Vendredi 20 mai
1 h 30, les FOI entrent dans Bir Zeit, au nord de Ramallah ; dans Azzoun, à l’est de Qalqilya où elles patrouillent dans les rues, pénètrent dans de nombreuses maisons à l’intérieur desquelles elles balancent des bombes sonores. Elles arrêtent 4 Palestiniens, dont 2 mineurs :
- Sameh Mahmoud Hussein, 17 ans ;
- Ahmed Ali Rashed Radwan, 17 ans ;
- Mohammed Imad Mohammed Radwan, 19 ans, et
- Amr Mohammed Abu Haneyeh, 18 ans.
En outre, elles confisquent deux fusils de chasse chez Udai Samir Hassan Salim et Mohammed Imad Radwan.
La mère de Mohammed Radwa, arrêté par l’occupant, a déclaré ce qui suit au PCHR :
« Vers 3 h, le vendredi 20 mai 2011, un grand nombre de soldats de l’occupation israélienne ont pris d’assaut la maison voisine de mon beau-frère. Les soldats ont crié à travers leurs mégaphones et ont lancé des bombes assourdissantes sur la porte de la maison. Ils ont obligé les habitants à sortir. Ils cherchaient mon fils, Mohammed, dont le nom est le même que celui de son cousin. Les soldats ont constaté que le fils de mon beau-frère, dont le nom est Mohammed, n’était pas la personne qu’ils recherchaient. Alors ils sont laissé la maison de mon beau-frère et sont venus directement chez nous. Ils ont lancé des bombes assourdissantes et nous ont donné deux minutes pour sortir. Je suis sortie avec mon fils et ma petite fille. Ils sont entrés dans la maison et près d’un quart-d’heure plus tard, un officier des renseignements israéliens m’a fait appeler à l’intérieur. J’ai vu alors que la maison était toute endommagée. L’officier m’a demandé : « Où est votre fils Mohammed ? » J’ai répondu : « Je ne sais pas« . Il me dit de l’appeler immédiatement et de lui dire de venir. J’ai appelé Mohammed mais il n’a pas répondu. L’officier dit alors : « S’il n’arrive pas, nous le tuerons et vous ramènerons son corps« . Ils avaient des chiens et ma petite fille était effrayée, elle criait tout le temps. Ils sont partis de la maison et se sont dirigés vers la maison de mon beau-frère où mon fils était en train de dormir. Ils sont montés dans les étages. Ils ont vandalisé la maison et arrêté Mohammed. Son oncle m’a dit qu’ils l’avaient saisi par le cou, le frappant contre le mur et lui cassant la tête contre le mur. Quand ils sont partis avec mon fils, je l’ai entendu qui disait : « Je veux dire au revoir à ma maman » et l’officier a dit : « Tu viens juste de t’apercevoir que tu as une maman ?« . Nous lui avons alors donné une veste et dit au revoir. Je suis allée examiner ma maison qui avait été durement endommagée. Ils ont démoli les placards, les lits, les fenêtres, les portes, les éviers, les sièges dans le salon, la cuisine et tout ce qu’il y avait dans la maison. Ils ont aussi confisqué un fusil de chasse qui servait à mon fils Mohammed ».
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Crimes causés par les objets abandonnés par l’armée israélienne
Les FOI continuent de laisser des objets dans les zones habitées et agricoles et à proximité. Conséquence, 2 enfants palestiniens souffrent de graves brûlures, ils ont été blessés vendredi matin, 20 mai, quand une grenade fumigène laissée là par les FOI a explosé, dans le sud-est d’Hébron.
D’après les informations recueillies par le PCHR, il est environ 8 h, le vendredi 20 mai. Eid Mohammed Daajneh et Mohammed Yousef Hassan Daajneth, tous deux 15 ans, rassemblent leurs moutons dans le secteur de Wad al-Bad, à près de 800 mètres à l’est du village (al-Bweib), dans l’extrême nord-est de Yatta, une ville au sud d’Hébron. Eid trouve un objet bizarre, un tube en métal enrobé d’étain avec une couverture noire sur un bord. Le garçon enlève l’étain et aussitôt, une intense fumée blanche se répand. Le garçon jette le tube à terre et essaie de fuir la zone avec son ami. Les deux garçons sont complètement paniqués. Cependant, la fumée qui monte a touché leurs corps et leur a provoqué des brûlures sur tout le corps. Leurs vêtements et de leurs chaussures sont brûlés en partie. Ils quittent rapidement la zone en appelant au secours leurs proches, les brûlures continuant de se propager sur leurs corps et leur peau continuant de fondre.
