Gidéon Levy: Pour les péchés de l’occupation, les boycotts sont une punition légère


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Orange ou SodaStream, boycott universitaire ou artistique, les pénalités s’aggraveront tant qu’Israël persistera dans la colonisation, l’exploitation et le vol de la terre palestinienne

Que défendez-vous ? Pour quoi vous battez-vous ? Sur quoi les Israéliens se retranchent-ils maintenant, avec les agressions des politiciens nationalistes et les médias populistes qui fulminent contre le monde. Pourquoi, de façon patriotique, recouvrent-ils les drapeaux orange d’Orange par le drapeau national bleu et blanc ? Quelqu’un a-t-il demandé pourquoi ? Pourquoi le boycott commence-t-il à ronger Israël aujourd’hui, tout cela en vaut-il la peine ?

Comme d’habitude, il y a des questions que ne sont même pas posées. L’introspection, après tout, est un signe manifeste de faiblesse. Et ainsi, on invente une explication qui nous absout de toute responsabilité : le boycott est tombé du ciel, une force majeure incontournable haineuse d’Israël, et la seule façon de la combattre est de contre-attaquer. Israël détient toujours une profusion de réponses sionistes appropriées (et parfois violentes), mais toujours concernant le résultat, jamais les motifs. C’est comme avec le terrorisme, comme avec la position du monde que le député Isaac Herzog, président de l’Union sioniste, de tous les ultranationalistes israéliens, s’est précipité d’étiqueter du nom ridicule de « terrorisme d’un nouveau genre » (se référant aux déclarations de Stephane Richard, le PDG d’Orange). Ne jamais céder. C’est très bien, mais pourquoi ? Nous combattons le boycott, mais pourquoi a-t-il surgi ?

Aujourd’hui, Israël défend la préservation du statu quo. Il se bat contre le monde entier pour préserver son école très évoluée de brutalité et de cruauté, dans laquelle il instruit des générations de jeunes gens pour qu’ils agissent de façon bestiale envers des êtres humains, des personnes âgées et des enfants, pour qu’ils les tyrannisent, aboient après eux, les écrasent et les humilient, simplement parce que ce sont des Palestiniens.

Israël défend la perpétuation de l’apartheid dans les territoires occupés, dans lesquels vivent deux peuples, dont l’un sans aucun droit. Il défend tout son système de justifications pour cela – une combinaison de récits bibliques, de messianisme et de victimisation, assortie de mensonges. Il défend la « Jérusalem unifiée », qui n’est rien d’autre qu’un monstre territorial, où la séparation existe, là aussi. Il se bat pour le droit de détruire la bande de Gaza aussi longtemps qu’il lui plaira de le faire, pour la maintenir comme un ghetto et rester le gardien de la plus grande prison du monde.

Les Israéliens se battent pour leur droit à persister dans la colonisation de peuplement, l’exploitation et le vol de la terre ; pour continuer d’enfreindre le droit international qui interdit la colonisation de peuplement, pour continuer leur pied de nez au monde entier, lequel ne reconnaît pas les colonies. Ils sont aujourd’hui en train de défendre leur droit à tirer sur les enfants qui lancent des pierres et sur les pêcheurs sans défense qui cherchent en mer des bribes de moyens de subsistance au large de la côte de Gaza, leur droit de continuer à arracher les gens de leurs lits au milieu de la nuit en Cisjordanie ; ils se battent pour le droit de placer en détention des centaines de personnes, sans jugement, de détenir des prisonniers politiques, pour les maltraiter.

Voilà ce qu’ils sont en train de protéger, pour quoi ils se battent – pour une région où la plupart d’entre eux ne sont pas allés depuis des années, et sans se soucier de ce qu’il s’y passe, pour une conduite qui est honteuse, même pour certains d’entre eux. Ce sont les péchés et c’est la punition. Croit-on qu’Israël peut continuer sans être sanctionné ? Sans être mis au ban de la société ? Et pour dire la vérité, Israël ne mérite-t-il pas d’être puni ? Le monde ne s’est-il pas montré incroyablement tolérant jusqu’ici ?

