Ne pas diffuser ?


La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent
Albert Einstein

C’était au tout début du mois de juillet de l’année dernière. J’étais place Tahrir au Caire, dans l’attente d’un événement que même le cireur de chaussures de la corniche Maspéro savait inéluctable. Mohamed Morsi, le président égyptien allait , selon l’expression consacrée, devoir dégager. Le téléphone sonne. Un ami m’appelle de France pour m’annoncer : « Tu sais ! Un des principaux éditorialistes parisiens affirme qu’il va rester au pouvoir ! » Du point de vue de ce confrère, depuis son bureau avec vue sur la Seine, c’était tout à fait logique. Morsi avait été élu démocratiquement.

L’administration Obama, persuadée qu’elle avait enfin trouvé un « bon » islamiste sunnite, le soutenait. Les correspondants et envoyés spéciaux en Egypte pouvaient toujours décrire les foules immenses et le soutien accordé par l’armée aux manifestants anti-Frères musulmans, cela ne changeait rien à la vision manichéiste de cet expert en politique étrangère.

Les aveugles

Il souffrait du syndrome de l’inertie conceptuelle. L’incapacité à adapter l’analyse et le discours aux tranformations d’une situation, d’un rapport de force. Une forme d’aveuglement, qui a frappé les médias mais aussi les services de renseignements et d’analyse au cours de l’Histoire. En 1941, aveuglé par sa vision des relations bilatérales avec Berlin, Staline n’a pas voulu voir les signes annonciateurs de l’offensive nazie contre l’URSS. Dans les années 70, les Américains n’ont pas compris la nature des événements précurseurs à la chute du Shah d’Iran et l’arrivée au pouvoir des Ayatollahs. Plus tard, ils ont refusé toutes les informations sur l’inexistence d’armes de destruction massives dans l’Irak de Saddam Hussein. On connaît la suite.

Les Israéliens, politiques, analystes et journalistes n’ont pas toujours fait mieux. La surprise stratégique de la guerre du Kippour en est un des principaux exemples. Il faudrait aussi rappeler le soutien sans faille accordé par l’armée et le Shin Beth au développement de l’Islam radical à Gaza jusqu’au jour où ces « sympathiques religieux » ont créé le Hamas dont l’objectif est la destruction de l’État juif. J’ai décrit cet épisode dans mon livre « Le grand aveuglement » .

Que faire des Palestiniens ?

Aujourd’hui, on est bien obligé de constater que ce syndrome est omniprésent chez les dirigeants et les médias occidentaux, bloqués sur la vision de l’inéluctabilité d’une paix israélo-palestinienne. Or, la probabilité d’un accord est extrêmement faible comme le prouve l’échec de l’initiative du secrétaire d’état John Kerry. Un accord était tout simplement impossible.

D’abord pour des raisons politiques israéliennes.Le Likoud, le principal parti de droite, a toujours été opposé à la création d’un état palestinien indépendant aux côtés d’Israël. Le développement de la colonisation en Cisjordanie a été un de ses principaux objectifs depuis son arrivée au pouvoir avec l’élection de Menahem Begin en 1977 et après la conclusion du traité de paix avec l’Egypte en 1979. Grâce à son alliance historique avec le Sionisme religieux, près de 400 000 Juifs y habitent, transformant radicalement les données du conflit au Proche Orient. La direction de l’OLP l’a compris et admet en privé qu’elle a échoué et ne parviendra pas à créer un état indépendant.

A terme, Israël, devra donc dévoiler ce qu’il compte faire des Palestiniens. Les maintenir dans l’autonomie sous sa forme actuelle ? Des personnalités comme Ehoud Barak estiment que cela serait une forme d’apartheid. Les annexer en leur accordant tous les droits politiques – y compris la possibilité de voter pour la Knesset ? Ouri Ariel, ministre de l’habitat et colon militant le propose. Mais, à l’étranger, les images de l’occupation israélienne dérangent et les grands médias ne les diffusent plus depuis longtemps.

