Un ou deux Etats ? Où est le réalisme ?


Mardi, 22 Novembre 2011 19:43 Ali AbunimahAli Abunimah, journaliste palestino-américain, cofondateur de’The Electronic Intifada’, auteur de « One Country : A bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impasse » était présent au colloque « Un ou deux Etats », organisé à Bruxelles ce samedi 19 novembre par Palestina Solidariteit, en collaboration avec d’autres mouvements.
Il y prenait la parole après une première session où plusieurs spécialistes ont exprimé leurs points de vue, suivi d’un débat avec la salle.
Voici une vidéo de son intervention (Ali Abunimah s’exprime en anglais) suivi de la traduction écrite en français.

« Brigitte Herremans, dans la précédente session, s’est excusée auprès de moi, en disant qu’elle ne pouvait pas rester. J’aurais aimé qu’elle puisse rester, parce que je veux réagir à certains de ses commentaires. Elle parlait d’autodétermination et elle disait que les Palestiniens ne devaient pas abandonner l’autodétermination, comme si appeler à un État unique signifiait abandonner l’autodétermination.
A mon avis, elle commet une erreur fondamentale, elle confond autodétermination et création d’un État or les deux ne sont pas la même chose. Et, en effet, la création d’un Etat à savoir un État palestinien dans une partie de la Palestine, ce n’est pas de l’autodétermination, c’est le contraire de l’autodétermination, c’est la négation de l’autodétermination, parce que c’est délibérément destiné à priver de ses droits la majorité du peuple palestinien.

Imaginons que demain l’impossible se produit, qu’Israël se retire de la Cisjordanie et qu’il met un terme à son blocus criminel contre Gaza, et que l’Etat palestinien soit établi là-bas.
Bon, est-ce cela l’autodétermination ? Si on s’appuie sur les termes de la prétendue résolution à deux États, cela ne l’est pas. Parce que beaucoup de Palestiniens vont être privés de leurs droits.

Les réfugiés ne pourront pas retourner dans leurs maisons, dans ce qui s’appelle maintenant Israël, pour la seule raison qu’ils ne sont pas juifs, pour la raison la plus raciste possible. S’ils ne pouvaient pas y retourner parce qu’ils ont une peau trop foncée, personne ne dirait : « C’est bien, nous le respectons. » Tout le monde dirait : « C’est du racisme. » Être juif, comme Israël le définit, n’est pas un choix, pas un ensemble de croyances, ce n’est même pas une religion. C’est une identité génétique selon la conception qui prévaut en Israël. Donc c’est tout aussi arbitraire que la couleur de la peau. Donc les réfugiés palestiniens seraient privés de leurs droits par la prétendue solution à deux États. Et ceux des Palestiniens qui sont théoriquement des citoyens d’Israël, seraient contraints de vivre dans un état raciste appelé « État juif ». Donc leurs droits à l’autodétermination seraient supprimés. En échange de quoi ? Qu’un tiers de la population palestinienne puisse vivre dans un bantoustan.

Donc, premièrement, la solution à deux États est une solution raciste. Deuxièmement, on demande à un groupe de Palestiniens de renoncer à leurs droits humains pour que des droits limités soient accordés à un autre groupe de Palestiniens. Donc, c’est aussi une proposition qui contredit les droits palestiniens et le droit à l’autodétermination. Et cela est clairement visible dans chaque aspect de tout ce qui s’est passé au cours des vingt ans qui ont suivi les accords d’Oslo. Et notez bien qu’Israël ne parle plus d’une solution à deux États. Il parle d’une solution « de deux États pour deux peuples ». Et c’est fondamental.

Vous vous rappelez Condoleezza Rice ? Ce n’est pas quelqu’un qu’on peut considérer comme politiquement très progressiste. Mais elle a publié un livre, il y a quelques semaines, et, dans son livre, elle parle de la question palestinienne et elle évoque un entretien avec Tsipi Livni, qui était alors ministre des Affaires étrangères. Et Condoleezza Rice écrit : « J’étais choquée d’entendre Tsipi Livni parler des objectifs israéliens en terme d’un État purement juif sur le plan ethnique. J’étais choquée. »
Bien que Condoleezza Rice soit très à droite aux États-Unis (maintenant tout le monde est très à droite aux États-Unis, y compris Barack Obama). Mais, néanmoins, elle a été élevée en Caroline du Sud sous le système de l’apartheid, l’apartheid officiel qui a existé aux États-Unis jusque dans les années soixante. Et ce que Tsipi Livni disait, rappelait à Condoleezza Rice le Sud des États-Unis où elle a grandi.

Donc, voilà ce que veut dire une solution à deux États. Et le langage fantaisiste d’un prétendu processus de paix, lorsqu’ils parlent de « deux États vivant côte à côte en paix », c’est bien la dernière chose qui se passerait s’il y avait deux Etats.

Et nous le savons. Avigdor Lieberman disait : « Si nous donnons un État aux Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, nous nous retrouvons avec un demi-État car ce que nous voulons, c’est un État juif. Quel intérêt avons-nous de céder des territoires si nous avons toujours un million et demi  de Palestiniens qui vivent parmi nous ?»

Et Tsipi Livni a dit la même chose publiquement et aussi de façon répétitive lors des négociations avec l’Autorité palestinienne. Et cela a été détaillé dans les « minutes » des « Palestine Papers » qui ont été rendues publiques par Al Jazeera plus tôt dans l’année.

