LA LETTRE À SA FEMME, D’UN POILU QUI VA ÊTRE FUSILLÉ LE 30 MAI 1917


 » LA SENTENCE EST TOMBÉE : JE VAIS ÊTRE FUSILLÉ POUR L’EXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS D’OBTEMPÉRER. « 

La lettre d’un poilu à sa femme, qui va être fusillé le 30 mai 1917

 » LA SENTENCE EST TOMBÉE : JE VAIS ÊTRE FUSILLÉ POUR L’EXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS D’OBTEMPÉRER. « 

Le 30 mai 1917

Léonie chérie,

J’ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu’elle t’arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd’hui témoigner de l’horreur de cette guerre.

Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd’hui, les rives de l’Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c’est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s’écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l’odeur est pestilentielle.

Tout manque : l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n’avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous réchauffer.

Nous partons au combat l’épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d’un casque en tôle d’acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l’attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d’un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile boucherie.

Le 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j’avançais les sentiments n’existaient plus, la peur, l’amour, plus rien n’avait de sens. Il importait juste d’aller de l’avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d’accès boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l’épaule j’errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s’étendait à mes pieds. J’ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s’emparant de moi.

Cet assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l’état major. Tous les combattants désespèrent de l’existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment entier n’a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de défendre.

Alors, nos officiers ont été chargés de nous juger. J’ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée : je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d’aider les combattants à retrouver le goût de l’obéissance, je ne crois pas qu’ils y parviendront.

Comprendras-tu Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d’une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l’histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l’aube, agenouillé devant le peloton d’exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t’infliger.

C’est si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd’hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner.

Promets-moi mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l’exemple est réhabilitée, mais je n’y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette lettre.

Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier.

Promets-moi aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la fin.

Eugène, ton mari qui t’aime tant.

source

Le rôle de l’Occident dans l’expansion des colonies illégales d’Israël


Des mots mais pas d’action :

Par : Ramzy Baroud

Le tumulte international en réponse à l’approbation par Israël d’une expansion massive de ses colonies illégales en Cisjordanie occupée peut donner l’impression qu’une telle réaction pourrait, en théorie, forcer Israël à abandonner ses plans. Hélas, il n’en sera rien, car les déclarations de « préoccupation », de « regrets », de « déception » et même de condamnation pure et simple sont rarement suivies d’actions significatives.

Certes, la communauté internationale dispose d’un cadre de référence politique, et même juridique, concernant sa position sur l’occupation israélienne de la Palestine. Mais malheureusement, elle n’a pas de véritable mandat politique, ni l’envie d’agir individuellement ou collectivement pour mettre fin à cette occupation.

C’est précisément la raison pour laquelle il est peu probable que l’annonce faite le 27 octobre par Israël, selon laquelle il a donné son « approbation finale » à la construction de 1 800 unités de logement et son approbation initiale pour 1 344 autres unités, soit annulée de sitôt. Il faut garder à l’esprit que cette décision est intervenue deux jours seulement après une annonce antérieure selon laquelle le gouvernement israélien avait lancé des appels d’offres pour la construction de 1 355 unités de logement en Cisjordanie occupée.

Israël est rarement, voire jamais, revenu sur de telles décisions depuis son établissement sur les ruines de la Palestine historique. De plus, depuis l’occupation par Israël de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza en 1967, le projet colonial israélien est resté en expansion constante et sans entrave. 54 ans auraient dû suffire à la communauté internationale pour se rendre compte qu’Israël n’a pas la moindre intention de mettre fin à son occupation militaire de son propre chef, de respecter le droit international et de cesser la construction de ses colonies illégales.

Pourtant, malgré ce fait évident, la communauté internationale continue de publier des déclarations, modérées dans leur langage, parfois même en colère contre d’autres, mais sans jamais prendre une seule mesure pour punir Israël.

Un examen rapide de la réaction du gouvernement américain à la nouvelle de l’expansion des colonies témoigne du manque de sérieux de Washington face au mépris permanent d’Israël pour le droit international, la paix et la sécurité au Moyen-Orient.

« Nous nous opposons fermement à l’expansion des colonies », a déclaré le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, ajoutant que la décision israélienne est « totalement incompatible avec les efforts visant à faire baisser la tension et à assurer le calme. »

Depuis quand Israël se préoccupe-t-il de « faire baisser les tensions » et de « garantir le calme » ? S’il s’agissait là d’exigences et d’attentes américaines vraiment importantes, pourquoi alors les États-Unis continuent-ils à verser des milliards de dollars par an en aide militaire à Israël, sachant parfaitement que ces armements seront utilisés pour soutenir l’occupation israélienne illégale de la Palestine et d’autres terres arabes ?

Si, pour les besoins de l’argumentation, nous supposons que Washington change enfin de politique à l’égard d’Israël et de la Palestine, comment compte-t-il faire pression sur Israël pour qu’il cesse la construction de colonies ? M. Price a la réponse : L’administration Biden « soulèverait nos points de vue sur cette question directement avec de hauts responsables israéliens lors de nos discussions privées », a-t-il déclaré le 26 octobre. « Évoquer notre point de vue », par opposition à demander des comptes, menacer de représailles ou, ce qu’à Dieu ne plaise, retenir des fonds.

S’il est vrai que le gouvernement américain est le principal bienfaiteur occidental d’Israël, Washington n’est pas la seule administration hypocrite à cet égard. Les Européens ne sont pas fondamentalement différents, même si leurs déclarations sont peut-être un peu plus fortes en termes de langage.

« Les colonies sont illégales au regard du droit international et constituent un obstacle majeur à la réalisation de la solution à deux États et à une paix juste, durable et globale entre les parties », peut-on lire dans une déclaration publiée par le bureau du chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, le 29 octobre.

