Israël tue au moins 90 Palestiniens dans une « zone sécurisée » de Gaza


PUBLIÉ 14 JUILLET 2024 · MIS À JOUR 14 JUILLET 2024

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Samedi, Israël a massacré des dizaines de Palestiniens à al-Mawasi, la zone censée « sécurisée » le long de la côte au sud de Gaza, et dans le camp de réfugiés de Beach Camp (al-Shati), à proximité de la ville de Gaza.

13 juillet 2024. Les corps des Palestiniens tués lors de l'attaque israélienne sur al-Mawasi sont transportés dans un hôpital de Khan Younis, dans le sud de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

13 juillet 2024. Les corps des Palestiniens tués lors de l’attaque israélienne sur al-Mawasi sont transportés dans un hôpital de Khan Younis, dans le sud de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)


Maureen Clare Murphy,
 14 juillet

Au moins 90 Palestiniens ont été tués et 300 autres blessés dans l’attaque contre al-Mawasi, selon le ministère de la santé de Gaza, et au moins 20 Palestiniens ont également été tués après qu’Israël a bombardé des fidèles rassemblés pour la prière de midi à l’extérieur des ruines d’une mosquée du camp de réfugiés Beach Camp

Vendredi, l’armée israélienne a tué quatre travailleurs dans un entrepôt d’aide humanitaire à Gaza, en prétendant qu’elle avait visé Husam Mansour. Israël a prétendant que Mansour était un militant qui travaillait au sein d’une organisation d’aide afin de collecter des fonds pour le Hamas – une allégation sans fondement semblable à toutes celles formulées par Israël contre d’autres travailleurs humanitaires de Gaza travaillant pour des ONG internationales et qui ont été tués ou emprisonnés en toute impunité.

L’Al-Khair Foundation, une ONG dont le siège se trouve au Royaume-Uni, a déclaré que Mansour était une « pierre angulaire » de son équipe à Gaza et que sa mort

« n’est pas qu’une perte pour notre organisation, mais également un coup dévastateur pour les efforts humanitaires dans la région ».

La mort des travailleurs humanitaires a eu lieu un jour après que Samantha Power, la directrice de l’agence du département d’État USAID, avait dit qu’Israël avait promis d’améliorer la sécurité pour les travailleurs humanitaires à Gaza, où la famine s’est installée à la suite du blocus imposé par Israël.

Au moins 38 345 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, bien que le bilan réel soit sans doute considérablement plus élevé. Des milliers de personnes portées manquantes sous les décombres ou celles dont le décès, dû à une mortalité secondaire comme la faim, la soif et la maladie résultant de la campagne militaire israélienne, ne sont pas reprises dans le décompte des victimes.

Les attaques meurtrières de samedi ont eu lieu au moment où il s’est avéré que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sabotait ce qui aurait pu être le coup de pouce final pour en arriver à un arrangement avec le Hamas, lequel aurait permis un échange de captifs et ouvert la voie à un cessez-le-feu permanent à Gaza.

Le Hamas a condamné « l’horrible massacre » dans la zone densément peuplée d’al-Mawasi, une zone ouverte où Israël a ordonné aux Palestiniens de s’installer après avoir proclamé zone de combat un tiers de la superficie de Gaza la semaine dernière.

Israël, a-t-il été rapporté, à largué des bombes de 2 000 livres (900 kg) sur al-Mawasi, ce qui constitue l’une des attaques les plus meurtrières – si pas la plus meurtrière – depuis que près de 300 personnes ont été tuées au cours d’un raid dans le camp de Nuseirat, le 8 juin.

Quatre captifs israéliens avaient été libérés par l’armée, lors du raid à Nuseirat, au cours duquel les forces israéliennes s’étaient déguisées en civils et avaient abattu des Palestiniens sur le marché et les rues pleines de monde. Le responsable du bureau des droits humains de l’ONU avait dit qu’il était « profondément choqué » par cette opération durant laquelle les principes de base des lois de la guerre avaient été bafoués de façon flagrante.

Une « fausse victoire »

Israël a tenté de justifier le massacre d’al-Mawasi samedi en prétendant qu’il ciblait Muhammad Deif, le chef insaisissable des Brigades Qassam, le bras armé du Hamas, et le commandant de la Brigade Qassam de Khan Younis.

En tant que l’un des personnages les plus recherchés par Israël, Deif a survécu à nombre d’attentats contre sa vie, dont une attaque, en 2021, qui avait tué l’épouse du chef militaire et leurs deux jeunes enfants.