Les Israéliens n’ont pas cessé de poursuivre leur but de se débarrasser des Palestiniens en Israël et de les transférer vers un État palestinien. Donc le résultat le plus probable d’une tentative de re-diviser la Palestine en deux États ne serait pas la paix. Ce serait le nettoyage ethnique des Palestiniens d’Israël vers d’autres parties de la Palestine. Ce serait l’achèvement de ce qu’Israël a commencé en 1948 et cela se passe déjà maintenant.

Cela se passe au Naqab avec les Bédouins, cela se passe à Jaffa, cela se passe à Akka, cela se passe à Haïfa, où vous avez des colons de la Cisjordanie qui se rendent dans les villes à l’intérieur d’Israël en utilisant exactement les mêmes techniques qu’ils ont utilisées à Hébron, à Jérusalem-Est pour expulser les Palestiniens qui restent à Jaffa, Akka et Haïfa . Donc tel serait le résultat : ce serait le nettoyage ethnique et la perpétuation du conflit.

Et même si les Palestiniens avaient un État dans une partie de la Palestine, de quoi aurait-il l’air ? Nous savons déjà que cela peut être un Etat, mais que ce ne sera pas la libération.
Et ce ne sera pas l’autodétermination. Ce serait un État « comme tout autre État » dans le pire sens du terme. Un État qui, dès le moment où il naîtrait, se trouverait déjà dans les mains d’élites néolibérales, dans les mains du FMI, dans les mains des « donnateurs » européens, dans lequel le dernier à avoir son mot à dire serait le peuple palestinien, les citoyens même de ce prétendu État.

Et ce n’est pas pour cela que les Palestiniens se sont battus : ils ne se sont pas battus pour avoir un Kosovo occupé par l’Otan et dirigé par l’Union Européenne. Même les États de l’UE ne sont pas gouvernés par leurs peuples, aujourd’hui.

Je veux dire : Salam Fayad, quelqu’un dont personne, aucun Palestinien, n’avait jamais entendu parler avant, qui a été imposé par la soi-disante communauté internationale, et lorsque nous utilisons le terme de « communauté internationale », nous devons savoir de quoi nous parlons : cela veut dire les Etats-Unis et tout ceux qui sont d’accord avec les Etats-Unis. C’est cela la soi-disant communauté internationale. Ce n’est pas l’Indonésie ou l’Inde ou l’Afrique ou le peuple, ce n’est pas cela, la communauté internationale.

« Un million et demi de personnes à Gaza sont mises en cage comme des animaux, parce qu’elles ne sont pas juives. C’est la seule raison. »

Donc, Salam Fayad est devenu le modèle, même pour l’Europe : vous prenez un quelconque banquier du FMI ou de la Commission européenne, et vous l’imposez sans élections, c’est ce qui s’est passé en Grèce, c’est ce qui s’est passé en Italie, et vous feriez bien de choisir un Premier ministre en Belgique avant que l’Union Européenne ne vous en choisisse un à votre place. Donc, c’est cela le modèle, et cela n’a rien à voir avec la libération de la Palestine, cela n’a rien à voir avec les droits du peuple palestinien.

Quelqu’un mentionnait : « A quoi bon de parler d’une solution à un État, si les Israéliens ne l’acceptent pas. » Ceci est vraiment une façon de pensée complètement erronée.

C’est une façon de penser qui serait logique si vous pensiez que les Palestiniens et les Israéliens sont égaux, que cela se passe dans un cadre de négociation démocratique. Mais les Israéliens et les Palestiniens ne sont pas des néerlandophones et des francophones vivant en Belgique. Il y a un peuple occupé, colonisé, vivant sous la botte d’un régime colonial brutal, soutenu par les Etats-Unis et l’Union Européenne, entre autres, et vous ne pouvez pas parler d’eux en tant qu’égaux, négociant les uns avec les autres dans une situation de parité. Donc l’opinion des colonisateurs ne devrait pas être notre préoccupation. Vous savez, ce que nous disons, c’est que les colonisateurs doivent mettre un terme à leur occupation et à leur colonialisme. On ne peut pas leur demander cela.

Personne ne disait que les colons français qui ne voulaient pas mettre fin à leur beau régime de colonisation, qu’ils avaient « le droit à l’autodétermination ».  On ne se préoccupait pas de ce qu’ils pensaient. Personne ne disait – quoique que certains l’aient pourtant dit,  mais il appartenaient à une droite très extrémiste – que les blancs en Afrique du Sud ne voudraient pas accepter la démocratie et que pour cette raison, il ne fallait pas leur demander de mettre un terme à l’apartheid. Ou que nous devrions dire aux noirs en Afrique du Sud : acceptez les bantoustans que le régime blanc vous donne, parce que ce qu’il y a de mieux pour vous, vous devez être pragmatiques.

En fait, quand vous regardez les sondages d’opinion, les études qui ont été faites parmi les blancs en Afrique du Sud, dans les années 80 et jusqu’en 1993, la majorité écrasante des blancs en Afrique du Sud était opposée au système de « un homme – un vote ».
Il n’existait pas de grand soutien à la démocratie chez les blancs en Afrique du Sud, ils y étaient opposés. Ils disaient : « OK, on peut de nouveau négocier, nous pouvons avoir une sorte de partage de pouvoir, mais une personne – un vote, c’est hors de question. »

Alors qu’est-ce qui a fait la différence ? Quelqu’un l’a mentionné : la pression, le boycott, le désinvestissement et les sanctions. La logique consistant à boycotter Israël et exercer des pressions sur Israël, ce n’est pas pour nous faire sentir bien nous-mêmes, mais pour changer les dynamiques de pouvoir. Israël peut dire non, parce qu’il est fort. BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) veut changer cette dynamique de pouvoir. De sorte  qu’Israël ne dicte plus ce qui est possible et considéré comme réaliste, et ce qui est considéré comme pragmatique.