Cette déclaration reflète exactement les sentiments et le langage de nombreuses déclarations publiées dans le passé, qui « rejettent fermement » l’action israélienne et « exhortent » le gouvernement israélien à « revenir » sur ses récentes décisions au nom d’une « paix durable », etc. On peut même s’amuser à affirmer que la préparation de ces déclarations doit être le travail de bureau le plus facile dans les bureaux de l’UE, puisqu’il s’agit essentiellement d’un simple « copier-coller ».

Pourtant, une fois encore, lorsqu’il s’agit d’agir, Bruxelles, comme Washington, s’abstient d’en prendre. Pire, ces entités financent souvent l’action même qu’elles dénoncent, tout en insistant sur le fait qu’elles se tiennent exactement à la même distance entre Israéliens et Palestiniens, s’attribuant des rôles de « courtiers en paix honnêtes », de « médiateurs de paix », etc.

Il ne faut pas être le moins du monde surpris par la récente annonce d’Israël. En fait, nous devons nous attendre à une nouvelle expansion des colonies et même à la construction de nouvelles colonies, car c’est ce que l’Israël colonial fait le mieux.

En l’espace de quelques jours, Israël a annoncé son intention de construire, ou de lancer des appels d’offres pour, près de 4 500 unités de peuplement. Comparez ce chiffre avec l’expansion des colonies pendant le mandat de Donald Trump. « Israël a promu des plans pour plus de 30 000 maisons de colons en Cisjordanie pendant les quatre années où (Trump) était au pouvoir », a rapporté la BBC, citant un groupe israélien, Peace Now, dans ses récentes conclusions.

Ces chiffres à l’esprit, si le gouvernement israélien sous Naftali Bennett continue avec ce rythme précipité de construction de logements illégaux, il pourrait potentiellement égaler – et même dépasser – l’expansion qui a eu lieu pendant les terribles années de l’ère Trump. En l’absence de responsabilité, ce paradigme politique catastrophique restera en place, indépendamment de qui gouverne Israël et de qui réside à la Maison Blanche.

Israël fait ce que fait toute puissance coloniale. Il s’étend au détriment de la population autochtone. Ce n’est pas aux puissances coloniales qu’il incombe de se comporter correctement, mais au reste du monde de leur demander des comptes. C’était vrai dans le cas de l’apartheid sud-africain et de nombreux autres exemples dans le Sud. C’est également vrai dans le cas de l’apartheid israélien en Palestine.

La vérité est que mille ou un million de déclarations supplémentaires de la part des gouvernements occidentaux ne mettront pas fin à l’occupation israélienne, ni même ne ralentiront le rythme des bulldozers militaires israéliens qui déracinent les arbres palestiniens, détruisent les maisons et construisent encore plus de colonies illégales. Si les paroles ne sont pas suivies d’actions – ce qui est tout à fait possible, compte tenu de l’énorme influence militaire, politique et économique que l’Occident exerce sur Israël – alors l’Occident reste partie prenante dans ce conflit, non pas en tant que « courtier de la paix », mais en tant que soutien direct de l’occupation et de l’apartheid israéliens.

  • Ramzy Baroud est auteur et rédacteur en chef de Palestine Chronicle. Son dernier livre s’intitule The Second Palestinian Intifada : A Chronicle of a People’s Struggle (Pluto Press, Londres). – ramzybaroud@anniebannie
  • Traduit avec deepl. Source

Les Pandora Papers révèlent la florissante activité offshore des riches et puissants


Évasion fiscale.

Publié le 04/10/2021 – 05:51

Photomontage de plusieurs personnalités politiques citées dans les Pandora Papers, une vaste enquête journalistique mondiale sur l’évasion fiscale.  Idriss Bigou-Gilles / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Photomontage de plusieurs personnalités politiques citées dans les Pandora Papers, une vaste enquête journalistique mondiale sur l’évasion fiscale.  Idriss Bigou-Gilles / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Cet article est issu du Réveil Courrier. Chaque matin à 6h, notre sélection des meilleurs articles de la presse étrangère.OUVRIR DANS LE RÉVEIL COURRIER

Cinq ans après la publication des Panama Papers, une nouvelle enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) révèle que l’évasion fiscale n’a rien perdu de son attrait chez les dirigeants politiques, les milliardaires et autres personnalités fortunées.

Des “Panama Papers sous stéroïdes”. C’est ainsi que l’ICIJ qualifie sa nouvelle enquête, basée sur la fuite de plus de 11,9 millions de documents provenant de 14 cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshore, décortiqués pendant deux dans par un réseau de plus de 600 journalistes dans 117 pays.

Une enquête baptisée Pandora Papers, en référence à la fameuse boîte de Pandore, dont l’ouverture malencontreuse avait laissé s’échapper tous les maux de la Terre. “Une nouvelle ‘boîte’ vient de s’ouvrir”, avertit Le Soir. “Et risque de provoquer quelques remous.”https://177f1f640fc55e52d13a3cc95f762f23.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html

Le quotidien belge précise que l’enquête a permis d’épingler 35 chefs d’État – dont 14 en poste – et 130 milliardaires. Mais il souligne aussi que la plupart des personnes concernées “sont de parfaits inconnus”, illustrant l’ampleur du phénomène et la facilité avec laquelle les personnes fortunées peuvent accéder à des comptes offshore.

En Belgique, les profils sont “variés” et il y en a “pour tous les goûts”, note le quotidien, “du pharmacien à la retraite dont l’épouse vend des lunettes au dealer de hasch dont le casier judiciaire est déjà bien garni. Jusqu’au couple à la tête de salons de coiffure sur la côte, et à l’huissier de justice déjà condamné pour escroquerie. Sans oublier ce jeune millionnaire ayant fait fortune grâce aux bitcoins. Tous se sont laissé séduire par une société offshore.”