Crise économique oblige, les grandes chaines généralistes occidentales, occupées par la grande bataille de l’audience, ne couvrent plus l’international au quotidien. Et puis, en Europe ces images suscitent des réactions souvent anti-juives au sein de certaines populations et réveillent diverses formes d’antisémitisme. Un phénomène renforcé par l’attitude des institutions communautaires juives, identifiées à la politique israélienne, qu’elles soutiennent sans faille.

Ne pas diffuser ?

Cette montée de l’antisémitisme consolide l’inertie conceptuelle des médias. Un rédacteur en chef d’une grande agence de presse m’a dit, récemment : « Il faut faire attention. La montée de l’antisémitisme est sans précédent et il ne faut pas diffuser d’articles ou de sujets trop négatifs sur Israël ».

Résultat : le dossier palestinien a quasiment disparu de la place publique occidentale. Cela fait bien entendu l’affaire de la droite israélienne, mais avec un inconvénient majeur : son discours est , lui aussi, devenu inaudible. A preuve : la rapidité avec laquelle les États Unis, l’Union Européenne, la Chine, l’Inde et la Russie ont reconnu le nouveau gouvernement palestinien soutenu par le Hamas. Le message de Netanyahu, rappelant que l’organisation islamiste prône la destruction d’Israël, n’est pas passé.

Inexorablement, ce conflit finira par atteindre son paroxysme et embraser non seulement la région mais aussi des populations musulmanes dans le monde arabe et en Europe. Les dirigeants occidentaux, analystes et éditorialistes devront alors révéler les raisons pour lesquelles ils ont laissé ce conflit glisser vers le point de non retour.

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voir les commentaires sur la page fn de Baudouin Loos

Election d’Obama: Israël en posture délicate après le soutien de Netanyahu à Romney


8 novembre 2012 à 16:30
Le président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche à Washington, le 5 mars 2012

Le président américain Barack Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche à Washington, le 5 mars 2012 (Photo Saul Loeb. AFP)

Le gouvernement israélien se retrouvait jeudi sur la défensive, l’opposition et les commentateurs évoquant l’hypothèse d’une « vengeance » du président Barack Obama en raison des sympathies affichées par Benjamin Netanyahu en faveur du candidat républicain perdant Mitt Romney.

Le ministre des Finances Youval Steinitz, un proche de M. Netanyahu, a tenté de réfuter les accusations d’ingérence du Premier ministre israélien dans la campagne présidentielle américaine.

« Nous ne nous sommes pas immiscés dans les élections américaines, nous avons été très prudents », a affirmé M. Steinitz à la radio publique.

« Ceux qui colportent de fausses informations sur une intervention israélienne dans le scrutin portent atteinte aux intérêts d’Israël », a-t-il accusé en visant notamment l’ancien Premier ministre centriste Ehud Olmert.

M. Olmert, qui envisage un retour en politique pour les élections législatives du 22 janvier, a estimé qu’en prenant parti, M. Netanyahu a « violé les règles de base qui régissent les relations entre Etats », selon des propos tenus devant la communauté juive de New-York rapporté par des médias israéliens.

La dirigeante du Meretz, un parti d’opposition de gauche, Zehava Galon, a renchéri en fustigeant « l’intervention grossière de Benjamin Netanyahu dans les élections américaines », parlant d’un « pari irresponsable ».

M. Netanyahu, cité par la radio, a dû s’expliquer: « Certaines voix parmi nous tentent de provoquer un conflit avec les Etats-Unis, mais elles n’y parviendront pas. Je continuerai à travailler étroitement avec le président Obama pour défendre les intérêts d’Israël », a-t-il assuré.

MM. Netanyahu et Romney, des conservateurs libéraux, partagent des affinités idéologiques encore renforcées par l’appartenance du républicain à l’Eglise mormone, traditionnelle soutien de la droite nationaliste israélienne.

L’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Dan Shapiro, s’est efforcé d’apaiser la polémique en qualifiant de « ridicule » l’idée d’un « désir de vengeance » du président réélu.

Le prix à payer

Les analystes israéliens s’interrogent néanmoins sur le « prix » que Barack Obama pourrait faire payer à M. Netanyahu à un peu plus de deux mois d’un scrutin crucial.