Une des choses que les gens disent parfois, c’est que réclamer le droit au retour n’est pas pragmatique. Les réfugiés palestiniens doivent être réalistes. Il n’y aura pas de retour, vous savez, parce que vous devez être pragmatiques. Pourquoi ? Cela n’est pas pragmatique du tout. Israël parle d’amener encore un million de Juifs venant de monde entier afin de les faire vivre en Israël et dans les territoires occupés. Est-ce que cela est pragmatique ? Cet espace, cette terre disponible : apparemment Israël a assez de ressources pour construire des maisons pour eux… Donc il paraît qu’il est pragmatique d’amener un million de colons, mais pas de ramener les gens qui sont vraiment de là ! Donc il n’y a pas un problème d’espace, ou de terre, ou de maisons ou de ressources.

Ce qui est supposé être pragmatique c’est que les Palestiniens ne sont pas des juifs, c’est la seule raison. Un million et demi de personnes à Gaza sont mises en cage comme des animaux, parce qu’elles ne sont pas juives. Si ces gens étaient juifs, si on pouvait changer une chose concernant les gens de Gaza, s’ils étaient juifs, Israël ouvrirait les barrières et le mur du ghetto pour les inviter à revenir chez eux, dans leur pays. C’est de cela qu’il s’agit.

Donc, dans cette soi-disant solution à deux États, il s’agit de préserver Israël en tant que colonie de peuplement dans laquelle les Juifs maintiendront le contrôle politique, économique et militaire.

Un point que quelqu’un d’autre mentionnait dans la session précédente, c’est que s’il y a un État, comment pouvons-nous garantir qu’il ne perpétuera pas simplement le statu quo avec les Juifs israéliens en tant que classe privilégiée et les Palestiniens restant la classe pauvre ?

Bien sûr, nous ne pouvons pas garantir cela, s’il n’y a pas un effort significatif en vue de renverser et corriger cette situation. Mais c’est une fausse affirmation de penser que « deux États » puisse modifier cette situation. En fait, « deux États » rend incontournable, enserre et légitime l’inégalité. Comme aujourd’hui. Israël dit : on n’est plus à Gaza ; Gaza n’est pas notre problème. Le fait que le revenu moyen à Gaza est de un quarantième d’un revenu moyen en Israël, que la population de Gaza vit avec un revenu situé en dessous du nécessaire vital, ce n’est pas notre problème. Gaza, ce n’est pas Israël. Gaza est seulement une partie d’Israël au moment où la Flottille arrive. Alors soudainement, la Flottille viole la souveraineté d’Israël. Mais, sinon, ce n’est pas notre problème. Ceci serait la situation s’il y avait un soi-disant État palestinien. Comme c’est la situation maintenant entre l’ancienne Europe coloniale et l’Afrique. Bien, ces pays sont pauvres, mais ils sont indépendants. Et nous leur accordons « de l’aide » par un effet de notre générosité. Mais nous n’avons pas de responsabilité pour réparer les conséquences du colonialisme. Ce ne sont pas nos citoyens. Donc la création d’États a été une garantie de pauvreté, une garantie de dépendance et une illusion d’indépendance. Et nous connaissons cela assez maintenant dans la période post-coloniale. C’est simplement un mensonge de continuer de dire au peuple palestinien que s’il peut agiter un drapeau et dire qu’il a un État, qu’il va avoir ses droits et que sa situation va être améliorée.

Donc, pour résumer : nous devons changer de discours, et éliminer, que cela nous plaise ou non, ce discours mort concernant la création d’un État, d’institutions d’un État formel, cette fausse déclaration d’État qui n’a rien à voir avec l’autodétermination et poser à nouveau les problèmes en termes de droits. Et des droits pour tout le peuple palestinien. Pas seulement des Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Mais aussi des Palestiniens en Israël qui ont le droit de vivre comme un peuple libre et égal dans leur pays, pas sous le régime d’un état juif raciste. Des réfugiés palestiniens qui ont le plein droit de participer à l’autodétermination, y compris avec un réel droit au retour. Nous devrions plus être préoccupés par les droits des réfugiés que par les droits des colons israéliens. Je ne comprends pas d’où vient cette préoccupation. Et est-ce que cela veut dire que les Juifs israéliens n’ont pas leur place ici ?  Yasser Arafat disait en 1974 dans son fameux discours aux Nations unies :
« Nous voulons vivre ici, avec les juifs qui sont d’accord de vivre avec nous sur une base démocratique et d’égalité, sans privilèges racistes ou coloniaux ». Je pense que la plupart des Palestiniens soutiennent cette idée. C’est un mensonge pur et simple de prétendre que les Palestiniens disent qu’il faut rejeter les Juifs à la mer. La question n’est pas de savoir si les Palestiniens sont d’accord de vivre côte à côte avec les Juifs sur une base d’égalité, mais bien de savoir si les Israéliens sont d’accord de faire cela. »
Et la réponse, jusqu’à présent, a été négative.
Israël parle d’une « menace démographique » et d’un « suicide ». Mais il ne s’agit pas d’une menace contre la sécurité physique des Juifs, mais d’une menace contre le système d’apartheid et les privilèges dont profitent les Juifs sous ce système.

