En Cisjordanie, des pacifistes israéliens tentent d’aider les Bédouins


Rachida El Azzouzi

Dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée, la violence des colons est telle que des bergers palestiniens appellent à l’aide des militants israéliens anti-occupation pour les protéger, ainsi que leurs troupeaux. Comme Sigal Harari, que Mediapart a suivie

2 janvier 2024 à 17h28

Mediapart

Vallée du Jourdain (Cisjordanie occupée).– « Vol de moutons par des colons en présence de l’armée, confiscation d’un bassin et de barils d’eau, présence de militants souhaitée d’urgence »… : depuis le 7 octobre 2023, les boucles WhatsApp de Sigal Harari et de ses camarades anti-occupation se multiplient.

« La guerre à Gaza donne des ailes aux colons. Ils sont encore plus agressifs et violents », constate la quinquagénaire, membre du mouvement israélien Regarder l’occupation dans les yeux. 

Cet après-midi de décembre, elle arpente, en tenue ample et chaussures de randonnée, un village bédouin palestinien aux allures de bidonville, au cœur de la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée. Sous haute surveillance israélienne depuis 1967, la vallée porte le nom du fleuve qui la traverse, principale ressource en eau de la région.

Le regard en alerte, tourné au loin vers les avant-postes et autres implantations illégales où se sont stratégiquement établis des colons pour accaparer de vastes étendues de terre, Sigal Harari vérifie que « tout va bien ».

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Jamal Amlihat, sans cesse aux aguets face à la violence des colons (vallée du Jourdain, Cisjordanie, décembre 2023). © Photo Rachida El Azzouzi / Mediapart

Elle tente aussi de rassurer, malgré la barrière de la langue, l’hébreu pour elle, l’arabe pour lui, l’homme qui marche à ses côtés, un keffieh enroulé autour de la tête : Jamal Amlihat, un berger plusieurs fois attaqué ces derniers mois par des partisans d’Eretz Israel, le Grand Israël, qui entendent bien coloniser ses collines arides.

Depuis l’aube, Sigal Harari, employée dans une crèche pour enfants près de Tel-Aviv, le « sécurise » avec sa collègue Hava, actrice, ce qui leur a valu une descente de l’armée et de la police israéliennes, qui sillonnent la région en véhicule blindé.

« Comme ils n’avaient rien à nous reprocher, ils ont fouillé notre voiture et ils nous ont infligé une amende de 300 euros pour des broutilles. Ils ne comprennent pas notre engagement, surtout en cette période de guerre. Pour eux, comme pour les colons, nous sommes des traîtres à la nation israélienne, des alliées des terroristes du Hamas. » 

Plusieurs membres de leur mouvement ainsi que d’autres pacifistes ont été agressé·es physiquement ces derniers mois par les colons, comme en attestent des vidéos virales sur les réseaux sociaux ou les cicatrices sur les jambes de Hava.

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Sigal Harari, activiste israélienne anti-occupation, se relaie avec ses collègues chaque semaine pour protéger le village bédouin de Jamal Amlihat des attaques de colons (vallée du Jourdain, Cisjordanie, décembre 2023). © Photo Rachida El Azzouzi / Mediapart

« Ils n’hésitent pas à nous frapper, souvent avec des pierres et des bâtons, raconte Sigal Harari. Notre présence les dérange. Ils ne peuvent plus agir impunément lorsque nous sommes là. On filme leur violence. En retour, eux aussi nous filment pour nous faire peur. » 

Jamal Amlihat, visage émacié, ne cesse de la remercier pour sa présence. Il ne dort plus depuis plusieurs semaines. « Tout va mal ici. On doit rester en veille en permanence. Nous dépendons des activistes. Sans eux, nous serions morts. Vous vous rendez compte que je ne peux pas sortir mes bêtes dans les pâturages alentour sans eux car j’ai peur des colons ? »

Jamal a 38 ans, cinq enfants qui vont à l’école, située à quelques minutes à pied quand les colons ne les tétanisent pas sur le chemin, au volant d’un SUV blanc, d’un tracteur ou à cheval, en hurlant des insultes, une arme en bandoulière.

« Même un chien est mieux traité que nous ! Les enfants pleurent la nuit au moindre bruit, ils ont besoin de soutien psychologique. Ils ont cassé le bras de mon aîné », témoigne le père de famille en faisant défiler des vidéos sur son téléphone portable, dans lesquelles on le voit sortir de l’hôpital de Jéricho avec son fils qui a le bras plâtré. Ce dernier lui colle aux basques, un pistolet à eau en plastique bleu dans les mains : « C’est notre seule arme », dit-il en riant pour détendre l’atmosphère.

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Village bédouin dans la vallée du Jourdain (Cisjordanie, décembre 2023). © Photo Rachida El Azzouzi / Mediapart

L’attaque la plus violente a eu lieu le 28 novembre, en soirée. « Ils sont arrivés à plusieurs, armés, et ils ont commencé à détruire nos hangars, nos panneaux solaires qui servent à produire de l’électricité. Ils ont volé plusieurs moutons, à moi, mon frère, mon cousin, 35 au total, puis ils sont entrés dans ma maison, ils ont frappé ma femme, mon fils. J’avais notre bébé d’à peine un mois dans les bras. »

Jamal Amlihat se remémore la scène en tremblant. Il a porté plainte, donné les noms de leurs agresseurs, « des jeunes des collines », assure-t-il, ces colons radicaux de moins de 30 ans qui sèment la terreur à travers la vallée et comptent « dégager les Arabes » de la Cisjordanie, qu’ils considèrent comme la terre sacrée d’Israël.

« La police m’a répondu qu’elle ne pouvait rien faire, que ces jeunes des collines ont des problèmes psychologiques, que leur place est à l’asile. » Il a peur que ses enfants deviennent comme eux, « des sauvages », et qu’ils pensent que « tous les juifs sont ainsi ».Cette nuit d’effroi,les activistes de Regarder l’occupation dans les yeux étaient absents. Ils s’affairaient à quelques kilomètres de là, dans un autre campement bédouin.

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Craignant la violence des colons, Jamal Amlihat préfère s’endetter pour nourrir son bétail plutôt que de le conduire dans les pâturages alentour (vallée du Jourdain, Cisjordanie, décembre 2023). © Photo Rachida El Azzouzi / Mediapart

« Malheureusement, nous ne pouvons pas être partout, tout le temps, nous ne sommes pas assez nombreux au regard du nombre exponentiel d’agressions », regrette Sigal Harari. Elle tient à relativiser leur rôle de bouclier : « Notre présence rassure les villageois mais face à la violence des colons, nous ne faisons pas le poids. S’ils décident de les frapper, ils frapperont, peu importe notre présence. Nous restons minoritaires, encore plus depuis le 7 octobre. »

Elle a « ouvert les yeux » sur « l’extrême violence de l’occupation » israélienne lorsque le gouvernement le plus dur de l’histoire d’Israël, qui fait la part belle aux suprémacistes et aux ultraorthodoxes, a pris ses fonctions à l’automne 2022. 