« Netanyahu a parié et nous allons payer », résume le tabloïd Yédiot Aharonot.

Même son de cloche à gauche, au Haaretz: « Obama a maintenant quatre ans pour régler ses comptes avec Netanyahu, pour le soutien ouvert à Mitt Romney, pour ses dépréciations (d’Obama) devant le Congrès, pour le gel des négociations avec les Palestiniens, pour la colonisation et pour avoir tenté de lui faire la leçon sur le dossier iranien ».

Le premier test de l’humeur entre l’Américain et l’Israélien pourrait avoir lieu très prochainement, à l’occasion de la demande de rehaussement du statut de la Palestine au rang d’Etat non-membre à l’ONU.

« Netanyahu espère que les Américains vont presser Mahmoud Abbas de renoncer à ce projet, mais le président américain demandera en échange que le Premier ministre fassent preuve de souplesse envers les Palestiniens », a pronostiqué le commentateur politique de la radio publique.

La deuxième test devrait porter sur le programme nucléaire iranien controversé.

Selon plusieurs commentateurs, Barack Obama pourrait tenter de négocier un accord avec Téhéran sans fixer de limite de temps tandis que M. Netanyahu ne cesse d’accuser l’Iran de procrastination.

En septembre, M. Netanyahu a réclamé à hauts cris mais en vain à la Maison Blanche d’imposer à l’Iran « des lignes rouges claires » à ne pas dépasser dans son programme nucléaire, en menaçant de frapper préventivement les installations atomiques iraniennes.

Mais il s’est heurté à une fin de non-recevoir –au propre comme au figuré– du président américain qui, comme le reste de la communauté internationale, privilégie à ce stade un durcissement des sanctions contre l’Iran.

source

Jérusalem est et restera la capitale d’Israël


A la convention démocrate, voici comment fonctionne un vote démocratique. L’adjonction à la plateforme  de « Jérusalem est et restera la capitale d’Israël ! » demandait une approbation aux deux tiers. Voyez donc le vote

Pour être complets :Le texte poursuit : Les parties sont convenues que la question de Jérusalem relève des négociations sur le statut final. Jérusalem doit rester une ville indivisible accessible à toutes les religions.

anniebannie : accessible ? voyez comment ça se passe maintenant où les interdictions d’accès sont quotidiennes et multiples

 

Livre sur Ben Laden : le Pentagone menace l’auteur de poursuites


Le Point.fr – Publié le 31/08/2012 à 07:30
Les autorités américaines reprochent à Mark Owen d’avoir violé son engagement de confidentialité en faisant le récit de l’opération Geronimo.

Oussama Ben Laden © AFPOussama Ben Laden © AFP

Le Pentagone a menacé jeudi d’engager des poursuites contre l’ancien Navy Seal auteur d’un livre à paraître sur le raid contre Oussama Ben Laden, a annoncé le juriste en chef du ministère américain de la Défense, Jeh Johnson. Reprochant à l’auteur d’avoir violé son engagement de confidentialité en faisant le récit de l’opération à laquelle il a participé, Jeh Johnson écrit que le ministère « envisage d’engager à (son) encontre, et (contre) tous ceux agissant de concert avec (lui), tous les moyens légaux disponibles », dans une lettre dont l’Agence France-Presse a obtenu copie. L’ouvrage, No Easy Day (« Pas un jour facile »), doit sortir le 4 septembre. Son auteur, qui a l’écrit sous le pseudonyme de Mark Owen, est l’un des membres de la Team 6 des forces spéciales de la marine américaine qui a éliminé le chef d’al-Qaida le 1er mai 2011. Il y raconte notamment que Ben Laden, touché à la tête, a été achevé de plusieurs balles dans la poitrine et qu’un membre du commando avait dû s’asseoir sur sa dépouille dans l’hélicoptère lors du vol de retour, faute de place.