Orange ou SodaStream, boycott universitaire ou artistique, ce sont là des punitions légères. Les pénalités s’aggraveront tant qu’Israël ne voudra pas tirer les conclusions qui s’imposent. Par opposition aux tentatives d’Israël et de l’establishment juif visant à détourner le débat, au cœur du boycott, ce n’est pas l’antisémitisme. Au coeur, c’est l’occupation. C’est cela la source de la délégitimation.

La nation peut lutter contre la position du monde entier. Elle peut se lever pour ses droits (qui ne sont pas ses droits) et penser qu’elle se bat pour sa survie. Mais les Israéliens savent-ils ce qu’ils sont en train de défendre aujourd’hui ? Ce qu’ils ne sont pas disposés à céder ? Tout cela vaut-il le coup pour eux ? Ce débat n’a même pas encore été soulevé ici.

Traduction : JPP pour l’Agence Média Palestine

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Des universitaires belges pour le boycott académique d’Israël : interview de Patrick Deboosere


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Les initiateurs de l’association tout récemment créée, le Belgian Academic and Cultural Boycott of Israel (Bacbi), sont on ne peut plus clairs : ils boycotteront toutes les institutions académiques officielles d’Israël tant que ce pays poursuivra sa politique d’occupation et de colonisation, et qu’il s’obstinera à fouler aux pieds le droit international.

En 2005, un groupe d’universitaires et d’artistes palestiniens lançaient le PACBI, le Palestinian Academic and Cultural Boycott of Israel, en tant que composante de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissements et Sanctions, NdlR). BDS a été créée par un important groupe d’organisations du monde associatif palestinien. Aujourd’hui, des universitaires belges s’y joignent par le biais de la création du Belgian Academic and Cultural Boycott of Israel (BACBI).

Patrick Deboosere, professeur à la VUB

« Nous désirons nous joindre à la campagne de boycott, parce qu’un boycott international est le moyen principal, aujourd’hui, qui permettrait de mettre un terme à l’oppression du peuple palestinien par l’Etat d’Israël », explique le professeur Patrick Deboosere (VUB), cofondateur du BACBI. « Comme l’a bien montré en son temps la lutte contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud, le boycott est une arme très efficace. Le fait que, récemment, au Parlement israélien, une majorité de droite a approuvé une loi rendant punissable l’appel au boycott, montre clairement à quel point l’on a peur de cette stratégie. »

Comment cette action de boycott est-elle née ?

Patrick Deboosere. En 2009, lorsque nous nous sommes rendus en Palestine en compagnie d’un certain nombre de collègues et d’artistes amis, nous avons été en contact pour la première fois avec des partisans d’un boycott international. Depuis lors, je n’ai plus cessé de soutenir la campagne BDS.

On ne peut pas faire autrement quand on voit la situation sur place. Nous avons tous été profondément touchés par l’injustice incroyable qui règne là-bas. Il suffit de franchir un checkpoint israélien pour ressentir les humiliations et le mépris que doivent subir quotidiennement les citoyens palestiniens.

On y voit l’inégalité dans la façon de traiter les gens, avec la destruction et l’expropriation des terres palestiniennes et la construction de colonies juives illégales. C’est en infraction avec le droit international, mais cela se passe toutefois sous la protection de l’armée israélienne.

Et il y a le mur…

Patrick Deboosere. On le connait évidemment via les photos et les images télévisées. Mais la confrontation sur place est littéralement écrasante. Un vrai mur de l’apartheid, long de plusieurs centaines de kilomètres. L’image seule de la façon dont ce mur passe au beau milieu des faubourgs et des villages qui entourent Jérusalem-Est hallucinante. Et en même temps, on remarque comment, par toutes sortes d’artifices, la construction du mur est également mise à profit pour accaparer plus de terres palestiniennes encore.

Le mur a également annexé de facto Jérusalem-Est et l’a coupé du reste de la Cisjordanie. Le mur traverse littéralement le campus de l’Université al-Quds,  ce qui fait qu’aujourd’hui, plus de 13 000 étudiants palestiniens doivent franchir au moins un des 600 check-points israéliens lorsqu’ils quittent leur domicile pour se rendre à l’université.