Laissez-moi finir ici, en disant que le point fondamental, ce qui va déterminer la situation, ce n’est pas ce que nous discutons ici dans cette salle, mais la lutte que nous engageons, en particulier en Europe pour mettre l’accent sur le BDS, pour le soutenir, pour le pousser en avant. Merci. »

Mise à jour le Mardi, 22 Novembre 2011 21:37

Source : http://www.pourlapalestine.be/

Colloque: “Israël-Palestine: un ou deux Etats ?”


Ce samedi

L’Autorité nationale palestinienne souhaite un Etat palestinien indépendant à côté de l’Etat d’Israël. Quelle est la meilleure solution au conflit israélo-palestinien selon l’avis des experts: un ou deux états?

L’asbl Palestina Solidariteit organise un colloque où des spécialistes présentent leur point de vue sur la question:

Ali Abunimah: journaliste palestino-américain, cofondateur de ‘The Electronic Intifada’, auteur de ‘One Country: A bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impasse’

Leila Shahid: déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg

Lucas Catherine: auteur des plusieurs ouvrages sur la question : ‘De Israëllobby’,  ‘Gaza: Geschiedenis van de Palestijnse Tragedie’, ‘Palestina: De laatste kolonie?’

Brigitte Herremans: collaboratirce Moyen-Orient de Broederlijk Delen et de Pax Christi Vlaanderen

Michel Staszewski: professeur d’histoire dans le secondaire et membre de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB)

Ludo De Brabander de Vrede vzw préside le colloque.

Après les exposés, la parole sera donnée au public qui pourra pour poser des questions aux orateurs. Le colloque se conclura par un drink.

Quand: Samedi 19/11/2011, 13h30-18h30

Où : Centre Pôle Nord

Adresse : Helihavenlaan 39 – 1000 Bruxelles

Prix et réduction : 6 euros, 4 euros (étudiants et en chômeurs)
Langues utilisées: NL, FR, ANGL

Palestina Solidariteit:
Website : http://www.palestinasolidariteit.be
E-mail : secretariaat@palestinasolidariteit.be

Colloque: “Israël-Palestine: un ou deux états ?”



L’Autorité nationale palestinienne souhaite un état palestinien indépendant à côté de l’état d’Israël. Quelle est la meilleure solution au conflit israélo-palestinien selon l’avis des experts: un ou deux états?

L’asbl Palestina Solidariteit organise un colloque où des spécialistes présentent leur point de vue sur la question:

Ali Abunimah: journaliste palestino-américain, cofondateur de ‘The Electronic Intifada’, auteur de ‘One Country: A bold Proposal to end the Israeli-Palestinian Impasse’

Leila Shahid: déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg

Lucas Catherine: auteur des plusieurs ouvrages sur la question : ‘De Israëllobby’, ‘Gaza: Geschiedenis van de Palestijnse Tragedie’, ‘Palestina: De laatste kolonie?’

Brigitte Herremans: collaboratirce Moyen-Orient de Broederlijk Delen et de Pax Christi Vlaanderen

Henri Wajnblum: ancien président de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB)

Ludo De Brabander de Vrede vzw préside le colloque.

Après les exposés, la parole sera donnée au public qui pourra pour poser des questions aux orateurs. Le colloque se conclura par un drink.

Quand: Samedi 19/11/2011, 13h30-18h30

Où : Centre Pôle Nord

Adresse : Helihavenlaan 39 – 1000 Bruxelles

Prix et réduction : 6 euros, 4 euros (étudiants et en chômeurs)


Langues utilisées: NL, FR, ANGL

Palestina Solidariteit: Jan Dreezen

Website : http://www.palestinasolidariteit.be
E-mail :
secretariaat@palestinasolidariteit.be

Trop tard pour une solution à deux Etats


mardi 16 novembre 2010 – 00h:48

Robin Yassin-Kassab – Al Jazeera

source


Les Palestiniens disent qu’il peut y avoir aucune résistance significative tant que leurs dirigeants resteront divisés, écrit Robin Yassin-Kassab.
(JPG) 

Les habitants de Naplouse, coincés entre les tours, les checkpoints et colonies juives, expliquent qu’il est trop tard pour une solution au conflit israélo-palestinien basée sur l’existence de deux Etats – Photo : Gallo-Getty

Naplouse est construite sur le fond de la vallée étroite entre le mont Jarizeem et le mont Aybaal. Ses ruelles sentent le café moulu et les épices – avec des bouffées brusques d’anis et de tabac au miel bouillonnant dans les narguilehs – et les vapeurs de la viande sur les grils, les émanations de la circulation automobile, les odeurs de cuisson, les ordures et la poussière des chaussées. Le jour, il y a beaucoup de bruit sympathique « arabe ». La nuit les aboiements et le chant du coq prennent le relais.

Bien qu’elle soit une ville de plus de 130 000 habitants, tout le monde semble connaître tout le monde. Plus profond que cela, il y a quelque chose dans l’air qui exprime la solidarité.