Dans son courrier, envoyé chez l’éditeur du livre Penguin, Jeh Johnson rappelle à Mark Owen qu’il a l’obligation de ne « jamais divulguer » d’informations classifiées. « Cet engagement perdure même après avoir quitté le service actif », explique le juriste. Il rappelle que le militaire avait signé cet engagement le 24 janvier 2007 et qu’il avait quitté l’armée le 20 avril 2012. Il rappelle également que tout profit issu de la divulgation d’informations classifiées doit être reversé au Pentagone. Contrairement au règlement, Mark Owen n’avait pas soumis son manuscrit au Pentagone ou à la CIA avant publication. La maison d’édition, qui espère déjà un best-seller avec une première impression de 300 000 exemplaires, a souligné que le livre avait été revu « par un ancien avocat des forces spéciales » pour s’en assurer.

Si les extraits de l’ouvrage qui ont fuité dans la presse ne contiennent pas de révélations fracassantes, certains éléments contredisent des détails dévoilés l’an passé par les autorités américaines. Elles avaient ainsi affirmé que le chef d’al-Qaida avait été abattu d’une balle dans la tête alors qu’il se trouvait dans la chambre de sa résidence d’Abbottabad (Pakistan). Mark Owen raconte de son côté qu’un de ses collègues qui montait les escaliers avait tiré sur un homme qui passait la tête par la fenêtre de la chambre. Une fois dans la pièce, Owen écrit avoir vu « du sang et de la matière cérébrale s’épancher sur le côté de son crâne ». Le corps de Ben Laden tressautait encore. Owen et un autre Seal ont alors « pointé leur visée laser sur sa poitrine et tiré plusieurs coups » jusqu’à ce que le corps ne bouge plus.

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Sur TV5 l’émission de Kiosque aujourd’hui


LES THÈMES DE L’ACTUALITÉ (cliquez sur le lien)

En Égypte, Mohamed Morsi devient le premier président du pays issu des urnes ;

La Syrie et la Turquie massent des troupes à la frontière tandis qu’on discute du sort d’Assad à Genève ;
L’Euro pour un 19e sommet de la dernière chance, où l’Allemagne a fait quelques compromis ;
La cour suprême américaine valide la réforme de la santé défendue par le président Obama…

Le complexe d’Auschwitz


Cet article est tiré du blog « Democracy in America » qui rassemble des contributions des correspondants du magazine The Economist qui traitent de politique américaine.

Ce papier est signé seulement des initiales du correspondant, M.S., mais il faut dire qu’il aurait, à quelques petits détails près, pu parfaitement être signé de Gilad Atzmon dont le journaliste semble avoir lu le livre “The Wandering Who ?.”

Où alors ce journaliste a abouti indépendamment aux mêmes conclusions que le fameux jazzman ex sioniste.

En même temps, il faut dire que c’est Netanyahou en personne qui nous convie à rejoindre l’analyse d’Atzmon quand il fait ce geste très symbolique qui consiste à offrir le Livre d’Esther au président des Etats Unis.

Ce qui revient à demander à Barack Obama d’assumer le rôle qui avait été celui du roi de Perse dans le Libre d’Esther.

Ce livre relate comme il est dit dans l’article une tentative d’élimination des Juifs en Perse à l’instigation d’un certain Haman, vizir du roi Ahasuerus. Une tentative déjouée grâce à Esther, l’épouse crypto-juive du roi et ce sont finalement les ennemis des Juifs qui seront exterminés.

La prière qui commémore ces événements observe cependant explicitement que la haine des Juifs est un phénomène qui traverse les époques et n’a pas de fin (ce sont les mêmes conclusions auxquels est arrivé le sieur Bernard-Botul-Henri Lévy, soi disant en philosophant alors qu’il s’est contenté de régurgiter sa doctrine religieuse).

On signalera quand même que l’histoire (celle qu’on professe à l’université non talmudique) ne connaît pas de roi Ahasuerus, pas plus que de vizir Haman ou de reine Esther.

Israël, l’Iran et l’Amérique

Le complexe d’Auschwitz

Par M.S., The Economist (UK) 6 mars 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Pendant sa rencontre avec Barack Obama lundi, Bibi Netanyahou a déclaré que “Israël doit être toujours en mesure de se défendre elle-même contre n’importe quelle menace. »

“Je crois que vous comprendrez, M. le Président, qu’Israël doit se réserver le droit de se défendre, » a déclaré Netanyahou. « Après tout, c’est le but même de l’Etat juif, restaurer le contreôle par le peuple juif de notre destin. C’est pourquoi ma suprême responsabilité en tant que premier ministre d’Israël est de faire en sorte qu’Israël reste maîtresse de son destin.»

