OPINIONS ET DITS DE DAVID BEN GOURION



Francis Martens
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(1886-1973) ET AUTRES ÉCLAIRANT LE CONFLIT ACTUEL

Pas difficile d’y voir que le Hamas – prétexte de toutes les exactions israéliennes – n’est pas une cause mais un effet. La ligne directrice de la politique israélienne, son refus initial et continué d’accepter des frontières stables et de se lier par une Constitution, la logique implacable de l’assassinat de Rabin – désigné comme un nazi, par le Likoud, car prêt à accepter une «solution à deux états» – étaient déjà écrites – sans aucun fard – depuis longtemps. De même le nettoyage ethnique nommé crûment et sans état d’âme par son promoteur.
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David Ben Gourion : Octobre 1936 :

« Nous ne suggérons pas d’annoncer maintenant notre but final qui va très loin. Plus loin encore que les révisionnistes qui s’opposent à la partition. Je ne veux pas abandonner la grande vision, la vision finale qui est une composante organique, spirituelle et idéologique de mes (..) aspirations sionistes, » (David ben Gourion, mémoires, volume III, page 467).

« Les frontières des aspirations sionistes sont l’affaire du peuple juif et aucun facteur externe ne pourra les limiter. » (Ouvrage cité ci-dessus, discours en 1937).

Ben Gourion, lettre à son fils (1936) :

« Un État juif partiel n’est pas une fin, mais seulement un commencement. Je suis convaincu que l’on ne peut nous empêcher de nous établir dans les autres parties du pays et de la région. »

Ben Gourion, 1938 :

« Les frontières des aspirations sionistes, incluent le Liban-Sud, le sud de la Syrie, la Jordanie d’aujourd’hui, toute la Cisjordanie, et le Sinaï »
(Rapport au Conseil mondial de Poalei Zion (futur Parti Travailliste ) à Tel-Aviv).

Ben Gourion, discours de 1938 :

« Après être devenus une force importante grâce à la création de l’État, nous abolirons la partition et nous nous étendrons à toute la Palestine. L’État ne sera qu’une étape dans la réalisation du sionisme et sa tâche est de préparer le terrain à l’expansion. L’État devra préserver l’ordre non par le prêche mais par les mitrailleuses ».

Joseph Weitz, (1940) chef du Service de colonisation de l’Agence juive :

« Entre nous, il faut qu’il soit clair qu’il n’y a pas place pour les deux peuples dans le pays. Nous n’atteindrons pas notre but s’il y a des Arabes dans ce petit pays. Il n’y a pas d’autre issue que de transférer les Palestiniens d’ici dans les pays avoisinants, de les transférer tous. Il ne doit pas rester un seul village, une seule tribu ».

Le même Joseph Weitz explicitait ce que signifiait pratiquement « rendre la Palestine « juive » » :

« Il y en a qui croient que la population non juive même en pourcentage élevé, à l’intérieur de nos frontières, sera plus facilement surveillée par nous ; et il y en a d’autres qui croient le contraire, c’est à dire qu’il est plus facile de surveiller les activités d’un voisin que celles d’un locataire. (Je) tends à soutenir ce deuxième point de vue et j’ai un argument supplémentaire : la nécessité de renforcer le caractère de l’État qui sera désormais juif ( .. ) avec une minorité non juive limitée à 15 %. J’étais déjà arrivé à cette conclusion fondamentale dès 1940 (et) je l’avais notée dans mon journal ». Nous devons utiliser la terreur, l’assassinat, l’intimidation, la confiscation des terres et la suppression de tous les services sociaux pour débarrasser la Galilée de sa population arabe » (Rapport Koenig – Al Hamishar ( journal israélien ), 7septembre 1976.

1948 : fondation de l’État d’Israël

Ben Gourion, en mai 1948 :

« Nous devrions nous préparer à lancer l’offensive. Notre but c’est d’écraser le Liban, la Cisjordanie et la Syrie. Le point faible c’est le Liban, car le régime musulman y est artificiel et il nous sera facile de le miner. Nous y établirons un État chrétien, puis nous écraserons la Légion arabe, éliminerons la Cisjordanie ; la Syrie tombera dans nos mains. Nous bombardons alors et avançons pour prendre Port-Said, Alexandrie et le Sinaï. » (Recommandations devant l’État Major Suprême, Ben Gourion, une biographie, par Michael Ben Zohar, NewYork : Delacorte, 1978).

Question du général Yigal Allon à Ben Gourion :

« Que ferons-nous de la population de Lydda et Ramle ? » (environ 50 000 habitants)
Ben Gourion, selon son biographe, agita la main et dit «Chassez-les ! »
(Juillet 1948- M. Ben Zohar).

Première visite de Ben Gourion à Nazareth :

Ben Gourion regarda autour de lui avec étonnement et dit : «Pourquoi y a-t-il autant d’Arabes, pourquoi ne les avez vous pas chassés ? » (source, opus cité supra M. Ben Zohar )

Uri Lubrani, conseiller spécial aux Affaires arabes du Premier ministre israélien David Ben Gourion en 1960. « Nous réduirons la population arabe à une communauté de bûcherons et de serviteurs » (Sabri Jiryis, les arabes en Israël ( the Arabs in israel – New York : Monthly Review Press, 1976 ).

Raphaël Eitan,
chef d’état-major des Forces armées israéliennes :

« Nous déclarons ouvertement que les Arabes n’ont aucun droit à s’établir ne serait-ce que sur un centimètre d’Eretz Israël. Vous autres bonnes âmes et modérés devriez savoir que les chambres à gaz dAdolf Hitler seraient pour eux un palais de récréation… La force est la seule chose qu’ils comprennent et qu’ils comprendront jamais. Nous utiliserons la force extrême jusqu’à ce que les Palestiniens viennent à nos pieds en rampant » (Gad Becker, Yediot Aharanot, 13 Avril 1983, New York Times, 14 Avril 1983.)

Last but not least …
Ben Gourion :

« Beghin appartient incontestablement au type hitlérien. C’est un raciste disposé à détruire tous les Arabes dans son rêve d’unification d’Israël, prêt, pour réaliser ce but sacré, à user de tous les moyens ».
Source : E. Haber, Menahem Beghin, the man and the legend Ed. Delle Book. New York, 1979, p. 385.34151-8.