Le labyrinthe de la Vieille Ville, et la vue sur la montagne couleur ocre m’ont rappelé Damas. En fait, Naplouse était connue comme la Petite Damas. Avant que MM Sykes, Picot et Balfour aient haché menu le monde, il y avait une route pour le commerce allant de Naplouse (Cisjordanie) via Irbid (Jordanie) jusqu’à Damas (Syrie). Les habitants de Naplouse et ceux de Damas se mariaient entre eux. En Syrie aujourd’hui la célèbre pâtisserie, le knafeh, est simplement connue sous le nom de nabulsiyeh, la douceur de Naplouse.

Naplouse est également célèbre pour son savon à l’huile d’olive. Malgré l’éblouissement local pour des produits « modernes » et (surtout) les obstacles de l’occupation israélienne qui ont limité l’industrie, les usines fonctionnent encore dans la Vieille Ville et elles s’approvisionnent dans des villages semi-assiégés dans les collines avoisinantes.

Ces jours-ci, la vie est un peu plus facile qu’elle ne l’a été. Les Palestiniens peuvent se rendre assez rapidement à Ramallah. Ils ne peuvent pas se rendre à Jérusalem, à Gaza ou Haïfa, mais s’ils sont chanceux, ils peuvent bénéficier de certaines retombées en cash de l’argent distribué par l’Union européenne à l’Autorité palestinienne. Ils peuvent même faire un bout de conduite jusqu’au point de vue sur Naplouse à Sama et y boire du thé sans se faire tirer dessus depuis la base militaire qui située au-dessus.

Mais les Naboulsis [habitants de Naplouse] restent encerclés, et ils le sont chaque jour davantage. Le village de Samaritains en haut de la colline est vidé de ses habitants (les Samaritains, qui sont des Palestiniens, sont autorisés à traverser le point de contrôle pour aller au travail ou à l’école à Naplouse). Irak Burin, un village à proximité au sommet de la montagne, subit constamment le vol de ses terres ainsi que les attaques physiques des colons et des soldats. En mars dernier, deux adolescents du village ont été assassinés.

Jérusalem interdite

Sur chaque colline, il y a une colonie juive.

Près de Nabi Saleh dans la région de Ramallah, j’ai vu une colonie – les caravanes, les fondations en béton et des terres agricoles clôturées – construite au cours du récent « gel ». Alors que j’étais en Palestine, le « gel » s’est entièrement décongelé, provoquant une poussée de nouveaux bâtiments et des orgies de mises à feu de vergers.

La moitié des terres agricoles du village de Nabi Saleh, et maintenant son approvisionnement en eau agricole, ont été volés par des hommes armés d’Halamish, la colonie voisine.

Dans la région de Salfit, la colonie juive d’Ariel coupe la Cisjordanie en deux entre le sud et au nord. Avec sa propre université et son complexe de théâtre, la colonie constitue une véritable ville.

Les colonies sont reliées par de clinquantes autoroutes à Jérusalem et Tel Aviv. Mais ces routes sont réservées aux seuls juifs. Les routes palestiniennes n’ont accès qu’à des portions du territoire et elles sont contrôlées par des barrages et fermées par des fossés.

Les panneaux sur les bords de ces routes indiquent les colonies juives, mais pas les villes palestiniennes. La Jérusalem interdite est indiquée sous le nom hébreu Urushaleem et seulement entre parenthèses comme « al-Qods » [la Sainte] – son nom arabe, ancien comme contemporain.

Montagne de feu

Telle est la situation, et pour l’instant les Naboulsis supportent. Des exemples de ce qui se passera la prochaine fois qu’ils se rebifferont ne sont pas seulement visibles sur les ondes en provenance de la bande de Gaza, mais sont immédiatement à portée de main, intégrés dans la structure de la ville elle-même.

Il y a des impacts de balles dans les ornements des fenêtres de l’Hôtel Yasmeen, des cicatrices provoquées par Israël lors de la réoccupation du centre-ville en 2002, quand au moins 80 Palestiniens ont été assassinés et que des dizaines de bâtiments historiques ont été détruits, dont des anciennes mosquées et une église orthodoxe.

Il y a les ruines, vidées aujourd’hui, de blocs entiers de maisons détruites par des F16. Il y a une plaque commémorative sur le site occupé par une maison qui a été détruite au bulldozer avec toute une famille emprisonnée à l’intérieur. Huit personnes y ont été assassinées, neuf si l’on compte le fœtus dans le ventre de Nabila Shubi…

Connu sous le nom de Jabal an-Naar, la Montagne de Feu, la région de Naplouse a perdu 1600 martyrs dans la dernière décennie. Chaque quartier a une plaque commémorant les noms locaux et les visages des combattants ornent les remparts de la Vieille Ville.

Faisant un étrange écho à ces affiches – ce qui semble a preuve que la présence de la mort est inéluctable à Naplouse – une icône dans l’église byzantino-croisée restaurée construite sur le puits de Joseph (où Jésus s’est révélé comme étant le Messie à un Samaritain) montre l’Archimandrite Philoumenos Khassapis tranché 36 fois par la hache d’un colon fanatique en 1979 (1).

Des touristes grecs et des Palestiniens chrétiens prient sur le sanctuaire de l’Archimandrite.

« La famille de Martyrs »

Après la prière du vendredi, j’ai visité la tombe de la mère d’un ami, Shaden al-Saleh. Shaden était une enseignante et une organisatrice de la communauté. Elle a été assassinée par des soldats israéliens alors qu’elle faisait de la broderie à l’étape de sa maison. Après que nous nous soyons recueillis, son fils et moi-même avons enlevé les feuilles et brindilles de la tombe de Jihad al-Alul, qui a été tué d’une balle dans la tête le premier jour de la deuxième Intifada, il y a dix ans.

