3 attaques chimiques en Syrie et 2 vétos à l’ONU, Russie et Chine votent contre 58 nations, et sauvent Assad de la CPI


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214/05/23

Photo des représentants d’Assad et Poutine à l’ONU, après le Veto de la Russie et de la Chine pour protéger Assad de la CPI, pendant les attaques chimiques du jeudi 22 mai.

Par Brown Moses, publié Jeudi 22 mai 2014:

Trois attaques de barils chimiques, signalées la journée du vote au Conseil de sécurité des Nations Unies pour inculper la Syrie à la Cour Pénale Internationale et neutralisé par deux veto

Aujourd’hui, alors que la Russie et la Chine ont opposé leur veto à une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU, pour renvoyer le gouvernement syrien à la Cour pénale internationale, il y a eu plus de signalements d’attaques chimiques contre des agglomérations syriennes. Suite à une attaque signalée sur Kafr Zita le 19 mai (vidéos ici ), Kafr Zita aurait été attaqué ce matin et ce soir, ainsi qu’Al-Tamanah, scène de trois attaques précédentes. Des vidéos des attaques Kafr Zita peuvent être vues ici et  , l’attaque d’Al-Tamanah ici. Ces vidéos montrent ce qui est devenu des scènes familières en Syrie: des victimes d’étouffement sont traitées dans des centres médicaux, mais une vidéo se démarque du reste.

[youtube http://youtu.be/jU26RJ1IXYo?]

Il apparaît dans cette vidéo un Gaz chloré vert-jaunâtre parfaitement visible, pour la première fois des images de l’instant qui succède à l’impact d’un projectile [chimique] sur le terrain montrant le gaz qui commence à se dégager. On peut considérer que ces trois attaques chimiques, survenues le même jour qu’une tentative d’inculper la Syrie à la CPI soit opposée par deux veto, soient un pied-de-nez du gouvernement syrien aux tentatives de la communauté internationale qui lui réclame de rendre des comptes. Compte tenu de l’absence de réaction au sujet des attaques de barils chimiques, de futures attaques de ce type sont plus que probables.

« Il n’y aura ni pardon ni oubli »:

شهادة لن يغفرها لكم السوريون مدى التاريخ
WE WILL NEVER FORGET AND WE WILL NEVER FORGIVE!

‎شهادة لن يغفرها لكم السوريون مدى التاريخ 
WE WILL NEVER FORGET AND WE WILL NEVER FORGIVE!‎

 

 

L’insoutenable solitude de l’opposition syrienne


LE MONDE | 22.10.2013 à 13h19 • Mis à jour le 22.10.2013 à 15h51 | Editorial du « Monde »

Rebelles syriens à Alep, le 21 octobre.

La question hante la rébellion syrienne depuis le début : qui peut parler en son nom ? Qui peut prétendre la représenter pleinement, notamment se faire obéir de la multitude de groupes armés sur le terrain, face au régime de Bachar Al-Assad ?

Américains et Russes s’efforcent, mollement, de convoquer à nouveau une conférence de paix sur la Syrie. Parallèlement au démantèlement de l’arsenal chimique du régime de Bachar Al-Assad, « Genève 2  » pourrait se tenir fin novembre. Cette perspective était au menu des conversations de Londres, mardi 22 octobre. Elles réunissent la dizaine de pays formant le groupe dit des « Amis de la Syrie », ceux qui entendent favoriser une transition politique dans ce pays.

Lire : L’organisation de la conférence internationale sur la Syrie toujours incertaine

Leur interlocuteur est le principal mouvement d’opposition, la Coalition nationale syrienne (CNS), qui devrait, à Genève, faire face aux représentants de Damas. Mais la représentativité de la CNS n’est pas incontestée. Le mois dernier, elle a subi une défaite politique quand une douzaine de groupes de rebelles, souvent des unités djihadistes, ont dit qu’ils ne se reconnaissaient aucunement dans cette organisation.

Son noyau dur est formé de Frères musulmans, puis elle a su s’ouvrir à nombre d’autres composantes de la société syrienne – démocrates, laïcs, Kurdes, chrétiens… Elle rassemble indéniablement des femmes et des hommes courageux et compétents. Mais, toujours affaiblie par d’anciennes et vieilles querelles entretenues en exil, la CNS a du mal à s’imposer comme « gouvernement » dans les zones libérées par les rebelles. Elle peine à faire l’unanimité à l’intérieur, même si elle est le seul représentant de l’opposition à l’extérieur.

