient vraiment un projet,  décliné dans les régions, avec des partenaires associatifs et privés, avec des entités locales qui reçoivent  les moyens liés à la deuxième vague de décentralisation.

Tout cela aussi pour que Aube dorée, une appellation bien trop positive, se transforme au plus vite en crépuscule.

source