Le jeune homme âgé de 20 ans faisait partie d’une foule désarmée face à des soldats au checkpoint d’Hawwara qui bloque la sortie sud de la ville. Après que nous ayons nettoyé le Mémorial de Djihad, nous avons discuté avec Abu Fadi, dont les deux fils martyrs sont à proximité. Homme chaleureux, et triste, Abu Fadi a fait un jardin de leurs tombeaux. Mon ami le connaît bien, comme il connaît toutes les familles qui visitent ces tombes. Il me dit que quand sa mère est morte, il a alors fait partie de la grande famille des martyrs.

J’étais venu à Naplouse pour faire un cours d’écriture créative. Comme exercice, j’ai demandé aux élèves d’écrire sur un moment qui décrit un fait en relation avec l’Histoire. Une jeune femme a écrit sur son petit frère serrant sa radio alors que les bombes rasent les bâtiments environnants. Un autre écrit un article sur son grand frère, pas l’histoire de son assassinat, mais l’histoire de son savoir. Un autre écrit sur l’enterrement de son neveu de 12 ans. Il avait été abattu dans une rue déserte. Sa tante a éclaté en sanglots, en lisant le texte.

Je craignais d’être allé trop loin, en leur imposant une discipline à laquelle ils sont constamment confrontés. Mais la classe me rassurait. L’une des étudiantes a employé le mot « thérapie ». « Nous n’avons jamais eu l’occasion de parler normalement de ces fait », m’a-t-elle dit.

Double occupation

Une des raisons de la réticence à parler est le froid jeté sur le discours public par la scission entre les dirigeants palestiniens.

Le gouvernement assiégé du Hamas dans la bande de Gaza s’en prend aux militants du Fatah, tandis que l’Autorité palestinienne (PA) soutenue par l’occident et Israël arrête les sympathisants du Hamas en Cisjordanie. Six cents Nabulsis sont actuellement détenus à Junaid, la prison de l’Autorité palestinienne.

Les gens parlent avec prudence en public, comme ils le font dans tous les états policiers du monde arabe. Mais beaucoup de Palestiniens qualifient le système actuel de double occupation.

Quand les Israéliens le décident, ils ordonnent à la police palestinienne de vider les rues, puis ils enlèvent les hommes dans leurs maisons. Cela s’est produit plusieurs fois au cours de ma visite, toujours de nuit – un soir, deux frères ont été kidnappés au bout de ma rue.

Les gens du camp de Balata – un lieu plus éprouvant que le cimetière – m’ont dit que les soldats faisaient une descente quasiment chaque nuit.

Les réfugiés de Balata ont leur propre cimetière, avec une proportion de jeunes martyrs qui défit l’entendement. Mais ce qui est plus douloureux que la mort dans Balata est la densité de la vie dans cette cage – les personnes nombreuses entassées dans des pièces étroites, la forte proportion d’hommes en fauteuil roulant, les visages brisés de ceux qui ont prématurément vieilli. Ces gens sont venus de Haïfa, Jaffa, Acre. Ils vivaient dans des fermes, des villes et villages face à la mer. Aujourd’hui, ils ne sont nulle part en sécurité, pas même dans leurs cellules en parpaing. Pendant la dernière Intifada, les troupes israéliennes avaient l’habitude d’entrer dans leurs maisons en perçant les murs avec des explosifs.

Pas de résistance sans unité

J’ai assisté à une conférence donnée par Haneen al-Zoabi. Elle est la députée de la Knesset qui était sur la flottille pour Gaza et elle a été grossièrement malmenée lors de sa tentative de donner sa version des événements devant le parlement israélien. A Naplouse, elle a parlé avec émotion de la situation des Palestiniens-Israéliens, les descendants de ceux qui ont échappé au nettoyage ethnique de 1948.

Citoyens, mais pas ressortissants [nationaux] de l’Etat (la nationalité est seulement pour les juifs), les Palestino-israéliens reçoivent une fraction des services offerts aux Juifs. Il leur est interdit d’enseigner l’histoire palestinienne à l’école et ils sont tout aussi susceptibles d’être victimes de la confiscation des terres que leurs frères palestiniens vivant en Cisjordanie. 83% des terres d’Israël sont hors de portée des non-Juifs et la moitié des familles palestiniennes en Israël vivent en dessous du seuil de pauvreté.

J’ai entendu parler Jamal Hwayil. Il était le chef des brigades des Martyrs al-Aqsa, affiliées au Fatah, à Jénine au moment du massacre israélien de 2002, et maintenant il est un membre indépendant du parlement palestinien. Il a pris une position claire sur la division palestinienne : « Les arrestations politiques sont mauvaises à Gaza et mauvaises en Cisjordanie. Les arrestations politiques n’ont pas leur place dans une lutte de libération… »

Un peu plus tard, il a ajouté : « Il ne peut y avoir ni des négociations sérieuses, ni de résistance armée productive tant que les dirigeants politiques sont divisés ».

Assis à côté de cet ancien combattant de la résistance armée se trouvaient Ayed Morrar et Muhammad Khatib, les dirigeants de la résistance « populaire » et non-violente dans les villages de Budrus et Bil’in, respectivement. Morrar est la star du film Budrus, qui le montre non seulement unissant les militants du Hamas et du Fatah dans son village, mais mobilisant aussi les femmes du village, les militants internationaux et même certains Israéliens contre le mur de séparation qui ronge les oliveraies de Budrus. Budrus a réussi à conserver 95% des terres menacées.