Régulation inefficace

Pour Le Temps“ce nouveau dossier de l’ICIJ montre que, malgré le scandale provoqué par la publication des Panama Papers, la régulation du système de sociétés offshore reste inefficace”.

Les médias impliqués dans l’enquête publieront leurs révélations par vagues, dans les prochains jours, mais ont commencé dès dimanche par les dirigeants politiques, dont certains “se sont illustrés par des discours contre l’évasion fiscale”, relève le quotidien suisse.

C’est le cas du Premier ministre tchèque, Andrej Babis, qui a placé 22 millions de dollars dans des sociétés écrans pour acheter un château dans le sud de la France. Ou du président kényan, Uhuru Kenyatta, qui se présentait comme le champion de la transparence et de la lutte contre la corruption.

Selon les Pandora Papers, M. Kenyatta et six membres de sa famille “sont liés à treize sociétés offshore”, dont l’une abrite “30 millions de dollars d’actifs financiers”, selon la BBC. Le président kényan “avait promis de travailler avec le Parlement pour créer une loi qui obligerait les responsables publics à déclarer leur patrimoine, mais les députés n’ont toujours pas voté le texte”, précise le média britannique.

Vide juridique

Les Pandora Papers détaillent également les juteux investissements du roi Abdallah II de Jordanie, qui a créé un réseau d’une trentaine de sociétés offshore “pour acquérir un empire immobilier de 100 millions de dollars à Malibu [Californie], Washington et Londres”, écrit Al-Jazeera.

“Les avocats du roi ont déclaré que toutes les propriétés avaient été achetées avec son argent personnel, et que c’était une pratique courante pour les personnalités de premier plan d’acquérir des propriétés via des sociétés offshore, pour des raisons de confidentialité et de sécurité”, précise la chaîne qatarie.

De fait, “les personnes citées dans les Pandora Papers ne sont pas forcément dans l’illégalité”, souligne The Guardian. L’enquête révèle ainsi que l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair et son épouse Cherie sont devenus propriétaires d’un immeuble à Londres en rachetant les parts d’une société offshore dans les îles Vierges britanniques – économisant au passage 400 000 dollars de taxe foncière.

“L’opération n’est pas illégale, et il n’est pas prouvé que les Blair aient délibérément cherché à éviter de payer la taxe foncière, mais le montage financier met en évidence le vide juridique qui permet aux riches propriétaires d’échapper à une taxe dont s’acquittent les Britanniques ordinaires”, dénonce le quotidien britannique.

Nouveaux paradis fiscaux

Parmi les autres personnes de premier plan citées dans les Pandora Papers figurent notamment les présidents chilien Sebastián Piñera, équatorien Guillermo Lasso et azerbaïdjanais Ilham Aliev, l’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, la chanteuse Shakira ou l’entraîneur de football Pep Guardiola.

L’enquête révèle aussi la nouvelle et surprenante carte des paradis fiscaux. Si plus des deux tiers des 29 000 comptes examinés dans les Pandora Papers restent domiciliés dans les îles Vierges, de nouveaux venus sont apparus dans le paysage, révèle le Washington Post.

Aux États-Unis, par exemple, l’État du Dakota du Sud “rivalise désormais avec les pays notoirement opaques d’Europe ou des Caraïbes en matière de secret financier”, remarque le quotidien américain. “Des dizaines de millions de dollars en provenance de l’étranger sont désormais déposées dans des sociétés écrans à Sioux Falls, dont certaines sont liées à des personnes et des entreprises accusées de violations des droits humains et autres malversations”.

 Jacques Attali s’adresse à Zemmour


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Jacques Attali s’adresse à Zemmour

(via Les Échos). Et lui cite quelques exemples parmi d’autres… 😉

On ne dira jamais assez de mal de tous ces gens venus d’ailleurs qui, depuis des siècles, s’acharnent à défigurer la France, à la détruire, à ne lui apporter que le pire. Et pire encore, qui y font des enfants qui continuent leur oeuvre destructrice.

Parmi ceux nés à l’étranger, innombrables ennemis de l’identité française, quelques noms, en vrac : venant d’Italie (Mazarin, Catherine de Médicis, Casanova, Elsa Schiaparelli, Guillaume Apollinaire, Yves Montand, Pierre Cardin, Marcel Bich, Sergio Reggiani), d’Allemagne (Simone Signoret), d’Autriche (Romy Schneider), d’Espagne (Pablo Picasso, Juan Gris, Jorge Semprún, Michel del Castillo, Cristóbal Balenciaga), de Suisse (Blaise Cendrars, Françoise Giroud, Le Corbusier), de Belgique (Raymond Devos, Robert Denoël, Agnès Varda), de Grèce (Kostas Axelos, Vassilis Alexakis, Costa-Gavras, Iannis Xenakis), de République tchèque (Milan Kundera), de Pologne (Frédéric Chopin, Marie Curie, Henri Krasucki, Octave Klaba, Jean-Marie Lustiger), de Lituanie (Emmanuel Levinas), de Hongrie (Joseph Kosma), de Finlande (Ellen Thesleff, Helene Schjerfbeck, Elin Danielson-Gambogi), de Suède (Siri Derkert, Hanna Hirsch-Pauli), de Biélorussie (Marc Chagall), de Russie (Nicolas de Staël, Romain Gary, Vassily Kandinsky, Arthur Adamov, la comtesse de Ségur, Andreï Makine, Léon Poliakov, Nathalie Sarraute, Henri Troyat, Elsa Triolet, Anna Golubkina, Marie Vassilieff), d’Ukraine (Georges Charpak, Serge Lifar), de Bulgarie (Tzvetan Todorov), de Serbie (Enki Bilal), de Roumanie (Eugène Ionesco, Cioran, Brancusi), de Cuba (José-Maria de Heredia), d’Uruguay (Jules Supervielle), du Brésil (Tarsila do Amaral), d’Argentine (Joseph Kessel), des Etats-Unis (Julien Green, Jules Dassin, Joe Dassin, Joséphine Baker), d’Egypte (Albert Cossery, Guy Béart, Georges Moustaki, Dalida, Claude François, Andrée Chedid, Louis Chedid), du Maroc (Serge Haroche, Tahar Ben Jelloun, Jean Reno, Gad Elmaleh, Jamel Debbouze) ; de Tunisie (Georges Wolinski, Azzedine Alaïa), d’Algérie (José Aboulker, Jacques Derrida, Gilles Cohen-Tannoudji, Jean-Pierre Bacri, Jean Daniel, Kad Merad, Patrick Bruel), du Sénégal (Ousmane Sembène), de Turquie (Missak Manouchian, Henri Verneuil), d’Iran (Marjane Satrapi), du Liban (Rodolphe Saadé, Ibrahim Maalouf), de Syrie (Mohamed Altrad), de Chine (François Cheng, Cai Guo-Qiang, Zao Wou-Ki, Fang Junbi), du Japon (Kenzo Takada). Et tant d’autres, dont au moins, très récemment, de très grands chefs d’entreprise, de grands médecins, des chercheurs exceptionnels, deux maires de Paris, des dizaines de ministres et deux Premiers ministres.