Avec l’agression contre Gaza en juillet dernier, de plus en plus de collègues se sont adressés à moi pour lancer une initiative en faveur d’un boycott académique. En quelques semaines, il y a du côté palestinien plus de 2 100 tués et plus de 10 000 blessés, en grande majorité des civils, dont de nombreux enfants. Quelque 17 000 bâtiments ont été détruits. Du côté israélien, l’opération a fait 73 morts, dont 66 militaires.

Ca a été une boucherie et la chose a encore été confirmée récemment par les témoignages directs de dizaines de soldats israéliens, avec « Breaking the silence« .

Pourquoi est-il important que des universitaires se joignent à une telle campagne ?

Patrick Deboosere. En tant qu’universitaires, nous devons prendre nos responsabilités. En mars dernier, dans 22 pays, une « Semaine de l’apartheid israélien » a été organisée. Des étudiants de plusieurs universités belges s’y sont ralliés. Entre autres à l‘ULB et à la VUB, cela a provoqué beaucoup de remu-ménage. Des pressions ont été exercées par l’ambassade israélienne afin de supprimer ces activités. L’ULB a menacé de suspension l’organisation estudiantine favorable au boycott. Cela prouve à quel point ils est important que le corps académique lui aussi s’exprime en faveur du boycott international.

En quoi consiste précisément cette action de boycott ?

Patrick Deboosere. Notre déclaration de principe rejoint l’appel palestinien au boycott académique et culturel et, en ce moment, elle a déjà été singée par près de 300 académiques, de toutes les universités et hautes écoles du pays. Depuis que l’appel est en ligne, chaque jour, de nouvelles signatures viennent s’ajouter. (*)

Concrètement, le boycott signifie que nous ne collaborons pas avec les institutions officielles et universités d’Israël et que nous nous opposons à tout subventionnement émanant de l’Europe. Nous voulons que l’Europe résilie tous les accords de collaboration avec Israël et nous appelons dès maintenant à ne pas coopérer avec les universités israéliennes dans le cadre de projets européens. Aujourd’hui, toutes les universités israéliennes sont complices de la politique de racisme, d’apartheid et d’oppression de l’Etat israélien. Toutes, ou à peu près, collaborent au renforcement de l’appareil militaire israélien.

Si une université israélienne devait officiellement se distancier de l’occupation et de la politique d’apartheid, nous serions disposés à collaborer avec cette université. Jusqu’à ce jour, ce n’est malheureusement pas le cas.

Comment réagissent les universitaires en Israël face à un boycott ?

Patrick Deboosere. Il y a certes un certain nombre d’universitaires israéliens courageux qui s’opposent ouvertement à la politique de leur pays. Aussi sommes-nous en faveur d’une collaboration et d’un dialogue avec des universitaires israéliens à titre individuel. Je pense qu’il est très important de continuer à collaborer et à discuter avec nos collègues israéliens.

Ce n’est pas un boycott individuel. Le but est d’accroître la pression sur Israël de sorte que soit mis un terme aux violations du droit international. Cette pression doit également venir de nos collègues israéliens. Nous n’en sommes pas encore là. Nous essayons de développer une médiatisation suffisante afin que nos universités cessent leur collaboration, à l’exemple de la façon dont, aujourd’hui, le mouvement pour le boycott international prend forme dans plusieurs universités américaines ou européennes.

Quelles actions allez-vous entreprendre ?

Patrick Deboosere. Nous avons créé un site internet, www.bacbi.be, et nous espérons que le plus grand nombre possible de nos collègues des universités et des hautes écoles signeront également notre appel. A court terme, l’intention est que les universités cessent de collaborer avec les universités israéliennes.

Le lobby pro-israélien accuse systématiquement d’antisémitisme tous ceux qui expriment des critiques à l’égard d’Israël. Mais, soyons bien clairs : nous sommes opposés à toute forme de racisme et d’antisémitisme.

L’indignation spontanée qu’éprouvent bien des personnes au vu de l’injustice que subit le peuple palestinien doit recevoir un soutien solide de la part du monde académique.

Au sein du BACBI, nous voulons étendre l’action de boycott au secteur culturel. Si des musiciens et des compagnies théâtrales refusent de se produire enIsraël, cela aura un grand retentissement et cela contribuera à accroître encore la pression.