Sur l’estrade, Jamal Hwayil a félicité Morrar pour avoir atteint 95% de son objectif immédiat, mais il a rappelé que la victoire était incomplète : 5% de la terre avait disparu, le mur était toujours debout et l’occupation continuait.

Hwayil, Morrar et Khatib ont convenu que la résistance armée et non armée se complétaient mutuellement et que la question de savoir laquelle employer dans un contexte donné n’était pas une question morale mais tactique.

En plus de ces résistants, d’autres personnes ont animé la discussion : des jeunes intellectuels engagés présentant l’occupation comme un système d’apartheid, demandant que le système soit remplacé par la démocratie, faisant la promotion d’un boycott d’Israël par l’occident comme moyen d’atteindre cet objectif. De telles idées sont de plus en plus influentes dans la société civile, mais elles n’ont pas de parti puissant pour les représenter.

Réticences de la Cisjordanie

En attendant, comme Neta Golan – une habitante de la Cisjordanie d’origine juive – me l’a dit : « Ils ont fait en sorte qu’il soit très facile d’obtenir des prêts bon marché à Ramallah. Les gens ont acheté des voitures. Les loyers atteignent des sommets. Les prochaines années les gens vont tout simplement être contents de pouvoir rembourser ces prêts. »

C’est le plan concocté par Tony Blair et Salam Fayyad pour la Cisjordanie. Selon les mots du géographe politique Saed Abu Hijleh le message est : « Mange, boit, va aux toilettes et ferme-la ».

Le paysage apporte la preuve, pour toute personne qui vit ici – coincée entre les tours, les checkpoints et les logements rouges situés plus haut et exclusivement juifs – qu’il est trop tard pour deux Etats.

Pour les réfugiés en cage dans des camps, gardant toujours les clés de leurs maisons qui étaient près de la mer et qui ont été détruites, la solution à deux Etats n’a jamais semblé une solution. La Palestine-Israël a toujours été le même pays.

Du village de Refaat je pouvais voir les lumières des tours de Tel-Aviv luttant contre la morosité du soir, très proches. La pluie venue d’Israël tombe là où je suis, sur le premier groupe de collines à l’est de la Méditerranée, sur la Cisjordanie.

Notes :

(1) Extrait : « Le 16/29 Novembre 1979, ils ont fait irruption dans le monastère et massacrés à coups de hache l’Archimandrite Philoumenos, le mettant sous la forme d’une croix. Avec un trait vertical ils ont fendu son visage, avec un autre trait horizontal ils ont coupé ses joues allant jusqu’aux oreilles. Ses yeux étaient arrachés. Les doigts de sa main droite ont été coupés en morceaux et son pouce a été coupé et envoyé au loin. Ce sont les doigts avec lesquels il faisait le signe de la croix. »

(JPG)

* Robin Yassin-Kassab est l’auteur de The Road From Damascus [La route de Damas], un roman publié chez Penguin. Il co-édite http://www.pulsemedia.org et blogue sur http://www.qunfuz.com.

14 novembre 2010 – Al Jazeera – Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/indept…
Traduction : Claude Zurbach

La droite israélienne embrasse-t-elle la solution à un État ?


lundi 26 juillet 2010 – 07h:01

Ali Abunimah – The Electronic Intifada

Des Palestiniens accrochent leur drapeau sur une clôture entourant une colonie israélienne en Cisjordanie occupée - Photo : Luay Sababa/MaanImages

Au milieu des années 80, le pouvoir blanc d’Afrique du Sud, soumis à de fortes pressions internes et externes, avait commencé à considérer la possibilité de réformer son système de domination basé sur l’Apartheid. Israël va-t-il adopter la même démarche, interroge Ali Abunimah ?

Ces dernières années les Palestiniens ont recommencé à soutenir la solution à un État leur garantissant, ainsi qu’aux juifs israéliens, des droits égaux dans toute la Palestine historique.

On pourrait escompter que parmi les juifs israéliens, la solution à un seul État émanerait de l’extrême gauche et, en fait, c’est là que l’on trouve les partisans les plus éminents de cette idée, mais en petit nombre.

Les propositions récentes sur l’octroi de la citoyenneté israélienne aux Palestiniens de Cisjordanie, notamment le droit de voter lors des élections pour la Knesset, sont provenues d’une origine surprenante : de partisans de droite tels que le speaker de la Knesset, Reuven Rivlin, et de l’ancien ministre de la défense, Moshé Arens, l’un et l’autre membres du Likoud, parti du premier ministre, Benjamin Netanyahou.

Chose plus surprenante encore, l’idée a été poussée par d’importants militants du mouvement des colons israéliens de Cisjordanie qui ont fait l’objet d’un article incontournable rédigé par Noam Sheizaf dans le journal Haaretz.

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Selon le speaker de la Knesset, il vaut mieux accepter les Palestiniens en Israël que de créer deux Etats


vendredi 30 avril 2010 – 10h:17

Zvi Zrahiya – Haaretz

Le speaker de la Knesset, Rivlin, a dit jeudi qu’il accepterait plus volontiers les Palestiniens en tant que citoyens israéliens plutôt que de diviser Israël et la Cisjordanie en deux États dans le cadre d’une solution de paix.

Rivlin préférerait une solution à un seul Etat, avec des droits égaux pour tous


Rivlin préférerait une solution à un seul état, avec des droits égaux pour tous.