Il ne faut pas non plus oublier ceux qui sont nés en France d’un parent venu de l’étranger, et qui ont fait, ou font encore, comme chacun sait, le plus grand tort à l’identité française : Germaine de Staël, Irène Joliot-Curie, Albert Uderzo, René Goscinny, Robert Badinter, Zinedine Zidane, Emile Zola, Emile et Isaac Pereire, Henri Bergson, Roger Vadim, Marcel Marceau, Charles Aznavour, Coluche, Edgar Morin, Isabelle Adjani, Fabrice Luchini, Raymond Kopa, Serge Gainsbourg, Vladimir Jankélévitch, Omar Sy, Jacques Tati, Roman Polanski, Emmanuelle Béart, Jeanne Moreau, Johnny Hallyday, Josiane Balasko, Manu Chao, Louis de Funès, Michel Jonasz, Mathieu Kassovitz, Jean-Paul Belmondo, Georges Brassens, François Cavanna, Joann Sfar, Lino Ventura, Francis Cabrel, Léon Gambetta, Michel Platini, Bernard Kouchner, Claude Berri, Agnés Jaoui, Jean-Jacques Goldman, Jean-Pierre Mocky, Georges Perec, Catherine Ringer, Françoise Dolto, Gérard Oury, Michel Polnareff, Maxime Rodinson, Pierre-André Taguieff, Marina Vlady, Alain Prost, Yannick Noah, Robert Hossein, Yasmina Reza, Francis Picabia. Et tant d’autres, dont très récemment encore, des centaines de maires, des dizaines de ministres et un président de la République.

A cela, il faut ajouter tous ceux qui, femmes et hommes, anonymes, ont tant nui à la France en lui donnant leur vie au combat. Et enfin, ceux qui, par millions, sont venus depuis plus de deux siècles, et viennent encore lui apporter leur savoir, leur créativité, leur travail ; qu’ils soient (au féminin ou au masculin) policiers, magistrats, pompiers, médecins, enseignants, chercheurs, avocats, ingénieurs, financiers, journalistes, artistes, cuisiniers, chauffeurs, carrossiers, mineurs, maçons, plombiers, éboueurs, infirmières, assistantes maternelles, aides-soignantes ; et tant d’autres.

Grâce au ciel, nous avons su aussi, au cours des siècles, chasser bien des protestants, juifs et musulmans, qui défiguraient notre pays et sont partis en enrichir d’autres.

Encore un effort, et nous serons bientôt pur de toute présence étrangère, sans grand ni petit remplacement, dans un néant réconfortant.

SHAHAR, JEUNE REFUZNIK ISRAÉLIENNE NOUS ÉCRIT POURQUOI ELLE REFUSE DE FAIRE SON SERVICE MILITAIRE.


ACTUALITÉS

Shahar, jeune refuznik israélienne nous écrit pourquoi elle refuse de faire son service militaire.

Bonjour,

Je m’appelle Shahar. J’ai 18 ans et je vis à Kfar Yona, en Israël. Dans deux jours, je vais arriver au centre d’enrôlement militaire israélien où je déclarerai mon refus d’être enrôlée. Je serai probablement envoyée en prison peu de temps après.

Il y a exactement 6 ans, pendant l’été entre ma 8e et la 9e année, j’ai assisté à un camp d’été pour les jeunes Israéliens et Palestiniens. Là, j’ai rencontré des garçons et des filles palestiniens, des enfants comme moi, pour la première fois. Ils sont devenus mes amis. J’ai assisté à ce camp d’été chaque année depuis. Aujourd’hui, 6 ans plus tard, je refuse de blesser les gens que j’ai rencontrés chaque été. Je refuse de blesser leurs familles, ou les millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza.

Au cours des 6 dernières années, j’ai pu choisir chaque jour ce que je veux faire et comment je veux vivre. Je pouvais aller à l’école et fréquenter mon groupe de jeunes en toute sécurité, et je dormais bien la nuit. Je pouvais me déplacer librement et j’avais un abri en cas de bombardements de guerre. Je pouvais dire ce que je pensais, assister à des manifestations sans être arrêtée, initier des groupes d’activisme et passer facilement les postes de contrôle en Cisjordanie. Je pourrai voter aux élections. Je pourrai vivre ma vie avec tous les droits de l’homme et les droits civils.