Lire (édition Abonnés) : La rébellion syrienne minée par les divisions et la menace djihadiste

Cela tient très largement à l’histoire de la rébellion syrienne. Au départ, une révolte pacifique partie de secteurs les plus divers de la société. Durant près de huit mois, des milliers de Syriens défient le régime par de simples manifestations de rue.

C’est la brutalité inouïe de la répression qui les conduit à se tourner vers la lutte armée – un réflexe d’autodéfense. Ce faisant, la rébellion – une partie de la rébellion – se plaçait sous la coupe des pays qui voulaient bien l’armer.

Trois d’entre eux, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, n’hésiteront pas à appuyer ainsi – plus ou moins directement – des unités djihadistes, parfois proches d’Al- Qaida. « Il n’y a pas en Syrie une révolution islamiste, mais un soulèvement populaire financé principalement par des sources islamistes », écrit le centre d’études Initiative arabe de réforme dans sa dernière publication.

Une partie de la tragédie syrienne vient de là. Car Riyad, Doha et Ankara ont contribué à façonner le profil islamiste de la rébellion. Ce profil-là fait le jeu du régime à l’intérieur, effrayant nombre de minorités syriennes, et à l’extérieur, suscitant une méfiance croissante des opinions occidentales.

Témoins passifs de cette évolution, Américains et Européens devraient appuyer au maximum les composantes démocrates de l’opposition. Particulièrement si la perspective de Genève doit à nouveau s’ouvrir.

Lire aussi : Pour Assad, les « conditions ne sont pas encore réunies » pour négocier la paix

source

Syrie – 355 patients « présentant des symptômes neurotoxiques » décédés


Quelque 355 patients « présentant des symptômes neurotoxiques » sont morts en Syrie dans des hôpitaux aidés par Médecins sans frontières, où près de 3.600 personnes sont traitées depuis le 21 août, a affirmé samedi l’ONG dans un communiqué.

« Trois hôpitaux situés dans le gouvernorat de Damas et soutenus par Médecins Sans Frontières ont reçu, en moins de trois heures le mercredi matin 21 août, environ 3.600 patients présentant des symptômes neurotoxiques. 355 d’entre eux sont morts », a écrit MSF.

L’ONG est ainsi la première source indépendante à confirmer l’utilisation d’armes chimiques dans la région de Damas, évoquée depuis plusieurs jours par l’opposition syrienne, qui accuse le régime d’avoir mené une attaque de grande ampleur qui aurait fait au moins 1.300 morts mercredi.

Le régime du président syrien Bachar al-Assad nie en bloc et accuse les rebelles d’avoir utilisé des armes toxiques près de Damas.

Les équipes de MSF n’ont pas pu se rendre sur place, mais elles sont en contact avec le personnel médical de ces hôpitaux, auquel elles fournissent des médicaments, du matériel médical et un appui technique. « Les symptômes qui nous ont été rapportés, tels que les convulsions, l’hypersalivation, les pupilles contractées, la vision trouble et la détresse respiratoire, le schéma épidémiologique de cet événement – caractérisé par l’afflux massif de patients dans un laps de temps très court, la provenance des patients et la contamination des secouristes et du personnel ayant fourni les premiers soins – suggèrent fortement l’exposition massive à un agent

Belga

 

Syrie : quelle ligne rouge ?


Massacre chimique à Damas. Les activistes syriens diffusent des centaines de preuves et témoignages.

2013/08/22

Jeudi 22 août les réseaux syriens annoncent 1700 morts suite à l’attaque du régime Assad contre la population syrienne, profitant du silence complice de l’opinion internationale. Ce matin, les sources rapportent que le composant chimique pourrait être un Gaz neurotoxique (lemonde.fr).

Attaque chimique le 21 août 2013:  » La plupart des victimes sont des femmes et des enfants. On sait à présent que les forces du régime [Assad] ont tiré 15 missiles à tête chimique sur les villages de l’Est de Ghouta vers 3:00 ce matin. On pense que les armes utilisées étaient au Sarin […] les hôpitaux de campagne de la ville assiégée manquent d’atropine et d’hydrocortisone nécessaires aux victimes, ainsi que de graves pénuries en bouteilles d’oxygène ; Les forces du régime bloquent l’entrée de toutes les fournitures médicales (et alimentaires, carburants, aide humanitaire, etc.) dans toute la région depuis des mois. La situation est à présent catastrophique et tragique dans tous les sens des termes« . [01]

Les estimations du 21 août au soir, avançaient que plus de 1360 personnes avaient été tuées et 6000 blessées, selon les Comités Locaux de Coordination (LCCSy) [02].