Samedi soir, lors d’une conférence de presse, Netanyahou a reconnu qu’il n’était pas clair que Deif et le commandant des Brigades Qassam aient été tués, ce que le Hamas a démenti.

Khalil al-Hayya, vice-président du Hamas, a dit en réponse que Netanyahou avait espéré

« annoncer une fausse victoire »

et il a ajouté que le sang de Deif n’était pas plus précieux que celui du plus jeune des enfants palestiniens.

Al-Hayya a suggéré que, si Israël tuait davantage de monde à Gaza, c’était pour faire capoter les négociations avec le Hamas et que Netanyahu avait saisi une illusion de victoire avant son discours devant le Congrès américain un peu plus tard ce mois-ci.

Plus tôt dans la journée, à la suite de l’attaque contre al-Mawasi, le Hamas a déclaré que ce n’était

« pas la première fois que l’occupation prétendait cibler des dirigeants palestiniens det qu’il s’avérait plus tard que c’était un mensonge ».

« Ces fausses allégations sont tout simplement destinées à masquer l’ampleur de l’horrible massacre »,

a ajouté l’organisation de résistance dans une déclaration publiée sur Telegram.

« La justification reste toujours la même »

Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour la Cisjordanie et la bande de Gaza, a fait remarquer

« la justification reste toujours la même : ‘cibler des militants palestiniens’ ».

Hamdah Salhut, un correspondant d’Al Jazeera, a déclaré que l’armée israélienne recourait régulièrement à de telles allégations,

« disant que des civils étaient utilisés comme ‘boucliers humains’ des personnalités du Hamas et utilisant cela comme justification pour tuer des dizaines de civils ».

Assal Rad, un universitaire qui observe de près le cadrage du génocide de Gaza par les médias occidentaux, a expliqué que la justification israélienne était utilisée par les médias pour traiter le massacre de civils dans une « zone sécurisée » comme « arrière-pensée de leurs gros titres »pour autant qu’elle soit un tant soit peu mentionnée.

Amjad al-Shawa, directeur du Réseau des ONG palestiniennes, a dit à Al Jazeera que le massacre d’al-Mawasi était

« le message adressé par Israël au monde pour lui faire comprendre encore et encore qu’il cible des civils où qu’ils se trouvent ».

« Une attaque massive contre le nord »

Suite au massacre d’al-Mawasi, le bureau des droits humains de l’ONU a condamné le recours par Israël à des

« armes à effets de zone dans les quartiers peuplés de Gaza ».

Une déclaration émanant du bureau a fait remarquer que les frappes meurtrières de samedi

« s’étaient produites juste après une autre attaque massive dans le nord, qui avait duré une semaine et s’était soldée par de nouvelles destructions et pertes en vies humaines ».

Israël a semé la désolation à Shujaiya, dans la périphérie est de Gaza, lors d’un raid de deux semaines au cours duquel il a prétendu avoir tué un chef de bataillon adjoint du Hamas, commandant de la zone et découvert un centre de commandement installé dans un bâtiment appartenant à l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine.

Suite au retrait de l’armée, les habitants sont retournés chez eux et ont découvert que les troupes avaient détruit la majorité des bâtiments de la zone, dont des résidences, des écoles et des cliniques médicales.

Un porte-parole de la défense civile à Gaza a déclaré que les corps de plus de 60 personnes avaient été retrouvés à Shujaiya et qu’un nombre plus important de personnes avaient été portés manquantes et se trouvaient sous les décombres des maisons détruites.

Des dizaines de personnes ont également été tuées à Tal al-Hawa, dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré jeudi ce même porte-parole de la défense civile.

Mercredi, une fois encore, Israël avait ordonné aux habitants de la ville de Gaza d’évacuer. Bien des Palestiniens s’étaient promis de rester à Gaza quel qu’en soit le prix.

Itay Epshtain, un expert en droit international, a déclaré que

« ce n’est pas une évacuation autorisée mais un acte de transfert forcé » qui « montre la nature ouverte des hostilités à Gaza ».

Epshtain a fait remarquer qu’

« Israël apparaît intéressé comme toujours par un conflit de longue durée ».