Mais mes amis palestiniens ne partagent ni mes expériences de vie ni mes avantages. Ils ne peuvent pas voyager librement. Ils passent la journée à craindre que, la nuit, un soldat armé se trouve au-dessus de leur lit. Ils n’ont ni sécurité physique ni émotionnelle, ils manquent de libertés politiques, ne peuvent pas voter pour choisir le gouvernement qui contrôle leur vie, et ils se voient refuser les droits les plus élémentaires que nous tenons pour acquis, y compris même le droit de s’opposer aux injustices qui leur sont infligées. par l’occupation israélienne.

Je refuse de participer à un système violent, raciste, qui inflige des souffrances aux Palestiniens chaque jour de leur vie. Chaque jour, des soldats israéliens font irruption dans les maisons palestiniennes. Chaque jour, l’armée israélienne arrête des enfants palestiniens et refuse aux agriculteurs palestiniens l’accès à leurs terres. Le système militaire qui a servi l’occupation pendant des années empêche maintenant les Palestiniens de se déplacer librement tout en restreignant l’accès à l’eau potable ou à des soins appropriés.

J’espère que mon refus de servir dans l’armée israélienne fera une différence, même légère. J’espère que cela sensibilisera et amènera d’autres Israéliens à réfléchir de manière critique à des choses que beaucoup considèrent comme « naturelles ».

Je pense que nous devrions tous prendre nos responsabilités non seulement pour nous-mêmes, mais pour tous ceux qui vivent entre le Jourdain et la mer Méditerranée. J’espère que refuser de participer à un système oppressif montrera aux Israéliens que nous pouvons choisir d’agir différemment et d’arrêter la violence, et qu’avec cette prise de conscience, il y aura de l’espoir.

Vous aussi, vous pouvez aider à changer les choses. Vous pouvez partager des informations avec des personnes que vous connaissez sur les violations des droits humains pour des millions de civils palestiniens vivant sous occupation israélienne en Cisjordanie et à Gaza, et aider les autres à voir la vérité. Si nous unissons nos efforts et que nous nous opposons à l’apartheid, à l’oppression et à la violence d’une manière non violente, à la fois en Israël et à l’extérieur, peut-être pourrons-nous réparer cette injustice historique et commencer à construire une vie meilleure, une vie sûre, une vie juste à la fois pour les Juifs et les Palestiniens.

En solidarité

Shahar

Merci à Shahar et aux associations israéliennes qui organisent, aident et font connaître l’action des jeunes refuzniks israéliens .

Et toujours la Syrie dont on parle à peine


Firas Kontar sur FB

19 août 

 Ce matin Assad et Poutine ont bombardé des civils dans la localité de Machwane à Idlib tuant une mère et ses 3 enfants et un autre enfant d’une maison voisine (image des secouristes sur place).

Les bourreaux des syriens ont utilisés des bombes à guidage laser pour mener à bien ce massacre. Ces armes dites chirurgicales car elles permettent de cibler une position précise sont utilisées pour délibérément cibler des civils et des enfants. Sur une vidéo on peut voir en pleurs le père d’un des enfants mort déchiqueté ramasser les restes de son petit en les embrassant.

Voilà à quoi ressemble le quotidien des Syriens dans le nord. Et pendant que le monde guette le moindre acte de barbarie des Taliban pour venir s’indigner des extrémistes islamistes à juste titre et s’en prendre à l’administration américaine pour son retrait, le silence est la règle face à Assad et Poutine et leur bain de sang qui dure depuis une décennie.

Quelle hypocrisie et quelle ignominie quel dégout face à cet humanisme sélectif, et dire qu’il y a encore deux jours Macron n’a pas pu s’empêcher dans son discours d’appeler à une coopération avec la Russie pour lutter contre le terrorisme… Tous ces dirigeants sont complices de la mort de ces enfants tués par les bombes d’Assad Poutine, tous complices de ces dizaines de milliers de syriens prisonniers des geôles d’Assad et agonisant sous la torture et le viol

LES ACTEURS PALESTINIENS BOYCOTTENT LE FESTIVAL DE CANNES, LEUR FILM ÉTANT PRÉSENTÉ COMME ISRAÉLIEN


ACTUALITÉSCampagne BDS

Les acteurs du film ‘Let There Be Morning’,réalisé par l’Israélien Eran Kolirin, boycottent le Festival de Cannes, bien que le film y soit présenté en avant-première ce samedi.

Les acteurs palestiniens boycottent le Festival de Cannes, leur film étant présenté comme israélien

Les acteurs, qui sont des citoyens palestiniens d’Israël, ont expliqué dans une déclaration collective sur les réseaux sociaux qu’il s’agit d’un « acte politique d’absence » pour protester contre l’effacement culturel des Palestiniens par Israël. « Nous ne pouvons ignorer la contradiction de l’entrée du film à Cannes sous l’étiquette d’un « film israélien » alors qu’Israël continue de mener sa campagne coloniale de plusieurs décennies de nettoyage ethnique, d’expulsion et d’apartheid contre nous, le peuple palestinien », a déclaré l’équipe du casting dans un communiqué. L’équipe de production a en outre expliqué l’effacement préjudiciable qui est fait aux Palestiniens lorsque leur travail est catégorisé comme « israélien » dans les médias.

« Chaque fois que l’industrie cinématographique suppose que nous et notre travail tombons sous l’étiquette ethno-nationale d’ »israélien », cela perpétue davantage une réalité inacceptable qui nous impose, artistes palestiniens de citoyenneté israélienne, une identité imposée par la colonisation sioniste pour maintenir la l’oppression continue des Palestiniens à l’intérieur de la Palestine historique ; le déni de notre langue, de notre histoire et de notre identité », ont écrit les acteurs.