Un film, réalisé par des militants, qu’elle a visionné à cette époque a joué un rôle déclencheur : il décrit en quelques minutes la privation d’eau imposée aux Palestinien·nes par les colons dans la vallée du Jourdain. « J’en avais entendu parler mais je n’avais encore jamais rien vu de mes propres yeux depuis toutes ces décennies. J’ai été si choquée que le lendemain je m’engageais dans le mouvement anti-occupation. » 

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Alors qu’il vit près du Jourdain, Jamal Amlihat se ruine pour acheter de l’eau, accaparée par l’occupant israélien (vallée du Jourdain, Cisjordanie, décembre 2023). © Photo Rachida El Azzouzi / Mediapart

Conduits et réserves d’eau sabotés, béton coulé dans les puits, eaux usées versées dans les citernes, accès à l’eau sévèrement restreint… Les colons, « mais aussi l’armée », insiste Sigal Harari, se comportent « comme des criminels avec les Palestiniens ».

« Ils ne cherchent pas à les priver d’eau pour les tuer mais pour les forcer à se déplacer, à abandonner leurs terres, afin de pouvoir les leur confisquer,explique la militante. L’eau coûte une fortune aux Bédouins. Ils doivent acheter plusieurs mètres cubes, faire de longs trajets pour cela à cause des barrages militaires. Plusieurs ont été fermés, au nord, depuis le 7 octobre, rallongeant les détours et l’attente de plusieurs heures pour que l’armée leur ouvre les barrières à l’arrivée puis à nouveau au départ. Tout est fait pour leur rendre la vie impossible. » 

Parfois, l’armée confisque aux Palestiniens un tracteur servant à remplir leurs citernes, « dans le seul but de pourrir encore plus leur quotidien ». « Lorsque cela arrive, on essaie de le récupérer. On fixe aussi dans les villages des pompes à eau, car ils n’ont pas le droit de le faire. On fait pression sur l’armée également pour l’ouverture des check-points »,détaille Sigal Harari.

Elle pointe du doigt, près de l’école, le château d’eau aux couleurs de Mekorot, la compagnie israélienne qui exploite les eaux en Cisjordanie occupée, et s’indigne : « J’ai honte de mon pays ! Mekorot vole l’eau des Palestiniens pour la leur revendre ensuite ! »

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La présence d’activistes israéliens aux côtés des bergers palestiniens n’empêche pas toujours la violence des colons (vallée du Jourdain, Cisjordanie, décembre 2023). © Photo Rachida El Azzouzi / Mediapart

L’État d’Israël n’accapare pas seulement la terre de Palestine. Il accapare aussi son eau naturelle pour approvisionner les Israélien·nes, y compris celles et ceux qui vivent dans les colonies illégales, à des fins domestiques, agricoles et industrielles.

L’eau représente plus de la moitié des dépenses mensuelles de Jamal Amlihat, qui tire de maigres revenus de la vente de fromage, de lait de brebis et de viande de mouton. Elle sert à subvenir aux besoins essentiels de sa famille mais aussi à ceux de son troupeau qu’il peine à nourrir. 

« Les colons nous empêchent d’accéder à nos pâturages. Je préfère ne pas prendre le risque d’être frappé ou tué mais cela nécessite que j’achète de la nourriture pour mes bêtes. La vie est très dure mais grâce à Dieu, nous sommes vivants »,confie-t-il en s’arrêtant devant la bergerie, escorté par ses deux chiens de berger, pour donner du foin au bétail.

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Agressé plusieurs fois par des colons, le fils de Jamal Amlihat avait encore récemment le bras droit dans le plâtre (vallée du Jourdain, Cisjordanie, décembre 2023). © Photo Rachida El Azzouzi / Mediapart

Sa famille, autrefois nomade du désert, s’est sédentarisée il y a plusieurs décennies, sans qu’il ait le souvenir précis de la genèse, sinon que l’exode était dû aux guerres successives. Depuis les années 1980, elle vivote dans les replis de cette plaine désertique, aujourd’hui ciblée par les colons, aux côtés de quelque soixante-dix autres familles. Elles s’entassent dans la misère et la poussière sous des amas de tôles et derrière des bâches en plastique en guise de maisons. 

Ces derniers temps, Sigal Harari séjourne à leurs côtés en moyenne trois fois par semaine, rapporte quelques fruits, des pommes et des kakis, quelques crayons aux enfants pour qu’ils dessinent, évacuent par l’art la violence subie. Elle ne pensait pas son pays capable de tels « crimes ».Elle vit avec son mari et leurs quatre enfants dans un kibboutz près de Tel-Aviv, « une bulle » qui lui a permis pendant longtemps de fermer les yeux et de se boucher les oreilles.

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Les colons n’hésitent pas à détruire les maisons aux toits de tôle lors de leurs attaques (vallée du Jourdain, Cisjordanie, décembre 2023). © Photo Rachida El Azzouzi / Mediapart

« Comme beaucoup d’Israéliens, nous vivons dans un narratif où les Palestiniens sont tous des terroristes,déplore Sigal Harari. Nous sommes les bons, ils sont les méchants. On a grandi avec cela. Pour ouvrir les yeux, il faut le vouloir. Même moi, je ne l’ai pas voulu pendant des décennies alors que je suis de gauche, progressiste. La réalité n’est pas celle que l’on nous vend. » 

Autour d’elle, tout le monde n’a pas compris son engagement, à commencer par son mari. « Il a mis du temps à l’accepter mais contrairement à d’autres autour de nous, qui ont abandonné la lutte anti-occupation après les massacres du Hamas le 7 octobre, il n’a pas remis en cause mon combat. » Quant à leurs enfants, « ils ne veulent pas savoir. Ils [lui] disent que tout cela est bien trop violent ».

Rachida El Azzouzi

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Tombés encore plus bas : les Israéliens préconisent d’affamer la population de Gaza


Analyse:

Dahlia Scheindlin

Pour les extrémistes israéliens, rien n’est hors limites lorsqu’il s’agit de Gaza : lutte contre l’acheminement de l’aide humanitaire, rétablissement des colonies juives, décence humaine. Mais ce serait une erreur de les considérer comme un mouvement marginal

Right wing activists blocking aid trucks to Gaza at the Kerem Shalom border crossing on Sunday, January 28, 2024.

Des militants de droite bloquent les camions d’aide à Gaza au poste frontière de Kerem Shalom, le dimanche 28 janvier 2024. photo : Eliyahu HershkovitzDahlia Scheindlin

Jan 30, 2024 10:14 pm IST

C’est par un vendredi après-midi froid et humide en Israël que la présidente de la Cour internationale de justice, la juge Joan Donoghue, a lu ces mots, retransmis en direct par les médias israéliens : « Israël doit prendre des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont les Palestiniens de la bande de Gaza ont un besoin urgent, afin de remédier aux conditions de vie difficiles auxquelles ils sont confrontés.

Mais quelle que soit la morosité qui règne en Israël, la situation est pire à Gaza.