Nous sommes d’ailleurs pas seuls, dans cette campagne. Le boycott académique et culturel s’étend au niveau international. Notre but final est de mettre un terme aux infractions et violations systématiques du droit international par Israël et de contribuer à une paix juste au Moyen-Orient. C’est un travail de longue haleine mais, quand on est fondamentalement du côté de l’injustice et de l’oppression, on finit toujours par perdre.

Le physicien, mathématicien et cosmologiste britannique Stephen Hawking est probablement la personne la plus célèbre à participer au boycott académique contre Israël. Lorsque le président israélien l’a invité pour une conférence, Hawking lui a envoyé une lettre signifiant son refus pour protester contre l’attitude d’Israël dans les territoires palestiniens.

Article publié dans le mensuel du Parti du Travail de Belgique (PTB) « Solidaire« , le 1er juin 2015.

(*) 380 signatures au 18 juin

Mise à jour le Jeudi, 18 Juin 2015 18:43 

Pour le droit de débattre et de critiquer librement


  • Le mercredi 4 mars 2015, le cercle BDS de l’ULB organisait une action sur l’avenue Paul Héger à Ixelles, dénonçant les politiques menées par le gouvernement israélien. Le lendemain, un montage vidéo fut publié et les journaux titrèrent « Dérapage antisémite ». La polémique était lancée.

    Dans un souci de libre examen, le Recteur a réuni toutes les parties ainsi que des témoins pour faire la lumière sur les faits. Après que des torts partagés ont pu être reconnus, la conclusion du Recteur sur son blog fut claire : « il n’y avait pas d’intention antisémite dans le chef des manifestants » (1).

    L’incident semblait être clos. Nous avons dès lors été très préoccupé·e·s par la « Carte blanche » publiée dans Le Soir de ce vendredi 27 mars et signée par une septantaine de personnalités membres ou proches de l’ULB (2), invitant le Recteur de l’ULB à retirer au cercle BDS-ULB « la reconnaissance officielle de l’université et l’autorisation à porter son sigle« , ce qui revient à prôner la suppression pure et simple, sans autre forme de dialogue, du cercle au sein de l’ULB.

    S’il devait être avéré qu’il y avait eu un acte d’antisémitisme, nous serions les premièr·e·s à le dénoncer. Rappelons que la loi permet de poursuivre toute incitation à la haine raciale quelle qu’elle soit. Cependant, jusqu’à présent, aucune plainte n’a été déposée et aucune condamnation n’a été prononcée à l’encontre de BDS-ULB pour de tels actes.

    L’amalgame récurrent entre la critique de la politique menée par l’Etat d’Israël et l’antisémitisme est un outil d’intimidation intellectuelle qui n’a pas sa place dans la pratique du libre examen. Il vise à rendre illégitime toute remise en question de la politique menée par le gouvernement israélien et a en outre pour effet de monter les membres de la communauté étudiante les un·e·s contre les autres. Nous appelons à plus de sérénité dans la manière dont sont abordées ces questions politiques.

    Comme l’a très bien souligné le Recteur : « On peut lutter contre les thèses de BDS, contre toutes ou, comme dans mon cas, certaines d’entre elles, mais on ne peut le faire au détriment de la vérité, de la justice et du respect que l’on doit à toute personne« (1).

    BDS-ULB rejette le boycott individuel mais défend le boycott économique et institutionnel (et donc académique) comme moyen pacifique pour faire pression sur le gouvernement israélien. C’est un point de vue politique qui ne fait pas l’unanimité parmi nous, mais nous restons convaincu·e·s que seule la confrontation d’idées, qui reste l’ADN de notre institution, et non le sectarisme intellectuel, est la manière libre-exaministe de réfléchir à cette question.

    En tant que membres de la communauté universitaire et/ou proches de l’ULB, nous revendiquons le droit à débattre et à critiquer librement. Les revendications politiques de BDS-ULB ne sont peut-être pas partagées par tous, mais la liberté d’expression est un droit essentiel et la pluralité des points de vue, indispensable à toute société démocratique. Nous ne soutenons pas cet appel au retrait de l’enregistrement de BDS-ULB. Un appel non fondé qui jette le discrédit sur le cercle BDS-ULB, sans autre forme de débat, et qui relève tout simplement de la censure. Nous ne pouvons partager cette démarche qui ternit l’image de l’université en diabolisant des membres de sa communauté.