#CWMassacre65

 

le très long article figure ici

Syrie : Al-Assad promet de réprimer la rébellion «d’une main de fer»


Monde

5 août 2013 à 08:21
Photo fournie par l'agence Sana montrant le président syrien Bachar al-Assad, lors d'un discours à Damas le 4 août 2013.

Photo fournie par l’agence Sana montrant le président syrien Bachar al-Assad, lors d’un discours à Damas le 4 août 2013. (Photo AFP)

Dans un discours télévisé diffusé dimanche, le président syrien a de nouveau fait part de sa détermination à écraser l’insurrection, .

Par AFP

Le président syrien Bachar al-Assad a exprimé dimanche soir sa détermination à écraser d’une «main de fer» la rébellion qui depuis plus de deux ans tente de le renverser, quelques jours après avoir affiché l’image d’un régime sûr de la victoire. «Aucune solution ne peut être trouvée avec le terrorisme, excepté en le réprimant avec une main de fer», a déclaré le président Assad au cours d’une rare allocution retransmise à la télévision publique.

Dans ce discours d’une durée de 45 minutes, le président a encouragé les forces armées à continuer à combattre les rebelles, qualifiés de terroristes par le régime. «La crise ne sera résolue que sur les champs de bataille», a-t-il lancé.

Fort de deux importants succès militaires, Bachar al-Assad avait déjà adressé jeudi un message aux militaires à l’occasion de la fête de l’armée. «Si en Syrie nous n’étions pas sûrs de la victoire, nous n’aurions pas eu la capacité de résister et nous n’aurions pas pu poursuivre (la bataille)» après plus de deux ans de guerre, avait-il souligné. Il avait aussi effectué un rare déplacement hors de Damas dans un ex-bastion rebelle et les autorités avaient diffusé des images de lui saluant des soldats.

Au cours de son discours prononcé dimanche lors d’un iftar-repas de rupture du jeûne, au coucher de soleil, pendant le mois de ramadan-, Al-Assad a par ailleurs estimé que la Coalition nationale syrienne (opposition) a échoué et qu’elle n’a aucun rôle à jouer dans la recherche d’une solution pour mettre fin au conflit qui ensanglante le pays depuis 28 mois. Selon lui, elle «n’est pas fiable» et est «à la solde de plus d’un pays du Golfe».

En présence de personnalités politiques et religieuses, et de membres de la société civile, ll a aussi souligné les «réalisations héroïques de l’armée syrienne dans la défense du pays» et a salué le peuple syrien «pour s’être rangé du côté des forces armées, afin de défendre la Syrie et ses ressources».

Toujours plus de morts sur le terrain

En mars 2011, la Syrie avait connu un mouvement de protestation pour exiger sans succès des réformes démocratiques. Le régime avait déclenché une brutale répression contre l’opposition, qualifiant systématiquement les opposants et les rebelles de «terroristes» et refusant d’admettre l’existence d’une révolte populaire.

La contestation populaire s’est ensuite transformée en insurrection armée qui a fait plus de 100 000 morts selon l’ONU. L’opposition syrienne a affirmé dimanche qu’elle était prête à coopérer à «une enquête impartiale» sur les crimes de guerre commis dans le conflit syrien, répondant ainsi à un appel de Navi Pillay, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme.

Cinq membres d’une famille favorable au régime ont par ailleurs été assassinés dimanche par des hommes armés dans le nord de Damas, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Dans l’ouest du pays, une bataille entre rebelles et forces du régime a causé la mort d’au moins 30 personnes des deux camps dimanche, a également annoncé l’OSDH, et une voiture piégée a explosé à un poste de contrôle de l’armée dans le quartier de Boustane al-Dour, au sud de Damas.

Les forces du régime ont continué leur bombardement de Barzé (nord) et Jobar (est), a précisé l’OSDH qui a fait également état de combats dans le Jabal al-Akrad, dans la province de Lattaquié, au cours desquels 12 rebelles et 19 soldats et supplétifs ont trouvé la mort. Et à Ariha, dans la province d’Idleb (nord-ouest), quatre personnes, dont un enfant, ont été tués dans un bombardement, toujours selon la même source.