La température est la même à Gaza qu’à Tel Aviv, mais le froid n’est pas le même. Ici, nous avons des chauffages et de l’électricité ; là-bas, des gens comme moi vivent dans des tentes plantées sur la boue. Ici, nous avons de l’eau et de la nourriture, des toilettes et du papier hygiénique. Ils sont exposés au risque de choléra, une maladie dangereuse qui se propage par les matières fécales. À Gaza, les gens comme moi n’ont pas accès aux médicaments habituels, aux soins de santé, ni à la nourriture : Au moins la moitié des habitants de Gaza risquent de mourir de faim, et la plupart sautent des repas tous les jours. Lorsque les gens insistent sur le fait qu’Israël doit simplement continuer à pilonner Gaza, j’ai envie de leur demander quand ils se sont fait amputer un bras sans anesthésie pour la dernière fois.

La catastrophe humanitaire de près de 2 millions de Palestiniens déplacés était au cœur de la décision de la CIJ, a écrit le juriste Aeyal Gross. Pourtant, de nombreux Israéliens sont furieux de l’ordre donné à Israël de fournir une aide humanitaire aux civils de Gaza (même si Israël est soulagé que la Cour internationale n’ait pas ordonné un cessez-le-feu). Selon les sondages de l’Institut Agam, près de 60 % des Juifs israéliens s’opposent à l’aide humanitaire – un chiffre stable dans le temps.

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Camions transportant de l’aide humanitaire à destination de Gaza arrivent du côté israélien du poste frontière de Kerem Shalom au début du mois. Photo : Jack Guez/AFP

Permettez-moi de délaisser les artifices de l’analyse : s’opposer à l’approvisionnement en eau, en médicaments et en fournitures des populations les plus misérables de la planète semble grotesque, un comble pour Israël ou pour n’importe qui d’autre. Pourquoi le faire ?

Une logique tortueuse

La semaine dernière, avant même la décision de la plus haute juridiction des Nations unies, un groupe d’Israéliens s’est rassemblé à Kerem Shalom, le point de passage sud entre Israël et Gaza, pour bloquer en personne les camions transportant l’aide humanitaire limitée qu’Israël autorise à passer.

  • Ne posez pas de questions aux Israéliens sur les victimes palestiniennes à Gaza.
  • Le monde veut-il vraiment résoudre le conflit israélo-palestinien ? Il faut l’espérer
  • Les Israéliens ne comprennent pas comment ils peuvent être accusés de génocide

Ils ont bloqué le point de passage pendant plusieurs jours ; vendredi, le groupe israélien de défense des droits de l’homme Gisha a indiqué que seuls neuf camions avaient pu passer, tandis que plus d’une centaine avaient été retardés et réacheminés par le point de passage égyptien de Rafah. Enfin, cette semaine, les forces de défense israéliennes ont déclaré la région zone militaire fermée, bloquant les manifestants et laissant passer l’aide. « Pas d’aide aux meurtriers », a écrit le groupe, qui se fait appeler Tzav9 (du nom des appels d’urgence de l’armée israélienne). « Nous ne nous arrêterons pas tant que le dernier otage ne sera pas revenu. Cette semaine, ils ont bloqué l’aide au point de passage de Nitzana.

Tzav 9 prétend représenter un échantillon représentatif de la société israélienne, en particulier les familles des otages, mais les vidéos des manifestations ont montré que nombre d’entre eux étaient habillés comme les activistes religieux d’extrême droite. Il y a donc deux sous-catégories : la partie qui représente les membres des familles des otages pense qu’affamer toute la population de Gaza est le moyen le plus efficace d’obtenir la libération des captifs. La seconde des idéologues d’extrême droite a un autre objectif : faire passer tous les civils de Gaza pour des membres du Hamas, les transformant en cibles légitimes.

Mais il n’y a pas de distinction nette entre ce que pensent les uns et les autres. C’est le gouvernement Netanyahou qui a commencé par couper les vivres à tous les civils au début de la guerre pour faire pression sur le Hamas, dont on connaît le profond et constant souci pour le bien-être de son peuple. Les livraisons ont été interrompues presque hermétiquement jusqu’à la mi-novembre, lorsqu’Israël a commencé à autoriser un peu de carburant pour alimenter les usines de traitement des eaux usées et de dessalement de l’eau – dans l’intérêt même d’Israël, a déclaré le Premier ministre. Puis vint l’accord sur le cessez-le-feu et la libération des otages, au cours duquel Israël a autorisé de l’aide humanitaire en plus grande quantité mais qui était loin d’être suffisante.

Beaucoup en Israël ont conclu (et le gouvernement confirme) que l’énorme pression humanitaire et les bombardements physiques de cette première phase ont « ramolli » la cible, créant ainsi les conditions de l’accord.

Dans la sphère publique, l’ancien chef du Conseil national de sécurité, Giora Eiland, est devenu un défenseur acharné de la création d’une catastrophe humanitaire à Gaza. Il a présenté cet argument dans le journal Globes le 8 octobre, et l’a encore développé et repris dans les studios de télévision et de radio. Il a affirmé qu’une catastrophe humanitaire – y compris des épidémies – n’était pas un problème, dans une article publié dans le journal Yedioth Ahronoth en novembre. Un groupe de responsables de la santé publique, inquiets, a écrit une lettre ouverte pour demander à Israël de ne pas s’engager dans cette voie, qui serait désastreuse sur le plan régional et moral.

Bien entendu, Eiland n’est pas le seul à considérer tous les habitants de Gaza comme des cibles légitimes. L’Afrique du Sud a réussi à rassembler de nombreuses citations de ministres et de législateurs israéliens dans ce sens pour son procès devant la Cour mondiale, laissant les Israéliens insister, penauds, sur le fait qu’il s’agissait de paroles en l’air prononcées par des fanfarons sans importance.

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Un manifestant portant un obus et un T-shirt sur lequel on peut lire « Seule la colonisation apportera la sécurité », lors d’une manifestation au point de passage de Kerem Shalom, dimanche.

Mais certains coupables savent précisément pourquoi c’est une erreur.

En 2009, un ministre du gouvernement Olmert a été chargé de coordonner les besoins humanitaires de Gaza pendant ce que nous considérions alors comme la mère de tous les bombardements : l’opération « Plomb durci ». Le ministre a rencontré les chefs des délégations de l’ONU et a tenu des propos convaincants pour soutenir les besoins civils des habitants de Gaza. Pourtant, à la fin de l’opération, Gaza était en ruines et une commission nommée par l’ONU a enquêté sur les crimes de guerre commis par les deux parties.

Le ministre, qui a une formation juridique, a déploré que le rapport Goldstone ait trouvé des preuves de crimes de guerre à cause de déclarations incendiaires de politiciens : « Le rapport a établi que le gouvernement d’Israël avait sciemment entrepris de détruire Gaza (…) sur la base de déclarations de dirigeants israéliens qui ne comprennent pas que leurs bavardages ont de graves conséquences. Il s’agit de personnes qui ont des titres respectables mais qui n’ont aucune influence sur les [décisions] de combat. Il s’agit d’une culture de la langue de bois qui n’a aucun sens. Nous devons comprendre que tout ce qui est dit peut en fin de compte nuire aux intérêts d’Israël ».