[ citations recueillies sur le site “Vie de Livre”, et largement documentées et déployées dans la biographie de Ben Gourion par l’historien israélien Tom Segev : «A State at Any Cost : The Life of David Ben-Gurion, 2019

Source

L’APPEL D’AVRUM BURG : « RÉVOLTEZ-VOUS ! »


et diffusez autant que possible cet appel

« JUIFS, RÉVOLTEZ-VOUS ! MAINTENANT ! »

Un appel juif à la Cour Internationale de Justice

par Avraham – “Avrum” – Burg

( ancien président de la Knesset et président – par intérim – de l’État d’Israël, ancien président de l’Agence Juive et de l’Organisation Sioniste Mondiale )

8 août 2025

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Magnifié, sanctifié

Soit le saint nom

Avili, crucifié

Chez les humains

Un million de bougies allumées

Pour l’aide qui n’est jamais venue

Vous le voulez plus sombre

Hineni, hineni

Je suis prêt, Seigneur

Leonard Cohen

Il n’existe pas de définition unique pour tous ceux qui s’identifient comme juifs. La judéité est-elle une religion ? Un gène ? Une culture? Une nationalité ? Un statut juridique ? Dans la confusion de ces identités qui se chevauchent et se contredisent, l’Israël moderne a forgé sa propre synthèse sans précédent, une fusion de cinq éléments jamais entièrement soudés dans l’histoire juive : la religion, la terre, le pouvoir, la langue et la souveraineté. Le produit de ce creuset israélien est une mutation culturelle qui ose s’appeler le judaïsme.

À ce moment de l’histoire israélienne, trois de ces éléments, la religion, le pouvoir et la terre, se sont métastasés en excroissances malignes. Le pouvoir est devenu trop grand et est désormais mis au service des interprétations les plus pathologiques du judaïsme, axées sur la conquête et la domination. Le coût immédiat de ce cancer est l’effritement de la souveraineté israélienne. Le pouvoir a été confié à des milices messianiques violentes, dont les chefs de gangs font désormais office de ministres. Ensemble, du haut en bas simultanément, ils ont démantelé l’État israélien. Ce pays n’existe plus.

Ces éléments destructeurs ont toujours été présents dans l’ensemble juif, mais ils étaient généralement contenus, marginalisés, limités. Aujourd’hui, après deux mille ans, ils ont pris le contrôle et mettent en œuvre leurs sombres projets. Chaque juif doit aujourd’hui faire face à deux questions fondamentales : Quelle est mon identité juive ? Et suis-je avec eux ou contre eux ?

Il n’y a pas de juste milieu. Il ne doit pas y en avoir.

Les soutenir, c’est s’aligner sur les forces ruineuses de notre passé. Avec ceux qui ont lancé une révolte imprudente et délirante contre l’Empire romain, entraînant la destruction du second temple et des souffrances indicibles pour notre peuple. Se ranger à leurs côtés, c’est embrasser les commandements bibliques d’anéantissement des nations indigènes et le mythe du suicide collectif à Massada. C’est suivre une culture séparatiste et suprémaciste : un monde où les non-Juifs sont vilipendés et où les Juifs sont choisis et exaltés.

Des lignes épaisses et ininterrompues s’étendent de l’orgueil de Bar Kokhba à la brutalité de Ben-Gvir, de la folie messianique de Rabbi Akiva à la grossièreté et au zèle de Smotrich. Les seigneurs de la ruine de l’histoire juive ne sont jamais vraiment morts et, aujourd’hui, ils tuent même.

Mais le judaïsme a toujours porté en lui une autre civilisation. Une civilisation enracinée dans l’introspection, la critique, la compassion et l’action morale. Le prophète Nathan s’est présenté devant le roi David, le dirigeant le plus puissant d’Israël, et l’a accusé de corruption et d’effusion de sang. Des siècles plus tard, le prophète Jérémie avertit les élites décadentes de Jérusalem de la destruction imminente du premier temple. En l’an 70 de notre ère, Rabbi Yochanan ben Zakkaï a fui la ville des zélotes et de la soif de sang, et a inauguré le nouveau judaïsme alternatif : une foi de culte sans temple, d’identité sans territoire, de force sans domination, et d’autorité spirituelle sans souveraineté politique.

C’est ce judaïsme qui a ensuite embrassé le yiddish, la langue qu’Isaac Bashevis Singer a décrite comme « la langue de l’exil … une langue sans terre et sans frontières, qui n’est soutenue par aucun gouvernement, une langue qui n’a pas de mots pour désigner les armes, les munitions, les manœuvres militaires ou les tactiques de guerre ». Dans les ghettos, les yiddishophones vivaient ce que les grandes religions ne faisaient que prêcher : une pratique quotidienne de l’étude de l’humanité et des relations humaines. Ce qu’ils appellent la Torah, le Talmud, l’éthique et la mystique. Le ghetto, loin d’être un simple refuge pour les persécutés, était une grande expérience de vie paisible, de sens de soi et d’attention aux autres. Et il survit encore, refusant de se rendre, malgré la cruauté qui l’entoure.

Cette tension intérieure de l’âme juive est toujours vivante. Entre les forces de la domination, de la soif de sang et de la silenciation des autres, et ce judaïsme de la tolérance, de l’ouverture et du dialogue.

Aujourd’hui, une grande inspiration morale s’impose à tous ceux qui refusent d’accepter la dictature du pouvoir et de la corruption menée par César Netanyahou et sa coalition de zélotes apocalyptiques.

Il est temps de sortir de la ville, comme l’a fait Yohanan ben Zakkaï, et de faire renaître un judaïsme de moralité et d’humanité. Nous n’avons pas d’institutions, pas de grandes ressources. Nous sommes dispersés, souvent seuls. Nous ne possédons aucun pouvoir militaire ou gouvernemental. Mais nous avons la force spirituelle et éthique de notre passé. L’histoire juive est de notre côté.

C’est pourquoi nous pouvons et devons arrêter l’écoulement du sang.

Voici comment nous pouvons commencer : nous avons besoin d’un million de Juifs. Moins de dix pour cent de la population juive mondiale pour déposer un appel commun à la Cour Internationale de Justice de La Haye. Une plainte juridique collective contre l’État d’Israël pour les crimes contre l’humanité commis en notre nom et sous la fausse bannière de notre identité juive.

Il est temps de dire : ça suffit !

Deux soleils se lèveront ce jour-là. L’un brillera au firmament juif, éclairant nos ténèbres intérieures et remplaçant le fanatisme par la clarté morale. L’autre brillera dans le monde entier, déclarant que parmi les Juifs, il y a ceux qui ressemblent aux pires criminels des nations et qu’il y a ceux qui, sans peur ni privilège, se dressent contre eux.

Oui, le Hamas a commis des crimes odieux contre l’humanité. Mais rien de tout cela ne justifie les actions d’Israël à Gaza depuis lors.

Nous sommes à l’heure des comptes. Nous ne devons pas l’esquiver.

Voici donc mon appel :

Si vous êtes un individu, une communauté ou une organisation juive n’importe où dans le monde, et que vous êtes ébranlés par ce que fait Israël, si vous vous alignez sur les valeurs du judaïsme humaniste, sur la décence morale de base et la responsabilité collective, rejoignez cette initiative historique. Non pas en vous tournant vers les armes ou les structures de pouvoir, mais vers la conscience de l’humanité. Adressez-vous à La Haye.

Dans notre appel, nous déclarerons : nous ne permettrons pas à l’État d’Israël, qui inflige systématiquement des violences à une population civile, de parler en notre nom. Nous n’accepterons pas que le judaïsme serve de couverture à des actes de violence. Ce n’est pas un rejet de notre peuple, c’est une défense de son âme. Il ne s’agit pas de détruire, mais de réparer.