     

    (1) Didier Viviers, La fin ne justifie pas les moyens, publié sur le blog-notes de Didier Viviers, Recteur de l’Université libre de Bruxelles, 12 mars 2015. http://blog-recteur.ulb.ac.be/

    (2) Cette carte blanche, parue dans le soir le 27 mars 2015, a été relayée par l’Union des Anciens Etudiants et est disponible sur le compte de l’UAE : https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=944972222203032&id=238684106165184

    Plus de 200 personnalités de ou proches de l’ULB ont décidé de prendre position ensemble contre les demandes de censures formulées à l’encontre du cercle BDS-ULB. Face à la diabolisation, ils défendent le droit au débat et à la critique.

    voir article complet ici

Accusations d’antisémitisme à l’ULB : un manque de rigueur journalistique.


Accusations d’antisémitisme à l’ULB : un manque de rigueur journalistique. | Association belgo-palestinienne

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Ce mercredi 4 février, une action réalisée par le cercle BDS de l’ULB dans le cadre de l’Israeli Apartheid Week a été l’objet d’accusations fausses par des groupes de soutien à la politique coloniale israélienne et entretenue par une presse francophone qui n’a pas jugé opportun d’analyser les faits.

 

Une fois de plus, les actions du mouvement Boycott Désinvestissement et Sanctions ont fait  l’objet d’une récupération écœurante de la part de mouvements de défense de la politique israélienne. Grâce à un montage réalisé par l’Union des Etudiants Juifs de Belgique (UEJB), appuyé par un communiqué Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme et diffusé dans la presse, l’idée que des propos antisémites avaient été tenus s’est largement diffusée dans la presse francophone,.

 

Grâce à une intervention du rectorat de l’ULB, un communiqué de presse commun de l’UEJB et des étudiants du cercle BDS de l’ULB a démenti cette analyse tronquée : aucun propos antisémite n’a été tenu lors de cette action et il s’agissait bien d’un montage qui poussait à la surinterprétation de propos certes dommageables. Malgré ce communiqué, la presse francophone n’a pas pour sa part pas jugé nécessaire de démentir ces accusations qu’elle a diffusées sans aucune mise en perspective critique, comme étant véritables. Simon Moutquin, chargé » de mobilisation à l’Association belgo Palestinienne complète :« Le climat actuel de tensions communautaires, aussi vendeur soit-il pour la presse, ne peut être attisé de cette manière par une désinformation avérée au profit du bien vivre ensemble. Sous couvert d’une lutte contre l’antisémitisme, ces propos relayés dans la presse  ne font qu’attiser de fausses polémiques qui présentent un réel danger pour le dialogue entre communautés. Les valeurs du BDS sont identiques à celles qui animent les mouvements de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et le colonialisme, il ne s’agit ni plus ni moins que celles émanant de la déclaration universelle des droits de l’Homme »

 

La semaine « Israeli Apartheid week » s’inscrit dans la lignée de la campagne BDS qui vise à condamner la politique coloniale pratiquée par Israël. Les revendications de l’appel BDS sont la fin de l’occupation des territoires palestiniens, des droits égaux pour les Arabes israéliens en Israël ainsi que le droit au retour des réfugiés.

 

Suite à ces constats, l’Association Belgo Palestinienne exige que, sur base du communiqué de presse commun UEJB/BDS-ULB, les propos attribués aux étudiants du BDS-ULB de manière erronées soient rectifiés