On peut donc se demander à quoi pensait Isaac Herzog lorsqu’en tant que président de l’État – et non simple ministre du bien-être, comme en 2009 – il a déclaré devant une salle remplie de journalistes étrangers que « c’est toute une nation qui est responsable ». Cette rhétorique des « civils inconscients et non impliqués » n’est pas vraie. Aujourd’hui, il affirme que la Cour mondiale a déformé ses propos, mais l’arrêt dit simplement : « Le 12 octobre 2023, M. Isaac Herzog, président d’Israël, a déclaré, en se référant à Gaza » – et cite l’intégralité du long paragraphe, mot pour mot.

La situation empire

Et pourtant, ce sont les voix les moins dangereuses de la société israélienne qui s’opposent à l’aide humanitaire. Les plus dangereuses représentent ce qui était autrefois une frange idéologique, qui se trouve aujourd’hui au cœur du pouvoir. Cette idéologie s’est manifestée de manière hystérique lors de la conférence de dimanche, prônant la prise de contrôle définitive de Gaza par Israël et la reconstruction des colonies juives qui s’y trouvent. Les orateurs n’ont pas moins plaidé pour l’expansion ou la reconstruction des colonies de Cisjordanie.

Le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, s’exprimant lors de la conférence « recoloniser Gaza », dimanche. Son parti, Otzma Yehudit, obtiendrait huit à neuf sièges à la prochaine Knesset, selon des sondages récents. Photo : Ronen Zvulun/Reuters

La salle était bondée d’hommes aux papillotes flottantes et aux couvre-chefs exagérément immenses – une démonstration ostentatoire d’un judaïsme matérialiste, cultuel et triomphaliste qui viole toutes les valeurs que je chéris. Les orateurs ont hurlé au rétablissement du Gush Katif, à la victoire sur les ennemis, à la destruction d’Amalek – et à la « destruction des ennemis de Dieu ». Ils parlaient peut-être des Palestiniens, mais peut-être que la prochaine fois, ils adopteront l’idéologie takfiri et s’en prendront à d’autres Juifs.

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En attendant, comment réaliser ces plans de colonisation de Gaza ? Des participants enthousiastes brandissaient des banderoles avec la réponse : « Seul le transfert apportera la paix ! « Seul le transfert apportera la paix ! » « Trence-fer » signifie « expulsion » en hébreu. Itamar Ben-Gvir, l’un des orateurs les plus appréciés de la conférence et l’un des principaux ministres du gouvernement actuel, a obtenu dernièrement huit, voire neuf sièges dans les sondages – une progression constante par rapport aux six ou sept sièges qu’il obtenait il y a quelques mois (depuis les dernières élections de novembre 2022, son parti, ainsi que le Sionisme religieux, avaient perdu un grand nombre de leurs 14 sièges à la Knesset dans la plupart des sondages). Aujourd’hui, il est en pleine ascension, et il lui reste beaucoup de temps pour continuer à grimper avant les prochaines élections.

L’excuse de la « frange insignifiante » est morte. En Israël, ce qui paraît insensé un instant devient une politique officielle le lendemain. À partir du milieu des années 2010, le mouvement « souverainiste » – un groupe d’extrême droite et de colons prônant l’annexion par Israël des territoires occupés dans un magazine sur papier glacé, des conférences et des soutiens politiques de haut niveau – a précédé les grandes politiques annexionnistes de l’ère Nétanyahou qui a suivi. Le plan d’élimination du pouvoir judiciaire publié par le Sionisme religieux deux semaines avant les élections de novembre 2022 était un avant-goût du plan dirigé par le Likoud en janvier 2023 – après une décennie d’incitation à l’élimination du pouvoir judiciaire. Un grand nombre de personnalités du Likoud ont participé avec enthousiasme à la conférence sur la « recolonisation de Gaza ».

C’est le cas des législateurs du Likoud Boaz Bismuth, Moshe Saada, Amichai Chikli (ministre dans le gouvernement actuel) et Dan Illouz (anciennement du Kohelet Policy Forum pendant une décennie, et avant cela, un homme d’Im Tirtzu). La semaine dernière, ces quatre personnes ont envoyé une lettre à M. Netanyahou et au ministre de la défense Yoav Gallant, exigeant l’arrêt immédiat de toute aide humanitaire à Gaza dans le cadre des accords actuels. Leur raisonnement : l’aide est distribuée par l’intermédiaire de l’agence pour les réfugiés UNRWA, qu’ils considèrent comme synonyme du Hamas.

Vous ne trouverez aucune différence entre Smotrich et le Plan décisif pour le Hamas des membres du Likoud ; seulement des cartes détaillées et des flèches expliquant comment Israël va regrouper plus de 2 millions de Palestiniens dans des zones exiguës de la bande de Gaza.

Le dossier israélien accusant les employés de l’UNRWA d’avoir participé aux attaques du 7 octobre est à la fois dépravé s’il est vrai, et exploité de manière déraisonnable pour défendre la destruction de l’UNRWA et l’aggravation du supplice collectif des habitants de Gaza. Selon eux, la distribution de l’aide renforce le Hamas. Cela nous ramène à la conférence « recoloniser Gaza », car ce qu’ils proposent pour la distribution de l’aide jette les bases de la réoccupation de Gaza.

Les quatre membres du Likoud font part de leurs réserves générales quant à l’entrée de l’aide, mais s’il doit y en avoir une, ils soutiennent le transit par les zones contrôlées par Israël,  » proposé dans notre plan décisif contre le Hamas ». Il s’agit d’une brochure PDF courte et élégante qu’ils ont publiée sur leurs réseaux sociaux à la mi-janvier ; c’est un bref manifeste pour la prise de contrôle militaire complète de Gaza par Israël.

Le terme « Plan décisif » pourrait vous rappeler quelque chose. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, du sionisme religieux, a publié son propre « Plan décisif » en 2017 – un discours visant l’annexion par Israël de toute la Cisjordanie. Les Palestiniens pouvaient rester et se soumettre, partir ou être tués. Il n’y avait pas grand-chose à propos de Gaza dans le plan de l’époque ; ces jours-ci, Smotrich propose d’annexer la totalité de la Cisjordanie.

ISRAEL-PALESTINIANS/SETTLERS

Participants à la conférence de dimanche à Jérusalem appelant Israël à réinstaller les habitants de la bande de Gaza. Photo: Ronen Zvulun/Reuters

Vous ne trouverez aucune différence entre Smotrich et le Plan décisif pour le Hamas des membres du Likoud ; seulement des cartes détaillées et des flèches expliquant comment Israël va regrouper plus de 2 millions de Palestiniens dans des segments étriqués de la bande de Gaza. Les couloirs entre ces zones seront surveillés par l’armée et personne ne sera autorisé à les traverser. La ville de Gaza ne sera pas reconstruite, mais « purifiée des nids de résistance », tandis qu’Israël contrôlera tout le nord, les couloirs et le périmètre à perpétuité. Deux minuscules sous-bandes au nom insupportable de « zones de désescalade » serviront de sites de distribution d’aide, comme des mangeoires. Pour tous ceux qui ne souhaitent pas vivre comme un « animal humain », les Israéliens débattent depuis des mois des options et des incitations au « départ volontaire ».