Nous sommes des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers. Un million de Juifs qui disent simplement : nous sommes ici, et nous sommes contre.

Individus dotés d’une conscience et dont l’âme est en éveil, penseurs, érudits, membres du clergé, artistes, juristes, l’heure est venue. Connectez-vous. Signez. Organisez-vous. Élevez la voix juive de la résistance morale. La lumière existe. Elle a seulement besoin de nombreuses bougies.

J’espère vraiment que les lecteurs prêts à s’engager répondront à cet appel et le diffuseront.

Qu’ils entendront le plus ancien des appels – « Où es-tu ? » – et qu’ils répondront comme l’a fait Leonard Cohen :

Hineni, hineni

Hineni, hineni

Je suis prêt, Seigneur.

Avrum Burg

8 août 2025

Source

https://avrumburg.substack.com/p/jews-rebel-now

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Saskia De Coster : « Si manifester contre le génocide à Gaza ne sert à rien, il ne reste plus que la désobéissance civile »


Nos hommes politiques étouffent Gaza, écrit Saskia De Coster. Comment les secouer ? Il est temps de briser les règles du jeu.

Saskia De Coster Schrijfster.

27 juin 2025 23:59

Manifestation devant le parlement de l’UEI à Bruxelles, le 21 mai.  © Getty

OpinieOorlog in Gaza

« Pouvons-nous nous reposer un instant ? », écrit le poète palestinien Abu Toha, avant de poursuivre : « Peut-être mourir / pendant quelques mois ou quelques années / et nous réveiller lorsque le poème sera terminé. » Ou lorsque la guerre sera terminée. Nous, Européens, pouvons nous reposer. Détourner le regard. Ou crier dans l’espoir que quelque chose bouge. C’est ce que nous avons fait il y a deux dimanches avec 110 000 citoyens à Bruxelles. Nous avons manifesté contre la violence génocidaire perpétrée par Israël. Mais combien de lignes rouges peut-on tracer, combien de foulards peut-on vendre, combien d’algorithmes peut-on faire planter ? Que pouvons-nous encore faire ?

Tout est politique, sauf la politique elle-même. Celle-ci menace de plus en plus de devenir une institution vide de sens. Nous avons une présidente non élue de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui soutient fermement l’État d’Israël. Sans mandat, au nom de l’Europe, en notre nom. Plus de la moitié des 13 milliards d’euros d’exportations israéliennes issues du commerce des armes ont été payés par et pour des pays européens. Pour et par nous.

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L’Union européenne abandonne Gaza. La Belgique aussi ? (en NL)

Après une semaine de discussions sur les sanctions en Europe, la chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, entame un dialogue avec Israël. Un voile sur la dure réalité : l’Europe laisse Gaza suffoquer. L’Espagne et la Slovénie, elles, prennent position. La classe politique belge reste tiède, même si cela ne reflète pas le sentiment qui anime les citoyens : plus de 73 % des Belges, soit une large majorité, sont non seulement indignés par les violences excessives, mais souhaitent également un cessez-le-feu immédiat.

Entre-temps, Israël a prouvé sa suprématie militaire au Moyen-Orient. Pourtant, Mia Doornaert (DS, 26 juin) donne une tournure perverse à la situation en mettant l’accent sur la destruction de l’État d’Israël, pour ensuite le présenter comme un bouc émissaire, une victime innocente. Les protestations qui s’élèvent dans le monde entier ne portent pas sur le prétendu droit de légitime défense d’Israël, mais sur le respect du droit humanitaire. Nous ne devons pas oublier la perspective historique, mais nous ne devons pas non plus l’utiliser pour défendre l’humanité et la moralité fondamentales.

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Certains Européens espèrent-ils secrètement la destruction d’Israël ?

C’est à nous

Civil disobedience est le titre du livre écrit par Henri Thoreau en 1866. En tant que simple citoyen – il n’était pas encore célèbre à l’époque –, il a refusé de payer ses impôts à un régime qui autorisait l’esclavage et menait une guerre contre le Mexique. Il a été arrêté et emprisonné. C’était sa manière d’exercer une influence directe, sans violence et sans intérêt personnel. De la désobéissance civile.

C’est à nous de jouer. Nous avons voté et choisi des personnes pour nous représenter. Ce gouvernement ne respecte pas les règles d’une démocratie représentative. Et nous manifestons docilement et écrivons notre indignation à la craie sur nos trottoirs.

C’est à nous d’enfreindre les règles du jeu. Nous avons crié haut et fort, mais les décideurs politiques inertes ne nous ont pas entendus. Nous avons besoin d’actions. Cela peut se faire de nombreuses façons. Agir en n’agissant pas. En ne suivant plus le mouvement. Une réponse véritablement proportionnelle et démocratique consiste à priver l’État de sa principale source de revenus : nous pouvons refuser de payer nos impôts. Si tout le monde le faisait, nous aurions atteint notre but. Le gouvernement modifierait immédiatement sa politique. Dans un tel cas, ce sont surtout les gros portefeuilles qui font la différence, mais même la gauche ne parvient pas à faire adopter l’impôt sur la fortune.

50 000 cadavres temporaires

Il existe d’autres moyens plus directs de nous représenter. Même si seules les 110 000 personnes qui ont manifesté participent, nous obtiendrons à coup sûr un changement. Via l’aéroport de Zaventem, la Belgique, pays de transit, exporte des armes et assure d’autres transports militaires. Occuper la route d’accès à l’aéroport avec une chaîne humaine rend cela impossible. Le secteur bancaire et tant d’autres entreprises soutiennent également la guerre d’Israël contre Gaza. Occuper des agences bancaires comme celle de BNP Paribas à Bruxelles perturbe la tranquillité et l’inertie qui règnent ici. Si la moitié des manifestants s’allongent sur la Grand-Place de Bruxelles lors d’un « die-in », formant plus de cinquante mille cadavres temporaires, le tourisme ne pourra plus y échapper.

Au moment où j’écris ces lignes, Israël ferme à nouveau des centres d’aide qui étaient déjà devenus des centres d’extermination. Bruxelles abrite également le siège de la Commission européenne, le bâtiment Berlaymont. Un sit-in à cet endroit empêche que les affaires continuent comme si de rien n’était. En même temps, inonder les fonctionnaires européens de protestations numériques devrait provoquer une réaction.

Naïf ? Utopique ? Sur mon écran, un enfant en bas âge, qui a perdu ses parents d’un seul coup, regarde en état de choc les ruines de sa chambre. Nous pouvons choisir de nous réveiller lorsque tout sera terminé et que Netanyahu se tiendra devant la Cour pénale internationale. Ou nous pouvons choisir de faire passer notre conscience avant une politique défaillante. Time’s up.

Lire aussi : Que doivent penser mes élèves de l’attitude lâche de nos hommes politiques ?