Prenant la parole durant une réunion avec l’ambassadeur grec en Israël , Kyriakos Loukakis, Rivlin a dit qu’il ne voyait pas pourquoi Israël signerait un accord de paix avec l’Autorité palestinienne dans la mesure où il ne croit pas que le président de l’AP, Mahmoud Abbas, « pourrait en assurer la mise en application ».

Parlant de la possibilité d’un tel accord, Rivlin a dit : « je préfère avoir les Palestiniens en tant que citoyens de ce pays plutôt que de voir celui-ci divisé ».

À la fin de l’année dernière, Rivlin a dit lors d’un discours à Jérusalem, que la population arabe d’Israël est « une partie inséparable de ce pays. Il s’agit d’un groupe ayant une identité nationale commune, hautement définie, et qui sera pour toujours une partie collective, importante et intégrale de la société israélienne ».

Dans un discours prononcé à la résidence du président, le speaker de la Knesset a appelé à un changement fondamental dans les relations entre juifs et Arabes en Israël, demandant instamment l’établissement d’un « partenariat véritable » entre les deux secteurs, basé sur le respect mutuel, l’égalité absolue et tenant compte des « besoins particuliers et caractères uniques des deux parties ».

Rivlin a aussi dit que « l’établissement d’Israël a été accompagné de beaucoup de douleur et de souffrances et d’un traumatisme véritable pour les Palestiniens » ajoutant que « beaucoup d’Arabes israéliens qui se considèrent comme faisant partie de la population palestinienne, partagent la souffrance de leurs frères de l’autre côté de la ligne verte – souffrance qui, estime-t-il, est imputable à l’État d’Israël ».

« Beaucoup d’entre eux » dit Rivlin « se heurtent au racisme et à l’arrogance des juifs israéliens ; l’inégalité dans l’attribution des ressources de l’État n’est pas non plus de nature à nous faire aimer ».

29 avril 2010 – Haaretz – Cet article peut être consulté ici

L’inévitable régime binational


Meron Benvenisti

La stratégie du « diviser pour régner » est un moyen notoire de domination colonialiste ; toutefois, nous sommes au XXIe siècle et aujourd’hui les traditions impérialistes sont considérées comme un chapitre infâme de l’histoire du monde occidental, écrit Meron Benvenisti.

L’article ci-dessous, extrait d’un livre, a été publié dans l’édition de Haaretz en hébreu. Il n’a pas été publié dans l’édition anglaise du journal, mais il a été traduit par les professeurs Zalman Amit and Daphna Levitt et circule par courriel.

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Palestine/Israël : Un Etat unique, avec liberté et justice pour tous


4 janvier 2010 – 08h:22

Susan Abulhawa et Ramzy Baroud

Avant la création d’Israël, la Palestine était multi-religieuse et multi-culturelle. Chrétiens, musulmans, juifs, arméniens, grecs orthodoxes, pour ne citer que quelques-uns, tous y avaient leur place, et tous vivaient en relative harmonie.

Il est temps pour les dirigeants de suivre le mouvement vers un Etat unique et démocratique avec la liberté et la justice pour tous.

D’autres nations ont fait des guerres et ont mené des luttes épiques pour atteindre le type de coexistence qui était déjà une réalité en Palestine.

Mais alors que le monde s’efforce d’évoluer vers de nobles vérités disant que nous sommes tous créés égaux, Israël a institutionnalisé la notion de peuple élu bénéficiant de droits et privilèges exclusifs au profit des Juifs. Tandis que les autres pays agissent pour l’intégration de leurs citoyens et ainsi créer la richesse de la diversité, Israël travaille dans le sens contraire, en usant de politiques racistes pour « judaïser » la terre par lesquelles des biens et des ressources sont confisqués aux chrétiens et aux musulmans au profit exclusif des Juifs.

Alors qu’il y a consensus pour dire que certains droits de l’homme sont inaliénables, les Palestiniens ont vécu soumis aux caprices des soldats aux postes de contrôle, des avions et des hélicoptères faisant pleuvoir la mort sur eux en toute impunité, des couvre-feux, des restrictions et des dénis de justice, et de la violence de colons armés qui se croient disciples de Dieu.

Vivant sous occupation israélienne, dans les camps de réfugiés ou en exil, nous, les Palestiniens avons tout enduré, tout nous étant cyniquement volé – nos maisons, notre patrimoine, notre histoire, nos familles, nos moyens de subsistance, nos fermes, nos oliveraies, notre eau, la sécurité et la liberté. Dans les années 1990, nous avons appuyé les accords d’Oslo, solution à deux États, même si celle-ci ne devait nous retourner que 22% de notre patrie historique. Mais Israël a gaspillé à plusieurs reprises notre générosité en confisquant davantage de terres palestiniennes pour accroître les illégales colonies juives et les routes exclusivement juives.

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La « solution à deux Etats » est une menace pour le peuple palestinien et pour le droit au retour


Ahmad Sa’adat depuis sa cellule d’isolement à Asqelan

Ahmad Sa'adat

Ahmad Sa'adat

Ahmad Sa’adat, Secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), dit dans une lettre adressée depuis sa cellule d’isolement dans la prison Asqelan, où il est détenu par l’occupation israélienne, que la soi-disant « solution à deux Etats » est dangereuse, qu’elle menace le droit au retour et l’existence même du peuple palestinien sur les terres occupées de Palestine 48.

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