Il n’y a pas d’échappatoire, pas de défense « juste des franges sauvages ». En temps de guerre, c’est ce que nous sommes. Israël doit mettre fin à l’assaut fou contre l’aide humanitaire maintenant, et réhabiliter son âme lorsque tout cela sera terminé.

Source

Traduction par DEEPL relue par Annie Goossens

Les colons israéliens ont trouvé un nouveau moyen de maltraiter les bergers palestiniens : Les mettre en faillite



Des moutons ont été libérés cette semaine après que leurs propriétaires, des bergers de la vallée du Jourdain, ont été contraints de payer une somme exorbitante.
C’est la dernière méthode utilisée par les colons pour gâcher la vie des Palestiniens.

Gideon Levy et Alex Levac

27 janvier 2024

2:21 am IST

Sept cents moutons s’élancent vers la liberté. Quelques-uns s’arrêtent pour grignoter des herbes, d’autres boitent. Cette course vers la liberté évoque le galop des antilopes en Afrique lorsqu’elles traversent les rivières à gué. Il y a autant de joie illimitée que d’agitation. Les moutons viennent d’être libérés de l’enclos construit spécialement pour les accueillir après avoir été saisis par les forces de sécurité israéliennes. Les animaux sont tombés dans une embuscade alors qu’ils traversaient une zone déclarée interdite. Leurs propriétaires, des bergers palestiniens résidant de l’autre côté de l’autoroute, ont dû payer la somme inconcevable et draconienne de 150 000 shekels (près de 40 000 dollars) en espèces au Conseil régional de la vallée du Jourdain, dirigé par les colons, afin de récupérer les animaux.

Pendant des heures, les troupes de la police des frontières ont surveillé les moutons et les bergers, jusqu’à ce que les représentants de ces derniers soient en mesure de réunir la rançon. Ce n’est pas la première fois que des amendes aussi gargantuesques sont infligées à des bergers palestiniens. On peut supposer qu’aucune amende de ce type n’a jamais été imposée aux colons propriétaires de troupeaux.

Cette nouvelle mesure – une punition disproportionnée visant à ruiner les bergers – s’inscrit parfaitement dans le cadre des autres méthodes utilisées récemment contre les communautés pastorales du nord de la vallée du Jourdain, dans le but de rendre leur vie misérable et, à terme, de nettoyer la région de leur présence. La violence des colons, les arrestations, les clôtures, les expropriations de terres, les démolitions de maisons, l’interdiction de faire paître les animaux et tous les autres moyens ont été complétés par cette nouvelle méthode. Nous les laisserons sans le sou et peut-être qu’alors ils quitteront leurs terres. Il va sans dire que l’argent va directement dans les caisses des colons, avec l’appui de la police.

Tôt dans la matinée du lundi de cette semaine, Aiman Ada’is et quelques-uns de ses frères sont partis au pâturage avec les moutons de la famille. C’est la coutume en cette saison, lorsque la vallée du Jourdain est spectaculairement recouverte d’un vert vif. La maison de la famille élargie – un ensemble de huttes, de cabanes en tôle, de tentes et d’enclos pour animaux, sans électricité ni eau courante – se trouve en face du village de Masua, dans la partie nord de la vallée. Le mouvement Ha’oved Hatzioni (Travailleur sioniste) a établi cette colonie en 1974, après qu’elle ait été un avant-poste de la brigade Nahal des Forces de défense israéliennes, et l’a nommée ainsi en référence à l’ancienne coutume juive d’allumer des torches (masu’ot) sur le mont Sartava, situé à proximité.

Bergers et police des frontières près de la colonie de Masua. L’argent va directement dans les coffres des colons, avec le soutien de la police.

Vers 8h30, les bergers ont traversé les terres rocheuses au sud de Masua pour se rendre dans les pâturages des montagnes, à l’ouest de l’autoroute de la vallée du Jourdain. Une force de la police des frontières, qui les attendait déjà, leur a ordonné de s’arrêter et a escorté le grand troupeau de quelque 700 moutons jusqu’à un enclos érigé par le conseil régional le matin même. Les animaux ont été rassemblés dans l’enclos bondé, les bergers ont reçu l’ordre de se retirer vers l’est sur quelques centaines de mètres jusqu’au bord de l’autoroute, et les festivités ont commencé. Les familles des bergers sont arrivées, ainsi qu’une équipe de télévision palestinienne. Ces derniers n’ont pas été autorisés à s’approcher des moutons – ils ont dû se tenir sur un monticule éloigné pour les filmer. Nous n’avons pas non plus été autorisés à nous approcher des moutons. L’enclos des animaux était désormais une zone militaire fermée.

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La sanction était claire et douloureuse : paiement immédiat de 150 000 shekels au conseil régional, faute de quoi les moutons seraient emmenés vers une destination inconnue dans les deux gros camions qui avaient été amenés sur le site plus tôt. Les bergers craignaient pour le sort de leurs moutons. Certains d’entre eux avaient laissé des agneaux à la maison, attendant leurs mères, et en l’état actuel des choses, les moutons sont restés des heures sans eau ni nourriture, serrés les uns contre les autres et probablement effrayés. Les bergers n’étaient pas moins effrayés. La police des frontières était arrivée à bord d’au moins cinq gros véhicules, accompagnée d’un certain nombre de colons locaux en uniforme qui se pavanaient avec l’élégance habituelle. Guerre ou pas guerre à Gaza, ici les moutons ne passeront pas sans une réponse sioniste appropriée.

Les assignations ont été délivrées rapidement : deux demandes de paiement au conseil de la vallée du Jourdain, d’un montant de 75 000 shekels chacune, à payer par Ada’is Shehadeh et Ada’is A’id, les frères bergers. « Détails de l’accusation : capture et transport d’animaux. Capture de 150 moutons [bien que les bergers en revendiquent 700]. Après le 22 janvier 2024, une somme supplémentaire sera ajoutée pour le déplacement, la garde, la nourriture. Exécuté par Roman Pasternak. À payer avant le 22 janvier 2024. »

Vaches dans la ferme des frères Darajma à Ein Hilwa. Au cours de l’année écoulée, ils ont perdu 200 têtes de bétail, racontent-ils.
Pas un mot sur la raison de la saisie des moutons, si tant est qu’il y en ait eu une, ni sur la légalité douteuse de cette action. Les membres de la communauté savaient que s’ils ne payaient pas l’amende immédiatement, l’avenir de leurs moutons serait en jeu et le montant de l’amende ne ferait qu’augmenter. Une opération de crowdfunding a immédiatement été lancée parmi les communautés pastorales de la région et, en l’espace de quelques heures, une grande enveloppe noire contenant 150 000 shekels en espèces a été apportée sur le site. Mais le Conseil régional de la vallée du Jourdain, dirigé par David Alhayani, a refusé d’accepter un tel paiement en espèces.