Source : De Standaard

Traduction : Deepl

Infos CAPJPO-Europalestine du 5/6/25 



Chères amies, Chers amis,

Le préfet de police de Paris vient de nous adresser mercredi soir un arrêté d’interdiction de notre rassemblement prévu ce jeudi 5 juin à l’angle de la rue de la Paix et de la rue Casanova, où nous avions demandé à pouvoir réclamer des sanctions contre ceux qui se rendent complices en France du génocide à Gaza ou qui en font l’apologie.

Déclarant que ce lieu n’est pas « approprié à des manifestations revendicatives » car à proximité du ministère de la justice, et que le préfet a à cœur de protéger « les magasins de luxe » qui se trouvent dans le quartier, le gouvernement ne craint pas de montrer dans quel camp il se situe.

Sachant que nous avons manifesté de nombreuses fois à cet endroit exact sans que l’on nous oppose ce genre d’arguments, il est patent que le ministre de la « justice » Gérald Darmanin ne tient pas à ce que l’on mette en cause, dans un endroit visible, les criminels de guerre israéliens et leurs soutiens en France. Pas question que l’on aille l’interpeler sur l’absence totale de poursuites judiciaires contre les apologistes du génocide, alors qu’il en engage à tour de bras contre celles et ceux qui dénoncent les massacres par Israël du peuple palestinien.

Cela en dit long sur la valeur des déclarations compatissantes de Macron sur la situation à Gaza.

Et cela va de pair avec le fait que non seulement aucune sanction n’a été prise contre Israël par le gouvernement français, mais que la France livre des armes à Israël, comme vient de le révéler Disclose, en annonçant qu’un navire transportant des armes de l’entreprise française Eurolink est actuellement dans le port de Fos-Marseille !

Le gouvernement peut toujours interdire un rassemblement, il ne réussira pas à cacher qu’il a choisi d’encourager sans discontinuer le génocide en cours contre Gaza.

On peut tromper l’opinion publique, un jour, une semaine, un mois, mais pas pendant plus d’un an et demi.

Génocide à Gaza, on ne se taira pas !

CAPJPO-Europalestine

Les Israéliens savaient et le savent toujours


Nufar Shimony

Une grande partie du public israélien a été pleinement informée du génocide à Gaza, s’en est réjouie et en a réclamé davantage – tout au long de cette soi-disant « guerre ». Chaque image diffusée sur les réseaux sociaux, par exemple celle d’une fille gazouie tuée par une bombe ou par un sniper, suscite immédiatement une multitude de réactions d’Israéliens criant que ce n’est pas suffisant, qu’ils veulent voir toutes ses sœurs, cousines, camarades de classe et voisines mortes elles aussi, qu’aucun enfant ne devrait être laissé en vie. Certes, les citoyens de nombreux pays ont tendance à ignorer ou nier les atrocités commises par leurs forces armées ; mais ce n’est absolument pas le principal problème ici, en Israël.

Ou la série de vidéos “Pallywood”, où des Israéliens se filmaient avec de la farine ou de la craie sur le visage, se moquant des Palestiniens coincés sous les décombres ?

Ou encore les vidéos où des soldats israéliens montraient fièrement à leurs concitoyens comment ils faisaient exploser des maisons palestiniennes, des mosquées, des universités, des écoles, des infrastructures d’eau, des terres agricoles, etc. ?

Ou les vidéos publiées par les bataillons de tanks, écrasant lentement les cadavres d’enfants et de familles palestiniennes dans les rues, sans la moindre trace de respect pour les civils morts ?

Ou encore les vidéos de soldats israéliens détruisant des maisons palestiniennes, pendant qu’ils pendent les poupées des petites filles à des cordes pour qu’elles les retrouvent, graffitent des insultes racistes sur les murs, pillent leurs biens, portent la lingerie des femmes ? Sans parler des concours de snipers visant à voir combien d’enfants ils peuvent tuer – avec plus de points si c’est en plein cœur de bébé, cible plus difficile.

Comment les Israéliens peuvent-ils encore faire semblant de ne rien savoir des atrocités que leurs propres frères, sœurs ou proches commettent dans l’armée ? Ils ne peuvent pas prétendre à l’ignorance dans ce qui est le premier génocide diffusé en direct. Même leurs présentateurs et invités à la télévision appelaient au génocide. Nous avons vu les vidéos qu’ils ont vues. Nous savions, donc ils savaient eux aussi. »

J’ajoute à ces exemples :

Des vidéos TikTok où des mères israéliennes se moquent des pleurs des mères gazaouies endeuillées, parfois avec la participation d’enfants israéliens jouant les rôles des enfants morts.

Et cette tendance récente chez les enfants et adolescents israéliens à faire des canulars téléphoniques à des adultes, en se faisant passer pour des collecteurs de fonds pour les enfants affamés de Gaza – provoquant des réactions furieuses et rieuses, parce que le simple fait de vouloir aider ces enfants est, selon eux, risible et scandaleux.

Explication finale : mon but ici n’est pas de faire une indignation morale inutile. Je veux juste transmettre ce message : seule une pression extérieure massive (embargos sur les armes, sanctions économiques, etc.) peut mettre fin à ce génocide. Il ne faut pas compter sur un quelconque réveil moral du public israélien. Il faut exiger des gouvernements et institutions qu’ils agissent par la contrainte. (Bien entendu, la plupart des gouvernements occidentaux n’ont rien fait, et sont donc totalement complices.)

Source facebook : a large part of this post is a quotation from “The Daily Politik“.

Traduction : ChatGPT, texte refusé par DeepSeek et Claude

Lynchage à Jérusalem


Regardez le lynchage à Jérusalem et vous verrez Israël

par Gideon Levy (Haaretz)

01.06.25

Ils lui ont donné des coups de pied, l’ont frappé, ont lancé des objets sur lui et l’ont percuté, alors qu’il gisait blessé et sans défense sur le sol du bus. Autour, la foule — certains acclamaient, d’autres se taisaient, quelques-uns étaient sidérés. Le lynchage de deux chauffeurs de bus arabes à Jérusalem ce week-end est le reflet miniature, mais fidèle, de ce qu’Israël fait à Gaza depuis 20 mois. Comme un parc miniature de “Mini-Israël”, ce lynchage est un modèle réduit — mais terriblement ressemblant. Et en Israël, ce modèle a suscité plus d’indignation que l’original. Pourtant, la guerre à Gaza est bien plus cruelle que cette tentative de lynchage.

Les hooligans du Beitar Jérusalem n’ont besoin d’aucun prétexte pour frapper un chauffeur de bus arabe qui les sert. Mais cette fois, ils en avaient un : Zahy Ahmad, un joueur arabe tout comme le chauffeur, a osé marquer un but contre le Beitar, offrant la victoire à Hapoel Be’er Sheva en finale de la coupe.