« […] Attendre que nous restions les bras croisés et acceptions l’étiquette d’un État qui a sanctionné cette dernière vague de violence et de dépossession non seulement normalise l’apartheid, mais continue également à permettre le déni et le blanchiment de la violence et des crimes infligés aux Palestiniens. »

‘Let There Be Morning’ est un film basé sur un livre du journaliste, scénariste et auteur palestinien Sayed Kashua. Il raconte l’histoire de Sami, un citoyen palestinien d’Israël qui revient dans sa ville natale avec sa famille pour assister au mariage de son frère. Après le mariage, Sami, sa femme et son fils rencontrent des soldats israéliens qui les forcent à rester dans le village, et Sami est bientôt emprisonné et assiégé dans sa ville natale, sans savoir pourquoi ni pour combien de temps.

« Le film, qui est le fruit de notre travail créatif collectif, parle de « L’état de siège », une expression inventée par le vénéré poète palestinien Mahmoud Darwich », indique le communiqué. « L’état de siège se manifeste par des murs, des postes de contrôle, des barrières physiques et psychologiques, et la subordination et la violation de l’identité, de la culture, des mouvements et des droits humains fondamentaux des Palestiniens.

Les stars de cinéma ont conclu leur explication en appelant les institutions artistiques et culturelles internationales à amplifier la voix des artistes et créateurs palestiniens, car ils « résistent à toutes les formes d’oppression coloniale israélienne contre le droit du peuple palestinien à vivre, être et créer ». La déclaration a été signée par les acteurs Alex Bakri, Juna Suleiman, Ehab Elias Salameh, Salim Daw, Izabel Ramadan, Samer Bisharat, Yara Jarrar, Marwan Hamdan, Duraid Liddawi, Areen Saba, Adib Safadi et Sobhi Hosary.

Le réalisateur Kolirin a déclaré à Haaretz : « Je comprends [la raison de leur action] et je soutiens chacune de leurs décisions … Cela me fait mal qu’ils ne soient pas là pour célébrer leur travail époustouflant, mais je respecte leur position. »

Source : Middle East Monitor

CAPJPO-EuroPalestine

La Syrie de Assad


Syrie extrait du témoignage d’un médecin syrien livré le 23 juin dernier sur la torture dans le centre de détention « branche 251 » ou branche dite d’al KHatib au procès d’Anwar Raslan à Coblence Allemagne.

Vers juin 2012, plusieurs membres armés de la branche d’Al-Khatib sont venus à l’hôpital du croissant rouge. Ils ont parlé avec le chef du service, et il a été convenu que l’hôpital enverrait une équipe médicale au centre de détention chaque fois que cela était nécessaire pour y soigner « les patients ». Vers la mi-août, les visites ont commencé au rythme d’une à deux fois par semaine. »

A notre première visite nous étions complètement hébétés, ce que nous avons vu ce jour-là dépassait de loin tout ce que nous avons étudié en tant que médecins, c’était incroyable ». La délégation médicale se rendait à l’antenne d’al-Khatib sous la supervision de ses membres, qui indiquaient aux médecins par où entrer et comment agir. Les agents expliquaient aux médecins qu’ils ne devaient pas avoir peur de ce qu’ils allaient voir, qu’il est interdit de parler aux détenus sinon de leurs maladies et blessures mais sans en demander la cause. Par exemple si un médecin demandait à un détenu pourquoi il ne pouvait bouger sa main, et que ce dernier répondait que c’était dû à la torture, il était immédiatement battu par l’un des agents.

Le médecin entendait les bruits de torture, mais il n’a pas vu de processus de torture. Décrivant ce qu’il a vu et soigné personnellement dans le sous-sol de la succursale d’al-Khatib, il dit : « Les blessures étaient principalement des furoncles, des abcès et des blessures aux mains et aux pieds, ainsi que des hématomes sur certaines parties du corps. Les membres de certains avaient gonflé et atteignaient parfois cinq fois la taille réel de la main ou du pied, certaines blessures aux pieds étaient ouvertes et des fractures ont également été observées. Au début, en tant que médecins, nous pensions que ce qui était arrivé à ces détenus était le résultat de batailles ou d’affrontements militaires antérieurs, mais certains détenus ont commencé à nous parler: « Nous sommes torturés ici, s’il vous plaît aidez-nous! Les cas que nous avons vus là-bas, nous n’en avons jamais vu à hôpital. J’ai vu des maladies chroniques comme le diabète et l’hypertension sur de très jeunes détenus, ces maladies sont liées aux conditions dans lesquelles ils étaient placés : très grand nombre de détenus dans une petite cellule, pas de soleil et pas d’air sain, détention prolongée, et torture, dont j’ai moi-même constaté les effets.

J’ai un jour examiné le bras d’un détenu qui avait enflé, nous l’avons traité avec une incision de la main pour retirer le pus, nous en avons retiré environ 10 litres. Nous avons vu des détenus dont les corps ressemblent aux photos du déserteur César ! »Les médecins, n’étaient pas libres de décider qui devait être transféré à l’hôpital, ce sont les officiers qui prenaient cette décision. Nous n’étions même pas autorisés à déterminer la quantité de médicament à administrer aux détenus. Le taux de mortalité des malades étaient d’environ 50 % !

En ce qui concerne les corps, le rôle du médecin était de les examiner et de constater le décès sans en déterminer la cause comme le fait un médecin légiste, ainsi il n’était pas déclarer que la cause principale du décès était la torture. Le témoin déclare qu’au cours du premier mois de travail à la branche al-Khatib, il a vu une dizaine de corps. Le premier décès dont il a été témoin était à l’intérieur de la prison à la suite d’une insuffisance rénale, après quoi il y avait eu de nombreux décès entre maladies chroniques, empoisonnement du sang ou malnutrition. Sur les cadavres, le témoin ne sait ce que la branche en faisait, il sait qu’ils n’ont jamais été placés dans la morgue de l’hôpital, ce sont les membres de la branche d’al-Khatib qui les emmènent vers une destination qui lui est inconnue. Sur le nombre de personnes traitées entre juillet et septembre 2012, le témoin répond qu’il a soigné environ 200 détenus dont 100 sont morts.