Flash info: Israël n’est plus maîtresse de son destin. Il n’y a rien de terriblement surprenant à ce qu’un pays de moins de huit millions d’habitants ne soit pas maître de son destin. La Suède, la Suisse, la Serbie et le Portugal ne sont pas maîtres de leurs destins. En ce moment, de nombreux pays avec des populations de 100 millions d’habitants et plus ne peuvent pas vraiment être présentés comme maîtres de leurs destins. La Chine et la Grande Bretagne ne sont pas maîtresses de leurs destins, et même les Etats Unis qui sont de loin la première économie mondiale ne sont pas vraiment maîtres de leur destin.

Mais Israël a encore moins de contrôle sur sa propre destinée que n’en ont la Grande Bretagne ou le Portugal. La principale raison en est que, à la différence de ces pays, Israël refuse de renoncer à son empire. Israël est incapable de soutenir ses ambitions impériales en Cisjordanie, ni même de les articuler de lanière cohérente. Ayant permis à son idéologie fondatrice [le sionisme, NdT] de l’emmener inconsciemment et sans discontinuer dans ce que Gershom Ginsburg appelle un « empire accidentel » de colonies extrémistes nationalistes religieuses qui défient ouvertement ses propres tribunaux, Israël est politiquement incapable de s’en désengager. Les batailles partisanes engendrées par son occupation du territoire palestinien la rendent de moins en moins capable de se désengager. Elle est immobilisée, figée dans un conflit qui la tue à petit feu. Des pays vivant un crépuscule impérial, telle la Grande Bretagne de la fin des années 1940, sont souvent saisis par un sentiment de désespoir paralysant. Depuis plus de dix ans, le ton discours politique en Israël est un mélange de panique, de désespoir, d’hystérie et de résignation.

Personne ne porte une plus grande responsabilité pour le piège dans lequel Israël se trouve aujourd’hui enfermée que M. Netanyahou. En qualité de premier ministre à la fin des années 1990, il a fait plus que n’importe quel autre dirigeant Israélien pour détruire le processus de paix. L’accaparement illégal de terres par les colons était toléré et discrètement encouragé dans l’espoir confus qu’il serait un atout pour les négociations territoriales. Des affrontements violents et des provocations éclataient à chaque fois que le processus de paix semblait sur le point de franchir une étape concrète ; l’alibi le plus charitable consisterait à prétendre que les Israéliens n’avaient pas su faire preuve de la retenue attendue d’eux dans leurs représailles contre le terrorisme palestinien, ce qui sous-entend qu’ils auraient été vraiment intéressés par une solution à deux Etats. M. Netanyahou pensait que les accords d’Oslo étaient un mirage, et les actions de son gouvernement à la fin des années 1990 ont contribué à la réalisation de ce mirage.

S’étant enfermés eux-mêmes dans une lute à mort avec les Palestiniens sans pouvoir la reconnaître où la dénouer, les Israéliens ont opéré un déplacement de la source de leur anxiété vers une cible plus lointaine : l’Iran. Une bombe nucléaire iranienne ne serait pas un développement heureux pour Israël. Comme ne l’avaient pas été non plus un Pakistan nucléaire ni, de fait, la Corée du Nord. L’idée que l’Iran nucléaire représente un nouvel holocauste est exagérée, et la croyance que la source des malheurs existentiels d’Israël puisse être éliminée par une frappe aérienne est une erreur. Mais l’Iran fait un ennemi idéal pour les Israéliens parce que, à la différence des Palestiniens, il peut s’assimiler à une figure familière du roman national juif : l’antisémite éliminationniste. Avec les gros sabots qu’on lui connaît, M. Netanyahou a marqué sa rencontre avc M. Obama en lui offrant un exemplaire du Livre d’Esther. Ce livre parle d’un complot ourdi par Haman, vizir du roi de Perse Ahasuerus, pour massacrer les Juifs du pays, et des efforts de la belle Esther, l’épouse secrètement juive du roi Ahasuerus, pour persuader le roi de l’en empêcher. C’est une version de ce même récit de répression, de menace d’extermination et de résistance que les Juifs commémorent à Pâque dans la prière “Ve-hi she-amdah”: « Parce qu’à chaque génération ils se lèvent pour nous détruire, mais le Seigneur, béni soit-Il, nous délivre d’eux.»