 

et


Communiqué de presse du comité BDS-ULBLe cercle #BDS de l’#ULB tient à démentir formellement toutes les accusations diffamatoires parues dans la presse ces derniers jours, à l’initiative de l’Union des Etudiants Juifs de Belgique (#UEJB) et de Joël Rubinfeld, président de la Ligue Belge Contre l’Antisémitisme (#LBCA), et par ailleurs ancien vice-président du Parti Populaire.
La campagne BDS – Boycott, Désinvestissement, Sanctions – rejette et condamne fermement toute forme de racisme, et en premier lieu l’antisémitisme !
Le mouvement BDS est un appel issu de la société civile palestinienne qui se base sur le droit international et vise trois objectifs : le droit au retour des réfugiés, la fin de la colonisation en Cisjordanie et la fin de la discrimination raciale en Israël. Il s’agit d’un mouvement indépendant de toute organisation politique, y compris palestinienne. Les accusations de soutien envers le Hamas, ou quelque autre organisation n’ont aucun fondement et nous nous en défendons formellement. Nous ne prenons pas de position en faveur d’une solution à un ou deux états, défendant la liberté du peuple palestinien de choisir son propre avenir politique.
BDS prône un boycott des institutions israéliennes, et conformément à ce principe, nos actions n’ont jamais visé des individus, mais cherchent à dénoncer la politique colonialiste d’un Etat, condamné à de nombreuses reprises par l’O.N.U.
C’était également le cas ce 4 mars, lorsque nous avons déployé une banderole figurant le Mur érigé par les autorités israéliennes, en grande partie sur les territoires occupés de Palestine, et jugé illégal par la Cour Internationale de Justice. Cette action visait à dénoncer la politique d’apartheid du régime israélien envers la population palestinienne, tout en appelant l’ULB à mettre fin à tout partenariat académique avec les universités israéliennes directement impliquées dans la recherche au service de l’armée israélienne.
Le BDS et l’UEJB ont indéniablement des différends politiques concernant l’analyse du conflit israélo-palestinien. Nous déplorons l’amalgame qui est ici fait avec l’antisémitisme, accusation grave et diffamatoire dont nous nous sommes toujours défendus et dont nous nous défendrons toujours. Cette accusation réitérée par le #CCOJB et la LBCA a pour seul but de décrédibiliser toute critique politique des actions du gouvernement israélien.
Le montage vidéo posté par l’UEJB et repris par la presse, laisse penser que le cercle BDS aurait délibérément pris à partie des étudiants. Or, les échanges animés très partiellement reproduits dans ce montage, répondaient à des propos défendant ouvertement l’occupation militaire et le régime d’apartheid sur les territoires palestiniens, jusqu’à renier l’existence même des Palestiniens.
Les accusations portées contre le comité BDS-ULB ne sont qu’une énième tentative de la part des défenseurs d’un Etat criminel de décrédibiliser le mouvement BDS. Nous nous réservons le droit de porter plainte en justice contre les personnes et/ou organisations nous ayant diffamés.
Le comité BDS-ULB

 

 

 

Les appels au boycott de produits israéliens ont-ils un effet ?


 

WILLY LE DEVIN ET DOMINIQUE ALBERTINI 29 AOÛT 2014 À 06:58

Manifestation propalestinienne à Paris le 26 juillet 2014. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
Manifestation propalestinienne à Paris le 26 juillet 2014. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)

ENQUÊTE

Chaque jour en France et en Europe, les militants de la campagne BDS organisent des actions dont le résultat commence à se faire sentir.

Tintamarre sous les fenêtres de France 3 Lyon, actions ciblées dans les supermarchés, campagnes suractives sur les réseaux sociaux, la campagne BDS — Boycott, Désinvestissement, Sanctions —, fleurit tous azimuts. Son objectif ? Convaincre les citoyens de ne plus recourir aux marques et financements israéliens tant que l’Etat hébreu n’infléchira pas sa «politique coloniale». Depuis le début du conflit à Gaza, et malgré le cessez-le-feu illimité conclu mardi, l’ampleur des actions grandit à vue d’œil et ce, sur l’ensemble du territoire européen. Jeudi, c’est le festival du film de Bristol, en Angleterre, qui a renoncé à une partie de son financement par l’ambassade israélienne.

SUR LE MÊME SUJET

«Qu’on donne un Etat aux Palestiniens !» 