Pour les hooligans du Beitar, un but marqué par un joueur arabe — et en finale ! — c’est presque un 7 octobre. On ne peut pas laisser passer cela. Comme après le 7 octobre, une réaction immédiate s’impose. À leurs yeux, la ligue aurait dû être nettoyée des Arabes depuis longtemps ; l’audace d’un joueur arabe à marquer contre « l’équipe la plus juive », en finale en plus, ne pouvait rester sans réponse. La vengeance est tombée, chaude et immédiate, dans le bus de la ligne 505.

Choqués par ce lynchage ? Alors pourquoi ne l’êtes-vous pas par la guerre ? Ce qui s’est passé dans le bus est une reproduction douloureusement exacte de ce qui se passe dans la guerre. Lynchage et guerre ont leur “motif”. Il ne s’agit évidemment pas de comparer l’horreur du 7 octobre à un but de football ; mais on ne peut pas non plus comparer un chauffeur blessé à des milliers de bébés tués. Le 7 octobre fut un crime atroce. Mais pour “La Familia”, un but arabe contre une équipe juive est aussi un crime impardonnable.

Et la ressemblance ne fait que se renforcer. Dans les deux cas, la réaction est totalement disproportionnée, illégale, illégitime. Dire que la guerre à Gaza est “juste” — “la plus juste jamais vue” — est aussi fou que de dire que les fans du Beitar avaient une raison de frapper le chauffeur. Ce chauffeur a autant à voir avec la défaite du Beitar que les enfants de Gaza ont à voir avec le 7 octobre.

Prétendre que le but de la guerre est de libérer les otages ou de vaincre le Hamas est aussi absurde que croire qu’un lynchage de chauffeur empêchera des buts marqués par des Arabes. Les hooligans pensent dissuader par le lynchage, Israël pense dissuader Gaza par un génocide. Même soif de vengeance.

Dans les deux cas, aucun frein, ni légal ni moral. Frapper sans pitié comme bombarder sans pitié. Et dans les deux cas, les principales victimes sont innocentes. Même déséquilibre des forces : des dizaines contre un seul chauffeur, comme l’armée la mieux équipée du monde contre une population sans défense. Gaza, elle aussi, est battue, affamée, malade, gisant à terre, comme ce chauffeur ensanglanté. Ce lynchage n’est ni le premier ni le dernier. Selon les syndicats de conducteurs, au moins deux agressions de chauffeurs arabes ont lieu chaque jour à Jérusalem. Et l’offensive actuelle sur Gaza n’est pas la première, ni la dernière.

Et la foule alentour. “Yo, yo”, crient ceux qui regardent, mi-choqués, mi-excités. Personne n’est intervenu, pas même un “juste” à Jérusalem — juste des “que votre village brûle” en arrière-plan. Les deux chauffeurs ne se remettront pas facilement du traumatisme, et il est douteux qu’ils puissent reprendre leur service dans cette ville fasciste. Gaza non plus ne s’en remettra pas. Elle restera à jamais hébétée de ce qu’Israël lui a infligé.

Regardez le lynchage à Jérusalem — et vous verrez Israël ; regardez ceux qui restent à côté et crient “yo, yo” — et vous nous verrez, nous tous, ou presque.

traduction ChatGPT depuis l’hébreu

On nous a ordonné de mettre le feu à la maison


Cet article d’opinion a été écrit par Yuval Green, un jeune Israélien juif de 26 ans.

On nous a ordonné de brûler la maison ; je les ai informés que je ne voulais pas obtempérer. J’ai quitté Gaza et n’y suis jamais retourné

Il a été publié en hébreu dans Haaretz le 21 mars 2025.(Traduction française de la traduction anglaise de l’original hébreu par Deepl)

Tiré de FB Dave Meslin

Yuval Green, Haaretz, 21 mars 2025

Comme beaucoup d’Israéliens, je me suis engagé dans l’armée par loyauté envers l’État et par volonté de sacrifice. Après un service de combat difficile, j’ai continué à servir en tant que soldat de réserve. Le 7 octobre, j’ai été appelé, avec mes camarades, pour défendre les frontières du pays. Le soir même, je suis arrivé aux entrepôts de ravitaillement de mon unité de réserve. Là, nous avons reçu du matériel ancien et défectueux et avons constaté que l’armée, sur laquelle nous comptions, n’avait pas su se préparer à un scénario extrême.

Dans les jours qui ont suivi, nous sommes entrés dans les localités touchées autour de la bande de Gaza. J’ai vu les chemins déserts des villages de Gaza, des cadavres gisant dans les rues, des voitures criblées de balles, des maisons détruites.

Après les premiers jours de la guerre, mon unité est entrée dans une période d’attente et d’entraînement. Pendant ce temps, des doutes ont commencé à s’installer en moi. Je pensais que l’engagement principal d’Israël devait être envers les otages, qui avaient été cruellement arrachés à leur foyer en raison de l’échec de la sécurité. Je pensais qu’il n’y avait pas de solution militaire au problème des otages.

Il était clair pour moi qu’une action militaire à Gaza mettait en danger la vie des otages. En même temps, je supposais que le Hamas serait prêt à signer un accord – après tout, ils ont enlevé ces personnes pour libérer des prisonniers en Israël. De plus, après la terrible catastrophe que nous avons vécue le 7 octobre, je pensais que la dernière chose dont nous avions besoin était de perdre d’autres soldats.

Au-delà des conséquences de la guerre pour nous, Israéliens, j’ai regardé avec douleur ce qui se passait à Gaza. Dès les premiers jours de la guerre, il y a eu des milliers de victimes, des milliers de maisons détruites, des personnes déplacées, de la souffrance et de la douleur.

Malgré mes doutes, j’ai choisi d’entrer à Gaza avec mes camarades. Je l’ai fait parce qu’en tant que médecin de peloton, je me sentais fortement engagé envers eux. De plus, à ce moment-là, j’avais encore du mal à savoir ce qui était juste – peut-être que je me trompais ? Peut-être que le moyen de ramener les otages passeait par une action militaire ?

Quelques jours après notre entrée à Gaza, début décembre 2023, j’ai entendu un reportage à la radio indiquant qu’Israël refusait de mettre fin à la guerre pour ramener les otages. Cette nouvelle m’a dévasté. Ma motivation pour le service a été encore plus ébranlée. Pourtant, mon sens du devoir en tant que médecin m’a maintenu à Gaza.

Quelques semaines plus tard, 50 jours après notre arrivée à Gaza, nous avons reçu l’ordre de notre commandant de compagnie d’incendier en partant la maison dans laquelle nous logions. Cet ordre m’a laissé sous le choc. J’ai demandé au commandant pourquoi nous brûlions la maison. Je n’oublierai jamais sa première réponse, qui, à mes yeux, illustre l’indifférence envers les vies palestiniennes : « Nous brûlons la maison parce que nous n’avons pas de bulldozer D9 à disposition. » Après avoir insisté pour comprendre, il a ajouté : « Nous brûlons toutes les maisons que nous quittons. » On n’a pas répondu à mes demandes de reconsidérer cet acte et ce soir-là, environ quatre bâtiments ont été incendiés à Khan Yunis. J’ai été témoin de ces incendies, de la fumée noire. Combien de familles ont perdu leur maison ce soir-là ?