Selon les informations et observations recueillies par le PCHR et selon l’examen médical passé par les deux garçons, ils souffrent de brûlures au premier et deuxième degré :
- Eid Mohammed Daajneh souffre de brûlures au premier et deuxième degré sous l’œil droit, au front, à la tempe droite, à la main droite et aux doigts, au bras droit, au genou gauche, à la cheville droite et de brûlures au premier degré à la main gauche et aux doigts.
- Mohammed Yousef Hassan Daajneh souffre de brûlures au premier et deuxième degré aux doigts de la main gauche et porte des traces de carbone noir autour des brûlures aux doigts de la main gauche, à la cheville gauche et des brûlures de deuxième degré à la cheville droite.
Jihad Khalil Hassan Daajneh, 35 ans, berger, dit avoir vu les deux garçons courir vers lui en criant de douleur et de panique. Il était à près de 60 mètres d’eux. Il a essayé de donner les premiers soins en faisant couler de l’eau sur les parties brûlées. Il a appelé au téléphone pour avoir une voiture qui les a emmenés à l’hôpital Abu al-Hassan al-Qasem, à Yatta, où ils ont reçus les premiers soins. En raison de leur état sérieux et de l’impossibilité de connaître la nature de leurs brûlures, la coordination a été faite via le Bureau palestinien de liaison avec la police palestinienne, pour obtenir une équipe médicale de l’armée israélienne. L’équipe médicale israélienne est arrivée, avec des soldats, au carrefour de Zif, un village à l’est de Yatta. Ils ont diagnostiqué les blessures et donné un premier traitement pour les deux garçons.
Les experts israéliens en explosifs ont interrogé les deux garçons à propos de leurs blessures et de la forme et de la nature de l’objet qui avait provoqué ces blessures. Ils ont montré aux deux garçons des échantillons de munitions utilisées par les FOI et les garçons ont reconnu l’objet. L’équipe médicale a assuré les soins élémentaires aux garçons, mais elle a refusé de les transférer dans un hôpital israélien spécialisé dans ce genre de traitements pour éviter d’assumer la responsabilité de ce crime. Les deux garçons ont été emmenés en ambulance au Croissant-Rouge de l’hôpital public d’Hébron pour y être soigné.
La chaîne de télévision israélienne, Channel 10, a affirmé que les FOI étaient responsables pour l’objet qui avait provoqué les blessures aux garçons. La chaîne a déclaré : « Les deux Daajneh ont été blessés alors qu’ils jouaient près de leur village, par un objet qui fait partie des munitions utilisées par les FDI (forces de défense israéliennes) et abandonné sur les lieux lors d’un raid des FDI dans le secteur ».
Selon des témoins et des observations faites sur le terrain, des membres de la famille Daajneh ont trouvé aussi un objet similaire le dimanche après-midi, 22 mai, alors qu’ils rassemblaient leurs moutons dans le secteur. La police israélienne a été informée et est arrivée sur les lieux. Elle a fermé la zone et fait exploser l’objet, explosion qui a fait un grand bruit. Une fumée blanche s’est dégagée de l’objet sur près de 40 mètres.
Il convient de noter que les mines terrestres et les restes militaires abandonnés par les FOI provoquent de grandes souffrances aux Palestiniens et aux bergers dans les secteurs ruraux, de nomades et éloignés, où il y a des activités des colonies ou qui sont proches de sites utilisées par l’armée pour l’entraînement, spécialement à Yatta et à Bani Na’im, au sud et sud-est d’Hébron, à al-Khan al-Ahmar, à l’est de Jérusalem, et au sud et au nord dans la vallée jordanienne à Jéricho. Des centaines de Palestiniens ont été tués ou blessés avec ces vestiges de l’armée israélienne.
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Colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens
La colonisation se poursuit dans les TPO en violation du droit international.
Les colons continuent d’agresser les Palestiniens et leurs biens et notamment à proximité des colonies Gush Etzion et Efrat, au sud-ouest de Bethléhem. Une vieille maison appartenant à Mohammed Saleh Abu Sawi, du village d’Artas, au sud de Bethléhem, a été attaquée et endommagée par un groupe de colons qui se sont installés près des terres de la famille.