Par Willy Le Devin

Il y a quelques jours, Libération a assisté à l’une de ces actions musclées mais pacifiques. Durant quelques minutes, cinq activistes ont pris possession des rayons d’un hypermarché de Seine-Saint-Denis pour expliquer aux clients pourquoi, selon eux, il ne faut plus acheter de produits israéliens. Une jeune femme se saisit d’un mégaphone et harangue, devant des vigiles plutôt placides :«Israël est un état colonial qui viole quotidiennement le droit international. Pourtant, Israël n’est pas au-dessus des lois. Tant que ce pays continuera, nous vous demandons de ne plus faire vivre ses entreprises. Nous ne désignons pas un peuple, pas une religion, mais une politique scandaleuse, inhumaine, et dommageable.» Massés autour, mi-curieux mi-amusés, les consommateurs écoutent attentivement. Les militants BDS se lancent alors dans l’énumération d’une longue liste de marques à délaisserde fruits et légumes, boissons

 

«DÉMARCHE CONCRÈTE, CITOYENNE»

Dans les manifestations propalestiniennes qui ont animé l’été hexagonal, les leaders associatifs se pliaient au même exercice, donnant aux cortèges des petits airs de l’émission Téléshopping. Membre du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (CNPJDPI), Youssef Boussoumah décèle un réel engouement pour la campagne BDS, notamment auprès des jeunes : «Le ressort semble définitivement cassé entre eux et la politique. Beaucoup annoncent qu’ils ne voteront plus en 2017. En revanche, ils sont séduits par les initiatives de boycott car il s’agit, à leurs yeux, de démarches concrètes, citoyennes et efficaces.»

Partie de la société civile palestinienne en 2004, la campagne BDS a depuis pris une ampleur internationale. Sa déclinaison française, qui a pris du poids en 2009 dans la queue de comète de l’opération militaire israélienne «Plomb durci», regroupe aujourd’hui une quarantaine d’associations et de partis politiques — dont le Parti de gauche, le NPA, la Confédération paysanne et les syndicats Solidaires et CNT.«Souvent les gens ne retiennent de notre action que le boycott des produits israéliens, note Jean-Pierre Bouché, dirigeant du collectif affilié Stop Apartheid à Toulouse. Or, nous incitons également les entreprises internationales à se retirer d’Israël, et les Etats à le sanctionner. Par ailleurs, le boycott a aussi une dimension académique et culturelle.»

L’initiative ne manque évidemment pas de susciter des critiques. Dans un communiqué publié en juin, le président de la chambre de commerce France-Israël, Henri Cukierman, soulignait que «la loi française interdit le boycott en raison de la race, de la religion ou de la nationalité.» Assurant que «10% des Palestiniens travaillent pour des employeurs israéliens», il assimilait l’action du BDS à une nouvelle «Nuit de cristal», en référence aux attaques de commerces juifs menées en novembre 1938 dans l’Allemagne nazie.

«UNIQUEMENT CONTRE DES INSTITUTIONS»

Familier de cette accusation, les animateurs de BDS la contestent avec vigueur.«Nous ne nous mobilisons jamais contre des individus ou une communauté, mais uniquement contre des institutions, explique Imen Habib, une coordinatrice du mouvement. Jean-Pierre Bouché complète : «Nous ne déconseillons à personne d’écouter de la musique israélienne ou de voir les films d’Amos Gitai. En revanche, nous désertons les événements culturels patronnés par l’ambassade ou les consultats d’Israël.»

Le boycott des produits de consommation courante, notamment alimentaires, demeure l’aspect le mieux connu et le plus facilement applicable de la mobilisation. Sur Internet, plusieurs sites, dont celui du BDS, dressent la liste des marques à éviter. Expliquent que le nombre 729, censé caractériser les code-barres israéliens, est en réalité peu fiable. Et dénoncent, photos à l’appui, les supposées tricheries de certains magasins : telle mangue serait ainsi présentée comme dominicaine, alors que son étiquette porte la mention «Pays d’origine Israël». Pour aider ses militants, BDS réfléchit à lancer une application numérique pour guider le consommateur pendant ses achats.

«LA SITUATION AFFECTE VRAIMENT NOS AFFAIRES»

Quel est vraiment l’impact de cette campagne ? Les groupes de grande distribution contactés par Libération n’ont pas souhaité commenter le phénomène. Tout au plus  Auchan confirme-t-il être «confronté à des opérations de boycott»«étudier les suites à donner au cas par cas», et respecter scrupuleusement les règles d’étiquetage. Même discrétion chez le groupe pharmaceutique israélien Teva : «Ils ne veulent pas mélanger le business et la politique», explique une source proche de l’entreprise.