Le temps commence à manquer. Certains bergers étendent des tapis de prière sur le sol et commencent à réciter des prières. Le désespoir se lit sur tous les visages. Des volontaires de l’organisation israélienne Looking the Occupation in the Eye se trouvaient sur le site, parmi lesquels Rachel Abramovich, épouse du commentateur de télévision Amnon Abramovich, qui, avec les autres femmes du groupe, accomplit un travail édifiant en faveur des bergers. Le rabbin Arik Ascherman, de l’organisation Torah of Justice, qui œuvre ici avec un dévouement infini en faveur des droits des bergers, est également arrivé et a proposé une solution. L’ONG paierait l’amende par chèque et les bergers la rembourseraient en espèces.

Après un certain temps, au cours duquel des appels téléphoniques ont été passés et des virements bancaires effectués, l’affaire a été réglée. Lorsque 150 000 shekels sont entrés sur le compte du conseil régional, la police des frontières a autorisé les bergers à récupérer les moutons. L’enclos a été ouvert, les moutons se sont précipités vers la liberté. « Nous sommes ici pour séparer les camps », dit l’un des policiers, sans préciser de quels camps il s’agit. « Nous sommes la police des frontières.

La police israélienne n’a pas répondu à une demande de commentaire de Haaretz.

À quelques dizaines de kilomètres au nord, près de la ligne verte et de Beit She’an, se trouve la communauté pastorale d’Ein Hilwa. À côté de chacune des dalles de béton que les FDI ont installées il y a quelques années à l’entrée de cette communauté et de toutes les autres communautés de bergers dans toute la vallée du Jourdain, portant le message « Zone de tir, entrée interdite », quelqu’un a également planté récemment des drapeaux israéliens dans le sol. Les terres de ces communautés ont été annexées depuis longtemps à Israël aux yeux de ces colons, qui n’aiment pas être appelés colons – certains d’entre eux sont, après tout, de bons kibboutzniks et moshavniks, des gens du mouvement travailliste.

Bergers palestiniens près de Masua.
Les frères Adel et Kadri Darajma, âgés respectivement de 61 et 57 ans, vivent à Ein Hilwa avec leurs familles et leurs animaux. Au cours de l’année écoulée, ils ont perdu 200 têtes de bétail, racontent-ils. Certaines ont été saisies, d’autres ont été volées, d’autres encore ont été tuées par des colons. À l’extérieur de leurs tentes, quelques vaches broutent – les vaches les plus osseuses et les plus maigres que j’aie jamais vues, si ce n’est dans des films sur la sécheresse en Afrique. Comme les vaches sont mises en fourrière chaque fois qu’elles sortent pour brouter, les propriétaires ont peur de quitter leur enceinte et le bétail meurt de faim. Dans un cas, racontent les frères, et le rabbin Ascherman se joint à eux, des vaches ont été enlevées par une main mystérieuse en pleine nuit des zones de pâturage et transportées loin sur les terres de la colonie de Hemdat, où elles ont été mises en fourrière par les inspecteurs du conseil régional en tant qu’animaux errants.

Là aussi, les éleveurs ont été contraints de verser des sommes considérables au conseil régional pour racheter leur bétail. Le 1er janvier, ils ont payé 49 000 shekels, et le 15 janvier, 143 910 shekels supplémentaires en guise de paiement pour la « capture et le transport de bétail ». L’avocat Michael Sfard, qui représente Hilwa, a envoyé la semaine dernière une lettre au chef du conseil Alhayani, affirmant que les actes de saisie du bétail par le conseil étaient illégaux, qu’ils avaient été exécutés sans la moindre explication, qu’ils découlaient d’une politique de discrimination grave à l’égard des éleveurs palestiniens qui vivent dans la région depuis des générations, qu’ils s’accompagnaient de considérations étrangères visant à déplacer les communautés de la région et qu’ils faisaient partie d’un harcèlement systématique et délibéré de la part du conseil local et d’autres autorités gouvernementales.

Si l’argent et les animaux ne sont pas restitués immédiatement, menace Sfard, il engagera une procédure judiciaire contre le conseil régional. Sfard raconte également que dans au moins le cas mentionné ci-dessus, les vaches ont été volées par des colons et emmenées dans d’autres régions, où elles ont été saisies par des inspecteurs du conseil régional en tant qu’animaux errants. Dans un autre cas, un piège a été tendu aux éleveurs palestiniens. Un colon les a appelés la veille au soir et leur a dit que leurs animaux pourraient pâturer dans une certaine zone le lendemain. Lorsque les éleveurs sont arrivés le lendemain, des inspecteurs les attendaient sur place et ont saisi le bétail.

Le chef du Conseil, M. Alhayani, s’est contenté cette semaine d’une réponse sèche à la question posée par Haaretz : « Les inspecteurs ont agi conformément au règlement intérieur du conseil ». À la question de savoir ce qui justifiait cette punition draconienne, Alhayani n’a pas pris la peine de répondre.

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Les heurts s’étendent aux villes arabes de 48 après la mort d’un Palestinien « brûlé vif »


15-year old Tariq, cousin of recently murdered Muhammad Abu Khdeir (16), was beaten and abducted by Israeli police on Thursday. He was refused medical treatment for his broken nose and other injuries while in custody. Read the full article here: http://www.imemc.org/article/68330
15-ans Tariq, cousin de Muhammad Abu Khdeir (16), a été battu et enlevé par la police israélienne jeudi. Nez cassé et pas de soins. Read the full article here: http://www.imemc.org/article/68330

samedi 5 juillet 2014, par La Rédaction

Les troubles se sont étendus samedi à la communauté arabe de 48 après la mort d’un adolescent palestinien, brûlé vif apparemment en représailles au meurtre de trois jeunes Israéliens (colons réservistes, ndlr) , selon des responsables palestiniens.

Dans le même temps, les tirs de roquettes de la bande de Gaza contre le sud d’Israël n’ont pas discontinué, laissant craindre une escalade du conflit avec le Hamas qui contrôle l’enclave palestinienne. Pour la première fois, les heurts entre manifestants en colère et policiers ont gagné des localités arabes du centre et du nord-est d’Israël, dans une région appelée le « Triangle » arabe, notamment à Taybeh, Tira et Qalansawe, selon des témoins. Les manifestants, qui protestaient contre la mort du Palestinien, lançaient des pierres contre les forces de police, placées en état d’alerte, qui les dispersaient à coups de gaz lacrymogènes, a-t-on ajouté. Vingt-cinq Arabes de 48 ont été arrêtés et un officier de police blessé, a précisé la police. En soirée, des affrontements sporadiques ont touché Nazareth, haut lieu chrétien et principale ville arabe d’Israël, Arara et la région d’Oum al-Fahm, selon la police.

Au nombre de 1,4 million de personnes, la minorité arabe de 48 représente 20% de la population en Israël. En butte à des discriminations, notamment en matière d’emploi, elle descend des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création de l’Etat d’Israël en 1948.

La police israélienne fait aussi face à des manifestations de colère quotidiennes à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, depuis la découverte du corps de l’adolescent palestinien mercredi dans la partie occidentale de la ville.

Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, a été kidnappé mardi soir dans le quartier de Chouafat à Jérusalem-Est. Son cadavre -entièrement brûlé selon l’avocat de la famille- a été retrouvé près d’une forêt. Selon des responsables et les médias palestiniens, il a été enlevé et tué par des juifs extrémistes en représailles au rapt et au meurtre de trois étudiants israéliens (colons réservistes, ndlr) dans la région d’Hébron en Cisjordanie occupée, attribués par Israël au Hamas qui dément.

La police israélienne a dit « explorer toutes les hypothèses » sans pouvoir déterminer le motif du meurtre du Palestinien pour le moment. Les rapports préliminaires d’autopsie palestiniens, cités par l’agence palestinienne Maan, ont indiqué la présence de fumée dans les poumons du Palestinien, signifiant qu’il était encore en vie lorsque son corps a été brûlé. Le garçon a également été blessé à la tête, mais ce n’est pas la cause de la mort, a précisé le procureur général Mohammad Al-Ouweiwi. « Les brûlures qui couvraient 90% du corps et leurs complications sont la cause directe de son décès ».

Selon le ministre palestinien chargé de Jérusalem, Adnane al-Husseini, « le meurtre a été marqué par une opération de défiguration d’un enfant ». Les funérailles de l’adolescent palestinien se sont déroulées en présence de milliers de personnes à Chouafat, le quartier de la famille. La police a arrêté son cousin Tareq Abou Khdeir, âgé de 15 ans et citoyen américain. Il a été interpellé à Chouafat jeudi après avoir été battu par la police et comparaîtra devant un tribunal de Jérusalem dimanche, selon ses parents. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre des hommes cagoulés, visiblement des policiers, tabasser violemment une personne menottée, à demi inconsciente. La porte-parole de la police, Louba Samri, n’a pu confirmer s’il s’agissait de Tareq Abou Khdeir, mais a précisé que ce dernier faisait partie d’un groupe de six Palestiniens arrêtés jeudi. Il était, selon elle, armé d’une fronde et a attaqué la police.

Dans la bande de Gaza, une vingtaine de projectiles ont été tirés vers des régions frontalières du sud d’Israël, dont l’une en direction de la capitale du Néguev, Bersheeva, qui a été interceptée par le système antimissile Iron Dome. Israël a répliqué en lançant quatre frappes aériennes sur l’enclave palestinienne, sans faire de victime.

Israël a mis en garde le Hamas contre toute escalade de violence, dépêchant des renforts près de Gaza. Le Hamas a, lui, assuré ne pas vouloir une « guerre à Gaza » mais qu’il répondrait à « toute agression », alors que le médiateur égyptien oeuvre pour une trêve.

(05-07-2014 – Avec les agences de presse) Pour vous inscrire à notre liste de diffusion « Assawra » faites la demande à l’adresse : Assawra1-subscribe@yahoogroupes.fr

Voyage dans une guerre invisible


Le long de la ligne de front palestinienne, des colons théocratiques israéliens harcèlent quotidiennement leurs voisins.
Ils dispersent leur bétail, attaquent les maisons isolées, détruisent les oliviers.
Installés dans des maisons alignées sous le vent des hauts plateaux, ils contrôlent les sommets.
En réponse, les jeunes militants palestiniens se sont armés de caméras et documentent quotidiennement leurs incursions.
La stratégie politico-militaire des colons, destinée à surveiller les territoires palestiniens et à empêcher la création d’un Etat, est loin d’être secrète : elle a été communiquée à Barack Obama en mars 2012

« Les colons ont gagné ! »


Charles Enderlin, chef du bureau de France 2 à Jérusalem, habite en Israël depuis 1968. Auteur prolixe d’essais et de documentaires de qualité, il récidive avec la sortie au Seuil, le 4 avril, de son dernier livre, « Au nom du Temple » (Israël et l’irrésistible ascension du messianisme juif, 1967-2013), qui fera aussi l’objet d’un documentaire sur FR2. Rencontre à Jérusalem.
Pourquoi ce livre ?
On pourrait dire « les colons ont gagné ! ». Le sionisme religieux a gagné. C’est le message de mon livre qui montre comment pendant la période qui débute après la guerre des Six Jours en 1967, la mouvance des colons est devenue une force dominante dans la société israélienne, avec un discours théologique eschatologique (prévoyant la fin du monde, NDLR).
Une idéologie qui avait de la peine à s’imposer jusque-là…
La simple idée du retour en terre d’Israël était bannie chez les religieux. Quand le sionisme politique fut inventé par Herzl à la fin du XIXe siècle, les ultra-orthodoxes y étaient farouchement opposés, les maîtres rabbins y voyaient trois interdits : les juifs ne peuvent se révolter contre les nations du monde, ils ne doivent pas revenir en masse en Eretz Israël (terre d’Israël) car c’est Dieu qui décidera de ce retour, et enfin il ne faut pas que les nations du monde se montrent trop dures envers le peuple juif. Pour sa part, le sionisme libéral façon Herzl – on ne dira pas laïque – envisageait, lui, la cohabitation avec les minorités comme les Arabes, prévoyait un vice-président arabe, etc. Avec le réveil du sionisme religieux, les interdits susmentionnés sont tombés.
Surtout après le choc de 1967…
Oui, en 1967, lors de la guerre, Israël conquiert les lieux de son histoire biblique. Dont Jérusalem et le mont du Temple. C’est le réveil des nationalistes religieux juifs, qui y voient un processus eschatologique et un dessein de Dieu. Les plus déterminés se dirigent tout de suite vers Hébron (où se trouve, selon la tradition hébraïque, le tombeau des Patriarches, dont celui d’Abraham). Ils proviennent de la mouvance messianique, qui croit que le Messie arrive, qu’il faut préparer sa venue. Ce ne sont donc pas les utra-orthodoxes (hommes en noir, les haredim ou « craignant-Dieu », qui pensent que Dieu décidera quand il le choisira de l’envoi du Messie, que les croyants n’ont pas à s’en mêler, NDLR). Cela dit, on commence maintenant à voir des ponts entre ces deux mouvances : des ultra-orthodoxes qui deviennent sionistes et des religieux sionistes qui deviennent ultra-orthodoxes. Ce phénomène est favorisé par la création dans les territoires occupés d’implantations destinées aux ultra-orthodoxes, comme Beitar Illit, près de Bethléem.
Justement, parlons des colons de 2013. Croyez-vous qu’ils pourraient retourner en Israël en cas d’accord de paix avec les Palestiniens ?
Sans parler des 200.000 Israéliens installés dans des colonies urbaines à Jérusalem-Est (partie arabe de la ville sainte), ils sont environ 350.000 en Cisjordanie occupée. Avec un rythme de croissance de 5% l’an, ils seront donc 400.000 dans trois ans. On n’évacuera pas 300 ou 400.000 colons. Même pas 50.000. Il avait fallu 13.000 soldats et policiers en 2005 pour évacuer 8.000 colons de Gaza et cette démarche, alors, faisait consensus en Israël. Pour les colons, le statu quo est idéal. Parmi eux, les laïcs ne refuseraient pas de voir les Palestiniens dotés d’une autonomie dans les domaines économiques, culturels…
Comment l’Etat israélien les considère-t-il ?
Les autorités sont infiltrées à tous niveaux par les colons, ce qui produit des « miracles » comme quand de nouvelles collines de Cisjordanie appartenant à des Palestiniens sont occupées (illégalement même aux yeux de la loi israélienne) pour y installer des avant-postes de colons destinés à devenir de nouvelles colonies et que l’électricité et l’eau y parviennent. Et il faut de cinq à dix ans à la Cour suprême pour se prononcer sur la légalité de ces faits accomplis.
On constate aussi parmi eux l’émergence d’une jeunesse très radicale, qui n’a jamais habité en Israël même, qui s’en prend volontiers aux Palestiniens…
Il existe une nouvelle génération d’enfants de colons, qu’on appelle « la jeunesse des collines », depuis que Ariel Sharon, après le sommet de Wye Plantation en 1998 avait lancé le slogan « Emparez-vous d’un maximum de collines ! ». Ces jeunes sont quelques centaines, peut-être plus. Des « durs ». Des « salafistes juifs » ! Pour eux, la fin justifie les moyens puisqu’ils se croient investis d’une mission théologique. Dans ce cadre, il n’y a pas la place pour un Etat palestinien. Comme d’ailleurs, pour les extrémistes religieux musulmans, il n’y a pas place pour un Etat juif en Palestine.
Les colons religieux sont des révolutionnaires ; ils ont un but.
Les partis non religieux sont-ils complices ?
En tout cas, la responsabilité des dirigeants de la droite israélienne n’est pas mince. Les Begin, Shamir, Sharon ou Netanyahou ont toujours évoqué « le droit historique des juifs en Eretz Israël » (terre d’Israël au sens biblique). Depuis des décennies, la Cisjordanie n’est pas appelée en Israël autrement que par ses noms bibliques de « Judée et Samarie ». De toute façon, qu’ils soient ou non directement représentés au gouvernement, les colons vont continuer à grandir en nombre.
Propos recueillis par BAUDOUIN LOOS