L’Euro-Med Human Rights Monitor (Euro-Med) a déclaré que son personnel sur le terrain

« enquête sur des rapports disant que, entre lundi et vendredi, les forces armées israéliennes ont commis des assassinats extrajudiciaires et des exécutions illégales de nombreux habitants, dont la majorité étaient des femmes »

durant leur incursion dans des quartiers de la partie orientale de la ville de Gaza.

Des quadricoptères ont ouvert le feu sur des secouristes

Le bureau de l’ONU a déclaré que les frappes de samedi contre al-Mawasi avaient, présume-t-on, touché des tentes abritant des personnes déplacées, une cuisine collective et un site de désalinisation où des personnes s’étaient rassemblées pour prendre de l’eau.

« Il en était résulté des dizaines de tués. »

Il a été dit que

« des quadricoptères de l’armée israélienne avaient ciblé des secouristes au travail, tuant au moins un travailleur de la défense civile et en en blessant plusieurs autres »,

a ajouté le bureau des droits humains.

Une fois encore, le bureau de l’ONU a pointé du doigt

« un modèle de violation délibérée des principes [du droit international humanitaire] que sont la distinction, la proportionnalité et la précaution »,

ainsi qu’

« un mépris constant pour la sécurité des civils ».

Même si des Palestiniens appartenant à des organisations armées étaient présents parmi des civils,

« cela ne libérerait pas l’armée israélienne de ses obligations »

de respect des principes fondamentaux des lois de la guerre, a déclaré le bureau de l’ONU.

Une vidéo des retombées immédiates de l’attaque israélienne contre al-Mawasi montre des blessés et des morts qui, de toute évidence, sont des civils, parmi lesquels il se trouve une personne portant une veste de la défense civile et gisant dans la rue au moment où un panache de fumée noire s’élève d’une zone située dans le voisinage immédiat d’un campement de tentes.

Une autre vidéo montre des gens qui tentent d’extraire à mains nues des victimes d’un immense cratère. On voit le bras gauche et l’épaule d’un homme qui dépassent du sol sablonneux, au même moment où un enfant :

« C’est mon papa, il a été tué ? »

Un témoin dit dans la même vidéo que « la totalité de Gaza est recherchée » par l’occupation.

L’homme ajoute qu’il y a eu une ceinture de feu – une série de bombes lourdes larguées au même endroit – sans avertissement préalable au campement de tentes. Quand les sauveteurs sont arrivés, les F-16

« ont bombardé les paramédicaux et l’équipe de la défense civile »,

dit-il.

Le responsable de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que le Complexe médical Nasser à Khan Younis, qui avait admis 134 blessés graves suite à l’attaque contre al-Mawasi,

« est extrêmement débordé par l’afflux de patients ».

Netanyahou bloque les négociations

Après l’attaque meurtrière contre al-Mawasi, le Dr Ghassan Abu Sitta, un chirurgien britannico-palestinien qui a travaillé à Gaza durant les premières semaines du génocide, a déclaré qu’

« Israël avait perpétré ce massacre pour faire capoter les négociations de cessez-le-feu ».

Des responsables égyptiens ont dit à Reuters que les entretiens indirects entre le Hamas et Israël

« ont été bloqués après que trois journées de négociations intenses n’ont pas eu de résultat durable »

et qu’on peut

« blâmer Israël de n’avoir pas eu de véritable intention d’atteindre un accord ».

Plus tôt cette semaine,

« un ancien haut fonctionnaire égyptien » resté anonyme « et bien au fait des négociations »

a expliqué au Washington Post que

« Netanyahou ne veut pas la paix. C’est tout. »

L’homme a ajouté que Netanyahu

« trouvera des excuses (…) pour prolonger cette guerre »

jusqu’aux élections, dans lesquelles le candidat républicain et ancien président Donald Trump, qui a été légèrement blessé samedi après que des coups de feu ont éclaté lors d’un meeting de campagne, pourrait bien être élu pour un second mandat.

Quelle que soit la motivation de Netanyahou, les responsables fonctionnaires israéliens de la défense ont dit dans le journal Haaretz que le Premier ministre

« avait torpillé à de multiples reprises »

la progression vers un arrangement avec le Hamas en vue de libérer les captifs restants toujours détenus à Gaza depuis le 7 octobre.

Ces responsables ont encore dit que

« dans sa tentative en vue de faire capoter les négociations, Netanyahou s’était appuyé sur des renseignements classifiés et qu’il avait manipulé des informations sensibles ».