M. Netanyahou est moins séduisant qu’Esther, mais il semble faire la cour à M. Obama et à l’opinion américaine de manière tout aussi efficace. La relation israélo-américaine ressemble maintenant à cette sorte d’interdépendance qu’on voit parfois dans les mariages ratés, où le partenaire le plus obstiné et le plus instable entraîne l’autre dans des projets de plus en plus illusoires et dangereux dont les résultats désastreux ne semblent avoir pour effet que de légitimer leur vision paranoïaque. Si M. Netanyahou réussit à convaincre l’Amérique de soutenir une attaque contre l’Iran, il faut espérer que ses conséquences catastrophiques ne serviront pas à justifier l’attaque qui les a provoquées.

M. Netanyahou pense que la mission du sionisme était de donner au people juif le contrôle de sa destinée. Personne n’a le contrôle de son destin quant il est en guerre avec ses voisins. Mais en tout cas, c’est seulement une des manières de penser la mission du sionisme. Une autre mission que citaient fréquemment les sionistes du début était d’aider les Juifs à sortir de la «mentalité de ghetto.» Le cadeau offert par M. Netanyahou à M. Obama montre qu’il est toujours dans cette mentalité.

Traduction : http://mounadil.wordpress.com/

Guantanamo


La prison de Guantánamo est toujours ouverte, dix ans après les premiers transferts de prisonniers vers cette base américaine sur l’île de Cuba. Cette prison est un symbole de l’échec des autorités américaines dans la «guerre contre le terrorisme» lancée après les attentats du 11 septembre 2001.

Les prisonniers y sont détenus sans inculpation ni jugement. 48 d’entre eux pourraient y être emprisonnés de manière illimitée sans avoir droit à un procès.

Quant aux personnes accusées d’être responsables des attentats du 11 septembre, elles n’ont pas encore été jugées. Guantánamo représente une grave violation des droits humains.

Amnesty International demande la fin des détentions à Guantánamo Bay, un procès équitable pour les prisonniers qui y sont encore détenus et l’abandon des commissions militaires.

Participez à l’action d’Amnesty :

Le mercredi 11 janvier
Entre 10 et 11h
Galerie Saint-Hubert à Bruxelles.

Face aux reproches des républicains, Obama s’affiche en ami d’Israël


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le 04.12.11 | 16h16

Attaqué par ses adversaires républicains sur son manque de soutien supposé à Israël, le président américain Barack Obama se vante, malgré des tensions, d'être le meilleur ami de l'Etat hébreu à moins d'un an de la présidentielle de 2012

Attaqué par ses adversaires républicains sur son manque de soutien supposé à Israël, le président américain Barack Obama se vante, malgré des tensions, d’être le meilleur ami de l’Etat hébreu à moins d’un an de la présidentielle de 2012.
La plupart des candidats républicains à l’investiture de leur parti pour la consultation du 6 novembre prochain, lorsque M. Obama briguera un second bail de quatre ans à la Maison Blanche, se réunissent mercredi à Washington pour un forum organisé par la « Coalition juive républicaine ».

Ils devraient y renouveler leurs critiques contre l’administration démocrate, qu’ils ont accusée ces derniers mois de manque de soutien à Israël au moment où les bouleversements au Moyen-Orient mettent cet Etat sur la défensive.
Vendredi, le secrétaire à la Défense de M. Obama, Leon Panetta, a appelé Israël à « faire des efforts pour arriver à faire la paix avec les Palestiniens » et à rompre son « isolement » dans la région, en allusion à ses relations tendues depuis plusieurs mois avec l’Egypte et la Turquie.