Tandis que le conflit a forcé des millions de personnes à fuir leurs foyers, le pays a plongé dans une crise économique sans précédent. L’économie syrienne a ainsi connu une dollarisation croissante en raison de la chute de la monnaie nationale -la livre syrienne (SYP)- qui a perdu les trois-quarts de sa valeur par rapport au dollar, amenant le président Assad a promulgué dimanche un décret interdisant toute transaction commerciale en devises étrangères.

Sur le plan diplomatique, le nouveau président iranien Hassan Rohani a affirmé dimanche que rien ne pouvait affecter les relations de l’Iran avec la Syrie, en recevant à Téhéran le Premier ministre syrien Waël al-Halaqi, selon l’agence officielle Sana.

source

Syrie. Lettre de Bachar al-Assad à son père


Cher Papa,

Je sais que tu te faisais beaucoup de souci pour moi avant de mourir. Je crois que tu avais tort. Tout s’est en effet très bien passé au moment de la succession. J’ai eu ensuite quelques petits problèmes avec le Liban (il m’a fallu liquider Hariri), mais il a suffi de faire le gros dos pour que, petit à petit, tout rentre dans l’ordre. La Syrie a prospéré au cours des dix premières années de mon règne. Je dois dire que le cousin Rami m’a beaucoup aidé. Tout allait bien et tout aurait pu durer ainsi éternellement – même s’il me fallait périodiquement emprisonner des contestataires -, sans l’agitation que Ben Ali et Moubarak ont laissé se développer dans leurs pays. Tu imagines ? : Ils ont été renversés. Pire encore, Kadhafi a été écharpé par son peuple.

Bien entendu, le mouvement de protestation a fini par arriver chez nous. Je me suis souvenu de la manière inflexible avec laquelle tu avais traité les Frères et j’ai suivi ton modèle. J’ai transformé toutes les villes de Syrie – ou peu s’en faut – en autant de Hama. Le problème, que tu n’avais pas rencontré en 1982, est qu’il m’a été impossible de boucler le pays. Avec les moyens de communication qui ont cours aujourd’hui, les images de la répression se sont répandues dans le monde entier.

Au début, cela m’a beaucoup inquiété. Toutes ces démocraties qui, périodiquement, venaient me parler de droits de l’homme risquaient de vouloir intervenir, comme elles l’ont fait en Libye. Mais – le croiras-tu ? – elles n’ont pas bronché. Bien entendu, elles m’ont traité de tous les noms : « boucher », « assassin », tous les qualificatifs désobligeants y sont passés. J’ai eu droit aussi à des remarques ridicules sur la perte de toute légitimité. Curieux, comme ces dirigeants sont incapables de concevoir que nous ne pensons pas comme eux. Mais ils se sont contentés de discourir.

Il est vrai que les Russes m’ont beaucoup aidé. Tu avais vraiment raison de conclure une alliance avec eux. Ces gens-là ont la même façon de voir les choses que nous. Et ils se moquent de toutes ces remarques grotesques sur la vérité et le mensonge, le bien et le mal. Ils savent que la seule chose qui compte est de rester au pouvoir. Avec les Chinois, qui m’ont toujours paru moins convaincus qu’eux, mais qui les ont suivis, ils ont tout bloqué au Conseil de sécurité. Les Occidentaux n’ont pas osé passer outre et recommencer ce qu’ils avaient fait pendant la guerre de Bosnie. Ils ont même publiquement assuré que jamais ils n’interviendraient en Syrie. Je n’en attendais pas tant, mais, bien sûr, j’en ai profité pour réprimer à tout-va.

Les Iraniens m’ont, eux aussi, beaucoup aidé. Tes anciens collaborateurs m’avaient critiqué de m’être rapproché de l’Iran lorsque tout allait encore bien pour nous. Ils voient maintenant que j’avais raison. Je sais bien que les Perses ne me soutiennent pas pour mes beaux yeux bleus, mais pour garder leur emprise sur la région. Qu’importe, tant qu’ils me fournissent (comme les Russes) des armes et même des hommes. Le Hezbollah est je dois dire un précieux allié : tu as eu une riche idée en encourageant sa création.

Tout n’est pas réglé, loin s’en faut, mais je tiens toujours Damas et les rebelles ne disposent pas d’autant de matériel que l’armée du régime. Rien n’est perdu. Fidèle à ton enseignement, je crois qu’il me suffit d’attendre que l’ennemi s’épuise. Au pire, nous nous replierons sur notre montagne et, d’une manière ou d’une autre, nous continuerons à nous battre et à empêcher la Syrie et ce peuple, si ingrat, de se relever.