Ces derniers jours, un haut responsable resté anonyme lui aussi a dit dans des médias en langue hébraïque que la nouvelle exigence de Netanyahou en vue de mettre au point

« un mécanisme destiné à empêcher le mouvement d’agents armés »

à Gaza menaçait de faire capoter un arrangement.

« Nous en sommes à l’heure de vérité pour les otages »,

a dit ce responsable aux infos Channel 12.

« Nous pouvons atteindre un accord d’ici deux semaines et ramener les otages à la maison. »

Mais la nouvelle exigence de Netanyahou

« va bloquer les négociations pendant des semaines et il se pourrait qu’on ne puisse ramener personne à la maison »,

a ajouté le responsable.

Les EU reprennent les expéditions d’armes

Jeudi, au moment où le président américain Joe Biden disait qu’il était

« déterminé à conclure cet accord et à mettre un terme à cette guerre, qui devrait se terminer maintenant »,

son conseiller en sécurité nationale, Jake Sullivan, expliquait aux journalistes qu

‘« il y a encore des milles à parcourir avant de conclure, en admettant que nous soyons en mesure de conclure » sur un accord.

Puisque les EU ne mettent aucune véritable pression sur Israël et qu’ils continuent de lui fournir des armes, de nouveaux massacres de Palestiniens à Gaza sont pratiquement garantis

Les EU ont dit ces derniers jours qu’ils allaient reprendre les expéditions de bombes de 500 livres à Israël après avoir suspendu un certain temps, en mai, le transfert de ces armes et d’autres munitions de 2 000 livres afin de dissuader une offensive majeure à Rafah, dans le sud de Gaza, laquelle s’est poursuivie de toute façon.

L’organisation de contrôle des droits humains, DAWN, qui est installée à Washington, a déclaré que

« la levée partielle d’une seule et unique suspension d’envoi de munitions à l’armée israélienne, face à la preuve on ne peut plus accablante de crimes de guerre, constitue un délit criminel, dans le cadre des lois internationales ».

La directeur des activités juridiques de l’organisation a invité la Cour pénale internationale à enquêter sur les responsables américains quant à leur complicité dans « les atrocités génocidaires à Gaza ».

Karim Khan, le procureur principal de la Cour pénale internationale, a annoncé en mai qu’il demandait des mandats d’arrêt pour Netanyahou et son ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, ainsi que pour les dirigeants du Hamas Muhammad Deif, Yahya Sinwar et Ismail Haniyeh.

Traduction du texte de Maureen Clare Murphy, rédactrice en chef de The Electronic Intifada.

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Publié le 14 juillet 2024 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

Le robot meurtrier Lavender d’Israël est programmé pour tuer jusqu’à un tiers des civils palestiniens à Gaza


JUAN COLE 04/04/2024

Ann Arbor (Informed Comment) – Le journaliste israélien Yuval Abraham, incroyablement courageux et plein de ressources, a révélé mercredi dans un article d’investigation percutant que l’armée israélienne a utilisé deux programmes d’intelligence artificielle, « Lavender » et « Where’s Daddy », pour cibler quelque 37.000 membres présumés des ailes militaires du Hamas et du Djihad islamique. Les programmes utilisaient le GPS pour découvrir quand un membre du Hamas était rentré chez lui, car il était plus facile de le frapper à cet endroit, en s’assurant que sa femme et ses enfants seraient également tués. S’il vivait dans un immeuble, ce qui était le cas de la plupart d’entre eux, tous les civils des appartements voisins pouvaient également être tués – enfants, femmes, hommes non combattants.

L’écrivain de science-fiction Martha Wells a écrit une série de romans et de nouvelles sur un « Murderbot », une intelligence artificielle dans le corps d’un guerrier en armure. Son Murderbot, bien que mortel, est un bon gars qui, dans un style noir, se libère de l’emprise de ses supérieurs pour protéger ses amis.

L’armée israélienne, en revanche, agit de manière beaucoup plus robotique.

Lavender n’est qu’un programme et n’a pas de corps, mais il utilise les pilotes d’avions de chasse israéliens comme une extension de lui-même.

Les programmes d’IA ont identifié les militants du Hamas selon des spécifications vagues. On sait que le taux d’erreur est de 10 % et que, dans d’autres cas, le militant supposé peut n’avoir que des liens ténus avec le groupe paramilitaire des Brigades Qassam ou avec la JI. Abraham écrit que le fonctionnement de l’algorithme n’a fait l’objet d’aucune supervision humaine.