M. Panetta a assorti ces mises en garde d’assurances sur l’attachement des Etats-Unis à la sécurité d’Israël, un leitmotiv de toutes les administrations. M. Obama est toutefois allé plus loin mercredi en affirmant qu' »aucun allié n’est plus important que l’Etat d’Israël » pour les Etats-Unis.

Le président, qui s’exprimait à New York lors d’une réunion de levée de fonds au domicile du président d’un groupe de défense des intérêts juifs, a aussi assuré que « cette administration a fait davantage pour la sécurité d’Israël que toute autre administration ».

Si M. Obama s’est attiré des critiques en 2010 pour avoir exigé – avant d’y renoncer – un gel de la colonisation israélienne comme préalable à la reprise des négociations de paix, la Maison Blanche souligne que le président a accordé une aide supplémentaire à l’Etat hébreu pour son système antimissile et obtenu de nouvelles sanctions contre l’Iran pour son programme nucléaire controversé.

Des responsables de l’équipe de M. Obama remarquent aussi que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a chaleureusement salué en septembre les déclarations du président contre l’admission à part entière à l’ONU d’un Etat de Palestine avant tout accord de paix.
Mais les républicains ont immédiatement réagi aux propos de M. Obama à New York. « Vous voulez rire? » s’est exclamé le président de la Chambre des représentants, John Boehner, en critiquant une Maison Blanche « qui veut qu’Israël revienne aux lignes indéfendables de 1967 » face aux Palestiniens.

L’un des principaux candidats à l’investiture républicaine, Mitt Romney, a quant à lui affirmé que les mesures entreprises par l’administration démocrate équivalaient à « laisser tomber Israël ».
Spécialiste du dossier et partisan de M. Obama, l’ancien représentant Mel Levine regrette la bronca républicaine, « un exemple révoltant et vraiment irresponsable de division partisane qui ne rend pas service à Israël, en définitive ».
Le contexte est bien sûr celui du soutien de l’électorat juif, qui s’est porté à 78% sur M. Obama en 2008. Il ne représenterait qu’environ 2% du corps électoral, mais pourrait faire la différence dans des Etats-clé où le vote pourrait être serré, comme la Floride (sud-est) et la Pennsylvanie (est).

Les assertions républicaines d’aujourd’hui « ne sont pas différentes de celles que certains républicains essayaient de formuler en 2007-2008 », explique à l’AFP M. Levine, pour qui « nous aurons le même succès en novembre (2012) qu’en 2008 ».
Selon l’institut Gallup, les électeurs juifs n’étaient plus que 54% à soutenir M. Obama en septembre dernier, contre 83% au début de sa présidence. Mais c’est toujours dix points de plus que la moyenne de sa popularité au sein du corps électoral.

AFP

Discours d’Obama aux Nations Unies ? Pathétique…


vendredi 23 septembre 2011 – 17h:17

Robert Fisk – The Independent

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Obama s’obstine à traiter les Israéliens et Palestiniens comme parties égales dans le conflit.
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Affront supplémentaire pour Obama, Netanyahu n’avait même pas jugé utile, ou au minimum poli, d’assister au discours lamentable de son obligé … Photo : AFP

Aujourd’hui devrait être le moment le plus plaisant pour Mahmoud Abbas. Même le New York Times a découvert que « un homme gris portant des costumes gris et des chaussures soignées, peut lentement sortir de l’ombre ».

Mais c’est une absurdité. L’insipide chef de l’Autorité Palestinienne, qui a écrit un livre de 600 pages sur le conflit entre son peuple et Israël sans même mentionner une seule fois le mot « occupation », ne devrait avoir aucun mal ce soir à surpasser le discours pathétique et humiliant délivré par Barack Hussein Obama devant l’assemblée générale des Nations Unies ce mercredi, lorsqu’il a mis par-dessus bord la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient pour s’aligner sur celle d’Israël.

Pour un président Américain qui avait réclamé une fin à l’occupation israélienne de terres arabes, une fin au vol de la terre arabe en Cisjordanie – les « colonies » israéliennes comme il avait coutume de les appeler – et un Etat Palestinien d’ici 2011, la prestation d’Obama était pathétique.