J’ai informé mon commandant que je ne voulais pas coopérer à cette action et que je quittais le combat. J’ai établi une limite morale claire face à des actions immorales. J’ai quitté Gaza dans le premier véhicule de ravitaillement et je ne suis jamais revenu, cinq jours avant que mon unité ne se retire du combat.

Les commentateurs dans les studios se lancent dans des débats sur la « victoire totale » ou « l’effondrement du Hamas ». Je ne connais pas la situation militaire du Hamas, mais je sais une chose : cela n’a aucune importance. Les raisons qui ont conduit à la montée du Hamas à Gaza sont les mêmes que celles qui ont conduit à la montée des fedayins dans les années 1950 et à la montée de l’OLP dans les années 1960. Sans règlement politique, tant que les Palestiniens seront sous notre contrôle, ils se soulèveront toujours contre nous, commettront des attentats et se battront. Même si le Hamas est éradiqué, un autre mouvement surgira à sa place.

Cette guerre, bien qu’elle nous soit présentée comme un changement de la réalité au Moyen-Orient, ne fait en réalité que renforcer cette même réalité. Un autre bain de sang, plus de tueries, conduisant à une opposition plus violente, qui entraîne à son tour plus de tueries.

La guerre à Gaza se poursuit principalement en raison d’une culture politique pourrie et corrompue, où des politiciens cyniques et indignes sont entraînés dans une lutte messianique menée par des fanatiques religieux, qui considèrent que la colonisation de la terre a plus de valeur que la vie humaine.

Je crois que la culture israélienne, qui élève aveuglément le service militaire au-dessus de toute autre valeur humaine, est ce qui permet aux extrémistes de nous entraîner sur cette voie. Je vois beaucoup de gens autour de moi qui reconnaissent la réalité telle que je la vois. Ils comprennent que la pression militaire tue les otages, comprennent que la guerre tue les soldats, comprennent que nous nous battons principalement sous la pression d’éléments extrémistes. Mais ils continuent à se présenter au service. Ils ne font pas le lien entre leur service militaire et la poursuite de la guerre.

Nous sommes souvent accusés, nous qui refusons de participer à la guerre, de nuire à l’armée et de mettre ainsi en danger la sécurité de l’État. Cependant, je crois que dans un pays qui s’engage sur la voie du fascisme, où mettre fin à la guerre est considéré comme une « concession douloureuse » dans les négociations, il n’y aura jamais assez de soldats. Même si nous recrutons tous les étudiants des yeshivas, envoyons tous les jeunes au front et mobilisons même la population arabe, il y aura toujours plus de terres à conquérir en Syrie, une autre enclave à saisir en Cisjordanie.

À mon avis, le renforcement de la sécurité de l’État réside dans une opposition ferme à la guerre qui met en danger nos soldats, nuit à notre économie, tue de nombreux Palestiniens et sème ainsi les graines de la haine – et bien sûr, abandonne nos frères et sœurs en captivité.

Mes camarades et moi-même, au sein de l’organisation « Soldats pour les otages », avons déclaré que nous ne sommes pas disposés à continuer à coopérer à l’abandon des otages. Si le gouvernement ne change pas de cap, nous ne continuerons pas à servir. Dans un climat politique aussi extrême, notre rôle est devenu plus important que jamais. Ces derniers mois, depuis la publication de notre lettre dans un article de Liza Rozovsky (« Haaretz », 9.10.2024), nous avons reçu des réponses importantes qui indiquent à quel point notre mouvement dérange les dirigeants. Et ce, malgré le fait qu’au moment de la publication, nous n’étions que 130 soldats. Le Premier ministre s’est adressé à notre groupe lors d’une réunion du cabinet et a dit à notre sujet : « Ils ont perdu leur boussole nationale ». En outre, chaque signataire de la lettre a reçu un appel téléphonique personnel de son commandant de bataillon ou de brigade, lui demandant de retirer sa signature.

Il est important de préciser que nous, les signataires de la lettre, soit plus de 200 soldats, ne sommes ni déserteurs ni réfractaires. Parmi nous se trouvent des combattants et des officiers qui ont combattu à Gaza et au Liban. Nous avons choisi cette voie non pas par désir de nous soustraire à nos devoirs et non pas à cause du fardeau du service de réserve, mais précisément en raison de notre profond attachement à l’État.

Tout comme nous étions prêts à nous risquer, à nous battre et à nous battre au combat, nous pensons aujourd’hui que nous devons nous donner pour résister à la pression sociale. Nous le faisons parce que nous pensons qu’il est temps de tracer une ligne rouge pour la guerre.

anniebannie déplore que ce courageux jeune homme ne pousse pas plus loin sa réflexion pour mettre en cause le caractère colonial même de l’Etat.

Une militante palestinienne prononce un discours poignant à l’Oxford Union, appelant à la justice et à la libération


R Powell

December 1, 2024

Dans un discours profondément émouvant et méticuleusement développé, Susan Abulhawa, auteure palestinienne et militante des droits de l’homme, a captivé l’Oxford Union lors du débat de jeudi sur la motion « This House Believes Israel Is Apartheid State Responsible Genocide » : « Cette Chambre croit qu’Israël est un État d’apartheid responsable de génocide ». La motion a été adoptée à une écrasante majorité, par 278 voix contre 59, mais c’est le discours d’Abulhawa qui a eu la plus grande résonance, laissant l’auditoire dans un silence stupéfait.

Abulhawa, fille de Palestiniens déplacés pendant la guerre de 1967 et fondatrice de l’ONG Playgrounds for Palestine, a mis à nu les luttes historiques et actuelles de son peuple sous l’occupation israélienne. Son discours, prononcé avec calme mais avec une détermination sans faille, a brossé un tableau sombre de la souffrance et de la résilience des Palestiniens.

Le discours d’Abulhawa a non seulement souligné l’esprit tenace du peuple palestinien, mais a également attiré l’attention sur la violence systémique et la dépossession de leur situation. En conclusion, elle a exprimé l’espoir que la justice prévaudra et que la Palestine redeviendra un phare de pluralisme et de paix.

Son discours à l’Oxford Union est d’ores et déjà salué comme un moment charnière, un testament brûlant de la lutte palestinienne et un appel à la conscience mondiale pour qu’elle agisse contre l’injustice.

Voici le texte du discours de Susan Abulhawa à l’Oxford Union :

« En 1921, lors du congrès sioniste mondial, Heim Weizmann, un juif russe, a déclaré que les Palestiniens étaient comme les rochers de Judée, des obstacles qu’il fallait franchir sur un chemin difficile. David Ben-Gourion, un juif polonais qui a changé de nom pour s’adapter à la région, a déclaré : « Nous devons expulser les Arabes et prendre leur place ».