L’IA Lavender, avec un taux d’erreur de 10 %, aurait pu identifier 3 700 hommes à Gaza comme des guérilleros du Hamas alors qu’ils ne l’étaient pas. Elle aurait pu permettre que 20 civils soient tués lors de chaque frappe sur chacun de ces innocents, ce qui donnerait un total de 77 700 non-combattants éliminés arbitrairement par une machine imprécise.

L’une des sources d’Abraham au sein de l’armée israélienne a déclaré : « Nous n’étions pas intéressés par le fait de tuer des agents [du Hamas] uniquement lorsqu’ils se trouvaient dans un bâtiment militaire ou qu’ils étaient engagés dans une activité militaire », a déclaré A., un officier de renseignement, à +972 et Local Call. « Au contraire, les FDI les ont bombardés dans leurs maisons sans hésitation, comme première option. Il est beaucoup plus facile de bombarder la maison d’une famille. Le système est conçu pour les rechercher dans ces situations ».

J’espère que la Cour internationale de justice, qui examine la question de savoir si Israël commet un génocide, lit la publication +972 Mag.

Le programme d’IA comprend des règles d’engagement extrêmement souples en ce qui concerne les victimes civiles. Il permet de tuer de 10 à 20 civils dans le cadre d’une frappe contre un membre du Hamas de bas niveau, et jusqu’à 100 civils peuvent être tués pour atteindre un membre de haut rang. Ces nouvelles règles d’engagement sont sans précédent, même dans la brutale armée israélienne.

Le programme « Where’s Daddy » a permis d’identifier et de suivre les membres.

37 000 combattants paramilitaires du Hamas n’ont pas perpétré l’attentat du 7 octobre. La plupart d’entre eux n’étaient pas au courant. C’est une toute petite clique qui l’a planifié et exécuté. L’aile civile du Hamas était le gouvernement élu de Gaza, et ses forces de sécurité assuraient le maintien de l’ordre (les camps de réfugiés sont le plus souvent des zones de non-droit). Il se peut que Lavender et « Where’s Daddy » aient englobé des policiers ordinaires dans la définition des combattants de bas niveau du Hamas, ce qui expliquerait beaucoup de choses.


“Gaza Guernica 12: Terminator,” par Juan Cole, Digital, Dream, PS Express, IbisPaint, 2023

Ce nouveau mode de guerre par le jeu vidéo viole les règles d’engagement de l’armée américaine et tous les préceptes du droit international humanitaire. Les règles d’engagement du corps des Marines sont:

  • c. Ne frappez aucun des éléments suivants, sauf en cas d’autodéfense pour vous protéger, protéger votre unité, les forces amies et les personnes ou biens désignés sous votre contrôle :
  • – Les civils.
  • – Hôpitaux, mosquées, églises, sanctuaires, écoles, musées, monuments nationaux et autres sites historiques et culturels.
  • d. Ne tirez pas sur des zones ou des bâtiments habités par des civils, sauf si l’ennemi les utilise à des fins militaires ou si cela est nécessaire à votre autodéfense. Minimiser les dommages collatéraux.
  • e. Ne prenez pas pour cible les infrastructures ennemies (travaux publics, installations de communication commerciale, barrages), les lignes de communication (routes, autoroutes, tunnels, ponts, chemins de fer) et les objets économiques (installations de stockage commercial, oléoducs), sauf si cela est nécessaire à votre autodéfense ou si votre commandant l’ordonne. Si vous devez tirer sur ces objets pour engager une force hostile, mettez-les hors d’état de nuire et perturbez-les, mais évitez de les détruire, si possible.

    Aucun des « soldats » israéliens opérant sur Lavender n’a été mis en danger par les civils qu’ils ont tués. Ils n’ont fait aucun effort pour « minimiser les dommages collatéraux ». En fait, ils ont intégré des dommages collatéraux très importants dans leur procédure opérationnelle standard.

    Si l’armée israélienne tuait en moyenne 20 civils chaque fois qu’elle frappait l’un des 37 000 militants présumés, cela ferait 740 000 morts, soit trois quarts de million. Des bébés, des enfants en bas âge, des mères enceintes, des femmes non armées, des adolescents non armés, etc. Cela représenterait environ un tiers de la population totale de Gaza.

    Il s’agit certainement d’un génocide, quelle que soit la définition que l’on souhaite donner à ce terme.