A la question « avez-vous la possibilité de quitter votre travail ? », Le témoin répond : « Quand j’ai commencé à travailler avec le Croissant-Rouge, tout allait bien, jusqu’à ce qu’on nous appelle à la branche d’Al-Khatib. Ce qui se passe dans cette branche n’est normal ni pour les humains ni pour les malades. C’est la situation en Syrie depuis cinquante ans, personne ne peut parler, on a tous peur. Nous avons essayé d’aider les patients autant que nous le pouvions, mais nous n’osions pas parler même à nos familles. Une fois, le médecin responsable du Croissant-Rouge nous a demandé : « Que pouvons-nous changer ? Rien, vous avez vu de vos propres yeux, ce qui n’a pas changé ne changera pas maintenant ! ». Notre responsabilité était d’aider les malades et c’est ce que nous avons fait. Un de mes professeurs à la Faculté de médecine de l’Université d’Alep a été arrêté par l’une des branches de la sécurité qui a demandé une rançon pour sa libération, et parce que la famille n’a pas payé , il a été tué, sa tête détachée de son corps ont été jetés dans la rue… ».

Bernie Sanders propose une alternative à la politique du président Joe Biden au Moyen-Orient


Je sais, ce n’est pas tout récent (mai 2021) mais toujours d’actualité

Alors que les critiques de la Gauche et des démocrates montent face à l’attitude de l’administration Biden, Bernie Sanders, sénateur indépendant de l’Etat du Vermont qui se dit « socialiste démocrate » – rattaché au Parti Démocrate- a publié le texte ci-dessous qui propose une alternative aux atermoiements et à l’immobilisme de l’administration Biden.

Candidat aux présidentielles de 2020, Bernie Sanders a été rattrapé aux primaires par l’ancien vice-président démocrate Joe Biden. En dépit de son échec, il est crédité de la renaissance idéologique et électorale de la gauche sociale-démocrate aux États-Unis et devient une figure politique majeure, s’investissant activement dans le débat public.

Il a publié le point de vue ci-dessous dans The New York Times du 14 mai 2021; point de vue qui peut faire office d’une proposition en vue d’une autre stratégie américaine pour le Moyen-Orient. En écho à une frange de plus en plus importante de la société américaine, il conclut son texte en reprenant un mot d’ordre qui a été d’abord un hastag: « Palestinians lives matter » (Les vies palestiniennes comptent.) »

Bernie Sanders: Les États-Unis doivent cesser de faire l’apologie du gouvernement Netanyahu ». Israël a le droit de se défendre. » Ce sont les mots que nous entendons de la part des administrations démocrates et républicaines chaque fois que le gouvernement d’Israël, avec son énorme puissance militaire, répond à des attaques à la roquette depuis Gaza.

Soyons clairs. Personne ne prétend qu’Israël, ou tout autre gouvernement, n’a pas le droit de se défendre ou de protéger son peuple. Alors pourquoi ces mots sont-ils répétés année après année, guerre après-guerre ? Et pourquoi la question n’est-elle presque jamais posée : « Quels sont les droits du peuple palestinien ? »Et pourquoi semblons-nous prendre conscience de la violence en Israël et en Palestine uniquement lorsque des roquettes tombent sur Israël ?

A l’occasion de la crise actuelle, les États-Unis devraient appeler à un cessez-le-feu immédiat. Nous devrions également comprendre que, si les tirs de roquettes du Hamas sur les communautés israéliennes sont absolument inacceptables, le conflit d’aujourd’hui n’a pas commencé avec ces roquettes.

Les familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem vivent sous la menace d’une expulsion depuis de nombreuses années, se débattant dans un système juridique conçu pour faciliter leur déplacement forcé. Et ces dernières semaines, les colons extrémistes ont intensifié leurs efforts pour les expulser.

Et, tragiquement, ces expulsions ne sont qu’une partie d’un système plus grand d’oppression politique et économique. Depuis des années, nous assistons à l’aggravation de l’occupation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et à la poursuite du blocus de Gaza, qui rendent la vie des Palestiniens de plus en plus intolérable. À Gaza, qui compte environ deux millions d’habitants, 70 % des jeunes sont au chômage et ont peu d’espoir dans l’avenir.

En outre, nous avons vu le gouvernement de Benjamin Netanyahu s’employer à marginaliser et à diaboliser les citoyens palestiniens d’Israël, à poursuivre des politiques de colonisation conçues pour exclure la possibilité d’une solution à deux États et à adopter des lois qui consacrent l’inégalité systémique entre les citoyens juifs et palestiniens d’Israël.

Rien de tout cela n’excuse les attaques du Hamas, qui a tenté d’exploiter les troubles à Jérusalem, ni les échecs de l’Autorité palestinienne, corrompue et inefficace, qui a récemment reporté des élections attendues depuis longtemps. Mais le fait est qu’Israël reste la seule autorité souveraine sur la terre d’Israël et de Palestine, et qu’au lieu de se préparer à la paix et à la justice, il a consolidé son contrôle inégal et antidémocratique.

Pendant plus d’une décennie de son règne de droite en Israël, M. Netanyahu a cultivé un nationalisme raciste de plus en plus intolérant et autoritaire. Dans son effort frénétique pour rester au pouvoir et éviter les poursuites pour corruption, M. Netanyahu a légitimé ces forces, y compris Itamar Ben Gvir** et son parti extrémiste « Jewish Power », (Pouvoir juif) en les faisant entrer au gouvernement. Il est choquant et attristant que des bandes racistes qui attaquent les Palestiniens dans les rues de Jérusalem soient désormais représentées à la Knesset.