Photo Joël Saget, AFP.

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Asira al-Qibliya : Les vidéos qui accablent l’armée israélienne d’occupation


mardi 22 mai 2012, par La Rédaction

Accès aux 2 vidéos :
www.Assawra.Info/video1.htm
www.Assawra.Info/video2.htm

***

C’est une scène qui fait couler beaucoup d’encre. Une vidéo publiée par l’ONG israélienne des droits de l’homme B’Tselem montre des colons israéliens de Cisjordanie en train de tirer sur des manifestants palestiniens, sans que les forces de sécurité israéliennes présentes n’interviennent pour les en empêcher. D’après B’Tselem, l’incident s’est produit samedi après-midi, lorsqu’un important groupe de colons ultraradicaux de la colonie de Yitzhar s’est approché du village palestinien d’Asira al-Qibliya.

Masqués et armés, certains colons extrémistes deviennent violents. D’après l’ONG, ils se mettent à lancer des pierres en direction de maisons palestiniennes, tout en faisant feu. Parmi eux, B’Tselem remarque un colon masqué, armé d’un fusil « Tavor ». Cette arme, équipant uniquement les soldats d’infanterie, suggère que son porteur serait un soldat en permission. Très vite, les jeunes Palestiniens du village arrivent sur les lieux et jettent des pierres en retour. La scène s’embrase. Alertés par l’incident, les soldats et les officiers de la police israélienne des frontières font leur apparition. Mais ils ne s’interposent pas, malgré leur fonction, qui est d’assurer le contrôle exclusif des territoires palestiniens en zone C. Plusieurs tirs à balles réelles sont entendus, sans que l’on sache exactement d’où ils proviennent, indique l’organisation.

La première vidéo montre un groupe de trois colons accompagnés d’un soldat, ciblés par des jets de pierres. Derrière eux surgit la fumée d’un brasier. D’après B’Tselem, deux des colons sont armés d’un fusil M4, tandis qu’un troisième possède un pistolet. Les trois hommes tiennent les Palestiniens en joue, avant de faire feu. L’un des villageois, Fathi Asayira, âgé de 24 ans, s’effondre. Touché au visage, il est évacué par une groupe de jeunes. Hospitalisé à Napouse, il demeure dans un état stable.

La seconde vidéo, prise d’un autre angle, illustre encore mieux la passivité des soldats israéliens, qui sont au nombre de trois. « La vidéo lève de graves soupçons sur le fait que les soldats présents n’ont pas agi pour empêcher les colons de jeter des pierres et tirer à balles réelles sur les Palestiniens », affirme B’Tselem. « Non seulement, les soldats n’ont pas essayé de renvoyer les colons, mais ils se sont en fait tenus à leurs côtés alors qu’ils tiraient et jetaient des pierres. » Une opinion que partage l’Autorité palestinienne.

« La gravité de la séquence ne tient pas seulement dans les provocations des colons et les tirs à balles réelles à l’égard des résidents non armés, mais aussi dans l’irresponsabilité des soldats israéliens qui se trouvaient là à regarder les événements », a déclaré un communiqué du bureau du Premier ministre, Mahmoud Abbas, qui a réclamé une action de la communauté internationale pour mettre fin aux « attaques et provocations » des colons.

De son côté, l’armée israélienne, qui a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’incident, a expliqué que les forces de sécurité étaient arrivées sur place dans le but de séparer les deux camps qui se lançaient des pierres. « Il y a eu des tirs au cours de l’incident et la question est sous investigation », ajoute l’armée israélienne, selon le Guardian. « Mais au premier abord, la vidéo qui a été publiée ne paraît pas relater l’incident dans sa totalité. » Pour Avraham Binyamin, le porte-parole des colons, une de ses équipes de sécurité est arrivée sous une pluie de pierres alors qu’elle tentait d’éteindre un incendie allumé par les Palestiniens. « Il est clair que l’utilisation d’armes par les forces armées israéliennes ou l’équipe de sécurité a été effectuée dans un contexte de danger de mort », précise le porte-parole.

Les attaques de colons israéliens extrémistes se sont multipliées ces derniers mois, les jeunes ultras mettant en application leur théorie du « prix à payer » aux Palestiniens. À chaque décision gouvernementale israélienne considérée comme défavorable, ils exercent des actes de représailles contre des mosquées ou des champs d’oliviers appartenant à des Palestiniens. D’après le Guardian, le ministère israélien de l’Éducation a fermé en novembre une yeshiva (école religieuse) après que les agents du Shin Beth (services secrets intérieurs) ont eu la preuve que ses étudiants se rendaient coupables d’actes de violence contre les villageois palestiniens.

Toutefois, les condamnations juridiques restent rares. Sur 642 plaintes déposées par des Palestiniens contre des colons depuis 2005, 91 % ont été classées sans suite, faute de preuves ou en raison de l’impossibilité d’identifier les délinquants.

(22 mai 2012 – Par Armin Arefi)

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