    Et il est impossible que Joe Biden et Antony Blinken n’aient pas su tout cela depuis le début. C’est leur faute.

    Auteur

    Juan Cole est le fondateur et le rédacteur en chef d’Informed Comment. Il est professeur d’histoire Richard P. Mitchell à l’université du Michigan. Il est l’auteur, entre autres, de Muhammad : Prophet of Peace amid the Clash of Empires et The Rubaiyat of Omar Khayyam. Suivez-le sur Twitter à @jricole ou sur la page Facebook Informed Comment.

    Source

    Traduction: Deepl

    Les atrocités virales postées par les soldats israéliens



    28 mars 2024

    En retraçant 75 ans de photographie de guerre israélienne, une anthropologue explique comment les images qui présentent la violence disproportionnée comme une preuve de victoire se sont intensifiées lors de la guerre contre Gaza qui a éclaté en 2023.

    Dans un post X/Twitter, des soldats brandissent leurs fusils à l’intérieur d’une maison palestinienne à Gaza.

    Sophia Goodfriend écrit dans Sapiens Anthropology Magazine le 20 mars 2024 :

    Début janvier, un compte TikTok affilié au parti ultra-orthodoxe israélien Shas a publié une vidéo filmée par un soldat israélien à Gaza. Quelque part dans le nord de la bande de Gaza, le soldat se tient à l’intérieur de la chambre d’une maison palestinienne. Il vient de finir de s’envelopper dans des tefillin – des bracelets avec de petites boîtes en cuir contenant des rouleaux de la Torah que les hommes juifs orthodoxes portent habituellement pendant les prières du matin.

    Sur une bande sonore de rythmes de danse, le soldat souriant s’exclame en hébreu : « Je n’arrive pas à croire que je suis en train de dire cela. Je mets des teffilin dans une maison de Gaza. Une maison à Gaza ! »

    La bobine de 22 secondes offre aux téléspectateurs une brève visite d’une maison laissée à la hâte. Des sacs à main sont entassés dans un placard, des vêtements jonchent le sol et l’arme du soldat gît sur un lit à moitié fait : « Regardez cette pièce, regardez la pièce qu’ils ont ici. Un palais. Regardons un peu à l’extérieur. »

    Penché par la fenêtre, le soldat fait un panoramique sur un paysage urbain en ruine : des façades d’immeubles tailladées par le mortier, des fenêtres brisées par les bombes et des pâtés de maisons entiers démolis par les bulldozers. Il tourne la caméra vers lui, lève le pouce et sourit.

    Le post TikTok symbolise un genre familier de médias de guerre israéliens, popularisé en octobre 2023, au début de la guerre entre Israël et le Hamas, et qui fait aujourd’hui le tour de la presse internationale. Depuis des mois, des soldats posent pour l’appareil photo dans des salons vidés ou au sommet de complexes d’appartements réduits à l’état de ruines. Ennuyés par la guerre qui s’éternise, certains mettent à jour leur profil Tinder avec des photos d’action. Sur TikTok et Instagram, ils montrent des camarades fumant le narguilé, mangeant du houmous et priant dans des maisons palestiniennes vides[1]. [1]

    Des preuves de crimes de guerre circulent à côté des aspects les plus banals de la vie de soldat. Dans certaines scènes, les soldats jouent au backgammon en sirotant du thé dans de la vaisselle pillée. Dans d’autres, ils drapent les captifs dans des drapeaux israéliens, les forçant à chanter « Am Yisrael Chai » – « le peuple d’Israël vit ».

    En tant qu’anthropologue ayant passé du temps dans les archives militaires israéliennes, j’ai trouvé nombre de ces scènes familières. Au cours des 75 dernières années d’effusion de sang, la photographie a longtemps servi à banaliser les atrocités de la guerre.

    Le genre n’est guère propre à Israël. Mais aujourd’hui, l’abondance des smartphones sur le champ de bataille, la facilité des médias sociaux et le militantisme sans équivoque de la majorité israélienne ont rendu ces photographies de guerre plus visibles que jamais.

    Trophées de guerre
    La récente tendance photographique est apparue peu après que les militants du Hamas ont franchi la barrière frontalière entre Israël et Gaza et massacré environ 1 200 Israéliens et travailleurs migrants le 7 octobre 2023. Lorsque les troupes des Forces de défense israéliennes (FDI) ont afflué à Gaza dans les semaines qui ont suivi, beaucoup se sont présentés comme les vainqueurs d’une guerre de représailles. L’opération, qui dure depuis des mois, a tué, à ce jour, plus de 30 000 Palestiniens – en majorité des femmes et des enfants – et n’a pas encore permis de ramener les derniers otages israéliens à la maison.