Selon l’enquête du PCHR, le dimanche matin, 22 mai, des membres de la famille d’Abu Sawi se dirigeaient vers leurs terres et leur vieille maison dans le secteur de Khelet Ikhleil, à l’est des colonies précitées et du bureau de ce que l’on appelle, l’Administration civile israélienne, pour aller travailler sur leurs terres, comme d’habitude. Arrivés, ils ont été choqués de voir que la terrasse de la maison avait été complètement démolie ; une agression qui ne peut venir que des colons israéliens, puisque la situation des terrains ne permet pas à n’importe quel Palestinien d’y accéder, sauf aux propriétaires des terres qui peuvent passer après avoir été fouillés et montré leurs cartes d’identité. La maison n’est qu’à 200 mètres de la clôture de la colonie et du bureau de l’Administration civile israélienne, une zone militaire entourée de miradors et de caméras de surveillance.
La famille d’Abu Sawi indique que l’attaque comprend la destruction de la terrasse de la maison construite dans les années cinquante du siècle dernier. La maison consiste en 4 pièces aux murs de pierres et des plafonds en bois et métal. En outre, il y a un puits près de la maison. La famille déclare :
« Ce n’est pas la première fois que nos biens sont attaqués par les colons et les FOI, en plus, les colons israéliens ont l’habitude de jeter des cadavres de chiens par-dessus le mur. »
Ils soulignent que les FOI ont fait fermer l’entrée qui mène à la terre par l’Administration civile il y a trois ans, en conséquence de quoi, ils sont obligés d’arrêter leur voiture très loin de la maison et de se rendre sur leurs terres à pied. Leur voiture a été attaquée par les soldats israéliens sous le prétexte qu’elle était proche du poste militaire.
Dimanche 22 mai, 9 h, un groupe de colons de la colonie de Taffouh, au sud de Naplouse, agresse 3 Palestiniennes de l’association caritative des Femmes d’Iskaba, du village du même nom, à l’est de Salfit. Dans son témoignage au PCHR, Madame Ahlam Adnan Harb déclare :
« Dimanche matin, 22 mai 2011, deux membres de l’association et moi nous dirigions vers le carrefour de Za’tarah, avec l’intention de nous rendre à Ramallah. Une fois arrivées au carrefour, nous y avons trouvé une quinzaine de colons, dont certains étaient armés. Ils se sont approchés de nous et ont commencé à nous jeter des pierres ; cependant, nous avons réussi à échapper aux pierres et nous n’avions pas de mal. Les FOI ont soutenu les colons dans leur agression et ne les en ont pas empêchés, en plus les soldats ont pointé leurs armes sur nous. Nous avons voulu arrêter une voiture qui partait de l’endroit, mais ils nous ont poursuivies et empêchées de partir. Nous avons essayé de nous défendre. En même temps, un Palestinien qui se trouvait au carrefour nous a vues et est venu vers nous en courant. De ce fait, nous nous sommes reculées aussitôt de crainte qu’un affrontement ne se déclenche entre des Palestiniens et les soldats israéliens. Des agressions de ce type contre les Palestiniens et leurs biens ont continuellement lieu à ce carrefour à cause de la présence des colons israéliens ici, et des soldats qui les soutiennent. »
Des colons de la colonie de Qidoumim, au nord-est de Qalqilya, ont arraché 70 oliviers appartenant à Mohammed Abdul Latif Hamid Ishtiwi, du village de Kafr Qaddoum. Ishtiwi ignore quand cela s’est produit, car il ne peut se rendre sur sa terre sans un permis des FOI.
Son témoignage au PCHR :
« Dimanche 22 mai 2011, vers 8 h 30, j’allais labourer ma terre qui s’appelle Vallée de Barous, au sud-est de Kafr Qaddoum, parcelle n° 27. J’y allais avec un laboureur, car j’ai un permis pour entrer sur le secteur. Une fois arrivés, nous sommes surpris de voir que 70 oliviers, plantés il y a 7 ans, avaient été arrachés. Le terrain fait 15 dunums (1,5 ha) et est situé près de la colonie de Qidoumim, c’est-à-dire, à environ 150 mètres de la colonie. Il est situé aussi près de l’avant-poste d’Odlah Moutain, qui fait partie de la colonie Qidoumim.
Ce sont les colons qui ont commis leur attaque, car ils sont proches du terrain. En outre, les Palestiniens ne sont pas autorisés à entrer sur cette terre sauf avec un permis israélien. Après avoir vu cela, j’ai téléphoné au Conseil du village et à la Croix-Rouge, qui sont venus sur les lieux et ont pris des photos. Cependant, les soldats sont arrivés et les ont écartés pour les empêcher de continuer à photographier. Il a fallu une demi-heure aux FOI pour nous chasser. Plus tard, j’ai déposé plainte auprès de la Croix-Rouge et de la police d’Ariel. »