Il existe des milliers de conversations de ce type entre les premiers sionistes qui ont comploté et mis en œuvre la colonisation violente de la Palestine et l’anéantissement de son peuple autochtone. Mais ils n’ont que partiellement réussi, assassinant ou nettoyant ethniquement 80 % des Palestiniens, ce qui signifie que 20 % d’entre nous sont restés un obstacle durable à leurs fantasmes coloniaux.

Les sionistes ont déploré notre présence et ont débattu publiquement dans tous les cercles – politiques, universitaires, sociaux et culturels – de ce qu’il fallait faire de nous, de ce qu’il fallait faire du droit d’aînesse palestinien, de nos bébés, qu’ils qualifiaient de menace démographique. Benny Morris a un jour regretté que Ben-Gourion n’ait pas fini de se débarrasser de nous tous, ce qui aurait évité ce qu’ils appelaient le « problème arabe ». Benjamin Netanyahu a déploré l’occasion manquée, lors du soulèvement de la place Tiananmen en 1989, d’expulser une grande partie de la population palestinienne alors que l’attention du monde était concentrée sur la Chine.

Parmi les solutions qu’ils ont formulées pour remédier à la nuisance de notre existence figure la politique consistant à « leur briser les os » dans les années 1980 et 1990, ordonnée par Yitzhak Rabin. Cette politique horrible, qui a paralysé des générations de Palestiniens, n’a pas réussi à nous faire partir. Frustré par la résistance des Palestiniens, un nouveau discours a vu le jour, surtout après la découverte d’un immense gisement de gaz naturel au large de la côte nord de Gaza, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars. Ce nouveau discours trouve un écho dans les propos du colonel Efraim Eitan, qui a déclaré en 2004 : « Nous devons les tuer tous ».

Aaron Sofer, un soi-disant intellectuel et conseiller politique israélien, a insisté en 2018 sur le fait que « nous devons tuer, tuer et tuer, toute la journée, tous les jours ». Lorsque j’étais à Gaza, j’ai vu un petit garçon, qui n’avait pas plus de neuf ans, dont les mains et une partie du visage avaient été arrachées par une boîte de conserve piégée que les soldats avaient laissée derrière eux pour les enfants affamés de Gaza. J’ai appris par la suite qu’ils avaient également laissé de la nourriture empoisonnée pour les habitants de Shuja’iyya et des jouets piégés dans le sud du Liban.

Le mal qu’ils font est diabolique, et pourtant ils s’attendent à ce que vous croyiez qu’ils sont les victimes, en invoquant l’Holocauste en Europe et en criant à l’antisémitisme. Ils attendent de vous que vous suspendiez la raison humaine fondamentale pour croire que l’assassinat quotidien d’enfants par des « coups de feu mortels » et le bombardement de quartiers entiers qui enterrent des familles vivantes relèvent de l’autodéfense.

Ils veulent vous faire croire qu’un homme qui n’avait rien mangé depuis plus de 72 heures, qui a continué à se battre alors qu’il n’avait plus qu’un bras en état de marche, était motivé par une sauvagerie innée ou une haine irrationnelle, plutôt que par le désir indomptable de voir son peuple libre dans sa propre patrie.

Il est clair pour moi que nous ne sommes pas ici pour débattre de la question de savoir si Israël est un État d’apartheid ou génocidaire. Ce débat porte en fin de compte sur la valeur des vies palestiniennes, sur la valeur de nos écoles, de nos centres de recherche, de nos livres, de nos œuvres d’art et de nos rêves. Il s’agit de la valeur de nos maisons, qui renferment les souvenirs de plusieurs générations, et de la valeur de notre humanité et de notre action.

Si les rôles étaient inversés – si les Palestiniens avaient passé les huit dernières décennies à voler les maisons des Juifs, à les expulser, à les opprimer, à les emprisonner, à les empoisonner, à les torturer, à les violer et à les tuer – il n’y aurait pas de débat sur la question de savoir s’il s’agit de terrorisme ou de génocide.

Pourtant, nous sommes là, à endurer l’indignité de débattre avec ceux qui pensent que nos seuls choix de vie devraient être de quitter notre patrie, de nous soumettre à leur suprématie ou de mourir poliment et tranquillement.

Mais vous auriez tort de penser que je suis venue pour vous convaincre de quoi que ce soit. Cette résolution, bien que bien intentionnée et appréciée, n’a que peu d’importance face à l’holocauste de notre époque. Je suis venue dans l’esprit de Malcolm X et de James Baldwin, qui se sont tous deux tenus ici et à Cambridge avant ma naissance, face à des monstres bien habillés et s’exprimant bien, qui nourrissent les mêmes idéologies suprémacistes que le sionisme.

Je suis ici pour l’histoire, pour parler aux générations qui ne sont pas encore nées et pour les chroniques de cette époque extraordinaire, où le bombardement en tapis de sociétés indigènes sans défense est légitimé. Je suis ici pour mes grands-mères, qui sont toutes deux mortes en tant que réfugiées sans le sou alors que des Juifs étrangers vivaient dans leurs maisons volées.

Je suis également venue m’adresser directement aux sionistes, ici et partout. Nous vous avons accueillis dans nos maisons lorsque vos propres pays ont tenté de vous assassiner et que tous les autres ont refusé de le faire. Nous vous avons nourris, vêtus et abrités. Et lorsque le moment était venu, vous nous avez chassés de nos propres maisons et de notre patrie, puis vous avez tué, volé, brûlé et pillé nos vies. Vous nous avez arraché le cœur parce qu’il est clair que vous ne savez pas comment vivre dans le monde sans dominer les autres.

Quoi qu’il arrive à partir d’ici, quels que soient les contes de fées que vous vous racontez et que vous racontez au monde, vous n’appartiendrez jamais vraiment à cette terre. Vous ne comprendrez jamais le caractère sacré des oliviers, que vous coupez et brûlez depuis des décennies juste pour nous contrer et nous briser le cœur un peu plus. Vous ne nous effacerez pas, quel que soit le nombre d’entre nous que vous tuerez chaque jour. Nous ne sommes pas les rochers que Heim Weizmann pensait pouvoir éliminer de la terre. Nous sommes son sol même. Nous sommes ses rivières, ses arbres et ses histoires.

Un jour, votre impunité et votre arrogance prendront fin. La Palestine sera libre. Elle retrouvera sa gloire multireligieuse, multiethnique et pluraliste. Nous rétablirons et développerons les trains qui vont du Caire à Gaza, en passant par Jérusalem, Haïfa, Tripoli, Beyrouth, Damas, Amman et au-delà. Soit vous partez, soit vous apprenez enfin à vivre avec les autres sur un pied d’égalité ».

Le discours d’Abulhawa a non seulement souligné l’esprit tenace du peuple palestinien, mais il a également attiré l’attention sur la violence systémique et la dépossession qui ont défini son sort. Elle a conclu en exprimant l’espoir d’un avenir où la justice prévaudra et où la Palestine redeviendra un phare de pluralisme et de paix.

Son discours à l’Oxford Union est déjà salué comme un moment charnière, un testament brûlant de la lutte palestinienne et un appel à la conscience mondiale pour qu’elle agisse contre l’injustice.