    Les médias sociaux israéliens continuent de diffuser des montages de maisons vides, de villes détruites et de Palestiniens maltraités ou même mutilés par les forces israéliennes. Selon les déclarations des FDI aux médias internationaux, ce comportement « n’est pas conforme aux ordres de l’armée » et « ne correspond pas à la morale et aux valeurs attendues des soldats des FDI ». Mais on ne sait pas si des sanctions ou des mesures préventives ont été prises.

    En revanche, les médias sociaux palestiniens documentent le coût humain stupéfiant de la guerre : des dizaines de milliers de civils tués et des millions de personnes déplacées dans des camps de fortune où elles souffrent de la faim, de la déshydratation et de la maladie.

    Plus d’informations …. site avec les videos en anglais

    Un député du GOP appelle au génocide de Gaza : « Ce devrait être comme Nagasaki et Hiroshima : Qu’on en finisse vite ».


    DISPLACED AND REFUGEES

    JUAN COLE 03/31/2024

    Ann Arbor (Informed Comment) – Le représentant américain Tim Walberg (R-MI), un ancien pasteur, a appelé cette semaine à un génocide, la solution finale du problème palestinien.

    La 5e circonscription électorale du Michigan s’étend sur toute la partie inférieure de l’État, englobant des villes comme Albion et Jackson et jouxtant l’Ohio et l’Indiana. Je n’ai aucune raison de penser que cette circonscription est remplie de psychopathes impitoyables et de tueurs de masse. Jackson possède un célèbre glacier, The Parlour, où les portions sont pour le moins généreuses et où il fait bon se rendre par une chaude journée d’été. Le district compte 768 000 habitants et le revenu médian des ménages est de 64 000 dollars (contre 74 580 dollars pour l’ensemble des États-Unis). Il est composé à 85 % de Blancs, les 15 % restants étant essentiellement constitués d’Hispaniques, d’Afro-Américains et de métis. Elle a voté pour un président démocrate à chaque élection de ce siècle et a même préféré Hilary Clinton à Trump. Le fait que Walberg représente ce district démontre l’axiome selon lequel les Américains achètent du beurre de cacahuète plus intelligemment qu’ils ne votent.

    En d’autres termes, le district est représenté au Congrès par un cruel tueur de masse en puissance. Impitoyable, Walberg, ancien pasteur chrétien fondamentaliste qui a dirigé l’institut biblique Moody de Chicago, homophobe et d’extrême droite, est censé représenter une circonscription du Michigan. Walberg est contre tout : le droit à l’avortement, l’Affordable Care Act, le mariage homosexuel et toute tentative de lutte contre la crise climatique. Il s’est rendu en Ouganda pour exprimer son soutien à la loi contre l’homosexualité de ce pays, qui prévoit l’exécution des homosexuels.

    Les tendances génocidaires étaient donc déjà apparentes. Selon les sondages, quelque 14 millions d’adultes américains s’identifient comme LGBT et, apparemment, le député Walberg serait ravi de les voir tous assassinés. Il convient de rappeler que quelque 90 000 homosexuels ont été rassemblés dans l’Allemagne nazie et que 15 000 d’entre eux ont été envoyés dans les camps de la mort, où 60 % d’entre eux ont été tués. La seule différence entre Walberg et Heinrich Himmler, qui a créé l’Office central du Reich pour la lutte contre l’homosexualité et l’avortement, est que Walberg n’a pas encore trouvé le moyen de mettre en œuvre ses rêves sadiques.

    Lors d’une réunion à Dundee avec ses électeurs le 25 mars, Walberg a déclaré que le président Biden avait parlé de la nécessité d’acheminer de l’aide à Gaza. Il a ajouté : « Je ne pense pas que nous devrions le faire. Je ne pense pas qu’une partie de notre aide qui va à Israël, pour soutenir notre plus grand allié, peut-être même dans le monde, aille au Hamas, l’Iran et la Russie. La Corée du Nord est probablement impliquée et la Chine aussi – avec eux, dans l’aide au Hamas. Nous ne devrions pas dépenser un centime pour l’aide humanitaire. Ce devrait être comme Nagasaki et Hiroshima. Il faut en finir rapidement.