Comme d’habitude, Hanan Ashrawi, la seule voix palestinienne éloquente à New York cette semaine, a trouvé le bon mot. « Je ne pouvais en croire mes oreilles » a-t-elle dit à Haaretz, le plus fin des journaux israéliens. « Cela sonnait comme si les Palestiniens étaient ceux qui occupaient Israël. Il n’a pas eu un mot de sympathie pour les Palestiniens. Il n’a fait que parler des problèmes des Israéliens… » C’est trop exact. Et comme d’habitude, les journalistes israéliens les plus raisonnables, dans leur franche condamnation d’Obama, ont montré que les princes parmi les journalistes américains n’étaient que des lâches. « Le discours mou et dénué d’imagination que le président Barack Obama a livré aux Nations Unies… reflète à quel point le président américain est désarmé face aux réalités du Moyen-Orient, » a écrit Yael Sternhell.

Et alors que les jours s’écouleront, nous verrons si les Palestiniens répondront à la lamentable prestation d’Obama avec un troisième Intifada ou par un haussement d’épaules de lassitude en voyant que les choses ne changent pas, que les faits continueront de prouver que le gouvernement des États-Unis demeure une marionnette aux mains d’Israël quand il est question du refus que les Palestiniens aient un état.

Demandons-nous comment est-il possible que l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Dan Shapiro, ait voyagé de Tel Aviv à New York pour le débat sur l’Etat palestinien, dans le propre avion de Netanyahu, le premier ministre israélien ? Comment se fait-il que Netanyahu était trop occupé à tailler une bavette avec le président colombien pour aller écouter Obama ? Il a juste jeté un coup d’oeil sur le document palestinien au moment il était en face à face avec le président Américain. Ce n’était pas du « culot » [chuzpah]. C’était une insulte, pure et simple.

Et Obama l’a bien mérité. Après l’éloge du printemps/été/automne arabe, comme il voudra le nommer – courant encore une fois après tous ces actes individuels de courage des Tunisiens et des Egyptiens comme si il avait avait été tout ce temps à leurs côtés, le bonhomme n’a trouvé que 10 minutes sur son heure à accorder aux Palestiniens, les giflant au visage pour oser demander un statut de membre des Nations Unies. Et Obama – et ceci était la partie la plus drôle de son absurde discours devant les Nations-Unis – a même oser suggérer que les Palestiniens et les Israéliens étaient deux parties « égales » dans le conflit.

Un martien qui écouterait ce discours penserait, comme Mme Ashrawi l’a suggéré, que les Palestiniens occupent Israël plutôt que le contraire. Aucune mention de l’occupation israélienne, aucune mention des réfugiés ou du droit au retour ou du vol de la terre palestinienne et arabe par le gouvernement israélien en opposition complète avec le droit international… Mais que de lamentations sur le peuple assiégé d’’Israël, sur les tirs de fusées sur leurs maisons, sur les attentats-suicide – les péchés des Palestiniens, naturellement, mais sans aucune référence au carnage dans Gaza ni aà l’énorme nombre de morts palestiniens – et même sur les persécutions historiques à l’encontre des communautés juives et sur l’Holocauste.

Ces persécution sont un fait de l’histoire. Ainsi que l’Holocauste. Mais les PALESTINIENS N’ONT PAS COMMIS CES ACTES. Ce sont les Européens – dont Obama sollicite maintenant l’aide pour refuser un Etat aux Palestiniens – qui ont commis ce crime des crimes. Puis nous étions à nouveau dans les considérations sur« les parties égales », comme si les occupants israéliens et les Palestiniens sous occupation étaient sur une aire de jeu. Madeleine Albright avait l’habitude d’user de ce mensonge terrible. « Cela revient aux parties elles-mêmes, » disait-elle, se lavant les mains comme un Ponce Pilate de toute cette affaire, dès u’Israël menaçait d’avoir recours à son lobby au Etats-Unis. Le ciel sait si Mahmoud Abbas peut produire un discours historique à l’ONU aujourd’hui. Mais au moins nous savons tous qui est le conciliateur.

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23 septembre 2011 – The Independent – Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.independent.co.uk/opinio…
Traduction : Info-Palestine.net