Source
Traduction Deepl

Nabil Boukili répond à l’ambassadrice d’Israël


1 097 764 vues – 28 oct. 2024

Le député du Parti des Travailleurs de Belgique, Nabil Boukili, a confronté l’ambassadrice d’Israël en Belgique, Idit Rosenzweig Abu, lors d’un échange houleux au parlement belge le 22 octobre.

Le député a affirmé que l’ambassadrice tentait de « justifier l’injustifiable » et a accusé Israël de « commettre un génocide contre le peuple palestinien sous prétexte de lutter contre le terrorisme ».

Boukili a exigé que des comptes soient rendus pour les actions d’Israël avant de déclarer qu’Israël est « un État terroriste » et a qualifié d’« honte » l’absence de sanctions contre Israël.

J’écris tout le temps sur Israël parce que je le dois, et non parce que je le veux


YouTube Caitlin Johnstone

Israël a donc détenu un groupe de Palestiniens dans des camps de concentration sans accusation, simplement parce qu’ils étaient Palestiniens. Non seulement ils les ont affamés et torturés, mais ils les ont également forcés à porter une étoile de David sur leurs vêtements de prison. Pourtant, souvenez-vous, les enfants : comparer Israël à l’Allemagne nazie est mal et diabolique — peu importe à quel point les similitudes sont flagrantes et caricaturales.


Selon un rapport des médias israéliens, en mai dernier, des soldats de l’armée israélienne (IDF) ont attaché des explosifs au cou d’un Palestinien de 80 ans à Gaza et l’ont utilisé comme bouclier humain pendant des heures, avant de l’abattre, ainsi que sa femme.

Quand l’holocauste de Gaza a commencé, je lisais des titres comme celui-ci et je me disais : « Ça doit être une exagération. » Puis je me renseignais et je réalisais : « Non, c’est exactement ce qui s’est passé. » Aujourd’hui, je les lis, je soupire et je ressens juste un vide intérieur.

Samedi soir, un Israélien a tiré sur deux autres Israéliens à Miami, pensant qu’ils étaient Palestiniens. Le phénomène des Israéliens tirant sur d’autres Israéliens qui ont l’air arabes s’est désormais exporté aux États-Unis. La seule façon d’être à l’abri des tirs amis en tant qu’Israélien, c’est d’être le genre d’Israélien à la peau blanche dont la famille vient d’Europe.

Les personnes évacuées médicalement de Gaza seraient forcées de signer des documents aux points de contrôle de sortie stipulant qu’elles ne pourront pas retourner dans l’enclave. Cette révélation intervient peu après que Médecins Sans Frontières nous ait informés que les forces israéliennes pénètrent dans les hôpitaux de Gaza pour y détruire méthodiquement tout le matériel médical. C’est une stratégie froide et calculée pour faciliter le nettoyage ethnique de Gaza.

Quelqu’un m’a accusée hier d’être « obsédée par Israël ». Ça m’a vraiment choquée. Les droits civils sont démantelés dans tout l’Occident pour défendre un État qui commet un génocide et un nettoyage ethnique avec le soutien des puissances occidentales, et nous ne devrions pas en parler ? Sérieusement ?

Les gens pensent que j’aime écrire sur cet État apartheid corrompu en permanence ? Que c’est une passion ? Vous croyez que c’est plaisant de regarder des vidéos d’enfants déchiquetés par des armes fournies par l’Occident et de se faire traiter de nazi quand on ose dire que c’est inacceptable ? Vous pensez que ça me procure du plaisir ? Je ne suis pas « obsédée » par Israël. J’aimerais ne jamais avoir à y penser. Mais Israël est actuellement le point focal des pires atrocités dans le monde, toutes soutenues par l’Empire occidental sous lequel je vis. Je ne peux pas rester silencieuse. Ne pas en parler ferait de moi une mauvaise personne. C’est une évidence pour quiconque a un esprit fonctionnel et un cœur sain.

Les défenseurs d’Israël confondent systématiquement les Juifs avec les actions de l’État d’Israël. Ils le nieront, mais ils le font indéniablement. C’est précisément ce qu’ils insinuent lorsqu’ils accusent toute critique d’Israël d’être une attaque contre tous les Juifs. Ils créent ainsi l’antisémitisme qu’ils prétendent combattre.

Trump déclare vouloir négocier un désarmement mutuel avec la Russie et la Chine, avec une réduction de 50 % des budgets militaires de ces trois nations. Ce serait une avancée majeure. Mais je le croirai quand je le verrai. Comme toujours, ignorez les paroles. Observez les actes.

Je suis plus sévère avec ceux qui s’approchent de la vérité mais finissent par s’en détourner qu’avec ceux qui restent totalement aveugles. Les anarchistes qui finissent par soutenir l’OTAN. Les théoriciens du complot qui finissent par soutenir Trump. Les socialistes qui finissent par soutenir les démocrates. Ces somnambules à moitié éveillés m’agacent bien plus que les ignorants complets, car ils ont accès à bien plus d’informations et choisissent malgré tout de se voiler la face.

Je ne peux pas en vouloir à une personne aveugle de renverser mes affaires. Mais quelqu’un qui a un œil valide et qui décide de porter deux cache-œil en trébuchant partout, c’est juste un crétin.

Récemment, quelqu’un a essayé de me dire que le « jury est encore en délibération » sur les actions de Trump vis-à-vis d’Israël, sous prétexte qu’il pourrait ne pas être si mauvais sur cette question. C’est absurde. Le jury n’est pas en délibération sur Trump et Israël. Trump envoie actuellement des armes à Israël, pendant que ce dernier massacre des civils à Gaza, en Cisjordanie et au Liban.

Ce ne sont pas des suppositions sur ce que Trump pourrait faire. Ce ne sont pas des promesses électorales. Ce sont des faits concrets, en train de se produire sous nos yeux. Et même si vous vous persuadez que ses projets pour Gaza sont en réalité des stratégies de génie destinées à libérer la Palestine (ce qui est totalement faux), vous devez faire abstraction de la réalité visible pour croire que le « jury est encore en délibération ». Vous devez également ignorer le fait que Trump a admis publiquement être acheté et contrôlé par les Adelson.

On peut toujours débattre pour savoir si, en termes d’impact concret jusqu’à présent, Trump a été un moindre mal par rapport aux autres présidents américains sur Israël. Mais il est impossible de prétendre qu’il n’est pas toujours très mauvais. Le verdict est déjà rendu.

Et peu importe si Trump se révèle au final moins destructeur que Biden sur la Palestine. L’élection est terminée depuis des mois. Trump est président maintenant. Biden est hors-jeu. Il n’y a aucune excuse pour défendre les actions criminelles du président de la nation la plus puissante et la plus destructrice du monde.

Parler aux partisans de Trump de sa soumission à Israël est exactement la même expérience que parler aux partisans de Biden de la leur. C’est strictement identique. Ces bêtes partisanes trouveront toujours une excuse, peu importe l’horreur à justifier..


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