    “Nuking Gaza,” by Juan Cole, Digital, Dream / Dreamland v. 3 / IbisPaint, 2024..

    Malheureusement pour Walberg, qui parle probablement ainsi son cercle de sociopathes, ses remarques ont été enregistrées.

    Il convient de noter l’étrange théorie du complot selon laquelle toute aide américaine envoyée à Gaza profiterait d’une manière ou d’une autre à la Russie, à la Chine et à la Corée du Nord, ou que ces trois pays soutiennent le Hamas. J’aurais pu autrefois qualifier d’anormaux de tels rêves paranoïaques, mais je les vois aujourd’hui normalisés tout autour de moi.

    Les 2,2 millions de non-combattants de Gaza ne peuvent être blâmés pour les actions d’un petit groupe de guérillas du Hamas. Une famine massive menace et certains civils meurent déjà de faim. La moitié d’entre eux sont des enfants. La plupart des autres sont des femmes et des hommes non combattants. Environ 70 % d’entre eux se trouvent à Gaza parce que les bandes sionistes les ont chassés de leurs maisons en 1948, dans ce qui est devenu le sud d’Israël, et en ont fait des réfugiés apatrides. Aujourd’hui, ils sont tués à une échelle sans précédent dans les conflits de ce siècle.

    Et, encore une fois, affamer les populations était l’une des principales techniques de guerre des nazis.

    Traduction : Deepl

    Syrie: Carla del Ponte veut identifier les « hauts responsables » des crimes


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    La magistrate suisse Carla Del Ponte, membre de la Commission d’enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’Homme en Syrie, a estimé jeudi qu’il s’agissait « sûrement » de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, comme dans d’autres pays sur lesquels elle avait enquêté.

    GENEVE (AFP) – La nouvelle commissaire de l’ONU chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme en Syrie, Carla del Ponte, veut identifier les « hauts responsables » des crimes de guerre et contre l’humanité, tandis que la Commission attend toujours d’être reçue à Damas.

    « Ma tâche principale sera de continuer l’enquête (…), et de déterminer les hauts responsables politiques et militaires de ces crimes », a déclaré la Suissesse aux médias à Genève.

    L’ancienne procureur général du TPIY, qui a acquis une solide réputation pour sa chasse aux criminels de guerre au Rwanda et en ex-Yougoslavie, a par ailleurs estimé qu’il s’agissait « sûrement » de crimes internationaux, comme dans d’autres pays sur lesquels elle avait enquêté.

    « La similarité bien sûr est liée au fait que nous faisons face aux mêmes crimes, sûrement des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre », a-t-elle dit.

    Nommée le 28 septembre membre de la Commission d’enquête de l’ONU sur les crimes en Syrie, Mme del Ponte ne s’était pas encore exprimée sur son nouveau poste.

    « J’étais à la retraite, c’était une bonne opportunité pour revenir », a-t-elle relevé.

    « J’espère que je serai en mesure de contribuer » à faire avancer l’enquête, a-t-elle poursuivi.

    Mme del Ponte s’est réunie cette semaine à Genève avec les trois autres commissaires de l’ONU, le président de la commission Paulo Pinheiro (Brésil), Karen Koning Abuzayd (USA) et Vitit Muntarbhornb (Thaïlande).

    Ils ont pu discuter de leur mission et rencontrer différents diplomates, ont-ils expliqué.

    En outre, « nous avons envoyé une lettre au président Assad, et nous nous attendons à ce qu’il nous reçoive à Damas », a déclaré M. Pinheiro, précisant qu’ils n’avaient pas mis de condition à leur venue en Syrie.

    La Commission a été créée en août 2011 par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour enquêter sur les violations en Syrie. Toutefois, elle n’a jamais reçu le feu vert de Damas pour se rendre sur place. Seul M. Pinheiro a pu s’y rendre à titre personnel.

    Plus de 35.000 personnes, dont une majorité de civils, ont péri dans les violences depuis le début mi-mars 2011 de la révolte qui s’est transformée en guerre civile, selon une ONG.

    Le médiateur de l’Onu et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi a confirmé mercredi au Conseil de sécurité l’acceptation par le président Bachar al-Assad ainsi que par des chefs rebelles de ce cessez-le-feu. Mais le régime a annoncé que l’armée se prononcerait jeudi, tandis que les insurgés syriens restent apparemment divisés.

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