Ces tendances dangereuses ne sont pas propres à Israël. Dans le monde entier, en Europe, en Asie, en Amérique du Sud et ici aux États-Unis, nous avons assisté à la montée de mouvements nationalistes autoritaires similaires. Ces mouvements exploitent les haines ethniques et raciales afin de renforcer le pouvoir de quelques personnes corrompues plutôt que la prospérité, la justice et la paix pour le plus grand nombre. Au cours des quatre dernières années, ces mouvements ont eu un ami à la Maison Blanche.

Dans le même temps, nous assistons à la montée d’une nouvelle génération de militants qui veulent construire des sociétés fondées sur les besoins humains et l’égalité politique. Nous avons vu ces militants dans les rues américaines l’été dernier à la suite du meurtre de George Floyd. Nous les voyons en Israël. Nous les voyons dans les territoires palestiniens.

Avec un nouveau président, les États-Unis ont maintenant l’occasion de développer une nouvelle approche du monde – une approche fondée sur la justice et la démocratie. Qu’il s’agisse d’aider les pays pauvres à obtenir les vaccins dont ils ont besoin, de diriger la lutte contre le changement climatique ou de se battre pour la démocratie et les droits de l’homme dans le monde entier, les États-Unis doivent montrer la voie en favorisant la coopération plutôt que le conflit.

Au Moyen-Orient, où nous fournissons près de 4 milliards de dollars par an d’aide à Israël, nous ne pouvons plus faire l’apologie du gouvernement de droite de Netanyahu et de son comportement antidémocratique et raciste. Nous devons changer de cap et adopter une approche impartiale, qui respecte et renforce le droit international en matière de protection des civils, ainsi que la loi américaine existante qui stipule que l’aide militaire américaine ne doit pas permettre les violations des droits de l’homme.

Cette approche doit reconnaître qu’Israël a le droit absolu de vivre en paix et en sécurité, ainsi que les Palestiniens. Je crois fermement que les États-Unis ont un rôle majeur à jouer pour aider les Israéliens et les Palestiniens à construire cet avenir. Mais si les États-Unis veulent être une voix crédible en matière de droits de l’homme sur la scène mondiale, nous devons faire respecter les normes internationales en matière de droits de l’homme de manière cohérente, même lorsque c’est politiquement difficile. Nous devons reconnaître que les droits des Palestiniens sont importants. La vie des Palestiniens compte.

** Itamar Ben Gvir, d’origine irakienne, est député kahaniste du Parti extrémiste sioniste religieux Otzma Yehudit. C’est un adepte de Meir Kahane, un rabbin extrémiste né à Brooklyn (New York) prônant le transfert des Palestiniens et fondateur du parti Kach qui a été interdit en Israël. Kahane a été assassiné en 1990 à Manhattan (New York)

Itmar Ben Gvir est considéré comme l’instigateur des évènements tragiques d’al Aqsa et de Cheikh Jarrah où il soutenait les colons voulant dépouiller les Palestiniens de leurs maisons.(Note du traducteur)

The New York Times, 14 mai 2021.Traduction de l’anglais de Mohamed Larbi Bouguerra

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D’où nous est venue la vie ?


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– Éternelle questionLa NASA et l’ESA mettent la dernière main au plus grand et plus puissant télescope jamais construit dénommé « James Webb « .

L’envoyer dans l’espace est un défi technique qui pourrait révolutionner nos connaissances de l’univers.Ce télescope spatial, produisant des images dans le visible et l’infra-rouge, promet de répondre à de nombreuses questions sur l’origine des galaxies et des étoiles. C’est le genre de grandes questions à l’échelle d’une civilisation qui change non seulement ce qu’on connait, mais aussi la façon dont on pense en tant qu’humains.

En outre, la question de l’origine de la vie est une de celles que nous avons transportées avec nous pendant des millénaires, et nous commençons à y répondre avec les outils de la science. Webb va nous aider à étudier des exoplanètes qui orbitent autour d’autres étoiles que le Soleil. En analysant leurs orbites et les éléments chimiques qui composent leur atmosphère. En le combinant avec d’autres données, on pourra voir si ces planètes sont dans la zone habitable de ces étoiles, et même si elles montrent des signatures de vie !

Webb va être capable de voir ces planètes, mais aussi les planètes de notre système solaire, à une résolution et dans une gamme spectrale incroyables.James Webb, du nom d’un administrateur de la Nasa, a été construit à partir de ce qu’a été capable de faire le télescope Hubble pendant 31 ans de services en orbite. Mais Webb est doté d’une sensibilité cent fois plus importante.

Résultat : les astronomes pourront remonter plus loin dans le temps, jusqu’à « la formation de la première galaxie », selon l’Esa. En effet, plus un télescope est puissant, plus on peut voir loin, et donc plus on peut voir « tôt » car on est alors capable de voir la lumière d’objets émise il y a des milliards d’années et qui arrive à présent à notre œil, vu la vitesse de la lumière.Parmi les astrophysiciens impatients figurent un groupe de chercheurs belges les découvreurs des planètes « Trappist ». Ils avaient découvert en 2017 ce système de sept planètes orbitant autour d’une étoile “naine rouge ultrafroide” à plus de 40 années-lumière de la Terre. « Trappist » est un merveilleux système planétaire. Il s’agit de sept planètes tempérées comme la Terre, à bonne distance de son étoile, le Soleil.

Le Graal, c’est au final de trouver une planète tempérée que l’on pourrait examiner pour trouver de la vie.(Extraits de LLB du 24/6/2021)