Ce qui m’a le plus frappé dans toute cette affaire, ce sont les contradictions, la pusillanimité et la lâcheté des peuples occidentaux. Au fond, ils ne savent pas ce qu’ils veulent. Ils dénoncent ma politique, réclament mon départ, veulent me faire juger à la CPI tout en continuant à m’envoyer des émissaires. Rends-toi compte : ils ont ressorti Kofi Annan et maintenant Lakhdar Brahimi pour jouer ce rôle !

Je suis parvenu à les manipuler d’une manière digne de toi. C’est tellement facile de les embrouiller en faisant croire que certaines de nos opérations ont été menées par des rebelles que ce n’en est même plus drôle. Ils en sont à donner des leçons de morale aux généraux rebelles plutôt que des armes. Car, vois-tu, ils ne supportent pas l’idée que l’armée rebelle puisse tuer qui que ce soit, y compris les chabbiha. En revanche, si, comme la semaine dernière, je fais égorger 400 civils, dont pas mal d’enfants, ils ne réagissent même pas.

J’ai aussi repris ta technique du repoussoir jihadiste. Cela marche à tous les coups. Je n’ai eu qu’à libérer quelques-uns des terroristes maison et à demander aux « services » d’inoculer ce poison dans les rangs des rebelles. Quelques attentats bien organisés ont jeté le discrédit sur l’opposition armée. Le succès a dépassé toutes mes espérances ! Alors que nos ennemis commençaient à susciter un début de sympathie en Occident, il n’est plus question dans leurs médias que de la menace « islamiste » ! Il est vrai que les brigades jihadistes font vendre les journaux ou regarder les nouvelles à la télévision, bien plus que mes massacres.

Un dernier exemple de la faiblesse de caractère des Occidentaux. Obama (l’actuel président américain) et ses homologues britanniques et français m’avaient menacé il y a quelques mois si j’utilisais des armes chimiques. Curieux qu’ils ne se soient pas rendu compte que cela signifiait a contrario que je pouvais tuer autant de Syriens que je voulais par d’autres moyens (je suis récemment passé aux SCUDS : cela marche très bien), sans qu’ils ne s’en mêlent. J’ai voulu voir jusqu’où je pouvais aller – d’autant que les Iraniens étaient intéressés eux aussi par ce test. J’ai donc fait tirer quelques missiles armés de produits chimiques à dose réduite. La première fois, l’Américain, l’Anglais et le Français ont décrété qu’il n’y avait pas de preuves. J’ai donc recommencé à plusieurs reprises. Cela devenait difficile à Obama de prétendre que je n’avais pas franchi ce qu’il avait qualifié de « ligne rouge ». Ne voulant décidément rien faire contre moi, il a ajouté une seconde condition : il faudrait que les armes chimiques soient employées à grande échelle pour « changer le jeu ». Le « jeu » ! Je peux donc continuer à m’amuser tranquillement à détruire la Syrie à petit feu. Quand on pense que la droite américaine soupçonne cet Obama d’être musulman !

Comme tu le vois, cher Papa, j’ai tout bien en main. J’ai bien retenu toutes les leçons que tu m’as enseignées et je les appliquerai jusqu’au bout, dussè-je pour cela détruire complètement le pays.

Ton fils dévoué,

Bachar

(Avec l’assistance d’Isabelle Hausser)

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http://petitseigneur.com/lettre-de-bachar-al-assad-a-son-pere/

EN IMAGES. Syrie: l’acharnement du régime à pilonner le pays


Par LEXPRESS.fr, publié le 31/10/2012 à 14:32, mis à jour à 15:40

Une armée est normalement destinée à protéger le pays et la population d’une agression extérieure. En Syrie, 19 mois après le début de la contestation contre son régime, l’armée de Bachar el-Assad, qui ne parvient pas, malgré sa supériorité militaire, à reprendre le contrôle du pays, s’emploie à le réduire en poussière.

Demonstrators hold a huge opposition flag during a protest against Syria's President Bashar al-Assad at Kfr Suseh area in Damascus

Kfar Suseh, Damas. Encouragés par le départ de Ben Ali en Tunisie et de Moubarak en Egypte, les Syriens ont commencé à descendre dans la rue en mars 2011 pour réclamer des réformes. Le régime a répondu comme il en avait l’habitude: en emprisonnant et torturant les opposants et en tirant sur les manifestants.

Crédit photo : Reuters/Shaam News Network

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