D’autres sont pourtant plus prolixes. «D’habitude, les gens se battent pour vendre nos produits, raconte Yinon Osem, PDG de l’entreprise Edom Fruits, basée dans un kibboutz de la vallée du Jourdain. Là, il se passe quelque chose, en France notamment. Aucun supermarché ne nous a formellement dit qu’il est confronté à un boycott. Mais on se rend compte que, s’ils ont une alternative à nos produits, ils ont tendance à la privilégier.» Un phénomène que l’entrepreneur attribue à«l’influence de la communauté musulmane». Même constat du côté de BeFresh, un groupe exportateur de fruits et légumes : «La situation affecte vraiment nos affaires, reconnaît Oron Ziv, l’un de ses représentant en Europe. Nous recevons des annulations de commandes. Nos clients semblent faire profil bas et attendre que la tension retombe.»

Certes, le conflit à Gaza n’est pas seul en cause : le contexte économique, de bonnes récoltes fruitières en Europe, les sanctions contre la Russie contribuent eux aussi à cette situation. Mais tant les médias que le gouvernement israéliens reconnaissent l’existence d’un boycott, et redoutent ses conséquences. En mars, avant même le début des opérations militaires à Gaza, le ministre des Finances Yair Lapid estimait qu’un tel mouvement pourrait coûter 2,3 milliards d’euros et près de 10 000 emplois à l’économie israélienne. Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a qualifié la perspective d’un boycott d’«immorale et injustifiée».

Pourtant, le mouvement semble bien s’être étendu ces derniers mois. D’autant que certaines initiatives sont d’une toute autre ampleur que celles de la campagne BDS. Plusieurs grandes entreprises européennes ont ainsi renoncé à des investissements en Israël, en raison de liens entre des sociétés locales et les colonies. A partir du 1erseptembre, ces dernières cesseront par ailleurs d’exporter vers l’UE leurs volailles et produits laitiers, afin de se conformer à des directives européennes. Enfin, plusieurs pays européens, dont la France, déconseillent désormais officiellement d’investir dans les colonies israéliennes – considérées comme illégales au regard du droit international.

Willy LE DEVIN et Dominique ALBERTINI

source

[bds-ulb] [ABP] Actions GAZA : prochaines dates à bloquer!


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Merci de votre présence en nombre dimanche 27 juillet pour la grande manifestation nationale de solidarité avec le peuple palestinien, et en particulier avec la population de Gaza.

Malheureusement, malgré cette belle mobilisation, Israël poursuit inlassablement les bombardements sur la bande de Gaza. Les victimes sont de plus en plus nombreuses et la situation humanitaire est catastrophique depuis le bombardement de la seule centrale électrique de Gaza, privant ses habitants en électricité et en eau.

 

C’est pourquoi nous devons continuer à nous mobiliser!

Voici donc les prochaines dates de mobilisation à bloquer dans vos agendas  :

Mercredi 6/8 de 17h30 à 19h : Manifestation devant le SPF Affaires étrangères (15 rue des Petits Carmes, 1000  Bruxelles) – Venez habillés en blanc!

Vendredi 8/8 – Jour de Colère – de 12h30 à 13h30  : Manifestation devant l’ambassade d’Israël (40 avenue de l’Observatoire, 1180 Bruxelles)

Dimanche 17/8 à 14h : Grande manifestation nationale (objectif 20.000 personnes) – Détails à suivre.

En régions :

– à Liège Vendredi 8/8 – Jour de Colère – de 17h à 18h30 : rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien – Place du Marché, devant le Perron, symbole des Libertés liégeoises.

– à Charleroi tous les vendredis à 18h – Jour de Colère : rassemblement devant l’Hotel de Ville, place Charles II.

 

 

On espère vous voir nombreux à ces occasions!

 

L’équipe de l’ABP

site web

BDS liste des produits à boycotter


Israël a la supériorité militaire; en outre, son armée étant la plus immorale du monde il nous reste une seule arme : le boycott. Voici la liste des produits que je n’achète jamais sauf s’il n’y a vraiment pas d’autre choix

 

bdsliste

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